18 Nov

Duel au PS pour les législatives dans le Tarn

©MaxPPP

©MaxPPP

La compétition s’annonce épique et elle est unique en Occitanie. Un ancien conseiller de François Hollande et un ex-conseiller ministériel se disputent l’investiture du PS sur la même circonscription. Dans le département du Tarn, les législatives prennent un air de « Who’s Who » version Palais Nationaux. Patrice Bédier a été le premier à se déclarer. C’est au tour de Patrick Vieu d’officialiser sa candidature. A 51 ans, cet Albigeois d’origine, fils de l’ancien PDG de l’emblématique Verrerie Ouvière fondée par Jaurés, est le 1er fédéral du parti socialiste tarnais.

Énarque de formation et docteur en philosophie, Patrick Vieu a conseillé François Hollande sur les questions de mobilité et de développement durable. Depuis son départ de l’Elysée, l’ancien collaborateur du président de la République a rejoint le ministère de l’Environnement. Sa candidature aux législatives est sa première intrusion dans l’univers électoral. En juin 2015, Patrick Vieu est devenu le premier des socialistes tarnais. Mais il s’agissait d’un scrutin interne, sans véritable compétition et qui s’est réglée sur la base de jeux de personnes et de courants.

A priori, Patrick Vieu a une longueur d’avance sur son concurrent. En tant que 1er fédéral, le candidat à la candidature dispose de l’appareil départemental. Mais ce n’est pas aussi simple. Patrice Bédier aligne des soutiens au niveau des secrétaires des sections (notamment sur Castres et à Villefranche d’Albigeois) et des militants parfois influents. Le président du département et sénateur du Tarn, Thierry Carcenac est également un proche de Patrice Bédier.

A cela, il faut ajouter des critiques sur la gestion de la fédération du PS81 et un certain absentéisme de Patrick Vieu.

Le jeu reste ouvert. Mais une chose est certaine. La qualité de 1er secrétaire fédéral du nouveau candidat (déclaré) ne « plie » pas l’affaire.

C’est un vrai duel qui s’annonce. Un duel que le député sortant de la 1ere circonscription, Philippe Folliot, va observer de loin mais examiner de prés.

Des déchirures internes c’est jamais bon pour un parti. Mais c’est toujours bien pour les adversaires.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Suite à la publication de l’article « Duel au PS pour les législatives », le 1er fédéral du Tarn souhaite réagir. Cette réaction est l’occasion d’une précision. Le constat d’un « certain absentéisme » repose sur les témoignages de militants socialistes. Des témoignages précis, concordants, et qui pointent une absence chronique aux réunions de la section d’Albi. Une des principales sections de la fédération départementale (avec Castres et Carmaux) et dans laquelle Patrick Vieu est adhérent. Un fait est également mis en avant par un militant. Lors de la contestation de la loi El-Kohmri, des manifestants se sont présentés devant les locaux albigeois et ont trouvé porte close. Le 1er fédéral était absent.

Dernière précision. La confidentialité des sources est protégée par la Loi et la pratique du OFF est incontestablement insatisfaisante. L’identification des sources est une plus value pour le lecteur et une garantie pour la qualité de l’information. Savoir qui « parle » permet de donner plus ou moins de poids aux propos tenus. Mais le OFF reste un mal nécessaire. C’est (trop souvent) le seul moyen pour informer. Dans un parti politique, tout le monde se connaît et se fréquente. Parfois des intérêts professionnels sont en jeu. Surtout au P. Le parti socialiste détient de nombreuses collectivités et les « encartés » travaillent avec des « patrons » qui sont également des « éléphants » du parti. Dans certains cas, il faut même être « encarté » pour être recruté dans une commune ou au conseil départemental. Sans la garantie du OFF, une omerta s’installerait. L’information a un prix (précieux) dans une démocratie. Elle a aussi (parfois) un coût : le OFF.

« Depuis l’arrivée de la nouvelle équipe fédérale, en juin 2015, les dépenses de la fédération ont été drastiquement réduites afin de ramener les comptes à l’équilibre, nos statuts ont été rénovés, la transparence restaurée, la gouvernance renforcée. Chacun, au sein de notre fédération, s’accorde sur ces avancées. Je regrette donc que vous vous fassiez l’écho de « critiques » qui, tout en restant dans l’ombre, ne sont étayées par aucun argument et ne correspondent pas à la réalité.

Quant à mon supposé « absentéisme », notre conseil fédéral s’est réuni sept fois depuis l’été 2015, précédé d’autant de bureaux fédéraux, tous en présence de l’auteur de ces lignes. Je n’évoque pas les nombreuses réunions du secrétariat fédéral et les nombreuses animations assurées dans la même période. Je ne vois donc pas à quel « certain absentéisme » vous faites allusion, du moins pour ce qui me concerne.

Il me semble que l’éthique journalistique commande de vérifier ses sources, à défaut de les dévoiler, et que la véracité des « faits » que vous rapportez aurait gagné à un examen contradictoire auquel vous auriez pu procéder si vous aviez bien voulu m’interroger avant de les publier. Je regrette que vous n’ayez pas jugé utile de prendre cette peine ».

Patrick Vieu

 

15 Nov

Gérard Bapt (PS) candidat à sa propre succession aux législatives

INFO LE BLOG POLITIQUE DE FRANCE 3 – Le député de Haute-Garonne, plus ancien député de France, a mis fin au suspense : il est candidat à l’investiture PS sur la deuxième circonscription et à sa propre succession à l’Assemblée Nationale. Face à lui, dans son propre camp, ça se bouscule.

Gérard Bapt (photo : MaxPPP)

Gérard Bapt (photo : MaxPPP)

Gérard Bapt repart au combat. Le député de la 2ème circonscription de la Haute-Garonne a indiqué au Blog Politique de France 3 Midi-Pyrénées qu’il va solliciter une nouvelle fois l’investiture du parti socialiste pour les législatives de 2017. Le dépôt des candidatures auprès de la fédération départementale du PS s’est ouvert lundi 14 novembre et sera clos le vendredi 18 novembre.

Malgré une résolution « anti-Bapt »

Elu depuis 1978 (avec une interruption entre 1993 et 1997), Gérard Bapt va donc solliciter l’investiture pour son 9ème mandat (après ses victoires en 1978, 1981, 1986, 1988, 1997, 2002, 2007 et 2012). Pourtant, parmi ses « amis » socialistes, beaucoup l’auraient bien poussé vers une « retraite parlementaire bien méritée ».

Ainsi, en septembre dernier, le PS de Haute-Garonne avait-il adopté une « résolution anti-Bapt ». Un texte qui exige des candidats à l’investiture PS dans le département qu’ils s’engagent à ne faire que 3 mandats (15 ans). Mais le texte n’est pas très clair : il ne peut s’appliquer rétroactivement.

De plus, le texte de la fédération du PS 31 est une simple résolution, sans portée statutaire. Pour acquérir une portée « normative », impérative ou simplement contraignante, la résolution adoptée en conseil fédéral doit être validée au niveau national. Selon nos informations, Gérard Bapt a eu une discussion avec les instances nationales de son parti. Le député de la Haute-Garonne a obtenu des garanties. La résolution du PS 31 va rester lettre morte. Un proche de Jean-Christophe Cambadélis précise : « si on doit appliquer cette prétendue règle, Jean-Marc Ayrault, Jean-Marie Le Guen ou même Camba ne pourraient pas être candidats en Haute-Garonne. Ceux qui ont poussé ce texte se croient dans le cadre d’une élection départementale« .

Etienne Morin, candidat « officiel » ?

En coulisses, des socialistes au bras long se sont activés pour pousser la candidature d’Etienne Morin, prof d’économie. C’est lui qui sera en quelques sortes le « candidat officiel » face à Gérard Bapt dans la bataille pour l’investiture socialiste. Un candidat officiel qui est dans la ligne majoritaire de la fédération haute-garonnaise : le courant Montebourg. Etienne Morin bénéficie également du soutien précieux et puissant d’un membre du cabinet du président du département de la Haute-Garonne : Henri Matéos.

Depuis l’élection du nouveau conseil départemental, en 2015, les affaires du PS 31 se règlent (largement) au sein de l’hôtel du département. L’appui d’Henri Matéos vaut « label » fédéral.

Dans l’entourage du député sortant, on s’est inquiété de voir se multiplier ces derniers mois les nouvelles cartes d’adhérents dans les sections de la circonscription. De quoi « gonfler » le vote Morin ? Mais Gérard Bapt semble avoir fait ses comptes et ne pas être trop inquiet de l’issue : il compte de nombreux fidèles parmi les militants socialistes dont beaucoup saluent sa force de travail parlementaire, notamment sur les dossiers de la santé.

Selon l’entourage du député de la Haute-Garonne, les instances nationales sont également favorables à une nouvelle candidature de Gérard Bapt. Deux raisons. La première est liée au bilan. Gérad Bapt est connu et reconnu pour son assiduité mais surtout pour son action sur des dossiers médicaux médiatiques : Mediator, Bisphénol…

La seconde raison est beaucoup plus politique. Gérard Bapt est proche de Manuel Valls. Il assiste aux déjeuner des « Réformateurs », le courant du premier ministre. Pour le locataire de Matignon, ce n’est pas le moment de perdre un soutien. Manuel Valls se prépare à une éventuelle candidature à la présidentielle. Emmanuel Macron va entrer dans la course à l’Elysée. L’officialisation de sa candidature est une question de jour et ses troupes reçoivent déjà le matériel de campagne pour aller sur les marchés. Dans ce contexte, Gérard Bapt peut espérer un de Paris… contre les instances départementales du PS 31.

Des candidats déclarés, d’autres qui renoncent, des incertitudes

Y aura-t-il d’autres candidats socialistes face à Gérard Bapt et à Etienne Morin ? Certains s’étaient déclarés candidats, comme Emmanuel Auger, ancien président du Comité de Ville (le regroupement de toutes les sections socialistes de Toulouse) et proche collaborateur de Jacques Oberti, le président du Sicoval (communauté de communes du sud-est toulousain). Mais il indique ce mardi au Blog Politique qu‘il se range derrière la candidature de Gérard Bapt qu’il soutiendra, « le seul à pouvoir sauver la circonscription pour la gauche ». 

Didier Cujives, le maire de Paulhac et conseiller départemental, confirme ce mardi au Blog Politique qu’il va se lancer dans la bataille. Ce proche d’Arnaud Montebourg se dit « plus que jamais candidat ».

Jean-Jacques Mirassou (ancien élu à la mairie de Toulouse et ancien sénateur) ménage quant à lui le suspense : « Je ferai connaître ma position aux militants socialistes avant d’en parler à la presse » a-t-indiqué au Blog Politique ce mardi. Selon nos informations, Jean-Jacques Mirassou faisait dépendre sa candidature d’un retrait de Gérard Bapt. L’ancien sénateur pourrait se redéployer sur la 7ème circonscription.

Enfin de son côté, Jean-Paul Makengo, ancien adjoint de Pierre Cohen au Capitole et ex-conseiller régional, un temps très intéressé, indique au Blog Politique ce mardi qu’il renonce à briguer l’investiture PS en raison de ses nouvelles activités professionnelles.

Fabrice Valéry (@fabvalery) et Laurent Dubois (@laurentdub)

14 Nov

Législatives : le retrait surprise de la députée PS de l’Ariège Frédérique Massat

Une nouvelle surprenante. La députée de l’Ariège et présidente de la commission des Affaires Economiques n’est pas candidate à sa propre succession. Frédérique Massat quitte la scène parlementaire. Après l’Aveyronnaise. Marie-Lou Marcel, c’est la seconde députée PS de la région qui renonce à un mandat législatif en une semaine.

Frédérique Massat (Photo : MaxPPP)

Frédérique Massat (Photo : MaxPPP)

L’annonce prend la forme d’une lettre aux militants. Une lettre dans laquelle la future-ex députée invoque « un renouvellement…nécessaire (et) bénéfique (qui) contribuera à dissuader nos concitoyens de se laisser tenter par des candidatures populistes« .

Les motifs du retrait alimentent les commentaires et intriguent. Dans les rangs des député(e)s socialistes de Midi-Pyrénées, la surprise est totale. Le député de la Haute-Garonne, Gérard Bapt est très étonné. Même réaction du côté du Tarn-et-Garonne et de la rapporteure du budget. Valérie Rabault doit venir, dans les prochains jours, présenter aux militants de l’Ariège le budget. Elle n’a eu connaissance d’aucun signe annonciateur d’un (quelconque) retrait de Frédérique Massat.

La semaine dernière, la députée (ex-socialiste) de la Haute-Garonne, Monique Iborra a voyagé aux côtés de l’autre député PS de l’Ariège, Alain Fauré. Mais là encore aucun indice pendant l’heure de vol entre Toulouse et Paris.

La permanence parlementaire de Frédéric Massat confirme l’existence de la lettre adressée aux militants et l’annonce d’un retrait de la vie parlementaire. Sans donner de détail. Le portable de la députée de l’Ariège est sur « boite vocale ». Il faut donc se contenter (pour le moment) de la version officielle.

Une version officielle qui peine à convaincre. Comme le précise, en OFF, un élu de gauche : « le renouvellement dans l’Ariège, ce serait nouveau« . Un autre, toujours en OFF, s’interroge à haute voix : « Il doit y avoir une autre raison. C’est pas possible. Généralement, on se retire quand on a peur d’être battu. Mais là dans l’Ariège, même si les élections départementales ont été difficiles pour le PS et que Frédérique Massat a été battue,  je ne vois pas le risque« .

Dans la droite ariégeoise, c’est la même tonalité : « le renouvellement et le risque populiste, c’est du pipot ».

La décision de Frédérique Massat conserve une part de mystère. Mais une chose est certaine. La nouvelle ne laisse pas indifférent et un autre fait est transparent : le parti socialiste perd une de ses figures.

Laurent Dubois (@laurentdub)

08 Nov

Marie-Lou Marcel, la seule députée PS de l’Aveyron, ne se représente pas

La députée a annoncé dans un communiqué qu’au terme de deux mandats à l’Assemblée Nationale elle ne sera pas candidate à sa propre succession en 2017 et veut se consacrer à des activités associatives et se rapprocher de sa famille.

Marie-Lou Marcel

Marie-Lou Marcel

Marie-Lou Marcel, unique députée de gauche de l’Aveyron, ne briguera pas un troisième mandat en 2017 sur la 2ème circonscription. La députée annonce qu’elle est attachée aux règles de non-cumul des mandats et des fonctions, y compris dans la durée et a donc décidé de s’appliquer cette règle (lire son communiqué ci-dessous).

Chez les socialistes aveyronnais, c’est le premier fédéral Bertrand Cavalerie qui sera candidat à l’investiture. Il aura notamment face à lui le conseiller départemental LR, André At.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

Le communiqué de Marie-Lou Marcel :

Je souhaite à la fin de mon mandat, en Juin 2017, mettre un terme à mon activité de parlementaire et ne serai donc pas candidate aux prochaines élections législatives.

C’est avec passion et en gardant toujours à l’esprit les valeurs acquises dans le monde associatif et syndical que j’ai  exercé mes différents mandats au service de l’intérêt général : conseillère municipale, maire adjointe, conseillère régionale et aujourd’hui députée.

J’ai toujours concilié activité professionnelle et engagement politique, considérant que l’exercice de fonctions politiques ne doit jamais s’envisager en terme de carrière. C’est un élément indispensable pour garder un lien constant avec les réalités du quotidien car j’ai toujours considéré, et considère toujours, que la politique n’est pas et ne doit pas être un métier.

Limiter le cumul des mandats et limiter le cumul des fonctions quels qu’ils soient, tant en nombre que dans la durée est une nécessité.

Le non cumul est une règle que je me suis toujours appliquée, bien avant le vote de la loi, à mon sens largement  incomplète,  car portant uniquement sur le seul cumul des mandats des parlementaires. Il est l’une des conditions essentielles au renouvellement de la classe politique et aussi l’une des conditions pour que nos concitoyens retrouvent confiance en la politique et en leurs représentants.

C’est pourquoi aujourd’hui, au terme de deux mandats consécutifs de parlementaire, je mets  en adéquation mes paroles et mes actes comme je l’avais d’ailleurs fait pour mes mandats antérieurs et ne serai pas candidate aux prochaines élections législatives

Au cours de ces années, fière de la confiance qui m’a été accordée, je me suis attachée à défendre les intérêts du territoire et de ses habitants, sans exclusive aucune. Je l’ai fait en travaillant avec toutes celles et tous ceux qui contribuent à son dynamisme et son rayonnement : élus, associations, acteurs économiques et en répondant à toutes les sollicitations de mes concitoyens. Ce fut pour moi un plaisir et un honneur de les accompagner, ce que je ferai jusqu’au terme de mon mandat en juin prochain, et tiens à les remercier pour leur confiance.

Mais mon engagement n’est pas terminé. Je le poursuivrai  dans le milieu associatif et consacrerai plus de temps à ma famille et mes proches, en restant toujours attachée aux valeurs qui sont les miennes et  aux besoins du territoire ».

03 Nov

Législatives : duel de femmes au PS sur la 3ème circonscription de Haute-Garonne

Le dépôt des candidatures va se dérouler du 14 au 18 novembre 2016. Mais Isabelle Hardy n’a pas attendu cette échéance pour se positionner sur la 3ème circonscription de la Haute-Garonne. L’ancienne adjointe au Capitole de Pierre Cohen n’est pas la seule socialiste dans les starting-blocks. Elle va affronter sa « camarade » Hélène Rouch. Néanmoins, comme le précise un cadre du PS31 : « le vrai problème ce n’est pas de décrocher l’investiture, le vrai problème c’est Laurence Arribagé ». 

Isabelle Hardy et Hélène Rouch sont candidates à l'investiture PS.

Isabelle Hardy et Hélène Rouch sont candidates à l’investiture PS.

C’est un bastion de droite. Et ce n’est absolument pas un hasard. La 3ème circonscription de la Haute-Garonne a été redécoupée (en 2010) par un gouvernement de droite pour un candidat de droite. Cette taille sur mesure a permis l’élection de Jean-Luc Moudenc (2012-avril 2014) puis, celle, plus confortable de Laurence Arribagé en 2014. L’espoir d’une bascule vers le PS est mince. Si on ajoute le contexte du moment et l’impopularité du président socialiste sortant, la 3ème de la Haute-Garonne devient (quasiment) une terre de mission… impossible pour la candidate socialiste.

Malgré l’ampleur du défi, les candidats PS se positionnement. Sur son Blog, Isabelle Hardy se déclare candidate à la candidature. Proche de Pierre Cohen, la conseillère municipale d’opposition à la mairie de Toulouse n’est pas effrayée par les turbulences qui secouent son parti. Au contraire.

Le contexte de turbulence que traverse la gauche ne fait que renforcer cette détermination. C’est la raison pour laquelle je suis candidate à l’investiture du parti socialiste pour les élections législatives de 2017, dans la 3ème circonscription de la Haute Garonne.

Les militants vont voter en décembre prochain et attribuer les investitures. Isabelle Hardy peut compter sur le soutien du 1er Fédéral, Sébastien Vincini mais aussi des « aubrystes ».

Face à elle, une autre candidate. Il s’agit d’Hélène Rouch. Présidente de la Fédération des Conseils des Parents d’élèves (FCPE) de la Haute-Garonne et conseillère municipale d’opposition à Castanet-Tolosan, Hélène Rouch bénéficie, quant à elle, du soutien des proches d’Arnaud Montebourg. C’est donc un duel entre la « gauche de la gauche » et l’aile gauche du PS qui se profile. Faute d’un clivage politique et de différence sur le fond, la bataille de l’investiture va tourner autour des personnalités et des réseaux des deux candidates.

L’expérience démontre une évidence : ce genre de compétition interne est des plus âpres.

Laurent Dubois (@laurentdub)

20 Oct

Quand les militants PS du Tarn sont invités à faire des lois

Patrice Bédier et Najat Vallaud-Belkacem au Sénat. Photo MaxPPP

Patrice Bédier, candidat aux législatives dans le Tarn et ex-conseiller parlementaire de Najat Vallaud-Belkacem. Photo MaxPPP

Un profil pas banal et une méthode originale. L’ancien conseiller parlementaire de Najat Vallaud-Belkacem est candidat pour les prochaines législatives. Dans le département du Tarn, la candidature de Patrice Bédier dénote. Sur les terres de Jaurès, un jeune trentenaire ayant passé 4 ans dans les allées ministérielles, ce n’est pas fréquent. Mais, surtout, Patrice Bédier propose à ses camarades socialistes une recette atypique. Avant de se présenter devant les électeurs, Patrice Bédier doit obtenir l’investiture interne du PS81. Pour décrocher le sésame, début décembre, Patrice Bédier offre un exercice de démocratie directe : la rédaction avec les militants de 5 propositions de loi que le député « virtuel » s’engage à déposer sur le bureau de l’Assemblée Nationale.

Mais, ce n’est pas tout, Patrice Bédier a défini 5 thèmes (transparence de la vie publique, souffrance au travail, économie des territoires, éducation, agriculture). Le candidat à l’investiture s’engage (s’il est élu au Palais Bourdon) à déposer une proposition de loi pendant les 5 ans du mandat législatif sur chacun de ces chantiers.

La 1ère circonscription du Tarn est (décidément) un vrai laboratoire politique. Le député sortant, le centriste Philippe Folliot, a inventé « un Café au Café« . Le parlementaire tarnais a inscrit dans ses engagements de campagne une pratique pleine de caféine : accueillir autour d’un café et dans un café de sa circonscription les électeurs. Le dernier café s’est, d’ailleurs, déroulé dans un centre commercial à Castres. Son (éventuel) adversaire socialiste, se contente de la formule « open bar ». Une formule version « cuvée » législative que Patrice Bédier connait bien.

Le jeune conseiller municipal d’Albi a conseillé la ministre de l’Education Nationale. Mais, pendant 2 ans, il a également été le chef de cabinet du ministre chargé des relations avec le Parlement.

Laurent Dubois (@laurentdub)

02 Oct

Législatives : le PS réserve 24 places aux femmes en Occitanie

 Jean Christophe Cambadelis, le patron du PS, et Christophe Borgel le N°3 chargé des élections.


Jean Christophe Cambadelis, le patron du PS, et Christophe Borgel le N°3 chargé des élections.

Ce dimanche 2 octobre, le Conseil national du parti socialiste lance la première étape des législatives 2017. Les instances nationales du PS votent pour « profiler » les  circonscriptions.

Trois statuts sont possibles : « réservée » femme, « ouverte » ou « gelée ».

La première catégorie (comme son nom l’indique) est réservée à une femme. Ce qui d’ailleurs ne signifie pas (forcément) qu’une « sortante » ne puisse pas être remplacée par une nouvelle candidate. C’est le cas, notamment, dans le Tarn. La 3eme circonscription est détenue par la députée Linda Gourjade. La circonscription est réservée « femme » mais la députée sortante est une  « frondeuse » et la fédération départementale (dont le 1er secrétaire est un ancien conseiller de François Hollande à l’Elysée, Patrick Vieu) peut, au travers d’un vote militant, décider de remplacer la sortante.

Sur les 13 départements d’Occitanie, 3 comportent des circonscriptions destinées à des partenaires : le Gard, les Hautes-Pyrénées et le Tarn-et-Garonne. Néanmoins, les négociations n’ont pas commencé. Le chiffre peut évoluer.

La seconde catégorie est dite « ouverte ». Homme et femme peuvent se présenter.

La dernière catégorie est qualifiée de « gelée ». Généralement, ce type de circonscription correspond à des circonscriptions réservée à des partenaires. C’est le cas dans le Tarn-et-Garonne. Une circonscription qui est donc destinée au PRG. En revanche, l’absence de circonscription « gelée » en Haute-Garonne élimine l’hypothèse d’une candidature de Sylvia Pinel dans ce département.

France 3 Midi-Pyrénées s’est procuré les propositions sur les départements d’Occitanie. Ces propositions seront (définitivement) votées en fin d’après-midi. Vers 17 heures 30, une conférence de presse du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, doit officialiser ce vote.

Tarn

1ere circonscription : Ouverte

2eme circonscription : Réservée Femme

3eme circonscription : Réservée Femme

Haute-Garonne

1er circonscription : Réservée Femme

2eme circonscription : Ouverte.

3eme circonscription : Réservée Femme

4eme circonscription : Réservée Femme

5eme circonscription : Réservée Femme

6eme circonscription : Réservée Femme

7eme circonscription : Ouverte

8eme circonscription : Ouverte

9eme circonscription : Ouverte

10eme circonscription : Ouverte

Tarn-et-Garonne

1ere circonscription : Réservée Femme

2eme circonscription : Gelée (Partenaire)

Ariège

1ere circonscription : Réservée Femme

2eme circonscription : Ouverte

Aude

1ere circonscription : Ouverte

2eme circonscription : Réservée Femme

3eme circonscription : Ouverte

Aveyron

1ere circonscription : Réservée Femme

2eme circonscription : Réservée Femme

3eme circonscription : Ouverte

Gard

1ere circonscription : Réservée Femme

2eme circonscription : Réservée Femme

3eme circonscription : Réservée Femme

4eme circonscription : Ouverte

5eme circonscription : Ouverte

6eme circonscription : Gelée (Partenaire)

Gers

1ere circonscription : Ouverte

2eme circonscription : Réservée Femme

Hérault

1ere circonscription : Gelée (Partenaire)

2eme circonscription : Réservée Femme

3eme circonscription : Réservée Femme

4eme circonscription : Ouverte

5eme circonscription : Réservée Femme (si le député sortant, Kléber Mesquida ne se représente pas)

6eme circonscription : Réservée Femme

7eme circonscription : Ouverte

8eme circonscription : Ouverte

9eme circonscription : Ouverte

Lot

1ere circonscription : Gelée (Partenaire)

2eme circonscription : Ouverte

Lozère

1ere circonscription : Réservée Femme

Hautes-Pyrénées

1ere circonscription : Ouverte

2eme circonscription : Gelée (Partenaire)

Pyrénées-Orientales

1ere circonscription : Ouverte

2eme circonscription : Réservée Femme

3eme circonscription : Réservée Femme

4eme circonscription : Ouverte

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

30 Sep

Législatives : une résolution du PS 31 qui vise Gérard Bapt ?

Le député PS Gérard Bapt (Photo : AFP)

Le député PS Gérard Bapt (Photo : AFP)

Le PS prépare les législatives. Une circulaire nationale est en train d’arriver dans les fédérations départementales. Le PS 31 n’est pas en reste. Jeudi 29 septembre, un conseil fédéral a adopté une résolution qui limite le cumul dans le temps : trois mandats (15 ans) et c’est fini. Cette motion est présentée par certains socialistes comme une torpille visant Gérard Bapt. Le député de la deuxième circonscription est le plus ancien député de France (7 mandats entre 1978 et 1993 puis de 1997 à nos jours) et une nouvelle candidature est toujours probable. Selon plusieurs sources, la motion (adoptée à l’unanimité) indique la sortie au sortant.

Le texte de la motion n’est pourtant pas clair. L’intention est (peut-être) anti-Bapt. Mais le document voté par le conseil fédéral du PS de Haute-Garonne est ambiguë. Impossible de savoir si la règle « 3 mandats et bye-bye » concerne les mandats exercés antérieurement ou si elle s’applique… à partir des législatives de 2017. Dans ce dernier cas, la règle est valable uniquement pour le futur et Gérard Bapt « sauve » sa tête.

François Mitterrand aimait citer le Cardinal de Retz : « on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses détriments« . Ce n’est pas toujours vrai. Gérard Bapt peut toujours dire que la motion votée par ses camarades ne le concerne pas. Même si ce n’est pas vrai.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Législatives au PS : de la place pour les femmes… et les alliés

La circulaire date du 16 juillet 2016. Mais elle arrive juste dans les fédérations départementales du PS. Objet : modalités de désignations des candidats pour les législatives. Le document est technique et aborde des questions pratiques. Néanmoins, la circulaire contient des éléments plus politiques. Notamment sur les accords avec les partenaires.

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

Le document comporte 5 pages, 9 paragraphes et une annexe. Signée par Christophe Borgel, le secrétaire national aux élections du PS, la circulaire précise le calendrier des désignations des candidats PS aux législatives : jeudi 8 décembre, premier tour du scrutin pour les investitures, samedi 17 décembre, convention nationale de ratification des candidatures….

Le document rappelle également les règles applicables en matière de non cumul des mandats : « les candidats titulaires de fonctions exécutives locales peuvent se présenter aux élections, en cas de victoire, ils perdent leur mandat exécutif local. La commission électorale invite les camarades qui exercent aujourd’hui un mandat exécutif local à mesurer pleinement les conséquences légales, politiques et électorales ».

Les instances nationales du PS insistent sur la parité : « L’objectif fixé nationalement est de présenter plus de femmes que d’hommes aux prochaines législatives. Aucune fédération ne pourra s’exonérer ».

L’aspect le plus intéressant de la circulaire concerne les accords avec les partenaires :

« Une nouvelle réalité électorale tripartite s’est imposée…Elle a pour conséquence…un risque d’élimination de la gauche dès le 1er tour si celle-ci est divisée. Certains de nos partenaires sont prêts à discuter d’un…rassemblement. Le parti socialiste favorisera des candidatures unitaires afin que la gauche soit représentée au second tour ».

La déclaration est claire. Des accords avec des partenaires sont jugés vitaux par les instances nationales du PS. Des circonscriptions seront réservées. La seule question est de savoir combien et avec qui. Ce dernier point est le moins mystérieux. Les Radicaux de Gauche de Sylvia Pinel sont les derniers alliés du PS. Le divorce est consommé avec des Ecologistes qui, de toute manière, sont divisés et ont éclaté en plusieurs chapelles.

Le PRG peut donc espérer des places. Les portes sont ouvertes. Seul problème, les radicaux de gauche ont intérêt à multiplier les candidatures. Le parti traverse des difficultés financières et il suffit de dépasser le seuil de « 1% des suffrages exprimé » pour obtenir des subventions. La législation sur le financement politique permet de transformer les législatives en « casino ». Des candidatures, même improbables, permettent de remplir les caisses.

La douce voix du PS risque d’être (sévèrement) concurrencée par l’appel du tiroir caisse. D’ailleurs, selon nos informations, le PRG souhaite présenter le maximum de candidats dans le maximum de circonscriptions. Les négociations vont être âpres.

Laurent Dubois (@laurentdub)

08 Juil

Législatives : quel candidat pour le PS après l’exclusion de Monique Iborra ?

Dans la sixième circonscription de la Haute-Garonne, les législatives c’est maintenant. L’exclusion du PS de la députée sortante rebat les cartes. Une pétition de parlementaires (lancée par un proche de Manuel Valls) demande à Jean-Christophe Cambadélis de revenir sur la sanction frappant Monique Iborra. Mais l’ex-socialiste tourne la page et a annoncé sa candidature.

Quel peut être l’impact d’une division à gauche sur une circonscription détenue, sans interruption, par le parti socialiste depuis 1997 ? Eléments de réponse.

Monique Iborra, députée sortante de la Hautte-Garonne. Photo MaxPPP

Monique Iborra, députée sortante de la Hautte-Garonne. Photo MaxPPP

La sixième, une « circo » socialiste

Les communes de Colomiers et Tournefeuille. Les cantons de Cadours, Lèguevin et Saint Lys. Anciennement les quartiers du Mirail, des Pradettes, de Bellefontaine. La géographie de la 6ème circonscription de la Haute-Garonne a évolué avec le temps. Le découpage de 2010 a modifié son périmètre. Mais l’inclinaison reste la même : une terre qui penche à gauche. Entre 1993 et 1997, l’UDF a réussi à décrocher une victoire. Mais l’épisode Christine de Veyrinas reste une parenthèse dans une histoire électorale qui s’écrit en rose.

Les quartiers populaires du canton 12 (Le Mirail, Bellefontaine, la Reynerie, les Pradettes) ont été retiré de la sixième circonscription en 2010. L’amputation du canton toulousain (dont les bureaux de vote ont massivement voté François Hollande en 2012) a modifié la physionomie de la circonscription.

Mais il existe des viviers de voix pour le PS : Colomiers, Tournefeuille. Aux Régionales de 2015 les deux communes ont majoritairement voté pour la candidate socialiste au second tour (33,35% à Colomiers et 34% à Tournefeuille).

A priori l’histoire de la circonscription peut rassurer les socialites. Sur le papier, la candidature de Monique Iborra peut être endiguée. Des digues existent et assurent un réservoir de voix au parti socialiste.

Ce n’est pas certain. Il ne faut pas sous-estimer une (éventuelle) équation personnelle de Monique Iborra. La députée sortante est un bourreau de travail et va continuer à labourer le terrain. Mais, surtout, le vote PS de 2012 est relatif. Le résultat des précédentes législatives est fortement lié à un anti-sarkozysme. Ce ressort ne jouera plus en 2017. Ou du moins il jouera moins dans l’hypothèse d’un nouveau duel Sarko-Hollande. Le quinquennat de François Hollande est marqué par un vrai divorce avec l’électorat socialiste. La loi Travail mais aussi l’augmentation des impôts, la querelle Valls-Macron et la fronde de l’aile gauche du PS va laisser des traces profondes. La 6ème de Haute-Garonne n’échappera pas à ce bilan.

La circonscription reste toujours (sociologiquement) une circo « favorable ». Mais attention à la pente glissante. Une division et une dissidence, ce n’est jamais bon. Dans un contexte national houleux et hostile, c’est encore pire. Monique Iborra est connue pour sa hargne et son opiniâtreté. La bataille électorale ne se fera pas dans la dentelle. Comme le précise un cadre du PS : « Monique Iborra ne gagnera peut-être pas mais elle peut faire perdre, c’est certain« .

Le PS doit trouver un(e) bon(ne) candidat(e)

Une législative est surtout une affaire d’étiquettes. C’est encore plus vrai depuis l’inversion du calendrier électoral : la présidentielle (en avril-mai) puis les législatives (en juin). La personnalité des candidats n’est pas un critère décisif. Bien évidemment, il existe des figures nationales et des députés réputés qui drainent (sur leur nom) des voix. Mais, quelle que soit la plus-value personnelle, les électeurs se déterminent en fonction du résultat de l’élection présidentielle ou de leur opinion politique.

Ce principe général (élection législative=élection politique) connaîtra un tempérament dans la 6ème de Haute-Garonne. En effet, le PS a tout intérêt (pour contrer la dissidence de Monique Iborra) a peaufiner son casting et à éviter toute déchire au moment des investitures internes. Le PS31 doit proposer un(e) candidat(e) avec un bon profil et surtout son investiture doit se faire dans de bonnes conditions. Autrement, ce sera une double peine : vote sanction pour sanctionner le bilan Hollande et démobilisation face à une guerre des Roses.

Le nom de deux Columérines circule : Muriel Cabrit (chef de cabinet de la mairie de Colomiers, ancienne assistante parlementaire de Monique Iborra) et Camille Pouponneau (conseillère départementale, ancienne assistante parlementaire de la députée du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault). Les deux femmes ont un avantage sur Monique Iborra : la nouveauté. Elles peuvent incarner un renouvellement politique.

En revanche, une élue à peine arrivée au conseil départemental et qui brigue un nouveau mandat, ce n’est pas très « vendeur ». Tous les sondages montrent et démontrent une allergie au cumul des mandats.

De même, une professionnelle de la chose publique ça ne transpire pas non plus de l’air frais.

En attendant décembre prochain et les investitures du PS, une chose est certaine. Le jeune candidat pré-investi par Les Républicains, Damien Laborde, cache à peine sa joie : « je ne vais pas entrer dans les querelles intestines du PS mais si le PS veut me faire un cadeau avant Noël« .

Laurent Dubois (@laurentdub)