05 Mar

PS ou Génération(s) : Stéphane Le Foll appelle Pierre Cohen « à la cohérence »

De passage ce lundi à Toulouse en campagne pour la direction du parti socialiste, l’ancien ministre de l’agriculture a appelé l’ancien maire de Toulouse à la cohérence et à choisir entre le PS et le mouvement de Benoît Hamon.

Stéphane Le Foll et Pierre Cohen (Photos : MaxPPP)

Stéphane Le Foll et Pierre Cohen (Photos : MaxPPP)

Pour Stéphane Le Foll, c’est clair : on ne peut pas être à la fois membre du Parti Socialiste et membre de la direction de Génération(s) le mouvement de Benoît Hamon. L’ancien ministre de l’agriculture, proche de François Hollande, ne fait pas de cadeau, notamment à Pierre Cohen, l’ancien maire PS de Toulouse :

J’ai vu que Pierre Cohen était membre de la direction nationale de Génération(s). Il faut se mettre au clair dans sa tête. On peut pas être au PS et à Génération(s) qui est un mouvement politique qui veut présenter des candidats aux élections (…) Il y a un minimum de clarté à avoir (…) Je leur demande de se décider, en conscience. On n’est pas là pour faire de la discipline mais il y a un moment où il faut un minimum de cohérence ».

Voici l’intégralité de son intervention à ce sujet, en vidéo :

Contrairement à une quinzaine de militants socialistes de Haute-Garonne, qui ont annoncé ce week-end leur départ du PS, parmi lesquelles son ancienne adjointe Claude Touchefeu, ou encore l’ex-numéro 2 de la fédé PS de Haute-Garonne, le maire de Ramonville Christophe Lubac, Pierre Cohen n’a pas annoncé encore son départ du PS. Il fait effectivement partie des proches de Benoît Hamon et des instances dirigeantes de son nouveau mouvement politique.

Le départ du PS de l’ancien maire de Toulouse et d’autres élus au conseil municipal, dont Isabelle Hardy, devrait intervenir après le congrès du PS en avril. Mais pour le moment, Pierre Cohen reste le maître de son propre calendrier. Quitte à faire grincer les dents de ses (anciens) amis socialistes !

FV (@fabvalery).

Une quinzaine de militants et élus toulousains démissionnent du PS

Ils ont décidé de quitter le parti socialiste et de le faire savoir. Une quinzaine de militants socialistes toulousains claquent la porte parmi lesquelles l’ancienne adjointe au maire et actuelle conseillère municipale d’opposition Claude Touchefeu.

Claude Touchefeu (Photo : facebook)

Claude Touchefeu (Photo : facebook)

Certains militants socialistes sont partis sans faire de bruit : ils ne reprennent pas leur carte, ne payent pas leur cotisation. D’autres choisissent de partir en le faisant savoir : c’est le cas d’une quinzaine de militants toulousains qui ont décidé de diffuser un texte expliquant leur démarche et intitulé sobrement « Pourquoi nous quittons le parti socialiste ? »

Parmi ces signataires* on trouve notamment Claude Touchefeu, qui fut adjointe au maire Pierre Cohen de 2008 à 2014, et reste conseillère municipale d’opposition à Jean-Luc Moudenc. Son départ du PS n’est pas une surprise.

Pourquoi partent-ils ?

Mais pourquoi partent-ils, maintenant, surtout sans attendre le prochain congrès prévu en avril et sans connaître la future équipe dirigeante ?

« Nous faisons le constat que d’une certaine manière c’est lui qui nous quitte, plutôt que nous qui le quittons, écrivent-ilsCertain.e.s d’entre nous sont déjà partis depuis  quelques temps ; d’autres  espéraient que le prochain congrès permette de tirer les leçons d’un quinquennat calamiteux et qu’il puisse sincèrement participer d’une reconstruction d’une gauche utile aux salariés. Mais chaque jour la direction du Parti Socialiste s’enferme dans sa propre caricature :  pour éviter que le bilan ne puisse être tiré, la direction a exclu un certain nombre de militants de la gauche socialiste comme Aurélie Filippetti, Gérard Filoche et des dizaines d’autres … Elle a changé les statuts pour restreindre le débat (…) Ce n’est donc pas un Congrès qui se prépare mais la continuité d’un appareil qui a pour principale préoccupation sa survie et de conserver le parti sur une ligne sociale-libérale ». 

Vers Benoît Hamon ou ailleurs ?

Et pour aller où ? Pas de précision là-dessus mais au contraire la liberté pour chacun de s’engager. « Aujourd’hui de nombreuses initiatives cherchent  de nouveaux chemins de transformation sociale, et dans ce but, pour reconstruire la gauche. Chacun·e ira militer là où il se sentira utile, avec la conviction profonde que rien de grand ne se fera sans unité. Nous participerons donc à toutes les initiatives permettant d’avancer dans la construction d’une maison commune de la Gauche, à oeuvrer au rassemblement indispensable pour ouvrir la voie à la concrétisation d’une autre politique. Nous continuerons à nous battre pour la justice sociale, l’égalité, la démocratie, les enjeux écologiques. Chaque fois qu’il sera nécessaire, nous serons aux côtés des salarié.e.s de ce pays, battant le pavé pour garantir nos droits communs, la qualité des services publics, nos salaires et nos retraites, le droit à l’éducation, à la santé… pour préparer un demain meilleur qu’aujourd’hui ».

Le groupe PS au conseil municipal de Toulouse, bientôt du passé ?

Le départ de Claude Touchefeu du PS est un premier pas d’une élue du conseil municipal de Toulouse hors du parti socialiste. Elle ne devrait pas être la seule ! Pierre Cohen, l’ancien maire et président du groupe PS devrait officialiser son départ sans doute après le congrès du PS, suivi de son ancienne adjointe au commerce Isabelle Hardy. Pour rejoindre le mouvement de Benoît Hamon. 

Avec Claude Touchefeu, le groupe PS à la mairie pourrait donc perdre 3 de ses 9 membres dont son actuel président. Le tout à deux ans des élections municipales.

FV (@fabvalery)

* Les signataires sont : Christian Bélinguier, Pierre Bernat, Nabila Benmesbah, Jean-Baptiste Gasperoni, Alice Llamas, Maryse Martel, Ismaël Mazzouj,  Thomas Metz, Alain Miossec, Hélia Pouylau,  Jean-Pierre Sansas, Michel Soumet, Pierre Timsit, Claude Touchefeu, Georges Zacchariou.

16 Fév

Vin, Ruffin et scrutin dans Politic Café #52

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Au menu cette semaine de notre module vidéo de commentaires de l’actualité politique dans la région :

30 Jan

Municipales à Toulouse : Jean-Pierre Bel en « observateur intéressé »

Son nom circule depuis plusieurs jours comme un prétendant possible au Capitole pour les socialistes. L’ancien président du Sénat se défend d’avoir fait circuler l’information mais ne va pas « s’excuser qu’on pense à lui » et préfère prendre cela « comme une marque d’estime ».

Jean-Pierre Bel (Photo : Aurelien Morissard / MaxPPP)

Jean-Pierre Bel (Photo : Aurelien Morissard / MaxPPP)

 « Je ne réactive pas de réseau »

« Etonné et amusé », c’est le sentiment premier qu’a eu Jean-Pierre Bel à la lecture des derniers articles parus à son sujet concernant les Municipales de 2020 à Toulouse. Contacté par nos soins, il se défend d’avoir entamé la moindre démarche. « Je ne réactive pas de réseau. Je sais que certains de mes proches ont été interrogés. Je reviens effectivement régulièrement à Toulouse mais je ne veux pas apparaître comme prétentieux ou insultant pour les élus socialistes qui occupent actuellement le terrain et qui ont aussi toute légitimité.

« Je suis prêt à participer à une réflexion collective »

Jean-Pierre Bel reconnaît les difficultés de son parti actuellement mais n’a pas eu de contacts avec les responsables du PS de Haute-Garonne. Il se positionne comme « observateur intéressé ». « Quel est le Toulousain, homme politique, universitaire, société civile, qui, s’il aime cette ville, ne serait pas intéressé pour en devenir le maire ? »

L’ancien élu ariégeois, mais qui a grandi dans le quartier d’Empalot à Toulouse et y a étudié, fait enfin remarquer qu’à deux ans du scrutin, l’échéance se rapproche. « Je suis prêt à participer à une réflexion collective. Il en faut une. Pourquoi ne devrais-je pas réfléchir ? « conclut-il.

Patrick Noviello (@patnoviello)

21 Jan

Municipales à Auterive : la gauche frôle la victoire dès le premier tour

La liste de René Azéma est arrivée largement en tête du premier tour de l’élection municipale d’Auterive (Haute-Garonne) ce dimanche avec 49,93 % des voix… à 2 voix de la victoire dès le premier tour. Il y aura un second tour dimanche.

La mairie d'Auterive (Photo : capture écran Google Maps)

La mairie d’Auterive (Photo : capture écran Google Maps)

2 petites voix. C’est ce qui a manqué à René Azéma, à la tête de la liste de gauche « Auterive Autrement » pour être élu dès le premier tour de l’élection municipale partielle dont le premier tour s’est déroulé ce dimanche 21 janvier dans cette commune de Haute-Garonne de 9500 habitants, à la suite de démission en série dans le conseil municipal.

Avec 49,97 %, le candidat (ex-PS), qui a réuni la gauche derrière lui frôle donc l’élection dès le premier tour. Il devance largement Nadine Barre qui conduisait la liste où le maire sortant, Jean-Pierre Bastiani, figurait en seconde position et qui ne recueille que 31,6 %. Enfin la liste de l’ex-première adjointe, Joëlle Dubreuil, est distancée avec seulement 18,4 %.

Un résultat salué par le patron de la fédération du PS de Haute-Garonne :

Le second tour aura lieu dimanche 28 janvier. Si les trois têtes de liste respectent ce qu’ils nous avaient tous indiqué avant le premier tour, il ne devrait pas y avoir de fusion entre les listes.

Les bons résultats électoraux étant plutôt rares en ce moment pour la gauche, l’élection municipale d’Auterive est une sorte de bouffée d’oxygène pour la gauche en Haute-Garonne.

FV (@fabvalery)

15 Jan

Auterive : des élections municipales dimanche, après des démissions en série

Les électeurs de cette ville de Haute-Garonne de 9500 habitants sont convoqués aux urnes dimanche 21 janvier pour le premier tour des élections municipales. Un scrutin consécutifs à des démissions en chaîne au sein du conseil municipal. Trois listes sont en concurrence.

La mairie d'Auterive (Photo : capture écran Google Maps)

La mairie d’Auterive (Photo : capture écran Google Maps)

Auterive (Haute-Garonne) est une petite ville paisible. A 35 kilomètres au sud de Toulouse, la ville profite de la douceur du Lauragais. Mais sa vie politique locale est depuis quelques temps particulièrement mouvementée. Et c’est un euphémisme.

Les 9500 habitants d’Auterive (la population augmente régulièrement depuis quelques années selon l’Insee) voient le conseil municipal se déchirer à tel point qu’il faut donc retourner aux urnes ce dimanche 21 janvier (et le 28 pour un éventuel second tour) pour élire de nouveaux conseillers municipaux qui choisiront à leur tour le nouveau maire.

Un mandat particulièrement perturbé

Ce sont les démissions successives dans l’équipe municipale qui ont conduit à cette situation. Elu en 2014, le maire Jean-Pierre Bastiani avait constitué une équipe disparate, notamment en fusionnant sa liste avec une autre pour reprendre une mairie perdue en 2008 au profit du socialiste Christophe Lefèvre. Jean-Pierre Bastiani, ancien député UDI de la circonscription (il avait battu un certain Lionel Jospin en 1993), a fait face ces derniers mois à des tensions très vives au sein de son équipe. Au point de démissionner lui-même de son mandat de maire en janvier 2017 : après avoir retiré leur délégation à deux adjoints, une partie de sa majorité s’était rebellée. Le conseil municipal l’avait reconduit à son poste mais de nouvelles démissions fin 2017 ont mis fin à la situation. Désormais, ce sont les électeurs qui vont trancher.

Le maire en seconde position

Et Jean-Pierre Bastiani, 65 ans, n’est plus tête de liste. Il figure en deuxième position sur la liste « Ensemble Continuons d’Agir » conduite par son adjointe Nadine Barre. « J’ai été sollicitée par Jean-Pierre Bastiani qui estime que j’étais la mieux placée pour conduire la liste, explique Nadine Barre. J’ai toujours était loyale envers lui, toujours à ses côtés » Cette militante du parti radical valoisien (qui vient de fusionner avec son homologue du parti radical de gauche) précise aussi que c’est elle qui a demandé au maire sortant de l’accompagner sur sa liste, en seconde position. « Que les choses soit claires, estime Nadine Barre : Jean-Pierre Bastiani ne sera pas le prochain maire d’Auterive, comme certains veulent le laisser entendre. Je ne serai pas sous tutelle ». Selon elle, les habitants d’Auterive sont « choqués » par ces élections et par « la manière dont on a essayé de sortir Jean-Pierre Bastiani ». Quant aux soubresauts qu’a connu la majorité municipale ces deux dernières années, Nadine Barre indique que son équipe s’est engagée à « résoudre les soucis entre nous ». Sans claquer la porte.

La gauche unie

A gauche, c’est René Azema qui reprend, comme en 2014, le flambeau de « Auterive Autrement ». Il a réuni les différentes formations de gauche derrière son nom. Car là aussi, les choses n’ont pas toujours été simples. En 2008, la gauche avait ravi la mairie à Jean-Pierre Bastiani qui était maire depuis 1989. Mais une partie de la majorité d’alors, dont René Azéma, s’est détachée du maire Christophe Lefèvre. Au point de se présenter en 2014 face à lui, ce qui avait valu à René Azéma son exclusion du PS. C’est alors Jean-Pierre Bastiani qui a profité de la division à gauche pour reprendre la mairie.

« Ma liste est plurielle, explique René Azéma. Sur 29 colistiers, il n’y a que 6 encartés, 3 socialistes, 2 PCF et 1 Verts. J’ai pour ma part, auprès des habitants, une image de rigueur et d’honnêteté qui permettra de sortir de la période que l’on vient de vivre ». « Si nous gagnons les élections, notre liste sera opérationnelle de suite, poursuit sa colistière PS Kathy Hoareau. Tous nos élus auront un dossier à suivre ou une délégation pour être efficaces jusqu’aux élections de 2020. La priorité est d’apaiser les choses et de redonner une dynamique à une ville endormie ».

La première adjointe à la tête d’une liste « d’ouverture »

A Auterive, décidément rien n’est simple. Une troisième liste est en lice dimanche. Joëlle Teissier conduit « Auterive 2018, ville sereine ».  Elue en 2014, N°2 sur la liste de… Jean-Pierre Bastiani, elle est toujours première adjointe et a conservé ses délégations. Mais pour cette campagne, elle a pris le large. « Je veux servir la ville, être au service des habitants, explique Joëlle Teissier, qui s’occupait des affaires scolaires dans l’équipe sortante. Mais pas dans les mêmes conditions. Il y a eu trop d’attitudes nombrilistes parmi les élus ». Elle indique avoir rassemblé sur sa liste des habitants d’Auterive venus de tous les horizons politiques. La droite, le centre, la gauche. Cela vous rappelle quelque chose ? « Ma liste n’a pas de couleur politique, précise Joëlle Teissier, je ne suis moi-même encartée nulle part mais je me sens proche de la démarche du Président de la République et de la République en marche« . Elle souhaite mettre en valeur le potentiel de la ville, sa richesse patrimoniale, économique et associative.

Pas de fusion au soir du premier tour

Joëlle Teissier fait une promesse : « quelque soit le résultat du premier tour, ma liste ne fusionnera avec aucune autre ! ». Même son de cloche pour Nadine Barre qui affirme ne qu’il n’y aura pas de fusion après le premier tour et précise que sa liste rassemble déjà des candidats issus de trois listes différentes des municipales de 2014. La liste de gauche de René Azéma, déjà unie, n’a également aucune intention de solliciter les autres listes après le premier tour.

Les électeurs ont désormais les cartes en main. Réponse dimanche soir.

FV (@fabvalery)