05 Oct

Soleil d’Austerlitz, ombre de Canossa

Le PS sort du brouillard sénatorial. Des décennies de brume. Cinquante années d’opposition. Et, en 2011, le soleil. Une majorité, un président. Une ombre plane sur cette victoire. Austerlitz peut mener à Canossa. Le nouveau président du Sénat doit résister au conservatisme « maison ».
179 voix. Le plein à Gauche. Et même 2 votes venus d’ailleurs. Jean-Pierre Bel est bien élu. Cette réussite est exigeante. L’ancien maire de Mijanès ne doit pas se contenter des lauriers.
Conflits d’intérêts, retraites occultes et privilèges dignes de Versailles. Les ors du Sénat sont moisis. Jean-Pierre Bel souhaite moderniser la chambre Haute. Le premier chantier mobilise une invention datant des années 1800 : le balai. Il faut dépoussiérer, nettoyer le Sénat. Des années de laxisme et de corruption des mœurs ont gâté les boiseries.
Une œuvre de salubrité publique attend le président des sénateurs. Sa connaissance des lieux est une force. Jean-Pierre Bel fréquente le Sénat depuis 1998. Il connait les us et coutumes de ce «club anglais ». Mais cette familiarité peut être sa faiblesse.
La culture du compromis et la lutte contre le corporatisme sont ennemies.
Un fait rend optimiste. Jean-Pierre Bel a rendez-vous avec son destin. Il le sait. Le premier président socialiste du Sénat ne peut pas être « simplement » un nouveau président. Il doit présider autrement. Avec plus de transparence et dans une institution rénovée.
Le 1er octobre 2011, le sénateur ariégeois est entré dans l’Histoire.
Un chapitre essentiel reste à écrire. Le seul qui compte vraiment : la présidence Bel.
Cela passe par l’Hémicycle et un bilan législatif.
Mais aussi par la rue et une réforme du Sénat.
Jean-Pierre Bel doit convaincre nos concitoyens. Vaincre les résistances intérieures.
Il doit – par ses actes – éviter un dépit populaire.
Il a trois ans pour conjurer une déception.
Un constat – dressé dans un café ariégeois ou toulousain – résonnerait comme un échec personnel.
Une alternance au Sénat. Un « progrès démocratique » ? Un « évènement historique » ?
Non. Des sénateurs qui succèdent à d’autres sénateurs !!!

29 Sep

Ovation et chuchotements

Rue de Vaugirard. Mardi 27 septembre. Des applaudissements résonnent. Ils retentissent entre les murs du Sénat. Les élus socialistes acclament Jean-Pierre Bel. Le sénateur de l’Ariège est plébiscité. Il est LE candidat du PS au « plateau ».
Derrière les ovations, des chuchotements. On susurre le nom des Brutus. Trois au quatre « traitres » sont soupçonnés. Un doute, une crainte parcourt les esprits. Vont-ils poignarder l’élection de Jean-Pierre Bel ?
Le Sénat a basculé. Les vainqueurs sont surpris. Les vaincus aussi. Les sénatoriales 2011 devaient accoucher d’un « marais ». La Gauche obtient une « plage ». Une majorité absolue.
Cette victoire en appelle une autre. Après l’Hémicycle, c’est au tour du fauteuil présidentiel. C’est logique, normal. Et pourtant. Au Luxembourg, la discipline de vote a une ennemie : l’amitié intéressée.
Des sénateurs Hauts-Garonnais redoutent ces « débauchages ». Jean-Jacques Mirassou et Bertrand Auban font les comptes. Trois voix – une est liée à la défection de Gérard Longuet – garantissent une majorité à Jean-Pierre Bel. Trois défections, trois lâchages et adieu la présidence du Sénat.
Le « plateau » est au bout d’une ligne de crête. Etroite et friable.
En fait, le chemin est plus large.
Des votes blancs ou nuls vont élargir l’horizon de Jean-Pierre Bel. Sans parler des « maladies » diplomatiques et des absences délibérées. La Droite va subir samedi prochain une épidémie ignorée par la faculté de Médecine : le sénat buissonnier.
Des vengeances personnelles déblayent aussi le terrain. Christian Poncelet ne volera jamais au secours de Gérard Larcher.
Mais surtout les « traitrises » – de Gauche – sont improbables. Les coups de couteaux dans le dos nécessitent de la pénombre. Or la scène sénatoriale est inondée de lumière. Tous les projecteurs sont braqués sur l’élection du 1er Octobre. Et, d’une manière générale, une trahison laisse des traces : une nomination providentielle, des subventions généreuses, des dettes épongées…
En fait, la meilleure garantie est fournie par…l’Elysée.
Les fins de règne attirent les vautours.
Rarement les ambitieux ou les courtisans.

22 Sep

Monnerville : l’improbable retour

28 avril 1959. Un lotois obtient un titre rare. Gaston Monnerville devient – au Sénat – le premier et le dernier président de Gauche. Après lui, la Droite et le Centre occuperont– sans interruption – le fauteuil.

25 septembre 2011. La « malédiction » va-t-elle être brisée ? Un nouveau « Monnerville » peut-il sortir des prochaines sénatoriales ? Beaucoup en parlent. Certains y croient. Ce retour est improbable.

Deux sièges dans les Hautes-Pyrénées. Deux autres dans le Lot. Aucun suspens du côté de Cahors. Très peu vers Tarbes. En Midi-Pyrénées, les sénatoriales « brillent » par leur transparence. Néanmoins, sur les bords de la Lèze, la tension monte. L’attention augmente. Le département de l’Ariège est extérieur au scrutin. Mais un de ses élus est au cœur de la bataille.

Jean-Pierre Bel mène campagne. Un jour en Moselle. Un autre à la Réunion. Le patron du groupe PS soutient ses troupes. Distribue fiches techniques et poignées de mains.

Le sénateur ariégeois est candidat sans être candidat. Son siège n’est pas en jeu. Mais, une semaine après le renouvellement – partiel – du Sénat, une élection l’attend. Le 1er octobre – au terme d’un conclave digne du Kremlin et du Vatican -, un nouveau président sera élu. Ses chances de succès sont indexées sur la première étape. Celle du 25 septembre.

Jean-Pierre Bel est ariégeois. Il connait le dicton sur l’ours et sa peau. Il cultive la prudence. Refuse tout pronostic.

Il a raison.

Trois menaces planent.

D’abord, le scrutin du 25 septembre concerne la moitié des sièges. Une partie des sénateurs qui « couronneront » le futur président est issue des élections de…2004. La Droite peut compter sur un réservoir de voix.

Ensuite, le mode de scrutin est hostile. La France est un beau pays. Tolérant et ouvert. Montesquieu cohabite avec Machiavel. Rousseau avec Fouché. Pour protéger sa citadelle, le gouvernement a retouché la proportionnelle applicable aux sénatoriales. La barre a été rehaussée. Conséquence : des sièges plus difficiles à décrocher pour la Gauche. Pour la Droite, des gains potentiels. Notamment dans la Manche, le Morbihan et le Loiret.

Enfin, dernière ombre. Domestique celle-ci. La cuisine des alliances est imparfaite. Elle exhale un arrière goût de division. La Gauche n’est pas complètement unie. Des listes dissidentes vont créer une dispersion et coûter des voix. C’est le cas, par exemple, dans le Val-de-Marne ou les Hauts-de-Seine.

Pour la Gauche, le Sénat est un terrain de cross. Parsemé d’obstacles et de fossés. Majoritaire dans les communes, les régions et les départements, elle devrait avancer sur un tapi rouge. En fait, dimanche prochain, c’est un chemin « noir » qui l’attend. Celui d’une légitime frustration.

Les ambitions présidentielles de Jean-Pierre Bel porteront aussi – probablement – le « deuil ». Pour grimper sur le « plateau », il devra attendre le prochain renouvellement. Avec des « grands électeurs » et des sénateurs plus favorables à son camp.

L’ascension sera enfin possible. Mais toujours aussi difficile.

En 2014, les « camarades » de cordée ne manqueront pas.

Ils auront un piolet entre les dents.

14 Sep

Sirène alarmante.

Sirène alarmante.

François Hollande joue les sirènes. Il flatte l’oreille des enseignants et – pour les charmer – promet des milliers d’emplois. Cette sérénade tire vers le fond. Elle est alarmante.

L’Education Nationale est un radeau de la Méduse. Quelques rescapés restent à flot. Mais de très nombreux postes ont bu la tasse. Dans le Tarn ou les Hautes-Pyrénées, le professeur des écoles est un naufragé.

François Hollande propose une bouée géante : 70 000 recrutements.

Il s’agit d’une baudruche. Elle va exploser sur les grilles de l’Elysée.

En cas de victoire, le président Hollande devra dégonfler sa belle promesse. Le PS souhaite recruter des policiers, créer des emplois aidés. Le candidat aux primaires alourdit la facture et puise encore plus dans les caisses – vides – de l’Etat.

Cette attitude est irréaliste. Et les circonstances atténuantes n’existent pas.

En 1983 la Rigueur surprend les socialistes.

En septembre 2011, elle est assise à table. Elle attend – de pied ferme – le futur locataire du Faubourg Saint Honoré. Augmentation des impôts et réduction des dépenses publiques sont à l’horizon.

Les présidentielles de 2012 sont redoutables. Elles posent un double défi. Affronter la dure réalité budgétaire et assumer des décisions « abrasives ». Eviter de sombrer dans une Rigueur mortifère et inventer des remèdes limitant les effets secondaires.

Bref, courage et imagination s’imposent.

La proposition de François Hollande contredit ces deux qualités.

Le candidat aux primaires est doublement classique. Il cajole une clientèle traditionnelle : les enseignants. Et il le fait en utilisant le bon vieux levier de l’emploi public.

Ce n’est pas de bon augure.

Ses soutiens ont bien perçu le malaise.

Un de ses relais haut-garonnais – le sénateur Jean-Jacques Mirassou – était l’invité de La Voix Est Libre, samedi 10 septembre.

Au maquillage, après l’émission, il a été interrogé sur l’affaire des recrutements.

Réponse : un silence éloquent.

29 Août

Les larmes de Lafontaine

Adieu veau, vache, cochon et couvée. La fable de La Fontaine est devenue réalité. Les « Perrette » s’appellent Jacques ou Michel. Et la viande ou les fruits rejoignent – dans la poussière – le fameux pot au lait.

Porte de Versailles, les bêtes s’exposent.  L’Agriculture tient salon. Mais les sourires sont tristes. La fête a un gout salé. Un gout de larmes. Baisse des revenus, chute des cours et volatilité des marchés. Le monde agricole est sinistré.

Ce n’est pas une simple crise. C’est la fin d’un système. Les agriculteurs sont les mineurs du XXIe siècle. Dans les années 80, les puits ferment. Le charbon polonais enterre le filon français. La concurrence internationale enseveli l’industrie tricolore.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets. La fraise marocaine « grignote » la gariguette du Sud Ouest.

La mondialisation n’est pas la seule « fossoyeuse ».

L’autre « faucheuse » – d’exploitations – est  bien connue. Elle sévit au-delà des champs et des cours de ferme. Il s’agit de la libéralisation des marchés.

Tous les jours, les politiques défilent sur les stands. Ils avalent roquefort et saucisson. Ils pourraient ajouter au menu une tranche. Une tranche de sincérité.

Droit dans les yeux, face aux agriculteurs, ils pourraient avouer une évidence.

Ils ont organisé la mise en concurrence des exploitants français avec le reste de l’Europe et du Monde.

L’ouverture des marchés agricoles n’est pas un « décret céleste ». Édicté par la déesse Économie.

C’est un choix politique, issu de décisions bruxelloises.

Concerto pour un naufrage

L’Elysée plante son chapiteau dans les hangars d’Airbus. Nicolas Sarkozy met en musique ses vœux aux forces économiques. L’Ode à l’A 380 est ambiguë. Derrière le concerto : un naufrage. 

Des milliers d’avions vendus. Des centaines d’emplois créés. Airbus est un fleuron industriel.

Mais, c’est un vestige. Nicolas Sarkozy a choisi un symbole de réussite. En réalité, l’entreprise est un « radeau de la Méduse ».Un ilot dans un océan de délocalisations et de fermetures d’usines. Les eaux de la Mondialisation ont englouties l’automobile, la sidérurgie, le textile…

 L’A 380 est une belle vitrine. Mais, sur le fond, l’opération est « cruelle ». Les ouvriers de Renault ou de Molex sont des « naufragés ». Et Nicolas Sarkozy parle de l’industrie dans le transat d’un « paquebot ».

Les friches attirent rarement. De gauche ou de droite, les responsables politiques cherchent des « écrins », mettant leur parole en valeur.

Néanmoins, le décalage est violent. Un décalage renforcé par un « volontarisme ». Les années passent. Nicolas Sarkozy ne change pas. Il est plus « présidentiel », moins «  de Funès ».

Mais, il conserve sa foi de charbonnier. Il rabâche son credo : la volonté déplace les montagnes économiques. Seul problème. Sa verve est « plombée ». Quatre années de pouvoir ont creusé un abime de perplexité.

Pierre Cohen, Pierre Izard et Martin Malvy écrivent à Nicolas Sarkozy. Ils le rappellent « à ses devoirs envers le monde du travail ».

C’est un beau geste. Beaucoup de français n’auraient pas dépensé un timbre.

La confiance est fragile.

Difficile, lente à construire. Elle est encore plus difficile, lente à rétablir.

Saine croisade, mauvais cheval

Une pétition circule. Des parlementaires interpellent Air France. La compagnie aérienne est sommée d’acheter Airbus. Cet appel au patriotisme – économique – européen est une saine croisade. Mais l’aéronautique est un mauvais cheval de bataille.

Une centaine d’avions. Une facture de 20 milliards d’euros. Air France va acheter des longs courriers. Boeing est favori. Le constructeur américain doit emporter le marché.

Le député du Tarn – Bernard Carayon – conteste ce choix. Avec 140 collègues, il plaide pour une préférence européenne. Pour lui, c’est une question de principe : Airbus doit équiper Air France. Ce protectionnisme est salutaire.

L’Europe est une puissance économique. Un PIB supérieur à celui des Etats-Unis et des records mondiaux : exportation de services, commerce. Pourtant, le « colosse » a des pieds d’argile. Ou plutôt peu agiles. La religion du libre-échange est une « chaussure » de plomb. Les Américains et les Chinois favorisent les achats nationaux. Les européens sont handicapés par un dogme : la – sacro-sainte – libre concurrence.

Bernard Carayon a raison de brandir le drapeau européen. Seul problème. Il se trompe de combat. Le protectionnisme passe par les droits de douane et la réglementation des marchés. Non par le lobbying et les menaces.

Airbus est gêné par l’encombrant député. Le marché américain est le principal débouché de l’avionneur européen. Il craint des représailles. De même Air France est agacé. Bernard Carayon néglige les intérêts de l’entreprise : qualité des moteurs, coûts de maintenance…

L’activisme pro-européen de Bernard Carayon a des racines…tarnaises. Il veut se donner des ailes pour les prochaines législatives. Sa nouvelle circonscription – découpée par ses amis – est une terre électorale difficile. Décoller dans les médias est un « parachute ».

Air France vaut bien un siège.

Le coeur, le cerveau et une crise de foi

Drame humain et loi économique d’airain. La désindustrialisation mobilise le cœur et le cerveau. La détresse des salariés, souvent la rancœur, parfois la colère. Face à ces maux, les mots et les préconisations d’un sénateur-entrepreneur. Au milieu, une crise de foi : la rationalité économique repousse. Trop de patrons « voyous » et un sentiment d’injustice dressent un mur de défiance.

Samedi 16 avril La Voix Est Libre planche sur un rapport parlementaire. Le sénateur Chatillon vient présenter ses réflexions sur l’industrie française. Renforcement de la recherche, aide aux PME, incitations fiscales.

Le catalogue est classique. Il est pertinent. Malgré tout, l’adhésion est difficile.

Les fermetures d’usines, l’abandon de certaines filières et la fin des grosses unités – faisant vivre des centaines familles est  – peut-être – « logique ». La disparition du mineur carmausin ou du filateur ariégeois est – peut-être – inévitable.

Le citoyen retient surtout un fait : l’Economie est une grande faucheuse. Elle coupe la tête des ouvriers. Ils ne se relèvent jamais d’un licenciement.  

Cette impression de « casse sociale » favorise les « coups de gueules ». Face au sénateur Chatillon et ses réponses économiques, Myriam Martin – porte-parole du NPA- crie. Elle n’apporte aucune solution. Elle ne propose aucun remède.

Elle se contente d’exprimer un sentiment général.

Météo dégagée

Ciel dégagé sur le Conseil Régional. DSK ou Aubry ? Aubry ou Hollande ? Un mail – envoyé à la première secrétaire – dissipe enfin le brouillard. C’est Martine Aubry.

Pendant des semaines, Martin Malvy a esquivé. Langue de bois et ligne de fuite « répondaient » à la question : « quel candidat pour les primaires ? ». Le suspense est levé.

Le choix n’était pas évident. A priori l’équation était sans inconnue. Martin Malvy est Fabiusien. Fabius soutient. Malvy rejoint.
En fait, c’est plus compliqué.

Depuis des mois, Laurent Fabius a choisi son camp. Un camp aujourd’hui dissout.

Il portait l’étendard DSK. Avant sa mise au cachot, Dominique Strauss-Kahn était son « champion ». 

Or Martin Malvy n’a pas marché au son du « canon ». Il faut attendre début juin pour connaître sa position. Ce décalage – dans le temps – n’est pas innocent.
Le « Fabiusisme » de Martin Malvy a des racines profondes : entrée dans le gouvernement Fabius, croisade contre le Traité Constitutionnel Européen, promotion d’une candidature Fabius aux primaires de 2006. Sans parler, d’un tout puissant directeur de cabinet – Philippe Joaquim –, ancien collaborateur du député de Seine-Maritime.

Malgré cela, Martin Malvy est resté longtemps en retrait. Pourquoi ?
Une défiance, une méfiance à l’égard de la procédure des primaires. En coulisse, le président de Région avoue son manque d’enthousiasme.
Mais, c’est aussi et surtout une affaire politique. Un manque d’appétit pour le style et le social-libéralisme de DSK.

D’un Mal – la fin de DSK – peut naître un Bien.
Martin Malvy n’a plus besoin de faire contre mauvaise fortune bon cœur.
Martine Aubry est plus à Gauche que l’ancien patron du FMI. De plus, elle est première secrétaire. 

Le légitimisme et la fibre « rose » de Martin Malvy sont satisfaits.
Une seule chose manquait : le dire. Ou plutôt l’écrire.

Grand large et petite mare

Jean-Michel Baylet largue les amarres. Cap sur l’horizon élyséen. Le « capitaine » du PRG est candidat à une candidature présidentielle. En fait, c’est un « marin »  d’eau douce. Jean-Michel Baylet fait des ronds sur la petite mare de ses intérêts « domestiques ».

Le dépôt des candidatures est clos. Le casting des primaires est arrêté. Un concurrent inattendu est sur la liste : Jean-Michel Baylet.

C’est un vrai-faux compétiteur. Laïcité, Europe fédérale. Le patron du PRG promet un débat d’idées. En réalité, les présidentielles l’intéressent modérément. Il le dit lui-même. Sa candidature aux primaires vise…les législatives. 

Les radicaux de gauche négocient avec le PS. Les tractations sont rudes. Les socialistes cultivent – avec le  petit  « frère » – un complexe de supériorité. Et, de surcroit, la concurrence existe. Europe Ecologie est attractif. Une image moderne, une courbe électorale ascendante. En face, le « plus vieux parti de France » sent la « naphtaline ».

Un seul moyen pour redonner de la couleur et une saveur au PRG : une participation aux primaires. La manœuvre est simple : récolter quelques voix, les offrir au challenger pour faciliter sa victoire. Et – en retour – recevoir des circonscriptions gagnables.

Plus tard – en cas de conquête élyséenne – la dot pourra être enrichie par un ou deux portefeuilles ministériels.

L’investissement n’est pas forcément à moyen ou long terme. Il peut produire immédiatement ses fruits. Avant le premier tour des primaires, des promesses et des accords de couloirs peuvent profiter au PRG.

Les calculs « commerciaux » n’expliquent pas tout. Un intérêt immatériel, une motivation personnelle guide Jean-Michel Baylet. Par hasard, l’ancien ministre de François Mitterrand a croisé – dans un avion – un ancien ministre de François Mitterrand. Il lui a fait un aveu révélateur. Le président du PRG se sent des ailes nationales.

Sa candidature aux primaires n’est pas seulement une affaire de « fonds de commerce ».

Jean-Michel Baylet a envi de grand large.