14 Jan

L’oeuvre prolongée d’Eugène Viollet-Leduc au château de Roquetaillade

C’est un chantier en forme de défi qui se déroule actuellement au château de Roquetaillade, forteresse rendue célèbre par le cinéma.

Les propriétaires ont décidé de prolonger l’oeuvre inachevée d’Eugène Viollet-Leduc.

L’histoire commence au milieu du XIXième siècle à Mazères, en Gironde.

Le rénovateur de Notre-Dame de Paris et du Mont Saint-Michel est sollicité pour transformer le château-fort en habitation (un peu comme on transforme une usine en loft).

Il réalise son projet de grand escalier, projet initialement prévu pour l’opéra Garnier…

Son objectif est de faire entrer la lumière.

Des ouvertures sont percées. Pas évident quand les murs font deux mètres d’épaisseur ! Eugène Viollet-Leduc privilégie également la couleur, avec des fresques éclatantes, dont celle surmontant la fontaine de l’entrée.

Ayant carte blanche, l’architecte va investir librement les lieux, dans les moindres détails, comme ci-dessous dans la chambre rose.

Il s’agit également d’évoquer la nature, invisible en raison du nombre limité de fenêtres.

Le plafond rappelle ainsi une tonnelle ou un jardin d’hiver…

Le chantier se déroule entre 1865 et 1870 et s’arrête avec la chute du Second Empire.

L’oeuvre reste en suspens, jusqu’à ce que les propriétaires se lancent un véritable challenge artistique en 2015 : prolonger et réaliser le rêve d’Eugène Viollet-Leduc.

Pour cela, ils disposent de maigres indices : deux aquarelles seulement qu’il faut regarder à la loupe !

Première étape : depuis le mois de septembre 2018, le plafond de la grande salle synodale a été peint, aux couleurs de la famille propriétaire du château depuis sept siècles.

Par ailleurs, une fresque représentant 9 personnages a été agrandie à l’échelle réelle mais ce n’est qu’un début : 70 personnages au total doivent y figurer. Ils seront imaginés, dans l’esprit de Viollet-Leduc, en se référant à ses dictionnaires et en faisant appel à des caricaturistes.

Le financement est assuré en partie par les dons de mécènes via la Fondation de France.

Découvrez la première étape de ce chantier historique (Nathalie Pinard de Puyjoulon, Quentin Trigodet, Xavier Granger, Christian Arliguié)