19 Mar

Le dernier meeting de Benoît Hamon se tiendra… au Stade Ernest Wallon à Toulouse

Le candidat PS à l’élection présidentielle tiendra son dernier meeting avant le premier tour à Toulouse, comme nombre de ses prédécesseurs. Mais dans un cadre inédit : l’antre du Stade Toulousain.

Le stade Eernest Wallon à Toulouse

Le stade Eernest Wallon à Toulouse

Le vendredi 21 avril, le stade Ernest Wallon sera sans doute plein à craquer… Et pourtant aucun match de rugby n’y est programmé. Non, ce jour-là, à 48 heures du premier tour de l’élection présidentielle, c’est, selon nos informations, Benoît Hamon qui y disputera son dernier match : un ultime meeting avant le scrutin du dimanche 23 avril.

Les équipes de campagne de Benoît Hamon souhaitaient, comme c’est le cas depuis François Mitterrand, que le candidat PS termine sa campagne à Toulouse. Toulouse vote à droite aux élections locales, à gauche à la présidentielle ! Surtout, la Haute-Garonne a fourni à Benoît Hamon son plus gros contingent de parrainages.

La date du jeudi 20 avril avait été évoquée… Mais ce soir-là, c’est le second débat télévisé qui aura lieu sur France 2 (après celui du lundi 20 mars sur TF1).

Les organisateurs cherchaient une autre date et ont finalement choisi le vendredi 21 pour finir la campagne à Toulouse. Restait alors à trouver le lieu. La salle Jean-Mermoz ? Sans doute trop petite. Le parc des expos ? Trop froid. Le Stadium et ses 33 000 places ? Trop grand. La place du Capitole ? Déjà fait (Hollande et Mélenchon en 2012). Le Zénith et sa modularité ? La place est prise, ce soir-là, par… l’humoriste Jérémy Ferrari !

Le regard du PS s’est alors porté sur un lieu inédit pour un rassemblement politique : le Stade Ernest Wallon. Les discussions ont eu lieu avec René Bouscatel, le président du Stade Toulousain, notamment (le stade appartient au club). Les deux parties sont tombées d’accord. Et l’affaire se fera, le vendredi 21 avril à 19 heures. Une première.

Le stade peut accueillir 19 000 spectateurs. Sans doute un peu moins en configuration « meeting présidentiel ». Après ce meeting sur cette pelouse de rugby, il restera 2 jours au candidat PS pour… transformer l’essai !

FV (@fabvalery)

18 Mar

Alliance Centriste chez Macron : LR retire l’investiture aux législatives à Philippe Folliot

Ce samedi 18 mars, Alliance Centriste a annoncé son ralliement à Emmanuel Macron. LR et l’UDI retirent l’investiture pour les législatives au président d’Alliance Centriste, le député du Tarn Philippe Folliot.

Philippe Folliot, président d'Alliance Centriste et député du Tarn

Philippe Folliot, président d’Alliance Centriste et député du Tarn

Emmanuel Macron fait imploser l’UDI. Une composante de la confédération centriste, Alliance Centriste, soutient le candidat d’En Marche ! Mais, Jean-Christophe Lagarde est derrière François Fillon. Selon nos informations, Cette divergence vire au schisme.

Furieux de la décision d’Alliance Centriste, Jean-Christophe Lagarde envisagerait d’exclure Alliance Centriste de l’UDI.

Du côté de François Fillon, le couperet est déjà tombé.

Le président de la commission d’investiture de LR, Jean-François Lamour, déclare :

En trahison de l’accord de gouvernement conclu entre les Républicains et l’UDI, Alliance Centriste a fait part de son ralliement à Emmanuel Macron. Les Républicains retirent l’investiture accordée au président de l’Alliance Centriste, Philippe Folliot et procéderont, en lien étroit avec l’UDI, dans les meilleurs délais à une nouvelle investiture sur la 1er circonscription du Tarn.

Une source précise que la position de LR a été adoptée avec l’accord du président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Parrainages : la Haute-Garonne offre son meilleur score (national) à Benoît Hamon

Ce samedi 18 mars, Le conseil constitutionnel a validé la liste officielle des candidats à la présidentielle de 2017. Le département de la Haute-Garonne est le département français qui offre à Benoît Hamon son plus fort contingent de parrains.

Benoît Hamon dimanche soir (Photo : AFP)

Benoît Hamon, candidat PS à la présidentielle de 2017 (Photo : AFP)

C’est une formalité indispensable. Pour être candidat, il faut obtenir 500 parrainages, dans 30 départements différents. A chaque élection présidentielle, des postulants ne parviennent pas à franchir l’obstacle. La cuvée 2017 n’échappe pas au phénomène. Le conseil constitutionnel vient de publier la liste officielle des candidats. Michèle Alliot-Marie, Henry Guaino, Alexandre Jardin ou encore Rama Yade ne sont pas « qualifiés ».

Au final, 11 concurrents figurent sur la ligne de départ. Parmi eux se trouve Benoît Hamon. Ce n’est pas une surprise. Manuel Valls a refusé de parrainer son « camarade » socialiste. Mais Benoît Hamon disposait d’un vivier de parrains. Le PS est bien implanté dans les communes, les départements, les régions et les assemblées parlementaires.

Le boycott de Manuel Valls est purement symbolique. La candidature de Benoît Hamon n’a jamais été en danger. Malgré des revers électoraux aux régionales de 2015, aux municipales de 2014 et aux départementales de 2015, le PS dispose d’un important réseaux d’élus. Des élus locaux (maires, conseillers départementaux, conseillers régionaux), des parlementaires nationaux ou européens qui sont autant de parrains potentiels.

Benoît Hamon pouvait compter sur un matelas de signataires. Le socialiste a obtenu moins de parrainages que François Fillon (3625 parrains). Mais, avec 2039 signatures, Benoît Hamon est en deuxième position, devant Emmanuel Macron (1829 parrains), Jean-Luc Mélenchon (805 parrainages) et Marine Le Pen (627).

Tous les départements métropolitains ont contribué et ont permis à Benoît Hamon d’attendre ce niveau de parrainage. Mais un département s’est particulièrement mobilisé. Il se situe en Occitanie. Il s’agit de la Haute-Garonne.

L’information n’a pas échappé aux socialistes du département. Un militant de la Haute-Garonne a immédiatement revendiqué la « palme » Hamoniste.

La Haute-Garonne est le département qui a le plus « parrainé » en Occitanie : 262 parrainages. L’Hérault compte seulement 169 signataires et fait à peine mieux que le « petit » Gers (164 parrains).

Mais la Haute-Garonne n’est pas simplement un département qui parraine. C’est un territoire qui parraine largement Benoît Hamon.

Les élus et parlementaires de la Haute-Garonne ont été 125 à parrainer Benoît Hamon.

C’est le meilleur score régional du candidat socialiste :

Hérault : 43 parrainages

Gers : 45 parrainages

Lot : 27 parrainages

Ariège : 27 parrainages

Haute-Pyrénées : 21 parrainages

Gard : 19 parrainages

Pyrénées-Orientales : 17 parrainages

Tarn : 9 parrainages

Tarn-et-Garonne : 12 parrainages

Aude : 91 parrainages

Gers : 46 parrainages

Aveyron : 11 parrainages

Lozère : 5 parrainages

La Haute-Garonne n’est pas simplement en tête des 13 départements d’Occitanie. La capitale régionale est la plus « hamoniste » de tous les départements métropolitains. La Gironde (92 parrainages) arrive en seconde position.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Alliance Centriste rejoint Emmanuel Macron

Ce samedi 18 novembre, Alliance Centriste, une composante de l’UDI, a voté en faveur d’un soutien à Emmanuel Macron.

Philippe Folliot, député du Tarn et président d'Alliance Centriste

Philippe Folliot, député du Tarn et président d’Alliance Centriste

Le résultat est net. 66% des membres du comité exécutif d’Alliance Centriste se sont prononcés pour un soutien à Emmanuel Macron. Après une période d’hésitation, l’UDI de Jean-Christophe Lagarde est finalement restée dans le giron de François Fillon. Un accord électoral a été scellé entre le candidat LR et les Centristes.

Une composante de l’UDI n’est pas sur cette ligne. L’hypothèse d’un ralliement d’Alliance Centriste à Emmanuel Macron planait. Moins de quinze jours avant le vote de son comité exécutif, Alliance Centriste a ouvertement pris ses distances avec le candidat de la droite. Désormais, le divorce est consommé et le choix d’Emmanuel Macron est acté.

Alliance Centriste justifie sa décision par les déboires judiciaires de François Fillon :

Alliance constat(e) la désastreuse situation politique du moment, plus particulièrement liée aux affaires qui touchent le candidat François Fillon;

Les centristes évoquent et invoquent également une filiation politique avec Emmanuel Macron :

Son programme (ndlr Emmanuel Macron) incarne le mieux les valeurs du centre et est le plus proche de nos convictions profondément européennes, libérales, sociales et humanistes.

Le ralliement d’Alliance Centriste à Emmanuel Macron a un impact national. L’UDI est (désormais) écartelée entre deux pôles et deux candidats à la présidentielle : François Fillon et Emmanuel Macron, les Républicains et le mouvement En Marche !

Mais le vote d’Alliance Centriste a également des conséquences locales. Le député du Tarn Philippe Folliot est le président d’Alliance Centriste. Son arrivée risque de chahuter le comité départemental d’En Marche !

L’aile gauche des macronistes tarnais va grincer des dents.

Philippe Folliot (malgré un passage au RPF de Charles Pasqua et au RPR de Jacques Chirac) a eu des relations orageuses avec la droite départementale. Le maire de Castres, Pascal Bugis ou encore le maire de Lavaur, Bernard Carayon ont eu des frictions avec Philippe Folliot. Le maire (UMP) de la sous préfecture du Tarn s’est même présenté contre Philippe Folliot aux législatives de 2007. La lutte (électorale) entre Pascal Bugis et Philippe Folliot a été rude.

Malgré ce lourd passé et ce vrai passif, le président d’Alliance Centriste n’est pas pour autant proche de la gauche tarnaise.

Dans un département géré par le PS, Philippe Folliot est clairement identifié comme un représentant (historique) de l’opposition.

Les transfuges PS et la gauche d’En Marche 81redoutaient une arrivée de Philippe Folliot.

Ils vont devoir apprendre une vertu politique : la cohabitation.

Laurent Dubois (@laurentdub)

17 Mar

Tarn-et-Garonne : l’improbable alliance Baylet-Barèges

Brigitte Barèges vient de perdre, dans le cadre de son mandat de conseillère départementale, la présidence du principal organisme HLM du Tarn-et-Garonne. Une alliance entre la maire LR de Montauban et les radicaux de gauche n’a pas permis d’éviter ce débarquement.

Brigitte Barèges, maire de Montauban et Christian Astruc, président du CD82. Photo MaxPPP

Brigitte Barèges, maire de Montauban et Christian Astruc, président du CD82. (Photo MaxPPP)

C’est la deuxième lame du couperet. En décembre 2016, Brigitte Barèges a été évincée d’une vice-présidence du conseil départemental. Quatre mois plus tard, la maire de Montauban est privée de son dernier levier au sein de l’institution départementale : la présidence de Tarn-et-Garonne Habitat (TGH). Brigitte Barèges dénonce de « basses postures politiques » et parle d’une « purge bien orchestrée ».

La moitié des logements sont sur le Grand Montauban

Sa colère est à la hauteur de l’enjeux. Brigitte Barèges préside TGH depuis juin 2015 et la perte du conseil départemental par Jean-Michel Baylet. Cette présidence est loin d’être symbolique. Tarn-et-Garonne Habitat est le 1er bailleur social du département. Il gère 4363 logements sur 73 communes. Géré pendant 20 ans par le PRG, TGH a connu des périodes un peu compliquées. Les impayés de loyer constituent toujours un problème. Mais ses finances (grâce notamment à un versement de 6 millions d’euros de l’Etat au travers de la Caisse des dépôts et Consignation) sont saines.

Un détail n’a rien d’accessoire : 48% des logements de TGH sont situés sur le Grand Montauban. Pour la maire de Montauban, la présidence de TGH est donc stratégique. Cela permet de maîtriser l’offre de logement social sur ses terres municipales. Sans parler de l’attribution de marchés publics. Auprès des entreprises comme des locataires (qui sont des électeurs potentiels), TGH est une bonne vitrine. C’est un investissement (politiquement) rentable.

Décidé par le président Christian Astruc

Pour Brigitte Barèges, la perte de l’organisme HLM (satellite du conseil départemental) est (incontestablement) un mauvais coup. La maire de Montauban sait parfaitement d’où il vient. C’est le président du département, Christian Astruc qui a souhaité retirer à Brigitte Barèges le levier de TGH. Le vote a eu lieu à l’occasion d’un débat d’orientation budgétaire. Mais, peu importe le moment, l’intention était publique. Elle est même assumée. Brigitte Barèges a refusé de voter le budget départemental de Christian Astruc. Depuis cet acte de sédition, le sort de la maire de Montauban est scellé.

Soutenue par 7 voix… du PRG

Ce qui est moins évident c’est la contre-attaque de Brigitte Barèges. La maire de Montauban s’est appuyée sur ses meilleurs « adversaires » : les radicaux de gauche. Le PRG a triplement aidé Brigitte Barèges. Les élus de Jean-Michel Baylet n’ont pas présenté de candidat(e) face à la maire de Montauban. Mais, ce n’est pas tout. Le PRG a voté pour Brigitte Barèges.

Enfin, les radicaux de gauche se sont transformés en « agents électoraux ». Les conseillers départementaux PRG ont essayé de rallier les socialistes pour qu’ils votent en faveur de Brigitte Barèges. Le PS a refusé de rentrer dans la manœuvre et il s’est retiré du vote en s’abstenant. Au final, Brigitte Barèges obtient 10 voix sur les 26 votants. Ces 10 voix comprennent 7 voix PRG.

La lutte frontale (et même brutale) entre Jean-Michel Baylet et Brigitte Barèges n’est plus d’actualité. Elle laisse la place à une alliance « objective » dont le ciment porte un nom. Celui du tombeur et du successeur de Jean-Michel Baylet à la présidence du Tarn-et-Garonne : Christian Astruc.

C’est un incroyable renversement de situation. Brigitte Barèges a permis la victoire de Christian Astruc contre…Jean-Michel Baylet.

L’ancien ennemi est devenu un allié et l’ex-partenaire un adversaire.

Dans le Tarn-et-Garonne, la politique réserve de vraies surprises.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Politic Café #22 : le PRG et Hamon, Macron et les législatives, la clause Molière

Politic Café

Au sommaire de notre 22ème module vidéo de commentaires de l’actualité politique de la semaine :

  • le PRG qui soutient Benoît Hamon… mais les Radicaux libres de rejoindre Macron
  • Emmanuel Macron, justement, qui repousse après la présidentielle la désignation de ses candidats aux législatives
  • et la clause Molière, non-appliquée en Occitanie.

Elu président, Mélenchon pourrait réunir l’Assemblée Constituante à Toulouse

Interrogé sur RMC/BFM ce vendredi, le candidat de La France Insoumise a affirmé que l’assemblée constituante qu’il veut convoquer en cas de victoire à la présidentielle ne se réunirait pas à Paris mais qu’il songeait à le faire à Toulouse.

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse en août 2016 (photo : AFP)

Jean-Luc Mélenchon à Toulouse en août 2016 (photo : AFP)

Et si la constitution de la 6ème République appelée de ses voeux par Jean-Luc Mélenchon s’écrivait à Toulouse ? Le candidat a indiqué vendredi 17 mars sur l’antenne de BFM/RMC qu’il ne souhaitait pas qu’en cas de victoire à la présidentielle cette constituante se réunisse à Paris et il a lancé le nom de Toulouse. « Pourquoi pas à Toulouse ? »

A écouter dans cette vidéo (à partir de la 49ème minute) :

Immédiatement, les supporters toulousains du candidat de la France Insoumise se sont saisis de l’info sur les réseaux sociaux :

Jean-Luc Mélenchon, hérault de la 6ème République, affirme que cette assemblée serait constituée de citoyens tirés au sort, s’il gagne la présidentielle et qu’elle aurait toute liberté de réécrire la constitution, même s’il admet qu’il donnera lui-même quelques idées, dont celle du référendum révocatoire pour se « débarrasser d’un élu ».

Jean-Luc Mélenchon, député européen du sud-ouest, est un habitué des grands rassemblements à Toulouse : en 2012, il avait tenu son dernier meeting place du Capitole, en août 2016, il avait fait sa rentrée politique dans le parc de l’observatoire de Jolimont et le 17 avril prochain il pourrait en tenir un nouveau rassemblement… sur la Prairie des Filtres.

FV (@fabvalery)

16 Mar

Contours et détours de l’accord PS-PRG sur les législatives

C’est signé. Le PRG et le PS se sont mis d’accord pour les législatives de 2017. 40 circonscriptions sont réservées aux radicaux de gauche.

Sylvia Pinel et Benoît Hamon. Photo MaxPPP

Sylvia Pinel et Benoît Hamon. Photo MaxPPP

Le comité directeur du 15 mars devait se prononcer sur la présidentielle. Finalement seul un accord sur les législatives a fait l’objet d’un vote. Le contenu de l’accord a été présenté, à la tribune, par le négociateur du PRG, Guillaume Lacroix. Le n°2 du parti, ancien collaborateur de Manuel Valls à Matignon, a insisté sur les gains obtenus. Lors des précédentes législatives, en 2012, 32 circonscriptions sont tombées dans l’escarcelle des radicaux de gauche.

Cinq ans plus tard, en 2017, le chiffre passe à 40. Entre les Écologistes de Yannick Jadot et les radicaux de gauche de Sylvia Pinel, le PS laisse donc 80 circonscriptions à ses alliés.

S’agissant des radicaux de gauche, certains départements ne sont pas « servis ». Aucune circonscription réservée en Haute-Garonne ou en Bretagne. Mais, en revanche, tous les sortant(e)s sont « préservé(e)s ». Le PRG compte 12 député(e)s sur les bancs de l’Assemblée. Les socialistes ne présenteront pas de candidat(e)s face à ces parlementaires. Les candidat(e)s PRG pourront arborer la double étiquette socialiste et radicale de gauche. Evidemment, cette règle s’applique en Occitanie. Sylvia Pinel, dans le Tarn-et-Garonne, Jeannine Dubié pour les Hautes-Pyrénées et la lotoise, Dominique Orliac n’auront pas de candidat(e) socialiste en face.

Le gain du PRG ne se limite pas à 40 circonscriptions. Les radicaux de gauche pourront présenter (en dehors des circonscriptions réservées) des candidat(e)s face à des socialistes. Dans ce cas, c’est la logique d’une primaire qui joue. Le soir du 1er tour, candidat le moins bien placé doit se désister au profit du candidat arrivé en tête.

En Haute-Garonne, les socialistes refusent d’appliquer ce principe. Le PS 31 a réagi à la signature de l’accord « Jadot-Hamon ». Il demande que les écologistes retirent leurs candidat(e)s en cas de concurrence avec un(e) socialiste. Ce cas de figure se dessine notamment sur la 6ème circonscription. Malgré la réservation (au profit d’EELV) de la 5ème circonscription, l’écologiste Patrick Jimena se prépare à affronter la candidate socialiste.

Le PRG peut imiter, dans toute la France, les écologistes de la Haute-Garonne. Les radicaux de gauche peuvent présenter (y compris face à des socialistes) des candidats dans les 537 circonscriptions (métropolitaines) non couvertes par l’accord Hamon-Pinel.

Evidemment, cette possibilité est conditionnée à une chose : la capacité à présenter des candidat(e)s.

Laurent Dubois (@laurentdub)

15 Mar

Sylvia Pinel soutient Hamon mais les radicaux de gauche peuvent librement rallier Macron

Ce mercredi 14 mars, le comité directeur du PRG s’est positionné sur la présidentielle. La présidente du parti s’aligne derrière Benoît Hamon. Mais Sylvia Pinel laisse la liberté de choix à ses cadres et adhérents. Ils peuvent rejoindre Emmanuel Macron.

Sylvia Pinel, photo AFP/Joel Saget

Sylvia Pinel, photo AFP/Joel Saget

Le PRG réserve souvent des surprises. C’est un vraie spécialité au sein du plus vieux parti de France et c’est un véritable festival s’agissant de la présidentielle de 2017. Les radicaux de gauche ont successivement rejeté la primaire organisée par le PS et mis en orbite une candidature à la présidentielle puis ils ont participé à la primaire en misant sur Manuel Valls et en rejetant l’hypothèse d’une victoire de Benoît Hamon avant de se retrouver dans le sillage de …Benoît Hamon.

Le comité directeur de ce mercredi 14 mars ajoute une nouvelle péripétie (rocambelesque) à ce parcours sinueux. Le PRG annonçait un vote sur la présidentielle. C’était l’objet de la réunion, l’ordre du jour. Le comité directeur a bien voté mais sur…l’accord PS-PRG sur les législative. L »attribution de 40 circonscriptions par l’allié socialiste est validée par le PRG.

S’agissant d’un positionnement sur la présidentielle, le PRG doit se contenter du discours de sa présidente.

Sylvia Pinel estime qu’elle doit respecter la parole donnée. En participant à la primaire, elle s’est engagée à soutenir le vainqueur. Benoît Hamon a gagné. Sylvia Pinel se range derrière lui. Cette attitude légitimiste tranche avec celle de Manuel Valls. Sylvia Pinel est proche politiquement de l’ancien premier ministre. Mais la radicale de gauche ne prend pas, à l’instar de Manuel Valls, ses distances avec Benoît Hamon.

La signature d’un accord électoral avec le PS a (évidemment) pesé dans la balance.

Sylvia Pinel a toutefois fait un pas vers Emmanuel Macron. Jusqu’à présent les « macronistes » du PRG étaient menacés d’exclusion. Pas tous. L’emblématique patron des sénateurs radicaux, Jacques Mézard, est un « macroniste » de la première heure. Son statut et sa stature au sein du parti l’ont toujours protégé de représailles. Mais d’autres parlementaires ont subi les foudres de la direction du PRG.

C’est le cas de la sénatrice de la Haute-Garonne, Françoise Laborde. La parlementaire a perdu la présidence du PRG 31 suite à son ralliement à Emmanuel Macron.

Désormais, tous les radicaux de gauche sont libres de soutenir, à titre individuel, le mouvement En Marche ! d’Emmanuel Macron.

Dans les rangs « macroniens », cette ligne convient :

Un soutien PRG d’Emmanuel Macron déclare :

Le but n’était pas d’obtenir un ralliement du PRG à Macron. Ce que d’ailleurs Macron ne souhaitait pas. L’essentiel est le chemin parcouru et désormais la ligne Macron  peut exister et s’affirmer. Pour moi, c’est un résultat extrêmement positif.

Selon nos informations, les membres du comité directeur ne se sont pas battus pour annoncer publiquement la synthèse réalisée entre Hamon et Macron. On peut comprendre. La rédaction du communiqué de presse exigeait un vrai talent d’équilibriste.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Travaux Publics : pas de « clause Molière » et de « préférence nationale » au Conseil régional

Imposer la langue française sur les chantiers de commandes publiques en invoquant des raisons de sécurité mais surtout pour privilégier les entreprises nationales. Le débat fait polémique après que plusieurs collectivités, régions et départements de droite (Ile de France, Rhône-Alpes-Auvergne notamment), ont pris cette option. En Occitanie, pas de « clause Molière » en vue mais plusieurs propositions pour ne pas laisser les entreprises locales au bord de la route.

 

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

 

Du côté de la présidence de région, cette prise de position de collectivités de droite est qualifiée de « très politicienne » en pleine campagne présidentielle.  « Je ne suis pas sûr qu’on ait parlé de ça en assemblée. En plus, je ne crois qu’il y ait une base légale » ajoute Gérard Onesta (EELV). « On ne peut pas favoriser une entreprise par rapport à une autre. La règlementation européenne l’interdit » précise l’ancien vice-président du parlement de Strasbourg.

De l’enfumage selon le FN

« Cette clause « Molière », c’est de l’enfumage » sourit Julien Léonardelli. Pour l’élu régional FN « ceux qui l‘ont voté ne pourront jamais la mettre en application car la loi leur interdit et les régions ne sont pas autonomes ». « En arriver là c’est décevant » soupire Elisabeth Pouchelon, conseillère régionale LR de Haute-Garonne. « Je ne vois pas comment on peut obliger les personnes à parler français sur un chantier. Pour moi, on ne prend pas le problème à la racine. Le vrai sujet, c’est qu’il y ait une concurrence loyale entre les grands groupes et les sociétés locales et que nos entreprises soient compétitives».

Pour cela, le président du bureau de l’assemblée régionale explique que des critères peuvent être mis en place. « Par exemple, une Région qui a une politique environnementale, peut exiger lors de la passation de marché des clauses d’empreintes environnementales ». Autrement dit si l’entreprise vient de loin avec son personnel et son matériel, elle sera forcément moins compétitive. « Mais l’entreprise étrangère peut aussi avoir une succursale dans la Région» tempère Gérard Onesta.

Choisir le mieux-disant

Du côté de la Présidence de Région, on confirme que des dispositifs spécifiques existent dans le cadre du « plan Marshall ». « Nous avons également décidé d’avoir une commande régionale avec des « petits lots » » explique Carole Delga. Objectif : que les entreprises locales candidatent aux appels d’offre et les emportent. « C’est le cas pour l’entretien des lycées par exemple ». Les marchés publics sont également ouverts à des groupements de PME. Mais l’essentiel pour la Présidente de région est de choisir le « mieux-disant ». « On doit choisir l’entreprise qui a la meilleure offre en termes de qualité et pas systématiquement la moins chère. C’est comme ça qu’on peut aider nos entreprise » .

« Ces garde-fous ne sont pas suffisants pour éviter que les grands groupes prennent le dessus sur les entreprises locales» selon Elisabeth Pouchelon.  « Personnellement, je suis pour la libre circulation des travailleurs mais on n’a pas les moyens légaux d’empêcher la concurrence déloyale. C’est plus au niveau européen que des régions que cela se joue ». « Il faut réinstaurer un état fort pour pouvoir contrer les directives européennes. Ces dernières empêchent de favoriser les entreprises nationales et donc locales » argumente Julien Léonardelli pour le FN.

L’Europe, alliée ou ennemie ?

Pour Gérard Onesta, « si on veut justement lutter contre le dumping social, on a quand même des jugements européens qui ont fait jurisprudence ». L’ancien député européen fait notamment référence à une décision de la cour européenne de justice du 17 novembre 2015 qui reconnaît la compatibilité avec le droit de l’UE de dispositions impératives de protection sociale minimale. « Cela signifie qu’une collectivité peut dans ses appels d’offres prévoir par exemple une clause obligeant les entreprises à respecter la législation sur le Smic »

En Occitanie, toujours dans le cadre du plan Marshall, la Région veut mettre en avant des clauses sociales censées soutenir l’emploi de proximité mais aussi des savoir-faire spécifiques. « Alors pourquoi est-ce une entreprise espagnole qui a construit la nouvelle caserne de pompiers de Perpignan ? » s’interroge Julien Léonardelli.  « Toutes ces mesures du plan Marshall, c’est beaucoup de com’ mais il faut des actes » assène l’élu frontiste.

Autre reproche faite à la majorité, cette fois-ci par Elisabeth Pouchelon : «Le mieux-disant au départ ne l’est pas toujours forcément après un ou deux avenants ». « Il faut reconsidérer la procédure des appels d’offre et ne pas hésiter à déposer des recours en cas de dépassement ou de contrefaçon » explique l’élue Les Républicains. Revoir la législation sur l’attribution des marchés publics : encore une prérogative qui n’est pas du ressort de la Région…

Nos entreprises travaillent aussi à l’étranger

« Fermer notre territoire aux entreprises étrangères est une responsabilité dangereuse économiquement » selon Carole Delga. « Je rappelle que nous avons de nombreuses entreprises françaises de la région qui travaillent à l’étranger dans les filières de ‘aéronautique, du spatial ou encore de l’agro-alimentaire ». Quant à la langue française imposée à tous les ouvriers, le mot de la fin revient à l’architecte de métier : « il se parle de très nombreuses langues sur les chantiers et ce depuis des siècles. Cela n’a pas empêché les cathédrales de s’élever haut » conclue Gérard Onesta.

Patrick Noviello (@patnoviello)