25 Nov

Carole Delga, « femme à abattre » pour l’Elysée : histoire secrète d’une petite phrase polémique

Une petite phrase dans un article de presse a fait bondir l’entourage de la présidente PS de la région Occitanie. On est remonté à la source.

Carole Delga et Emmanuel Macron en juillet 2018 (Photo : Bob Edme / MaxPPP)

Comme une petite bombe ! Un article de la rédaction parisienne du groupe La Dépêche du Midi, diffusé dans Midi Libre et La Dépêche dimanche 24 novembre, revient sur l’intérêt que portent l’Elysée et Emmanuel Macron aux futures élections municipales.

Sans les guillemets

En fin d’article, il est question de l’Occitanie et de certains candidats que La République en Marche (LREM) ne soutient pas, jugés trop proches de Carole Delga, présidente PS de la région. Voici l’extrait en question :

«Macron a déjà en tête le coup d’après : les départementales et les régionales. Il pense le calendrier comme un cycle complet», explique un conseiller qui assure qu’en Occitanie, certains candidats très macroncompatibles n’ont pas été investis car trop proches de Carole Delga. La Présidente de la région Occitanie sera la femme à abattre lors des régionales de 2021. 

L’expression la femme à abattre ne figure pas entre guillemets. Mais le terme est fort. Suffisamment pour faire réagir l’entourage de la présidente.

Bronca à gauche

Capture d’écran à la clé, même le directeur de cabinet du Conseil régional, Laurent Blondiau, habituellement avare en tweets, s’est exprimé pour prendre la défense de la présidente de région.

 

Au Conseil régional, d’autres lui ont embrayé le pas, notamment le responsable des réseaux sociaux et membre du PS, François Carbonnel :

Les réactions à l’expression « femme à abattre » sont nombreuses dans les rangs de la gauche et particulièrement du PS régional.

Dans un communiqué publié lundi matin, le mouvement des jeunes socialistes de la Haute-Garonne (MJS 31) s’adressent directement à Emmanuel Macron :

Nous ne pouvons accepter la bassesse des attaques personnelles contre une femme qui, elle, a voué son mandat à l’amélioration du quotidien des habitants de la région Occitanie. Monsieur le Président, soyez à la hauteur de votre fonction . Nous vous invitons à épouser nos combats, ici, contre l’extrême droite et abattre ceux qui la répandent. (communiqué MJS 31)

Sexisme, machisme, attaques personnelles. Une polémique est née.

Opération de désamorçage

Dan les rangs de la majorité nationale, ils sont moins nombreux à avoir réagi. Toutefois, la députée LREM (ex-PS) de Haute-Garonne, Monique Iborra, répondant à un tweet de la candidate PS aux municipales à Toulouse Nadia Pellefique, dénonce une polémique inutile, une « manipulation », une « manoeuvre » :

Ce qui a vraiment été dit

Nous avons contacté la journaliste auteure de l’article pour le groupe Dépêche du Midi. Dans son article, elle rapporte des propos entre guillemets d’un conseiller à l’Elysée. La phrase concernant Carole Delga femme à abattre ne figure pas entre guillemets.

Alors, propos de journaliste ou citation ? La journaliste nous confirme que ce conseiller lui a bien dit que la défaite de Carole Delga serait un objectif de LREM et de l’Elysée en 2021. Les propos tenus vont dans le sens d’une volonté de « dégager » l’actuelle présidente de région.

Pour la journaliste, il ne s’agit pas d’une citation dans le sens strict, mais de l’esprit de la discussion. La formulation n’a peut-être pas été exactement celle-là mais l’idée était la même.

L’article retranscrit donc exactement ce que ce conseiller (anonyme) de l’Elysée voulait faire savoir : en 2021, l’Occitanie sera un objectif pour LREM. Et, selon nos informations, les candidats potentiels ne manquent pas : Jean-François Portarrieu, Christian Teyssèdre, etc.

« Prendre de la hauteur »

Menacée de mort à plusieurs reprises, la présidente de la Région a sans peu apprécié le terme « femme à abattre » mais pendant que ses proches prenaient dimanche sa défense sur les réseaux sociaux, Carole Delga, elle, ne postait qu’un seul tweet sur son compte officiel.

Une photo des Pyrénées avec ce texte :

Randonnée en , terre courage, pour prendre de la hauteur…

Elle n’est peut-être pas encore dans la « ligne de mire » de LREM mais elle sait, si elle l’ignorait encore, qu’elle ne pourra sans doute pas compter sur le soutien de l’Elysée en 2021.

FV (@fabvalery) avec LD (@laurentdub)

 

18 Nov

Municipales à Toulouse : Jean-Christophe Sellin (Parti de Gauche) quitte Archipel Citoyen et se retire de la liste

Info France 3. L’écologiste Antoine Maurice va mener la liste Archipel Citoyen. Suite à cette désignation, Jean-Christophe Sellin quitte le collectif.

Jean-Christophe Sellin, conseiller régional du Parti de Gauche.

La liste Archipel Citoyen a désormais une tête : Antoine Maurice. Ce choix ne convient pas à Jean-Christophe Sellin. Le conseiller régional (Parti de Gauche) se retire de la liste. Jean Christophe Sellin « ne se reconnait plus dans la démarche d’Archipel Citoyen tout simplement parce que ce n’est plus une démarche citoyenne ».

Pour l’élu régional, le choix d’Antoine Maurice « politise » la liste  :

De fait, la liste Archipel est une liste Europe Ecologie Les Verts

Jean-Christophe Sellin dénonce un « accord entre Antoine Maurice et Romain Cujives (ndlr membre de la liste Archipel)…un accord entre deux anciens membres de l’équipe Cohen (ndlr : ex maire de Toulouse) qui ont décidé de se partager les places et qui ont montré qu’ils sont incapables de faire preuve de radicalité politique.Tous les deux ont voté les budgets d’austérité du Capitole ».

Au delà des positionnements politiques, Jean-Christophe Sellin pointe également un problème de méthode :

On nous promettrait de faire de la politique autrement et on fait de la politique à l’envers. On désigne une tête de liste alors que l’on est très loin d’avoir un programme alors qu’il fallait commencer par ça. Toulouse n’est pas un club de pétanque. Il faut être sérieux.

Membre du Parti de Gauche, Jean-Christophe Sellin précise que le PG se positionnera prochainement. Ce lundi 18 novembre, l’assemblée militante d’Archipel doit se réunir. La décision de Jean-Christophe Sellin va forcément animer les débats.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

17 Nov

Municipales à Toulouse : l’écologiste Antoine Maurice désigné tête de liste pour Archipel Citoyen

L’écologiste Antoine Maurice va conduire la liste Archipel Citoyen.

Antoine Maurice désigné tête de liste d’Archipel Citoyen
©Antoine Maurice

Après plusieurs heures de débats, Archipel Citoyen vient de désigner, ce dimanche 17 novembre, sa tête de liste pour les municipales à Toulouse. Selon nos informations, il s’agit de l’écologiste Antoine Maurice.

Le processus de désignation a débuté ce matin vers 10 heures 30 et il s’est  achevé aux alentours de 17 heures par la victoire d’Antoine Maurice. Une victoire qui n’était pas évidente. En effet, une partie d’Archipel souhaitait que la tête de liste ne soit pas attribuée à un représentant de parti.

Mais, finalement, le choix de l’élu Europe-Ecologie Les Verts (EELV) s’est imposé. Antoine Maurice bénéficiait du soutien (actif) de l’ex socialiste Romain Cujives. Mais il lui fallait également compter sur l’appui des « non encartés » et des historiques de la liste.

Selon plus de sources, l’écologiste est parvenu à fédérer ces différentes tendances. Antoine Maurice a été désigné au terme d’un « vote qualifié de confirmation ».

Les écologistes ont menacé de quitter Archipel Citoyen. Mais, finalement, ils obtiennent la tête d’une liste qui se veut « citoyenne » dans ses méthodes et ses composantes.

La journée est loin d’être terminée pour Archipel. Après l’investiture d’Antoine Maurice, il s’agit de nommer des porte-paroles et d’ordonner la liste en distribuant les places entre les 69 candidats restants.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

15 Nov

Politic Café #86 : la gauche à Toulouse émiettée… ou en miettes ?

Au programme cette semaine de notre module vidéo de commentaires de l’actualité politique dans la région :

Vidéo à voir à partir de 20h15 ce vendredi 15 novembre :

Merci de commenter, réagir, partager…

Municipales à Toulouse : la gauche façon puzzle

PCF, PS et PRG appellent au « rassemblement des forces de gauche » à Toulouse derrière Nadia Pellefigue. Dans un communiqué, les trois partis visent clairement le récent départ en campagne de Pierre Cohen. Mais également partie prenante dans la liste Archipel Citoyen, avec Europe Ecologie Les Verts et les Insoumis, la gauche semble plus que jamais divisée dans la ville rose.

24 mars 2014 la gauche toulousaine s’unit entre les deux tours. De gauche à droite : Antoine Maurice (EELV), Pierre Cohen (alors au PS) et Pierre Lacaze (PCF). Photo Max PPP Thierry Bordas.

« C’est évidemment une réaction à notre démarrage de la semaine dernière » ne s’étonne pas Pierre Cohen. « C’est également un appel face aux difficultés que connaît Archipel mais aussi suite aux demandes de toulousains qui veulent une gauche rassemblée» explique Pierre Lacaze. « Cet appel aujourd’hui, c’est encore pour dire que notre liste n’est pas bouclée. Tout ça se finalisera en décembre-janvier » rajoute le secrétaire fédéral du PCF31.

Quelles divergences ? »

Mais qu’est-ce qui empêche l’ancien maire socialiste de Toulouse de s’entendre avec PS, PCF et PRG ? « Il y a quand même quelques défauts dans ce qu’ils proposent. Tout d’abord à Génération(s), nous pensons qu’Ecologie et égalité sociale doivent être imbriqués. Hors, il semble qu’ils aient oublié l’écologie. Ensuite, le PS s’est largement affaibli après la période Hollande et il s’est quand même octroyé la tête de liste. Il valait mieux d’abord constituer une liste puis désigner sa tête ensuite. Sébastien Vincini (NDR : premier fédéral du PS31) a changé d’avis sur ce point» rappelle Pierre Cohen.

« Nous discutons avec Pierre Cohen depuis septembre 2018 et nous avons choisi notre tête de liste en octobre 2019. Vous trouvez qu’on s’est précipité ? Oui on a avancé. Nadia Pellefigue incarne une histoire de la gauche qui a su gérer des villes. Elle a aussi le visage du renouvellement » répond le patron du PS haut-garonnais. Alors un rassemblement de la gauche est-il encore possible ? « On y avait travaillé ensemble avec le PCF après la fête de l’Huma et puis il a changé d’avis » explique Pierre Cohen, désormais leader de Génération(s) sur Toulouse.

« C’est vrai, nous avons travaillé ensemble depuis le départ » confirme Pierre Lacaze. « Nous avons choisi Nadia Pellefigue pour le renouveau qu’elle incarne mais nous avons aussi besoin de l’expérience de Pierre Cohen » reconnaît le communiste. « Rien n’est encore figé, confirme Sébastien Vincini. J’ai rencontré Génération(s) au niveau départemental et national. Pierre Cohen est un ami, on discute sincèrement. Il y a largement de la place sur notre liste pour lui et son mouvement. Nous n’avons pas de divergences majeures »

Archipel Citoyen, unis jusqu’au bout ? »

Archipel va désigner sa tête de liste ce dimanche. Alors n’est-il pas là encore trop tard pour rassembler ? « Cette désignation de tête de liste va marquer » assure Pierre Cohen. « Va-t-elle plaire à tout le monde ? Tout ça me semble fragile. Ils ont des différences programmatiques notamment avec La France Insoumise » argumente-t-il. Pierre Lacaze ne partage pas cet avis. « Depuis le début, on considère qu’EELV et LFI ne souhaitent pas le rassemblement » affirme-t-il. Et le représentant départemental du PCF de garder l’espoir d’une liste unique au moins second tour.

« Il peut y avoir deux offres de gauche qui vont jusqu’au bout » confirme Sébastien Vincini. Colistier Archipel, Romain Cujives salut l’appel au rassemblement mais précise que chez eux il a déjà eu lieu. « Un rassemblement inédit en France par son ampleur, une nouvelle façon de penser la politique et la construction d’un projet qui transformera véritablement la vie des gens et lancera la transition écologique dont la ville a besoin » s’enflamme l’ancien candidat à la tête de liste PS. Et EELV justement ? Que pense de cet appel au rassemblement de la gauche son leader toulousain qui vise la tête de liste Archipel Citoyen ? « Je n’ai pas envie de parler ou de réagir pour l’instant » explique Antoine Maurice. Prudence quand tu nous tiens…

Pierre Cohen, lui, croit dans un rapprochement avec d’éventuels déçus d’Archipel Citoyen, où se trouvent d’ailleurs quelques-uns de ses anciens adjoints à la mairie.  « Nous discutions encore ensemble il n’y a pas si longtemps et puis chacun s’est autocentré. Mais c’est quand même dommage de réussir un texte commun sur la mobilité comme celui que nous avons réalisé dans l’opposition municipale et de ne pas travailler ensemble ».

Ce ne sont pas que les partis qui composent la gauche »

« C’est dommage oui, mais nous avons choisi un rassemblement de partis. Nous travaillons à ce rassemblement pour affronter la liste des droites, LR et LREM, de Jean-Luc Moudenc » rétorque Pierre Lacaze. « Après ce ne sont pas que les partis qui composent la gauche. Cet appel à rassemblement nous allons aussi le faire passer aux syndicats comme aux associations toulousaines » précise l’actuel élu d’opposition à la mairie.

« Je n’ai jamais vu de campagne aussi tardive. Elle démarrera réellement en janvier. Le paysage n’est encore figé dans aucune ville de France » conclut Pierre Cohen pour qui rien n’est encore bouclé sur Toulouse. « On a quelques semaines devant nous, on n’en est pas encore au dépôt des listes » assure également Sébastien Vincini en prévenant toutefois : « il faut régler ça maintenant parce qu’il faut être clair avec nos concitoyens ». Peu de probabilités toutefois que les divisions à gauche aient été aplanies d’ici début 2020 quand la campagne devrait vraiment démarrer.

Patrick Noviello (@patnoviello)

Municipales dans le Tarn : LR soutient les maires (sortants) d’Albi et Castres

Les maires de Castres et d’Albi ne sont pas membres du parti Les Républicains. Mais Stéphanie Guiraud-Chaumeil et Pascal Bugis obtiennent le soutien de LR.

Photo : MaxPPP

Ce mardi 12 novembre, la commission nationale des Républicains a attribué son soutien à deux maires (sortants) du Tarn : Stéphanie Guiraud-Chaumeil et Pascal Bugis. Cette décision a été initiée par un autre élu tarnais et membre de LR : Bernard Carayon.

Pour le maire de Lavaur, un soutien est une évidence :

Les maires de Castres et d’Albi sont des personnalités de qualité avec qui nous partageons des valeurs et dont le bilan est bon

Une proximité politique n’est pas la seule raison d’un soutien de LR à Stéphanie Guiraud-Chaumeil et Pascal Bugis. Comme le précise Bernard Carayon, ils sont  » face à des candidats En Marche ». « Des candidats, sans racine, sans expérience mais pas sans arrogance » selon le maire de Lavaur.

La vraie motivation de LR, c’est de barrer la route à En Marche. Le parti de Christian Jacob utilise une « arme » de son adversaire pour atteindre cet objectif. En Marche distribue des investitures mais également des soutiens, attribués à des candidats qui n’appartiennent pas au parti. A Toulouse, cela permet aux « macronistes » de s’associer à un « sortant » membre de LR : Jean-Luc Moudenc.

Dans le Tarn, comme dans d’autres départements, LR reprend la recette. A Albi, la formule ne manque de saveur.

Stéphanie Guiraud-Chaumeil n’a pas obtenu le soutien d’En Marche malgré le soutien de la députée (LaRem) Marie-Christine Verdier-Jouclas. La maire sortante est désormais soutenue par ses adversaires (potentiels) de la veille.

Un revirement de situation qui a au moins un mérite : un soulagement dans les rangs de la droite municipale. Il n’est plus question d’un soutien d’En Marche et, surtout, LR devient officiellement l’allié de Stéphanie Guiraud-Chaumeil.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

13 Nov

Municipales à Toulouse : Archipel Citoyen teste ses candidats à la tête de liste

Toujours plus participatif ? Avant de désigner sa tête de liste, Archipel Citoyen organise ce mercredi 13 novembre une soirée de confrontation de ses candidats avec les toulousains, entre ateliers et questions/réponses avec la salle. Explication.

Claire Dujardin, Michel Kaluszynski, Maxime Le Texier, Antoine Maurice, François Piquemal : voici les cinq candidats qui briguent la tête de liste d’Archipel Citoyen pour les élections municipales à Toulouse. « Le but n’est pas de les mettre en mode compétition ce mercredi soir » explique la porte-parole Caroline Honvault.  Exit donc la recette traditionnelle du débat à cinq.

Pas en mode compétition »

« Chaque candidat se présentera et pourra donner son avis en fonction des questions posées par le public». Et quid des grands dossiers (transports, urbanisme,…) ? « Nous n’avons pas encore de positions. En revanche quand nous les aurons, nous les tiendrons » insiste Carole Honvault. « On ne veut pas faire le catalogue du père Noël des promesses non tenues. Notre ambition est de renouer la confiance avec les citoyens ».

Lors de la première heure de cette soirée, les candidats participeront à des tables-rondes en petits groupes où ils pourront être appuyés par l’ensemble de la liste. « Je n’ai pas préparé quelque chose de spécial avoue François Piquemal. Je suis prêt depuis un moment. Là c’est une présentation à un public plus élargi que les colistiers, je donnerai mon avis quand j’en aurai un mais j’aurai aussi la lucidité d’écouter le collectif ».

La méthode Condorcet »

Deuxième temps fort de cette soirée après les ateliers, les candidats tireront au sort des questions posées par le public et y répondront. « Tout ce qui va se dire ce soir va nourrir chacun des 70 colistiers explique Caroline Honvault. Chaque regard se vaut ». Parce qu’au final, ce ne seront que ces 70 qui désigneront leur tête de liste dimanche. Il ne s’agira alors pas simplement de déposer un bulletin dans une urne mais de passer par la méthode Condorcet. Autrement dit un système de vote où le gagnant est le candidat qui, comparé tour à tour à chacun des autres s’avère être le préféré.

« C’est la règle qu’on s’est donnée dès le début de l’aventure rappelle François Piquemal. L’objectif étant que la tête de liste fasse l’unanimité ». C’est aussi la condition sine qua non qu’avait fixée Europe Ecologie les Verts pour rester dans le mouvement. La tête de liste d’Archipel Citoyen et l’ordonnancement de cette même liste devraient donc être connus en début de semaine prochaine. Une fois ce choix fait à 70, il sera ensuite temps, comme le revendique le mouvement, de « redonner le pouvoir aux citoyens ».

Patrick Noviello (@patnoviello)

08 Nov

Immobilier : le député (Modem) de la Haute-Garonne, Jean-Luc Lagleize, veut « dynamiter » le droit de propriété

Retirer la propriété du sol aux propriétaires et réduire la propriété aux murs. Le député (Modem) de la Haute-Garonne, Jean-Luc Lagleize, propose une véritable révolution pour faire face à l’inflation immobilière.

Jean-Luc Lagleize. Député Modem de la Haute-Garonne. Photo : MaxPPP/Isorel

L’inflation immobilière est un véritable fléau. Dans les grandes villes, des quartiers entiers sont devenus quasiment inaccessibles pour les candidats à la propriété. A Toulouse, la hausse des prix atteint 15,2% à Saint Etienne et 6,3% aux Sept Deniers. Le m2, dans l’hypercentre, avoisine les 5000 m2. A Paris, le seuil historique des 10 000 euros a été franchi cet été.

Pour enrayer cet emballement, le député (Modem) de la Haute-Garonne, Jean-Luc Lagleize propose une mesure choc : retirer la propriété des terrains aux…propriétaires. Dans certaines zones, la propriété serait réduite au bâti. Cette proposition, formulée dans un rapport remis au Premier ministre, permettrait (notamment) de lutter contre les promoteurs immobiliers. L’achat (à prix d’or) d’un terrain est monnaie courante à Toulouse comme dans d’autres villes. Une parcelle (acquise au-dessus de sa valeur cadastrale) permet de construire un immeuble et donc de multiplier les bénéfices en vendant plusieurs appartements.

Cette pratique est adossée à la destruction de maisons individuelles ce qui suscite l’hostilité d’une partie de la population. Dans le quartier toulousain de Saint-Simon, des habitants se mobilisent contre la multiplication des projets immobiliers.

Jean-Luc Lagleize avance une solution : un transfert du foncier au « public ». Les propriétaires privés pourraient vendre le bâti mais le terrain resterait entre les mains des pouvoirs publics. C’est la fin du business pour les promoteurs immobiliers.

Cette solution innovante suscite une levée de bouclier de la part des professionnels de l’immobilier mais aussi d’une partie de la classe politique.

 

Il s’agit uniquement d’un rapport. Mais les pistes soulevées vont alimenter un débat, dans le cadre d’une proposition de loi. Une discussion législative qui se déroulera le 28 novembre prochain à l’Assemblée.

Laurent Dubois (@laurentdub)

07 Nov

Municipales à Rodez : après 18 ans d’opposition, l’adversaire de Christian Teyssèdre devient sa…colistière

Après 18 ans d’opposition et de rivalité politique, une ancienne adversaire du maire de Rodez devient sa colistière pour les prochaines municipales.

Christian Teyssèdre, maire de Rodez. Photo : @AFP Eric Cabanis

Pour sa troisième campagne municipale, Christian Teyssèdre promettait une liste d’ouverture. C’est fait et l’ouverture est (ultra) large. Elle s’étend aux opposants du maire sortant. Pendant 18 ans, Régine Taussat, a été l’adversaire politique de Christian Teyssèdre. Une opposition, à fleuret moucheté et qui n’a pas empêché les deux rivaux de partager des moments conviviaux, notamment un mariage.

Mais, politiquement, aucun doute. Christian Teyssédre et Régine Taussat croisent le fer, depuis 2001 au sein du conseil municipal. En 2008, la secrétaire départemental de l’UMP a même été candidate face à un Christian Teyssèdre qui, à l’époque, porte une étiquette socialiste.

Depuis le maire de Rodez a rejoint En Marche. Mais Régine Taussat se revendique toujours gaulliste et occupe le poste de secrétaire départementale de LR.

Pour les municipales de mars prochain, la « hache de guerre » n’est pas simplement enterrée. Régine Taussat devient (carrément) la colistière de son ancien rival. L’annonce officielle a été faite, ce jeudi 7 novembre, lors d’une conférence de presse.

L’élue « d’opposition » précise avoir répondu à une demande du maire sortant. Régine Taussat a saisi la main tendue pour une raison simple :

Christian Teyssèdre est devenu le leader incontesté de la ville et son parti, c’est Rodez. Pour moi aussi, Rodez, c’est mon parti

L’élue de droite considère que « les étiquettes ne jouent pas pour des municipales et lorsqu’il s’agit de faire des trottoirs ou de construire une école ».

Laurent Dubois (@laurentdub) et Corinne Lebrave

 

Municipales : la passerelle d’Albi sur le bureau du Procureur

Info France 3. La passerelle est sur le bureau du Procureur de la République d’Albi. L’association de lutte contre la corruption, Anticor, vient d’effectuer un signalement s’agissant l’achat d’une parcelle. La parcelle appartenant à la famille d’un élu municipal a été payée 96 000 euros au dessus de l’évaluation faite par les services de l’Etat.

Photo : @mairie Albi

Le signalement date du 30 octobre dernier. Dans un courrier signé par un responsable national de l’association, Anticor saisit le parquet d’Albi au sujet de la Passerelle. En 2015, l‘Agglomération du Grand Albigeois a acquis, dans le cadre de ce chantier, une parcelle composée d’une maison et d’un terrain. Cette parcelle, située dans l’environnement immédiat de la future passerelle, a été payée 300 000 euros par la municipalité.

Anticor s’interroge sur l’identité des bénéficiaires de l’opération : les parents d’un élu municipal. Mais c’est surtout le prix qui motive le signalement au Parquet. Au delà d’un éventuel conflit d’intérêt, Anticor attire l’attention du Procureur de la République sur le montant versé par la collectivité albigeoise  : plusieurs dizaines de milliers d’euros au dessus de l’évaluation du bien par les services de l’Etat.

Autrement dit, Anticor soupçonne un « prix d’ami » supérieur à la valeur réelle de la parcelle.

L’affaire a déjà connu un traitement médiatique. Mais, plus de deux ans après sa révélation, elle prend  une nouvelle tournure. La proximité des élections n’est pas étrangère à ce retour dans l’actualité. Un des opposants à la majorité municipale (sortante) a, en effet, contacté Anticor.

Pour le moment, il s’agit d’un simple signalement. Il appartient au Procureur de la République d’ouvrir ou non une enquête préliminaire.

Mais, en toute hypothèse, le parquet va devoir se prononcer.

Contactée par France 3 Occitanie, la présidente de l’Agglomération « fait totalement confiance à la justice pour traiter l’affaire comme il se doit, c’est-à-dire comme à son d’habitude, avec une parfaite impartialité ».

Sur le fond du dossier, Stéphanie Guiraud-Chaumeil se dit « totalement sereine ». La maire d’Albi et présidente de l’Agglomération met en avant le fait que les délibérations visées par Anticor ont « fait l’objet d’un contrôle de la légalité de la part de la préfecture ». Pour Stéphanie Guiraud-Chaumeil l’acquisition le parcelle s’est déroulée « dans une parfaite transparence ».

Stéphanie Guiraud-Chaumeil était Vice-présidente de l’Agglomération au moment des faits. La présidence était assurée par l’actuel sénateur du Tarn, Philippe Bonnecarrere. Mais Stéphanie Guiraud-Chaumeil assume totalement la décision et s’étonne que l’une des personnes à l’origine du signalement d’Anticor (un élu d’opposition) se soit contentée de s’abstenir lors du vote de la délibération initiale.

La maire d’Albi  est, d’ailleurs, « étonnée par le calendrier ». Stéphanie Guiraud-Chaumeil rappelle que « les délibérations datent de 2015 et l’affaire a été rendue publique en 2016 » et déclare : « 2019, c’est avant 2020 ». Bref l’élue albigeoise évoque, à demi-mot,le contexte pré-électoral et l’hypothèse d’une manœuvre politique.

Laurent Dubois (@laurentdub) et Pascale Lagorce (@ovaliegirl)