08 Déc

[Vidéo] Aurélien Pradié, député (LR) du Lot : « l’UDI n’est pas notre partenaire le plus fidèle »

Aurélien Pradié, député du Lot. Photo : Facebook/Pradié

Aurélien Pradié, député du Lot. Photo : Facebook/Pradié

Le député (LR) du Lot, Aurélien Pradié, réagit à la menace de l’UDI de ne plus faire d’alliance avec Les Républicains si Laurent Wauquiez est élu à la présidence du parti. Le jeune parlementaire ne mâche pas ses mots et déclare : « Je ne suis pas inquiet. L’UDI n’est pas notre partenaire le plus fidèle depuis quelques années. Je vois mal comment ils peuvent faire pire dans l’alliance que nous avons avec eux« .

Voir l’interview d’Aurélien Pradié :

Laurent Dubois (@laurentdub)

04 Déc

« Les communistes préfèrent le Medef à la France Insoumise » selon un représentant de Jean-Luc Mélenchon au Conseil Régional

Les représentants de Jean-Luc Mélenchon au conseil régional et les élus communistes se sont violemment opposés au sujet d’un poste dans une commission.

Photo : MaxPPP/Morin

Photo : MaxPPP/Morin

La dernière pique de Jean-Luc Mélenchon envers les communistes remonte à ce lundi 4 décembre. Le torchon brûle depuis des semaines. Mais le résultat des élections en Corse a permis au leader de la France Insoumise de décocher une nouvelle flèche dans un Tweet.

Les tacles et les attaques ne sont pas réservés au leader de la France Insoumise. Les représentants de Jean-Luc Mélenchon en Occitanie croisent également le fer avec leurs « camarades » communistes. Un violent incident s’est produit lors de la dernière assemblée plénière du conseil régional, ce 3 novembre 2017. Selon un témoin, l’altercation a manqué dégénérer en confrontation…physique. L’objet du litige est un poste dans la commission « Industries, Grands Groupes, Services et entreprises ». Un « mercato » devait être organisé suite à des demandes de changement de commission ou à l’élection de conseillers régionaux à l’Assemblée Nationale.

Les « Insoumis » visaient un poste occupé par une communiste et qui était inclus dans le jeu de chaises musicales. Leur candidat était une personnalité nationale de la France Insoumise, l’économiste du parti, Liêm Hoang Ngoc. Mais, finalement, c’est une socialiste et ancienne présidente du Medef dans l’Hérault, Marie Thérèse Mercier qui a récupéré le siège laissé vacant par le PC.

Pour un des « Insoumis », Guilhem Serieys, c’est clair :

C’est absurde et cela prouve que ce choix n’a été guidé par aucun principe politique. Quelle cohérence pour le PCF à préférer une ancienne présidente du Medef à un Insoumis. C’est de la tambouille.

A noter que les « Insoumis » ont été élus sous la même bannière que le PC. Aux précédentes régionales, Gérard Onesta, a fédéré une offre politique allant d’Europe Ecologie en passant par le Parti Communiste et le Parti de Gauche. Baptisée « Le Nouveau Monde », cette alliance n’a plus grand chose en commun. Les « Insoumis » ont voté contre le budget présenté par la présidente de Région, Carole Delga, alors que le PC et les Écologistes restent fidèles à l’exécutif régional. Il y a quelques semaines ces divergences profondes ont manqué se traduire par une « exclusion » des « Insoumis ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

La petite « esbrouffe » d’En Marche autour de l’élection de « son » 1er maire dans le Tarn

Les instances nationales d’En Marche saluent l’élection de leur 1er maire dans le Tarn. Un « petit » détail est passé sous silence : l’heureux élu ne portait pas l’étiquette En Marche.

Photo : MaxPPP/Tanguy

Photo : MaxPPP/Tanguy

Le parti d’Emmanuel Macron rêve d’un ancrage local et un Tarnais l’a fait. A l’occasion d’une élection municipale anticipée, un représentant d’En Marche a décroché une mairie. Depuis son élection, Raphaël Bernardin a droit à des lauriers de la part de l’état major national d’En Marche. Dans un communiqué de presse, La République En Marche salue une première. A peine le dépouillement terminé, Richard Ferrand, président du groupe LREM à l’Assemblée Nationale, a félicité l’heureux élu.

Le nouveau patron de la République En Marche, Christophe Castaner, a également salué la victoire du Tarnais.

Cette avalanche de lauriers laisse à penser que le Tarn et la commune de Saint-Sulpice offrent un premier succès local à En Marche. En réalité, le tableau est « arrangé ».  La vérité est beaucoup plus nuancée. Raphaël Bernardin ne portait pas l’étiquette En Marche. Lors d’un entretien accordé au Blog Politique, Raphaël Bernardin avait précisé s’être mis en congés de ses responsabilités locales au sein d’En Marche. Mais, surtout, le candidat a précisé ne pas avoir déposé de liste En Marche en préfecture. C’est, d’ailleurs, ce que rappelle, après le résultat du scrutin, le député LREM du Tarn, Jean Terlier.

terlier

La liste « En Marche » est, en réalité une liste « Un Avenir Ensemble pour Saint-Sulpice ». Comme l’a précisé Raphaël Bernardin à France 3 Occitanie, la liste est avant tout une liste locale et elle contient 2 Marcheurs sur… 25 candidats.

La 1ère victoire locale d’En Marche est, en réalité, le succès d’une liste locale, composée de personnalités issues de la société civile et du parti socialiste. Elle est « repeinte » aux couleurs d’En Marche après la victoire électorale. Il n’est pas évident que la même opération de communication se soit produite en cas d’échec. Se revendiquer En Marche ! quand ça marche, c’est une vieille recette de « l’Ancien Monde ». Les partis politiques ont l’habitude de voler au secours d’une réussite électorale.

Laurent Dubois (@laurentdub)

28 Nov

Clôture des comptes bancaires : le FN d’Occitanie réplique à la Société Générale et lance le Hastag #JeQuitteLaSG

Le Front National de la Haute-Garonne dénonce la clôture des comptes du FN par la Société Générale. Une manifestation a été organisée devant une agence bancaire de Muret.

Photo : LBonaventure/AFP

Photo : LBonaventure/AFP

C’est une initiative départementale. Le Front National de la Haute-Garonne a organisé une manifestation devant une agence bancaire de la Société Générale. Le responsable haut-garonnais du parti de Marine Le Pen dénonce une « oppression scandaleuse que la Société Générale impose au Front National, premier parti d’opposition ». Julien Léonardelli est à l’origine de cette action symbolique. Une action qui fait suite à la fermeture des comptes bancaires du Front National par la Société Générale.

Marine Le Pen a annoncé, ce mardi 28 novembre, qu’elle va porter plainte contre l’ancienne banque de son parti. Le Front National de la Haute-Garonne a choisi un autre terrain : la rue et les banderoles. Après Muret, d’autre actions sont prévues dans le département. Notamment à Revel, Saint-Gaudens et Toulouse. La semaine dernière des manifestations se sont également déroulées dans le Tarn-et-Garonne, à Moissac et Montauban.

Cette mobilisation n’est pas simplement symbolique. Le Front National de la Haute-Garonne lance le hastag #JeQuitteLaSG. Cette réplique sur Twitter apparaît comme un appel au boycott de la Société Générale.

A noter que le Front National et le ministère des Finances ont saisi la Banque de France (BDF). La réponse est tombée, ce 28 novembre, pendant que le FN 31 battait le pavé. Pour la BDF, la décision de la Société Générale ne viole pas la réglementation bancaire.

Laurent Dubois (@laurentdub)

12 Oct

Propos sexistes d’un élu de Montauban : le parti communiste demande sa démission

Le parti communiste du Tarn-et-Garonne demande la démission d’un maire adjoint de la ville de Montauban. Philippe Fasan a posté un message jugé sexiste sur sa page Facebook.

THIERRY PONS / DEPECHE NEWS MONTAUBAN ILLUSTRATION TOURISME, PATRIMOINE, BALADES, WEEK END, VACANCES, SEJOURS, ART, CULTURE, GRAND SITE, VILLE ET PAYS D ART ET D HISTOIRE, VILLE DE MONTAUBAN DANS LE TARN ET GARONNE. PONT VIEUX, MUSEE INGRES ET CLOCHER DE L EGLISE SAINT JACQUES (MaxPPP TagID: maxnewsworldthree982806.jpg) [Photo via MaxPPP]

Ville de Montauban (Tarn-et-Garonne). Photo : MaxPPP

Le parti communiste du Tarn-et-Garonne parle de « propos sexistes inacceptables (et d’une) véritable diatribe où se mêlent sexisme, misogynie et propos rétrogrades et dégradants« . Les propos en question ont été postés sur la page Facebook d’un adjoint à la mairie de Montauban.

La phrase polémique se  « limite » à quelques mots :

En chaque femme, il y a quelque chose de bien mais je dois l’introduire moi-même

Contacté par France 3 Occitanie, Philippe Fasan déclare :

C’est une citation. La phrase est entre guillemets. Sexiste moi ? A la maison, j’ai une femme, deux filles, deux chattes et 20 poules. Je n’ai que des femelles à la maison. Alors sexiste. Je ne vais pas m’excuser. Je n’ai rien fait de mal. Je n’ai pas violé des enfants. Pour moi Facebook est un espace de liberté et d’expression où l’on peut rire et s’exprimer. Ce n’est pas le cas pour tout le monde et je le regrette. Je suis offensé. Je suis blessé.

Contacté par France 3 Occitanie, la mairie de Montauban n’a pas souhaité s’exprimer. A noter, que juridiquement, Brigitte Barèges ne peut pas « démissionner » son adjoint aux quartiers. La démission d’un élu local doit émaner de l’élu lui-même et prend la forme d’une lettre adressée au Préfet du département.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

09 Oct

Grogne des Elus Locaux : « on ne baisse pas les dotations » pour le député En Marche Jean-René Cazeneuve

Face à la grogne des élus locaux, le député gersois (La République En Marche) réagit et dénonce une « vraie posture politique ».

Jean-René Cazeneuve, député (LREM) du Gers et le premier ministre, Edouard Philippe. Photo : MaxPPP

Jean-René Cazeneuve, député (LREM) du Gers et le premier ministre, Edouard Philippe. Photo : MaxPPP

Samedi 7 octobre, les maires de la Haute-Garonne se sont réunis en présence du préfet de Région. Le représentant de l’Etat a essayé de répondre à la colère des élus locaux. Mais le mécontentement est toujours aussi vif. Parmi les participants, le maire et conseiller régional, Thierry Suaud, a une nouvelle fois dénoncé une mise au pain sec de la Région Occitanie. Cette nouvelle manifestation de mauvaise humeur est le énième épisode du feuilleton sur la suppression de la taxe d’habitation et le gel des dotations locales.

Face à ce mouvement de fond et profond, le député gersois, Jean-René Cazeneuve se lance dans une campagne d’explication. Une explication de texte (la future loi de Finances) mais surtout de chiffres, en avançant une série d’arguments chiffrés.

Le membre de la commission des Finances « comprend le mécontentement« . Même s’il regrette une « vraie posture politique« . Le député de la majorité rappelle que « c’est la gauche qui a fait baisser les dotations et dans le programme de François Fillon, sans parler de la suppression des postes de fonctionnaires, la baisse était encore plus drastique. Nous on ne baisse pas ».

Jean-René Cazeneuve estime que le procès fait par les régions est un « procès d’intention » :

Le gouvernement s’est engagé à verser, à titre exceptionnel, 450 millions. Les régions savaient parfaitement que ce versement allait s’interrompre. Et, en plus, sur les 450 millions on maintient 250 millions d’euros

Pour le représentant d’Emmanuel Macron, les finances régionales ne sont pas ponctionnées de manière brutales. Elles sont même renforcées :

On remplace une dotation générale de fonctionnement qui baisse depuis des années par le transfert d’une portion de la TVA. C’est une nouvelle ressource fiscale dynamique et qui va rapporter au moins 100 millions la première année aux régions.

Jean-René Cazeneuve déplore une « mauvaise foi » et une malhonnêteté intellectuelle :

Certaines lignes budgétaires montent et d’autres baissent. On peut toujours prendre un chiffre qui baisse. Pour 1 chiffre qui baisse, je peux en prendre 10 qui montent. Je le dis et je le répète. Les transferts ne baissent pas. Pour la première fois depuis longtemps on ne vas pas baisser. Au niveau des régions, ça va augmenter.

Lors de la 17eme conférence des villes, le premier ministre a également tenté de calmer les esprits. Edouard Philippe a notamment expliqué que les 13 milliards d’économies demandées aux collectivités ( sur la durée du quinquennat) ne sont pas des baisses de crédits. Il s’agit de maîtriser la hausse des dépenses. Ce discours n’a pas réussi à éteindre l’incendie.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

31 Jan

L’Ariègeois Alain Fauré dément être parmi les députés PS qui refusent de soutenir Benoît Hamon

340432Le député PS de l’Ariège a démenti mardi faire partie des premiers signataires de l’appel des « réformistes » qui demandent un « droit de retrait » pour ne pas soutenir le candidat issu de la primaire, trop à gauche selon eux.

17 députés socialistes ont signé mardi un appel invoquant un « droit de retrait » de la campagne présidentielle après la désignation par les électeurs de la primaire de gauche de Benoît Hamon. Dans cette liste, fournie à la presse par l’un des signataires, on trouve le nom du député PS de l’Ariège Alain Fauré : 

Mais mardi soir, Alain Fauré a démenti avoir signé cet appel. Il s’agirait donc d’une erreur de la part des autres députés à l’origine de l’appel. Il confirme à France 3 qu’il n’a pas été sollicité pour signer le texte. 

Selon ces députés, proches de Manuel Valls, c’est le positionnement trop à gauche de Benoît Hamon qui les empêche de le soutenir. François Loncle, l’un des signataires, a ainsi résumé la situation, en deux temps selon lui : « le refus du programme de Benoît Hamon d’abord, et l’éventuel ralliement à un autre candidat ensuite ». Sans aucun doute : Emmanuel Macron.

Alain Fauré n’a jamais manqué de soutenir le gouvernement de Manuel Valls. Il avait notamment longuement expliqué sur notre blog pourquoi il soutenait fermement la loi El Khomri. Mais, pour autant, il ne demande donc pas actuellement à se retirer de la campagne présidentielle de Benoît Hamon.

« J’étais en Ariège ce mardi et je n’ai pas été sollicité pour signer cette tribune. Mon nom a sûrement été ajouté à la liste parce que j’ai participé à des réunions des réformateurs ».

Mais sur le fond, s’il indique avoir l’intention de respecter les règles du parti, sa critique de Benoît Hamon est sévère et nous confie :

Je ne partage pas du tout la plupart des idées de Benoît Hamon et j’attends avec délectation le moment où il va devoir assumer le bilan du quinquennat. En revanche, je sais aussi que viendra le moment où il devra gommer certaines de ces idées et de ses propositions et ça ne pourra que créer de la frustration. Mais j’ai trop critiqué l’attitude des frondeurs ces dernières années pour le devenir à mon tour. Je respecterai les règles du PS ».

Cela a le mérite d’être clair.

FV (@fabvalery)

14 Oct

Jean Glavany dénonce les « élucubrations » de Gérard Trémège

Mis en cause dans le livre « Mon chemin » publié par le maire LR de Tarbes cette semaine, pour avoir été selon lui à l’origine de ses ennuis judiciaires, le député PS Jean Glanany a choisi de ne pas répondre… tout en répondant tout de même un peu !

Jean Glavany (Photo : AFP)

Jean Glavany (Photo : AFP)

Pas content Jean Glavany. Pas content du tout d’avoir été mis en cause le maire LR de Tarbes, qui, dans le livre d’entretien « Mon chemin » qu’il publie cette semaine, lui fait porter toute la responsabilité de ses ennuis judiciaires, comme nous l’avons expliqué ici dans un précédent article.

« Pourquoi je ne répondrai pas au Maire de Tarbes » explique dans un communiqué le député PS des Hautes-Pyrénées, tout en prenant le temps de répondre un peu en dénonçant les « élucubrations, inventions, contre-vérités ».

Le Maire de Tarbes vient de publier un livre et c’est bien son droit. Pendant plusieurs pages, il se livre à une attaque en règle contre moi qui, selon ses dires, serais à l’origine de tous ses maux judiciaires en ayant manipulé la justice depuis des années à des fins politiciennes. C’est me prêter beaucoup de pouvoirs. Face à toutes ces élucubrations, inventions, contre-vérités, j’ai décidé de ne pas répondre au maire de Tarbes » (Jean Glavany)

Jean Glavany évoque son « respect profond pour la justice de la République, pour son indépendance et les principes qui la régissent, à commencer par la présomption d’innocence et le secret de l’instruction. Durant toute ma vie politique, j’ai toujours respecté cette indépendance et ces principes, toujours. Et je n’ai pas l’intention d’y déroger aujourd’hui » avant de décliner toute envie de polémiquer : « une fois de plus, le maire de Tarbes veut m’entraîner dans la polémique, les attaques personnelles et la calomnie. Il veut me pousser à la faute. Je ne tomberai pas dans ce piège. C’est une question de respect pour les citoyens des Hautes-Pyrénées qui attendent mieux de leurs élus ».

Fabrice Valéry (@fabvalery)

On en parle cette semaine dans « Politic Café » :

12 Sep

Insécurité : Jean-Luc Moudenc atteint par le syndrome Cohen ?

Les maires se succèdent et l’insécurité perdure. Ce lundi 12 septembre, Jean-Luc Moudenc a tenu son point presse de rentrée. Un point presse largement axé sur la sécuritéLe maire de Toulouse a  déclaré : « La police municipale ne doit pas être dans une logique de substitution ou de subsidiarité par rapport à la police nationale. La lutte contre la délinquance appartient à la police nationale. Je rappelle que la police municipale est en charge des incivilités, des nuisances ou des infractions« . En 2008, le prédécesseur de Jean-Luc Moudenc au Capitole, Pierre Cohen déclare : « Vous me parlez d’agressions, de racket. C’est de la délinquance. Ce n’est pas de la compétence de la police municipale mais de la police nationale. Il n’est pas question que la police municipale supplée la  police nationale« .

Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse, MaxPPP

Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse, MaxPPP

2008-2016. Deux maires et quasiment (au mot près) les mêmes propos sur le même sujet. Pierre Cohen et Jean-Luc Moudenc ne se sont pas simplement opposés sur la question de l’insécurité. L’actuel maire de Toulouse a axé sa campagne sur une rupture avec Pierre Cohen. La victoire de Jean-Luc Moudenc est (en partie) acquise grâce à  un volontarisme (affiché) en matière de lutte contre l’insécurité.

Après deux ans de mandat, Jean-Luc Moudenc est-il atteint du syndrome Cohen ?

Pendant la campagne des municipales, Pierre Cohen souffre d’une mauvaise image : manque de lucidité sur la « plaie » toulousaine de la petite et de la grande délinquance, mollesse dans la gestion de la police municipale avec un refus d’armement et la suppression des patrouilles de nuit…En 2014Jean-Luc Moudenc dresse (pendant des semaines, à longueur de discours et d’interviews) un véritable réquisitoire contre le bilan Cohen. Des propositions chocs sont formulées. Armement de la police municipale. Création d’une brigade d’intervention rapide motorisée. Doublement des effectifs et renforcement de la vidéo-surveillance.

Le sens des responsabilités à la place de l’angélisme. L’efficacité au lieu du laxisme. Le pragmatisme et le refus du dogmatisme. En matière d’insécurité (comme d’ailleurs budgétaire) Jean-Luc Moudenc se veut l’anti-Cohen. Après 2 ans de mandat, Jean-Luc Moudenc « rejoint » pourtant (dans les mots) Pierre Cohen. Dans les faits, Jean-Luc Moudenc a pris des mesures que Pierre Cohen refusait d’adopter et même combattait. Il y a une rupture entre le mandat du socialiste et celui de l’actuel maire Les Républicains.

Mais tout cela pour quel résultat ? Le même constat. Un constat qui se résume à une évidence : un maire reste un maire. Ce n’est pas un ministre de l’Intérieur. La seule solution pour franchir le fossé entre le Capitole et la place Beauvau est de devenir le prochain « Bernard Cazeneuve » du prochain président de la République.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

26 Août

La députée (LR) de Haute-Garonne Laurence Arribagé souhaite une loi anti-burkini

Un maillot de bain fait bouillir l’actualité. L’interdiction du Burkini est le sujet chaud de l’été 2016. Des municipalités prennent des arrêtés qui finissent devant les tribunaux. Le premier ministre, Manuel Valls, et sa ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, se déchirent publiquement et frontalement sur le sujet. Quelques centimes de tissus recouvrent l’horizon politico-mediatique et la région Occitanie n’échappe pas à cette ébullition.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Dans l’Aude, un maire est tombé dans le grand bain des arrêtés anti-burkini. Mais, à plus de 200 kilomètres du littoral méditerranéen, le débat est également arrivé sur les berges de la Garonne.

La seule plage toulousaine ne borde pas de l’eau salée. C’est celle du lac de Ramée. Mais la question du Burkini s’est tout de même posée. Le maire de la Ville Rose, Jean-Moudenc reprend (à la syllabe près) les mots utilisés, le mercredi  par Nicolas Sarkozy lors de son passage sur le plateau de TF1 : « un acte militant et politique et qui reléve de la provocation« .

Néanmoins, Jean-Luc Moudenc ne s’aligne pas sur la position de son collègue de Leucate. Dans les colonnes de l’hebdomadaire toulousain, La Voix du Midi, le maire de Toulouse déclare avoir « des doutes sur la pertinence de prendre un arrêté anti-Burkini« . Jean-Luc Moudenc pointe « un contexte d’incertitude juridique« . Pour le premier magistrat de la première métropole d’Occitanie « prendre un arrêté annulé par la suite (ndlr par la justice administrative) serait contre-productif, puisque les partisans de ce geste militant y verraient le triomphe de leurs provocations ».

Il serait plus judicieux de légiférer plutôt que de laisser les maires se débrouiller avec les arrêtés municipaux

La députée (LR) de la Haute-Garonne, Laurence Arribagé, partage l’analyse du maire de Toulouse. La parlementaire ne souhaite pas déposer une proposition de loi. Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, elle déclare : « il serait plus judicieux de légiférer plutôt que de laisser les maires se débrouiller avec les arrêtés municipaux. Je pense qu’il est du rôle de l’Etat d’agir sur ses questions« .

En fait, la solution peut venir non pas du Palais Bourbon et des député(e)s mais du Palais-Royal et du juge administratif. Le Conseil d’Etat vient de se prononcer, ce vendredi 26 août, sur la légalité de l’un des arrêtés adopté cet été. La haute juridiction administrative censure l’interdiction édictée par le maire de Villeneuve-Loubet :

Les mesures de police que le maire d’une commune du littoral édicte en vue de réglementer l’accès à la plage et la pratique de la baignade doivent donc être adaptées, nécessaires et proportionnées au regard des seules nécessités de l’ordre public. Il n’appartient pas au maire de se fonder sur d’autres considérations.

Le Conseil d’Etat estime qu’un arrêté anti-Burkini ne peut être fondé sur le principe de laïcité. La décision du juge laisse une marge d’appréciation aux maires. Mais seule une atteinte à l’ordre public (risque de violence ou de trouble) peut juridiquement justifier une interdiction du port du Burkini. Cette position clarifie les choses. Mais le dossier est loin d’être clos. Il s’invite dans la campagne des présidentielles. Nicolas Sarkozy  plaide pour une loi interdisant le port de signe religieux à l’école, à l’université, dans les administrations et les entreprises. L’ancien chef de l’Etat n’a pas formellement cité les lieux de baignade. Mais, en cas de victoire de l’ancien de chef de l’Etat en 2017, le Burkini pourrait faire l’objet d’un débat parlementaire. L’adoption d’une loi permettrait de « casser » la jurisprudence du Conseil d’Etat et offrirait l’occasion à Laurence Arribagé de passer des paroles aux actes.

Cette semaine, Laurence Arribagé a déclaré son soutien à Nicolas Sarkozy. Un soutien rendu public avant la décision du Conseil d’Etat mais qui trouve, dans l’affaire du Burkini, une raison supplémentaire de s’exprimer.

Laurent Dubois (@laurentdub)