08 Oct

Pascal Bugis et le FN : « Je suis consterné » réagit Philippe Folliot, « c’est scandaleux » pour Christophe Borgel

Martin Malvy, Philippe Folliot, Christophe Borgel, Jean-Luc Moudenc et d’autres personnalités réagissent aux propos tenus, sur notre Blog et le site de France 3 Midi-Pyrénées, par le maire de Castres, Pascal Bugis. Des propos qui concernent le FN et d’éventuels rapprochements entre la droite et le parti de Marine Le Pen.

Voici un florilège de réactions dans la région :

Martin Malvy, Ancien ministre, Président PS du Conseil Régional de Midi-Pyrénées :

        « Une fraction de la Droite est tentée par le rapprochement avec le Front National et ses thèses extrêmes. Nous le savons depuis quelques mois. De nombreux Républicains de Droite se sont indignés. Ce n’est pas en faisant des offres de services au FN, comme le fait M. Bugis, que la Droite se reconstruira. Par contre, elle prend le risque d’abîmer sérieusement la République »

Philippe Folliot. Député UDI du Tarn :

« Je suis consterné. Pascal Bugis prépare les esprits à une alliance sur Castres avec le FN »

Jean-Paul Pilloz. Candidat FN municipales à Castres :

Au premier tour, on le jouera au FN. Au second, on peut s’entendre et négocier si Pascal Bugis respecte les dix points de la Charte édictée par Marine Le Pen. Mon adversaire c’est la gauche. Mon combat n’est pas contre la droite ».

Jacques Thouroude. Conseiller régional UMP, adjoint au maire de Pascal Bugis :

Je suis surpris. Il faut que je parle avec Pascal Bugis. Je suis sur la ligne de Jean-François Copé. La position de l’UMP au niveau national est très claire. Pas d’accords politiciens. Le vrai débat c’est de répondre aux attentes de nos concitoyens. Autrement ils se réfugient vers les extrêmes »

Samuel Cèbe, premier fédéral du parti socialiste du Tarn :

Il est urgent que tous les républicains de Castres unissent leurs voix pour rejeter en bloc le national populisme proposé par Pascal Bugis »

Christophe Borgel, député de Haute-Garonne, responsable des élections du PS :

Une déclaration invraisemblable et scandaleuse qui part d’un présupposé erroné. Le discours du FN n’est pas entendu par la population. C’est faux. A Brignolles (une cantonale partielle dans laquelle le FN est arrivé en tête au premier tour), seul 13 % des électeurs ont voté pour le FN. Le maire de Castres accepte un parti dont les orientations sont contraires aux valeurs de la République. La question pour la droite et la gauche c’est de mobiliser leurs électorats. Pas d’aller chercher les électeurs du FN ».

Jean-Luc Moudenc, député UMP de Haute-Garonne, candidat aux municipales à Toulouse

Je ne participe pas à ce débat polémique dont le seul résultat est de faire monter le FN. Et moi je ne veux pas la montée du FN ! »

Bernard Carayon, maire UMP de Lavaur (Tarn), ex-député : 

Que les électeurs de gauche votent directement au 1er tour pour l’UMP et le FN ne constituera plus une menace! (via Twitter)

Gérard Onesta, vice-président EELV du Conseil Régional : 

Tous les dérapages sont permis. Marine Le Pen n’a plus besoin de dédiaboliser le FN. Les petits diablotins de la droite se chargent, à sa place, de dédiaboliser le grand Satan. La déclaration de Pascal Bugis c’est le chœur de l’armée brune. Tous les quarts d’heure on apprend qu’un baron de la droite a mis l’orteil sur la ligne rouge »

07 Oct

Exclusif Municipales 2014 : à Castres, le maire Pascal Bugis laisse la porte ouverte au FN

Dans moins de 6 mois, les castrais vont prendre le chemin des urnes. A Castres, comme ailleurs, les municipales sont au bout de la route. Le maire actuel, Pascal Bugis, reste, pour le moment, sur le bas côté.

Stop ou encore. Il faut attendre. Pascal Bugis n’a pas décidé d’embrayer sur un troisième mandat. Pour le moment,officiellement, il n’a pris « aucune décision ». Il est « dans une phase de réflexion ». L’action viendra plus tard. En attendant, le maire sortant se dit en mode cogitation et observation.

Il se présente comme un « spectateur désolé ». Il dénonce une « coalition régionale qui n’est pas faite pour aider Castres ». Derrière ce (re)sentiment général pointe une amertume particulière. Pascal Bugis ne cite pas l’autoroute « Castres-Toulouse ». Mais on devine qu’il vise les atermoiements gouvernementaux et les contorsions des élus régionaux.

Pascal Bugis, maire DVD de Castres

Pascal Bugis, maire DVD de Castres

Pascal Bugis doit, selon ses mots, « se battre éternellement contre des moulins à vents ». L’avocat de profession veut bien continuer à défendre sa ville. Mais, face à l’obstruction de la partie adverse, il ressent l’appel du barreau. Il évoque, sans donner de détail, un possible retour à la vie civile.

En politique, il faut savoir se faire désirer. Le scénario « retenez-moi ou ce sera un malheur pour vous et votre ville » est un classique. Pascal Bugis mime une vraie-fausse retraite anticipée. Il entretient artificiellement le suspens.

Toutefois, son dépit semble sincère. Le maire de Castres paraît agacé et même affecté par les pesanteurs et les lourdeurs qui pèsent sur sa ville.

En revanche, un abandon en rase campagne ne cadre pas. Pascal Bugis parle facilement, comme n’importe quel candidat déclaré, de son éventuelle liste. Il ne livre pas de noms. Il donne toutefois des indications.

« Si demain un représentant du FN se reconnaît dans mon programme, je ne sais pas quelle sera mon attitude »

Sur le terrain, il « entend un vrai, vrai ras-le-bol ». Il constate surtout que, « dans la population, le FN est vécu comme une solution« . Le Front National « véhicule un discours qui est entendu par la population et qui correspond à une attente ».

Dans ce contexte, Pascal Bugis s’interroge : « si demain un représentant du FN se reconnaît dans mon programme, je ne sais pas quelle sera mon attitude ».

Cette interrogation est, en réalité, un début de réponse.

A LIRE AUSSI : les nombreuses réactions politiques à cette déclaration

La porte n’est pas fermée. Elle est donc ouverte. Pascal Bugis n’envisage pas un accord avec le FN. Mais des ralliements sont possibles.

Pascal Bugis justifie cette ouverture politique par un refus des clivages idéologiques. « Dans une ville de 45 000 habitants, il faut des discussions franches, ouvertes, cordiales ». Des discussions qui dépassent les frontières partisanes.

Pascal Bugis peut accueillir le FN. Mais il ne rejette pas le Front de Gauche. En 2008, son représentant, Philippe Guerineau a éliminé le PS au premier tour. Il s’est maintenu au second grâce à une triangulaire.

Pascal Bugis rappelle qu’il a su cohabiter avec le représentant castrais de Jean-Luc Mélenchon : « j’ai tenu compte à plusieurs reprises des propositions de Philippe Guerineau. J’ai parfois orienter mon action en fonction de ses critiques ». Avec le Front de Gauche, pas d’appel du pied ou de main tendue. Mais une oreille attentive.

A Castres, le ballon d’essai devient un sport municipal. Dans la ville du CO, les références au Front de Gauche permettent de masquer un marquage. Le marquage du Front National.

Laurent Dubois

28 Sep

EXCLUSIF : Municipales Albi. Démenti de Philippe Bonnecarrère sur son adhésion à l’UDI

Philippe Bonnecarrère. maire d'Albi. Futur candidat aux élections communautaires. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées

Philippe Bonnecarrère. maire d’Albi. Futur candidat aux élections communautaires. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées

La campagne, morne plaine ? A Albi, c’est plutôt ravins et précipices  Le PS est au bord du gouffre. Le premier fédéral, Samuel Cèbe, et un « catcheur »de dernière minute, le député Jacques Valax, dansent sur le vide. Ils sont sur la corde raide d’un conflit qui risque de sonner l’électorat de gauche et l’image du parti.

En face, dans l’équipe adverse, c’est aussi crevasses et dos d’ânes. Dernier épisode en date : l’adhésion de Philippe Bonnecarrère à l’UDI. L’annonce a été faite dans les colonnes de la Dépêche du Midi. Cette annonce se résume à une déclaration de Jean-Michel Bouat, délégué départemental de l’UDI 81. Publiée hier, elle n’a pas suscité de démenti de la mairie.

Samedi est une nouvelle journée. L’information circule mieux les jours de marché. Les entrefilets se consomment plus facilement entre deux paniers de fruits et légumes. Philippe Bonnecarrère vient de nous faire parvenir le texte suivant :

 » Nul ne m’a demandé d’adhérer à l’UDI et je n’ai aucun projet de le faire. Celles et ceux qui ont pleine qualité à assurer le rassemblement le plus large à Albi ont heureusement la même liberté« 

Philippe Folliot, le président de l’UDI 81, va devoir attendre. Il va pouvoir, comme prévu, arpenter le pavé albigeois aux côtés de Philippe Bonnecarrère en mars prochain. Le député « boorloiste » peut toujours serrer des mains et distribuer des tracts pendant les municipales. En revanche, pour le chèque d’adhésion, ce n’est pas le bon timing.

Toutes les aiguilles sont braquées sur deux horloges. Celle de la mairie et celle de la Communauté d’Agglomération. Comme le dit Philippe Bonnecarrère, l’heure est au R-A-S-S-E-M-B-L-E-M-E-N-T.

Pour des régionales, une étiquette est un passeport indispensable. En revanche, s’agissant des municipales albigeoises, être inclus dans un parti c’est exclure une partie de l’électorat.

Philippe Bonnecarrère a les yeux tournés vers  2015. Il se voit à la place de Martin Malvy. Il se projette  dans le fauteuil d’un président de Région.

Mais, en attendant, une carte UDI ne colle pas avec sa géographie locale. L’UDI passe des accords avec l’UMP. C’est le cas dans des communes autour du Toulouse. On parle même, courant octobre, d’une alliance sur la Ville Rose.

Bientôt, Jean-Louis Borloo et Jean-François Copé vont se retrouver sur les mêmes estrades. A Albi, dans une ville ancrée à gauche, l’affiche n’est pas bonne.

Philippe Bonnecarrère le sait parfaitement. Un ancrage, un marquage trop ouvertement à droite limite ses chances. D’ailleurs, c’est pour cela qu’il a déchiré sa carte de l’UMP. Il a besoin d’un espace au delà de sa famille naturelle.

En pleine négociation avec des partenaires potentiels, un dossard UDI est un épouvantail pour des partenaires potentiels. Notamment le PRG.

Alors pourquoi cette fausse-vraie adhésion à l’UDI ?

Une erreur de communication ? Si c’est le cas, le responsable de l’UDI 81 peut changer de numéro de téléphone. Ses oreilles vont siffler.

Un ballon d’essai ? Pourquoi pas.

Un faux pas ? Sans aucun doute.

                                                                                                                                                                                                 Laurent Dubois

25 Sep

Dossier Municipales Albi : Olivier Brault, amputation et chirurgie fine

Olivier Brault, ancien adjoint mairie Albi, candidat aux muncipales. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées

Olivier Brault, ancien adjoint mairie Albi, candidat aux municipales. Photo :LDubois/France3MidiPyrénées

Bistouri et calculatrice. Olivier Brault est chirurgien de métier. Entre deux passages au bloc, il a veillé sur la santé financière d’Albi. Urologue connu et reconnu, Olivier Brault a été, pendant des années, l’adjoint aux sports puis aux finances de Philippe Bonnecarrère. Depuis 2008, le maire sortant programme sa sortie.

Olivier Brault a longtemps fait figure d’héritier naturel. En 2011, c’est l’AVC : l’Accident Vraiment Contrariant. Une embolie électorale aux cantonales et c’est la thrombose. Un caillot bloque l’horizon d’Olivier Brault. Face à une défaite sur le canton d’Albi-Centre, Philippe Bonnecarrère pratique l’amputation à vif. L’héritier finit au panier. Il reste dans l’équipe municipale. Olivier Brault continue à préparer les budgets. Mais, selon ses mots, cela constitue « une blessure profonde ».

Après une phase de « reconstruction », Olivier Brault applique une thérapie de choc. « Celui qui était programmé pour prendre la suite » aurait pu panser ses plaies dans sa clinique. Il aurait pu se réfugier dans sa blouse blanche et laisser derrière lui l’hôtel de Ville.

Il préfère soigner son éviction par une candidature. Olivier Brault met en avant le service des albigeois. Il semble sincère. Il est motivé par l’action municipale. L’ancien  adjoint a des idées sur la circulation. Il a des propositions « pour rendre Albi aux albigeois » : sécurité, déplacements doux avec des navettes électriques…

Néanmoins, malgré un joli discours et une vraie maîtrise de la communication, on sent bien que le passé n’est pas complètement passé. Olivier Brault affirme « ne pas avoir d’esprit revanchard ». Mais des traces subsistent. Humain. Très humain.

Olivier Brault rejette l’idée d’une candidature « contre Philippe Bonnecarrère ». En revanche, la candidate officielle du maire, Stéphanie Guiraud-Chaumeil, est clairement sa cible. A son sujet, le chirurgien ne manie pas le scalpel. Il emploie la tronçonneuse. Olivier Brault la décrit comme « une personne sans expérience » et la surnomme « papa m’a dit ».

Pour lui, la candidature de Stéphanie Guiraud-Chaumeil est une vraie-fausse candidature : « Philippe Bonnecarrère va continuer à tirer les ficelles ». Après une cure de vitamine C, le PS pourrait difficilement taper plus fort.

L’électorat du Centre et de la droite déteste les querelles de famille. Trop de vaisselle cassée peut coûter cher. Olivier Brault est enfermé dans un champ opératoire très étroit.

Impossible d’échapper à ses gènes politiques. Olivier Brault est lié au bilan de Philippe Bonnecarrère. Il le sait parfaitement. Il en est même « très fier ». Impossible d’exercer un droit d’inventaire. Olivier Brault doit assumer.

Dans le même temps, Olivier Brault doit exister. Sa candidature peut uniquement prendre corps contre le casting du maire et le choix de Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Mais, attention, trop de véhémence se retournera fatalement contre son auteur.

Bref, pour Olivier Brault, le programme est d’une redoutable simplicité : la chirurgie fine.

                                                                                                                                                                                                         Laurent Dubois

Municipales Cahors : Maître Guy Debuisson «candidat de la société civile»

« Je n’ai aucune carte politique et je n’en prendrai aucune ». L’avocat est ferme et définitif. Guy Debuisson se dit toutefois assuré du soutien de l’UMP et de l’UDI du Lot. Surprenant se diront certains pour cet ancien vice-président du Conseil régional sous l’étiquette radicaux de Gauche (1998-2004). « Beaucoup de Radicaux ne voteront pas pour l’actuel maire socialiste (N.D.R : Jean-Marc Vayssouze faure ) » explique le nouveau candidat.

Guy Debuisson (Crédit : MaxPPP)

Guy Debuisson (Crédit : MaxPPP)

Une candidature surprenante d’autant plus que l’UDI et l’UMP semblaient respectivement déjà avoir leurs candidats en les personnes d’Ellen Dausse et Roland Hureaux. « Il a fait 6,8% aux dernières Municipales, moi j’y vais pour gagner » riposte Guy Debuisson. « De toute façon si un candidat est investi par le national, les instances locales ne le soutiendront pas ». « Une union jamais réalisée jusque là » voilà ce qui selon Maitre Debuisson légitime ce que d’autres qualifieront de « parachutage ».

Pourquoi pas Toulouse ?

Quand je lui demande s’il n’aurait pas préféré Toulouse, celui qui est aussi président du Comité Régional Olympique Sportif répond sans détour. « Cela m’aurait plu évidemment mais il faut être réaliste. Comment trouver une place entre Cohen et Moudenc. Même si ce sont deux personnes que je respecte, pour moi le vrai combat des chefs c’était Baudis-Malvy, au lieu de cela on est allé chercher l’un à Ramonville et l’autre a fini par se faire battre ». Et l’avocat de poursuivre en expliquant que ce ne sont pas les personnes qui vont être choisies dans la métropole mais les étiquettes : « les néo-toulousains ne connaissent ni Moudenc ni Cohen ».

Pourquoi donc ce choix de Cahors pour le célèbre avocat pénaliste toulousain ? « J’y ai beaucoup d’amis, j’y ai également organisé beaucoup de compétitions sportives, il y a plusieurs mois qu’on m’a sollicité. Et puis c’est une ville en panne sèche. Elle mérite beaucoup mieux en termes de créations d’emplois comme en termes de sport » avance celui qui est aussi grand maître de la Grande Loge Française.

Programme et liste

Son programme ? L’homme est trop malin pour en donner les grandes lignes : « mes adversaires en feraient un copier-coller ». Sa liste ? « On commence à beaucoup m’appeler mais je préfère laisser venir, il faut trouver les bons spécialistes, en urbanisme notamment. » Celui qui s’annonce comme « le candidat de la société civile » compte bien garder l’ensemble de ses activités tout en menant campagne. Une campagne qu’il débutera dès ce vendredi en rendant visite aux commerçants du centre-ville.

Patrick Noviello

23 Sep

Exclusif Municipales Albi : Jacques Valax, une candidature surprise et explosive

Une surprise. Pas vraiment surprenante. Le nom de Jacques Valax circule depuis des semaines. Mais l’avancement du calendrier rendait cette hypothèse de plus en plus improbable. D’après nos informations, le député tarnais prend le départ dans la dernière ligne droite. La date limite des dépôts était aujourd’hui. Il a déposé son dossier ce matin. Le premier fédéral, Samuel Cèbe, déclare « cette candidature est irrecevable eu égard nos règles internes et aux dispositions relatives à la limitation du cumul des mandats ».

Les albigeois vont connaître une guerre des Roses.

Samuel Cèbe est catégorique. D’après lui, une candidature Valax est impossible. La Fédération du PS 81 a voté une résolution interdisant le cumul entre les mandats parlementaires et exécutifs.

Mais, comme le précise un responsable du PS : « on ne peut empêcher un député de se présenter. C’est uniquement une fois élu qu’il devra choisir ».

Jacques Valax a longtemps fréquenté les Palais de Justice. Avocat de formation et de profession, il connaît les procédures. Y compris celle de la commission des conflits. Il a même une certaines expérience en la matière.

Tombeur de l’ancien ministre, Paul Quilès, auquel il a arraché sa circonscription, Jacques Valax est un « praticien » des arcanes disciplinaires du PS.

Le parlementaire est connu pour son amour du rugby. Les coups de crampons et les plaquages au sol ne l’effraient pas. Les déclarations martiales du premier fédéral tarnais ne vont pas l’intimider. Encore moins le pousser aux vestiaires.

D’après ses amis, c’est même le premier fédéral qui le pousse dans la mêlée.

Proche de Jean-Christophe Cambadélis, Samuel Cèbe veut rénover le PS départemental. Il veut sortir certains sortants. 3 mandats consécutifs et c’est fini. C’est le leitmotiv ratifié par les militants et porté par le premier fédéral.

Le président du Conseil Général, Thierry Carcenac, après 22 ans dans son fauteuil, est visé. Mais aussi d’autres conseillers généraux dont…Jacques Valax.

Le député est hostile au cumul des mandats. Il a même défendu un amendement sur le sujet. Mais il siège encore au Conseil Général. Il a promis de raccrocher son mandat aux prochaines cantonales. Toutefois, il est agacé et choqué par la méthode expéditive de ses camarades du parti.

Le Clochemerle albigeois a des relents de « tragédie » grecque.

La cathédrale Sainte-Cécile n’est pas le Parthénon.

Mais c’est une querelle des Anciens et des Modernes qui se joue à l’ombre de la cité épiscopale.

D’ailleurs, un de ses acteurs, Samuel Cèbe a un bon profil pour finir entre les mâchoires d’un kronos. Membre du cabinet de Thierry Carcenac, il risque de finir professionnellement broyé par les puissances qu’il défie.

Laurent Dubois

18 Sep

Dossier Municipales Albi : Stéphanie Guiraud-Chaumeil, la candidate de la mairie

Stéphanie Guiraud-Chaumeil, adjointe à la mairie et future candidate aux municipales. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées

Stéphanie Guiraud-Chaumeil est candidate à la mairie. C’est même la candidate de la mairie. Ou plutôt du maire sortant, Philippe Bonnecarrère. La jeune adjointe réserve « sa déclaration officielle de candidature » pour un autre moment. Mais, depuis 2011 et une annonce surprise, elle a le relai entre les mains.

En 2008, Philippe Bonnecarrère prévient les albigeois. Son troisième mandat est le dernier. Ce retrait programmé aurait du bénéficier à Olivier Brault. Adjoint aux sports puis aux finances, il a accompagné Philippe Bonnecarrère pendant dix huit ans. En 2011, c’est la sortie de route. Des cantonales décevantes transforment le challenger en outsider. Le dauphin finit échouer sur la plage. Stéphanie Guiraud-Chaumeil doit sa mise à flot à cet accident de navigation.

Elle aborde les municipales sans boussole idéologique. « Pur produit de la société civile, (Stéphanie Guiraud-Chaumeil) est vraiment sans étiquette et sans passé politique ». Pour elle, « c’est un atout. Cela permet de se déconnecter des querelles partisanes et de parler à des gens très différents ». Cette ouverture est une affaire de tempérament. Mais c’est aussi une question stratégique.

Stéphanie Guiraud-Chaumeil applique la recette Bonnecarrère. Albi vote à gauche : cantonales, législatives, présidentielles. Dans ce contexte, la dépolitisation est une figure imposée. Stéphanie Guiraud-Chaumeil rencontre l’UMP, Europe-Écologie et le  PRG. Elle travaille à des affiches électorales multicolores. Dans le passé, Philippe Bonnecarrère a gommé ses attaches à droite. Il a quitté l’UMP. Dans les deux cas, il s’agit de dessiner un portrait : un maire d’Albi au service des Albigeois.

C’est la marque du « Bonnecarrérisme« . Stéphanie Guiraud-Chaumeil assume. Elle s’inscrit parfaitement dans cette filiation. C’est valable sur le terrain électoral, en campagne. C’est également sa ligne pour l’Hôtel de Ville, en cas de victoire.

Stéphanie Guiraud-Chaumeil parle d’un « changement dans la continuité ». Elle est « très fière du bilan ». Elle promet simplement « de proposer quelque chose d’innovant, plus en phase avec l’époque mais sans révolution non plus ».

Les amis et les adversaires de Philippe Bonneccarrère pointent du doigt une gestion personnelle. Philippe Bonnecarrère décide en consultant…Philippe Bonnecarrère. Dans les services municipaux, le personnel dénonce un manque d’écoute et d’attention.

En parlant d’innovation et d’une nouvelle époque, Stéphanie Guiraud-Chaumeil fait-elle écho à ses mauvais échos ? Impossible de ne pas se poser la question. Impossible d’y répondre vraiment. Pourtant, les électeurs vont s’interroger et ils voudront une réponse. C’est tout le problème de Stéphanie Guiraud-Chaumeil.

Elle doit marquer sa différence sans soulever de différends avec Philippe Bonnecarrère. Une fidélité sans relief et c’est la mauvaise image d’une pâle imitation. Une autonomie trop criante : attention au procès en ingratitude. Sans parler d’une épée de Damoclès. Philippe Bonnecarrère peut toujours reprendre les clés.

Albi va héberger, jusqu’au mois de mars, un joli spectacle d’équilibriste.

Stéphanie Guiraud-Chaumeil a des idées sur l’attractivité des Cordeliers. Elle a des pistes pour faire fructifier le label UNESCO. Sur l’insécurité, elle s’écarte de la position de Philippe Bonnecarrère. Elle n’exclut pas totalement un armement de la police municipale.

Bref, la candidate aux municipales n’est pas simplement la candidate du maire.

Elle a des idées. Elle peut se prévaloir d’une certaine expérience.

Mais Stéphanie Guiraud-Chaumeil va devoir défier les lois de la botanique politique. Elle va devoir éclore dans l’ombre de Philippe Bonnecarrère.

Allier ombre et lumière. Concilier éclosion et culture sous serre.

Facile au parc Rochegude. Beaucoup moins évident dans les isoloirs.

Laurent Dubois

12 Sep

Municipales à Toulouse : Serge Laroze mènera le Front National

« Toulouse est pour nous une ville-test, même si nous n’y réalisons pas nos meilleurs scores ». En début d’entretien, Serge Laroze s’affiche modeste. Le militant frontiste est trop aguerri pour faire des pronostics. 27 campagnes au compteur et 32 ans de F.N, ingénieur de l’aéronautique (une carte de visite « porteuse » selon lui), il a déjà réuni les 69 noms nécessaires à la constitution de sa liste.

Serge Laroze aux côtés de Marine Le Pen

Et ce n’est pas la première fois qu’il est à la manœuvre, en 1995, il avait aussi réuni les candidats frontistes au Capitole et avait, par le biais d’une élection au premier tour de Dominique Baudis, placé deux des siens au conseil municipal. Il était ensuite reparti au front 6 ans plus tard, sans qualification au second tour.

« Basculement de l’opinion »

Seulement les temps changent, « un basculement de l’opinion est en train de s’opérer vers nous » explique Serge Laroze. Et le tête de liste de se gausser des propos de François Fillon, appelant à se reporter vers le candidat le moins « sectaire » en cas d’absence de l’UMP aux seconds tours en France. « Nous, nous ne sommes pas sectaires ! ». Quid de ses adversaires PS et UMP ? « J’ai lu que Monsieur Cohen était inquiet vis à vis de nous, j’en suis désolé. Quant à Monsieur Moudenc, c’est quelqu’un de courtois, il dit bonjour, me serre la main quand on se croise ».
L’objectif non officiel pour le Front National toulousain est désormais de dépasser les 10% et pas question de se désister si qualification pour la dernière ligne droite. « Personne ne nous fait de cadeaux, nous n’en ferons donc pas. » Quant au programme, « il sera basé à 50% sur des thèmes nationaux, comme l’immigration ou la sécurité, et à 50% sur des thèmes locaux ».

Fiscalité et sécurité

Quatre axes majeurs se dessinent toutefois sur Toulouse. La priorité sera la baisse de la fiscalité municipale. Dans la droite ligne de ce premier point, Serge Laroze s’engage à ne pas augmenter la dette publique. « Certains travaux attendront s’il le faut, et je jetterai un coup d’œil dans le subventionnement des associations ». La sécurité figure évidemment au programme avec « l’ambition de donner plus de pouvoir et de moyens, en formation notamment, aux policiers municipaux ». Enfin, dernier axe : « donner la priorité aux français pour les aides sociales ». Sur ce point quand on oppose la loi au candidat FN, ce dernier répond : « A-t-on le droit de le faire ? On verra bien ».
Le Front National est donc bien en ordre de bataille à Toulouse et son secrétaire départemental ne cache pas non plus ses ambitions dans des villes proches comme Pinsaguel ou encore Martre-Tolosane. L’objectif affiché de Marine Le Pen sur ces Municipales est clair : emporter le maximum de sièges de conseillers municipaux, voire plus si c’est possible.

Patrick Noviello

08 Sep

Dossier Municipales Albi : le FN en embuscade, F.Cabrolier le doigt sur la gâchette

Frédéric Cabrolier, candidat Front National aux municipales Albi. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées

Le FN monte au front. Il montre un visage local.

Les municipales sont les moins politiques des élections politiques. Les étiquettes nationales jouent un rôle. Le climat dans le pays influencent les électeurs. Mais il s’agit de voter pour le stationnement en centre ville ou les places en crèche.

Le Front National oublie parfois cette logique. Il nationalise un scrutin profondément local. Les électeurs attendent des réponses concrètes à leurs problèmes quotidiens. Le FN se met « hors jeu » en parlant de l’Europe ou du gouvernement.

A Albi, le parti de Marine Le Pen ne commet pas cette erreur stratégique. Son candidat est un candidat du cru. Depuis 25 ans, Frédéric Cabrolier arpente les rues de la préfecture Tarnaise. Il n’a pas besoin d’une boussole pour se repérer dans les quartiers albigeois. Cette évidence n’est pas évidente partout. Dans certaines villes, les porte drapeaux du FN sont des émigrés de fraîche date. Ils sont parachutés.

Au delà du profil, Frédéric  Cabrolier a surtout un atout dans sa manche. Il a compris la mécanique des municipales. Il le dit haut et fort : « moi je fais du local ». Son objectif est clair. Il vise « l’entrée historique du FN à la mairie d’Albi ». Il ne pousse pas son optimisme jusqu’au fauteuil du maire. Mais il est convaincu de l’élection de conseillers municipaux. Les scores élevés du FN aux dernières cantonales attisent sa flamme. Frédéric Cabrolier va souffler sur ces braises.

Le maire sortant, Philippe Bonnecarrère est son cœur de cible.

Frédéric Cabrolier qualifie son projet des Cordeliers de « Cap Découverte des Albigeois, un nouveau gouffre financier à ciel ouvert ». Le candidat FN cible également la fiscalité locale. Il invoque la Chambre Régionale des Comptes :  » la CRC signale que le foncier bâti est 30% plus élevé par rapport à des communes de taille comparable ».

La méthode est classique. Mais elle est redoutable. Notamment auprès des commerçants et des professions libérales. Mais aussi, en période de Crise, du côté des classes moyennes.  Frédéric Cabrolier utilise l’argument de la matraque fiscale. Il le transforme en massue électorale  : « il y a beaucoup trop d’impôts locaux, ça pèse sur les ménages. Il faut baisser la fiscalité albigeoise de 30% sur la durée du mandat. Il n’y a pas trente six solutions, il faut dépenser moins ». Des dépenses en moins. Facile à dire. Comment le faire ? Réponse de Frédéric Cabrolier : « je coupe dans les subventions à certaines associations communautaires ou politiques comme le MRAP ». Même local, un candidat FN reste un candidat FN.

Autre angle d’attaque : l’insécurité.

Frédéric Cabrolier veut « axer sur l’insécurité ». Là encore, c’est une vieille recette frontiste mise à la sauce albigeoise. La Cour d’Assise du Tarn ne déborde pas de dossiers. La BAC parle de quelques voitures brûlées et d’une délinquance normale dans une ville moyenne. Albi n’est pas Toulouse. Encore moins Marseille. Le seul point noir est du côté des cambriolages. Mais Frédéric Cabrolier exploite le filon. Ce n’est pas une bonne guerre. Mais la guerre est bonne. Elle permet de conquérir des voix.

Armement de la police municipale. Ouverture de postes d’îlotiers dans les quartiers de Lapanouse et Cantepau. Expulsion des familles de délinquants multirécidivistes. Frédéric Cabrolier utilise des munitions perforantes.

Elles seront performantes. Phillipe Bonnecarrère peut toujours brandir sa vidéosurveillance. Face à l’artillerie lourde du FN, c’est un pistolet à bouchon.Une série de voitures en feu à Lapanouse ou même à Castres arme le ressentiment des albigeois. Frédéric Cabrolier peut se contenter d’un geste simpliste : appuyer sur la gâchette.

Laurent Dubois

07 Sep

Municipales Albi : l’UMP au Centre de l’Echiquier. Catherine Réveillon, Dame de Pique.

Catherine Réveillon, conseillère régionale UMP, investie pour les municipales à Albi. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées

L’UMP au Centre. Au centre de l’échiquier politique. Ses résultats sont mauvais. François Hollande est arrivé largement en tête aux deux tours de la présidentielle. Aucun conseiller général sur les cantons albigeois. Sept élus seulement dans l’assemblée départementale. L’UMP n’est pas une force électorale. Elle a toutefois un poids politique. Le parti occupe une place stratégique. Il ne peut pas gagner. Mais il peut faire perdre la majorité sortante. Quelques points en moins et c’est la goutte de trop. L’UMP reste une marque nationale. Elle drainera forcément quelques centaines voix. Ce filet, additionné à celui du courant dissident d’Olivier Brault, peut noyer les chances du tandem « BonnecarrèreGuiraud-Chaumeil« . Catherine Réveillon le sait.

Dans la cité de Toulouse-Lautrec, elle a un nom. Réveillon est une vraie enseigne locale. Des générations de malades sont passés et fréquentent encore la plus grosse pharmacie  albigeoise. Au delà des racines familiales,  Catherine Réveillon est une habituée de la scène électorale. Candidate aux législatives en 2002. Un mandat régional et une tête de liste en 1998. Catherine Réveillon est connue. Cette assise locale a été reconnue par son parti. Elle a été investie par l’UMP pour les prochaines municipales.

Attention, il y a investiture et investiture. Les plus fréquentes permettent de prendre la ligne de départ. D’autres sont justes un ticket pour participer, dans les tribunes, à la compétition. La seconde version est celle de Catherine Réveillon.

Pour Catherine Réveillon, « sa responsabilité est de réfléchir à un projet et de savoir si elle a la capacité à monter une liste OU de travailler à l’union de la droite ». Le « OU » est évidemment déterminant. Une liste UMP, par définition, disperserait les voix. Or, Catherine Réveillon, « ne veut pas être un sujet de division ».

L’élue régionale a bien entendu le message de ses troupes. « Fin juin, avec les militants, (elle) a fait un bilan de la majorité sortante. Une chose est certaine. Les militants ne veulent pas de la division. Ils ont déjà subi la division, au niveau national, entre Copé et Fillon. Ils n’en veulent pas au niveau local ». De plus, « à titre personnel (Catherine Réveillon) n’a pas du tout envie de savoir que sa ville est gérée par la Gauche ».

Stéphanie Guiraud-Chaumeil peut se rassurer. Elle veut l’UMP sur sa liste. C’est possible. Mais elle va devoir sortir le portefeuille. Il va falloir rémunérer ce soutien. Catherine Réveillon est très claire. « L’UMP n’est pas une valeur d’ajustement. C’est une vraie valeur ajoutée qui suppose un véritable partenariat. Il est impossible de juste venir chercher l’UMP ».

Catherine Réveillon cite les dossiers du commerce et de l’artisanat. De l’accueil des entreprises. Mais, en fait, la monnaie d’échange ne se limite absolument pas à une plus-value programmatique. La bourse aux places est ouverte.

Catherine Réveillon et Jacques Thouroude – adjoint au maire à Castres et président du groupe d’opposition à la Région – ont rencontré Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Ils lui ont mis le marché entre les mains.

Un marché pas évident. Le courant ne passe pas entre Catherine Réveillon et Philippe Bonnecarrère. Il y a même de l’électricité dans l’air. Un passé compliqué et un passif toujours pas soldé vont peser.

Des petites phrases  rappellent ces frictions. Sur le projet des Cordeliers, Catherine Réveillon « espère que derrière il y a une équipe pour faire prospérer le projet ». L’opposition pourrait dire la même chose. C’est bien beau de construire. Mais ensuite il faut amortir et rentabiliser l’investissement. De même, sur l’adoubement de Stéphanie Guiraud-Chaumeil, Catherine Réveillon manie le velours et la pique. « A la fin d’un troisième mandat, un maire qui passe la main c’est plutôt normal. Maintenant il y a différentes manières de le faire ».  Derrière la méthode, « il y a (de la part de Philippe Bonnecarrère) un projet politique personnel. Un projet politique régional » qui explique ce choix de quitter la mairie tout en étant à la Communauté d’Agglomération.

Ambiance. Ambiance.

Catherine Réveillon est une Dame de Pique. Mais, pour éviter l’échec au Roi, Stéphanie Guiraud-Chaumeil et Philippe Bonnecarrére vont devoir composer avec elle.

Laurent Dubois

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