Il est de retour. Dans 48 heures, Steed Tchicamboud, ancien meneur emblématique de l’Elan Chalon, multi-titré en 2012, foulera de nouveau le parquet du Colisée mais sous un autre maillot. Un an et demi après son départ houleux du club, il appréhende un peu son retour mais se doute que l’émotion sera au rendez-vous. Entretien.
Juste avant l’entraînement ce jeudi après-midi du côté de Nancy, on a retrouvé au bout du fil une voix familière, celle de Steed Tchicamboud. Il nous a accordé un entretien téléphonique d’une dizaine de minutes, le temps de balayer tous les sujets. Souriant et détendu, il a évoqué son retour au Colisée sans détour, tout comme la situation de son club, Nancy, qui retrouve des couleurs depuis son arrivée. Parti fin novembre 2014 de Chalon, Tchicamboud, 34 ans, a depuis pas mal bourlingué (Limoges, Roanne, Paris, Nancy) et ses retrouvailles avec le parquet chalonnais seront forcement particulières, car si l’histoire commune s’est mal finie, elle a aussi été remplie de trophées.
Sports Bourgogne : Steed, c’est ton retour samedi au Colisée pour la première fois depuis ton départ de Chalon, comment tu l’envisages ?
Steed Tchicamboud : « C’est vrai je ne suis jamais encore revenu en tant que joueur. Je les avais joués avec Limoges à Beaublanc (victoire du CSP et 2 pts, 1 passe pour Steed, et ces retrouvailles avaient été un peu tendues) et avec Paris cette saison (victoire 99-86 du PL avec 5 pts et 4 passes pour Steed), mais jamais au Colisée. J’y pensais depuis longtemps, j’appréhende un peu, je pense que l’an passé je n’étais pas prêt pour y retourner, c’est différent avec le temps qui passe. Après il faut relativiser, on vient juste faire un match de championnat. »
Est-ce que l’accueil du public t’inquiète ?
« Vous savez à Chalon, j’ai fait ma meilleure saison, c’est la que j’ai mes meilleurs souvenirs. Le public chalonnais a toujours été reconnaissant. Avec les titres que j’ai gagné là-bas, quoi qu’il arrive, mon nom restera dans l’histoire et le palmarès du club. »
La fin s’est aussi mal passée (après avoir été mis à pied, les deux parties s’étaient séparées)…
« Tout ce qui a été dit dans les vestiaires, dans le club, c’est resté entre nous. Personnellement, je n’en veux à personne, je n’en veux pas au président, aux gens dans les bureaux. Dans une carrière, il arrive que l’on ne s’entende pas avec un entraîneur, je ne lui en veux pas, de toute façon, je n’ai rien à prouver. »
Comment tu imagines ton retour au Colisée ?
« C’est sûr que cela va me faire quelque chose de m’installer dans l’autre vestiaire, celui des visiteurs. Ça me fera bizarre. En fait, je n’imagine pas, après tout dépend évidemment de l’accueil du public, je serais peut-être dans l’émotion, ça dépend. Après, ce match doit dépasser mon cadre personnel, il ne doit pas y avoir de saveur particulière, il faut gagner, avec le maillot de Nancy. »
Comment te sens-tu justement à Nancy ?
« Je me sens très bien, à Nancy, je suis comme un poisson dans l’eau, je suis responsabilisé, avec des joueurs qui se connaissent bien. Le coach cherchait un joueur expérimenté pour accompagner Benjamin Sene, on était en contact en début de saison, mais j’étais avec Paris. Une fois libre, ça s’est fait naturellement. »
Ton arrivée a-t-elle marqué un tournant dans la saison du SLUC (4 victoires, 2 défaites) ?
« C’est ce que disent les observateurs. Ça joue mieux sur le terrain, le jeu est contrôlé. Personnellement, je marque pas mal de points, j’ai une bonne adresse à 3 points, ça aide beaucoup pour la confiance, pourvu que ça dure (il tourne en 6 matchs à 18 pts, 5.7 rebonds et 2.3 passes en 30 minutes). Après on n’a pas encore gagné contre une équipe du Top 8, j’espère samedi contre Chalon. »
Et pour vous mettre en appétit avec le match de samedi au Colisée entre Chalon et Nancy, on vous propose de revoir le « banc bourguignon » de Steed Tchicamboud :