08 Mai

Edito : Un Président, du renouveau, et maintenant ?

Emmanuel Macron, dimanche soir au Louvre à Paris. Photo AFP / POOL / Christophe Ena

Emmanuel Macron, dimanche soir au Louvre à Paris. Photo AFP / POOL / Christophe Ena

La France a donc élu un Président de 39 ans, « ni de droite, ni de gauche », issu d’un Mouvement et non d’un parti politique traditionnel. Emmanuel Macron a voulu faire bouger les lignes et il a littéralement fait exploser l’échiquier politique régional. Seulement la constitution étant ce qu’elle est, il va devoir maintenant bâtir une majorité présidentielle s’il veut gouverner efficacement.Premier élément attendu pour savoir quelle stratégie sera la sienne : les candidats aux Législatives. Seront-ils tous « nouveaux » en politique ? Que faire des ralliés venus d’autres horizons, sortants pour certains (Monique Iborra, ex-PS, Philippe Folliot, ex-UDI-Alliance Centriste) ? Quid des candidats sélectionnables actuellement encore affiliés à d’autres partis ? Va-t-on voir apparaître une étiquette « majorité présidentielle » ? L’équation est à plusieurs inconnues mais elle va devoir être clarifiée rapidement.

Dans notre région, comme ailleurs, le PS est encore souvent aux manettes mais clairement affaibli par cette Présidentielle. Que peut-il espérer ? Quelle sera sa position face aux candidats d’ « En Marche », le mouvement d’Emmanuel Macron n’étant pas dans une logique de négociation. A gauche toujours, Midi-Pyrénées est une terre fertile pour Les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon. Mais la bataille s’annonce serrée sur la plupart des circonscriptions face à un éclatement d’une gauche irréconciliable qui a pourtant gagné, unie, les Régionales, il y a un an et demi à peine.

Pendant ce temps-là, et hier soir encore, le Front National effectue ses calculs. Cinq circonscriptions seraient jouables pour les frontistes au vu des résultats du premier tour de la Présidentielle (deux en Tarn et Garonne, une dans le Tarn et deux en Haute-Garonne). Rien de mieux que de rêver de victoire pour oublier la défaite de dimanche soir. Mais des triangulaires peuvent aussi réserver des surprises, pas seulement pour les candidats Bleu Marine d’ailleurs.

Avantage toutefois pour le FN, comme pour Les Républicains : la clarté de l’étiquette. Les Républicains qui ne nourrissent pas non plus d’espoirs débordants en Midi-Pyrénées entament une phase de reconquête nationale après avoir traîné tel un boulet leur candidat marqué par les affaires. L’Aveyron, et à moindre impact la Haute-Garonne, restent toutefois pour eux des terres hospitalières.

Après la première déflagration suscitée par cette Présidentielle, le plus dur reste peut-être à venir pour les partis « installés », d’autant que de nombreux députés sortants ne repartent pas en Midi-Pyrénées (pour les Socialistes, Philippe Martin dans le Gers, Marie-Lou Marcel en Aveyron, Patrick Lemasle en Haute-Garonne ou encore Frédérique Massat en Ariège). Les candidats « En Marche » comptent sur la dynamique de l’élection de leur leader à la tête de l’Etat. Mais les défaits du Premier Tour veulent leur revanche et présenter son leader à un scrutin uninominal n’est pas la même chose que de lancer 577 candidats dans autant de batailles.

 

Patrick Noviello (@patnoviello)

Législatives : l’étiquette Macron, une affaire de gros sous

Un candidat LR ou PS peut-il revêtir un dossard En Marche ! pour les prochaines législatives. La question est politique. Mais l’enjeu est pratique et financier.

Photo MaxPPP

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Le rideau de la présidentielle est à peine tombé et tous les partis sont tournés vers les législatives. Une question plane : Emmanuel Macron va-t-il accueillir, dans ses rangs, des socialistes ou des membres des Républicains ? La doctrine d’En Marche ! a évolué sur le sujet. Emmanuel Macron a affirmé un principe : une étiquette En Marche ! suppose et impose une démission du PS ou de LR. Mais, la veille du 2nd tour, Emmanuel Macron a infléchi sa ligne. Sur le plateau de France Info, le futur président a ouvert une brèche : un socialiste ou un LR peut porter les couleurs d’En Marche ! sans avoir besoin de démissionner.

Cet assouplissement correspond à un objectif majeur : faciliter les transfuges et étoffer les rangs d’En Marche !

Emmanuel Macron veut (selon son slogan) « de nouveaux usages et de nouveaux visages ». Mais, pour gouverner, il doit obtenir une majorité au Palais-Bourbon.

Le fait de récupérer des candidats expérimentés et enracinés peut aider à franchir l’obstacle. Du côté des « transferts », une candidature En Marche ! permet de « sauver les meubles ». Les deux grands partis ont été éliminés dès le 1er tour de la présidentielle. Un « recyclage » peut constituer une « assurance vie ».

Tous ces calculs (tactiques) se réduisent, en réalité, à une case sur un formulaire. Les candidats aux législatives vont déposer leur candidature à la préfecture. La date butoir est le vendredi 19 mai.

A cette occasion, ils vont préciser à quel parti ils sont rattachés. Cette déclaration obligatoire est loin d’être une formalité. Elle ouvre droit à un financement public.

Un financement lié au nombre de voix (1% sur au moins 50 circonscriptions) et au nombre de député(e)s. A ce titre, en 2013, le PS a perçu plus de 28 millions d’euros et LR (ex UMP) plus de 19 millions d’euros.

Or, pour bénéficier, de ce « trésor de guerre » il est impossible de « ventiler » les sommes. Autrement dit, un socialiste qui ne mentionne pas En Marche ! alimentera les caisses du PS. Mais, élu sous l’étiquette d’Emmanuel Macron, il ne rapportera pas un seul euro au mouvement qu’il l’a fait élire. Un mouvement qui, pour ces raisons de financement, va rapidement se transformer en parti. But : bénéficier du financement permis par les législatives.

Contacté par France 3 Occitanie, le patron des élections du PS, Christophe Borgel confirme l’impossibilité d’un double financement. Il n’est pas possible de faire 50/50, 85/15 ou 75/25 entre deux partis.

Ce verrou juridico-financier limite considérablement les spéculations sur les (doubles) candidatures En Marche !/PS ou En Marche!/LR.

Lors d’une conférence de presse, ce lundi 8 mai, le secrétaire général En Marche ! Richard Ferrand a précisé : les candidats d’Emmanuel Macron devront être administrativement inscrits à En Marche !

Cette inscription inclus…le volet financier. C’est un « détail » qui pèse plusieurs millions d’euros.

En Occitanie, que soit sur les réseaux sociaux ou dans le cénacle politique, beaucoup de commentaires circulent sur un « éventuel » ralliement de Sylvia Pinel à En Marche !

Un tel ralliement est (peut-être) possible politiquement. Jean-Michel Baylet affirme publiquement qu’Emmanuel Macron incarne les valeurs radicales de gauche.

Mais une affiche électorale de Sylvia Pinel avec le logo En Marche ! est loin d’être évidente.

Dans le Tarn-et-Garonne, comme ailleurs, c’est une autre formule qui risque de se développer. La multiplication (au PS, chez LR et au PRG) des étiquettes « Majorité Présidentielle ».

De (simples) étiquettes (ne renvoyant pas à un parti) qui peuvent rapporter politiquement. Mais qui ne coûtent rien financièrement.

Laurent Dubois (@laurentdub)

07 Mai

Législatives : Jean-Luc Mélenchon ne sera pas candidat aux législatives sur Toulouse

INFO FRANCE 3 – Jean-Luc Mélenchon ne sera pas candidat aux législatives en Haute-Garonne. C’est officiel depuis ce soir, dimanche 7 mai.

Jean-Luc Mélenchon Photo MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon Photo MaxPPP

A peine le résultat connu, Jean-Luc Mélenchon a mis le cap sur les législatives. Quelques minutes après l’élection d’Emmanuel Macron, le leader de la France Insoumise a pris la parole. Le député européen et ex-candidat à la présidentielle a évoqué un 3ème tour. Celui du renouvellement de l’Assemblée Nationale. Après le 1er tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon avait soulevé une hypothèse : sa propre candidature à Marseille ou Toulouse.

Cet après-midi, dimanche 7 mai, le directeur de campagne de la France Insoumise, Manuel Bompard, a levé (lors d’une réunion interne) le suspens.

Jean-Luc Mélenchon ne sera pas finalement pas candidat à Toulouse. Il l’a annoncé ce dimanche aux candidats de la France Insoumise investis dans le département. En cas de candidature, le leader de la France Insoumise se dirigera vers Marseille. Mais rien n’est encore sûr.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Emmanuel Macron est élu président mais tout va se jouer au 3ème tour

Emmanuel Macron est le nouveau président de la République. Mais, pour gouverner, il doit gagner le 3ème tour de la présidentielle : les législatives

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Sous la Ve République, le président est « tout ». C’est le patron de l’exécutif et un leader politique. Mais il n’est « rien » sans une majorité parlementaire. Emmanuel Macron n’échappera pas à ce principe de base. La victoire de l’ex candidat En Marche ! est extra-ordinaire. Elle défie les lois politiques : une élection sans parti et en transgressant le clivage droite-gauche. Mais Emmanuel Macron a beau être un OVNI, il doit respecter la pesanteur de notre système institutionnel.

« Nouveaux usages, nouveaux visages »

Les clés du Pouvoir se trouvent à l’Assemblée. C’est inscrit dans la logique de nos institutions. Si Emmanuel Macron ne veut pas être réduit à l’inauguration des chrysanthèmes, il va devoir obtenir 289 sièges sur 577. Mais, au delà d’un seuil arithmétique, c’est un saut qualitatif qui est le véritable enjeu. Emmanuel Macron a brandit un leitmotiv : « de nouveaux usages et de nouveaux visages« .

Emmanuel Macron ne doit pas simplement disposer d’une majorité parlementaire. Le nouveau président doit créer une force politique nouvelle, à la hauteur de sa promesse de renouvellement.

Une trahison de cette ambition entamerait (sérieusement) la capital politique d’Emmanuel Macron. De plus, Emmanuel Macron accède à l’Elysée grâce à un front républicain. Un front moins important que celui dont a bénéficié Jacques Chirac en 2002. Mais de nombreux électeurs ont voté Macron pour barrer la route à Marine Le Pen. Dans ce contexte, une trahison de l’ambition d’un nouveau « monde » pourrait coûter cher dans les urnes.

48 heures avant le 2nd tour, Emmanuel Macron a envoyé un signal troublant.

Des candidats à double étiquette ?

Vendredi 5 mai, le candidat est revenu sur un principe : pas de double étiquette pour les candidats aux législatives. Avant ce revirement, Emmanuel Macron affirmait : « candidat En Marche !, membre du PS ou de LR, il faut choisir« .

En clair, Manuel Valls peut être candidat aux législatives tout en conservant son étiquette PS.

En Occitanie, tous les regards sont tournés vers le Tarn-et-Garonne. Sylvia Pinel peut-elle rester présidente du PRG et porter les couleurs de la Majorité Présidentielle d’Emmanuel Macron.

La liste des investitures doit être divulguée dans les prochains jours. Sur le plateau de France 2, Gérard Collomb a évoqué, ce dimanche 7 mai, la date du lundi 8 mai.

Il faudra éplucher la liste des candidats et examiner les profils. Combien de nouvelles têtes ? Emmanuel Macron a fixé lui-même l’objectif : 50% de nouveaux venus.

Mais il sera également intéressant de voir si certaines circonscriptions ne sont pas « réservées » à des alliés.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

05 Mai

Législatives : le parti du vote blanc aura un candidat en Haute-Garonne

Le vote « blanc » pour combattre le vote par défaut. C’est l’idée que défend un Muretain dont il portera les couleurs (sic) aux législatives de juin prochain.

Photo : MaxPPP

Photo : MaxPPP

« Je vote pour Macron pour éviter Le Pen« . A 48 heures du second tour de la présidentielle, la phrase revient en boucle dans les journaux télévisés, sur les marchés et au coin de la machine à café. Des électeurs vont glisser un bulletin dans l’urne uniquement pour barrer la route au Front National. Les sondages chiffrent cette tendance : entre 41 et 52 % des électeurs ont voté par défaut lors du 1er tour de la présidentielle.

Pour éviter ce type de scénario, un jeune retraité de Muret propose une solution. A partir d’un certain seuil, les votes blancs doivent conduire à une annulation de l’élection. Depuis la loi du 21 février 2014, les votes blancs sont comptabilisés. Mais leur nombre est sans impact sur le scrutin.

Une vague « blanche » traduit (forcément) un vrai malaise politique. Des électeurs se déplacent et refusent de choisir entre les candidats en compétition. Le signal est clair : aucune personnalité ne fait consensus et tous les compétiteurs sont renvoyés dos à dos. Mais, même « mal élu », un concurrent sort tout de même des urnes. C’est ce schéma que Michel Koehl veut changer. Le dispositif existe en Colombie, une majorité absolue de votes blancs entraîne l’annulation de l’élection. Michel Koehl veut transposer en France la formule.

Son initiative est liée au mouvement « citoyens pour un vote blanc ». Ce parti a essayé de présenter un candidat à la présidentielle et s’est heurté au barrage des 500 parrainages. Les législatives 2017 sont l’occasion d’une séance de rattrapage. Michel Koehl sera candidat sur la 10ème circonscription de la Haute-Garonne. Il précise le sens de sa démarche :

A 71 ans, je n’ai aucune ambition. Il s’agit simplement de porter une idée.

Michel Koel ne brigue pas un siège à l’Assemblée Nationale. Il ne veut être pas l’élu des votes blancs. Le Murétain souhaite uniquement drainer des suffrages pour faire entendre sa voix.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Les élus socialistes du Tarn-et-Garonne écartés du dernier voyage présidentiel de François Hollande

Des élus socialistes évincés de la dernière visite d’un Président socialiste, ce n’est pas banal. Mais, dans le Tarn-et-Garonne, c’est possible.

Photo : Charly Triballeau (AFP)

Photo : Charly Triballeau (AFP)

François Hollande va quitter l’Elysée dans moins de quinze jours. Le futur ex-chef de l’Etat réserve l’un de ses dernières sorties présidentielles au Tarn-et-Garonne. Comme à chaque déplacement, des invitations sont lancées. Les parlementaires du département ont reçu les bristols. La présidente de Région, Carole Delga, est également conviée. Mais un oubli fait grincer les dents. Les élus socialistes du département ont été laissés de côtés.

Cette mise de côté n’est pas conforme à la tradition républicaine. Mais, surtout, l’affaire devient franchement cocasse lorsqu’il s’agit de « camarades de parti » de François Hollande.

Le locataire de l’Elysée a été le patron du PS de 1997 à 2008. François Hollande est le pur produit et une figure du parti socialiste. L’ancien secrétaire national a fréquenté et parfois organisé congrès et bureaux nationaux, universités d’été et réunions de fédés. Mais, pour sa tournée d’adieu, les élus socialistes (départementaux et régionaux) du Tarn-et-Garonne ont été laissés de côté. L’ancien député-maire (PS) de Montauban, Roland Guarrigues, est également passé à la « trappe ».

La « bizarrerie » n’a pas échappé à la députée (et rapporteure du Budget), Valérie Rabault :

J’ai trouvé cela curieux et je l’ai indiqué au préfet et je ne comprends toujours pas comment la liste a été établie. Depuis, Dominique Sardeing-Rodriguez qui préside le groupe PS au conseil départemental a été conviée.

Un socialiste avance une explication. La « mystérieuse » éclipse des élus PS serait liée au lieu de la visite présidentielle. Campsas, à côté de Montauban, est le territoire de la présidente du PRG. L’oubli des socialistes ne serait pas un simple oubli mais une « mise à la trappe » organisée par Sylvia Pinel et Jean-Michel Baylet.

Dans le Tarn-et-Garonne, le PS et le PRG sont à couteaux tirés. Jean-Michel Baylet estime que les socialistes ont participé à sa « chute » : la perte de la présidence du département.

L’hypothèse d’une vengeance (mesquine) est ouvertement avancée par des élus (socialistes ou non) du département.

Peu importe la cause, la fausse note fait mauvais effet. Ce n’est pas tous les jours qu’un président de la République fait une tournée d’adieu.

Pour clore son quinquennat et son dernier voyage présidentiel, François Hollande pouvait espère mieux qu’une polémique…avec ses propres camarades.

Laurent Dubois (@laurentdub)

04 Mai

Législatives : vers une rupture entre le PC et la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon

Le Parti Communiste et la France Insoumise ne vont pas signer d’accord électoral pour les législatives.

Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent. Photo : MaxPPP

Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent. Photo : MaxPPP

L’annonce doit tomber dans les prochains jours. Selon nos informations, un accord « PCF- France Insoumise » pour les législatives ne sera pas signé. Ce mardi 2 mai, le secrétaire national du parti communiste a  réaffirmé son souhait de candidatures communes. Mais, une source proche de Jean-Luc Mélenchon, affirme qu’aucun accord n’interviendra. Il portait sur une trentaine de circonscriptions. Un communiqué de presse doit officialiser la fin de longues et chaotiques négociations.

Les résultats du 1er tour de la présidentielle ont pesé dans la balance. Grâce à son score national (19,3%) et d’excellents résultats dans des métropoles (notamment Toulouse et Montpellier), Jean-Luc Mélenchon était en position de force. Mais le verdict des urnes a également accru le fossé entre communistes et mélenchonistes.

Le PCF a donné une consigne de vote : faire barrage à Marine Le Pen. Jean-Luc Mélenchon s’est contenté de lancer une consultation auprès des adhérents de la France Insoumise.

Contacté par France 3 Occitanie, le représentant du PC en Haute-Garonne n’a pas encore été informé du refus d’un accord national. Mais Pierre Lacaze prend acte et annonce des initiatives locales :

Un accord serait utile pour profiter de la dynamique de la présidentielle. Sur le terrain nous sommes bien accueilli par les adhérents de la France Insoumise. Beaucoup partagent notre ligne sur le vote anti-Le Pen. Il y aura des initiatives locales et je pense que l’on pourra se retrouver autour de candidats.

Du côté de la France Insoumise, la tonalité est plus incisive. Jean-Christophe Sellin déclare :

On nous propose juste de la tambouille. Il n’est pas question de rééditer ce que nous avons fait en 2012. Ce qui fait la France Insoumise, c’est le programme. Il ne s’agit pas de faire des campagnes différentes sous la même bannière.

Visiblement, ces états d’âmes ne sont plus d’actualité. Un indice ne trompe pas. La France Insoumise menace de poursuite judiciaire les communistes qui utilisent l’image de Jean-Luc Mélenchon.

La mise au point est l’amorce d’un point final entre communistes et les « mélenchonistes ».

Il ne reste plus qu’à attendre l’annonce officielle.

C’est juste une question de temps.

Laurent Dubois (@laurentdub)

1er sondage « législatives » : une majorité pour Emmanuel Macron et un PS laminé

La première enquête « législatives » vient d’être publiée ce jeudi 4 mai. C’est un simple sondage. Mais il dessine un véritable bouleversement de notre paysage politique.

L'Assemblée Nationale

L’Assemblée Nationale

La formule est rituelle. Mais elle est indispensable. Un sondage n’est pas un pronostic. Mais le 1er sondage « Législatives 2017 » mérite un vrai coup d’œil. La photographie apporte un éclairage sur des questions lancinantes et déterminantes : en cas de victoire Emmanuel Macron, le nouveau président peut-il disposer d’une majorité parlementaire ? le FN va-t-il confirmer ou renforcer son score des présidentielles ? Le PS va-t-il « sauver » les meubles après sa défaite à la présidentielle ? Jean-Luc Mélenchon peut-il constituer une force parlementaire ?

Les réponses à ces interrogations se résument à une série de chiffres. Des chiffres (fournis par l’institut Opinionway) et qui correspondent au nombre d’élus. L’Assemblée Nationale est composée de 577 sièges et voici la répartition ou plutôt la projection :

  • En Marche ! : 249 à 286 député(e)s
  • LR/UDI : 200 à 210 député(e)s
  • PS : 28 à 43 député(e)s
  • FN : 15 à 25 député(e)s
  • Front de Gauche : 6 à 8 député(e)s

L’étude Opinionway n’est pas déclinée régionalement. Commandé par l’hebdomadaire Les Echos, le sondage modélise chacune des circonscriptions de l’Hexagone, en Corse et de l’Outre-Mer. Mais on ne dispose pas d’une étude circonscription par circonscription. Les 49 circonscriptions d’Occitanie sont donc intégrées sans être différenciées. En revanche, certains chiffres parlent d’eux-mêmes.

Actuellement, avant le renouvellement de l’Assemblée Nationale, le PS dispose de 34 député(e)s en Occitanie. Dans le sondage Opinionway, le nombre national de député(e)s PS est établi entre 28 et 43 député(e)s.

Sans connaître le détail et la ventilation géographique, on peut affirmer une évidence : le reflux concerne également l’Occitanie. Notre Région a beau être une terre rose. Il est impossible que tous les député(e)s sortant(e)s sauvent leur siège. Une net recul est même probable et inscrit (implicitement) dans les chiffres fournis par Opinionway.

Pour mémoire, en 1993, en Haute-Garonne, un seul député  PS (sur les 8 circonscriptions de l’époque) est élus; Il s’agit de Jean-Louis Idiart. Tous les sortants (socialistes) sont battus.

Autre déduction. Le sondage Opinionway fixe entre 15 et 25 député(e)s le nombre de député(e)s pour le FN. En Occitanie, le parti de Marine Le Pen dispose d’un seul siège, dans le Gard, avec Gilbert Collard. Le Front National a réalisé d’excellents résultats au 1er tour de la présidentielle, dans l’ex Languedoc-Roussillon. Le FN pourrait donc renforcer son socle parlementaire dans notre région. C’est, en tout cas, ce que laisse à penser l’étude Opinionway pour Les Echos.

Enfin dernier enseignement, le test de la France Insoumise pourrait se conclure par l’obtention de 6 à 8 sièges. En Occitanie, une candidature de Jean-Luc Mélenchon s’éloigne. Selon nos informations, le leader de la France Insoumise réfléchit encore et, en cas de  candidature, partirait plutôt sur Marseille ou la région parisienne. Mais deux figures « mélenchonistes » sont en piste. Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, sur la 9eme circonscription de la Haute-Garonne. Liêm Hoang Ngoc, le conseiller économique de la France Insoumise, sur la 4ème de la Haute-Garonne.

Ils pourraient profiter des bons scores de Jean-Luc Mélenchon dans les bureaux de vote toulousains et de la dynamique de la campagne.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Les Macron et leur « garde rapprochée » aveyronnaise

Emmanuel Macron sera en fin de journée, ce jeudi 4 mai après son meeting d’Albi, à Rodez. Le présidentiable sera en terre connue. Plusieurs membres de son entourage proche sont d’origine aveyronnaise.

Emmanuel et Brigitte Macron. Photo : MaxPPP/Castel

Emmanuel et Brigitte Macron. Photo : MaxPPP/Castel

Après Albi, Emmanuel Macron va passer ces dernières heures de campagne à Rodez. Ce jeudi 4 mai, le candidat d’En Marche ! va visiter une entreprise albigeoise et tenir un meeting dans la préfecture du Tarn. Mais, après cette séquence, Emmanuel Macron va prendre la direction de Rodez. Au programme : une nuit et une matinée consacrée, notamment, à la visite de la cathédrale Ruthénoise. C’est le deuxième déplacement d’Emmanuel Macron en terre aveyronnaise.

Le maire de Rodez a lancé l’invitation. Christian Teyssèdre précise : « je ne pensais pas qu’Emmanuel Macron aurait le temps de venir. Mais il nous fait le plaisir de passer ces dernières heures de campagne parmi nous. C’est un point d’amitié ».

Emmanuel Macron ne sera pas dépaysé dans l’Aveyron. Il est déjà venu dans le département. Mais, surtout, l’Aveyron est (en quelque sorte) aux cotés d’Emmanuel Macron. L’entourage proche d’Emmanuel Macron est aveyronnais.

Le secrétaire général du mouvement En Marche ! Richard Ferrand est né à Rodez. L’Aveyronnais de souche a respecté une tradition locale : la transhumance professionnelle. Richard Ferrand est, dans une certaine mesure, un des nombreux « Aveyronnais de Paris ». Du moins une partie de la semaine. Député du Finistère, le parlementaire siège au Palais-Bourbon, dans le 7ème arrondissement de la capitale.

La chef de cabinet d’Emmanuel Macron, Sophie Ferracci, est avocate et diplômée d’HEC. Spécialiste de droit boursier et des fusions-acquisitions, la jeune femme gère et coordonne la garde rapprochée d’Emmanuel Macron. Elle est originaire du Carladez, au nord du département de l’Aveyron, à la frontière avec le Cantal.

Enfin, Ahmed Eddarraz est le dernier maillon aveyronnais d’Emmanuel Macron. Âgé de 31 ans, le collaborateur de Brigitte Macron suit la (potentielle) 1ère Dame de France dans tous ses déplacements. Originaire de Millau, Ahmed Eddarraz est passé d’un bureau de tabac millavois au QG du candidat d’En Marche ! et au quotidien de Brigitte Macron. Avec une étape à la Rotonde, le soir du 1er tour de la présidentielle. Le jeune Aveyronnais était parmi les invités de la fête organisée par Emmanuel Macron.

C’est d’ailleurs Ahmed Eddarraz qui accueillera la femme d’Emmanuel Macron à Blagnac et la conduira vers Albi, ce jeudi 4 mai.

Laurent Dubois (@laurentdub)