01 Déc

Régionales : Myriam Martin et Manuel Bompard désignés « chefs de file » pour La France Insoumise

Aucune surprise quant à ce choix de la conseillère régionale sortante et du député européen, tous deux habitués aux affiches des derniers scrutins. Leur programme s’élabore et il se veut « ouvert » à de nouveaux partenaires.

Après les Sénatoriales en septembre dernier, en route pour les Régionales pour Myriam Martin Photo : Facebook M.Martin

Déçus par la décision d’Europe Ecologie Les Verts réunis en Assemblée Générale ce week-end, le comité électoral Occitanie de LFI a donc annoncé la couleur en désignant ses chefs de file. « Nous leur avions pourtant fait une proposition précise pour parvenir à une liste de large rassemblement en capacité de gagner la Région, sans préalable de notre part » précise le comité régional dans son communiqué.

Antoine Maurice tout seul n’aurait jamais fait 48% aux Municipales » Myriam Martin

« Moi je suis toujours surprise par ses refus-là non motivés. Je pense qu’EELV a une mauvaise analyse des Municipales. Je regrette vraiment qu’Antoine Maurice ait perdu à Toulouse mais tout seul il n’aurait jamais fait 48%. Et c’est le cas de tous les autres candidats Europe Ecologie Les Verts en France » analyse Myriam Martin.

Union ratée avec EELV

« Nous avons été mal traités par le PC et les Verts à la Région. Ils nous ont privé de groupe politique. Mais de ça, on avait fait table rase. Je ne suis pas pour l’union béate mais quand on peut unir nos forces il faut le faire. On avait convaincu nos militants de nous unir avec EELV, mais eux ont fait le contraire » regrette la désormais chef de file LFI.

Et dans son communiqué le comité électoral régional de LFI de reprendre à son compte le cheval de bataille historique d’EELV : « Nous n’avons plus que quelques années pour agir face à l’urgence climatique. Et la terrible crise sociale qui frappe notre pays nous oblige à un devoir de responsabilité. Il y a donc urgence à changer les politiques régionales et les méthodes politiques. Cela nécessite de se fédérer, à l’inverse de la décision de repli sur soi que viennent de décider les instances d’EELV ».

Il faut arrêter les projets inutiles ! » Myriam Martin

« Il faut arrêter les projets inutiles comme la scierie de Lannemezan ou l’autoroute Castres-Toulouse. Il y en a énormément dans notre région » assure Myriam Martin. Et la candidate LFI de relever « un désaccord sur la méthode avec Carole Delga. « Il faut partir des besoins et des urgences écologiques. Le Schéma Régional pour l’Aménagement du Territoire prévoit des choses en ce sens mais pour… 2040 ! »

Dans son programme, Myriam Martin souhaite aussi plus « faire avec les habitants ». Mais quid de la convention citoyenne alors ? « C’est la montagne qui accouche d’une souris. En seulement trois sessions, c’est une plaisanterie ! Nous voulions un débat général sur la LGV par exemple. Il a été refusé ».

Main tendue à d’autres forces politiques

Mais pas d’union avec EELV signifie-t-il pour autant que LFI restera seule ? « Nous continuons de tendre la main à toutes les forces politiques, aux militants associatifs ou syndicaux, qui partagent ces priorités politiques pour constituer ensemble une liste porteuse de ces aspirations » précise prudemment leur communiqué.

Un « Archipel Citoyen » régional ? « On n’a pas abandonné l’idée » avoue Myriam Martin. « Dans l’appel que nous avons lancé, il y a des signataires de tous horizons. On a proposé d’ouvrir le programme » explique la conseillère régionale sortante. Covid oblige, la campagne va surtout débuter en visio mais les équipes de LFI sont déjà en place assure le mouvement.

Combien de listes à gauche ?

Carole Delga candidate à sa propre succession, Antoine Maurice en campagne pour Europe Ecologie Les Verts, déjà deux listes sont déclarées à gauche, trois avec celle-ci. Y-en aura-t-il une quatrième voire plus ? Même si c’est bien connu aux Régionales plus qu’ailleurs, chacun compte ses voix au premier tour et on se réunit au second, l’union finale est cette fois-ci loin d’être assurée.

Patrick Noviello (@patnoviello)

13 Nov

Des régionales en juin : la proposition fait l’unanimité ou presque

Faut-il reporter les élections régionales (et les départementales ?) au moins de juin ? C’est ce que recommande Jean-Louis Debré dans son rapport sollicité par le Premier Ministre. Covid oblige, la plupart des partis en présence y sont favorables. Mais les modalités varient.

Premier tour des élections Municipales à Toulouse, le 15 mars dernier. Photo MaxPPP Michel Viala.

S’il y a bien un point sur lequel tout le monde s’accorde, c’est le refus de revivre le scénario des élections municipales. « Si c’est pour recommencer comme en mars dernier, non merci  » s’exclame Julien Léonardelli conseiller régional RN, alors candidat à Fronton en Haute-Garonne. « Nous ne voulons pas à nouveau d’élections en deux rounds » prévient Myriam Martin pour La France Insoumise.

Les leçons des Municipales

« Les leçons ont été tirées par le Président et le Premier Ministre » assure Pierre Casteras qui « ne veut pas refaire le match ». « Ce que je salue c’est la méthode et l’objectif de la démarche de ce rapport » souligne aussi le porte-parole de LREM en Haute-Garonne.

« La proposition fait consensus, non ? »  Pour Pierre Esplugas, il faut « s’adapter à la situation de manière raisonnable ». Or de l’avis du porte-parole de LR 31, « un report de mars à juin c’est raisonnable ».

Côté socialiste, la Présidente sortante Carole Delga n’a pas souhaité s’exprimer. Mais pour Sébastien Vincini, « ce report était souhaité ». Le premier fédéral du PS en Haute-Garonne approuve « cette décision de bon sens ».  Quant à Valérie Rabault, la présidente du groupe socialiste à l’Assemblée elle ne fera pas de commentaire étant donné que cette proposition de report « va dans le sens de ce que qu’elle avait dit à Jean-louis Debré ».

« Ce qui est important pour nous c’est que la décision soit prise rapidement pour ne pas museler la démocratie » précise Antoine Maurice tête de liste EELV.

Vote par correspondance

A l’inverse la préconisation d’utiliser le vote par correspondance fait la quasi-unanimité contre elle, comme lorsqu’elle avait été évoquée pour les Municipales. « Ça doit être utilisé à la marge » recommande Myriam Martin. « On voit ce que ça a donné aux Etats-Unis où ils recomptent une semaine après » ironise Julien Léonardelli.

Pierre Esplugas se dit lui carrément « hostile » au vote par correspondance. « Pour le professeur de droit public que je suis, rien ne remplace l’unité de temps et de lieu du bureau de vote. le fait de se déplacer, de faire un effort répond au rituel électoral ».

Antoine Maurice « partage la prudence de Jean-Louis Debré sur la question ». « Il ne faut pas décider de nouvelles modalités de vote à la hâte » commente le candidat écologiste.

« Je suis assez partagé » avoue également Pierre Casteras. « C’est assez lourd à organiser. On en peut pas l’imposer à quelques mois d’une élection. Il faut en débattre sereinement » préconise-t-il.  »

Procurations facilitées ?

Guère plus d’enthousiasme sur la facilitation des procurations pour certains. « Actuellement on a des bureaux de Poste, des entreprises et même des mairies ouverts. Alors pourquoi ne pourrait-on pas assurer de bonnes conditions sanitaires dans les bureaux de vote » affirme Julien Léonardelli. « On doit être dans les meilleures conditions pour aller voter. Les procurations, ça doit rester à la marge » estime Myriam Martin.

« Un aménagement numérique doit sans nul doute être envisagé » estime Pierre Esplugas. Pour l’élu Les Républicains, « le point désuet et obsolète, c’est de les faire valider par des policiers ou des gendarmes qui ont autre chose à faire actuellement ».

Même analyse sur cette facilitation des modalités pour Pierre Casteras. « Que chacun n’arrive pas avec 10 procurations bien évidemment » explique cet ancien maire, « mais, sans tomber dans le tout numérique, il faut vivre avec son temps ».

Comment faire campagne ?

Dernier point qui préoccupent les futurs candidats : la tenue de la campagne. « Ni les français, ni les élus n’ont l’esprit à des campagnes électorales en ces temps troublés » reconnaît Sébastien Vincini. « Aujourd’hui, notre action est exclusivement tournée vers la gestion de la crise sanitaire et ses conséquences sociales, psychologiques et économiques » certifie le vice-président socialiste du département de Haute-Garonne.

Pour Antoine Maurice, ce sera une campagne « en mode Covid ». « A défaut de meeting, qu’on puisse au moins aller à la rencontre des habitants » espère la tête de liste EELV.

Un désamour attendu

« D’avance je pense que la participation va être faible » annonce Myriam Martin. « On va avoir un désintérêt parce que le désamour se poursuit entre citoyens et élus. Ça c’est le vrai sujet » martèle la conseillère régionale de La France Insoumise.

« Comment allons-nous mener campagne » se demande Julien Léonardelli. « Y-aura-t-il des meetings ou pas ? Ce qui est sûr c’est qu’on va devoir innover » prévient l’élu régional du Rassemblement National.

Patrick Noviello (@patnoviello)

14 Oct

« En Commun » futur parti politique s’implante en Occitanie

« En Commun » incarné médiatiquement par Barbara Pompili et censé incarner une aile plus à gauche de LREM devient ce mercredi soir à l’issue d’une AG extraordinaire, un parti politique à part entière. Son Président a un pied en Occitanie. Ce qui explique peut-être l’implantation plus rapide de l’entité dans notre région. Revue des troupes et feuille de route de cette nouvelle composante de la majorité.

Université d' »En Commun » début septembre en Bretagne, avec de gauche à droite, Jacques Maire, Hugues Renson, Barbara Pompili et à la tribune Philippe Hardouin. Photo Bernard Galéron

Philippe Hardouin est conseiller municipal d’Ivry-sur-Seine (« une liste mi société civile, mi LREM » explique-t-il) mais il passe la moitié de son temps dans l’Aude où il a notamment intégré le Conseil d’Administration d’un musée à Lasgrasses. Il a bien fait de la politique dans sa jeunesse, mais rien qui le prédestinait à devenir président d’un parti politique.

 

Une sensibilité sur la solidarité qui manquait à LREM »

 

« Nous nous sommes créé au moment du confinement, après le premier tour des élections municipales » se souvient-il. « Il y avait la nécessité de générer à nouveau des débats comme lors de l’élection Présidentielle, de sortir des carcans idéologiques et de faire aussi valoir une sensibilité sur la solidarité qui nous manquait » justifie-t-il. Une sensibilité de gauche à LREM résumeront certains, « courant social et écologiste » diront d’autres.

 

Parmi les premières actions entamées depuis leur création, une lettre envoyée à Gérald Darmanin. Les membres d’En Commun, y contestent du Ministre de l’Intérieur sur l’aide aux migrants. Mais que les choses soient claires, ils ne créeront pas de groupe à l’Assemblée Nationale.

 

46 députés mais pas un groupe à part

 

46 députés ont actuellement rejoint le mouvement qui deviendra donc ce jour un parti. Parmi eux l’élues de Haute-Garonne Elisabeth Toutut Picard ou encore celle de l’Hérault Coralie Dubost.

 « On souhaite que les débats restent au sein du groupe. Ce n’est pas en fractionnant la majorité que nous ferons avancer nos idées » assène Philippe Hardouin.

 

Mais alors pourquoi se constituer en parti ? Notamment en vue des élections prochaines pour éventuellement y soutenir ou y lancer des candidats. Et puis surtout pour constituer une entité à part entière de la future « maison commune » appelée de ses vœux par Emmanuel Macron pour repartir à la conquête d’un second mandat. « Mais on ne sait pas encore à quoi va ressembler cette maison » tempère Philippe Hardouin.

 

Contrairement à LREM, chez nous l’adhésion est payante »

 

En attendant, « En commun » se structure et annonce plus de 500 adhérents dans tout le pays (principalement en Haut de France, Grand-Est, Occitanie, lyonnais et Pays de Loire). « Première différence avec LREM, précise son Président, chez nous l’adhésion est payante ». Le futur parti a tenu sa première université d’été en septembre, sa première réunion régionale en Occitanie il y a trois semaines. Quant à son site internet, il ouvrira cette semaine.

Patrick Noviello

07 Oct

Une lotoise, ancienne plume de Macron, raconte ses « confusions » et les coulisses de la campagne

Marie Tanguy (c’est un pseudonyme) a grandi dans le Lot. Passée brièvement par le PS puis trois ans aux côtés de Laurent Berger à la CFDT, elle décide d’intégrer l’équipe de campagne d’En Marche pour y écrire les discours du candidat. Son livre, « Confusions », raconte son naufrage dans la tempête de la Présidentielle.

Marie Tanguy quittera l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron quelques jours avant le premier tour. Photo Olivier Roller

C’est l’histoire d’un burn-out, d’une erreur de parcours ou de direction. Mais c’est aussi à quelques mois d’une nouvelle campagne présidentielle, la description sans filtre et sans concession d’une machine à gagner l’élection suprême. Même si elle se défend d’avoir voulu nuire au Président, l’autrice, originaire du petit village de Gigouzac, livre un témoignage sans détour.

Dois-je préciser qu’à En Marche, j’ai rencontré de la bienveillance, de l’indulgence, de la politesse, camouflée en gentillesse, de louables intentions. Mais j’y ai rarement trouvé de l’humanité pure. Et comme c’est une chose dont j’ai besoin à fortes doses, c’est sans doute cela aussi dont j’ai crevé »

Marie Tanguy évoque sa fragilité, se rabaisse souvent face aux cerveaux brillants qui composent l’équipe du « candidat » qu’elle ne cite jamais. Sans doute peut-on aussi voir poindre entre les lignes un complexe d’infériorité entre Paris et la province. Mais cette ancienne militante décrit surtout une armée de génies totalement déconnectés du réel et souvent sans la moindre idéologie.

 C’est dans le rapport au doute que je me suis sentie le plus loin d’eux. J’ai toujours eu des convictions profondes tout en n’étant jamais sûre de rien. Pour eux en revanche, la vérité ne faisait pas débat : il suffisait juste de la mettre en œuvre. Une démonstration de force et de volonté, voilà ce que devait être une réforme à leurs yeux.

– On va niquer les régimes spéciaux, disait David. »

« Accélération de la dépolitisation du débat public », « impression qu’on parle plus de marketing que de politique », la radiographie du mouvement est sans appel. Mais la confusion règne aussi selon Marie Tanguy dans « l’absence d’organisation, la hiérarchie incertaine » qui caractérisent EM. « Aujourd’hui encore, je ne sais précisément qui est en charge de quoi » écrit-elle. Une seule certitude en revanche : celle qu’elle a fait fausse route. Elle le sait, à peine une journée après son arrivée au « pôle idée » dans « un bureau dangereux ».

L’un des passages clés à ce sujet : l’élaboration du « projet » préalable au « programme » qui, lui, mettra plus de temps à naître, on s’en souvient.

J’ai vu des impôts, des crédits d’impôts, des droits sociaux, des règles et des agences, naître, prendre leur élan et mourir sous mes yeux pour la plupart, tandis que d’autres parvenaient à résister à l’épreuve des filtres, des arbitrages, des revirements stratégiques ou des volte-face irrationnelles, pour se frayer un chemin vers le Graal d’une inscription sur un livret de 32 pages signé par le candidat ».

Mais cette méthode est-elle vraiment propre au « Nouveau Monde » ? Comme cette tendance du candidat à « promettre à son audience ce qu’elle a envie d’entendre ». Nul doute que Marie Tanguy, elle, ne se fera plus prendre aux sirènes de la politique.

Patrick Noviello

« Confusions » de Marie Tanguy, collection « La grenade », éditions JC Lattès.

06 Mai

Municipales à Toulouse : front uni à gauche mais jusqu’où ?

Et soudain la gauche toulousaine fit à nouveau front commun. C’était lors du dernier conseil municipal du 29 avril consacré à la crise sanitaire. Un présage d’union si un premier tour se rejouait en septembre ? Un programme commun pourrait-il s’écrire pour « l’après » ?

Le 4 avril dernier, la façade du Capitole illuminée en bleu en hommage aux personnels soignant mobilisés durant la pandémie. Photo Xavier De Fenoyl MaxPPP

Avant même le conseil municipal du 29 avril dernier, le ton était donné dans un communiqué commun. Une opposition unie, PS, EELV, Génération(s) et Communistes, déclare vouloir préparer l’assemblée dans un « esprit constructif et républicain » pour « renforcer l’action de la ville face à la crise sanitaire ». Une gauche municipale qui propose des mesures face à l’épidémie avant d’ajouter :

 

Nous ne sommes dupes de rien. Nous n’oublions pas les conséquences de six ans de gestion de la majorité de Jean-Luc Moudenc sur le tissu social, éducatif, associatif toulousain, affaibli au moment d’affronter cette crise. Nous n’oublions pas la servitude déclarée et l’alignement sur un gouvernement répressif, directif et sourd aux revendications sociales. Lorsque le temps du débat public local reviendra, nous ne manquerons pas de rappeler tout cela. »

 

Union dès un éventuel nouveau 1er tour ?

« Sans dire bien évidemment qu’il profite de la crise sanitaire, parce qu’elle ne profite à personne, Jean-Luc Moudenc joue actuellement le rôle de protecteur de la population, celui qui gère. Et il communique beaucoup là-dessus » explique Pierre Cohen. « Nous lui avons proposé de créer une cellule d’anticipation de sortie de confinement où tous les groupes seraient représentés. Mais il n’a pas donné suite » regrette le leader local de Génération(s).

En attendant le groupe toulousain de Génération(s) continue de travailler de concert avec Antoine Maurice, EELV et Archipel Citoyen que ce soit à la mairie ou au conseil de métropole. A tel point que Pierre Cohen envisage sans détour une liste commune dès le premier tour, si premier tour il devait y avoir à nouveau. Du côté d’Archipel, le processus de désignation des candidats ayant été validé très collégialement la chose n’est pas aussi simple à réaliser.

Ensemble face au virus et après ?

Mais Antoine Maurice le reconnaît volontiers : « dès le soir du 1er tour, nous avions abouti très vite à nous entendre avec Pierre Cohen ». Pour la tête de liste Archipel Citoyen, il est important d’envoyer un message de rassemblement. « Notre projet écologiste avait cette vocation et l’a permis ». Qu’en est-il des socialistes alors emmenés par Nadia Pellefigue ? « Un accord avait commencé à être posé avec elle au lendemain du 1er tour, mais nous n’avons pas eu le temps de le conclure » explique diplomatiquement Antoine Maurice. Autrement dit, Nadia Pellefigue ne se ferme aucune porte.

« Le dernier échange SMS que nous avons eu remonte à plus d’un mois » reconnaît la candidate socialiste. Pour elle, un travail de l’ensemble de la gauche actuellement au conseil municipal ne signifie en rien un rapprochement de toutes les listes de gauche. « Je ne traduirai pas nos propositions communes face à la crise sanitaire par liste commune aux municipales » précise-t-elle d’emblée. La vice-présidente en charge de l’économie au Conseil Régional se dit pour l’heure toute à sa mission d’aide aux entreprises et aux travailleurs en difficulté.

Programme commun ou pas ?

« De toute façon ce que nous serons en mesure de proposer aux citoyens en sortie de crise doit dépasser le cadre d’un simple programme » élude la candidate au Capitole. « Notre projet écologiste est plus que jamais d’actualité et il a permis déjà un large rassemblement » rappelle Antoine Maurice. « Il faudra plus que jamais se retourner vers les besoins des gens » prévient Pierre Cohen.

Et leur adversaire sortant peut-il lui aussi revoir sa copie ? « Jean-Luc Moudenc engage actuellement des actions nécessaires. A cette étape, s’il s’en tient à son rôle, il ne pose pas de vision » commente Nadia Pellefigue. Alors peut-il y avoir un programme commun, forcément modifié, à opposer par la gauche à celui de l’actuel maire ?

Sans certitude, Antoine Maurice se dit toutefois « confiant ». Il faudra évidemment en discuter avec l’Assemblée militante d’Archipel qui pour l’heure se réunit en visioconférence toutes les trois semaines. Mais qu’en est-il des rapports difficiles, voire inexistants, entre Pierre Cohen et Nadia Pellefigue ? « On fonctionne bien avec Archipel Citoyen. En dehors des conseils municipaux et communautaires, nous avons moins de relations avec le PC et le PS » reconnaît volontiers Pierre Cohen.

Un électorat incertain

Et les électeurs dans tout ça ? Ceux qui s’étaient rendus aux urnes en mars, moins nombreux que d’habitude, coronavirus oblige, avaient placé Antoine Maurice en deuxième position derrière le maire sortant. Difficile de dire si la crise sanitaire aura un effet sur un scrutin au déroulement et à la date encore inconnus. Nadia Pellefigue ne se prononce pas. Antoine Maurice et Pierre Cohen s’accordent sur un point. Pour eux, la balance peut pencher dans les deux sens : soit une prise de conscience citoyenne de l’impérieuse nécessité de changer de méthode, soit au contraire l’option de repartir comme avant, pour ne pas plus bousculer les choses qu’elles ne le sont.

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

17 Mar

Coronavirus : comment s’organisent nos parlementaires ?

Valérie Rabault, présidente du groupe socialiste à l’Assemblée siégera à nouveau dès ce jeudi. PHOTO PQR/LE PARISIEN/MAXPPP

Valérie Rabault est remontée sur Paris juste avant l’annonce du confinement. La députée de Tarn et Garonne a décidé de passer cette période dans la capitale pour pouvoir y assurer son rôle de présidente du groupe PS à l’assemblée nationale. « Pour l’heure nous en sommes à la conférence téléphonique. J’en ai eu une d’une heure et demie ce matin avec tous les collaborateurs. On va maintenant passer en mode visio pour rendre la chose plus conviviale » explique-t-elle.

Questions au gouvernement en comité restreint »

Mais si Valérie Rabault a choisi d’être physiquement sur Paris, c’est que l’Assemblée Nationale va siéger à nouveau dès jeudi. La journée s’ouvrira par les questions au gouvernement où chaque groupe sera représenté par trois de ses membres puis examinera un projet de loi de finance rectificative pour débloquer des crédits liés à la crise sanitaire. « Le lendemain, nous examinerons le projet de loi sur les mesures d’urgence liées à la crise du coronavirus » précise Valérie Rabault.

Si ce projet de loi ne sera examiné que vendredi à l’Assemblée, c’est parce qu’il le sera d’abord au Sénat. Christian Bonhomme, lui, « attend des instructions ». Le sénateur L.R de Tarn et Garonne est redescendu dans sa circonscription. Il ne sait pas s’il peut se déplacer à nouveau vers Paris. Mais élu conseiller municipal à Caussade ce dimanche, il ne cache pas que sa semaine sera bien remplie de toute façon pour faire face à la crise sanitaire.

L’inconnue des Sénatoriales »

Pierre Médevielle, lui, a eu par téléphone son président de groupe UDI au Sénat et la consigne est claire : ne pas remonter à Paris. « Nous avons été consultés sur les trois textes et notre approbation est totale les concernant ». Pour le reste du travail, « nous avons des consultations par internet, et ça fonctionne bien » explique le sénateur de Haute-Garonne. En ce qui concerne les élections sénatoriales qui devaient se tenir en septembre, en revanche, c’est le flou le plus total.

« On devait être en campagne depuis début mars mais maintenant nous sommes en stand-by jusqu’au 21 juin, si le second tour des Municipales a lieu à cette date » explique l’ancien maire de Boulogne sur Gesse dont le siège de sénateur est renouvelable. Si les Municipales devait être encore repoussées en revanche, les sénatoriales le seraient aussi faute de grands électeurs.

Un contre-pouvoir à assurer »

Quoi qu’il en soit, le travail parlementaire ne sera pas totalement stoppé pendant les, au moins, quinze jours de confinement. « Il faut qu’il y ait un contrôle du gouvernement » rappelle Valérie Rabault. Comme le patron du PS l’avait indiqué ce matin sur C-News « la démocratie, même en temps de crise sanitaire, n’est pas intermittente ». Pour Olivier Faure, « il faut que les oppositions puissent exercer leur contre-pouvoir, et que nous ne passions pas dans une forme de gouvernement d’un seul ».

Patrick Noviello (@patnoviello)

16 Mar

Municipales Toulouse : plutôt que le second tour, la mobilisation face au coronavirus

Dès ce dimanche soir, l’ensemble des candidats qualifiés pour le second tour ou en position de fusionner, n’y croyaient plus vraiment. Ce lundi pour eux, ça ne fait plus aucun doute : oublions le second tour et pensons à la sécurité de tous.

Jean-Luc Moudenc lors du vote dimanche matin. Photo MaxPPP Xavier De Fenoyl

« Pour ma part, plus que jamais, avec les élus du Conseil municipal et les agents de la collectivité, je continue à me consacrer à la gestion municipale et métropolitaine des conséquences de la crise, afin de protéger les Toulousains. C’est mon unique préoccupation. » Le titre du communiqué du maire de Toulouse est clair : « on ne doit pas jouer avec la santé des personnes ». Le candidat Jean-Luc Moudenc n’est plus vraiment en campagne mais au travail pour protéger sa population.

La protection de nos concitoyens est la priorité absolue »

Du côté de ses adversaires sur ces Municipales, même démarche. Pierre Cohen et Antoine Maurice qui se sont réunis ce lundi matin n’ont pas parlé fusion de liste mais bel et bien riposte face à l’épidémie de coronavirus. « La protection de nos concitoyens est la priorité absolue. Nous avons souhaité tenir une première réunion au sujet des mesures à prendre pour permettre le bon fonctionnement des services publics et organiser les solidarités » explique Archipel Citoyen (27% des voix ce dimanche soir) dans un communiqué commun avec Pierre Cohen.

Et la liste de proposer un ensemble de mesures qu’elle prendrait au niveau de la municipalité si le second tour était maintenu ou si elle l’emportait : transformer Allô Toulouse en service d’aide et d’écoute contre la solitude, continuité des services publics municipaux de protection et de propreté, organisation des solutions de garde d’enfants pour les personnels des services publics essentiels, renforcement du service de portage de repas à domicile pour les personnes empêchées…

Le gouvernement doit prendre la mesure de l’angoisse des français »

« En attendant la tenue du second tour, nous nous tenons à la disposition de Jean-Luc Moudenc afin de contribuer à la mise en place de ces mesures » conclut Archipel dans son communiqué. « C’est à lui de voir s’il a besoin de discuter avec la liste qui se constitue » explique Pierre Cohen. Mais avec qui pourrait discuter Jean-Luc Moudenc ? Sa liste rivale ou ses conseillers municipaux d’opposition ? Du côté de la mairie, comme du candidat Moudenc, on dit ne pas avoir été contacté. « Une belle phrase dans un communiqué qui ressemble à une opération de com' » commente-t-on dans l’entourage du candidat sortant.

Quoi qu’il en soit, ces candidats toulousains comme l’ensemble de ceux qualifiés pour le second tour ce dimanche soir ont tous un point en commun. Ils attendent l’allocution du président ce soir à 20h. « Le Gouvernement doit prendre la mesure de l’angoisse des Français et la conviction (que seuls les scientifiques peuvent confirmer ou infirmer) d’une majorité croissante d’entre eux que voter dimanche c’est se mettre en danger : on ne doit pas jouer avec la santé des personnes ! » prévient le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc, candidat à sa succession.

Patrick Noviello (@patnoviello)

Second Tour des Municipales : Aurélien Pradié convaincu qu’il faut reporter

Aurélien Pradié, secrétaire général de L.R et député du Lot. Crédit Photo IP3 PRESS/ MAX PPP

Alors que le Président de la République doit à nouveau prendre la parole ce soir à 20h, pour le secrétaire général des Républicains il n’y a plus de question à se poser : le scrutin doit être reporté. « On prend des risques inconsidérés. Comment voulez-vous expliquer aux gens de se confiner alors qu’on leur demande de se rendre dans les bureaux de vote » affirme ce lundi le député du Lot.

On prend des risques inconsidérés »

Aurélien Pradié ne mâche pas ses mots : « On est collectivement responsable de la banalisation de cette crise liée au coronavirus ». Mais il explique également pourquoi le parti qu’il administre a souhaité ce premier tour. « Nous avons eu deux réunions à Matignon les 27 février et 12 mars. Tous les experts présents nous ont alors assuré qu’il n’y avait aucun risque quant à la tenue de ces élections » assure-t-il.

Le Premier Ministre, lui-même aurait plaidé pour que ses élections se tiennent selon le député. « C’est à ce moment-là que Gérard Larcher (Président LR du Sénat) a lui aussi soutenu le maintien des élections » précise Aurélien Pradié.

Samedi soir, un cap de franchi »

Seulement avant le premier tour, samedi soir, Edouard Philippe prend la parole pour annoncer un renforcement des mesures sanitaires notamment la fermeture des bars et restaurants. On franchit alors un cap dans le dispositif sanitaire face au coronavirus et à l’image du député du Lot de nombreux élus LR revoient leurs positions.

En attendant l’allocution présidentielle de ce soir, et une éventuelle annonce de report du second tour, Aurélien Pradié assistera à 17h à une réunion en Préfecture du Lot. Objectif : faire le point sur l’épidémie de coronavirus et la situation localement.

Patrick Noviello (@patnoviello)

Second tour des Municipales : de plus en plus de voix s’élèvent chez les socialistes pour demander son report

Premier tour des élections Municipales à Toulouse; Photo Xavier De Fenoyl MAX PPP

Comme elle le laissait déjà entendre ce dimanche soir sur notre plateau, la présidente socialiste de la région Occitanie est catégorique. « Je demande l’annulation immédiate du second tour des élections municipales » déclare Carole Delga dans un communiqué. « Face à l’urgence sanitaire, relayée par de nombreux médecins, le président de la République doit prononcer dès demain (ce lundi) l’annulation du second tour des élections municipales. »

Le temps n’est plus au débat politique électoral »

Le président du département de Haute-Garonne ne dit pas autre chose. « Le temps n’est plus au débat politique et électoral, il est à la nécessaire mobilisation collective afin de préserver la santé et la vie de dizaines de milliers de nos concitoyens » explique Georges Méric qui est aussi médecin de formation.

Arrivée troisième du premier tour à Toulouse, la candidate socialiste Nadia Pellefigue travaille ce lundi à une liste d’union mais ne souhaite pas de second tour pour autant. « Je refuse de choisir entre la santé de nos citoyens et la démocratie. Je refuse qu’ils aient individuellement à opérer ce choix » explique celle qui est aussi vice-présidente en charge de l’économie à la Région. Comme tous, elle scrute la décision du gouvernement : « il y a urgence à savoir s’il s’obstine à maintenir le second tour ».

Comment faire concrètement ? »

Sur son compte Twitter, Valérie Rabault, elle, indique comment pourrait s’effectuer ce report des élections. Pour la députée du Tarn et Garonne « Il faut reporter le 2nd tour des municipales, en gardant acquis le résultat du 1er tour. Pour les communes concernées, le maire sortant voit son mandat prolongé. Pour les communes avec des listes élues dès le 1er tour, les nouveaux élus prennent leur fonction » demande la présidente du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale.

Le Président de la République s’exprimera à nouveau ce soir à 20h sur les nouvelles mesures de lutte contre l’épidémie de coronavirus qui s’étend. Nul doute qu’il  s’exprimera aussi sur la suite du processus électoral.

Patrick Noviello (@patnoviello)

10 Mar

Municipales : face au coronavirus, les meetings migrent sur les réseaux sociaux

Plusieurs candidats qui ont annulé leurs réunions publiques d’avant premier tour ont décidé de les déplacer…sur les réseaux sociaux. Alors comment s’organisent ces événements d’un genre nouveau ? La claque ne va-t-elle pas venir à manquer ? Quel impact peut avoir un tel événement ?

Photo MaxPPP/Christophe Petit Tesson

« Suite à notre décision d’annuler notre meeting physique au Metronum, nous organiserons un meeting numérique » stipule le tweet de la liste de Pierre Cohen candidat toulousain. C’est donc l’option d’une retransmission en direct sur Facebook à partir de 20h qui a été prise par l’équipe de « Pour la Cohésion-L’autre Choix ». Mais combien seront-ils à s’y connecter ? Autant que si l’événement avait eu lieu au Metronum ? Plus ?

Un meeting chez vous »

Après avoir été la première à annuler sa réunion publique prévue salle Mermoz le 10 mars, Nadia Pellefigue promet carrément « un meeting chez vous ». Le communiqué de la candidate socialiste scande même : « Invitez des amis, préparez un moment convivial avec des produits #FabricatATolosa, et mettez-vous à l’aise : on s’occupe du reste ! » Jusqu’à la livraison des pizzas ? La liste « Une nouvelle énergie » invite aussi les internautes à se manifester : « Montrez-vous avec vos amis devant le meeting, et réagissez sur ce que diront les intervenants. »

Autre stratégie du côté d’ « Archipel Citoyen ». La liste emmenée par Antoine Maurice se verrait bien prendre l’air plutôt que la route des réseaux sociaux, ou plutôt encore que limiter les places d’une salle à moins de mille personnes : « Ne souhaitant pas opter pour un format réduit suivant le principe du « premier arrivé, premier servi » et pour poursuivre la dynamique de la campagne, nous proposons de le remplacer par une grande action en plein air ». Pas plus d’infos pour l’heure.

Meeting en plein air ou débat entre candidats »

Le candidat de l’union de la gauche à Montauban Arnaud Hillion a lui aussi annulé son meeting prévu le 12 mars et le propose en ligne le même jour. « Nous le faisons en responsabilité, du fait des premiers cas de coronavirus dans le département et face à la géométrie variable des décisions du gouvernement qui ne conduit pas à rassurer nos concitoyens ». Mais le socialiste propose toutefois un débat avec les cinq autres listes en lice pour le scrutin montalbanais. S’il a lieu, les candidats se serreront ils la main ? Curieuse campagne décidément…

Patrick Noviello (@patnoviello)