13 Juil

Jean-Michel Baylet dément avoir voyagé en Falcon pour être dimanche au Tour de France et à la finale de l’Euro

Selon Le Canard Enchaîné, le ministre Jean-Michel Baylet a emprunté un Falcon de la République pour lui permettre d’être à la fois dimanche 10 juillet à l’arrivée de l’étape du Tour de France à Andorre et à finale de l’Euro 2016 entre la France et le Portugal. Le ministre nie catégoriquement. 

Jean-Michel Baylet, avec Jean-Yves Le Drian et Marisol Touraine à la finale de l'Euro

Jean-Michel Baylet, avec Jean-Yves Le Drian et Marisol Touraine à la finale de l’Euro

Nos confrères du Canard Enchaîné ironisent sur le côté « sportif » du ministre de l’aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités locales. Selon leurs informations, le ministre aurait bénéficié d’un appareil de la flotte gouvernementale pour la liaison entre Carcassonne à Paris. Cela lui a permis d’être à la fois à 17 heures à Andorre et à 21 heures à Saint-Denis. 

Selon L’Opinion, qui reprend cette information, le coût de ce déplacement pour le ministre et élu du Tarn-et-Garonne serait d’environ 10 000 euros, l’heure de Falcon étant facturée environ 4200 euros.

Mais le cabinet du ministre dément catégoriquement cette information : « le ministre a bénéficié de la navette mise en place pour les invités par le Tour de France pour remonter sur Paris », affirme le cabinet de Jean-Michel Baylet contacté par France 3 Midi-Pyrénées. Son conseiller en communication a même twitté : « coût 0 pour l’Etat ».

FV (@fabvalery)

LGV Bordeaux-Toulouse : le lent processus de la Grande Vitesse

LGV Bordeaux-Toulouse : on est loin des premiers coups de pioche... Photo MAXPPP

LGV Bordeaux-Toulouse : on est loin des premiers coups de pioche…
Photo MAXPPP

Nouvelle réunion mardi 12 juillet au ministère des Transports sur le thème du financement des Lignes Grande Vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Alors partenariat public-privé comme sur le tronçon Bordeaux-Tours totalement écarté ? Priorité à l’emprunt d’Etat avec participation des collectivités territoriales ? Pas de décision arrêtée pour l’heure mais un accord « sur les grands principes de la mission de financement ». Bref plus le chantier est grand, plus le processus qui mène à son lancement est long…

9 milliards d’euros c’est ce que devrait coûter la liaison Grande Vitesse entre Toulouse et Bordeaux. Hier,  ce sont 45 millions d’euros financés à 50-50 par l’Etat et les collectivités territoriales qui ont été débloqués pour poursuivre les études et engager les acquisitions foncières. 45 millions pour 9 milliards : un gravier sur des kilomètres de ballast… Alors a-t-on vraiment avancé sur le plan de financement ?

Priorité à l’emprunt ?

En tout cas les positions se sont clarifiées. On connaissait déjà celle de Carole Delga. La présidente socialiste de la Région Occitanie s’était rendue voilà déjà plusieurs mois à l’Elysée pour affirmer à François Hollande son refus d’un partenariat Public-Privé. Hier, c’est Jean-Luc Moudenc le maire Les Républicains de Toulouse et Président de la métropole qui a donné sa préférence pour « les emprunts de long terme ou le recours aux financements européens par le biais du plan Juncker ».

Mais peut-on pour autant parler de réelle avancée dans le dossier après la réunion d’hier ? Oui si l’on en croit Carole Delga pour qui « deux étapes décisives dans l’accélération du projet » ont été franchies. Pour elle, c’est « le protocole de financement avec l’ensemble des partenaires pour le printemps 2017 » qui a été lancé.

Envie de rapidité

Paradoxalement à cette impression de lenteur du processus, la Présidente de la Région « souhaite voir se concrétiser le projet au plus vite » et Jean-Luc Moudenc  « souhaite aller vite et prendre des décisions ». Dès septembre et lors de son prochain conseil, il engagera financièrement la Métropole toulousaine

Prochaine réunion au ministère des Transports à la mi-septembre. Un arrêt en gare de plus pour une ligne qui se veut grande vitesse…

Patrick Noviello

Meeting d’Emmanuel Macron : des parlementaires d’Occitanie dans la salle

La marche s’accélère. Premier meeting pour Emmanuel Macron. 3 000 personnes selon les organisateurs et un accueil sous des œufs lancés par des manifestants. L’enfant terrible du gouvernement agite l’actualité deux jours avant le 14 juillet . Pendant plus d’une heure, sans note (mais avec un prompteur), l’enfant terrible du gouvernement s’est exprimé devant une salle jeune et un parterre de personnalités.

Parmi les parlementaires présents, deux élus de la Haute-Garonne et du Lot. La députée Monique Iborra et le sénateur Gérard Miquel ont assisté au meeting de la Mutualité. Leur impression sur la prestation d’Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron au meeting de la Mutualité. Paris 12 juillet. Photo MaxPPP

Emmanuel Macron au meeting de la Mutualité. Paris 12 juillet. Photo MaxPPP

La veuve de Michel Rocard. Des proches de l’ancien ministre et actuel commissaire européen, Pierre Moscovici. Les assistants du président de groupe PS à l’Assemblée. Beaucoup de jeunes (80% de la salle selon un participant) et une quarantaine de parlementaires. Des parlementaires qui ne sont pas tous socialistes. Les sénateurs PRG ne se sont pas déplacés. Comme la sénatrice de la Haute-Garonne, François Laborde, le précise : « On attend de voir. Nous sommes intéressés mais simplement observateurs. Nous sommes des observateurs intéressés. Il est ministre et peut être candidat nous le laissons être ministre et peut-être candidat« .

Du coté des radicaux de gauche du Palais-Bourbon, moins d’interrogations. Le député du Calvados, Alain Tourret, et son collègue des Hautes-Alpes,  Joël Giraud, se sont déplacés. Dans la salle, ils n’étaient pas très loin de l’ex-socialiste Monique Iborra. Exclue du PS la semaine dernière, la députée de Haute-Garonne a répondu à l’invitation adressée par Emmanuel Macron. Monique Iborra ne regrette pas le déplacement : « la forme était excellente. C’est un discours qui n’est absolument pas technocratique et qui est intellectuellement brillant« .

Malgré un enthousiasme non dissimulé, la députée de la Haute-Garonne (proche de Manuel Valls) tempère son jugement sur le fond : « j’aurais aimé des choses plus précises. J’attends des précisions. Je me demande si le discours d’Emmanuel Macron peut parler au plus grand nombre. Je me demande s’il peut accrocher notamment les personnes qui sont dans la grande difficulté« .

La présence de Monique Iborra peut surprendre. La députée de la Haute-Garonne est Vallsiste. On ne compte plus les coups de dagues et les piques entre le locataire de Matignon et son ministre de l’Economie. La dernière en date remonte…à la veille du meeting de la Mutualité. Manuel Valls a lancé : « il est temps que tout cela s’arrête« . Mais Monique Iborra n’oppose pas les deux hommes : « Emmanuel Macron et Manuel Valls sont des réformistes et des progressistes et des hommes de gauche« .

L’autre représentant de la région Occitanie est sur la même ligne. Le sénateur du Lot établit également une filiation entre le premier ministre et Emmanuel Macron. Gérard Miquel donne une définition du Macronisme qui pourrait convenir à Manuel Valls : « une social-démocratie avec un libéralisme qui tient compte de l’humain et du social« . Néanmoins, cet ADN commun n’empêche pas Gérard Miquel de « voter » Macron :  » Macron est un peu sur le même créneau que Valls. Il veut réformer le PS et dépasser les clivages. Mais Valls est contraint maintenant de ne plus dire ce qu’il disait avant la primaire ». 

Laurent Dubois (@laurentdub)

08 Juil

Législatives : quel candidat pour le PS après l’exclusion de Monique Iborra ?

Dans la sixième circonscription de la Haute-Garonne, les législatives c’est maintenant. L’exclusion du PS de la députée sortante rebat les cartes. Une pétition de parlementaires (lancée par un proche de Manuel Valls) demande à Jean-Christophe Cambadélis de revenir sur la sanction frappant Monique Iborra. Mais l’ex-socialiste tourne la page et a annoncé sa candidature.

Quel peut être l’impact d’une division à gauche sur une circonscription détenue, sans interruption, par le parti socialiste depuis 1997 ? Eléments de réponse.

Monique Iborra, députée sortante de la Hautte-Garonne. Photo MaxPPP

Monique Iborra, députée sortante de la Hautte-Garonne. Photo MaxPPP

La sixième, une « circo » socialiste

Les communes de Colomiers et Tournefeuille. Les cantons de Cadours, Lèguevin et Saint Lys. Anciennement les quartiers du Mirail, des Pradettes, de Bellefontaine. La géographie de la 6ème circonscription de la Haute-Garonne a évolué avec le temps. Le découpage de 2010 a modifié son périmètre. Mais l’inclinaison reste la même : une terre qui penche à gauche. Entre 1993 et 1997, l’UDF a réussi à décrocher une victoire. Mais l’épisode Christine de Veyrinas reste une parenthèse dans une histoire électorale qui s’écrit en rose.

Les quartiers populaires du canton 12 (Le Mirail, Bellefontaine, la Reynerie, les Pradettes) ont été retiré de la sixième circonscription en 2010. L’amputation du canton toulousain (dont les bureaux de vote ont massivement voté François Hollande en 2012) a modifié la physionomie de la circonscription.

Mais il existe des viviers de voix pour le PS : Colomiers, Tournefeuille. Aux Régionales de 2015 les deux communes ont majoritairement voté pour la candidate socialiste au second tour (33,35% à Colomiers et 34% à Tournefeuille).

A priori l’histoire de la circonscription peut rassurer les socialites. Sur le papier, la candidature de Monique Iborra peut être endiguée. Des digues existent et assurent un réservoir de voix au parti socialiste.

Ce n’est pas certain. Il ne faut pas sous-estimer une (éventuelle) équation personnelle de Monique Iborra. La députée sortante est un bourreau de travail et va continuer à labourer le terrain. Mais, surtout, le vote PS de 2012 est relatif. Le résultat des précédentes législatives est fortement lié à un anti-sarkozysme. Ce ressort ne jouera plus en 2017. Ou du moins il jouera moins dans l’hypothèse d’un nouveau duel Sarko-Hollande. Le quinquennat de François Hollande est marqué par un vrai divorce avec l’électorat socialiste. La loi Travail mais aussi l’augmentation des impôts, la querelle Valls-Macron et la fronde de l’aile gauche du PS va laisser des traces profondes. La 6ème de Haute-Garonne n’échappera pas à ce bilan.

La circonscription reste toujours (sociologiquement) une circo « favorable ». Mais attention à la pente glissante. Une division et une dissidence, ce n’est jamais bon. Dans un contexte national houleux et hostile, c’est encore pire. Monique Iborra est connue pour sa hargne et son opiniâtreté. La bataille électorale ne se fera pas dans la dentelle. Comme le précise un cadre du PS : « Monique Iborra ne gagnera peut-être pas mais elle peut faire perdre, c’est certain« .

Le PS doit trouver un(e) bon(ne) candidat(e)

Une législative est surtout une affaire d’étiquettes. C’est encore plus vrai depuis l’inversion du calendrier électoral : la présidentielle (en avril-mai) puis les législatives (en juin). La personnalité des candidats n’est pas un critère décisif. Bien évidemment, il existe des figures nationales et des députés réputés qui drainent (sur leur nom) des voix. Mais, quelle que soit la plus-value personnelle, les électeurs se déterminent en fonction du résultat de l’élection présidentielle ou de leur opinion politique.

Ce principe général (élection législative=élection politique) connaîtra un tempérament dans la 6ème de Haute-Garonne. En effet, le PS a tout intérêt (pour contrer la dissidence de Monique Iborra) a peaufiner son casting et à éviter toute déchire au moment des investitures internes. Le PS31 doit proposer un(e) candidat(e) avec un bon profil et surtout son investiture doit se faire dans de bonnes conditions. Autrement, ce sera une double peine : vote sanction pour sanctionner le bilan Hollande et démobilisation face à une guerre des Roses.

Le nom de deux Columérines circule : Muriel Cabrit (chef de cabinet de la mairie de Colomiers, ancienne assistante parlementaire de Monique Iborra) et Camille Pouponneau (conseillère départementale, ancienne assistante parlementaire de la députée du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault). Les deux femmes ont un avantage sur Monique Iborra : la nouveauté. Elles peuvent incarner un renouvellement politique.

En revanche, une élue à peine arrivée au conseil départemental et qui brigue un nouveau mandat, ce n’est pas très « vendeur ». Tous les sondages montrent et démontrent une allergie au cumul des mandats.

De même, une professionnelle de la chose publique ça ne transpire pas non plus de l’air frais.

En attendant décembre prochain et les investitures du PS, une chose est certaine. Le jeune candidat pré-investi par Les Républicains, Damien Laborde, cache à peine sa joie : « je ne vais pas entrer dans les querelles intestines du PS mais si le PS veut me faire un cadeau avant Noël« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

Universités d’été (décentralisées) du PS : Toulouse parmi les villes retenues

Le PS annule son université d’étéLes 26 et 28 août prochains, les socialistes devaient se réunir à Nantes. Le rendez-vous est remplacé par des université décentralisées.

Toulouse figurera  parmi les villes organisatrices. 

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS. Photo : MaxPPP

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS. Photo : MaxPPP

C’est une tradition qui ne sera pas respectée cette année. Tous les étés, depuis 1993, les cadres et les militants socialistes profitaient des charmes balnéaires de La Rochelle. L’édition 2016 devait marquer une rupture avec cette habitude avec un glissement vers Nantes. Mais d’un simplement déménagement de 130 kilomètres, le PS est passé à une annulation pure et simple. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis estime que « les conditions de tranquillité, de sérénité, de sécurité ne sont pas réunies« .

Le numéro 3 du parti, le député de Haute-Garonne Christophe Borgel précise :  » Ce n’est pas une reculade comme j’ai pu le lire dans la presse. La décision a été prise sur la base de renseignements précis. Nous avons eu le compte rendu de réunions auxquelles participaient des personnes venues d’autres pays européens. Il existaient des plans qui prévoyaient d’occuper le centre ville de Nantes, comment attaquer le PS et  nous empêcher de nous réunir ».

A la place de l’Université d’été de Nantes, des rendez-vous régionaux sont prévus. 5 ou 6 villes vont accueillir des universités d’été décentralisées.

Selon nos informations, Toulouse comptera parmi les sites retenus.

Christophe Borgel reste prudent et se contente de dire :  » une université décentralisée se tiendra très probablement à Toulouse« . Une prudence qui peut notamment s’expliquer par des raisons de sécurité.

A Toulouse, Nantes, Marseille ou Lyon des troubles peuvent toujours s’inviter au milieu des discours et des ateliers.

Le calendrier n’est pas encore défini et la liste (totale) des villes hôtes n’est pas encore arrêtée.

Mais la direction du parti socialiste a tout de même communiqué la période prévue pour ces universités d’été décentralisées : courant septembre.

Laurent Dubois (@laurentdub) et Patrick Noviello

 

07 Juil

Paul Quilès : « On n’est pas obligé de dire des horreurs sur Mitterrand pour canoniser Michel Rocard »

Un cascade d’hommages. Un torrent de filiations posthumes. Le décès de Michel Rocard suscite une vague de « rocardisme ».

Certaines réactions sont sincères. Mais la tentation de la récupération et de l’instrumentalisation existe. La disparition de l’ancien premier ministre tombe en pleine convulsion au sein du PS. Frondeurs qui dégoupillent la grenade (à charge creuse) d’une motion de censure. Division autour de la réforme El Khomri. Polémique autour de l’utilisation du « 49-3 ». Abîme d’impopularité pour le couple Hollande-Valls. Dans ce contexte trouble, les socialistes sont déboussolés. Michel Rocard devient (subitement) une valeur refuge.

Lors de la cérémonie d’hommage (national) aux Invalides, François Hollande n’a pas hésité à revendiquer l’héritage de l’ancien premier ministre de François Mitterrand.

Dans ce contexte de « rocard mania« , Paul Quilès revient sur le réformisme prêté à Michel Rocard. L’actuel maire de Cordes a été un des ministres de Michel Rocard. Paul Quilès a mené une importante réforme des postes et télécommunications lors du passage de Michel Rocard à Matignon. Mais Paul Quilès a été également un des artisans de la victoire du meilleur adversaire de l’ancien premier ministre : François Mitterrand. Celui qui fut le directeur de campagne de François Mitterrand en 1981 s’exprime sur les filiations rocardienne qui fleurissent. Interview.

Paul Quilès, maire de Cordes et ancien mlnistre. Photo : MaxPPP

Paul Quilès, maire de Cordes et ancien mlnistre. Photo : MaxPPP

Le Blog Politique. Vous avez été plusieurs fois ministres à la Défense, à l’Intérieur, de l’Espace et du Logement. Et vous avez exercé un de vos portefeuilles dans les deux gouvernements Rocard (1988-1991). Vous avez notamment mené à son terme la double réforme des postes et des télécommunications. Comment s’est déroulée cette réforme ? 

Paul Quilès. Michel Rocard m’a laissé faire. Il n’a pas eu à la regretter. 9 mois de concertation et de dialogue et c’est seulement à ce terme que j’ai présenté un projet de loi. Nous n’avions pas de majorité absolue et nous n’avons pas eu besoin de passer par la voie autoritaire du 49.3 (ndlr : adoption sans vote d’un texte). J’ai mené un débat et c’est uniquement ensuite, après la concertation, que j’ai rédigé le projet de loi en tenant compte du débat. La réforme a pu aboutir grâce à cette méthode. Une méthode qui alliait à la fois le fond et la forme.

Le Blog Politique. En tant que « mitterrandiste », vous vous êtes opposés à Michel Rocard. Quel opposant a été Michel Rocard ?

Paul Quilès. Michel Rocard a été très anti-communiste et anti-union de la gauche. Il n’a jamais voulu reconnaître que son positionnement n’était pas le bon. En 1981, François Mitterrand a été élu grâce à la stratégie que combattait Michel Rocard. On n’est pas obligé de dire des horreurs sur François Mitterrand pour canoniser Michel Rocard.

Le Blog Politique. On assiste à une captation de l’héritage rocardien. Votre réaction ?

Paul Quilès. Je connais trop l’histoire des hommes, du parti socialiste et de la France pour ne pas contester certaines filiations.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

Une pétition de députés PS contre l’exclusion de Monique Iborra

La députée socialiste de la Haute-Garonne, Monique Iborra, a été exclue de son parti par la commission des conflits. Le couperet est tombé. Mais le député de Paris, Christophe Caresche, conteste la sanction (qualifiée « d’injuste et de disproportionnée ») et lance une pétition.

Monique Iborra à l'assemblée nationale

Monique Iborra à l’assemblée nationale Photo : MaxPPP

Christophe Caresche (un proche de Manuel Valls) demande au Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, de « reconsidérer » la décision frappant Monique Iborra. Pour appuyer sa demande, le parlementaire sollicite la signature des membres du groupe PS.

L’exclusion de Monique Iborra est l’épilogue d’un long épisode qui remonte aux régionales de décembre dernier. Le dossier semblait clos avec le verdict de la commission des conflits. Mais l’affaire rebondit. Un collègue de la députée de la Haute-Garonne monte au créneau et interpelle le patron des socialistes, Jean-Christophe Cambadélis.

Dans une lettre que s’est procurée France 3 Midi-Pyrénées, Christophe Caresche écrit : « je sais que nous sommes nombreux à ressentir une vive incompréhension face à la décision (ndlr : d’exlusion de Monique Iborra) ». Le député de Paris passe de l’incompréhension aux actes. Il propose à ses collègues du groupe PS de co-signer une requête adressée à Jean-Christophe Cambadélis.

Pour appuyer sa démarche, Christophe Caresche invoque la loyauté de la députée haute-garonnaise envers le gouvernement : « Monique Iborra a toujours été un soutien fidèle et loyal du gouvernement et du groupe. Comme responsable sur la loi travail , elle s’est acquittée de sa tâche avec disponibilité, responsabilité et efficacité ».

Ce dernier point est l’argument massue de Christophe Caresche. Monique Iborra est une fidèle au milieu d’une cohorte de dissidents. Pour la seconde fois, en moins de deux mois, Manuel Valls a été confronté à la menace d’une motion censure brandie par des députés….socialistes. Le député de Paris met en balance la faute de Monique Iborra (un manque de loyauté envers la candidate investie par le PS aux régionales) et un PS qui ne sanctionne pas des frondeurs qui veulent abattre leur propre gouvernement.

« Comment comprendre (une) exclusion alors que les comportements dissidents, récurrents, de certains députés n’ont jamais été sanctionnés…alors que les conséquences de ces comportements pour le parti et le gouvernement sont incomparablement plus graves que la prise de position locale de Monique Iborra qui n’a pas empêché l’élection de Carole Delga » écrit Christophe Caresche dans le courrier adressé à Jean-Christophe Cambadélis.

Le député de Paris reprend une défense développée par Monique Iborra : le deux poids deux mesures et une violation du principe de proportionnalité.

L’impact de la plaidoirie dépendra du nombre de signatures recueillies par la pétition Caresche.

Pour le moment, 25 députés ont répondu à l’appel. Le rapporteur de la loi Travail, Christophe Sirrugue a également manifesté son soutien.

Laurent Dubois (@laurentdub)

06 Juil

La députée de Haute-Garonne Monique Iborra exclue du PS

La députée de la 6ème circonscription de la Haute-Garonne et coordinatrice de la loi El Khomri au sein du groupe socialiste est sanctionnée par les instances du PS pour avoir soutenu Philippe Saurel aux élections régionales face à Carole Delga.

La décision vient être notifiée par mail. L’exclusion est de 2 ans…avec 6 mois de sursis.

C’est la première fois, depuis 1986, qu’une exclusion frappe une parlementaire socialiste en Haute-Garonne.

 

Monique Iborra, députée de Haute-Garonne et coordonnatrice du groupe PS sur la réforme du travail

Monique Iborra, députée de Haute-Garonne

La commission des conflits (composée à la proportionnelle des courants) du Parti Socialiste, réunie la semaine dernière à Paris, a tranché sur le cas de Monique Iborra, la députée socialiste de Haute-Garonne qui avait apporté son soutien aux dernières élections régionales à Philippe Saurel. Le maire de Montpellier a lui-même été exclu du PS depuis qu’il s’est présenté aux municipales face au candidat officiel. Malgré ce divorce consommé avec le parti socialiste, Philippe Saurel reste un proche de Manuel Valls. Le maire de la 8eme ville de France (seule métropole de gauche au Sud de la Loire) a d’ailleurs accueilli le premier ministre le 1er juillet et l’a fait citoyen d’honneur de Montpellier.

Les statuts du parti socialiste prévoient une exclusion automatique en cas de candidature dissidente. D’ailleurs, le seul précédent concernant l’exclusion d’un parlementaire en Haute-Garonne correspond à cette hypothèse. En 1986, l’investiture est refusée au député sortant, Gérard Hooteer. L’ancien journaliste ne plie pas et se lance dans une candidature dissidente. Il est exclu du parti.

Mais le cas de la députée de Haute-Garonne n’est pas celui d’une dissidence. Il s’agit plutôt d’une violation de la discipline du parti. Monique Iborra n’était pas elle-même candidate sur la liste Saurel en Haute-Garonne qui était menée par son assistante parlementaire et sur laquelle figurait sa fille en 5ème position.

Carole Delga, candidate du PS et victorieuse, ainsi que la fédération du PS de Haute-Garonne (qui avait déjà suspendu Monique Iborra dès le lendemain de l’annonce de son soutien à Saurel) ont donc plaidé pour l’exclusion de Monique Iborra.

Selon plusieurs sources, la présidente de Région a joué un rôle actif dans le dossier. Un socialiste historique parle de « haine entre les deux femmes« . Carole Delga souhaitait obtenir la tête de Monique Iborra. Lors de la nomination de la députée de la Haute-Garonne à la coordination du groupe PS sur la loi El Khomri, Carole Delga a notamment adressé un sms aux 1er fédéraux des 13 départements de la Grande Région pour demander l’exclusion de Monique Iborra.

Dans cette « croisade », Carole Delga a pu compter sur le soutien du 1er fédéral de Haute-Garonne, Sébastien Vincini. Comme le précise un militant de la fédération :  » Vincini est un aubryiste et il était bien content d’épingler une Vallsiste« .

Selon nos informations,  cette conjonction d’élément a fait pencher la balance et les instances nationales du PS ont tranché en excluant du PS Monique Iborra.

Une exclusion qui intervient à un an d’élections législatives qui s’annoncent extrêmement difficile pour le PS. En Haute-Garonne, la gauche détient 9 des 10 sièges et pourrait connaître un recul historique. Monique Iborra est très mal partie pour décrocher l’investiture du PS mais elle sera tout de même candidate. Cette division peut coûter très cher au parti socialiste.

« L’objectif clairement affiché est de m’empêcher d’être candidate aux législatives, réagit-elle ce mercredi interrogée par Le Blog Politique de France 3 Midi-Pyrénées, dans une fédération dirigée par des aubrystes que je n’ai jamais été ».

En outre la députée est actuellement coordonnatrice du groupe PS sur la réforme du travail, un sujet particulièrement chaud et elle ne manque pas de faire remarquer que, fidèle soutien au gouvernement, elle se retrouve sanctionnée quand des frondeurs du PS envisagent une motion de censure !

Fabrice Valéry (@fabvalery) et Laurent Dubois (@laurentdub)

01 Juil

Autoroute Castres-Toulouse : une étude sur une solution alternative

©PHOTOPQR/VOIX DU NORD - Operation peage gratuit à  Hordain. Le 02/06/2016. Photo Thomas LO PRESTI, La Voix du Nord (MaxPPP TagID: maxnewsspecial047959.jpg) [Photo via MaxPPP]

©PHOTO MaxPPP

Réunion de la commission permanente (CP) du conseil régional ce vendredi 1er juillet. Parmi les dossiers, l’autoroute Castres-Toulouse.

La Région va participer au financement d’une étude alternative à la concession auto-routière. Selon nos informations, l’enveloppe pourrait être de quelques milliers d’euros.

Le coût global (supporté par le maître d’ouvrage) est évalué à (environ) 50 000 euros.

Un maître d’ouvrage qui sera des collectivités (communes et inter-communalités) concernés par le tracé.

Concrètement, il s’agit d’étudier un aménagement de la RN 126.

Cette étude doit envisager une hypothèse qui n’a pas été expertisée jusqu’à présent. Sécurisation des endroits accidentogènes. Mise en 2×2 voies de certains tronçons.

Le but est d’apporter un éclairage supplémentaire avant l’ouverture de l’enquête publique en décembre prochain.

Le rapport présenté en commission permanente ce vendredi 1er juillet rappelle :  » le principe d’achèvement de la mise à 2×2 voies de la liaison Toulouse-Castres via l’itinéraire RN 126 par mise en concession a été retenu par décision ministérielle en date du 25 juin 2010″. Autrement dit, la participation au financement de l’étude ne remet pas en cause le projet autoroutier et ne retarde pas l’enquête publique.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Euro-Région rebaptisée « Occitanie-Catalogne » : vraie compensation ou fausse consolation pour les Catalans ?

Une pétition. Un groupe sur Facebook. Les catalans sont vent debout contre Occitanie. Ils ne sont pas hostiles au nom voté par les conseillers régionaux. La dimension régionaliste et identitaire d’Occitanie convient parfaitement aux catalanistes. Mais l’absence de référence au pays catalan soulève une levier de bouclier. Cette réaction était prévisible. Elle a été anticipée par Carole Delga. Les mouvements catalans ont été reçus à l’hôtel de région. Des compensations ont été mises sur la table. Parmi elles une sorte de nom de substitution. Celui de l’Euro-région rebaptisée Occitanie-Catalogne.

A quoi correspond cette promesse ? Véritable compensation ou simple lot de consolation ? Éléments de réponse.

(Crédit : MaxPPP)

(Crédit : MaxPPP)

Le choix du nom Occitanie a déclenché une phase de diplomatie active. Pour désamorcer l’hostilité des catalans, la présidente de Région et le président du bureau de l’assemblée régionale ont reçu, à l’hôtel de Région, les représentants de collectif catalaniste « Sem ». Le président d’Unita Catalana, Brice Lafontaine, refuse de parler de contreparties :  » nous n’acceptons en aucun cas que les mesures annoncées soient considérées comme des contreparties et elles ne nous font pas abandonner notre détermination à être reconnus« . Néanmoins,  avant le vote en assemblée plénière, le 24 juin dernier, Carole Delga et Gérard Onesta ont proposé de modifier le nom de l’Euro-région et de déplacer son siège à Perpignan. Coté catalan, on refuse de considérer cette promesse comme une contrepartie.

Cette modification est visiblement en bonne voie.

Elle suppose l’accord de Barcelone, des îles Baléares et du conseil régional. Selon Brice Lafontaine : « des contacts ont été pris avec Barcelone et le ministre des affaires extérieures et il n’y a aucun soucis. Pas de soucis non plus du côté des Baléares« .

Concrètement, le changement de nom (une fois voté par les membres de l’Euro-Région) doit être validé par le gouvernement français. Mais, là encore, Brice Lafontaine est confiant.

L’autre volet du dossier concernant la domiciliation. L’Euro-Région est actuellement sur 3 sites : Toulouse, Barcelone et une représentation à Bruxelles. Carole Delga a promis que le siège sera transféré à Perpignan. Cette opération symbolique suppose un vote interne. Elle peut poser une question de gestion et de mobilité du personnel. L’équipe administrative de l’Euro-Région est composée d’une dizaine de personnes. Mais, sur le fond, pas d’inquiétude du côté des catalans. Le transfert est parfaitement réalisable.

Un nom intégrant « Catalogne » et un siège sur les terres catalanes. La contrepartie d’Occitanie n’est pas négligeable. Mais quelle est son poids réel et sa portée concrète ?

Autrement dit une Euro-Région ça sert à quoi ?

Un ancien élu régional parle d’une « coquille vide« .

Un fin connaisseur des arcanes régionales est plus précis :  » C’est un peu un machin. Cela permet de se payer de bons repas à Toulouse ou Barcelone. Plus sérieusement, quelques actions de coordination et de mise en commun. Il y a toujours moyen de dire que c’est intéressant et sympathique mais cela produit peu. L’Euro-Région permet d’amorcer des dialogues et des échanges et de mieux se connaître. Ce n’est pas évident de dresser un bilan. L’installation du port sec de Barcelone à Eurocentre. C’est peut-être lié à l’Euro-Région. Le dernier moment fort de l’Euro-Région, c’est sous la présidence de Martin Malvy, lors d’un sommet organisé à Toulouse ».

Laurent Dubois (@laurentdub)