28 Mai

Municipales à Toulouse : une candidature Nogal sème la zizanie dans les rangs d’En Marche

Le député de la Haute-Garonne, Michaël Nogal, évoque (ouvertement) une candidature à Toulouse. Ce scénario est ouvertement combattu par une autre parlementaire de la majorité, Monique Iborra.

Michaël Nogal. Député de la Haute-Garonne. Photo AFP/Samson

Ça se précise. Depuis plusieurs semaines, l’hypothèse d’une liste En Marche aux municipales à Toulouse circule. Le scénario prend chair suite à la déclaration, dans la presse, du député Michaël Nogal. Dans une interview sur le site Actu Toulouse, le jeune parlementaire déclare « réfléchir » à une candidature. Ce n’est pas une déclaration de candidature en bonne et due forme. Mais, dans la novlangue de la communication politique, c’est (parfaitement) équivalent.

D’ailleurs, sur les réseaux sociaux, des proches du député sont plus directs. Un responsable des Jeunes avec Macron a posté un message : « objectif : le Capitole ».

La candidature d’un autre député En Marche, Jean-François Portarrieu, est évoquée. Elle a même été testée dans un des premiers sondages « Municipales 2020 ». Mais, visiblement, Michaël Nogal surfe sur le résultat des Européennes à Toulouse pour accélérer le mouvement et « griller » la priorité à son collègue.

 

La sortie de Michaël Nogal rend public un clivage au sein d’En Marche. Plusieurs députés sont, en effet, hostiles à une liste autonome face à Jean-Luc Moudenc. Fer de lance de cette ligne, Monique Iborra ne cache pas son agacement suite à la déclaration publique de son jeune collègue :

Je ne suis pas étonnée. On peut comprendre que certains veuillent exister par tous les moyens. Je me permettrai de leur conseiller de commencer par donner des preuves que leur élection n’est pas un hasard

La parlementaire n’est pas simplement hostile à une candidature Nogal. S’appuyant sur les sondages, elle est défavorable à un duel avec le maire sortant.

Cette stratégie est suicidaire car vouée à l’échec et ne peut servir qu’à conforter ceux qui combattent Emmanuel Macron

Une candidature Nogal ne déclenche pas seulement une réaction de Monique Iborra. L’affaire est remontée au cabinet du Premier ministre et à l’Elysée. La déclaration du jeune député toulousain intervient alors qu’En Marche entame des discussions avec le maire de Toulouse. Pas encore d’accord. Mais, selon nos informations, une première rencontre s’est déroulée la semaine dernière avec, autour de la table, le délégué général d’En Marche, Stanislas Guérini et son adjoint, Pierre Person.

Michaël Nogal officialise sa candidature dans la presse toulousaine. Mais c’est à Paris que ça se joue.

Laurent Dubois (@laurentdub)

27 Mai

Européennes : Hamon prend du recul, ses troupes continuent

Au lendemain de son score décevant aux Européennes, le fondateur de Génération.s a annoncé qu’il allait prendre du recul. Mais ses représentants toulousains, eux, comptent bien continuer à structurer la formation et à travailler à des alliances en vue des Municipales.

Benoît Hamon, le 11 avril dernier, en débat à la Mutualité à Paris. (Photo Anne-Christine POUJOULAT / AFP)

« C’est une prise de recul médiatique. Il ne se retire pas » tempère Salah Amokrane. L’ex colistier de Benoît Hamon se satisfait d’avoir passé la barre des 3%. « Avec ce remboursement de nos frais de campagne par l’Etat, notre jeune mouvement va pouvoir continuer à se construire » souffle l’ex Motivé-e-s.

« C’est normal que Benoît Hamon ait besoin de se ressourcer. C’est un recul sans disparaître » rassure aussi Isabelle Hardy. La Présidente du groupe Génération.s à la mairie de Toulouse annonce que la formation va rentrer dans une nouvelle période « où de plus en plus de responsabilités vont être données aux comités locaux ».

Si c’est pour envisager les choses dans les mêmes conditions qu’aux Européennes, on se trompe d’avance »

Le bras droit de Benoît Hamon prévient : « Génération.s entend jouer un rôle pour les municipales, après un score qui n’est pas ridicule. Et Guillaume Balas d’annoncer la couleur : « nous sommes disponibles pour des alliances ». Plus facile à dire qu’à faire mais chacun veut y croire. « Il va falloir faire des efforts sur nous-mêmes, les uns les autres. Si c’est pour envisager les choses dans les mêmes conditions qu’aux Européennes, on se trompe d’avance » affirme sans détour Salah Amokrane.

« On a déjà commencé à y travailler depuis plus d’un an »rappelle Isabelle Hardy avec notamment des réunions unitaires sur la mobilité. La chef de file du mouvement à la mairie de Toulouse évoque « une responsabilité à se rassembler ». Même si elle relève les 4,8% de son mouvement dans la ville rose, elle aurait évidemment « préféré une liste d’union de la gauche sur ces Européennes ».

Nous sommes un mouvement horizontal qui se co-construit avec les militants »

Le grand vainqueur à gauche de ce scrutin reste donc, à Toulouse comme ailleurs, EELV. Guillaume Balas ne s’y trompe pas qui déclare que Génération.s est « disponible » pour bâtir avec EELV une « maison commune ». « Dans cette campagne et dans une ville comme Toulouse, l’écologie reste un sujet déterminant. Mais j’aurais de par mon parcours et mon histoire, le devoir de ne pas oublier la question sociale. Les écologistes d’ici le savent. Je veux croire qu’on peut trouver des solutions » explique Salah Amokrane.

La tête d’affiche Hamon s’efface donc pour quelques temps mais « des gens vont émerger » assure Isabelle Hardy. « Nous sommes un mouvement horizontal qui se co-construit avec les militants » explique-t-elle. Et d’annoncer un séminaire de Génération.s à Toulouse le 15 juin prochain.

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

24 Mai

Européennes : les institutions juives de la Haute-Garonne appellent à faire barrage au Rassemblement National

©XAVIER DE FENOYL/MAXPPP

C’est une première pour des élections européennes. Le conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) appelle à une mobilisation  face au vote « Rassemblement National ».

Les sondages donnent favori le parti de Marine Le Pen. Pour le président du Crif en Haute-Garonne, Franck Touboul, « la menace de voir le Rassemblement National en tête justifie une « mobilisation citoyenne ».

Franck Touboul met en avant également l’impact d’une victoire du Rassemblement National sur l’avenir de l’Europe. Un (éventuel) succès électoral s’inscrirait « dans un mouvement de fond qui est en train de déstabiliser l’Europe. Une déstabilisation par des mouvements nationalistes ». Franc Touboul cite notamment l’Italien Matteo Salvini.

Le Crif demande aux électeurs d’écarter « les listes extrémistes de droite comme de gauche qui veulent porter atteinte aux droits de l’Homme, aux libertés publiques, à la liberté religieuse et fraient avec l’antisémitisme ou l’antisionisme ».

Marine Le Pen n’est pas donc la seule visée. La référence à l’antisionisme renvoie à des positionnements politiques défendus par l’extrême gauche.

Le Crif en Haute-Garonne ne donne pas de consigne de vote. Franck Touboul demande (uniquement) aux électeurs de « voter et faire voter pour les listes qui défendent les valeurs démocratiques et les droits fondamentaux ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

23 Mai

Européennes – Tarn : l’Education nationale accusée de faire campagne pour la liste Macron

Un syndicat d’enseignants estime que l’Académie du Tarn fait campagne pour la liste Macron aux Européennes.

Emmanuel Macron, dimanche soir au Parc des Expositions de Paris. photo Eric Feferberg/AFP.

Le Syndicat National des Enseignants de Second Degré (SNES) du Tarn n’apprécie pas la communication du service départemental de l’Education Nationale. Le SNES  estime que la direction de l’Académie partage (et donc fait circuler) des « messages électoraux pour la liste Macron ».

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Pour le syndicat, il s’agit d’une atteinte au « devoir de réserve » qui s’applique aux fonctionnaires. Un devoir de réserve qui, d’ailleurs, s’applique en dehors des périodes électorales et correspond au principe de neutralité du service public et de ses agents.

Ce n’est pas la première fois qu’un directeur académique des services de l’Education Nationale (DASEN) est au centre d’une polémique s’agissant du devoir de réserve. Il existe un précédent en Haute-Garonne.

Contactée par France 3 Occitanie, l’Education Nationale du Tarn précise ne pas être au courant des propos du SNES 81.

A noter que le retweet controversé (renvoyant à un appel à la mobilisation en faveur de la liste En Marche aux Européennes) a été annulé et ne figure plus sur le compte twitter de la direction des services départemtaux de l’éducation nationale du Tarn.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

22 Mai

Européennes : Renaud Camus désavoue sa liste en raison d’un colistier et d’une « croix gammée »

L’écrivain Renaud Camus désavoue sa liste aux Européennes.

Renaud Camus. Photo : AFP Guyot

4 jours avant le vote, Renaud Camus retire sa liste pour les Européennes.

Contacté par France 3 Occitanie, le théoricien du « grand remplacement » précise les raisons de sa décision :

Parce qu’une personne haut placée dans notre liste a été photographiée traçant une croix gammée dans le sable, sur une plage, puis s’agenouillant devant elle en prière. C’est exactement le contraire de tout ce que nous sommes et de tout ce que nous voulons. Je ne pouvais pas demander aux électeurs d’envoyer à Strasbourg une personne qui s’amuse à de tels jeux, même si, comme elle le dit, il ne s’agissait que d’un jeu idiot pour adolescents attardés. Et il est impossible à ce stade de changer quoi que ce soit à cette liste. Il est également impossible, juridiquement, de la retirer. Mais je peux la désavouer

Renaud Camus a monté sa liste, baptisée « La Ligne Claire », avec Karim Ouchikh, président du Siel (Souveraineté, identités et libertés). 

Laurent Dubois (@laurentdub)

Fake News : Marie-Pierre Vieu « pas étonnée » de l’absence de condamnation de Christophe Castaner

Marie-Pierre Vieu a attaqué, en justice, le (fameux) tweet de Christophe Castaner au sujet d’une « attaque » de la Pitié-Salpêtrière. La députée européenne a été déboutée. Mais l’élue de Tarbes n’est pas étonnée par cette décision.

Marie-Pierre Vieu, députée européenne. Photo : MaxPPP

La loi « anti-fake news » vient de connaître sa première application et c’est grâce à la députée européenne, Marie-Pierre Vieu. Avec un collègue sénateur, la Tarbaise a demandé le retrait d’un tweet du ministre de l’Intérieur. Le 1er mai dernier, en plein mouvement des gilets jaunes, Christophe Castaner a parlé d’une « attaque » visant un hôpital parisien. Plusieurs témoignages et des vidéos ont démenti la version du 1er flic de France.

 

Face à la violence de la polémique et à la réalité des faits, Christophe Castaner a reconnu lui-même qu’il n’aurait pas dû employer le mot « attaque ». Mais Marie-Pierre Vieu a décidé de porter l’affaire en justice en s’appuyant sur la nouvelle loi sur les fake news. Selon Mediapart, le tribunal de grande instance de Paris a rendu sa décision le 16 mai dernier. Le ministre de l’Intérieur est blanchi.

Marie-Pierre Vieu est « déboutée mais pas étonnée du jugement qui est tombé sur fond de mobilisation des gilets jaunes ». La députée européenne n’est toutefois pas convaincue par le raisonnement du juge. Pour Marie-Pierre Vieu, le tribunal « estim(e) que le tweet n’a pas occulté le débat sur la véracité des faits…l’abondance d’articles contredisant le ministre a permis à chaqu(un) de se faire une opinion éclairée, sans risque manifeste de manipulation. Drôle d’arbitrage des débats ».

Malgré l’échec de la procédure, Marie-Pierre Vieu estime que son action en justice était utile : « nous avons fait la démonstration par l’absurde de la vanité de cette disposition législative (ndlr : loi anti-fake news). Le droit a une juste information et la transparence sont encore à gagner, en France comme dans l’Union Européenne ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

21 Mai

Les Européennes déclenchent un schisme au sein d’En Marche à Toulouse

Des élus En Marche quittent le groupe majoritaire à la mairie de Toulouse. Raison invoquée : les Européennes.

Photo : MaxPPP/Tanguy

Trois élus En Marche claquent la porte du groupe Toulouse Ensemble. Franck Biasotto, Sylvie Rouillon-Valdiguié et la députée Elisabeth Toutut-Picard quittent le groupe majoritaire. Un drôle de départ puisque, selon leur ex-collègue Jean-Claude Dardelet, les démissionnaires vont continuer à soutenir l’action de…Jean-Luc Moudenc.

Or, c’est une décision du maire de Toulouse qui pousse justement les dissidents à s’en aller. Les trois élus justifient, en effet, leur divorce par la ligne de Jean-Luc Moudenc s’agissant des Européennes.

Le maire de Toulouse a annoncé qu’il soutient la liste de son parti, menée par Le Républicain François-Xavier Bellamy. Ce choix ne convient pas aux trois démissionnaires.

Contactée par France 3 Occitanie, Elisabeth Toutut-Picard précise : « pas d’opposition sauf si on soumet à notre vote une mesure contraire à une décision du président Emmanuel Macron comme cela c’est produit pour les Européennes.

Mais cette position ne fait pas l’unanimité. 2 autres élus ont décidé de rester au sein du groupe Toulouse-Métropole.

Jean-Luc Moudenc a toujours affiché sa marque de fabrique : une coalition  allant du Modem en passant par Les Républicains et En Marche. La scission en deux groupes des « marcheurs » du Capitole ne modifie pas cette équation politique. C’est En Marche qui paye (cash) l’addition ou plutôt la division.

Contacté par France 3 Occitanie, le responsable d’En Marche en Haute-Garonne n’a pas souhaité réagir.

Laurent Dubois (@laurentdub)

20 Mai

Européennes : la France Insoumise « délogée » par la mairie de Montauban

La municipalité de Montauban a refusé l’accès d’une salle à la France Insoumise. Une salle réservée depuis plusieurs mois et qui devait accueillir une réunion publique pour les Européennes.

Photo : Faebook/La France Insoumise

La France Insoumise a du improviser et trouver une nouvelle adresse pour sa réunion publique à Montauban. Selon le n°2 de la liste des Européennes, Manuel Bompard, une réservation avait été faite 3 mois en avance. Mais, la veille du meeting, la municipalité a informé les Insoumis de l’indisponibilité du local. Depuis le 5 mai dernier, La Maison du Peuple faisait l’objet d’une occupation par de la part de demandeurs d’asile.

 

Le bâtiment a été évacué. La mairie a estimé que les lieux n’étaient plus en état pour héberger le meeting des Insoumis. Manuel Bompard a invoqué un constat d’huissier, démontrant le contraire. Cela n’a pas fait plier la municipalité. Manuel Bompard reconnait qu’une solution alternative a été proposée mais à l’autre bout de la ville. Après une déclaration devant la salle, relayée sur les réseaux sociaux, Manuel Bompard a pris la direction de la « solution de repli », une salle trouvée le matin même.

Pour Manuel Bompard, la mairie, dirigée par la maire Les Républicains Brigitte Barèges, « a mis les bâtons dans la roue » de la France Insoumise, quelques jours avant le vote des Européennes. La tête de liste, proche de Jean-Luc Mélenchon, pointe le coût de l’opération : une facture pour la location d’une salle de repli, des tracts et des affiches à jeter au panier.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Clip polémique du rappeur Nick Conrad : le député (LR) du Lot, Aurélien Pradié, dénonce le silence de Marlène Schiappia

Dans son dernier clip le rappeur Nick Conrad étrangle une femme. Le député du Lot, Aurélien Pradié demande à Marlène Schiappia de réagir.

Aurélien Pradié, député (LR) du Lot, Photo : MaxPPP/Isorel

Ce n’est pas la première polémique. En septembre dernier, le rappeur Nick Conrad a soulevé un tollé avec une chanson intitulée « Pendez les blancs ». Son dernier clip, « Doux pays » met également le feu aux poudres. Christophe Castaner a saisi la justice. Le ministère de l’Intérieur condamne un « clip odieux et des propos inqualifiables ». Le rappeur lance notamment :« J’ai baisé la France jusqu’à l’agonie »« Cet Hexagone, j’encule sa grand-mère » et « Marianne a falsifié ma story, j’ai posé une bombe sous son Panthéon ».

Le clip attaqué (et dont le ministère de l’Intérieur demande le retrait) comporte également un scène dans laquelle le rappeur se représente en train d’étrangler une femme.

Cette séquence est pointée du doigt par le députée du Lot, Aurélien Pradié. Le parlementaire du Lot exige une réaction de la secrétaire d’Etat en charge de l’égalité homme/femme.

Laurent Dunbois (@laurentdub)

17 Mai

Européennes : l’ex gilet jaune Benjamin Cauchy dénonce une collusion « Le Pen-Macron »

Le toulousain Benjamin Cauchy est candidat aux Européennes sur la liste Debout La France de Nicolas Dupont-Aignan. L’ex figure des gilets jaunes estime que le Rassemblement National de Marine Le Pen est l’allié objectif d’Emmanuel Macron.

Benjamin Cauchy. candidat aux Européennes. Debout La France. Photo AFP/Bonaventure

Benjamin Cauchy est en campagne pour les Européennes. 9 jours avant le vote, l’ex gilet jaune renvoie dos à dos Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Benjamin Cauchy estime que « le RN est devenu le chouchou du système pour maintenir Macron et ses alliés au pouvoir ». Candidat sur liste de Nicolas Dupont-Aignan, Benjamin Cauchy considère que « Debout La France devient la seule alternative ».

La déclaration de l’ex figure des gilets jaunes s’explique par le contexte du moment : la compétition électorale vire au duel.

Tout se joue entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Les deux duellistes cultivent d’ailleurs ce face-à-face. Le chef de l’Etat se présente comme un rempart face au Rassemblement National. De son côté, le Rassemblement National fait du scrutin un référendum anti-Macron.

Les autres listes sont (littéralement) éclipsées. Debout La France n’échappe pas à ce schéma. Dans le dernier « rolling » Paris Match-Ifop,  la liste Dupont-Aignan est crédité de 5 petits points

Laurent Dubois (@laurentdub)