12 Oct

Haute-Garonne : un professeur de médecine et un patron toulousain sur la liste Saurel

Un cadre d’Airbus, un médecin du SAMU, un cardiologue réputé, une sociologue, des chefs d’entreprise et 5 élus locaux. Philippe Saurel vient de dévoiler les 16 premiers noms de sa liste en Haute-Garonne. Une liste validée et en partie pilotée par le leader régional des « Citoyens du Midi ». Mais le casting a été composé par la tête de liste départementale, Mathilde Tolsan.

Mathilde Tolsan précise : « Des gens ont candidaté au cours de l’été. D’autres l’ont fait en apprenant que j’étais tête de liste (NDRL en septembre). C’est une photographie de la société. L’idée était que tout le monde puisse être représenté et que l’on obtienne un maillage du territoire. Le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest sont représentés sur la liste et c’est une liste de citoyens. En tout 3 ou 4 personnes ont eu des cartes sur l’ensemble des candidats ».

Parmi les noms rendus publics cet après-midi, lundi 12 octobre, on retiendra celui d’une figure du milieu médical et d’une personnalité issue du monde de l’entreprise.

Chef de service en cardiologie pédiatrique au CHU de Toulouse, président de la Fédération Française de cardiologie, Philippe Acar est en 6ème position sur la liste.

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Le professeur de médecine justifie sa décision par son souhait de participer « à la construction de la nouvelle grande région ». Une construction à laquelle il participe au travers « de la mise en place de la collaboration médicale entre le CHU de Toulouse et celui de Montpellier ».

Le champ opératoire de la seconde personnalité de la liste Haute-Garonaise est celui du commerce et du sport. Thomas Fantini est l’emblématique  patron du groupe « La Compagnie des Pergos » (4,2 millions de CA, 4 restaurants, 3 sandwicheries, 6 comptoirs et des clubs de sport) . Vice-président de le CGPME, Thomas Fantini a été approché, dans le passé, par des partis de droite et de gauche. Il n’a jamais été tenté. Thomas Fantini estimait trop délicat de concilier son statut de commerçant et l’appertenance à un parti.

Thomas Fantini estime que Philippe Saurel est « quelqu’un qui laisse s’exprimer les citoyens et qu’il est possible de passer des messages« . Face à cette nouvelle opportunité, « c’est le moment d’y aller ». Ce ralliement ne va pas laisser indifférent l’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen. En effet, Thomas Fantini a été le fer de lance de la contestation d’un projet de Bus (BHNS) porté par l’ancienne municipalité. Un projet qui importait une avenue de Lardenne sur laquelle est installé le restaurant de Thomas Fantini. Cette contestation a couté de nombreuses voix à Pierre Cohen. Indirectement, Thomas Fantini a participé à la défaite de l’ancien maire PS de Toulouse.

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Enfin, un autre nom va faire « causer ». Il s’agit de Sophie Iborra. La fille de la députée socialiste occupe la 5eme place sur la liste. Communicante de profession, fondatrice d’un Club Economique Toulousain, Ex-aequo, Sophie Iborra insiste : «  Je n’ai jamais été membre d’un parti et c’est la première fois que je brigue un mandat. Philippe Saurel incarne un engouement citoyen. Le mouvement qu’il incarne est en phase avec la réalité de la société et c’est le seul rempart face aux extrémistes ».

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L’investiture de Sophie Iborra, de Thomas Fantini et Philippe Acarde comme des 13 autres membres de la liste « Citoyens du Midi » ne clôture pas la liste haute-garonnaise. Philippe Saurel et Mathilde Tolsan doivent encore trouver 22 noms. Une autre série d’annonces doit donc intervenir dans les prochaines jours. Le feuilleton n’est pas terminé et c’est calculé. Ce « feuilletonnage » n’est pas simplement une technique de communication : occuper le terrain médiatique. C’est également une stratégie politique : faire campagne sans vraiment faire campagne tout en faisant campagne.

Laurent Dubois

10 Oct

Jean-Luc Moudenc au centre des tensions entre l’UDI et Les Républicains

Ce samedi 10 octobre l’UDI Régionale se réunit à Toulouse. Les Centristes sont vent-debout contre le partage des places avec leur partenaire Républicain. Mercredi dernier, le 7 octobre, le parti de Nicolas Sarkozy a investi ses candidats dans les 13 départements de la Grande Région. Pour l’UDI, le compte n’est pas bon. La Haute-Garonne est au coeur de la crise. L’influence et les choix de Jean-Luc Moudenc est au centre des tensions. Explication.

Jean-Luc Moudenc ©MaxPPP

Jean-Luc Moudenc ©MaxPPP

Philippe Folliot (député du Tarn), Philippe Bonnecarrère (sénateur du Tarn) et Pierre Médevielle (sénateur de la Haute-Garonne) vont se retrouver aujourd’hui, à partir de 14 heures, autour d’une table.  Objet de la réunion : rééquilibrer une distribution des places que les Centristes jugent inacceptable.

Bien évidemment, il y a une part de « théâtre » et d’esbroufe dans la partie qui s’ouvre. Le parti de Jean-Christophe Lagarde sait parfaitement qu’il peut difficilement établir un rapport de force. Hier, vendredi 9 octobre, des rumeurs sur la constitution d’une liste autonome (appuyée par des Républicains exclus de la liste Reynié) a circulé. La rumeur est même remontée jusqu’aux oreilles du patron LR des élections, Ange Sitbon. C’est évidemment totalement fantasque. C’est trop tard (moins de 60 jours avant le 1er tour) et trop compliqué (comment débloquer le budget).

D’après nos informations, deux noms focalisent les tensions. Celui de Laurence Massat (conseillère régionale sortante) et de Jean Iglèsis (avocat et responsable départemental de l’UDI). Malgré des promesses non tenues dans le Lot et le Gers, l’UDI ne souhaite pas mener bataille sur ces deux têtes de liste perdues.

Laurence Massat bénéficie du soutien de Philippe Folliot et de Philippe Bonnecarrère. Les deux tarnais souhaitent que la belle-soeur de la mairie d’Albi (Stéphanie Guiraud-Chaumeil) trouve une place éligible.

Lors de la Commission nationale d’investiture de l’UDI, le 29 septembre dernier, il a été « acté » que les places 3, 6 et 8 (toutes éligibles) sont réservées aux Centristes. Problème, Laurence Massat n’est pas dans ces créneaux.

Document le procès-verbal de la CNI de l’UDI :

Ce mauvais classement est lié à l’hostilité de Jean-Luc Moudenc. Le maire de Toulouse a voulu choisir « ses » UDI. Sa préférence est allée vers un de ses adjoints, Jean-Jacques Bolzan. Laurence Massat paye son passé et un passif avec le locataire du Capitole. Elle a soutenu l’adversaire historique de Jean-Luc Moudenc : Christine de Veyrac. De plus la conseillère régionale (sortante) a été candidate aux législatives de 2012 face à…Jean-Luc Moudenc. Eliminée au 1er tour, elle n’a pas appelé à voter au 2nd pour l’actuel maire de Toulouse.

Les Centristes peuvent menacer de casser les accords régionaux pour sauver le soldat Massat. C’est toujours possible. Mais c’est totalement improbable. L’UDI a trop à perdre. Le parti de Jean-Christophe Lagarde a globalement obtenu ce qu’il demandait au niveau régional (notamment dans l’Hérault avec un proche du président de l’UDI) comme au niveau national. Une réparation 30% UDI-70%LR.

Derrière le nom de Laurence Massat se joue également une autre partie.

Une revanche par rapport à l’investiture de Dominique Reynié. Philippe Bonnecarrère n’a toujours pas digéré l’élection du politologue parisien. Le sénateur tarnais était candidat et a bénéficié pendant un temps du sponsor du maire de Toulouse.

Document – lettre aux adhérents de l’UDI :

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Philippe Bonnecarrère estime que Jean-Luc Moudenc a trahi sa confiance. Le fait de secouer le « cocotier » permet à la fois de déstabiliser Dominique Reynié mais aussi de contester le leadership de Jean-Luc Moudenc.

Philippe Bonnecarrère n’est pas le seul à faire du billard à plusieurs bandes. Derrière la question des places UDI et de l’accord avec LR, Philippe Folliot met également sur la sellette Dominique Reynié. Dans un courrier adressé aux adhérents de l’UDI, le responsable de l’UDI parle d’un « désaveu et d’un affaiblissement » de la tête de liste régionale.

La rebellion des Centristes a toutes les chances de faire « pschittt ». 

Un communiqué de presse rageur est toujours possible. Mais une liste alternative ou une remise en cause des accords est de la pure politique fiction.

De l’épisode il restera « juste » des frictions et des frustrations mises sur la place publique. A moins de deux mois du 1er tour et après une séquence difficile pour Dominique Reynié, c’est déjà cher payé.

Laurent Dubois 

09 Oct

La présidente de l’Université de Toulouse, Marie-France Barthet, sur la liste Onesta

Après une semaine sur les routes et une série d’investiture aux 4 coins des 13 départements de la Grande Région, Gérard Onesta revient sur ses terres toulousaines. Ce vendredi 9 octobre, le leader d’Europe-Ecologie présente ses colistiers dans son département de la Haute-Garonne. Il a trouvé une tête chercheuse. Et pas des moindres. La présidente de l’Université de Toulouse, Marie-France Barthet se lance, pour la première fois, dans le grand bain politique et rejoint Gérard Onesta.

Marie-France Barthet, présidente de l'Université Fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées

Marie-France Barthet, présidente de l’Université Fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées

Après des études de mathématiques, Marie-France Barthet a soutenu une thèse en informatique. Professeur à l’Université Toulouse I Capitole, Marie-France Barthet n’est pas restée enfermer dans son laboratoire et ses recherches sur les relations « homme-machine ». L’universitaire toulousaine a été Déléguée Régionale à la Recherche et à l’Innovation avant de devenir de 2004 à 2007 conseillère pour l’enseignement auprès du Recteur d’Académie et du Préfet de Région.

En juin 2012, Marie-France Barthet a été élue présidente de l’Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées. Cette structure regroupe 21 établissements supérieurs (Ecole Nationale de l’Aviation Civile, Ecole des Mines Albi-Carmaux, IEP Toulouse…) et 5 organismes de recherche dans 10 villes des 8 départements de Midi-Pyrénées.

L’Université de Toulouse remplit 3 missions : la vie étudiante, la valorisation de la Recherche et le développement international.

Le recrutement de Marie-France Barthet constitue un véritable atout pour Gérard Onesta. Elle apporte son expérience et ses réseaux sur un des piliers de la future Grande Région : la recherche et l’enseignement supérieur. 

Le ralliement de Marie-France Barthet valorise également une liste classée à « la gauche de la gauche ». Une liste qui pourrait être réduite à une liste « protestataire et contestataire ». L’affichage de Marie-France Barthet à côté de personnalités issues de la lutte sociale ou du combat écologique permet de renvoyer l’image d’une liste qui peut avoir le nez dans le dossier.

Laurent Dubois

08 Oct

Ancien directeur du théâtre « Sorano » à Toulouse, Didier Carette rejoint Louis Aliot (FN)

INFO FRANCE 3 – La commission nationale d’investiture du Front National doit valider la candidature lundi. Mais c’est une simple formalité. Une figure de la scène culturelle toulousaine va rejoindre la liste départementale de Louis Aliot en Haute-Garonne. Il s’agit de l’ancien directeur du théâtre Sorano de Toulouse, Didier Carette.

Didier Carette (Photo : maxPPP)

Didier Carette (Photo : MaxPPP)

Didier Carette a dirigé le théâtre du Sorano de 2003 à 2011. Il a démissionné suite à un différend avec la municipalité (socialiste) de l’époque. Lors d’une conférence de presse, il avait justifié son départ en disant : « se casser avant d’être chassé ». Didier Carette a laissé la trace d’une programmation audacieuse qui faisait (dans la tradition du Sorano) une part belle aux œuvres classiques. Le public garde notamment en mémoire, un « Cyrano » explosif.

Après son départ du Sorano et la fin de son compagnonnage avec la compagnie Ex-Abrupto (avec qui il a monté plus de 25 pièces), Didier Carette s’est lancé dans l’écriture et l’apiculture. Selon sa propre formule, il voulait « vivre dans les bois ».

Il en ressort pour une place éligible sur la liste de Louis Aliot. Ce ralliement va faire couler de la salive dans le milieu culturel. Le Front National continue son « ouverture » en recrutant une personnalité connue et reconnue dans un univers (la culture) qui est traditionnellement perçu comme une poche de résistance face au FN.

L’ancien maire PS de Toulouse Pierre Cohen n’a pas manqué de réagir à cette information de France 3. Pour lui, « les masques tombent », indique-t-il sur son compte facebook :

Les masques tombent. On nous a fait, en 2010, un procès en sorcellerie lorsque Carette, alors Directeur du Sorano, avait…

Posted by Pierre Cohen on jeudi 8 octobre 2015

Laurent Dubois

07 Oct

Un match « Sarkozy-Reynié » sous extrême tension

Un Sarkozy volcanique et éruptif. Une extrême tension. Les participants de la Commission Nationale des Investitures (CNI) des Républicains ressortent d’un épisode que beaucoup qualifient d’incroyable. La réunion de ce mercredi 7 octobre va rester dans les esprits. Des sarkozystes historiques ont déjà connu un Nicolas Sarkozy en colère. Ce n’est rien par rapport à ce qu’ils viennent de vivre. Dominique Reynié a gagné certains arbitrages. Mais il doit céder sur certains départements : le Gers, le Lot, l’Hérault et les Pyrénées Orientales. 

Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy

Avant la rencontre avec les Midi-Pyrénéens et Languedociens, le cas de Nadine Morano (déchue de sa tête de liste régionale suite à ses propos sur la France « de race blanche ») a sérieusement échauffé Nicolas Sarkozy. Mais la question des listes de Dominique Reynié ne l’a absolument pas calmé. Au contraire. La température est montée d’un cran.

La tonalité générale était simple. Nicolas Sarkozy a rappelé à Dominique Reynié qu’il doit respecter les règles du jeu. Ce rappel a été assorti d’une menace : Dominique Reynié accepte les décisions de la CNI ou il n’est plus tête de liste. C’était clair, net et tranchant.

Dans la journée, un proche de Nicolas Sarkozy avait donné le ton. La publication « sauvage », sans l’accord des instances nationales LR, de listes départementales  a été qualifié de « coup de trop ». Lors de la CNI, Christian Estrosi est allé dans le même sens en déplorant cette publication la veille de la réunion des instances nationales.

Sur le fond, la liste « Reynié » a été déchirée s’agissant du Lot et du Gers.

Comme prévu lors d’une précédente réunion (préparatoire), le Lot et le Gers restent dans l’escarcelle LR et reviennent respectivement à Aurélien Pradié et Gérard Dubrac. Dominique Reynié était hostile à ses deux candidatures et proposait deux personnalités UDI (Christophe Terrain dans le Gers et Michel Roumegoux dans le Lot).

Dans l’Hérault, Dominique Reynié était opposé à l’investiture d’Arnaud Julien (secrétaire départemental LR). D’après nos informations, la CNI a validé cette investiture.

Malgré un sérieux et violent « recadrage », Dominique Reynié ne sort pas complétement désavoué d’une CNI hors norme. Mais il va rester des traces.

Dominique Reynié avait déjà des relations difficiles avec certaines personnalités nationales LR. L’épisode de ce soir ne va pas arranger les choses. Au-delà des Républicains, Jean-Christophe Lagarde (le président de l’UDI) n’a également pas du tout apprécié la méthode Reynié.

Au niveau régional, Dominique Reynié va également payer les pots cassés. D’après nos informations, Jean-Luc Moudenc (présent lors de la CNI) a mal vécu le tohu-bohu organisé par Dominique Reynié.

Mais le bilan n’est pas complètement négatif. Dominique Reynié peut compter sur le soutien sans faille de la maire de Montauban. Brigitte Barèges a, d’ailleurs, une nouvelle fois manifesté en CNI son appui.

Comme le dit un soutien de Dominique Reynié, « le remontage de bretelle aurait pu être plus violent ». Dominique Reynié a assumé une opposition face à Nicolas Sarkozy. Cette audace lui vaut un certain respect. Avant de rentrer dans la salle de la CNI, Dominique Reynié a envisagé de claquer la porte. Selon nos informations, la tête de liste régional a manqué rendre les clés.

Mais son attitude déterminée, face à Nicolas Sarkozy, lui a permis de marquer des points auprès de certains responsables régionaux.

Le vrai bilan se fera dans les urnes. Mais une chose est certaine. Moins de soixante jours avant le scrutin, les Républicains ont connu leur « crise des missiles ». Ils sont passés, dans un climat d’extrême tension, très près d’un accident nucléaire.

Laurent Dubois

06 Oct

Accord UDI-LR : le coup de force de Dominique Reynié

Ce mardi 6 octobre, Dominique Reynié a annoncé un accord entre son parti, Les Républicains, l’UDI, le Modem et « Chasse, Pêche, Nature et Tradition ». Il a également publié les noms des têtes de listes dans les 13 départements, dont 3 à l’UDI. D’après nos informations, c’est une initiative personnelle de Dominique Reynié. Les instances nationales de son parti n’ont pas été informées. Des responsables nationaux de LR rappellent que la question de la place de l’UDI a été tranchée mercredi dernier lors d’une réunion présidée par le président des Républicains.

Dominique Reynie, tête de liste "Les Républicains", candidat de la droite du centre et de la société civile. AFP PHOTO / REMY GABALDA

Dominique Reynie, tête de liste « Les Républicains », candidat de la droite du centre et de la société civile. AFP PHOTO / REMY GABALDA

L’annonce de Dominique Reynié d’un accord entre LR et ses partenaires du centre a visiblement été faite sans l’accord des instances nationales des Républicains. Selon une source proche de Nicolas Sarkozy, Dominique Reynié n’a pas informé son parti de son initiative. Il s’occupe d’une question qui doit être tranchée mercredi par la Commission Nationale d’Investiture.

La démarche de Dominique Reynié s’apparente à un coup de force. D’après un responsable national des Républicains, deux points d’achoppement demeurent entre l’UDI et LR : le Gers et le Lot. Dans ces deux départements, Dominique Reynié souhaite voir désigner des têtes de listes UDI.

Pour un proche de Nicolas Sarkozy, il n’est pas question de laisser le Lot à l’UDI. Conformément à ce qui a été décidé, mercredi dernier, lors d’une réunion présidée par Nicolas Sarkozy, le Lot doit non seulement revenir aux Républicains mais également à Aurélien Pradié. Dominique Reynié s’oppose à l’investiture du maire de Labastide-Murat. Contacté par téléphone, un responsable national LR estime que cette opposition ne remettra pas en cause une décision qui doit être validée mercredi.

Dans le Gers, Dominique Reynié s’oppose également à l’investiture du maire de Condom (et ancien député), Gérard Dubrac. Un responsable national de LR estime, (après avoir rappeler que la question des accords électoraux n’est pas de la compétence de Dominique Reynié) que le Gers doit revenir aux Républicains. Pour cette source, pas question de revenir sur ce point.

Or dans le document publié par Dominique Reynié ce mardi (voir ci-dessous), l’UDI obtient trois têtes de listes dans le Gers (Christophe Terrain), les Hautes-Pyrénées (Catherine Corrèges) et le Lot (Michel Roumegoux).

Voici le document avec les têtes de listes annoncées par Dominique Reynié :

L’annonce de Dominique Reynié agace également du coté de Toulouse. Un responsable régional précise : « Tout cela est contraire à la Charte Moudenc (NDLR élaborée au moment de l’élection à Sète de la tête de liste régionale) signée par  Reynié. Il est écrit noir sur blanc que Reynié ne doit pas s’occuper des relations avec l’UDI ».

L’intrusion de Dominique Reynié dans l’arène des listes départementales n’est pas sans risque. La tête de liste régionale essaie d’imprimer son autorité. Mais, en cas (probable) d’invalidation de certains de ses choix par le CNI, Dominique Reynié va devoir endosser un revers.

Dominique Reynié est confronté à l’hostilité de certaines fédérations. Un camouflet ne va pas arranger les choses. En toute hypothèse, il va devoir acquitter une facture et assumer une fracture avec les instances nationales des Républicains.

Nicolas Sarkozy a appris, en milieu d’après-midi, l’initiative de Dominique Reynié. Le président des Républicains ne doit pas participer à la CNI (même s’il peut toujours se déplacer). Mais le calendrier tombe bien. Il va voir Dominique Reynié le jeudi 8 octobre lors d’un meeting à Béziers.

Il pourra lui dire, de vive voix, ce qu’il pense de son initiative.

 

Laurent Dubois

 

Référendum pour l’union de la gauche : «un acte de confiance» selon Christophe Borgel.

Du 16 au 18 octobre, le PS organise un référendum pour appeler à l’union de la gauche pour ces régionales. L’état-major socialiste, Christophe Cambadélis en tête, veut prouver que la majorité des sympathisants de gauche est pour l’union dès le premier tour. En face un autre référendum est lancé par les militants de gauche sur les mêmes dates pour «que le gouvernement tienne ses engagements et mène une politique de gauche» .Analyse avec Christophe Borgel, député socialiste de Haute-Garonne et secrétaire national du PS aux élections.

Christophe Borgel. Député de la Haute-Garonne et secrétaire national aux élections au PS

Christophe Borgel. Député de la Haute-Garonne et secrétaire national aux élections au PS

Le blog des Régionales : D’où est née cette idée de référendum ?

Christophe Borgel : L’idée est née du constat de la réalité de la division à gauche. On s’est rendu compte que cette division, dans un certains nombre de régions, ça permettait au FN de l’emporter ou de sortir en tête au premier tour.

Ensuite, d’après les enquêtes d’opinion, nous nous sommes aperçus que les électeurs de gauche semblaient dans leur grande majorité favorables à l’union.

Enfin, nous avions envie de faire évoluer notre rapport aux électeurs et aux sympathisants de gauche…

Alors justement sur cette participation citoyenne, concrètement ça va marcher comment ce vote ?

Il s’agit du vote des électeurs de gauche. C’est un acte de confiance à leur endroit. Les urnes sont dans la rue au vu et au su de tout le monde. Il y a une charte. Le fait de s’inscrire sur le listing de vote vaudra acceptation de cette charte.

Comment seront identifiés les votants ?

Il faut qu’ils laissent leur  nom et prénom, ainsi que leur adresse mail et code postal On n’est évidemment pas à l’abri d’un électeur de droite votant pour décrédibiliser le scrutin. Mais normalement ça devrait bien se passer.

Pour Saurel, il n’y a que lui-même qui trouve grâce à ses yeux »

Que répondez-vous aux accusations de Philippe Saurel ? Lors d’une de nos émissions, le maire Divers Gauche de Montpellier candidat sur ces Régionales, a mis en cause le vote dans les Fédérations PS disant que des militants mettaient parfois trois bulletins dans les urnes ou qu’on faisait voter les morts ?

C’est incroyable avec lui comme on est tout le temps dans l’aigreur que ce soit pour le PS, la région, ou toutes les initiatives possibles. Finalement, il n’y a que lui-même qui trouve grâce à ses yeux.

Avez-vous une «jauge» ou un objectif qui, s’il est rempli, signifiera le succès de ce référendum ?

Pour ordre d’idée, au congrès du PS on avait eu 60 000 votants. Lors de la consultation chez Les Républicains sur les réfugiés, 50 000 personnes se sont exprimées. Dès qu’on aura dépassé 100 ou 150 000 votants, on aura dépassé le scrutin militant. On est plus dans une votation citoyenne qu’un scrutin interne. En plus le tout en un temps record. Cette initiative a été décidée le 19 septembre pour un vote moins d’un mois plus tard.

La division de la gauche peut être responsable de la victoire du FN »

Comment interprétez-vous le contre-référendum lancé par Julien Bayou d’Europe-Ecologie Les verts « Face à la droite et l’extrême droite, souhaitez-vous que le gouvernement tienne ses engagements et mène une politique de gauche » ?

Il ne s’agit pas d’EELV mais de quelques militants d’extrême gauche. Le même Julien Bayou s’était moqué de notre référendum et quinze jours après il essaie de le parodier. C’est bien la preuve que nous les dérangeons et que notre démarche a du sens.

Justement, quel message principal souhaitez-vous adresser avec ce vote citoyen ?

La division de la gauche n’est pas responsable de la montée du FN. En revanche elle peut être responsable de la victoire du Front National dans certaines régions.

Propos recueillis par Patrick Noviello

05 Oct

L’ex-centriste Maithé Carsalade explique son ralliement au FN

Son investiture a fait couler de l’encre et de la salive. Une « centriste » patentée qui se laisse tenter et bascule au Front National, ce n’est pas banal. Maithé Carsalade est passée de Dominique Baudis et François Bayrou au tandem Marine Le Pen/Louis Aliot. Depuis cette annonce, surprenante et même déconcertante, le landerneau politique s’interroge. Maithé Carsalade compte des amis dans les rangs de la droite comme de la gauche. Ancienne adjointe au Capitole, elle a tissé des amitiés sur tous les rangs. Comme le dit un socialiste : « je tombe à la renverse ». Comment expliquer le parcours de la nouvelle tête de liste du Front National ? L’ex-centriste qui revendiquait des valeurs humanistes partage-t-elle les thèses frontistes ? Pour la première fois, Maithé Carsalade explique son ralliement au Front National.

Maïté Carsalade, tête de liste FN en Haute-Garonne et ancienne adjointe centriste

Maïté Carsalade, tête de liste FN en Haute-Garonne et ancienne adjointe centriste à la mairie de Toulouse

Régionales 2015-Comment êtes-vous passée du Centrisme au Front National ?

Maithé Carsalade. En 2008, j’ai arrêté la mairie. Mais je n’ai pas arrêté dans ma tête. Suite à la vente de notre maison de la Côté-Pavée et avant de pouvoir intégrer notre nouvel appartement, je suis allée passer un an à Fleury dans l’Aude. Au moment des dernières municipales, j’ai rencontré un jeune homme de 28 ans et qui se présentait sur l’étiquette RMB (NDLR : Rassemblement Bleu Marine). Il était ouvrier soudeur dans une grosse entreprise de Béziers. Avec mon mari, nous avons accepté de compléter la liste. J’ai pris la carte du FN à cette occasion et je me suis occupée de la communication. Avec mon mari, nous avons des actifs fin de liste et nous avons obtenu 19% des voix sur une commune de 4000 habitants. Aux départementales, je ne suis pas allée sur la liste. Mais j’ai tout de même accompagné la liste et sur un canton très à gauche, nous avons réussi à recueillir 49% des voix  face au candidat socialiste.

Régionales 2015-Et pour les Régionales de 2015 ? Comment êtes-vous arrivée sur la liste de Louis Aliot ?

Maithé Carsalade. Par l’entremise de Serge Didier (NDLR avocat toulousain et ancien député de la Haute-Garonne) qui connait bien Louis Aliot.

Régionales 2015. Vous comprenez que votre passage de Dominique Baudis à Marine Le Pen puisse surprendre et même choquer ? 

Maithé Carsalade. Je me souviens des élections de 98 (NDRL : Régionales au cours desquelles l’élection d’un président de Région de Droite passait par les voix du FN). Marc Censi (centriste) n’a pas voulu prendre les 8 ou 9 voix FN qui permettaient d’être élu et je me souviens de Dominique Baudis, des larmes aux yeux, disant : « c’est foutu ». Laurence Arribagé (NDLR députée de la Haute-Garonne) dit que Dominique Baudis doit se retourner dans sa tombe. Il ne faut pas faire parler les morts. Mais Dominique Baudis se retournerait dans sa tombe s’il entendait NKM (NDLR Nathalie Kosciusko-Moriset) appeler à voter pour les socialistes.

Régionales 2015-Votre adhésion au Front National est-elle liée à la personnalité et aux idées de Marine Le Pen ? 

Maithé Carsalade. Je ne l’ai vu qu’une fois. En revanche, je vois souvent Louis (NDLR Aliot). Marine Le Pen est une jeune femme qui fait preuve d’engagement et de volonté.

Régionales 2015-L’ancienne centriste que vous êtes dresse un droit d’inventaire sur les idées du FN ou vous adhérez à l’ensemble des idées frontistes ? 

Maithé Carsalade. Je suis d’accord sur l’architecture. Je retiens deux points forts : la souveraineté nationale et l’éducation. L’éducation est vraiment fondamentale. Je suis un défenseur absolu de l’école.

Régionales 2015-Et sur la question de l’immigration et des migrants ?

Maithé Carsalade. Je ne suis pas contre l’immigration. Mais il faut arrêter car il faut aider les populations qui sont là. A partir d’un moment on est débordé, il faut arrêter. C’est comme une éponge pleine d’eau elle ne peut pas absorber plus. Pour les migrants, il faut se mettre à la place des gens qui les voient arriver et qui n’ont pas de logements sociaux. Quand j’étais maire de quartier, j’ai dû attendre 3 ans avant de trouver un logement pour une famille qui vivait à six dans un appartement. Il faut arrêter de massacrer les gens comme ça. On ne peut pas violer la conscience des gens en permanence. Pour les migrants, depuis dix jours plus un mot dans les medias. Pourquoi ? Ils ne continuent plus à arriver ? Ce n’est pas parce qu’il y a de la désinformation que le problème des migrants n’existe plus.

Régionales 2015-En cas d’élection, comment envisagez-vous votre place dans l’hémicycle régional ?

Maithé Carsalade. Je ne me projete pas. J’entends de voir les résultats. Mais je pars pour faire gagner la liste.

Régionales 2015-Vous avez avancé sur la composition de votre liste départementale ? Il y aura d’autres surprises ?

Maithé Carsalade. C’est Louis Aliot qui s’occupe de la liste. Je vais sur le terrain. Mais, effectivement, il y aura encore un nom qui va faire parler. Il existe une porosité dont je suis l’exemple avec Chantal Dounot-Sobraquès (NDLR ancienne adjointe au maire de Dominique Baudis).D’ailleurs on ferait mieux de se demander pourquoi on fait le grand saut.

Régionales 2015-Louis Aliot veut passer la barre des 30 points au 1er tour. Pour arriver à ce résultat, il doit prendre des points à Dominique Reynié. Comment jugez-vous votre principal concurrent ?

Maithé Carsalade-Dominique Reynié a beau dire qu’il est né dans l’Aveyron. Il a un discours parisien. Il n’arrive pas à rassembler son camp. Nous, au contraire, nous sommes unis. Louis Aliot ferait un super président de Région. Il a une belle pratique des choses. Il n’est pas agressif. Il est posé et réaliste. Nous pouvons faire sauter le verrou.

Régionales 2015-Dominique Reynié a un style original. Il saute en parachute ou met sur Facebook son cours de karaté. Comment jugez-vous son style ?

Maithé Carsalade. Il se prend pour Poutine. Mais Poutine c’est tout de même un mec.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

02 Oct

Un seul site internet (pédagogique) pour les deux régions

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Les deux conseils régionaux de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon viennent de lancer un site internet commun monnouvelhorizon.fr qui définit le « nouvel horizon » des futurs habitants (près de 6 millions) de la future grande région (au 1er janvier 2016).

« Ce site internet se veut pédagogique » selon Thierry Charmasson, le directeur de la communication de la Région Midi-Pyrénées, qui précise qu’il s’agit d’un travail commun auquel ont participé des agents des deux régions. « On y retrouve les chiffres clés de la fusion des deux régions, explique-t-il, plus des vidéos explicatives ».

Ce site a vocation à s’enrichir d’ici aux élections des 6 et 13 décembre prochain. Les deux régions conservent jusqu’à nouvel ordre leur propre site internet. Mais pourquoi pas faire de monnouvelhorizon.fr le site commun des deux régions après le 1er janvier ?

FV

Le PCF valide le « Projet En Commun » avec Europe-Ecologie, le Parti de Gauche et les Occitanistes

Photo : MaxPPP

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Depuis jeudi, les communistes de la Grande Région votaient pour valider le « Projet En Commun ». Un « Projet » en commun avec Europe-Ecologie, le Parti de Gauche et les Occitanistes. Les résultats définitifs ont tardé à être connus. Mais dès ce vendredi matin, nous étions les premiers à vous indiquer que les résultats partiels ne laissaient aucun doute. Après les militants écologistes, les fédérations communistes des 13 départements valident l’union des gauches lancée en juin dernier. La prochaine étape, décisive, interviendra la semaine prochaine avec la désignation des candidats et la composition d’une liste commune aux différentes composantes du « Projet En Commun ».

Le résultat définitif et officiel de la consultation est de 63,44 % (2699 voix) en faveur de l’accord. Sans surprise, la Haute-Garonne est la fédération qui exprime le plus de réticence, avec 78% de votes négatifs. En revanche, dans le Gard et les Hautes-Pyrénées le « oui » atteint respectivement 98 et 90% des suffrages exprimés.

Laurent Dubois (avec F. Valéry)