L’information a été révélée par l’Est Républicain. L’armée française va remplacer les Peugeot P4, dont la production a cessé en 1992 et qui furent assemblés à Sochaux, par des pick-up américains, commandés à Ford. Le constructeur US a été préféré à Citroën et Renault, dans le cadre d’un appel d’offres. En Franche-Comté, au pays de l’automobile, certains élus dénoncent ce choix, à l’image du député PS de Haute-Saône Jean-Michel Villaumé, de son homologue UMP Damien Meslot ou encore du conseiller départemental MoDem du Territoire de Belfort Christophe Grudler.
La pilule est d’autant plus difficile à avaler pour le Pays de Montbéliard que Renault, avec son Duster spécialement modifié pour l’armée, aurait fait appel à deux entreprises du cru pour la sous-traitance: Poclain, à Etupes, se serait occupé des transformations mécaniques du véhicule tout terrain tandis que Nedey, à Montbéliard, aurait pris en charge la peinture.
« S’il s’avère que Ford a bel et bien été mandaté par l’Etat français pour équiper nos armées en véhicules, ce serait extrêmement grave », écrit le député PS Jean-Michel Villaumé au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Dans un courrier daté du 5 mai, le député de Haute-Saône, membre de la commission Défense, prend la défense d’« une région déjà fortement touchée économiquement et socialement ».
Le député-maire UMP de Belfort Damien Meslot a lui aussi écrit au ministre « pour dénoncer cette situation et l’appeler à acheter des véhicules français lors de la prochaine phase d’achat de véhicules militaires ».
« L’armée française doit soutenir l’industrie française » estime pour sa part l’élu MoDem du Territoire de Belfort Christophe Grudler, qui a lancé une pétition sur internet. « 4000 autres véhicules doivent bientôt être commandés par l’Armée française : le gouvernement a le devoir moral – à compétence égale, et dans le respect des marchés publics – de choisir des constructeurs français », poursuit le centriste.
Pourtant, la préférence nationale semble impossible pour ce type de contrat: « Dès qu’il s’agit de marché public, les règles sont très strictes. À partir de 134 000 euros d’achats, l’État doit mettre en concurrence les fournisseurs sans distinction géographique ou nationale », précise France 2.
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