10 Sep

Régionales : la gauche creuse l’écart selon un nouveau sondage

A 3 mois du scrutin des régionales, France 3 s’est procuré les résultats d’un sondage* Opinion Way, commandé par EELV, qui confirme que la gauche (unie au second tour) l’emporterait en décembre prochain en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Revue de détails.

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Ce sondage, comme les deux précédents, confirme plusieurs tendances : le FN est en tête au premier tour, la droite traditionnelle est à un niveau assez faible et l’alliance PS-PRG peine à dépasser les 20 %. Ce qui est nouveau dans cette mesure de l’opinion, c’est le score important de la probable union écologistes-Front de Gauche, quand le maire de Montpellier Philippe Saurel se tasse malgré une présence médiatique très active et l’écart qui se creuse au second tour en faveur de la gauche.

Dans le détail, au premier tour selon Opinion Way :

  • Louis Aliot (FN) : 27 % des intentions de vote
  • Dominique Reynié (LR-UDI) : 24 %
  • Carole Delga (PS-PRG) : 22 %
  • Gérard Onesta (EELV-FDG) : 16 %
  • Philippe Saurel (Citoyens du midi) : 8 %
  • Damien Lempereur (DLF) : 3 %

Au second tour : 

Opinion Way a testé deux scénarios de triangulaires, avec pour la première fois, l’éventualité d’une tête de liste de toute la gauche… de couleur verte.

Scénario 1 :

  • Carole Delga (PS-PRG-EELV-FDG) : 42 %
  • Dominique Reynié (LR-UDI) : 30 %
  • Louis Aliot (FN) : 28 %

Scénario 2 :

  • Gérard Onesta (PS-PRG-EELV-FDG) : 41 %
  • Dominique Reynié (LR-UDI) : 31 %
  • Louis Aliot (FN) : 28 %

L’analyse de Laurent Dubois, politologue :

« Alors que la campagne commence vraiment, c’est un sondage important après un été mouvementé avec la polémique de la présidence déléguée et l’entrée dans la mêlée de Philippe Saurel.

Ce que l’on retient c’est la constance après trois sondages, qui devient donc une tendance, du leadership du FN toujours en tête au premier tour, même s’il est battu à chaque fois au second tour.

Autre constance, dans chaque sondage, c’est la victoire finale de la gauche unie au second tour, que la tête de liste s’appelle Delga ou Onesta.

Toujours constant, le score relativement faible de Carole Delga au premier tour, très loin du score de Martin Malvy et de Georges Frêche en 2010, qui dépassaient les 40 % au premier tour dans leur région respective.

C’est aussi le premier sondage depuis l’accord électoral PS-PRG or les lignes n’ont pas bougé depuis un sondage IFOP pour Midi-Libre le 3 juillet, antérieur à cet accord, et qui créditait déjà Carole Delga de 22 %.

En revanche, par rapport aux précédents sondages, la gauche est en progression au second tour. Carole Delga passe de 39 % (IFOP du 3 juillet) et 36 % (Polling Vox du 31 juillet) à 42 % avec une avance confortable sur la droite. Dans l’alliance Vert-Rouge (EELV, PCF, PG), il existe de vraies interrogations et de fortes tensions sur un ralliement au second tour à la liste PS-PRG, or Opinion Way montre que le report de voix de l’électorat rouge-vert est excellent (87 % vers Carole Delga). Un chiffre qui va peser dans la balance : car l’alliance Rouge-Vert n’est pas encore scellé et doit être réglé mi-septembre. 

L’autre nouveauté c’est que pour la première fois on teste ensemble EELV et le Front de Gauche. Le score de 16 % de cette dernière livraison est en fait une vraie-fausse surprise : c’est exactement le total des scores qu’ils faisaient séparément dans le sondage IFOP (9 et 7 %).

Le maire de Montpellier Philippe Saurel recule : crédité de 11 % par le sondage Polling Vox pour Valeur Actuelles le 31 juillet dernier, il retombe à 8 % alors qu’il en pleine campagne de recrutement de ses têtes de listes départementales et qu’il est très présent dans les médias.

S’il reste des interrogations sur le positionnement de Philippe Saurel, en revanche son électorat semble avoir majoritairement choisi… la gauche : selon Opinion Way, le report des voix de ses électeurs au second tour se fait à hauteur de 61 % vers Carole Delga ».

Fabrice Valéry et Laurent Dubois

NB : France 3 s’est procuré ce sondage commandé par un parti politique, avec la garantie de consulter la fiche technique de l’institut de sondage dans son intégralité. Il est évident que si nous nous procurons les sondages commandés par d’autres formations politiques nous les porterons à la connaissance de notre lectorat en suivant la même méthodologie.

* Étude réalisée auprès d’un échantillon de 1090 personnes inscrites sur les listes électorales issues d’un échantillon de 1204 personnes représentatif de la population des régions Languedoc Roussillon / Midi Pyrénées âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, après stratification par catégorie d’agglomération et département de résidence. Les interviews ont été réalisées du 3 au 8 septembre 2015.

08 Sep

[Echo de campagne] Le petit coup de pouce de Manuel Valls à Carole Delga… à Martres-Tolosane

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Un Premier ministre, une ministre de l’Education nationale, des parlementaires, un préfet, un président sortant de la région, un président du conseil départemental… Il fallait bien tout cet aréopage pour inaugurer vendredi 11 septembre à midi, une salle d’exposition consacrée… « à l’artisanat d’art et à l’art contemporain » (selon l’office de tourisme) et savoureusement baptisée « Le Grand Presbytère ». 

Un peu auparavant, dans la matinée, les deux membres du gouvernement auront visité un collège à Verfeil. L’après-midi, Manuel Valls se rendra une entreprise en Ariège et Najat Vallaud-Berkacem inaugurera le rectorat d’Académie à Toulouse. Mais où pourraient-ils bien se retrouver lors de la pause-déjeuner sinon à l’inauguration d’une salle d’exposition rurale ?

Mais dans quelle commune, au fait ? Mais à Martres-Tolosane bien-sûr, charmante bourgade de 2000 âmes et quelques au sud de la Haute-Garonne, dans le Comminges, et dont l’ancienne maire et actuelle première adjointe est… Carole Delga, ex-secrétaire d’Etat et tête de liste PS aux élections régionales. Sans doute un hasard.

On doute que Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem, attendus tous deux à cet événement majeur, aient eu juste une folle envie de revoir leur ex-collègue du gouvernement. On se permet aussi de douter de l’intérêt de cette inauguration pour la bonne marche de la France. Ce déplacement tout ce qu’il y a de plus officiel en province ressemble à s’y méprendre à un petit coup de pouce à la campagne de la candidate aux régionales. Vous ne trouvez pas ?

Espérons que Manuel Valls ne se mélangera pas trop les pinceaux quand il devra passer de la casquette de Premier ministre à celle de premier militant socialiste et premier supporter de la candidate PS aux Régionales.

Il n’est certes pas le premier Premier (sic) ministre à sauter sur un pseudo-événement pour venir soutenir un-e candidat-e ami-e à des élections. Reste que ce type de « soutien » fleure bon la IVème République. Et demeure, surtout, d’une portée infime sur le corps électoral.

F. Valéry

03 Sep

Le PS de Haute-Garonne « suspend » la députée Monique Iborra pro-Saurel

Monique Iborra députée de la Haute-Garonne

Monique Iborra députée de la Haute-Garonne

Sans surprise, le bureau fédéral du PS de Haute-Garonne a « suspendu » ce jeudi soir la députée socialiste Monique Iborra, au lendemain de l’annonce de son soutien à Philippe Saurel pour les prochaines élections régionales (6 et 13 décembre).

Sur les 31 membres du bureau fédéral, 28 ont voté pour la suspension de la députée et 3 contre.

Monique Iborra est désormais suspendue de ses fonctions au sein de la fédération départementale de Haute-Garonne mais reste encore membre du PS. C’est maintenant à la commission nationale de résolution des conflits de la direction du Parti Socialiste à Paris de décider si la députée doit être exclue.

La députée, très critique sur la campagne de la tête de liste socialiste Carole Delga, avait été pressée par le premier fédéral Sébastien Vincini de clarifier sa position avant ce jeudi 3 septembre. Elle avait pris les devants lors d’une conférence de presse le 2 septembre à Toulouse annonçant son soutien au maire (ex-PS) de Montpellier Philippe Saurel et refusant de démissionner du PS.

F. Valéry

[Echo de campagne] Dans le Tarn-et-Garonne, le matériel de campagne de Carole Delga s’est volatilisé

La poste tri des colis

On sait que Montauban est la ville des « Tontons flingueurs ». Désormais, il existe une autre spécialité locale dans le département du Tarn-et-Garonne : un Triangle des Bermudes. Heureusement, il concerne uniquement une activité très spécialisée : la livraison des colis postaux. Évidemment, cette étrange affaire n’est abolument pas politique. Elle n’est abolument pas liée à d’éventuelles tensions entre le PS et le PRG. C’est juste une ténébreuse péripétie postale.

Des tracts et autres matériels de campagne ont été envoyés par l’équipe de Carole Delga. Ils se sont volatilisés. Le destinataire a pourtant pignon sur rue et son adresse est connue : 11 rue Denfert-Rochereau 82000 Montauban. Le facteur est parfois un stagiaire qui se prend les pieds dans les boîtes à lettres. Mais il avait un indicateur précieux : le sigle du parti socialiste. Malgré cela, d’après nos informations, à la Fédération du PS 82 personne ne sait où sont passés les tracts de Carole Delga.

La Poste n’est pas responsable de cette étrange disparition. Le service public postal a même un alibi en béton. En effet, les colis ont pu se perdre entre deux adresses. Le PRG est localisé à quelques rues de la Fédération du PS : 3 rue des Cambis. Les tracts, affiches et autres outils de communication auraient été renvoyés non pas à l’expéditeur (Carole Delga) mais réorientés vers la tête de liste départementale pour les Régionales, la PRG Sylvia Pinel. Autre hypothèse, les colis ont été directement adressés à la fédération PRG. C’est possible. Les socialistes tarn-et-garonnais ont clairement fait savoir que leurs « amis » et partenaires radicaux de gauche doivent assumer la campagne. Sylvia Pinel a voulu la tête de liste. La ministre-candidate doit mettre les mains dans la colle des affiches. Seul problème, l’adresse postale des radicaux est aux « abonnés absents ». Le local fédéral est un local « fantôme ». Le facteur risque de faire fondre la sonnette à force d’appuyer dessus.

La 1ère fédérale du Tarn-et-Garonne, la députée Valéry Rabault est injoignable. Silencieuse, la parlementaire socialiste ne confirme pas l’existence d’un ping-pong postal entre le PS et le PRG. Mais une chose est avérée : les colis de Carole Delga sont dans la nature. Et une autre chose est certaine : beaucoup de militants socialistes trouvent normal que Sylvia Pinel s’occupe de l’intendance de la campagne. C’est elle qui doit réceptionner les colis.

Une tête de liste (départementale) vaut bien quelques cartons. Même dans son salon.

La population montalbanaise peut éventuellement clore cette histoire de colis volants. Qui sait, demain ou dans deux jours, un habitant tombera peut être, sur un coin de trottoir, sur des colis estampillés « Régionales 2015 ».

Prière de les déposer au domicile de Sylvia Pinel ou de contacter la 1ère fédérale du PS 82.

Merci pour elles.

Laurent Dubois

Post Scriptum : Pour le staff de Carole Delga, le mystère est plus que résolu. Il n’a jamais existé :  » Désolé de devoir démentir une belle histoire mais le matériel électoral du Tarn-et-Garonne n’était destiné à aucune des adresses que vous avez dites. Il est donc normal qu’il n’y soit pas parvenu. Son véritable destinataire en revanche sait parfaitement où le récupérer puisque le livreur l’en a informé. Comme prévu « .

 

02 Sep

[Fact-checking] Non, Dominique Reynié (LR) n’est pas « le seul à avoir un métier » parmi les candidats aux Régionales

Dominique Reynie (C), head of the right-wing Republicans party list for the Midi-Pyrenees and Languedoc-Roussillon in the upcoming regional elections, answers journalists' questions in Toulouse, on June 20, 2015. AFP PHOTO / REMY GABALDA

Dominique Reynié (LR) Copyright : Rémy Gabalda / AFP

En déclarant à plusieurs reprises ces dernières semaines qu’il est « le seul à avoir un métier » parmi les candidats tête de liste aux régionales de décembre prochain, le tête de liste LR Dominique Reynié s’est attiré les foudres des autres candidats ou de leur soutien. Ces propos, tenus régulièrement et à nouveau le 1er septembre lors d’un meeting à Quint-Fonsegrives près de Toulouse, ont été relayés sur les réseaux sociaux :

Réaction en chaîne des autres candidats, de leurs soutiens ou colistiers. Contacté par nos soins ce mercredi 2 septembre, Dominique Reynié maintient ses propos même s’il les nuancent : « Ce n’est pas un reproche, c’est un constat, dit-il. Je ne dis pas que ma situation est supérieure, je dis qu’elle est différente des autres têtes de listes. Leurs mandats leur permettent de faire de la politique, moi je dois travailler. Quand on n’a plus de liens avec le monde réel du travail, il y a quelque chose de perdu. Et puis, cela instaure une campagne à deux vitesses ». 

Alors qu’en est-il vraiment ?

Oui, Dominique Reynié a bien un métier… et même 2 !

Enseignant à Sciences-po Paris, dont il est aussi ancien diplômé, Dominique Reynié est professeur des Universités et relève donc de la fonction publique. Il est aussi directeur général de la Fondation pour l’innovation politique, qui se définit elle-même comme un « think-thank libéral, progressiste et européen ».

Capture d'écran du site internet de Sciences Po Paris

Capture d’écran du site internet de Sciences Po Paris

Pour ces deux emplois, Dominique Reynié perçoit deux rémunérations, en tant que « salarié » pour les cours à Sciences-Po Paris et de « mandataire » pour la fondation, selon ses propres termes. « Il faut bien comprendre que je travaille pour vivre, continue-t-il. Je reprends mes cours demain à Sciences-Po et pour la campagne je devrais faire des allers-retours entre Paris et la région à mes frais, car cela ne sera évidemment pas intégré aux frais de campagne ». 

Non, Dominique Reynié n’est pas « le seul à avoir un métier » !

S’il ne ment pas sur sa propre situation professionnelle, Dominique Reynié se trompe cependant sur la situation des autres candidats.

  • Sa principale adversaire, la socialiste Carole Delga est certes redevenue députée de la Haute-Garonne depuis qu’elle a quitté le gouvernement au début de l’été, mais elle est, elle aussi, issue de la fonction publique. Plus précisément de la fonction publique territoriale : elle a travaillé à la mairie de Limoges (Haute-Vienne), au syndicat des eaux de la Barousse puis à différents postes à la Région Midi-Pyrénées. Successivement parlementaire, ministre puis à nouveau députée, elle est bien actuellement en congé de la fonction publique et n’exerce pas de « métier »… comme la quasi-totalité des députés et sénateurs français, qu’ils soient de gauche ou de droite.
  • « Soit ce monsieur est mal renseigné et c’est bien normal il ne connaît pas la région, s’emporte le candidat d’EELV Gérard Onesta, soit il est bien renseigné et dans ce cas, il ment effrontément et il va avoir du mal à incarner cette nouvelle manière de faire de la politique qu’il appelle de ses voeux ! » Le candidat écologiste est architecte. Il a dirigé son cabinet d’architecture jusqu’en 2000 au moment où il est devenu vice-président du parlement européen et a suspendu son activité professionnelle. Le cabinet Onesta a notamment co-réalisé le bâtiment de l’Ecole des Mines d’Albi (Tarn). Depuis qu’il a quitté le Parlement Européen, il a lancé une société qui achète et réhabilite des appartements de type loft, principalement sur Toulouse.

J’invite formellement Monsieur Reynié a venir visiter mes dernières réalisations immobilières sur Toulouse  » (Gérard Onesta, EELV)

« Dominique Reynié est un commentateur de la vie politique, poursuit-il, moi je suis un acteur. Et sur le plan professionnel, moi je sais ce que c’est que de rédiger des feuilles de paye ou d’être au cul d’un camion avec un menuisier ! »

  • S’il a mis actuellement son activité professionnelle entre parenthèse, le maire de Montpellier et président de la Métropole Philippe Saurel est chirurgien-dentiste de profession.
  • Ancien professeur de droit constitutionnel et de droit public à l’université Toulouse 1, Louis Aliot, tête de liste Front National, est désormais avocat, profession qu’il exerce lorsqu’il n’est pas pris par ses mandats de député européen, de conseiller municipal de Perpignan, et sa charge de vice-président du FN.
  • « C’est un mensonge répété, appui Damien Lempereur, le tête de liste de Debout la France, et une insulte pour tous les candidats de toutes les listes et les militants« . Damien Lempereur est avocat, inscrit au barreau de Paris. Jeudi, je suis en campagne à Montpellier, puis à Millau et Rodez. Je rentre en train de nuit Rodez-Paris jeudi soir pour une audience à Metz vendredi à 9 heures ! ».

Dominique Reynié a beau être issu de la société civile, il va être à la tête d’une liste où il devra composer avec des barons locaux des Républicains qui sont des professionnels de la politique » (Damien Lempereur)

Damien Lempereur est avocat au barreau de Paris

Damien Lempereur est avocat au barreau de Paris

« Pour la campagne, explique-t-il, je suis obligé de libérer du temps sur mon agenda professionnel, et évidemment dans ce temps-là je ne rentre pas d’honoraires !« . Il dit comprendre l’idée « de dire que la société civile, c’est important » mais concernant Dominique Reynié « en tant que prof à Sciences Po et dirigeant d’une fondation politique largement subventionnée par l’Etat, il n’est pas le mieux placé pour donner des leçons en matière professionnelle ! »

Conclusion : une mauvaise réponse à une bonne question !

Non, par conséquent, Dominique Reynié n’est pas « le seul des têtes de liste à avoir un métier« . Faire de la politique en venant de la « société civile » est une chose. Mais montrer du doigt les autres candidats soi-disant tous « professionnels » de la politique, comporte des risques : quand la démonstration se révèle fausse comme nous le montrons ici, cela tombe à plat. Que dire aussi des nombreux parlementaires, présidents de collectivités territoriales issus du même parti que Dominique Reynié, qui n’exercent pas eux-mêmes d’autres « métiers », comme c’est le cas par exemple du maire LR de Toulouse, président de Toulouse-Métropole et soutien de Dominique Reynié, Jean-Luc Moudenc ? Doivent-ils eux aussi se sentir visés par les propos de leur candidat ?

En revanche, en abordant ce sujet, même de façon biaisée, Dominique Reynié peut se voir créditer d’avoir le mérite de porter le débat sur l’absence de « statut de l’élu » en France. « Ça c’est une vraie question, s’exclame Gérard Onesta. Nous, nous proposons de trouver une solution pour ne pas professionnaliser la politique, notamment en limitant les mandats dans le temps et en facilitant le retour à la vie professionnelle. Cela évitera une République d’élus qui sont tous fonctionnaires ou retraités ».

Dominique Reynié reconnaît qu’au sein de son propre parti, il y a aussi un fossé entre les « pro » de la politique et les gens « comme moi ». Quant au statut de l’élu, il y est favorable : « Je suis d’ailleurs co-auteur d’un rapport sur ce sujet commandé il y a une dizaine d’années par l’association des petites villes de France (APVF) dont le président était… Martin Malvy ! ».

Fabrice Valéry

Dominique Reynié fait rentrer la sécurité dans le débat… et dans les conseils régionaux

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Hier soir à Quint-Fonsegrives en Haute-Garonne, Dominique Reynié, représentant notamment « Les républicains » rencontrait militants et citoyens. Il a dévoilé les premières idées de son projet. Il dit avoir voulu choisir « une approche nouvelle qui, au-delà des compétences premières du Conseil régional, prend également en compte les grands sujets de société au cœur des préoccupations citoyennes ».

 

Une Direction Régionale de la Sécurité

 

Ainsi le « candidat de la droite du centre et de la société civile » comme il se définit, n’a pas hésité à faire entrer le thème de la sécurité dans la campagne, compétence qui ne figure pas dans la panoplie des Régions. Il préconise « un plan régional de sécurité ». Pour cela seraient créées des « équipes de techniciens de la sécurité des personnes et des biens relevant d’une Direction Régionale de la Sécurité». Leurs lieux d’actions ? Les établissements scolaires, les transports publics, les lieux touristiques et les zones rurales. « Les moyens nécessaires proviendront de ressources mobilisées ad hoc ou redéployées ».

 

Les autres candidats vont-ils suivre ?

 

Alors comment ces moyens prendront la forme d’actions ? L’objectif si l’on en croit la tête de liste est « d’accroître la sécurité des établissements scolaires » mais aussi celle dans les transports, TER évidemment. Enfin, il compte aussi créer des Unités régionales de prévention et d’assistance.

 

Attendons maintenant de voir ce programme s’affiner et si les autres candidats suivent Dominique Reynié sur ce domaine qui est certes très électoral mais rappelons-le encore une fois ne relève pas des attributions des Régions.

 

Patrick Noviello

Régionales : la députée PS Monique Iborra annonce son soutien à Philippe Saurel

Monique Iborra (AFP)

Monique Iborra (AFP)

La députée socialiste de Haute-Garonne, Monique Iborra, a officiellement apporté son soutien au maire de Montpellier Philippe Saurel, dans la campagne pour les élections régionales des 6 et 13 décembre prochain, lors d’une conférence de presse à Toulouse ce mercredi. Elle ne soutiendra donc pas la candidate officielle du PS Carole Delga.

En annonçant son soutien à Philippe Saurel, Monique Iborra apporte la clarification sur sa position que lui avait demandée le premier secrétaire fédéral du PS de Haute-Garonne, Sébastien Vincini dans un courrier qu’elle avait elle-même rendu public lundi.

« Je ne serai pas tête de liste de Philippe Saurel dans la Haute-Garonne« , a-t-elle toutefois précisé. Ajoutant qu’elle « ne voit pas encore Philippe Saurel président de région, mais Carole Delga non plus ! »

En ne soutenant pas la candidate officielle du PS, Monique Iborra se met elle-même en « congé » du parti socialiste et risque l’exclusion. Elle affirme ne pas vouloir démissionner et attendre sereinement que les instances socialistes se prononce sur son avenir. D’après nos informations, cela ne devrait pas tarder.

Mais la situation est loin d’être aussi simple. Le PS et le gouvernement, avec une majorité à l’Assemblée nationale fragile, n’ont pas vraiment les moyens de « perdre » une députée.

Quant aux soutiens de Philippe Saurel, ils viennent de tous horizons, car il a aussi reçu pendant l’été celui du sénateur Les Républicains de l’Hérault Jean-Pierre Grand.

F. Valéry

28 Août

Régionales : remaniement dans le staff de campagne de Carole Delga

Carole Delga retaille son staff de campagne. En mai et juin dernier, la tête de liste PS-PRG a nommé une coordinatrice de campagne et deux directeurs. En plein été, l’ancienne ministre a modifié son dispositif. Depuis environ 3 semaines, un nouveau nom apparaît dans les mails envoyés aux militants. Il s’agit de John Palacin. Ancien collaborateur d’Arnaud Montebourg à Bercy, élu municipal à Luchon et candidat aux régionales dans le Comminges, il porte le titre de directeur de campagne politique.

Carole Delga. tête de liste PS-PRG pour les Régionales

Carole Delga. tête de liste PS-PRG pour les Régionales

C’est la première « régionale » pour John Palacin. Ce jeune énarque de 37 ans n’a pas vraiment connu le feu au moment des municipales. Il était sur une liste tirée par le maire de Luchon, Louis Ferré. En revanche, il a une expérience nationale. En effet, au moment des primaires socialistes, en 2011, John Palacin a été le trésorier et le directeur de campagne d’Arnaud Montebourg. Un proche de l’ex-ministre de l’Economie et du Redressement Productif le qualifie de « pilier incontestable de la campagne ».

John Palacin, nouveau directeur de campagne politique de Carole Delga

John Palacin, nouveau directeur de campagne politique de Carole Delga

L’arrivée de John Palacin dans l’équipe de Carole Delga n’est pas simplement liée à son CV politique. Le conseiller municipal de Luchon (chargé des finances) entretient des rapports personnels avec Carole Delga. Tous deux sont des élus du Comminges et, au ministère de l’Economie, le conseiller d’Arnaud Montebourg a eu l’occasion de croiser l’ex secretaire d’Etat, Carole Delga.

Officiellement, la nomination de John Palacin est un renforcement de l’équipe de campagne. Mais, d’après nos informations, le renforcement est plutôt un débarquement . John Palacin remplacerait une directrice de campagne, Karine Traval-Michelet qui, selon plusieurs sources, « a disparu des écrans radars ».

Pour la députée (PS) de la Haute-Garonne, Monique Iborra cela ne fait aucun doute :

« Karine Traval-Michelet a été peu à peu écartée puis exfiltrée. Elle n’a jamais fait campagne et elle n’est jamais sortie de Colomiers. Elle a juste profité de ce moment pour régler ses comptes, notamment avec moi en barrant mon assistante parlementaire des listes pour les régionales. C’est lamentable. Mais c’est comme ça ».

Simple ajustement ou véritable remaniement, en tout cas, une chose est certaine. L’été a été l’occasion pour Carole Delga de modifier son organigramme. La montée en puissance de Philippe Martin (en charge des relations avec des élus) est également à noter. D’ailleurs, le 13 septembre prochain, l’ancien ministre de l’Ecologie doit animer, en Lozère ( sur les terres d’un autre directeur de campagne de Carole Delga, Alain Bertrand) une réunion sur la question de la ruralité.

Philippe Martin, président du conseil départemental du Gers et ancien ministre de l'Ecologie

Philippe Martin, président du conseil départemental du Gers et ancien ministre de l’Ecologie

En pleine polémique aoûtienne sur la présidence déléguée, alors que le plus difficile reste à faire s’agissant des accords PS-PRG (la distribution), Carole Delga a ajusté le tir s’agissant de l’organisation de sa campagne. Face à une rentrée qui s’annonce agitée, c’est de la simple mécanique interne. Cela ne suffira pas à neutraliser le tangage. Mais John Palacin et Philippe Martin peuvent stabiliser (un peu) le navire.

Laurent Dubois

27 Août

Régionales : Philippe Saurel désigne un socialiste tête de liste dans l’Aveyron

Après le Tarn et avant l’Hérault, Philippe Saurel continue la désignation de ses têtes de listes départementales pour les régionales. Le leader des « Citoyens du Midi » vient d’investir son représentant dans l’Aveyron. Il s’agit du socialiste et conseiller régional Régis Cailhol.

Régis Caihol, conseiller régional et tête de liste dans l'Aveyron des "Citoyens du Midi"

Régis Caihol, conseiller régional sortant et tête de liste dans l’Aveyron des « Citoyens du Midi »

Philippe Saurel privilégie la désignation de maires et de citoyens. Pour le 1er magistrat de Montpellier, ils forment la base de sa « République d’en bas ». Régis Cailhol ne cadre pas vraiment avec ce profil. Conseiller régional sortant, il vient de passer deux mandats dans l’hémicycle présidée par Martin Malvy. Il siège également dans le conseil départemental de l’Aveyron.

Néanmoins, Régis Cailhol est un homme de terrain. Il est décrit, par ses collègues socialistes du conseil régional, comme un « travailleur et quelqu’un de solide qui ne fait pas d’effets de manche ». Même son de cloche du côté de Guillaume Cros. L’élu écologiste est le président du groupe EELV. Mais, surtout, il est le président de la commission (Prospective, évolution et concertation citoyenne) dans laquelle siège Régis Cailhol. Guillaume Cros déclare :  » c’est un élu de base dans le sens où le système Malvy laissait peu d’autonomie aux élus socialistes. Mais, dans ma commission, il était là. Il faisait son boulot et généralement il disait des choses plutôt bien. C’est un élu de terrain, un élu de son territoire ».

Membre du groupe PS à la Région, Régis Cailhol n’est pas un proche du président socialiste de la Région. Mais il a souvent représenté Martin Malvy dans différentes manifestations et, au sein de son groupe, on lui reconnaît une grande disponibilité.

Régis Cailhol est toujours encarté au parti socialiste. Il a d’ailleurs été candidat pour figurer sur la liste de Carole Delga. Sa candidature a été écartée au profit du fils d’Alain Fauconnier (ancien sénateur et maire de Saint-Affrique) Eric Fauconnier.

Son ralliement à Philippe Saurel devrait lui couter sa carte au PS. Une exclusion va, probablement, intervenir dans les prochains jours. En attendant, Régis Cailhol, très introduit dans les milieux agricoles, va pouvoir utiliser son carnet d’adresses aveyronnais pour constituer la liste départementale de Philippe Saurel.

Après Pierre Verdier dans le Tarn, Régis Cailhol est la deuxième tête de liste départementale de Philippe Saurel. Le cahier des charges reste le même. Comme son voisin tarnais, Régis Caihol va devoir trouver des hommes et des femmes pour boucler la liste aveyronnaise. Ce travail se fera en liaison étroite avec Philippe Saurel. De son côté, le maire de Montpellier va continuer son périple pour recruter 11 autres « Cailhol » dans les 11 autres départements de la Grande Région.

Laurent Dubois

 

 

30 Juin

Régionales – Liste départementale PS 31 : pour les courants ça ne passe pas

Hier au soir, lundi 29 juin, les instances fédérales du PS 31 ont voté la liste départementale pour les régionales de décembre prochain. Le casting des « heureux élus » est loin de faire l’unanimité. La grogne monte et un vent de fronde secoue le parti. Toutes les constitutions de liste suscitent frustrations et critiques. C’est la loi du genre. Les grincements de dents et la rancoeur des (mauvais) perdants sont normaux. Mais, s’agissant de la liste haute-garonnaise, la contestation est vive et elle s’organise. 

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Que des Aubrystes, pas de Hollandais (en dehors de la tête de liste, Carole Delga et de Remi Branco en 26eme position), des Ségolénistes absents,  à peine connue, la liste du PS 31 a été passée au crible.  Du côté de la motion D (courant des députées Karine Berger et Valérie Rabault ), on rappelle un principe absolu : « toutes les motions doivent être représentées à la hauteur des votes et 10% cela représente 10% des places c’est-à-dire 1».

Ce soir, la motion D en Haute-Garonne va se réunir.

En Midi-Pyrénées, la motion réalise son plus haut score dans le Tarn-et-Garonne ou elle est d’ailleurs portée par une de ses figures nationales, la députée Valérie Rabault.  Du côté de Toulouse, elle peut s’appuyer sur un score modeste : 8% lors du vote préalable au Congrès de Poitiers, en mai dernier. La « D » est loin derrière la motion A et ses 69 % et les 21% de la motion B (celle des Frondeurs). Mais, elle va faire entendre sa voix.

Du côté des ségolènistes, même « fureur ». On dénonce un monopole des Aubrystes et des Frondeurs. Un élu précise :

Ce qui est tout à fait anormal c’est que toutes les sensibilités du parti ne sont pas représentés y compris la majorité ».

Des responsables du PS 31 mettent en cause l’organisation de la commission électorale. Pour eux, « statutairement toutes les sensibilités doivent être présents et il n’y a pas de place pour la directrice de campagne (Karine Traval-Michelet), alors que c’est elle qui a tiré les ficelles ».

Evidemment ces subtils équilibres internes et les questions de courants dissimulent (mal) des ambitions personnelles et des querelles individuelles. Ainsi, par exemple, l’assistante parlementaire de la députée Monique Iborra a fait les frais de son engagement lors de la campagne des législatives. Une campagne qui a vu s’opposer l’actuelle maire de Colomiers (nouvelle directrice de campagne de Carole Delga) et Monique Iborra, la « patronne » de la candidate écartée.

Néanmoins, une synthèse entre les courants est un enjeu stratégique. Cela conditionne la mobilisation des militants et l’appui de toutes les composantes du parti. Le PS dispose d’un atout essentiel : sa force militante et son maillage d’élus sur toute la grande région. Pour Carole Delga, le fait de « servir » tous les courants et d’éviter les contestations internes est un véritable enjeu. Cela conditionne, en partie, ses chances de réussite.

Après un week-end chaud et les tirs à boulets rouges de Jean-Michel Baylet, après un début de semaine chahutée avec l’annonce de la candidature du maire de Montpellier Philippe Saurel, Carole Delga va devoir gérer un nouveau front. Un front intérieur.

Laurent Dubois

Note de la rédaction : à la suite de la publication de cet article sur notre blog et à la révélation de cette « grogne », le PS 31 nous a adressé un communiqué que nous reproduisons ce-dessous. Cependant, nous maintenons nos informations sur la « fureur » des représentants de la motion D.

Communiqué du PS 31 :

Le Conseil fédéral du PS31 a adopté à une très large majorité la liste pour les élections régionales qui sera proposée au vote des militant-e-s de la Fédération de la Haute-Garonne le 9 juillet.

Derrière Carole Delga, tête de liste pour la Région Languedoc-Roussillon – Midi-Pyrénées, 30 candidat-e-s composent une liste rajeunie (d’une moyenne d’âge de 44 ans) conjuguant expérience et renouvellement.

De Guy David, occitaniste remarqué de Cintegabelle ou Sophie Adroit, technicienne au CNES, élue du Lauragais et syndicaliste à Marc Sztulman, toulousain et benjamin des colistiers, en passant  par Bertrand Monthubert, Président de l’Université Paul Sabatier, la liste présente de nouveaux candidats très ancrés dans les réseaux associatifs et universitaires.

A leurs côtés, des candidat-e-s sortant-e-s de l’équipe de Martin Malvy tels que Michel Boussaton en charge des formations sanitaires et sociales, Sylvie Bories investie dans le champ de la formation professionnelle et ou Thierry Suaud, Maire de Portet engagé sur les questions de l’eau.

Nadia Pellefigue, actuellement benjamine de l’exécutif, Vice-présidente en charge des Finances, de l’enseignement supérieur et de l’égalité femme-homme souligne :  « les choix d’orientations données par Carole Delga ont prévalu à la construction de cette liste de 30 candidat-e-s sur 38 que comptera la liste définitive : ouverture, diversités sociales et territoriales, expérience et renouvellement ».

La volonté affichée par Carole Delga depuis le 1er jour de son investiture s’illustre aussi, et d’ores et déjà, par les 8 places laissées disponibles pour celles et ceux qui se reconnaitront dans le rassemblement des forces de gauche et de progrès.

Le Premier fédéral, Sébastien Vincini, précise : « le respect des diverses sensibilités de notre Fédération a présidé aux travaux de la commission électorale. C’est un exercice toujours difficile. La qualité et la quantité des candidatures reçues manifestent un réel intérêt pour ces élections. Il est normal qu’au lendemain de son adoption des déceptions se manifestent mais elles laisseront vite place à la mobilisation dont les militant-e-s socialistes ont toujours su faire preuve ».

La Fédération du Parti Socialiste de Haute-Garonne