22 Avr

Un colloque scientifique pour les rivières comtoises

Le laboratoire Chrono Environnement de l'université de Franche-Comté

Le laboratoire Chrono Environnement de l’université de Franche-Comté

 

C’est un rendez-vous attendu par tous les défenseurs des rivières de Franche-Comté. Pendant deux jours, les 23 et 24 avril, des scientifiques présentent leurs travaux. En 2012, lors des Assises de la Loue, l’Etat et le conseil général avait commandé au laboratoire Chrono Environnement une série d’études pour mieux comprendre l’origine des pollutions dont est victime la Loue. Des premiers résultats sont présentés lors de ce colloque. Avec Laurent Brocard, Thomas Hardy et Stéphanie Chevallier, nous avons rencontré les scientifiques sur le terrain à la source de la Loue et dans leur laboratoire de Besançon :

François Degiorgi, maître de conférence; Nadia Crini, ingénieur de recherche, Axelle Chiffre doctorante et Pierre-Marie Badot, professeur :

Ce colloque n’est pas ouvert au public mais il est retransmis en direct sur le site du laboratoire Chrono Environnement.

La première matinée sera consacrée au changement climatique en Franche-Comté et à l’importance du karst sur le fonctionnement des rivières comtoises.
L’après-midi, les scientifiques de l’ONEMA, du laboratoire Chrono Environnement et de l’université de Savoie feront le point sur l’état des rivières et de leurs faunes. Vendredi, gros plan sur la notion de bassin versant et les questions agronomiques avec en particulier les expériences menées sur le bassin versant de Plaisir Fontaine. Enfin, l’après-midi du vendredi, les innovations dans l’assainissement des eaux usées, les actions de développement agricole contre les pollutions et la biodiversité des prairies seront les trois dernières interventions de ce colloque.

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr

 

20 Avr

Les espoirs européens du pays Loue Lison

 

La Loue

La Loue

Un outil, c’est par définition pratique ! Le programme européen LEADER est justement un outil pour développer un territoire. Début janvier 2014, le syndicat mixte du Pays Loue Lison a répondu à l’appel du conseil régional de Franche-Comté pour bénéficier de cette aide au développement des territoires ruraux. Au total, 24 millions d’euros vont être mis à disposition pour la Franche-Comté. Le syndicat mixte du Pays Loue Lison espère faire partie des dix projets sélectionnés et bénéficier ainsi d’environ 2 millions d’euros pour développer ce territoire. Une enveloppe qui peut être ensuite compléter par celles des collectivités locales. 
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09 Avr

Le glyphosate sera-t-il un jour banni de nos prairies et de nos jardins ?

Vallée de la Loue, printemps 2014 (M.Prochazka)

Vallée de la Loue, printemps 2014 (M.Prochazka)

Vu de loin, c’est un grand ruban jaune et sinueux. Vu de très près, la poésie s’estompe et les inquiétudes surgissent. Cette photo a été prise dans un coin de la vallée de la Loue. L’agriculteur qui désherbe ses champs en utilisant un herbicide respecte (ou presque)  la distance obligatoire de la rivière pour traiter mais en milieu karstique, personne ne se fait d’illusion… Les micropolluants, insecticides, herbicides, fongicides… se retrouveront dans le cours d’eau. Utilisés par les particuliers, les industriels, les collectivités, les agriculteurs, ils sont partout, dans nos assiettes et dans les rivières. Petit à petit, des actions se mettent en place pour limiter leur impact sur l’environnement. Le glyphosate, l’herbicide utilisé dans le Round up, vient d’être déclaré cancérogène par l’OMS, est dans la ligne de mire de certains élus et des associations de défense de l’environnement.

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02 Avr

Les « points noirs » du bassin du Dessoubre recensés par SOS Doubs Dessoubre

Le rapport de SOS Doubs Dessoubre

Les militants ont fait ce qu’ils avaient dit. C’était il y a un an, les truites du Dessoubre agonisaient, leur rivière est malade comme la Loue. Des cours d’eau eutrophisés : des algues nourries par les rejets d’azotes et de phosphores envahissent le fonds des rivières. Ces « nutriments »  viennent de l’activité humaine, agricole mais pas seulement. Les dysfonctionnements des stations d’épuration sont aussi à l’origine de la pollution des cours d’eau. D’où l’état des lieux « le plus complet possible » réalisé par les militants du collectif SOS Doubs Dessoubre. Ils sont allés sur le terrain vérifier les 32 stations d’épuration du bassin versant du Dessoubre. Un épais rapport remis hier mardi 31 mars aux représentants de l’Etat, du conseil général du Doubs et de l’Agence de l’eau.

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18 Fév

L’Apron du Rhône, vedette d’un documentaire

Tournage du documentaire "APRON, l'incroyable aventure d'un poisson sentinelle"

Tournage du documentaire « APRON, l’incroyable aventure d’un poisson sentinelle »

C’est un régal… Ces 26 minutes se dévorent d’une traite ! Le documentaire « APRON, l’incroyable aventure d’un poisson sentinelle » va être diffusé en avant-première le lundi 23 février à l’aquarium de Lyon (entrée libre mais il faut réserver). Ensuite, un DVD de ce film sera disponible gratuitement, il suffira de le demander au conservatoire d’espaces naturels Rhône Alpes. Une projection est prévue à la citadelle de Besançon le 1 er avril 2015 et ce n’est pas un poisson !

L’objectif est de faire découvrir la vie de ce petit poisson « aussi rare que menacé » et c’est totalement réussi. Le film est réalisé par Jean-Yves Collet et Sylvain Garassus et coproduit par le Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes et les Films du Tambour de soie. Il nous immerge dans l’univers de ce poisson, c’est un peu comme nous étions à sa place. L’apron est qualifié de « sentinelle » car sa présence est gage d’un bon fonctionnement de l’écosystème et donc de la présence d’autres espèces de poissons.

 

 On l’appelle l’apron du Rhône car cette espèce ne se rencontre nulle part ailleurs sur la planète, elle ne vit que dans le bassin du Rhône; en Franche-Comté, l’apron est présent dans la Loue et le Doubs franc-suisse. L’apron est une espèce classée d’intérêt communautaire, sa disparition constituerait une perte pour la biodiversité. C’est pourquoi une plainte a été déposée auprès du comité permanent du Conseil de l’Europe chargé de veiller à l’application de la convention de Berne (protection des espèces menacées) dès 2011 par les associations Pro Natura, WWF, la fédération suisse de pêche, côté Suisse, puis par la FNE et SOS Loue et rivières comtoises, côté France. Cet aspect n’est pas abordée par le documentaire. 

Le film relate une expérience qui n’avait jamais encore été tentée : la reproduction d’ aprons en captivité. Les images ont été tournées à la Citadelle de Besançon et c’est réellement impressionnant de voir la petite larve de 8 millimètres grandir sous nos yeux. Et comme c’est une histoire qui finit bien, les jeunes aprons nés en captivité sont lâchés dans leur milieu naturel en Ardèche, non loin de l’endroit où l’un de leurs géniteurs avait été prélevé quelques mois plus tôt.

Voici des images tournées par le spécialiste de la Citadelle de Besançon Mickaël Béjean, il a participé au tournage du documentaire et il participera au débat organisé à l’issue de la projection de Lyon. L’occasion aussi de détailler le plan national d’actions en faveur de l’apron du Rhône.

 

 

Un petit rappel pour terminer. Au début du XXe siècle, l’Apron était présent sur 2200 kilomètres de rivières maintenant il n’est repéré que sur … 250 kilomètres. La multiplication des barrages, la qualité et la quantité d’eau et nos pratiques sur les rivières sont à l’origine de la disparition de l’Apron surnommé autrefois le « roi du Doubs ».

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr

En savoir plus : www.aprondurhone.fr

Contact pour le DVD : crenra.secretariat@espaces-naturels.fr / 04 72 31 84 50

 

VOS COMMENTAIRES : 

La précision de Jean-Pierre Hérold :

Concernant l’apron, une liste rouge des espèces menacées a été validée par le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel le 11/12/14  qui place l’apron en situation  » en danger critique »  selon les critères de l’UICN  ( Union internationale pour la conservation de la nature )

 

 Le commentaire de Jean-François Bonvallot :

Je crois que je l’ai déjà dit et écrit mais l’Apron est présent aussi dans l’Ognon et ses affluents : Lanterne et Semouse. Soit en haute -Saône et non uniquement chez les doubistes. Et j’en suis sûr car il mord à l’hameçon quand l’eau amorce une crue.
J’ai aussi dit que le mot « roi du Doubs » venait de l’ancien français ROIDE (comme Pont de Roide) qui est devenu « raide » , « droit », sans aucune conotation d’hégémonie ni d’autorité monarchique. Mis il se raidit quand on le sort de l’eau.
C’est une prouesse technique d’avoir réussi à faire reproduire ce poisson sans intérêt halieutique dans un laboratoire : bravo !.
Je crains toutefois que la remise à l’eau des alevins dans un milieu contaminé ne leur laisse qu’une faible espérance de vie. Il faut commencer par bâtir une maison qui soit habitable avant d’y introduire des habitants….

 

30 Jan

2015, une année stratégique pour la Loue et les rivières comtoises

La Loue à Cléron vue par Jean-Claude Gagnepain

La Loue à Cléron vue par Jean-Claude Gagnepain

2015 est une année clé pour les rivières de Franche-Comté. C’est la date butoir pour se conformer à la Directive européenne sur l’eau, c’est aussi l’année de la fin des quotas laitiers, c’est une année d’élections départementales et régionales. Enfin, les préconisations tant attendues des scientifiques doivent être rendues publiques lors de ce premier trimestre.

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15 Déc

L’avenir des rivières comtoises : quelle volonté politique pour le contrat de territoire ?

Le périmètre du contrat de territoire

Le périmètre du contrat de territoire

L’idée d’un contrat de territoire avait été lancée par un membre du collectif SOS Loue et rivières comtoises lors des Assises de la Loue en 2012. Ce 11 décembre 2014, un grand pas a été fait en ce sens et c’est du concret !

La réunion de la Commission locale de l’eau à Doubs a beau avoir eu des allures de grande messe; les présentations institutionnelles doivent donner suite à des actions sur le terrain. La Commission locale de l’eau, sorte de parlement qui décide des actions à mener pour les milieux aquatiques, vient d’adopter à la majorité son contrat de territoire. Une «feuille de route» pour des actions programmées jusqu’en 2017 avec comme objectif l’amélioration de la qualité des rivières comtoises sur un vaste territoire qui reprend totalement celui du SAGE, le schéma d’aménagement  donnant un cadre réglementaire pour les milieux aquatiques. C’est maintenant aux élus de se saisir de cette opportunité.

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Le Doubs, un contrat pour sortir de l’oubli

Le Doubs vu du rocher de Valmy

Le Doubs vu du rocher de Valmy

 

Le Doubs a beau avoir donné son nom à un département, cette rivière était jusqu’à présent encore trop délaissée au profit de ses célèbres affluents : la Loue et le Dessoubre. La rivière a pourtant souffert des effets de l’industrialisation et des velléités rectificatives de l’après-guerre. Le réalisateur Jean-Philippe Macchioni l’a bien raconté dans son documentaire « Loue, doubs, histoires croisées » : le Doubs est en voie de rémission après avoir été gravement malade.

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18 Juin

Les rivières comtoises en débat au conseil général du Doubs

Pas de scoop, pas de coups de gueule mais un débat révélateur d’états d’esprit donc instructif… Lundi 16 juin, lors de la session du conseil général du Doubs, le préfet du Doubs Stéphane Fratacci est venu présenter le bilan des actions de l’État dans le département du Doubs en 2013. Une présentation suivie d’un débat avec les élus départementaux et diffusé en direct sur le site internet du conseil général du Doubs.

Premier enseignement : même si le langage est parfois proche de la langue de bois et que rien de nouveau n’a été révélé, préfet et élus ont accordé, dans leurs interventions, une place importante aux actions entreprises pour la qualité des rivières comtoises.

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