06 Sep

Dossier spécial Municipales Albi

Bernard Gilabert. Futur candidat PS à la mairie d'Albi. Photo : Laurent Dubois/France3MidiPyrénées

Albi. Sa Cathédrale, son musée Toulouse-Lautrec et ses spécialités…électorales. Dans 7 mois, 5 listes au moins vont prendre le départ. Dont 2 « Divers Droite ». C’est original. Et, en plat de résistance, un « sortant » qui sort…tout en restant. Philippe Bonnecarrère ne brigue pas un nouveau mandat. Il laisse les clés à une de ses adjointes. Mais il veut décrocher la présidence de la Communauté d’Agglomération. En mars prochain, les albigeois vont donc retrouver son nom sur les bulletins de vote. Tour d’horizon de ce paysage qui ne manque pas de relief. Interviews exclusives des candidats déclarés et supposés. Coulisses des tractations. Confidences sur les stratégies. Présentation des projets. « Midi-Pyrénées Politiques » passe au scanner les municipales albigeoises.

Épisode 1 : le PS au repêchage.

Pour le PS, les municipales, c’est maintenant. La tête de liste sera investie le 10 octobre. Les négociations avec les partenaires doivent être bouclées en novembre. Mais, pour Bernard Gilabert, ce calendrier est purement formel. Il le trouve, d’ailleurs, trop serré. Il préférerait accélérer le mouvement. Le jeune retraité de l’Éducation Nationale est impatient. Il se dit « déterminé et en plein travail ». Il est  candidat à l’investiture du mois prochain.

Dans son esprit, le vote interne est acquis. Le nom d’un concurrent a longtemps circuler dans les rangs socialistes. Celui du député Jacques ValaxBernard Gilabert est catégorique. Il n’y aura pas de match. Le parlementaire, grand amateur de rugby, va rester aux vestiaires. « Jacques Valax a été très clair. Il a pris sa décision et il l’a fait savoir devant les militants. Ce serait une très grosse surprise qu’il revienne dessus. A l’heure actuelle, (Bernard Gilabert) n’a pas de concurrent au PS ». Il ne fait pas l’unanimité parmi ses camarades. Mais, sauf coup de théâtre, c’est bien lui qui sera la tête d’affiche. D’ailleurs, des discussions ont commencé avec Europe-Écologie et le PRG. Et c’est Bernard Gilabert ou son entourage qui sont à la manœuvre.

Dans moins de 200 jours, les albigeois vont donc assister à un « remake relooké » des municipales de 2008. Bernard Gilabert va affronter, pour la deuxième fois, le maire sortant, Philippe Bonnecarrère. Même casting. Mais, nouveauté de la saison 2, le scénario est modernisé. Le duel ne se réduit pas au duo de 2008. Philippe Bonnecarrére laisse le fauteuil de l’Hôtel de Ville à une de ses adjointes, Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Il est candidat à la Communauté d’Agglomération. Dans ce jeu de billards a plusieurs bandes, Bernard Gilabert se retrouve donc face à un joueur  de fond de tapi, Philippe Bonnecarrére et à une adversaire directe, Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Cette drôle de situation ne déchaîne pas l’ironie de Bernard Gilabert. Il dénonce, du bout des lèvres, « la méthode de « faiseur de reine » de Philippe Bonnecarrére« . Mais, à la différence d’autres compétiteurs, il ne veut pas soulever de polémique.

Question de style. Reflet d’un tempérament. Bernard Gilabert donne parfois un coup de griffe. Ainsi il « reproche à Philippe Bonnecarrére sa démesure. Une démesure liée à un orgueil » s’agissant notamment du projet des Cordeliers. Pour Bernard Gilabert le chantier a coûté bien trop cher. Mais, d’une manière générale, Bernard Gilabert préfère l’encre au sang. Il parle dossiers. Il sort rarement une dague. Une petite incise de temps en temps : « le maire a mis le bazar dans la ville » ou  « Philippe Bonnecarrére ne comprend rien à l’économie ». Mais l’essentiel de ses propos portent sur la formation des jeunes, le développement international ou la circulation automobile.

Le discours de Bernard Gilabert sent la craie et le tableau noir. Le vocabulaire utilisé, le ton pédagogique rappellent les années « lycée ». Ce profil très peu politique est un atout auprès des électeurs. C’est également un handicap pour une élection. Pour convaincre, il est utile de parler sérieusement des choses sérieuses. Mais pour vaincre, le goût de la mêlée est indispensable.

Laurent Dubois

Prochain épisode : l’UMP au Centre de l’échiquier, Catherine Réveillon dame de Pique

29 Août

Municipales Colomiers (31) : PS/EELV : lettre de rupture

La ville de Colomiers - ©MaxPPP

Bernard Sicard, maire socialiste de la ville depuis 2001 passant la main, Colomiers sera une commune à suivre lors du prochain scrutin. D’autant plus que l’union à gauche est loin d’être acquise dans la deuxième commune de Haute-Garonne (plus de 35000 habitants). Le divorce semble même être consommé entre écologistes et socialistes, et les deux formations communiquent désormais par lettres interposées.

La dernière en date provient d’Europe Ecologie Les Verts et le courrier s’adresse au PS Columérin. D’entrée les porte-paroles d’EELV Colomiers s’étonnent que les socialistes les invitent à « construire un rassemblement des forces de la gauche » dans la ville. Les écologistes précisent qu’ils partiront seuls quoi qu’il arrive, menés par Patrick Jiména (le conseiller général à la caravane, souvenez-vous).

Et les verts de rappeler les propos peu amen du parti à la rose à leur égard : une annonce de candidature qualifiée de « non évènement politique », un affrontement sur « le bétonnage de la ville » où les socialistes les auraient qualifiés de « snippers qui tirent à balles réelles ».

Autre dossier chaud pour ce prochain scrutin sur la commune : l’école. Selon EELV, le président du groupe majoritaire au conseil municipal aurait parlé d’eux en ces termes :

« ceux qui n’ont rien prouvé jusqu’à maintenant à part faire de la démagogie et du populisme ».

De son côté la secrétaire de section du PS Columérin calme le jeu dans un courrier adressé à Europe Ecologie mi-juin :

« Nous sommes bien conscients des disparités politiques qui peuvent parfois exister entre nous (…) nous souhaitons engager avec vous une réflexion autour de nos valeurs communes(…) C’est donc avec enthousiasme et une réelle volonté de partenariat que nous vous invitons à une rencontre à votre convenance ».

Pour l’heure pas de rendez-vous fixé entre les deux (anciens ?) partenaires de gauche, mais une certitude pour les écolos :

« Plusieurs listes de gauche seront présentes lors de cette élection municipale (…) mais aucunes d’entre elle n’aura le monopole du « rassemblement » et aucune d’entre elles ne sera qualifiée pour jeter l’opprobre sur les autres ».

La campagne promet d’être animée…

Patrick Noviello

27 Août

Municipales à Toulouse : Christine de Veyrac ira « jusqu’au bout »

Lassée de répondre aux mêmes questions des journalistes quant à la durabilité de sa candidature, Christine de Veyrac a confirmé, lors d’une conférence de presse ce mardi, qu’elle ne renoncera pas. La député européenne, sans vouloir d’ores et déjà citer de noms, se targue d’avoir autour d’elle des militants de toutes tendances «gauche, droite, centristes, écolos… ». « Et on y croit ! » lance la candidate UDI (même s’il ne devrait pas y avoir d’étiquette politique sur ses futures affiches).

Créer des arrondissements à Toulouse

« La seule chose qui puisse me faire renoncer, c’est que les gens que je rencontre dans les quartiers toulousains me disent qu’ils n’ont plus besoin de moi, et ce n’est pas le cas ». Et pour répondre à leurs attentes, Christine De Veyrac propose un premier outil de démocratie participative : l’arrondissement. Pour elle, « avoir une personnalités forte à la tête de chacun d’eux est primordial. Je n’ai pas peur d’enlever du pouvoir au maire, moi ! Qui aujourd’hui est capable d’identifier le représentant de la mairie pour son quartier ? ».

Avec cette création d’arrondissements, comme à Paris, Lyon ou encore Marseille, la candidate se défend de créer des dépenses supplémentaires ou une strate administrative de plus. « Les infrastructures et les moyens humains y sont ».

Concernant les agents publics municipaux justement, Christine de Veyrac vient de leur écrire une lettre ouverte pour leur expliquer comment elle va travailler avec eux si elle est élue. La missive sera distribuée dans les heures qui viennent à la sortie de la mairie et devant les bouches de métro. La lettre ouverte sera d’ailleurs le futur moyen de communication récurrent de la liste De Veyrac..

Et pour ne pas présenter son programme d’un bloc, « ce qui serait trop lourd », la militante centriste en exposera un point précis chaque mois jusqu’au scrutin à travers une conférence de presse. La campagne est bel est bien lancée pour Christine de Veyrac : « Et j’irai jusqu’au bout » répète-t-elle.

Patrick Noviello