01 Oct

Entretien avec Jeremy Prince, le (nouveau) patron de Sigfox

Exclusif. Depuis son arrivée à la tête de Sigfox il y a 8 mois, Jeremy Prince s’exprime pour la première fois dans un grand média. Pour France 3 Occitanie, il précise la stratégie du leader mondial des réseaux IoT basé à Labège aux portes de Toulouse. 

Jérémy Prince, PDG de Sigfox depuis février 2021 © Sigfox

Chemise blanche sans cravate, un sourire omniprésent, la voix posée,… à 47 ans, Jeremy Prince est le successeur de l’emblématique Ludovic Le Moan, co-fondateur de Sigfox. Le passage de témoin avait provoqué un coup de tonnerre dans l’écosystème numérique toulousain en février 2021.

Après une année 2020 difficile pour la pépite de Labège, le nouveau CEO veut rassurer et préciser la stratégie de Sigfox. Entretien exclusif.

Qui est Jeremy Prince ?

Malgré ses origines anglaises, Jeremy Prince est un « Toulousain » qui revient sur les terres de son enfance. « Après avoir grandi à Corronsac (Haute-Garonne), je suis diplômé de Sciences Po Toulouse (..) puis d’un DEA de Droit International à Montpellier« .

« Je connais bien l’Occitanie mais avec un côté anglo-saxon » résume Jeremy Prince.

Après ses études, il multiplie les expériences professionnelles dans les secteurs du numérique et de la télévision, notamment chez Index Multimédia, M6 Web, C.Productions et Mikros.

En 2018, il fait la connaissance de Ludovic Le Moan. Ce dernier le recrute comme Chief Strategy Officer (CSO) et l’envoie en 2019 à Dallas superviser Sigfox aux Etats-Unis.

Comment s’est passé la transition avec Ludovic Le Moan ?

« Ca n’a pas été compliqué du tout. Pour être transparent, le jour où il m’a recruté (..) il m’a dit « de toute manière, à terme, j’ai initié le projet et c’est une société magnifique. Mais ça arrive à une étape où ce n’est plus moi (..) Je vais prendre du recul. C’est pourquoi, je veux faire rentrer de nouvelles personnes » raconte Jeremy Prince.

« En 2021, il y a eu un processus de recrutement. D’abord à l’externe puis à l’interne. J »étais le seul candidat en interne avec le soutien des managers » poursuit-il.

En 2020, Sigfox a lancé un plan sauvegarde de l’emploi. Est-il terminé ? 

« Il est terminé » assure le nouveau patron de Sigfox. « Ca a été une phase compliquée. Il fallait se réorganiser. La Covid a eu un impact sur le court terme ».

« Le PSE est terminé. Il a concerné 45 salariés dont 25 départs volontaires » détaille Jeremy Prince.

Cependant la crise sanitaire « a permis de voir l’intérêt de l’IoT » estime-t-il. Exemple « avec la mesure de qualité de l’air ou la télérelève (..). La Covid sera un accélérateur de l’IOT« .

© Sigfox

Comment se porte Sigfox aujourd’hui ?

« Sigfox se porte plutôt bien. On a traversé, comme tout le monde, la Covid (..) avec une activité économique réduite, un télétravail où on ne se voyait pas,.. »

« Effectivement, on n’a pas fait d’interview. On est resté discret quelques mois car on a décidé de se recentrer sur soi. Toute l’équipe a pris le temps de réfléchir cinq minutes pour savoir ce qu’on fait, où on va. Sigfox ne change pas de direction. Sigfox continue de tracer sa route » poursuit Jeremy Prince.

« Sur les six derniers mois, on a ouvert notre réseau sur l’Inde, soit 75 pays. (..) A l’exception de la Chine, on couvre les pays les plus importants au niveau économique mondial » se félicite le nouveau patron.

Sigfox a vendu son réseau allemand. Qu’en est-il pour la France et les Etats-Unis ? 

Depuis le début, Sigfox passe par des opérateurs locaux pour déployer sa technologie à l’exception de trois pays : la France, les Etats-Unis et l’Allemagne.

« Pour des raisons de timing, on n’a pas voulu passer par le process de Sigfox opérator, on a alors décidé de commencer tout seul pour ensuite revenir à notre stratégie de départ » explique Jeremy Prince.

Sur la vente des réseaux Sigfox : « Ce n’est pas un changement de stratégie » martèle le dirigeant.

« Aujourd’hui, le marché décolle. On veut que chacun se concentre sur sa mission principale. C’est pourquoi on a vendu le réseau allemand. On a projet de faire de même aux Etats-Unis et en France« .

Ce dossier, Jeremy Prince le connait bien car il est en charge de ces réseaux propriétaires depuis trois ans. La procédure de vente est en cours.

© Sigfox

Quels sont les autres projets de Sigfox ?

« On a signé un contrat significatif dans le domaine du tracking pour connecter 1 million de palettes en Asie. Cela valide notre stratégie. Il y a une erreur que font souvent les gens, c’est de considérer l’IoT comme un seul marché. En réalité, l’IoT, ce sont différents segments avec des cas d’usages différents et des technologies différentes. Notre force a été d’identifier les segments où on a des avantages concurrentiels ». 

« Sigfox, c’est avant tout le tracking et le monitoring » précise Jeremy Prince. 

Par ailleurs, « notre axe est de continuer à développer la R&D sur les cinq prochaines années pour travailler sur des devices [dispositifs en Anglais] de moins en moins chers (..) L’objectif est d’arriver à l’ultra low-cost ».

Enfin, Sigfox veut limiter son impact environnemental. « C’est beau d’avoir des centaines de millions de devices mais il faut travailler sur cette dimension écologique. On est en phase de prise de conscience ».

Sigfox va-t-il rester à Labège ? 

« Sigfox va rester à Labège » conclut Jeremy Prince.

Propos recueillis par Julien Leroy

03 Sep

IoT : Près de Toulouse, Sigfox signe un partenariat avec Google

© Sigfox

Depuis quelques mois, Sigfox retrouve des couleurs. Depuis Labège (Haute-Garonne), le leader mondial des réseaux IoT annonce ce jeudi 2 septembre 2021, un partenariat avec Coral, la plateforme de Google spécialisée dans l’intelligence artificielle. 

Coral (aussi connu sous le nom de Edge AI) est une boite à outil qui propose des composants matériels, des logiciels et des modèles précompilés pour créer des appareils avec une IA locale. Elle est destinée aux férus de nouvelles technologies mais aussi aux entreprises. 

La technologie Sigfox va ainsi rejoindre le programme de la plateforme. Cela permettra aux utilisateurs de Coral de bénéficier du réseau 0G du groupe Toulousain.

« Le programme partenaires de Coral a pour but d’élargir l’écosystème d’Edge AI en créant des partenariats afin de pouvoir gérer un plus large éventail de solutions industrielles, IoT, ou basées sur le Cloud en permettant le déploiement sur ces modules en périphérie. Cela est possible notamment grâce à l’ajout de Sigfox à notre écosystème, qui permet aux ingénieurs d’utiliser le réseau 0G de ce dernier, facilitant ainsi la collecte et la diffusion de données de qualité à distance, tout en capitalisant sur la faible consommation d’énergie et la faible connectivité (..) » précise Ajay K. Nair, Product manager chez Google.

Pour Sigfox, ce nouveau partenariat avec le géant Américain est une bonne nouvelle en matière de développement économique.

« Après avoir signé un partenariat avec Google Cloud plus tôt cette année, nous sommes ravis de débuter cette collaboration avec Coral et nous avons hâte de développer de nouvelles solutions qui aideront de nombreuses industries à exploiter le plein potentiel de leurs données » ajoute Guillaume Simenel, VP Product and strategic partners chez Sigfox.

Depuis 2010, Sigfox tisse sa toile mondiale d’objets connectés. Grâce à son réseau « 0G » à bas coût et à basse consommation, l’entreprise de Labège couvre aujourd’hui 72 pays avec 18 millions d’objets IoT. Dirigée depuis peu, par Jeremy Prince, la société possède également des bureaux à Madrid, Munich, Boston, Dallas, Dubaï, Singapour, Sao Paulo et Tokyo.

Julien Leroy

 

10 Mai

Start-up : verra-t-on un jour une (nouvelle) licorne à Toulouse ?

Après Paris, Toulouse est la capitale nationale des start-up (en termes de création). La ville rose compte de nombreuses pépites notamment dans les domaines de l’IoT, de la BioTech ou de l’Agritech. Mais aucune licorne en 2021. En verra-t-on une dans les prochaines années ? Réponse avec deux experts Toulousains.

© Pete Linforth / Pixabay

Le 22 avril 2021, la French Tech de Toulouse, Montpellier, Saint-Etienne Lille et Lyon lancent le programme « Scale up Excellence ».

L’objectif est de repérer les start-up en hypercroissance et les accompagner. Au total, 62 lauréats sont retenus dont 15 à Toulouse (Rubix, Liberty Rider, Scoop.it,..). Toutes ces jeunes pousses sont amener à devenir les fleurons de l’innovation française, voir des Licornes !

Né en 2013 aux Etats-Unis, le terme « Licorne » désigne des entreprises ultra-innovantes valorisées à plus d’1 milliard de dollars.

Dans le monde, il en existe 600 dont 13 en France. Parmi elles : BlaBlaCar, Doctolib ou encore Alan spécialisé dans l’assurance santé.

Toutes les Licornes Françaises sont basées à Paris. Pourtant, Toulouse est la deuxième capitale nationale des start-up (en nombre de création). Un constat qui peut surprendre.

La ville rose a déjà compté une Licorne. C’était Sigfox en 2019. Mais depuis, le géant mondial des objets connectés rencontre quelques difficultés.

C’est pourquoi, nous avons interrogé deux experts de l’écosystème numérique Toulousain : Alexis Janicot (directeur délégué de la French Tech de Toulouse) et Arnaud Thersiquel (CEO d’At Home à la Cité de Toulouse). 

Verra-t-on une nouvelle licorne à Toulouse ?

Alexis Janicot : « J’espère car avoir une Licorne, c’est gagner en visibilité, en attractivité. C’est également une source d’inspiration ».

Arnaud Thersiquel : « L’écosystème et la presse ont besoin de marqueurs forts pour identifier et soutenir ses pépites en croissance (..) Toutefois, le plus important n’est pas forcément de décorer des champions mais que ces champions de la croissance, des créations d’emplois, qui sont déjà parmi nous, visibles ou dans l’ombre, en devenir ou déjà licornes, puissent poursuivre leur chemin, c’est notre conviction chez At Home ».

Quelles solutions pour y parvenir ?

Arnaud Thersiquel : « la croissance ne se décrète pas, elle se construit au quotidien. C’est donc d’un écosystème fertile et collaboratif que naissent ces champions ».

Alexis Janicot : « On créé effectivement de plus de plus de startup à Toulouse mais pour être une Licorne, il faut de l’investissement, se tourner immédiatement vers l’internationale et s’appuyer sur un écosystème existant. Aujourd’hui, la question est de savoir comment aider des entreprises à devenir une Licorne ». 

Y-a-t-il des prétendants ?

Alexis Janicot : « Les entreprises de la French Tech 120 (NDLR : Cette sélection regroupe les 120 jeunes pousses françaises les plus prometteuses) peuvent y prétendre. On y retrouve ainsi le fournisseur d’énergies vertes Ilek, les nanosatellites IoT de Kinéis et Sigfox »

Arnaud Thersiquel : « Je ne souhaite pas jouer le jeu du label comme finalité. Des champions sont déjà présents dans notre écosystème, parfois invisibles car ne rentrant pas dans les critères, et d’autres sont en cours de naissance (..) Le programme de Scale Up Excellence est utile et ne doit pas être une finalité en soit. Notre monde a besoin de création d’emploi durable et d’innovation collaborative« .

Julien Leroy

17 Fév

IoT à Labège : Ludovic Le Moan quitte Sigfox !

Ludovic Le Moan ©Christophe Morin / MaxPPP

Coup de tonnerre dans l’écosystème IoT de Labège et de Toulouse. Ludovic Le Moan quitte Sigfox, la société qu’il a co-fondé en 2010 à Labège, près de Toulouse.

L’annonce a été faite ce mercredi 17 février 2021.

« Nous avons la plus grande reconnaissance pour la façon dont Ludovic a dirigé Sigfox au cours des 10 dernières années » déclare Anne Lauvergeon, présidente du conseil d’administration de Sigfox. « Il a indéniablement été la vision qui a nourri les succès de Sigfox, et l’héritage de Ludovic continuera d’être ressenti à travers tout l’écosystème. Nous le remercions sincèrement pour ses précieuses contributions ».

C’est Jeremy Prince qui devient le nouveau Président-Directeur Général de Sigfox. Il occupait le poste de président de Sigfox USA depuis mars 2019 et fait partie du comité exécutif de Sigfox depuis qu’il a rejoint la société en tant que Directeur de la Stratégie en 2018.

« Je suis fier de devenir le dirigeant de cette fantastique entreprise qui a créé le réseau 0G et fait de l’IoT une réalité qui vient quotidiennement soutenir les entreprises du monde entier » a déclaré Jeremy Prince, PDG de Sigfox.

« Je suis ravi de pouvoir marcher sur les traces de Ludovic Le Moan et de travailler avec les équipes de professionnels exceptionnels qui sont l’un des principaux atouts de Sigfox et qui contribuent chaque jour à faire de cette entreprise une aventure unique et une référence sur le marché ».

De son côté, Ludovic Le Moan part pour d’autres projets selon nos informations. 

« Je souhaite beaucoup de succès à Jeremy et je suis convaincu qu’il mènera Sigfox à l’étape suivante de son évolution » a déclaré Ludovic Le Moan.

Depuis 2010, Sigfox tisse sa toile mondiale d’objets connectés. Grâce à son réseau « 0G » à bas coût et basse consommation, l’entreprise toulousaine couvre aujourd’hui 72 pays, 17 millions d’objets IoT et 1,3 milliard de personnes.

Fondée par Ludovic Le Moan et Christophe Fourtet, la société est basée en France et possède également des bureaux à Boston, Dallas, Dubaï, Madrid, Singapour, Sao Paulo et Tokyo.

Sigfox dans la tourmente depuis plusieurs mois

Depuis un an, Sigfox est confronté à la crise sanitaire et au décollage tardif du marché des objets connectés. En en septembre 2020, la société toulousaine a été contraint de lancer un Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Il prévoit 47 suppressions de postes dont 25 départs volontaires. Soit environ 12 % des 400 salariés du groupe.

Par ailleurs, nos confrères de Médiacités ont publié en décembre 2020, des témoignages qui relatent des méthodes managériales contestables.  

Le nouveau patron de Sigfox a donc beaucoup de travail pour redorer le blason du groupe toulousain.

« Le conseil d’administration est convaincu que Jeremy, aux côtés de Franck Siegel, son président directeur général adjoint, mènera efficacement la mission de Sigfox. Celle-ci consiste à numériser le monde physique tout en s’engageant à exploiter et délivrer les avantages de l’IoT de manière à pérenniser et respecter notre environnement » précise Anne Lauvergeon.

Ludovic Le Moan reste à l’IoT Valley de Labège

Au-delà de Sigfox, Ludovic Le Moan reste au sein de l’IoT Valley basée aux portes de Toulouse. Cette pépinière d’entreprise spécialisée dans l’internet des objets (IoT) héberge Sigfox mais aussi plus de 40 startups et partenaires.

« Ludovic Le Moan a choisi ce nouveau départ et l’IoT Valley travaille de concert avec lui depuis plusieurs semaines dans cette perspective. En tant que Président de l’IoT Valley, il reste plus que jamais engagé aux côtés des équipes de l’association qu’il a fondée en 2011. L’IoT Valley finalise actuellement son positionnement stratégique ainsi que son offre autour de la valorisation de la Data » a réagi Sylvie Vergez, directrice générale de l’IoT Valley.

 

Julien Leroy

09 Déc

Labège : une nouvelle directrice pour l’IoT Valley

© IoT Valley

Près de Toulouse, l’IoT Valley de Labège annonce ce mardi 8 décembre, l’arrivée de Sylvie Vergez en tant que directrice générale.

Elle succède ainsi à Bertran Ruiz (directeur général) et Simon Vacher (directeur des opérations) à la tête de l’association depuis 2014. Ces derniers ont décidé de créer luer propre startup : Airsaas.io, spécialisée dans la transformation digitale des entreprises.

Ingénieure informatique, Sylvie Vergez s’est lancée dès 1994 dans l’expérience entrepreneuriale, en cofondant l’agence web « Midiway ». En 2011, elle est nommée Directrice du développement de la Mutuelle Nationale des Sapeurs-Pompiers de France avant de participer en 2014, au développement commercial de Sigfox.

A la tête de l’IoT Valley, Sylvie Vergez va poursuivre la stratégie de développement et d’accélération de l’écosystème de Labège.

« L’IoT Valley donne les moyens à un territoire de dynamiser son économie et de renforcer ses capacités de résilience. Notre proposition de valeur réside dans un modèle d’exécution qui accélère l’innovation de l’industrie, tout en favorisant l’émergence de startups. L’IoT Valley garantit l’accès à la meilleure expertise dans les technologies du numérique associées à la valorisation de la data (IoT, IA,…) » – Sylvie Vergez, Directrice Générale de l’IoT Valley.

Fondé en 2011, l’IoT Valley de Labège est un campus de start-up et d’innovations spécialisées dans l’internet des objets. Elle héberge Sigfox, plus de 40 startups et partenaires regroupant 645 collaborateurs.

Sylvie Vergez devra également finaliser le projet du campus mondial de l’IoT Volley prévue pour 2022.

Julien Leroy

12 Oct

Sigfox va connecter les huiles usagées de plus de 25 000 restaurants en France

Le réseau 0G de Sigfox s’apprête à connecter les points de collecte d’Allo à l’huile, spécialiste français du recyclage des huiles alimentaires. Au total, 25 000 restaurants vont être reliés afin d’optimiser le ramassage de ces déchets.

© Allo à l’huile

Soulagement pour le Toulousain Sigfox. Après une rentrée mouvementée sur le plan social, le leader mondial des réseaux IoT compte un nouveau client depuis ce mardi 6 octobre. L’entreprise de Labège signe un contrat avec « Allo à l’huile », spécialiste de la collecte d’huiles alimentaires usagées (HAU).

Depuis 30 ans, cette société d’Essonne assure le recyclage de ces déchets de cuisine auprès de 25 000 restaurants français. Elle les transforme ensuite en bio-carburant pour les moteurs Diesels.

En s’appuyant sur le réseau 0G de Sigfox, Allo à l’huile cherche à optimiser son circuit de collecte afin de réduire les kilomètres parcourus et son emprunte carbone.

« Nous avions besoin de connaître le niveau des cuves de nos clients pour pouvoir anticiper leurs besoins et optimiser les collectes de façon à ce que nos collaborateurs interviennent au moment opportun. Par le passé, nous intervenions à l’aveugle, et très souvent avant que le client n’ait atteint son niveau de remplissage optimal. La rencontre avec Sigfox et l’installation de solutions IoT dans les cuves d’HAU nous a permis de répondre à ce besoin essentiel, améliorant dans un même temps notre service client, avec 20% de déplacement en moins, ainsi que des coûts réduits pour nos clients équipés de notre solution globale connectée » explique Wilfried Martin, président d’Allo à l’huile.

Un premier test sur 300 cuisines, dont plusieurs grandes enseignes de la restauration, a été mené ces derniers mois. Le dispositif va désormais être étendu sur l’ensemble du territoire.

« Nous sommes fiers de pouvoir travailler avec des sociétés comme Allo à l’huile qui contribuent, au quotidien, à réduire leur impact sur l’environnement. C’est également un objectif très important pour Sigfox et nos solutions IoT, ainsi que notre réseau 0G, nous permettent de nous en rapprocher un peu plus chaque jour » précise Patrick Cason, directeur général de Sigfox France.

Allo à l’huile et Sigfox réfléchissent déjà à une prochaine étape en connectant les fûts de stockage.

Depuis 2010, Sigfox tisse sa toile mondiale d’objets connectés. Grâce à son réseau « 0G » à bas coût et basse consommation, l’entreprise toulousaine couvre aujourd’hui 72 pays, 16,3 millions d’objets IoT et 1,3 milliard de personnes.

Fondée à Labège par Ludovic Le Moan et Christophe Fourtet, la société est basée en France et possède également des bureaux à Madrid, Munich, Boston, Dallas, Dubaï, Singapour, Sao Paulo et Tokyo.

Julien Leroy

19 Nov

Toulouse : avant sa Keynote, Sigfox fait le point sur le marché mondial des objets connectés (IoT)

Ludovic Le Moan, CEO de Sigfox, / © Christophe Morin / MaxPPP

Le Toulousain Sigfox inaugure ce mercredi 20 novembre 2019 à Singapour, son grand rendez-vous annuel dédié à l’internet des objets. Durant 2 jours, le leader mondial du réseau IoT présentera les dernières innovations et ses ambitions pour 2020. La keynote de Ludovic Le Moan, CEO de Sigfox, est prévue cette nuit à 2h30 (heure française).

En attendant, le cofondateur du la start-up de Labège (près de Toulouse), a fait le point sur le marché des objets connectés. Un secteur émergent qui n’a pas encore atteint les niveaux espérés. Ludovic Le Moan reconnaît que le décollage est tardif mais réel.

Interview accordée à l’AFP

Où en est le marché des objets connectés aujourd’hui ?

Ludovic Le Moan : « Il décolle. Il y a 18 mois, nous en étions à trois millions de messages par jour transitant par nos réseaux. Nous avons désormais dépassé les 20 millions, la croissance est régulière et c’est un vrai signe que l’on peut mesurer. Ce dont ont avait besoin, c’était que des gros clients s’emparent des technologies, et c’est désormais le cas. DHL par exemple a connecté 250.000 machines et voit déjà un vrai retour sur investissement. Ils visent désormais les 700.000 machines connectées. Ils ont installé des « trackeurs » et grâce à un algorithme, ils réussissent à s’assurer qu’ils ont toujours leurs chariots là où ils sont nécessaires, et ils n’en perdent plus. Quand ils partagent ça avec leurs concurrents, ça leur parle et ils y réfléchissent à leur tour.

Ce marché du tracking (le suivi à distance, NDLR), c’est un marché de 100 millions de pièces aujourd’hui. En termes de prix, le capteur n’a plus réellement d’impact, sur la fonction de transmission on arrive à quelque chose autour de 23 cents en petite quantité, on passera sous les 20 cents sur de gros volumes. Cela permet de faire des trackeurs à 5-6 dollars qui dureront six ans. Il y a encore un an, nous n’étions pas à ce prix-là. Mais le fait de travailler désormais avec de gros industriels (pour produire les éléments de suivi, NDLR) nous le permet. D’ici 2023, l’objectif d’un milliard d’objets connectés sur le tracking est atteignable« 

Qu’est ce qui a tant retardé le décollage du marché ?

« Il a fallu intégrer des industries qui ne sont pas de notre écosystème. Il y a un an encore, on mettait 18 mois pour tester, réaliser le prototype et produire en masse sur notre réseau. Au total, sur un cas comme DHL, 24 mois ont été nécessaires entre la demande du groupe et le fait que l’industriel s’engage sur la production du trackeur. Cela retarde d’autant, fatalement. 

Nous n’en sommes qu’au début de la vague mais nous avions besoin de gros industriels capables de produire ce type d’appareils en volumes importants afin de faire baisser les coûts et montrer que nous pouvions répondre à une hausse de la demande. Globalement, les clients se fichent de savoir quel sera la technologie utilisée tant que les données remontent et que cela se fait au moindre coût. Alors certes, on a parlé un temps de la 5G et cela a pu retarder les prises de décisions mais tout le monde voit aujourd’hui la 5G ne répondra pas à tous les types de besoins« 

Ne pensez-vous pas que l’absence de standard commun a pu retarder les prises de décisions ?

« Pour nous, Sigfox c’est le standard car on a fait le bon mélange pour répondre aux demandes sur l’internet des objets, selon moi. Si l’on parle de la simplicité du protocole par exemple, aucune autre technologie ne peut faire ce que l’on fait à l’heure actuelle. Sur l’internet des objets, il faut que l’octet ne soit pas cher à envoyer, que le composant de transmission le soit également et que le processus soit simple.

Nous avons un seul réseau mondial et c’est ce qui fait la différence. Nous avons les brevets mais ils sont sous licence gratuite, ça aide à permettre des prix bas car les développeurs n’ont pas à payer de patente. Avant nous, personne ne parlait de bas débit, les autres sont venus par opportunisme, les opérateurs notamment par peur de perdre ce marché. DHL par exemple, a pris beaucoup de temps à sauter le pas car Deutsche Telekom a tenté de les convaincre que leur solution, via les réseaux mobiles, allait convenir. Mais dans les faits, ça ne convenait pas, ces réseaux ne permettent pas de transmettre à moindre coût. 

Mais j’espère que d’autres vont finir par venir, le marché est suffisant gros pour ça, et on n’a aucun intérêt à le prendre en charge seuls« 

Basée à Labège près de Toulouse, Sigfox a créé le plus important réseau mondial d’objets connectés. L’entreprise couvre aujourd’hui 65 pays, 10 millions d’objets, 1 milliard de personnes et collecte quotidiennement 20 millions de messages.

Julien Leroy (avec l’AFP)

05 Nov

Visite d’Emmanuel Macron en Chine : 3 start-up de Toulouse sont du voyage (dont Sigfox)

Info France 3 Midi-Pyrénées. Emmanuel Macron est actuellement en Chine. Une visite d’Etat consacrée aux échanges culturels et commerciaux entre les deux pays. Plusieurs entreprises françaises accompagnent le président français, dont les Toulousain Sigfox, , OpenAirlines et Syntony.

© 2014 Dan Taylor

18 mois après sa première visite d’Etat en Chine, le président français est arrivé ce lundi 4 novembre 2019 pour trois jours à Shanghai et Pékin. Emmanuel Macron est accompagné de plusieurs chefs d’entreprises dont la start-up Sigfox.

Basée à Labège près de Toulouse, Sigfox a créé le plus important réseau mondial d’objets connectés. L’entreprise couvre aujourd’hui 65 pays, 10 millions d’objets, 1 milliard de personnes et collecte quotidiennement 20 millions de messages.

En attendant la probable signature d’un contrat, Sigfox a participé ce lundi 4 novembre à un forum sur l’IoT à Shanghai.

L’entreprise toulousaine faisait déjà partie du premier voyage présidentiel en janvier 2018. Elle avait ainsi signé un contrat de 300 millions d’euros avec la Ville de Chengdu pour déployer une solution de téléassistance.

Au total, 3 start-up de Toulouse dans la délégation française : 

Deux autres sociétés de Toulouse accompagnent Emmanuel Macron : OpenAirlines qui a créé un logiciel d’éco-pilotage dans les cockpits, et Syntony, spécialisée dans des solutions de localisation adaptées aux environnements confinés et en sous-sol. 

A suivre…

Julien Leroy

16 Oct

Réseau IoT : Amazon menace-t-il le Toulousain Sigfox ?

Le géant Américain du e-commerce se lance dans la bataille mondiale de l’internet des objets connectés. Amazon a présenté ce 26 septembre 2019, son nouveau service « Sidewalk ». Ce protocole sans fil et à bas débit, concurrence directement le réseau IoT du Toulousain Sigfox.

Première test du réseau SideWalk sur le collier d’un chien © Amazon

Aujourd’hui, il existe plus de 7 milliards d’objets connectés (IoT) dans le monde (selon une étude du cabinet IoT Analytics). Ces appareils transmettent quotidiennement des millions de données vers un smartphone, un ordinateur ou un serveur informatique.

Pour communiquer, les IoT utilisent divers réseaux comme la 3G, la 4G (comme pour votre téléphone portable) ou des protocoles sans fil à bas débit. En fonction du cheminement choisi, les coûts et les débits varient.

Aujourd’hui, cet internet des objets connectés est devenu une bataille mondiale.

L’enjeu économique est considérable. 21,5 milliards d’objets connectés seront en service en 2025 selon les diverses études. De quoi offrir une opportunité de marché 1567 milliards en 2025 (contre « seulement » 151 milliards de dollars en 2018). 

Toulouse, leader mondial du secteur

L’un des pionniers du secteur est la startup Sigfox, basée à Labège près de Toulouse.

Créé en 2011 dans un garage, Sigfox est aujourd’hui le premier réseau mondial d’objets connectés.

Son réseau de télécommunication IoT fonctionne sans fil et en bas débit (similaire à une télécommande de portail). Il est ainsi peu gourmand en énergie et en bande passante. Le réseau est également sans licence et facile à installer. 

L’entreprise couvre à ce jour 65 pays, 10 millions d’objets, 1 milliard de personnes et collecte quotidiennement 20 millions de messages.

Un autre concurrent (français) a également pris du galon ces dernières années : le réseau LoRa. Inventé à Grenoble, ce protocole mondial utilise les réseaux mobiles 4G ou 5G pour communiquer avec les objets connecté. Les opérateurs Télécoms Orange et Bouygues Télecom l’ont déjà adopté.

D’autres réseaux existent comme LTE-M (développé par Orange) et NB IoT (utilisé par SFR)

Amazon, futur concurrent ?

Avec son réseau Sidewalk (“trottoir” en français), Amazon concurrence directement Sigfox et LoRa. Il adopte des paramètres similaires : sans fil, bas débit et faible coût d’exploitation.

Un premier test a eu lieu à Los Angeles sur un collier de chien. Si le géant américain assure de l’efficacité de son service, il est loin d’avoir la couverture mondiale de ses concurrents européens.

Cependant, la puissance financière du géant Américain (2 milliards de dollars de bénéfice au second trimestre de 2019) peut changer la donne.

Pas d’inquiétude chez Sigfox

« Nous sommes ravis de constater qu’Amazon valide le fait que les solutions de connectivités existantes (Wifi, Bluetooth, Cellulaire) ne suffisent pas à relever les enjeux de demain » nous confie Ludovic Le Moan, le CEO de Sigfox.

« C’est avec ce constat que Sigfox s’est créée il y a 9 ans pour promouvoir ce que l’on appelle la 0G. Contrairement à Amazon qui vise le grand public avec des contraintes de qualité de service et d’autonomie des objets bien moindre que dans le secteur industriel, Sigfox a déployé la 0G avec un enjeu de qualité de service fort, et une volonté d’apporter une connectivité basée sur des énergies très faibles, donc renouvelables, pour pouvoir se passer un jour des batteries. Les enjeux d’environnements auxquels notre planète fait face nécessitent une approche industrielle et responsable » précise-t-il.

Mais la 5G pourrait jouer le rôle d’arbitre dans les prochains années. Le débit du nouveau réseau mobile permettrait de transmettre les données des objets connectés sans encombrer les communications téléphoniques. Les premières expérimentations ont débuté en France et à Toulouse. 

A suivre…

Julien Leroy

20 Sep

Next40 : le Toulousain Sigfox dans le « CAC40 » des startups

Le Gouvernement veut donner un nouveau coup de fouet à la French Tech en aidant 40 startups à fort potentiel. Baptisés « Next40 », cette première sélection va recevoir un soutien personnalisé de l’Etat. Sans surprise, Sigfox, basé à Labège près de Toulouse, y figure.

Cédric O dévoile la liste Next 40 ce 18 septembre 2019 à Paris (© Secrétaire d’Etat chargé du Numérique)

« Le Next40, c’est le CAC 40 français des entreprises technologiques » a déclaré le secrétaire d’Etat au numérique Cédric O.

Mise en place en 2018 par son prédécesseur, le « Next40 » est une sélection de startups françaises appelées à devenir des « leaders technologiques mondiaux » et les portes drapeaux de la French Tech.

Après 6 mois de travail, la première liste a été publiée ce mercredi 18 septembre 2019.

Ses 40 lauréats vont bénéficier d’une visibilité accrue, d’un accompagnement des organismes public et seront favorisées pour se joindre aux voyages officiels du président et des responsables gouvernementaux. L’objectif est d’accélérer leur développement à l’international et leur introduction en Bourse.

« Ce n’est pas le gouvernement qui a choisi » a précisé Cédric O à l’AFP. Le Next40 a été élaboré par jury présidé par la Toulousaine Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi (cagnottes en ligne) et Mangopay (solutions de paiement).

Pour être sélectionnées, les 40 entreprises de ce club restreint doivent avoir leur siège social installé en France, n’avoir pas été rachetées par un autre groupe ou introduites en Bourse, et remplir certains critères de performance économique.

Sigfox, seul représentant d’Occitanie

Dans ce « CAC40 2.0 » figure (sans surprise) le Toulousain Sigfox.

Basée à Labège près de Toulouse, Sigfox a créée un réseau mondial des objets connectés en bas débit. Une première mondiale. Grâce à sa technologie, les entreprises peuvent ainsi collecter et exploiter des millions de données jusque-là inaccessibles ou coûteuses.

Aujourd’hui, l’entreprise compte 450 salariés et couvre 65 pays. 10 millions d’appareils sont connectés à son réseau qui partage jusqu’à 20 millions de messages par jour.

Avec un chiffre d’affaire de 60 millions d’euros, Sigfox est également l’une 7 Licornes françaises (entreprises non cotées valorisées à plus d’un milliard de dollars).

Contacté par nos soins, la direction Sigfox se félicite de cette reconnaissance.

La jeune pousse toulousaine est le seul représentant d’Occitanie dans ce Next40. La sélection est dominée par de nombreux géants du web français dont BlaBlaCar, OVH, Deezer ou encore  Doctolib.

Julien Leroy