04 Juil

L’Abbaye de la Sauve Majeure, la grande forêt de pierres de l’Entre-deux-Mers

©France 3 Aquitaine©France 3 Aquitaine

C’est une abbaye millénaire, faite de lumière, de ciel et de vent… Un chef d’oeuvre méconnu de l’art roman, situé près de Créon, où la pierre et la végétation se répondent pour former d’étonnantes perspectives.

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C’est en 1079 que l’histoire de l’Abbaye commence. Elle abrite jusqu’à 300 moines bénédictins accueillant les pèlerins en marche vers Compostelle. Pendant sept siècles, la Sauve Majeur, Salva Mayor, la « grande forêt », fut considérée comme l’un des plus beaux joyaux de la Gironde  avant de subir les affres de la Révolution.

Ses ruines furent récupérées pour d’autres constructions alentour avant que l’édifice soit protégé par le classement aux monuments historiques en 1840. Il est aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques.

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Le promeneur qui aperçoit l’Abbaye au loin peut avoir le sentiment d’avoir déjà tout vu, sans ressentir la nécessité de s’approcher…

La magie du lieu

Et pourtant, il faut prendre le temps de flâner et de sentir le calme s’installer pour découvrir des secrets, façon chasse au trésor, dans les chapelles où sont illustrées des scènes bibliques, comme nous l’explique Olivier du Payrat, administrateur des monuments historiques.

Le regard peut être attiré par une multitude de détails, de sculptures qui montrent une foule d’histoires et de personnages, comme Daniel qui reste zen dans la fosse aux lions ou Samson, représenté comme un play-boy du Moyen-Age avec sa cape et sa chevelure de jeune homme.

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Ce que le visiteur trouve ici, c’est aussi toute une atmosphère, empreinte de paix et de sérénité. Une ambiance qui se prolonge au jardin médiéval créé par les Amis de l’Abbaye, réunissant des amoureux du site qui se passionnent pour son histoire.

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On y découvre, soigneusement disposés, les carrés typiques de l’époque médiévale, avec ces fleurs blanches et bleues destinées à Marie, ces plantes aromatiques et médicinales, mais aussi son verger et son potager de fruits et légumes oubliés.

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On ne  peut pas faire un jardin monastique si on n’a pas un minimum de relation avec l’au-delà ou ce que l’on veut bien y mettre, en tout cas quelque chose de supérieur au geste du jardinier. Yves, ami de l’Abbaye

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L‘Abbaye de la Sauve Majeure multiplie les animations : poésie, musique, théâtre, expositions photos en plein air. Vous pourrez également effectuer des dégustations de vins dans l’ancienne grange abbatiale. Histoire de rappeler que la grande forêt vaut bien le détour dans cet Entre-deux-Mers que l’on surnomme la petite Toscane girondine

Suivez le guide, avec ce reportage de Nathalie Pinard de Puyjoulon, Pascal Lecuyer, Xavier Granger et Isabelle Rougeot.

Et pour voyager un peu plus dans ses méandres, plongez-vous dans la saga de La Dame de La Sauve écrite par Sandrine Biyi, auteur passionnée et inspirée par l’Abbaye ( Editions Vents Salés). Sortie du prochain tome à la rentrée.

blog La Sauve

Bonne lecture et bonne visite !

 

 

 

Dans les coulisses du Jardin Public de Bordeaux

©France 3 Aquitaine

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Difficile d’échapper à la pluie ! C’est avec les bottes que nous partons explorer le Jardin Public de Bordeaux… Si les promeneurs ont déserté les allées, il en faut plus pour décourager les jardiniers qui ont fort à faire en raison des averses et des températures clémentes, propices au développement de la végétation, entraînant beaucoup d’entretien de désherbage notamment.

C’est une femme, Caroline Miramon, qui dirige une équipe de 7 jardiniers municipaux, impliqués dans l’entretien et les réalisations des massifs (certains portent même discrètement leurs prénoms). Elle nous explique leur nouvelle approche.

On est plus à l’écoute, plus observateur de la nature qu’autrefois, on cherche moins à la maîtriser…

 Un jardin français, anglais et… écologique

Le Jardin Public n’est pas né de la dernière… pluie : il compte 260 printemps.

Après une période à la française lors de sa création en 1746 sur décision de l’Intendant Tourny, le Jardin Public connut une parenthèse après la Révolution : les fleurs sont arrachées pour laisser place à de la pelouse.

C’est en 1856 qu’il est réaménagé par L-B Fischer, imaginant un parc à l’anglaise, avec ses couleurs tendres, ses arrondis et ses petits ponts. La largeur des passerelles est déterminée en fonction de celles… des crinolines.

Aujourd’hui, le Jardin Public est entré, pourrait-on dire, dans sa troisième période, correspondant à notre époque contemporaine : celle du jardin écologique où le respect de l’environnement dicte tous les choix, en matière d’économie d’eau, de gestion du sol (paillage pour éviter l’évaporation), d’élimination des déchets (sur place), de plantation (fleurs vivaces plutôt qu’annuelles) et de respect de la faune et de la flore.


Le Jardin Public a reçu un éco-label, décerné par un organisme indépendant : les produits phyto-sanitaires y sont interdits depuis 2010. Un technicien de la Direction des Espaces Verts est chargé de vérifier que les 96 critères écologiques sont bien respectés.

On comprend mieux le retour de certaines plantes indésirables, comme les orties, et même la tolérance de gastéropodes, comme la limace.


Les arbres centenaires constituent la partie la plus ancienne du jardin. Samuel Trichot, au sein de l’équipe spécialisée de la Métropole, est un peu le docteur de ce patrimoine végétal mais aussi de tous les arbres qui sont régulièrement plantés, sélectionnés en tenant compte du réchauffement climatique.

Enfin, le Jardin Botanique, créé à Bordeaux en 1629, a trouvé ici sa place définitive en 1858, jouxtant l’hôtel de Lisleferme qui abrite actuellement le Muséum d’Histoire Naturelle. Un peu oublié depuis l’ouverture du Jardin Botanique de la rive droite, il joue toujours pleinement son rôle et peut se visiter aux mêmes horaires que le Jardin Public.

C’est une autre balade, plus intimiste, où l’on découvre les collections, dans un petit havre de paix…


Et pour en savoir beaucoup plus, Trésors et Pépites vous recommande Histoire des jardins, l’ouvrage de Philippe Prévôt, directeur du service du Patrimoine de l’Office de Tourisme de Bordeaux Métropole. Bonne lecture et bonne visite !

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