25 Nov

Grand-Théâtre de Bordeaux : sauvons les dessins de l’architecte Victor Louis !

Les Archives Bordeaux Métropole lancent un appel aux dons.

Objectif : financer la restauration des plans originaux du Grand-Théâtre signés Victor Louis. Il s’agit d’un porte-feuille unique contenant 70 planches.

Il est très important d’intervenir rapidement car on observe des remontées d’acidité qui produisent des taches noires, des gondolements et des déchirures dues à des manipulations anciennes. Sophie Chavignon, responsable de la conservation

Vous avez jusqu’au 1er décembre pour devenir mécène sur le site dartagnans.fr

Les travaux sont estimés à 50 000 euros, dont 30 000 financés par les Archives. Il reste donc 20 000 euros à trouver auprès des particuliers et des entreprises.

Un peu d’histoire…

Nous sommes en 1770. Victor Louis est sollicité pour créer une salle de spectacle digne du rayonnement de Bordeaux, ville la plus importante du royaume après Paris. Il s’inspire des temples grecs, avec ses colonnes et ses muses dominant la ville.

Le Grand-Théâtre est alors conçu comme un « complexe culturel » avant l’heure : on y trouve une salle de concert, des salles de répétition mais aussi une bibliothèque et des cafés. C’est le bijou architectural dont rêvent les Bordelais…

Entrez dans les coulisses et découvrez l’histoire des plans originaux de Victor Louis, avec Laurent Croizier, directeur-adjoint de l’Opéra National de Bordeaux et Sophie Chavignon, responsable de la conservation aux Archives Bordeaux Métropole  (Reportage de Nathalie Pinard de Puyjoulon, Quentin Trigodet, Christophe Varone et Véronique Lamartinière) 

18 Nov

Bernd Stöcker : le choc des blockhaus

Un homme seul face aux blockhaus. Il s’appelle Bernd Stöcker et il est Allemand.

Plus de 70 ans après la Seconde Guerre mondiale, cet artiste reste sous le choc de la découverte de ces vestiges, après être venu passer des vacances sur le littoral girondin dans sa jeunesse.

Loin de sa Bavière natale, il s’est installé en 1982 à Saint-Isidore en Médoc, près d’Hourtin.

Ce jour-là, nous l’avons rencontré sur la plage de Naujac-sur-Mer où gisent encore des monstres de béton, prêts à être engloutis dans le sable.

Quand j’ai vu ces blockhaus pour la première fois, j’ai été frappé, surpris. On n’apprend pas cela à l’école. Alors j’ai voulu connaitre l’Histoire.

Ses oeuvres en noir et blanc sont réalisées avec un mélange d’encre de Chine et de sucre, sur des plaques de zinc ou de cuivre.

Des supports sur lesquels tout finit par se confondre, le béton, les dunes, l’océan. Avec parfois une touche de couleur, comme ce timbre édité en « hommage aux libérateurs » et collé au bas d’un tableau.

C’est un timbre français qui évoque la Résistance. C’est important de ne pas oublier. On ne peut pas construire des amitiés si on oublie le passé.

Une démarche qui se prolonge en trois dimensions car le peintre est aussi sculpteur, exprimant à travers la pierre de Frontenac ce télescopage des contraires entre la violence de la guerre et la douceur de la plage en été.

 

Les personnages sont sur un socle évoquant le blockhaus. Il ne s’agit plus de Français ou d’Allemands. C’est un symbole représentant à la fois la guerre et la paix.

Bernd Stöcker expose actuellement (jusqu’au 8 décembre) à la galerie MLS, dans le quartier des Chartrons à Bordeaux.

Une galerie animée par Marie-Lys Singaravelou qui met en lumière les artistes allemands, issus notamment de l’ex-RDA.

Une souscription a été lancée pour l’acquisition du bronze de la liseuse (ci-dessous). L’artiste sera présent à la galerie le 5 décembre pour une visite, suivie d’un dialogue avec le public à partir de 14 h 30. Atelier d’initiation à la linogravure avec préinscription par mail : marylissinga@gmail.com.

Par ailleurs, les personnes intéressées par l’enlèvement spectaculaire des sculptures, à leur chargement et départ, sont invitées à se manifester au 06.13.83.05.96

Regardez notre reportage sur plage, à l’atelier et dans la galerie (Nathalie Pinard de Puyjoulon, Dominique Mazères, Boris Chague, VéronIque Lamartinière)  

 

15 Nov

Domaine Chavat : une « oeuvre d’art totale » à Podensac

Le domaine vu du ciel (copyright mairie de Podensac)

Les Podensacais connaissent bien le Domaine Chavat, un grand parc entourant un château original : c’est l’un des lieux de promenade et de rassemblement des habitants. On y fête notamment le 14 juillet.

Si le site est populaire, son histoire reste largement méconnue. Patiemment, Jean-Marc Depuydt est parti sur les traces de François Thévenot, l’auteur de ce « poème de pierre et de verdure ».

Son livre, « Domaine Chavat, un siècle d’histoire » publié aux Editions de l’Entre-deux-Mers, permet de comprendre l’intention et le parcours de cet industriel girondin ayant fait fortune dans la construction de centrales hydrauliques dans les Pyrénées.

L’architecture massive des centrales inspirera d’ailleurs le style de son immense demeure, son « havre de paix », entouré d’un jardin de 5,5 hectares, ponctué de statues en marbre et labellisé en 2012 Jardin Remarquable.

Le Domaine Chavat, créé entre 1915 et 1917, a vécu différentes péripéties, transformé en maison de retraite puis oublié, avant d’être sorti de son sommeil et sauvé du vandalisme. En 2006, il est classé à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

Plusieurs projets de restauration sont en cours. Les bassins du jardin vont être remis en eau, avec leurs rocailles et leurs cascades, et les serres envahies par la végétation vont être libérées pour accompagner des jardins partagés entre les générations.

Quant au château, la mairie de Podensac, propriétaire du site, réfléchit actuellement au projet le mieux adapté. La commune a fait de cette sauvegarde une priorité, engageant chaque année un budget destiné à ce patrimoine emblématique, le Domaine Chavat étant désormais considéré comme une « oeuvre d’art totale », l’une des plus belles de Nouvelle-Aquitaine.

Regardez notre reportage, dans lequel interviennent (par ordre chronologique) Jean-Marc Depuydt, historien et maire-adjoint en charge du patrimoine et Michel Boyer, petit-fils de François Thévenot. Images Philippe Turpaud, images de drone mairie de Podensac.

Par ailleurs, n’hésitez pas à vous plonger dans l’ouvrage « Domaine Chavat, un siècle d’histoire », très beau livre documenté et bien illustré !

 

 

08 Nov

Régine Rosenthal, photographe au grand coeur

Elle portait un regard sensible sur les êtres et les choses. Régine Rosenthal s’est éteinte à l’âge de 73 ans à Arcachon. Pendant un demi-siècle, cette photographe, originaire d’Alsace, n’avait cessé de capter les lumières de la région au fil des saisons.

Si ses portraits et ses cartes postales l’ont rendue populaire, ce qu’elle aimait surtout, c’est partir à la découverte des grands espaces. C’est ainsi qu’elle avait réalisé, à la demande de l’UNESCO, un ouvrage de référence sur les forêts primaires du monde entier, intitulé « origine(s) ».

Nous avions réalisé un reportage sur son travail, à l’occasion de la sortie de son livre « le Bassin d’Arcachon, entre dunes et landes ». Nous vous le présentons en forme d’hommage à cette grande dame de la photographie qui laissera un souvenir de talent et de générosité à tous ceux qui l’ont connue. 

 

06 Nov

Société Linnéenne de Bordeaux : deux cents ans de naturalisme

Société Linnéenne : le nom peut dérouter les non-initiés. En fait, « Linnéenne » vient de Linné, le célèbre naturaliste suédois à l’origine du système de classification des végétaux.

Le Société Linnéenne de Bordeaux fut la première de France à être créée, en 1818, à la suite d’une excursion organisée aux Fontaines d’Arlac à Mérignac.

C’était aussi la deuxième au monde, après celle de Londres.

Deux cents ans plus tard, elle compte trois cents bénévoles qui sont un peu les gardiens du temple, pratiquant leurs sciences en dignes héritiers du naturalisme du XIXème siècle.  Il y a les entomologistes, les botanistes, les paléontologues ou géologues, tous détenteurs d’un savoir d’autant précieux qu’il concerne une biodiversité de plus en plus menacée.

Ce week-end, la Société Linnéenne de Bordeaux fête son bicentenaire. En voici le programme :

Samedi 10 novembre : 

matin : – Hommage sur la tombe de Jean-François Laterrade, fondateur de la Société Linnéenne de Bordeaux, au cimetière de la Chartreuse (Bordeaux), en présence d’une de ses descendantes ; rendez-vous à 9 h 30 sur le porche de l’église Saint-Bruno ;

– à 11 h : inauguration d’une plaque commémorative apposée à la Fontaine d’Arlac (Mérignac), la « lande d’Arlac » étant le lieu de fondation de la Fête Linnéenne, puis de la Société Linnéenne le 25 juin 1818. (Station du tram A « fontaine d’Arlac ») ;

après-midi : animations au Jardin Botanique de Bordeaux-Bastide, Esplanade Linné :

(Repas libre à midi dans un restaurant du secteur ou au restaurant Le Caillou).

– Plantation d’un Saule blanc (Salix alba Linné, 1753) à 15 h au Jardin botanique de Bordeaux-Bastide avec pose d’une plaque commémorative. Brefs exposés sur J.-F. Laterrade (par J.-Y. Boutet), sur le Dr Sylvestre Grateloup (par B. Cahuzac), sur l’histoire de la zoologie à la Société Linnéenne de Bordeaux (par J.-L. d’Hondt).

Faïence Vieillard : la passion de toute une vie

C’est une passion débordante, dévorante, foisonnante ! Jacques et Laurence Darrigade chinent inlassablement à la découverte de la perle rare. Depuis leur mariage, ils n’ont cessé de vouloir reconstituer l’intégralité de la production de la manufacture bordelaise Vieillard.

Cette manufacture fut l’une des plus importantes de France au XIXème siècle. Installée dans le quartier Bacalan, elle fut même la première industrie de Bordeaux, comptant plus d’un millier d’employés, ouvriers, artisans et artistes dessinant des modèles uniques.

Aujourd’hui, la maison de ce couple de passionnés est bien remplie, gardienne d’un patrimoine historique patiemment réuni. Et cette chasse au trésor est devenu un vrai mode de vie ! Regardez notre reportage. Vous comprendrez ce qu’est une vraie passion de collectionneur !