Alexandre, Christophe et Pierre appellent à la générosité de leurs fans ! – ©C. Baverel
Cette allocution peut faire sourire, mais c’est la (triste) réalité des jeunes musiciens d’aujourd’hui. Black Woods, ce sont trois musiciens bisontins qui se connaissent depuis un an seulement. Hyper-productifs, ils ont bien assis leur univers, mais… comme on vient de le dire, il faudrait presque déjà être pécuniairement riche pour créer sa musique, l’enregistrer et la diffuser. Ils ont donc eu l’idée (géniale) de demander à leurs fans de participer au financement de leur 2ème album, « The Strange Crow ». Il reste 10 jours pour que l’opération soit un succès…
Recréer pour avancer
Automne 2012, au Bastion. Christophe (chant-guitare), Pierre (guitare) et Alexandre (batterie) se rencontrent par l’intermédiaires de potes, et se disent oui : oui à Black Woods, oui au rock folk psyché, oui à la création musicale à six mains. Le groupe existe depuis 2010 à l’initiative de son chanteur-guitariste Christophe, et malgré l’enregistrement d’un premier album « Wandering », les va-et-vient de musiciens émoussent sa stabilité. Jusqu’à la rencontre des deux nouveaux protagonistes. En 8 mois, ils composent tous les 3 une dizaine de morceaux, et ne retiendront que 2 ou 3 chansons du premier album de la formation initiale. Autant tout recréer pour mieux avancer.
De la matière en avance… ou en retard !
C’est Christophe qui compose le plus : « J’ai des quinzaines de morceaux d’avance… ou de retard, je ne sais pas ! Comme j’ai un besoin énorme de m’exprimer, j’ai beaucoup de textes d’avance, j’écris et je compose tous les jours. » Pierre enchérit : « Régulièrement il [Christophe] amène des idées, que l’on sent ou pas, mais il ne prend pas mal quand on n’aime pas ! On pose notre partie et parfois, la couleur initiale du morceau change totalement. On est allés très vite en 1 an, mais là nous sommes à un moment clé, le premier album fonctionne plutôt bien, le deuxième assiéra notre univers. »
Christophe reprend : « Nos chansons ne sont pas autobiographiques, mais cela évoque forcément ce que je vis, moi. Il y a un côté mélancolique, triste, un « spleen » baudelairien… des choses qui m’ont animé en tant que lecteur. Toute la « beat generation » (Kerouac & co…) stimule mon imaginaire et du coup, mes écrits. Je pense que j’ai un côté « éponge » qui me fait prendre les émotions brutes et les retranscrire à ma sauce. Je fais avec ce que je suis. »
Appel aux dons via le net
La sortie du 2ème album est prévue pour mars-avril, La Rodia leur file un coup de pouce sur cette opération, mais ce qui est intéressant, c’est la démarche participative qu’ils ont mise en place sur le site kisskissbankbank. On appelle cela le crowdfunding. C’est un appel aux dons, mais qui ne s’apparente pas à du mécénat. C’est un système de contreparties. En gros, vous donnez de l’argent, et le groupe vous offre l’équivalent musical : suivant la formule que vous choisirez, (à partir de 5€) vous aurez droit à quelques stickers, jusqu’au concert privé avec enregistrement et pressage de CD (là, ce n’est pas précisé, mais à mon avis il faut tout de même être bien généreux).
Il reste 10 jours seulement pour atteindre l’objectif de 1200€ qu’ils se sont fixé, alors pour reprendre notre titre (venant de l’humour de ces trois zikos) : « A votre bon coeur m’sieurs dames ! C’est nous qu’on est l’orchestre !«
Video by Bertrand Vinsu : https://www.facebook.com/pages/Bertrand-Vinsu/100778110006958
