19 Avr

Christian Picquet  » deux adversaires : Le Pen et Sarkozy »

Christian Picquet
Après l’hémicycle, un meeting. Christian Picquet arrive de l’Hôtel de Région. Sa présence place du Capitole est, pour lui, « un grand bonheur ». « Un bonheur aussi grand que d’être place de la Bastille ». Carmaux et sa place Jean Jaurès aurait été plus fort symboliquement. Mais il fallait « un lieu central, vaste ». « Quand le symbole « place au peuple » a été lancé (il) n’imaginai(t) par un tel succès ». Un succès qui dépasse les rangs du Front de Gauche. Dans les couloirs du Conseil Régional, il a croisé « de nombreux élus socialistes qui veulent venir ». Un succès qui, par ailleurs, inquiète l’allié PS. Christian Picquet se veut rassurant. « Voter Hollande est un moindre mal. On veut, par-dessus tout, se débarrasser de Sarkozy. Dans cette campagne, il y a seulement deux adversaires : Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen ».

LD

Myriam Martin : « je n’imaginais pas être devant le public du Front de Gauche »

MM

Myriam martin, place du Capitole à Toulouse

Myriam Martin fait un double parcours. En rejoignant, à la sortie de son travail, la place du Capitole elle parcourt des kilomètres. Les kilomètres séparant le Cap’ du lycée professionnel dans lequel elle enseigne. Bien sur. Mais, surtout, elle franchit une frontière. Une frontière politique. Elle s’est éloignée du NPA pour rejoindre le Front de Gauche. D’ailleurs, notre entretien se déroule sous le portrait géant de Jean-Luc Mélenchon. Pour elle, son nouveau passeport n’est pas inconditionnel. « Je vais venir avec mes idées. Même si ça fait c… ». Dans son esprit, le Front de Gauche est un rassemblement. Et un rassemblement suppose des apports différents. Parfois des divergences. En attendant, dans quelques minutes, elle va monter à la tribune. « C’est impressionnant ». Elle a « le tract ». « Quelques semaines plutôt, (elle) n’imaginai(t) pas être devant le public du FG ».

LD

Mélenchon dans le texte

Meeting de Jean-Luc Mélenchon, place du capitole à Toulouse

Deux tarnais à Toulouse. Bernard Cottaz-Cordier et Alain Dussel viennent du département de Jaurès. Ils sont dans la Ville Rose pour brandir un drapeau rouge. Celui du Front de Gauche. Place du Capitole, ils attendent Jean-Luc Mélenchon. Avant le début du meeting, derrière la scène, ils racontent leurs parcours. Alain Dussel a découvert Mélenchon dans les livres. Cet ancien instituteur a suivi de conseil de lecture de sa femme. Elle lui conseille le best-seller de « Méluche », « Qu’ils s’en aillent tous ». Il le lit. Et, depuis, ce « vétéran » des manifs – 95, 2003, contre le TCE, pour les retraites – suit Mélenchon. Pour lui et son camarade, « il faut prendre les places pour prendre toute sa place ». Leur présence sur celle du Capitole est un moment politique fort. Ils sont enthousiastes. Les hauts parleurs, les drapeaux et la musique aiguisent leur ardeur. Mais ils n’ont pas attendu le pavé toulousain pour entrer en campagne. Une campagne qu’ils jugent dynamique. Il ne « faut pas dire que la campagne intéresse personne. Tous les jours, dans le Tarn, des dizaines d’assemblées citoyennes se réunissent ». D’après eux, ce mouvement est profond. « A Massaguel, un village de 350 habitants, une assemblée citoyenne a réuni 50 personnes ». Pour Bernard Cottaz-Cordier, « c’est du jamais vu ». Alain Dussel explique ce succès : « on parle de tous les sujets. En toute liberté ».

LD

15 Mar

Alain Fillola et les législatives : « après les présidentielles »

Alain Fillola dans son bureau à la mairie de Balma

Grand soleil sur la ville. Balma a une belle avance sur le calendrier. Le printemps est déjà là. Sur les murs de son bureau, à la mairie, Alain Fillola affiche des photos familiales. Mais, en cette mi-mars, le vrai décor est derrière les baies vitrées. Un ciel bleu. Autour d’une table, nous faisons un tour de table politique. A 39 jours de la présidentielle, François Hollande et la campagne sont en tête du menu. « Militant depuis 1973, (Alain Fillola) a connu les campagnes de Mitterrand et de Jospin ». La cuvée 2012 a, pour lui, « un goût d’insatisfaction ».

Il « a découvert François Hollande pendant les européennes. Un lien d’amitié, c’est tissé ».
Mais il « aimerai(t) une campagne plus flamboyante ». L’ancien proche de Rocard et soutien de DSK trouve que « la campagne s’ennuie ». Après la morne plaine élyséenne, Alain Fillola aura peut être une consolation : l’étape de montagne des législatives. Son nom circule pour une échappée libre. Le PS a donné un dossard à Europe Ecologie. Logique d’équipe sur une circonscription réservée. D’après certains socialistes, Alain Fillola est sur la ligne de départ. Il va mettre sa roue dans celle du Vert François Simon. Sur ce sujet, le conseiller général Alain Fillola commence par une précision géographique. Une précision géographique hautement stratégique : « mon canton est le cœur de la 3eme circonscription ». Après les cartes, les coups. « Mauvais casting. Mauvais pioche ». Il n’a « rien contre Europe Ecologie ». Mais il « doute de la capacité à gagner » de François Simon. S’agissant d’une candidature. Pas d’annonce. Alain Fillola attend. Il va voir. Actuellement, il a « le nez dans le guidon des présidentielles ». Il « prendra une décision après la présidentielle. Après les résultats (du scrutin) sur la circo ».

LD

11 Mar

Philippe Folliot : le soutien de Borloo à Sarko « un épiphénomène »

Un embouteillage. Quelques minutes de retard. Mais Philippe Folliot est au rendez-vous. A peine arrivé, avant le meeting, direction les sous-sols de la Halle aux Grains. La salle de presse. Au milieu des ordinateurs, le député du Tarn réagit à l’actualité du jour. Pendant qu’il roulait vers Toulouse, Jean-Louis Borloo a basculé. Les Valoisiens soutiennent Sarkozy. Pour Philippe Folliot, c’est « un épiphénomène. Un petit soutien. Avec le pied sur le frein. Laissant la porte entrouverte pour pouvoir sortir à la première occasion ». Le pilier tarnais de François Bayrou rappelle que, dans son département, il « existe une union des centristes ». Une union qui « soutient totalement » François Bayrou.

LD

Arnaud Lafon : un oeil sur les législatives

Anne Laperrouze et Arnaud Laffon au premier rang du meeting de François Bayrou

Au premier rang et en bonne compagnie. Arnaud Lafon – maire Modem de Castanet-Tolosan – assiste au meeting de François Bayrou. A ses côtés, une élue tarnaise, Anne Laperrouze. L’ancienne députée européenne va probablement être candidate aux législatives. Cela tombe bien. Son voisin aussi. « Si François Bayrou est élu président de la république (une candidature) est probable. Elle s’impose même. Il lui faudra une majorité pour gouverner ». Mais ce n’est pas tout. Arnaud Lafon suit de près l’actualité de sa circonscription. La 10eme de Haute-Garonne. Il a noté les dissidences à Gauche. « Si François Bayrou n’est pas élu. Il est cohérent d’offrir une offre centriste aux électeurs ».

LD

Philippe Douste-Blazy : Toulouse « dans les tripes »

Les anciens adversaires nouveaux alliés. François Bayrou et Philippe Douste-Blazy à la Halle aux Grains

Fin du meeting. Dernière Marseillaise. Ultime défilé à la tribune. Avant de quitter la salle, Philippe Douste-Blazy prend le temps d’une discussion. Sur un coin de la scène, la conversation roule d’abord sur la présidentielle. Le nouveau soutien de François Bayrou ne désarme pas. En début de soirée, dans son discours, il a décoché des flèches. Les projecteurs sont éteints. Mais il continue à allumer Sarkozy. « Nicolas Sarkozy ne peut plus battre François Hollande. C’est évident ». Après la séquence petit meurtre entre anciens amis, séquence émotion. Philippe Douste-Blazy n’est pas simplement en campagne. Il est de retour dans sa ville. L’ancien maire de Toulouse est « ému de retrouver une ville qu’(il) adore, qu’(il) a dans les tripes ». « Dans la salle, (il) a été très heureux de voir des amis. Notamment le président du Stade Toulousain, Jean-René Bouscatel ».

LD

06 Mar

Claude et Gérard Onesta : rencontre familiale sur le terrain fiscal

Le premier côtoie les stades. Le second fréquente les hémicycles. Claude est un entraineur de Handball multi-médaillé. Gérard a connu le podium du Parlement Européen. Et, actuellement, il occupe celui du Conseil Régional. Les cousins Onesta foulent des terrains différents. Mais, pour une fois, ils se retrouvent sur le même parquet. François Hollande les réunit lors d’une rencontre fiscale. Le candidat du PS a lancé une balle dans le match des présidentielles. Il veut taxer les riches. Les sportifs crient au scandale. Claude Onesta soutient le projet. Il renvoie les footballeurs à leurs comptes en banque. Gérard lui répond. Sur le principe, le Conseiller Régional ne siffle pas le « hors jeu ». Il « reconnaît bien Claude ». Il « a été élevé au même biberon ». »Dans la famille (Onesta), le fric n’a jamais été roi « . »Remettre, avec une belle franchise, le pognon à sa place », c’est normal « chez nous ». Sur le fond, le politique s’écarte du sportif. Gérard Onesta tacle sec. Pour lui, la proposition de François Hollande est « une annonce tactique « . C’est « une surenchère ». « Un an auparavant, (Hollande) prétendait le contraire « . La mesure est douteuse. Inefficace. Ce n’est « pas ça qui comblera le trou des déficits publics ». De plus, les contribuables visés « peuvent se payer des conseillers capables de défiscaliser jusqu’aux petites cuillères en argent ». Gérard Onesta propose une autre piste. » Il faut parler des salaires indécents ». « Dans un pays en voie d’appauvrissement, ce n’est pas scandaleux ». Mais il faut le faire intelligemment. Sans effet de manche. Le responsable d’Europe-Ecologie propose « une autre façon, plus astucieuse ». Il s’agit du « salaire maximum ». »Le salaire d’un patron doit respecter un ratio entre le salaire le plus élevé et le salaire le plus bas de son entreprise. Et, quand il augmente son salaire, il doit augmenter ses salariés d’autant ». Cet « écrêtement vers le haut évite l’exil fiscal ».

LD

28 Fév

Jean-Jacques Bolzan : « Sarko et Borloo, pas évident »

Jean-Jacques Bolzan

Le printemps en février. Grand soleil et température douce, place Saint Georges. A une terrasse de café, Jean-Jacques Bolzan. C’est lui qui a choisi le lieu. Un lieu symbolique. Très politique. Ce proche de Jean-Louis Borloo va « prochainement annoncer sa candidature sur la 1er circo » de la Haute-Garonne. Une circonscription qui frôle les façades ocres et les jardinières de Saint-Georges. Pour lui, cette candidature est « cohérente ». Elle s’inscrit « dans la continuité ». « De 1995 à 2008, (il a été) élu à la mairie de Toulouse et candidat sur deux cantons qui appartiennent à l’actuelle 1ere circonscription ». Évidemment, avant les législatives, il y a les présidentielles. Jean-Jacques Bolzan juge « la campagne merdeuse. En étant poli. Des insultes et pas de vrais débats ». Au-delà des meetings et des affrontements, il a une date en tête. Le 10 mars le parti de Jean-Louis Borloo doit choisir : Sarko ou Bayrou. D’après Jean-Jacques Bolzan, « on ne peut pas dire dans quel sens vont aller (les radicaux valoisiens). C’est très partagé. Les élus assis veulent maintenir leurs postes et aller vers les meilleurs sondages. Mais il y a aussi les militants ». De son côté, le Toulousain n’est « pas persuadé que Borloo appelle à voter Sarko ». « En Haute-Garonne, un accord existe pour avoir un candidat Modem et Radical sur chaque circo. Les négociations sont en cours. Borloo n’a pas dit halte ».

LD

14 Fév

Jean-Jacques Mirassou : « Hollande ne doute jamais »

François Hollande dans les coulisses de la Halle aux Grains

Samedi 11 février, Jean-Jacques Mirassou est à la Halle aux Grains. Aux cotés de Pierre Izard, le sénateur de la Haute-Garonne écoute l’intervention de François Hollande. A la fin du discours, je le retrouve. Nous traversons la rue. Direction sa permanence. Quelques mètres à pied. Une fois arrivés, Jean-Jacques Mirassou m’offre un voyage. Un voyage dans le temps. Et dans l’espace. Le parlementaire est un vieux compagnon de route de François Hollande. La visite toulousaine du présidentiable réveille les souvenirs. « A Pau, en 2010, pour les journées parlementaires, il était peu entouré. Ses interventions étaient presque banalisées ». « En 2011, à Clichy-la-Garenne, même chose. On devait être deux ou trois sénateurs autour de lui ». Jean-Jacques Mirassou souligne le contraste entre le « désert » du passé et l’affluence du moment. Notamment à la Halle aux Grains. « On est passé de salles de 150 personnes à des salles de 1500 personnes ». Pour Jean-Jacques Mirassou, une seule chose ne change pas. François Hollande « ne doute jamais ».

LD