06 Juin

Départ de Valérie Pécresse des Républicains : le référent de son mouvement en Haute-Garonne réagit

C’était il y a tout juste un an, le mouvement « Libre » de Valérie Pécresse tenait son premier séminaire de travail et Pierre Esplugas-Labatut y était désigné référent territorial pour la Haute-Garonne. L’échec de LR à la Présidentielle était encore dans toutes les têtes. Mais qui pouvait imaginer la crise qu’allait vivre le parti aujourd’hui ?

Pierre Esplugas-Labatut et Valérie Pécresse lors du premier séminaire de travail de « Libre » en juin dernier à Orléans (Photo DR)

Pierre Esplugas-Labatut ne s’en cache pas, il ne s’attendait pas au départ de Valérie Pécresse. Il n’est pas pour autant pris de cours quand on lui demande s’il va quitter Les Républicains à son tour : « La différence entre elle et moi, c’est qu’elle est sur une trajectoire nationale, moi je suis pleinement engagé sur les Municipales à venir et ne compte pas déstructurer d’avantage Les Républicains, notamment en Haute-Garonne ».

A Paris, c’étaient les conservateurs qui avaient pris le pouvoir »

« J’ai acquis la conviction que la refondation de la droite ne pourra se faire à l’intérieur et qu’elle doit se faire à l’extérieur du parti » a expliqué Valérie Pécresse ce mercredi soir au 20H de France 2. Mais alors que ce soit dans le parti actuel ou en en créant un autre que peut-il advenir d’un courant de droite modérée que veut incarner la présidente de la Région Île de France et auquel adhère Pierre Esplugas-Labatut ?

« Ce courant de droite modérée il était déjà incarné dans ma fédération locale. C’est un élément de plus pour que je ne parte pas. Mais à Paris, dans la structure nationale c’étaient des conservateurs qui avaient pris le pouvoir » analyse le porte-parole de LR 31.

Je sentais que ça allait craquer »

Un courant conservateur à qui il attribue l’échec des Européennes et une crise qu’il avait vu venir. « Oui, je sentais que ça allait craquer car les résultats aux élections sont têtus et ce résultat marque l’échec du courant conservateur». Espère-t-il pour autant un futur président tendance droite modérée ?

« Peu importe. Les prochains patrons ce seront ceux qui porteront la droite dans les futures élections locales, municipales, départementales, régionales » affirme sans détour celui qui est aussi adjoint au maire de Toulouse. « Il faut d’abord un réseau d’élus locaux pour incarner la droite sinon là le parti peut vraiment mourir ». Et le porte-parole de LR en Haute-Garonne de se dire prêt à parier que les résultats des Municipales ne seront pas ceux des Européennes.

Pierre Esplugas-Labatut ainsi que Brigitte Barèges, Aurélien Pradié et Arnaud Viala seront les invités de « Dimanche en Politique » cette semaine. « Quel avenir pour Les Républicains ? » c’est dimanche à 11h25 sur France3 Midi-Pyrénées

Patrick Noviello (@patnoviello)

27 Mai

Européennes : Hamon prend du recul, ses troupes continuent

Au lendemain de son score décevant aux Européennes, le fondateur de Génération.s a annoncé qu’il allait prendre du recul. Mais ses représentants toulousains, eux, comptent bien continuer à structurer la formation et à travailler à des alliances en vue des Municipales.

Benoît Hamon, le 11 avril dernier, en débat à la Mutualité à Paris. (Photo Anne-Christine POUJOULAT / AFP)

« C’est une prise de recul médiatique. Il ne se retire pas » tempère Salah Amokrane. L’ex colistier de Benoît Hamon se satisfait d’avoir passé la barre des 3%. « Avec ce remboursement de nos frais de campagne par l’Etat, notre jeune mouvement va pouvoir continuer à se construire » souffle l’ex Motivé-e-s.

« C’est normal que Benoît Hamon ait besoin de se ressourcer. C’est un recul sans disparaître » rassure aussi Isabelle Hardy. La Présidente du groupe Génération.s à la mairie de Toulouse annonce que la formation va rentrer dans une nouvelle période « où de plus en plus de responsabilités vont être données aux comités locaux ».

Si c’est pour envisager les choses dans les mêmes conditions qu’aux Européennes, on se trompe d’avance »

Le bras droit de Benoît Hamon prévient : « Génération.s entend jouer un rôle pour les municipales, après un score qui n’est pas ridicule. Et Guillaume Balas d’annoncer la couleur : « nous sommes disponibles pour des alliances ». Plus facile à dire qu’à faire mais chacun veut y croire. « Il va falloir faire des efforts sur nous-mêmes, les uns les autres. Si c’est pour envisager les choses dans les mêmes conditions qu’aux Européennes, on se trompe d’avance » affirme sans détour Salah Amokrane.

« On a déjà commencé à y travailler depuis plus d’un an »rappelle Isabelle Hardy avec notamment des réunions unitaires sur la mobilité. La chef de file du mouvement à la mairie de Toulouse évoque « une responsabilité à se rassembler ». Même si elle relève les 4,8% de son mouvement dans la ville rose, elle aurait évidemment « préféré une liste d’union de la gauche sur ces Européennes ».

Nous sommes un mouvement horizontal qui se co-construit avec les militants »

Le grand vainqueur à gauche de ce scrutin reste donc, à Toulouse comme ailleurs, EELV. Guillaume Balas ne s’y trompe pas qui déclare que Génération.s est « disponible » pour bâtir avec EELV une « maison commune ». « Dans cette campagne et dans une ville comme Toulouse, l’écologie reste un sujet déterminant. Mais j’aurais de par mon parcours et mon histoire, le devoir de ne pas oublier la question sociale. Les écologistes d’ici le savent. Je veux croire qu’on peut trouver des solutions » explique Salah Amokrane.

La tête d’affiche Hamon s’efface donc pour quelques temps mais « des gens vont émerger » assure Isabelle Hardy. « Nous sommes un mouvement horizontal qui se co-construit avec les militants » explique-t-elle. Et d’annoncer un séminaire de Génération.s à Toulouse le 15 juin prochain.

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

04 Avr

Edito : Européennes, l’impossible débat ?

Combien seront-ils ce soir en plateau sur France 2 ? Qui aura gagné ou pas devant la justice le droit d’être là ? Impensable de se poser ce type de question et pourtant… Sous couvert de pertinence éditoriale ou de démocratie, l’exercice du débat devient de plus en plus difficile face à un échiquier politique éclaté.

Les journalistes Thomas Sotto et Alexandra Bensaïd, le 3 avril 2019, pendant les répétitions du débat qui se tiendra le 4 avril 2019 sur France 2. (FRANCE TELEVISIONS)

Pour ceux à qui cela aurait échappé, les Européennes constituent désormais un scrutin de liste nationale. Ne vous étonnez donc pas de ne pas voir de débat ou de soirée électorale organisée sur notre chaîne régionale. Aux confrontations d’idées et de programmes directes, nous avons donc choisi de vous proposer, depuis un mois, des émissions « thématiques » sur la PAC, le Brexit et la politique migratoire au regard de notre territoire.

Plus de dix candidats et 2 h d’antenne

Mais revenons au débat sur le débat. France2, avec 12, 13 ou 15 candidats, n’aura pas assez de 2h30 pour aller au fond des choses, sans parler de la forme et du rythme. Alors imaginez notre « Dimanche en Politique » régional sur 27 minutes (créneau qui nous est octroyé au milieu d’une grille de programme nationale). Prenons un exemple. Nous avons longtemps envisagé de proposer un débat « Européennes » entre les différentes forces politiques de gauche.

Ainsi nous aurions pu envisager d’inviter à minima des représentants des listes suivantes : PS/Place Publique, Génération(s), le PC (avec une députée européenne sortante), E.E.L.V, La France Insoumise. Soit 5 candidats en plateau qui auraient dû confronter leurs idées en moins de 30 minutes, et ce uniquement pour les forces de gauche. Sans évoquer les autres listes, plus modestes, en cours de constitution, qui auraient pu, elles aussi, nous attaquer devant des tribunaux pour participer. Bref une équation impossible que nous avons renoncé à résoudre.

A qui donner raison ?

Alors à qui donner raison ? A ceux qui se lancent dans la campagne sous une étiquette que le CSA n’oblige pas à prendre en compte, puisque vierge de tout scrutin précédent, et qui souhaitent participer au débat démocratique comme les autres ? Aux journalistes qui défendent le droit de choisir librement leurs invités ? A ceux qui disent que le modèle du débat télévisé est éculé et n’intéresse plus personne ?

Selon moi cet exercice est encore vivant et reste un bon moyen d’opposer un programme à un autre et d’argumenter sur des idées. Mais il reste clairement de plus en plus difficile à organiser, et ce bien évidemment à condition qu’il garde du sens et que tous les critères soient réunis pour le rendre intelligible. Une question qui ne va pas tarder à se poser à nouveau. Les Municipales arrivent dans un an.

Patrick Noviello (@patnoviello)

02 Avr

Européennes : Sébastien Nadot rejoint la liste « Urgence Ecologie » de Batho et Waechter

Le porte-parole du Mouvement des Progressistes, désormais député Non-Inscrit (et non plus majorité présidentielle) rejoint Delphine Batho (Génération Ecologie) et Antoine Waechter (Mouvement Ecologiste Indépendant ». L’objectif : expliquer qu’écologie et justice sociale sont liées autrement dit si la catastrophe climatique n’est pas évitée ce sont les plus fragiles socialement qui seront les premiers touchés.

Sébastien Nadot, député de Haute-Garonne. Photo : MaxPPP

Le Blog Politique : Pourquoi rejoindre cette liste « Urgence Ecologie » ?

Sébastien Nadot : Je suis désormais assis aux côtés de Delphine Batho à l’Assemblée. Cela fait maintenant un moment que nous discutons et travaillons ensemble. On a également travaillé avec Antoine Waechter. Et puis nous avons une géographie qui se recoupe assez bien aux regards de nos implantations. Par exemple, Génération Ecologie n’est pas représentée à Toulouse alors que le Mouvement des Progressistes oui.

Le Blog Politique : Rappelez-nous ce qu’est le Mouvement des Progressistes ?

Sébastien Nadot : Historiquement emmenés par Robert Hue nous sommes positionnés sur les questions sociales et la lutte contre les inégalités. Aujourd’hui, on s’oriente plus vers l’écologie avec une pensée simple : les dégâts liés à l’environnement vont d’abord toucher les plus modestes.

Le Premier Ministre n’est pas convaincu que l’écologie est une priorité

Le Blog Politique : Cette candidature et ce ralliement de votre mouvement marque une rupture définitive avec LREM. Le gouvernement vous a-t-il déçu sur la question environnementale ?

Sébastien Nadot : Hulot a fait une tentative sur l’eau. J’ai essayé de travailler avec lui mais c’était trop tard. Il pensait déjà à partir. Il n’a pas été suffisamment politique pour faire passer ses idées. De Rugy, lui, est un Ministre d’Etat. Il a des ambitions de carrière. Il n’y a donc pas de grand coup de volant prévu, sachant que le Premier Ministre n’est pas convaincu que l’écologie est une priorité. Sauf à changer le gouvernement, ça ne bougera pas. J’ai voulu construire autre chose à gauche de LREM où la question centrale serait celle du rapport de l’Homme à la terre ou de l’Homme au climat.

Le Blog Politique : Avez-vous discuté avec les autres listes de gauche ou écologistes aux Européennes ?

Sébastien Nadot : J’ai discuté avec Olivier Faure (Liste Place Publique/PS), j’ai aussi discuté avec les communistes.

Jadot ne souhaite discuter avec personne

Le Blog Politique : Et avec Yannick Jadot ou Benoît Hamon ?

Sébastien Nadot : Jadot ne souhaite discuter avec personne. Lui c’est « ne m’embêtez pas ! Moi j’ai mon siège et on va en placer dix ». Hamon, lui, fait croire qu’il veut discuter avec tout le monde alors qu’il ne discute avec personne. Moi ce qui m’intéresse, c’est d’être sur un programme politique plus large. En discutant avec Delphine Batho, on se retrouve sur le fait qu’on ne veut pas de concession. Il y a une reconfiguration politique où on ne va pas assez vite et il y a l’urgence climatique. Ce matin, j’étais avec le directeur de recherche de Météo France. Or on se rend bien compte que politiquement, personne ne tient compte des recommandations de ces spécialistes. On va à la catastrophe.

Le Blog Politique : Serez-vous sur cette liste « urgence Ecologie »?

Sébastien Nadot : Je serai sur la liste. On se réunit ce week-end pour la constituer. Nous avons d’ores et déjà placé en 1 le philosophe Dominique Bourg parce quelqu’un capable de tenir un discours plus complexe à l’heure où nous demande de faire trop simpliste, c’est bien. Après, peut-être arrivons-nous trop tôt pour ces Européennes ? Mais dans nos trois mouvements, il y a beaucoup de jeunes, de très jeunes même. Moi-même, en réunion de coordination, j’ai l’impression d’être un grand-père. La réponse traditionnelle ne leur correspond pas. On va notamment essayer de traduire politiquement les marches pour le climat.

Avec LREM, ça a donné ce que ça a donné

Le Blog Politique : Comment va s’organiser concrètement votre campagne ?

Sébastien Nadot : Des meetings sont à venir. J’ai de mon côté quelques télés de prévues. L’image de Delphine Batho est également intéressante. Elle a su claquer la porte du gouvernement quand elle était Ministre.

Et vous de LREM…

Sébastien Nadot : (Rires) On construit cette candidature comme une alternative dans un panorama politique tristounet. On essaie de faire quelque chose de différent comme avec le Mouvement Des Progressistes. C’est ce qui a valu que je tente l’expérience avec La République En Marche. Ça a donné ce que ça a donné.

Propos recueillis par Patrick Noviello (@patnoviello)

 

14 Mar

Europe : le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, « vote » Macron

Emmanuel Macron a signé une tribune sur l’Europe. Le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, est (totalement) sur la ligne du chef de l’Etat.

Jean-Luc Moudenc et Emmanuel Macron. Photo : AFP/Pavadi

La campagne des Européennes est lancée. Et, du côté de l’Elysée, le lancement a pris la forme d’une tribune. Emmanuel Macron a pris sa plume pour développer sa vision de l’Europe. Le président Français a convaincu au moins un lecteur : le maire de Toulouse.

L’ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, s’engage aux côtés du chef de l’Etat pour les Européennes. Cela lui vaut d’ailleurs un rappel à l’ordre de la part de Laurent Wauquiez. Jean-Luc Moudenc (membre comme Jean-Pierre Raffarin de LR) est plus subtil que l’ex locataire de Matignon. Le maire Les Républicains de Toulouse se « contente » d’un soutien sur l’Europe.

Mais c’est un soutien sans faille. Jean-Luc Moudenc se « reconnai(t) tout à fait dans (l’)approche à la fois réaliste et volontariste » d’Emmanuel Macron. L’élu toulousain estime que ‘la tribune du président Macron est en phase avec l’idéal européen auquel j’ai toujours adhéré, et qui est celui de ma famille politique ».

Laurent Dubois (@laurendub)

 

23 Jan

Européennes : « un référendum anti-Macron » pour Manuel Bompard, tête de liste France Insoumise

Le toulousain Manuel Bompard est « tête de liste » pour les prochaines Européennes. Le candidat de la France Insoumise donne le ton de la campagne : « un référendum anti-Macron ».

Manuel Bompard. France Inoumise. Photo : MaxPPP

Le 23 mai prochain, les Français, comme tous les européens vont voter. Manuel Bompard va conduire, en duo avec Manon Aubry, la liste France Insoumise. Directeur de campagne (pendant la présidentielle) de Jean-Luc Mélenchon, le toulousain n’est pas le seul « représentant » de l’Occitanie. Une toulousaine  (Carole Mare), un aveyronnais (Gaëtan Escorbiac), une audoise (Manon Le Bretton), un gardois (Thomas Champigny) et deux héraultais (Rhany Slimane, Pascale Le Neouannic) briguent également un mandat européen sous l’étiquette mélenchoniste.

Manuel Bompard a déjà une idée sur l’esprit de la campagne à venir : « nous voulons faire de cette élection un référendum anti-Macron ». Mais l’Europe ne sera pas absente. « Nous porterons 12 combats que nous mènerons au parlement européen : la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, le refus du travail détaché, la transition écologique ou la paix ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

02 Oct

Européennes : le tarnais Guillaume Cros en piste pour succéder à José Bové

José Bové termine son dernier mandat européen. Les militants écologistes ont désigné son successeur : le tarnais, Guillaume Cros.

José Bové, député européen du Grand Sud Ouest

Les militants ont validé le choix du conseil fédéral d’Europe Ecologie-Les Verts. Le tarnais Guillaume Cros va représenter l’Occitanie lors des prochaines européennes. Le vice président du conseil régional figure dans les 16 candidats sélectionnés. A la différence des précédentes européennes, le vote ne se déroulera pas dans la cadre d’une circonscription régionale, Grand Sud Ouest.

Mais Guillaume Cros est le seul candidat écologiste de la région Occitanie à figurer sur la liste. Une liste qui est désormais nationale. L’élu régional connait bien le terrain européen. Pendant 10 ans, Guillaume Cros a travaillé aux côtés de l’ancien vice-président du Parlement Européen, Gérard Onesta. Le tarnais a également battu la campagne (des européennes) avec José Bové.

Guillaume Cros est déjà entre Bruxelles et Strasbourg. En charge des affaires européennes au sein de l’assemblée régionale, l’élu d’Occitanie suit notamment le dossier de la PAC au sein du comité des Régions. Guillaume Cros se présentera devant les électeurs le 29 mai prochain et il est en campagne.

Il y a 15 jours Europe-Ecologie a organisé un séminaire pour ses candidats aux européennes. Le conseiller régional était présent et il le sera pour le prochain séminaire, prévu dans 15 jours.

 

En 13e position sur la liste (nationale) des Verts, Guillaume Cros va encore bouger. Les écologistes souhaitent intercalés des candidatures d’ouverture. L’élu tarnais risque de descendre dans la « short list ». Mais « Europe-Ecologie » est crédité de 5% des intentions de vote dans un dernier sondage. Guillaume Cros a encore de la marge avant de la « zone rouge » des places inéligibles.

Laurent Dubois (@laurentdub)

13 Sep

Carnet de route d’une députée européenne communiste

Elle était la suppléante de Jean-Luc Mélenchon. Les ambitions nationales de ce dernier l’ont conduite en juin dernier à devenir parlementaire européenne. Dans «Bruxelles ne répond plus », Marie-Pierre Vieu livre un récit sans concession de son expérience ainsi que sa vision de l’Europe qu’elle voudrait voir renaître.

Marie-Pierre Vieu au Parlement Européen à Strasbourg en octobre 2017. Photo AFP Patrick Hertzog.

« La fille sans parole qui venait voler son pain au candidat Parti de Gauche qui me suivait sur la liste Front de Gauche ». Voilà comment s’estime « ouvertement désignée » Marie-Pierre Vieu quand elle prend son mandat européen alors que  le Front de Gauche se déchire, il y a un peu plus d’un an. Qu’il soit donc clair que rien ni personne ne sera épargné à travers ces lignes. C’est aussi l’avantage de se faire publier par sa propre maison d’édition.

Une critique radicale de l’Union, ni anti-européenne, ni nationaliste »

Bilan d’étape ? Programme de campagne ? Carnet de bord ? Cet ouvrage est un peu tout cela à la fois. Mais une phrase résume l’intention de l’auteure : « Porter une critique radicale de l’Union qui n’est ni anti-européenne, ni nationaliste, sans dissocier celle-ci de l’objectif de construire le rassemblement le plus large à gauche pour l’imposer ».

La gauche justement, la députée européenne en fait une revue des troupes détaillée et sans concessions, de La France Insoumise au PS en passant par son propre parti et Génération(s). Cette « gauche fracturée en deux » est ainsi décrite telle des « forces de transformation (…) atrophiées par leurs dissensions, incapable d’affronter en semble un pouvoir, une droite et une extrême droite auxquelles nous laissons de fait le terrain de la perspective ». Le réel enjeu politique de ces Européennes à venir n’est-il pas là d’ailleurs ? Quelle représentation aura la gauche à l’issue du scrutin de 2019 ?

Une Europe des peuples »

Mais au-delà de la politique, Marie-Pierre Vieu livre « 36 propositions-chocs pour une Europe des Peuples » dont la première préconise la renégociation du traité de Lisbonne. Le maître-mot général est la solidarité. L’auteure considère notamment le combat pour les migrants comme prioritaire. L’élue des Hautes-Pyrénées préconise également une « PAC de proximité » marquée par « un protectionnisme solidaire ».

Marie-Pierre Vieu s’interroge enfin sur la façon de reconnecter les citoyens avec l’institution Europe et son « assemblée conventionnelle ». « L’Europe meurt du pragmatisme étriqué de ses dirigeants incapables de porter une vision ou un projet au-delà des rigidités budgétaires » analyse l’élue communiste. La députée européenne attend donc beaucoup des élections de juin prochain, « l’occasion parfaite de débattre publiquement d’une réorientation ambitieuse, des moyens dont on souhaite doter l’Europe et de la stratégie pour y arriver ».

« Bruxelles ne répond plus », Marie Pierre Vieu, Arcane 17.

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

06 Sep

Pierre Laurent : « On sent qu’on peut se diriger vers une rentrée politique combative. »

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. Photo AFP Jean-François Monier.

Le secrétaire national du PCF sera ce jeudi soir à Toulouse. Il poursuit ainsi sa tournée des fédérations pour mobiliser ses troupes alors que la gauche tente de se reconstruire et que de nouvelles échéances électorales arrivent.

Le Blog politique : Tout d’abord, pourquoi cette visite aux étudiants et enseignants de l’université Jean Jaurès ?

Pierre Laurent : Parce que la bataille de Parcoursup’ continue. On sait que beaucoup d’étudiants n’ont pas d’affectation ou n’ont pas obtenu ce qu’ils avaient demandé. Ce système a créé beaucoup d’angoisse. Nous sommes inquiets par ce dispositif qui instaure une sélection alors que les besoins de la société ne sont pas ceux-là. Dans l’avenir, on aura besoin de personnes qualifiées.

Le Blog politique : Vous venez aussi rencontrer à Toulouse les communistes de Haute-Garonne. Qu’allez-vous vous dire ?

Pierre Laurent : On sent qu’on peut se diriger vers une rentrée politique combative. Les réformes et les luttes sociales du printemps ont laissé des traces. Ce gouvernement est affaibli et moins sûr de lui. Des brèches nouvelles peuvent s’ouvrir. Beaucoup de besoins sociaux remontent du terrain. Cette rencontre avec les communistes de Haute-Garonne va nous permettre de faire le point sur tout cela.

Nous voulons une Europe de la solidarité »

Le Blog politique : Cette saison politique va aussi être marquée par les Européennes. Quels sont les thèmes que vous allez mettre en avant dans cette campagne ?

Pierre Laurent : Il y aura pour nous deux questions centrales. Nous voulons en finir avec une Europe où les travailleurs, les entreprises et les services publics sont poussés à la concurrence à outrance et les salaires tirés vers le bas en facilitant les délocalisations à l’intérieur de l’Union Européenne. Nous défendons une Europe qui protège contre une Europe qui divise les salariés.

Nous voulons aussi une Europe de la solidarité. Nous sommes inquiets de l’ultralibéralisme et du populisme de l’extrême droite. Nous allons travailler à porter la voix d’une gauche sociale.

Le Blog politique : Une gauche qui doit se reconstruire après la séquence Présidentielle/Législatives. Comment vous situez-vous par rapport aux autres formations de gauche ?

Pierre Laurent : On est effectivement rentré dans une période de reconstruction. La victoire d’Emmanuel Macron a semé le trouble. Le « ni droite, ni gauche » a mis la gauche devant ses responsabilités de devoir se reconstruire de manière claire. Cette reconstruction se fait aussi sur une opposition à la politique d’Emmanuel Macron. Ce qui peut nous rapprocher aussi c’est la définition d’objectifs de progrès sociaux. C’est ce travail de propositions qu’il nous faut entreprendre. Mais ça ne se fera pas simplement entre personnalités politiques nationales.

Les Municipales vont être l’occasion de construire des rassemblements à gauche »

Le Blog politique : Localement justement, est-ce que les futures élections municipales peuvent favoriser ces rapprochements à gauche ?

Pierre Laurent : C’est certain. Les élections municipales vont être l’occasion de construire de tels rassemblements, larges, mais avec une forte dimension citoyenne. Des millions de gens en France se reconnaissent dans les valeurs de la gauche mais n’ont plus la certitude d’être les électeurs de telle ou telle de ses formations. Ils doivent se réunir pour constituer des majorités de progrès dans les communes.

Le Blog politique : La semaine prochaine devraient être présentés par le gouvernement les plans pauvreté et hôpitaux. Vous avez fait un tour de France des établissements hospitaliers. Qu’attendez-vous de ces plans ?

Pierre Laurent : Il y a des situations d’urgence. Notre tour de France nous l’a montré. Beaucoup de personnels sont en souffrance, notamment à cause des regroupements hospitaliers encouragés par le gouvernement. Il faut repenser l’ensemble du système de santé. On manque de médecins en zone rurale mais aussi dans les quartiers populaires. Il faut des centres médicaux de proximité pour ceux qui ont peu de moyens. Il faut aussi repenser la couverture à 100%.

En matière de pauvreté, nous craignons aussi que le guichet unique que le gouvernement veut mettre en place débouche sur des pertes de prestations. Nous suivrons donc les annonces avec attention.

Propos recueillis par Patrick Noviello (@patnoviello)

 

12 Juin

Haute-Garonne : l’improbable candidature de Laurence Arribagé aux Européennes

Adjointe au maire de Toulouse et ex-députée de la Haute-Garonne, Laurence Arribagé pourrait être candidate pour les Européennes de 2019. Mais une investiture par Les Républicains est improbable.

Laurence Arribagé. Présidente LR 31 Photo : MaxPPP/TBordas

Après le Capitole et le Palais Bourbon, Bruxelles et le Parlement Européen. Laurence Arribagé est intéressée par les élections européennes. Plusieurs sources, internes aux Républicains, évoque l’intérêt de l’élue toulousaine pour un mandat européen. Contactée par France 3 Occitanie, Laurence Arribagé ne confirme pas mais…ne dément pas.

En toute hypothèse, une délocalisation européenne s’annonce compliquée. Les relations (distantes) entre Laurence Arribagé et le nouveau patron de LR ne sont pas en cause. C’est, tout simplement, une question de place éligible. La liste doit comporter 79 noms mais seules les 15 premières places peuvent constituer un « ticket » pour Bruxelles. Ces places sont chères car elles sont réservées. Les sortants sont prioritaires. En Occitanie, Franck Proust est quasiment assuré de retrouver une place (éligible) sur la liste. Son statut de sortant lui garanti quasi automatiquement une investiture. Un seul obstacle se dresse sur sa route : une mise en examen pour trafic d’influence et favoritisme. En mai 2018, la cour d’appel de Nîmes a d’ailleurs rejeté un recours visant à annuler cette mise en examen.

Mais, a priori, Franck Proust est investi avant même d’avoir déposer sa candidature.

Des sortants ne vont pas se représenter. Selon nos informations, cela pourrait être le cas en Provence-Alpes-Côte d’Azur et dans le Nord de la France. Mais ces places ne sont pas, pour autant, libres. Un critère « géographique » doit être respecté. Les nouveaux venus doivent être issus du même territoire que les sortants qui ne se représentent pas.

Autrement dit, Laurence Arribagé ne pourra pas profiter d’un jeu de chaises musicales.

Dans ce contexte, l’élue toulousaine n’est pas favorite. Elle se lance dans la course avec un handicap. Un handicap qui n’est pas politique ou lié à sa personne mais qui est réel. Un cadre (national) des Républicains : « il est écrit nulle part que les députés battus doivent être recyclés aux européennes ». Mais l’obstacle pour Laurence Arribagé est d’abord « structurel ». Les Européennes 2019 vont se dérouler dans un nouveau cadre : une circonscription unique sur toute la France et donc une liste nationale.

Plus que jamais, les places vont être chères et les critères géographiques sont « calculé » sur l’ensemble de l’Hexagone.

En toute hypothèse, Laurence Arribagé a un rendez-vous électoral dans les prochains mois. En octobre prochain, la présidente de LR31 devra remettre en jeu son mandat. Selon nos informations, elle va devoir affronter un concurrent.

Laurent Dubois (@laurentdub)