18 Fév

L’Apron du Rhône, vedette d’un documentaire

Tournage du documentaire "APRON, l'incroyable aventure d'un poisson sentinelle"

Tournage du documentaire « APRON, l’incroyable aventure d’un poisson sentinelle »

C’est un régal… Ces 26 minutes se dévorent d’une traite ! Le documentaire « APRON, l’incroyable aventure d’un poisson sentinelle » va être diffusé en avant-première le lundi 23 février à l’aquarium de Lyon (entrée libre mais il faut réserver). Ensuite, un DVD de ce film sera disponible gratuitement, il suffira de le demander au conservatoire d’espaces naturels Rhône Alpes. Une projection est prévue à la citadelle de Besançon le 1 er avril 2015 et ce n’est pas un poisson !

L’objectif est de faire découvrir la vie de ce petit poisson « aussi rare que menacé » et c’est totalement réussi. Le film est réalisé par Jean-Yves Collet et Sylvain Garassus et coproduit par le Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes et les Films du Tambour de soie. Il nous immerge dans l’univers de ce poisson, c’est un peu comme nous étions à sa place. L’apron est qualifié de « sentinelle » car sa présence est gage d’un bon fonctionnement de l’écosystème et donc de la présence d’autres espèces de poissons.

 

 On l’appelle l’apron du Rhône car cette espèce ne se rencontre nulle part ailleurs sur la planète, elle ne vit que dans le bassin du Rhône; en Franche-Comté, l’apron est présent dans la Loue et le Doubs franc-suisse. L’apron est une espèce classée d’intérêt communautaire, sa disparition constituerait une perte pour la biodiversité. C’est pourquoi une plainte a été déposée auprès du comité permanent du Conseil de l’Europe chargé de veiller à l’application de la convention de Berne (protection des espèces menacées) dès 2011 par les associations Pro Natura, WWF, la fédération suisse de pêche, côté Suisse, puis par la FNE et SOS Loue et rivières comtoises, côté France. Cet aspect n’est pas abordée par le documentaire. 

Le film relate une expérience qui n’avait jamais encore été tentée : la reproduction d’ aprons en captivité. Les images ont été tournées à la Citadelle de Besançon et c’est réellement impressionnant de voir la petite larve de 8 millimètres grandir sous nos yeux. Et comme c’est une histoire qui finit bien, les jeunes aprons nés en captivité sont lâchés dans leur milieu naturel en Ardèche, non loin de l’endroit où l’un de leurs géniteurs avait été prélevé quelques mois plus tôt.

Voici des images tournées par le spécialiste de la Citadelle de Besançon Mickaël Béjean, il a participé au tournage du documentaire et il participera au débat organisé à l’issue de la projection de Lyon. L’occasion aussi de détailler le plan national d’actions en faveur de l’apron du Rhône.

 

 

Un petit rappel pour terminer. Au début du XXe siècle, l’Apron était présent sur 2200 kilomètres de rivières maintenant il n’est repéré que sur … 250 kilomètres. La multiplication des barrages, la qualité et la quantité d’eau et nos pratiques sur les rivières sont à l’origine de la disparition de l’Apron surnommé autrefois le « roi du Doubs ».

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr

En savoir plus : www.aprondurhone.fr

Contact pour le DVD : crenra.secretariat@espaces-naturels.fr / 04 72 31 84 50

 

VOS COMMENTAIRES : 

La précision de Jean-Pierre Hérold :

Concernant l’apron, une liste rouge des espèces menacées a été validée par le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel le 11/12/14  qui place l’apron en situation  » en danger critique »  selon les critères de l’UICN  ( Union internationale pour la conservation de la nature )

 

 Le commentaire de Jean-François Bonvallot :

Je crois que je l’ai déjà dit et écrit mais l’Apron est présent aussi dans l’Ognon et ses affluents : Lanterne et Semouse. Soit en haute -Saône et non uniquement chez les doubistes. Et j’en suis sûr car il mord à l’hameçon quand l’eau amorce une crue.
J’ai aussi dit que le mot « roi du Doubs » venait de l’ancien français ROIDE (comme Pont de Roide) qui est devenu « raide » , « droit », sans aucune conotation d’hégémonie ni d’autorité monarchique. Mis il se raidit quand on le sort de l’eau.
C’est une prouesse technique d’avoir réussi à faire reproduire ce poisson sans intérêt halieutique dans un laboratoire : bravo !.
Je crains toutefois que la remise à l’eau des alevins dans un milieu contaminé ne leur laisse qu’une faible espérance de vie. Il faut commencer par bâtir une maison qui soit habitable avant d’y introduire des habitants….

 

17 Fév

L’inscription du préjudice écologique dans la loi : une avancée pour les rivières ?

Mortalité de poissons dans la rivière La Rigotte à Molay (70)

Mortalité de poissons dans la rivière La Rigotte à Molay (70)

Les hasards des calendriers provoquent parfois des télescopages intéressants. Quelques jours avant la pollution du  ruisseau La Rigotte à Molay en Haute- Saône et un an après les plaintes déposées pour les pollutions de Cour Saint Maurice et Vaufrey, le ministre de la Justice annonçait son intention de présenter d’ici juin prochain un projet de loi qui fera « entrer dans notre code civil la nature et la réparation du préjudice écologique ». Christine Taubira l’a précisé lors d’un colloque organisé le 11 février par Le Monde sur la criminalité écologique.
Faisons un peu de « justice fiction ». Si ce projet de loi relatif à la responsabilité civile environnementale était voté, comment les récentes  pollutions des rivières comtoises seraient prises en compte ?

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12 Jan

Que sont devenues les plaintes après les épandages illégaux de Cour-Saint-Maurice et Vaufrey ?

Une action passible d'une contravention selon la loi sur l'eau.

Une action passible d’une contravention selon la loi sur l’eau.

Souvenez-vous, c’était en février dernier. Les affaires avaient fait grand bruit. Deux déversements sauvages de lisiers avaient provoqué l’indignation et la révolte des défenseurs des rivières. A Cour-Saint-Maurice, quelques centaines de mètres au-dessus du Dessoubre, un agriculteur avait été pris en flagrant délit de déversement illégal de lisier. Les photos avaient fait le tour des réseaux sociaux. L’agriculteur avait plaidé une erreur humaine. Quelques jours plus tard, à Vaufrey,  sur le bassin versant du Doubs franco-suisse, un agriculteur suisse  avait vidé sa fosse à lisier dans un champ situé sur France.

Le conseil général du Doubs et la fédération de pêche du Doubs ont porté plainte auprès du TGI de Montbéliard. Dix mois plus tard, que sont devenues ses plaintes ? 

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22 Jan

Un plan d’action pour le Doubs franco-suisse

 

 

Le Doubs en crue près de Goumois. Photo : Patrice Malavaux

Le Doubs en crue près de Goumois. Photo : Patrice Malavaux

Voici un document qui devrait faire référence. Il vient d’être diffusé par la préfecture du Doubs qui signe un communiqué de presse commun avec les autorités suisses. Ce plan d’action présente tout ce qui a été et tout ce qui doit être entrepris pour améliorer  la qualité des eaux du Doubs franco-suisse et son milieu. Élaboré à la fois par les services de l’Etat français, du département et de la région et par les offices fédéraux suisses (environnement, énergie et agriculture) et les cantons du Jura, Neuchâtel et Berne.

 

Ce document a le mérite de synthétiser les actions déjà entreprises ( étude de l’Université de Franche-Comté sur la connaissance des flux et des transferts de polluants sur les bassins Haut-Doubs Haute-Loue qui peut servir pour le sous-bassin versant du Doubs franco-suisse ou encore les recommandations du SAGE Haut-Doubs Haute-Loue) et de présenter celles qui vont l’être dans les années à venir (opération collective pour réduire les émissions et les rejets en micropolluants d’origine industrielle). Au total, 37 pages à lire, décortiquer et conserver.

 

Fiches Actions Doubs Franco-suisse by France 3 Franche-Comté

Impossible ce soir de recueillir des réactions à cette annonce. N’hésitez pas à me laisser un mail pour que je puisse rédiger un autre article sur cette question.

 

 

05 Déc

Protection de l’Apron : « on passe de l’intention à l’action »

La Convention de Berne vient de présenter ses recommandations pour sauver l’Apron. En juillet dernier, l’expert belge Jean-Claude Philippart nommé par la Convention de Berne, était venu sur place pour écouter tous les intervenants de ce dossier. Il était chargé d’évaluer le contexte de la plainte contre les Etats suisse et français, déposée dès 2011 par les associations Pro Natura, WWF, la fédération suisse de pêche, côté Suisse, puis par la FNE et SOS Loue et rivières comtoises, côté France, au sujet de L’Apron.

Ce poisson surnommé le Roi du Doubs est en voie de disparition. Les associations environnementales veulent que les deux pays prennent les mesures nécessaires pour sauver l’Apron.

L'Apron du Rhône photographiée par Marianne Georget

L’Apron du Rhône photographiée par Marianne Georget

Hier, la Convention de Berne qui relève du Conseil de l’Europe, les a suivies en formulant une série de recommandations que vous trouverez prochainement sur ce blog. Il s’agit de mettre en oeuvre des mesures nécessaires à rétablir l’habitat et la population d’aprons d’ici 2016 avec obligation pour la France et la Suisse de présenter chaque année leurs actions entreprises.

« Le niveau à atteindre doit être favorable au maintien de l’espèce » précise dans leur communiqué les associations environnementales suisses. Ils recommandent pour cela les mesures suivantes :
-La circulation des poissons doit être améliorée dans la rivière
-Les anciens seuils doivent être enlevés lorsque cela est possible
-Les nuisances de l’exploitation par éclusées pratiquée par les usines électriques dans la partie supérieure du cours de la rivière doivent être supprimées
-Les stations d’épuration installées le long de la rivière doivent rapidement être modernisées
-L’exploitation agricole pratiquée dans le bassin versant doit réduire la quantité d’engrais chargeant les eaux

D’ici à la prochaine séance de la Convention de Berne en 2014, la Suisse devra fournir un plan d’action détaillé des mesures prises pour sauver le Roi du Doubs, y compris
une planification serrée. » A long terme, l’objectif des associations qui avaient porté plainte, est d’obtenir un meilleur statut de protection pour le Doubs.

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02 Oct

Un contrat de rivière pour le Doubs signé en 2014 : Agir et se résigner.

conférence

C’était un comble ! La rivière la plus importante de Franche-Comté ne bénéficiait pas de contrat de rivière. Une lacune qui est entrain d’être comblée (mis à part le Doubs franco-suisse qui reste … à part ! ). L’idée remonte à 2008 et c’est aujourd’hui, que le comité de rivière « Vallée du Doubs et territoires associés » vient de se réunir pour la première fois à Besançon. Ce comité regroupe 80 personnes (élus, services de l’Etat, usagers) et c’est lui qui  devrait signer en juin prochain ce contrat de rivière avec les financeurs (Agence de l’Eau, collectivités).  C’est l’élu régional EELV Eric Durand qui préside ce comité de rivière. L’écologiste est déjà vice-président de l’EPTB Saône et Doubs, l’Etablissement Public qui va porter au quotidien ce contrat.

A quoi sert ce contrat ? C’est un gage d’action, plus ou moins rapide, mais d’action tout de même !

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17 Août

L’expert de la convention de Berne au chevet de l’Apron

La visite devait être discrète, c’est une règle de travail… Elle l’a été. Aucun journaliste n’ a pu suivre les réunions et visites organisées en juillet dernier pour l’expert belge Jean-Claude Philippart nommé par la Convention de Berne. Il est chargé d’évaluer le contexte de la plainte contre les Etats suisse et français déposée, dès 2011 par les associations Pro Natura, WWF, la fédération suisse de pêche, côté Suisse, puis par la FNE et SOS Loue et rivières comtoises, côté France, au sujet de L’Apron. Ce poisson surnommé le Roi du Doubs est en voie de disparition. Les associations environnementales veulent que les deux pays prennent les mesures nécessaires pour sauver l’Apron. Un plan Apron a beau avoir été mis en place cela ne semble pas suffire.

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27 Juin

Un ascenseur pour les poissons sur le Doubs franco-suisse !

L'ascenseur à poissons du barrage de Grosbois ( image EDF)

Ce n’est pas un poisson d’avril hors saison ! Les truites et les ombres du Doubs vont pouvoir prendre l’ascenseur pour remonter le Doubs franco-suisse. Par contre, pour le descendre, ils devront se débrouiller comme avant pour franchir l’imposant barrage de Grosbois avec ses 10 mètres de hauteur de chute.

Cette passe à poissons de luxe a été inaugurée aujourd’hui, près de saint Hippolyte, par EDF (l’exploitant de la centrale de Liebvillers) et l’Agence de l’eau ( le cofinanceur). La solution de l’ascenseur a été retenue car il n’y avait pas d’autres choix en raison du fort dénivelé.

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