31 Jan

Affaire Pénélope Fillon : des assistants parlementaires d’Occitanie réagissent

L’affaire Pénélope Fillon déborde largement les colonnes de la presse. Elle alimente, à flux tendu et quasiment en temps réel, Facebook et Twitter. Les dernières révélations autour d’un badge de l’Assemblée (dont ne dispose pas la femme de François Fillon) font réagir des assistants parlementaires d’Occitanie. Dans l’Hérault et le Gard, des collaborateurs parlementaires publient leur badge et affirment : pas de badge, pas de travail à l’Assemblée.

Pénélope et François Fillon (Photo : MaxPPP)

Pénélope et François Fillon (Photo : MaxPPP)

Ce mardi 31 janvier, Les enquêteurs perquisitionnent à l’Assemblée Nationale. Les policiers cherchent des preuves matérielles au sujet de l’emploi de Pénélope Fillon. Des éléments ont « fuité » dans la presse. Madame Fillon ne dispose pas d’une adresse mail et d’un badge de l’Assemblée. Ces révélations ont fait réagir les assistants parlementaires d’Occitanie. Un collaborateur du député de l’Hérault (par ailleurs 1er fédéral du PS), Hussein Bourgi, a publié son badge sur Facebook. Un de ses collègues du Gard (travaillant au Sénat) a fait de même.

Le commentaire qui accompagne cette publication est sans équivoque :

Tous les assistants parlementaires (y compris ceux qui travaillent en circonscription) ont un badge.

Le collaborateur de la députée (PS) de l’Hérault, Fanny Dombre Coste, met en avant sa pratique professionnelle pour dénoncer un mensonge de la part de François et Pénélope Fillon :

Ce badge doit être en permanence visible, il est donc porté autour du cou. Autrement il est impossible de circuler dans les couloirs de l’Assemblée Nationale, d’accéder au bureau du député ou de la députée pour lequel ou laquelle on travaille. Ce badge permet d’ouvrir les portes sécurisées des immeubles où se trouvent les bureaux des députés.

Ce n’est pas la première fois que des collaborateurs parlementaires réagissent. Plusieurs collaborateurs de l’Assemblée ont défendu leur métier suite aux révélations de l’affaire Pénélope Fillon.

Les dernières révélations du Canard Enchaîné ne vont pas faire retomber la tension. Dans son édition du 1er février (dont la Une est disponible sur Twitter) l’hebdomadaire révèle et réévalu le montant des salaires perçus. Ce ne sont pas 500 000 mais 900 000 euros qui ont été versés par l’Assemblée Nationale à Pénélope Fillon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

L’Ariègeois Alain Fauré dément être parmi les députés PS qui refusent de soutenir Benoît Hamon

340432Le député PS de l’Ariège a démenti mardi faire partie des premiers signataires de l’appel des « réformistes » qui demandent un « droit de retrait » pour ne pas soutenir le candidat issu de la primaire, trop à gauche selon eux.

17 députés socialistes ont signé mardi un appel invoquant un « droit de retrait » de la campagne présidentielle après la désignation par les électeurs de la primaire de gauche de Benoît Hamon. Dans cette liste, fournie à la presse par l’un des signataires, on trouve le nom du député PS de l’Ariège Alain Fauré : 

Mais mardi soir, Alain Fauré a démenti avoir signé cet appel. Il s’agirait donc d’une erreur de la part des autres députés à l’origine de l’appel. Il confirme à France 3 qu’il n’a pas été sollicité pour signer le texte. 

Selon ces députés, proches de Manuel Valls, c’est le positionnement trop à gauche de Benoît Hamon qui les empêche de le soutenir. François Loncle, l’un des signataires, a ainsi résumé la situation, en deux temps selon lui : « le refus du programme de Benoît Hamon d’abord, et l’éventuel ralliement à un autre candidat ensuite ». Sans aucun doute : Emmanuel Macron.

Alain Fauré n’a jamais manqué de soutenir le gouvernement de Manuel Valls. Il avait notamment longuement expliqué sur notre blog pourquoi il soutenait fermement la loi El Khomri. Mais, pour autant, il ne demande donc pas actuellement à se retirer de la campagne présidentielle de Benoît Hamon.

« J’étais en Ariège ce mardi et je n’ai pas été sollicité pour signer cette tribune. Mon nom a sûrement été ajouté à la liste parce que j’ai participé à des réunions des réformateurs ».

Mais sur le fond, s’il indique avoir l’intention de respecter les règles du parti, sa critique de Benoît Hamon est sévère et nous confie :

Je ne partage pas du tout la plupart des idées de Benoît Hamon et j’attends avec délectation le moment où il va devoir assumer le bilan du quinquennat. En revanche, je sais aussi que viendra le moment où il devra gommer certaines de ces idées et de ses propositions et ça ne pourra que créer de la frustration. Mais j’ai trop critiqué l’attitude des frondeurs ces dernières années pour le devenir à mon tour. Je respecterai les règles du PS ».

Cela a le mérite d’être clair.

FV (@fabvalery)

30 Jan

Carole Delga se pose en future patronne du PS régional

INFO LE BLOG POLITIQUE – Le 6 février prochain, la présidente (PS) d’Occitanie réunit à Carcassonne, dans l’Aude, les éminences roses de la Région. Les 1er fédéraux, parlementaires et présidents de départements (socialistes) sont conviés à une « grand-messe » dédiée à l’unité du parti. L’invitation est (co)signée par les 13 responsables départementaux du PS d’Occitanie.

Carole Delga et Benoît Hamon à l'Université d'été du PS. 2015. Photo MaxPPP

Carole Delga et Benoît Hamon à l’Université d’été du PS. 2015. Photo MaxPPP

Le choix du lieu n’est pas neutre. La ville de Carcassonne est à la charnière des deux ex-régions désormais fusionnées. C’est le meilleur endroit pour réunir des élus et des militants midi-pyrénéens et languedociens. Mais, au delà de l’aspect géographique, c’est surtout un site politiquement symbolique. L’Aude est le seul département d’Occitanie (avec les Pyrénées-Orientales) a avoir placé Manuel Valls devant le grand vainqueur de la primaire, Benoît Hamon.

Cette exception audoise peut difficilement laisser Carole Delga indifférente. La présidente de Région est des plus forts soutien de l’ancien premier ministre en Occitanie. Carole Delga partage cette spécificité avec une autre personnalité régionale : le président du département de l’Aude, André Viola.

Carole Delga s’est investie dans la campagne des primaire.  Suite au cuisant échec de Manuel Valls, Carole Delga aurait pu faire profil bas et le dos rond. Mais la présidente d’Occitanie préfère reprendre la main. Cette initiative est bien perçue par des responsables départementaux du PS. L’un d’entre eux exprime ce qui résume, d’après lui, l’objectif de la réunion : « C’est pour savoir ceux qui vont aller chez Macron« .

Dans l’entourage de Carole Delga, la raison d’être de la réunion est claire. La philosophie est simple : « plus c’est compliqué à Paris et plus il faut s’appuyer sur la force collective« . Une force collective (régionale) qui passe (notamment) par une assise départementale : 9 départements sur 13 sont PS et 11 sont de gauche.

Au delà de la justification sur le fond, le « symposium » de Carcassonne traduit un objectif stratégique.

Carole Delga se pose en chef de file politique de la nouvelle grande région.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Le « ni-ni » de Sylvia Pinel : ni Hamon, ni Macron

Dimanche 29 janvier, Benoît Hamon a remporté le second tour de la primaire organisée par le PS. A peine les résultats connus, Sylvia Pinel a écrit aux cadres et aux militants de son parti. La présidente du PRG soutenait Manuel Valls et elle a immédiatement tiré les conclusions de l’écrasante victoire de Benoît Hamon. Sylvia Pinel parle d’une sanction de la politique menée depuis 2012 par François Hollande et Manuel Valls. Mais elle réaffirme surtout l’incompatibilité politique entre le projet de Benoit Hamon et la ligne des radicaux de gauche. La présidente du PRG met également en garde contre les ralliements à Emmanuel Macron.

Sylvia Pinel et Benoît Hamon, en 2013, alors collègues au gouvernement (Photo : MaxPPP)

Sylvia Pinel et Benoît Hamon, en 2013, alors collègues au gouvernement (Photo : MaxPPP)

Le courrier ne s’est pas fait attendre. Le texte est ciselé. Il est possible que sa rédaction soit antérieure à la promulgation des résultats. Mais un fait est évident. A peine la défaite de Manuel Valls consommée, Sylvia Pinel a immédiatement écrit à ses camarades de parti. La lettre débute par un constat et un acte de contrition  :

Ce soir les électeurs de gauche ont sanctionné la politique menée depuis 2012. Présents dans tous les gouvernements depuis l’élection de François Hollande, partie prenante à l’Assemblée comme au Sénat de la majorité des politiques menées, nous portons certainement une part de responsabilité dans la défaite.

Le mea culpa est léger et relève du service minimum. Mais Sylvia Pinel reconnaît un fait indéniable : la défaite de Manuel Valls est également la défaite du PRG. De Sylvia Pinel en passant par Jean-Michel Baylet, Annick Girardin et Thierry Braillard, plusieurs figures PRG ont participé aux gouvernements de François Hollande. Mais ce n’est pas cet aveu qui constitue le cœur du courrier de Sylvia Pinel. Une phrase est beaucoup plus lourde de sens :

Le candidat issu des primaires citoyennes ne porte pas aujourd’hui un projet en phase avec notre programme.

Sylvia Pinel tempère un peu le verdict (« hormis en matière de droits sociaux »). Mais il est sans appel. Ce n’est pas surprenant. La présidente du PRG et une (large) partie de son parti revendiquent une ligne sociale-libérale. Le scénario catastrophe que refusait d’admettre Sylvia Pinel se réalise. Le PRG est lié par les résultats de la primaire puisqu’il a accepté de participer à la compétition. C’est la loi du jeu et du genre. Bref, les radicaux de gauche doivent soutenir le vainqueur même s’il s’appelle Benoît Hamon. La pilule est amère et difficile à avaler.

Mais ce n’est pas le pire. Dans la galerie des « horreurs » politiques (version PRG), la place d’honneur n’est pas occupée par Benoît Hamon. C’est Emmanuel Macron qui « bénéficie » de ce statut. Ce n’est pas la première fois que Sylvia Pinel recadre ses troupes et clou au pilori Emmanuel Macron. Mais la fin de la primaire fait monter la pression. Des parlementaires PRG ont rejoint Emmanuel Macron avant l’élection de Benoît Hamon. Mais le mouvement risque de s’amplifier. Selon nos informations, au moins 25 présidents de fédérations départementales sont prêts à rallier l’ancien ministre de l’Economie. Plusieurs personnalités du parti ont déposé des candidatures pour un « dossard » Macron aux législatives.

Dans son courrier Sylvia Pinel est tranchante. L’appel lancé par le patron des sénateurs de son parti, Jacques Mézard, est ouvertement épinglé :

Comment prétendre que les appels à signer ou à voter pour un autre candidat que celui de son parti relèvent d’un militantisme exemplaire ?

Mercredi 8 février, un conseil national doit se tenir. La question des « dissidents » pourrait être abordée. Des sanctions peuvent tomber. L’exclusions d’un député-maire a déjà été prononcée. Cette pratique est assez nouvelle et elle est en rupture avec une « jurisprudence » Baylet. A plusieurs reprises, dans le cadre de plusieurs scrutins, l’ancien président du PRG se contentait de prononcer des « mises en congés ». En cas de victoire ou même de défaite, la « brebis égarée » pouvait toujours rentrer au bercail. Le PRG est un petit parti. Autant éviter les « hémorragies » et les pertes de cotisations qui vont avec.  La nouvelle équipe, constituée autour de Sylvia Pinel, est moins « subtile ». Le couperet tombe plus facilement. Même si, passé un certain seuil, les exclusions ne pourront pas se multiplier.

En attendant, Sylvia Pinel mobilise ses troupes. La présidente du PRG annonce l’investiture d’un « maximum de candidats aux législatives« .

Pour la présidentielle, Sylvia Pinel est enfermé dans un Ni-Ni, « Ni Hamon, Ni Macron ». Il lui reste donc une seule option le « Et-Et » : Et le PRG et le PRG !

C’est pas gagné.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Victoire de Benoît Hamon, Jean-Claude Perez, député de l’Aude : « la moitié va aller chez Macron et l’autre moitié va torpiller Hamon »

Les résultats du second tour de la primaire sont nets. Benoît Hamon est élu avec un score important au niveau national. En Occitanie, seuls l’Aude et les Pyrénées-Orientales offrent une (courte) majorité au grand perdant du scrutin, Manuel Valls. Malgré une victoire éclatante, Benoît Hamon est confronté à une redoutable défi. Celui du Rassemblement. Pour le député de l’Aude, Jean-Claude Perez, c’est mal parti.

Jean-Claude Perez, député de l'Aude. Photo MaxPPP

Jean-Claude Perez, député de l’Aude. Photo MaxPPP

Pour le député ex-PS, Jean-Claude Perez, la victoire de Benoît Hamon est inquiétante. Le parlementaire audois se demande si les départements ruraux ne vont pas être oubliés. Mais, surtout, Jean-Claude Perez pronostique une « implosion-dislocation du PS :

La moitie du PS va aller chez Macron et l’autre va passer son temps à torpiller Hamon

Jean-Claude a claqué de manière brutale et surprenante la porte du parti socialiste. Ce n’est plus une voix qui vient de l’intérieur du PS. Mais celui qui reste toujours un parlementaire de gauche exprime tout haut une crainte qui circule dans les rangs socialistes.

Laurent Dubois (@laurentdub)

29 Jan

Benoît Hamon vainqueur de la primaire : les résultats en Occitanie

Benoît Hamon a largement remporté la primaire de la gauche face à Manuel Valls. En Occitanie, le vote a été similaire à celui de l’ensemble de la France.

Benoît Hamon dimanche soir (Photo : AFP)

Benoît Hamon dimanche soir (Photo : AFP)

Benoît Hamon l’emporte partout dans ce deuxième tour de la primaire de la gauche. Le candidat qui veut « faire battre le coeur de la France » a largement distancé l’ancien premier ministre Manuel Valls.

Hamon est en tête dans 11 des 13 départements, avec des scores records en Haute-Garonne et dans l’Hérault. Valls ne fait de la résistance que dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales.

Près de 59 % en Haute-Garonne

Dans le département de la Haute-Garonne, où il était déjà arrivé en tête au premier tour, Benoît Hamon l’emporte encore largement :

  • Benoit Hamon : 58,75 % (sur 90 % des bureaux dépouillés)
  • Manuel Valls : 41,25 %

Deux tiers des voix pour Hamon sur Toulouse

A Toulouse, où l’ancien maire PS Pierre Cohen était parmi les premiers soutiens de Benoît Hamon, le vainqueur a remporté près de deux tiers des voix :

  • Benoit Hamon : 64,96 %
  • Manuel Valls : 35,04 %

Il y a eu près de 20.000 votants à Toulouse.

L’Hérault largement pour Hamon

Dans l’Hérault, le vainqueur de la primaire a là aussi une forte avance.

  • Benoit Hamon : 57 %
  • Manuel Valls : 43 %

10 points d’avance dans le Lot

Dans le Lot, Benoît Hamon compte 10 points d’avance sur Manuel Valls, alors que l’ancien premier ministre était en tête du premier tour :

  • Benoit Hamon : 55,66 %
  • Manuel Valls : 44,34 %

Hamon dans le Tarn-et-Garonne malgré le soutien de Pinel à Valls

Dans le très symbolique département du Tarn-et-Garonne, Benoît Hamon a été placé en tête par les électeurs malgré le soutien que la candidate PRG à la primaire, Sylvia Pinel, députée de ce département, a apporté entre les deux tours à Manuel Valls :

  • Benoit Hamon : 53 %
  • Manuel Valls : 47 %

Hamon en tête en Ariège

Malgré le score du premier tour en faveur de Manuel Valls, l’Ariège a place Benoît Hamon en tête au second tour :

  • Benoit Hamon : 52 %
  • Manuel Valls : 48 %

Hamon largement dans le Gers

Dans le département du Gers, où le député et président du Conseil départemental Philippe Martin lui avait apporté son soutien, Benoît Hamon est largement en tête au second tour :

  • Benoit Hamon : 58,5 %
  • Manuel Valls : 41,5 %

Large victoire d’Hamon dans l’Aveyron

Dans l’Aveyron, où Benoît Hamon avait une légère avance sur Manuel Valls au premier tour, il l’emporte au second avec près de 10 points d’écarts :

  • Benoit Hamon : 54,7 %
  • Manuel Valls : 45,3 %

Le Gard très Hamon

  • Benoit Hamon : 57,7 %
  • Manuel Valls : 42,3 %

La Lozère pour Hamon

Dans ce département, les deux candidats étaient au coude à coude au soir du premier tour.

  • Benoit Hamon : 55,4 %
  • Manuel Valls : 44,6 %

Hamon de peu dans les Hautes-Pyrénées

  • Benoit Hamon : 51,3 %
  • Manuel Valls : 48,7 %

Large victoire d’Hamon dans le Tarn

  • Benoit Hamon : 54,07 %
  • Manuel Valls : 45,03 %

Valls d’une courte tête dans les Pyrénées-Orientales

C’est dans ce département que Manuel Valls l’emporte pour ce premier tour. Il faut dire qu’il avait été placé largement en tête dans les PO au premier tour.

  • Benoit Hamon : 49,7 %
  • Manuel Valls : 50,3 %

Très serré dans l’Aude qui reste pro-Valls

Dans le département de l’Aude, Manuel Valls ne l’emporte que de… 3 points :

  • Benoit Hamon : 48,5 %
  • Manuel Valls : 51,5 %

 

28 Jan

Primaire de la gauche, un ancien député PS appelle à porter plainte contre les journalistes

La menace n’est pas nouvelle. Lors de la réunion (hebdomadaire) du groupe PS à l’Assemblée, ce mardi 24 janvier, l’organisateur de la primaire a prévenu. Christophe Borgel, est prêt à attaquer en justice toute personne mettant en cause la sincérité du vote. Y compris la presse. Le député de la Haute-Garonne n’est pas le seul à brandir le glaive judiciaire.

 Lors du 1er tour, plusieurs journalistes ont « testé » le scrutin et ils ont réussi à voter deux fois. Pour un ancien député de la Haute-Garonne, le test réalisé par les journalistes est frauduleux. Une solution s’impose : un dépôt de plainte.

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Les deux tours se suivent et ne doivent pas se ressembler. L’organisateur de la primaire, Christophe Borgel promet un accès transparent aux résultats du 2nd tour de la primaire. Il a fallu attendre trois jours pour connaître la participation au 1er tour. Mais ce dimanche 30 janvier, le « cafouillage » reconnu par les organisateurs ne va pas se reproduire. Des précautions sont prises et l’organisation est renforcée.

Dimanche 22 janvier, lors du 1er tour, le « grand bazar » a commencé avec test effectué par des journalistes. Plusieurs journalistes ont réussi à voter deux fois. L’oeil du cyclone s’est formé une fois les bureaux de voter fermés. Chiffres (introuvables) de la participation. Publication puis rectification de faux résultats. Mais le premier « nuage noir » remonte au « crash-test » des journalistes du Monde et de BuzzFeed.

Un parlementaire à la retraite (mais en pas en retrait des réseaux sociaux) propose une solution pour éviter ce genre de « couac ».

Sur sa FaceBook, le socialiste haut-garonnais rappelle à ses camarades un principe : « le double vote est totalement illégal. C’est un devoir de porter plainte« . C’est non seulement un devoir mais c’est simple : « ils sont clairement identifiés« .

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A bon entendeur…

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

La Chambre Régionale des Comptes épingle Brigitte Barèges et la gestion des parkings à Montauban

Le compte n’est pas bon. Pour les magistrats financiers, la mairie de Montauban favorise l’entreprise privée en charge des parkings de la commune. Exonération illégale et injustifiée de redevance. Augmentation des tarifs de stationnements. Explosion des bénéfices. La Chambre Régionale des Comptes épingle la délégation de service public qui a été signée par Brigitte Barèges en 2004 et qui engage la mairie de Montauban jusqu’en 2039.

Selon nos informations, la délégation va être attaquée en justice afin d’obtenir son annulation.

L'un des parkings de Montauban (photo : Google Maps)

L’un des parkings de Montauban (photo : Google Maps)

Le rapport a été adressé à la mairie de Montauban le 23 décembre 2016. Mais il resté confidentiel jusqu’au conseil municipal du vendredi 27 janvier. Sa présentation en conseil municipal s’est réduit à l’intervention du 1er adjoint aux Finances, Pierre-Antoine Levy. La mairie de Montauban est restée silencieuse et en dehors du débat. Mais c’est bien la gestion de Brigitte Barèges qui se retrouve sur la sellette.

En 2003, la mairie de Montauban confie la totalité de la gestion du stationnement de la commune à une entreprise privée. Parkings souterrains et aériens font l’objet d’une délégation de service public. Ce choix n’a rien d’extra-ordinaire. D’autres communes ont opté ou optent pour la même formule. Dans le passé, la commune tarnaise de Castres a, par exemple, a adopté ce dispositif juridico-financier.

Ce qui est moins banal, c’est, selon la Chambre Régionale des Comptes, que « l‘équilibre financier a évolué au profit du délégataire« . Autrement dit, c’est une bonne affaire pour l’entreprise privée. Pas pour la mairie de Montauban et les contribuables de la ville.

Une compensation généreuse

Au début du commencement, le gestionnaire privé des parkings montalbanais ne doit pas simplement entretenir et gérer des places. L’entreprise doit construire, à ses frais, un nouveau parking. Suite à problèmes de dépollution et à des fouilles archéologiques, le coût des travaux explose. La facture passe de 6,1 millions d’euros à 11,6 millions d’euros.

Pour compenser ce surcoût, la mairie de Montauban décide de prolonger la durée du contrat. La délégation passe de 30 à 35 ans. Mais la municipalité exonère également (pendant 4 ans) le délégataire de redevance. Une redevance qui correspond à une occupation du domaine public. Ces compensations sont chiffrées par la Chambre Régionale des Comptes à 4,6 millions d’euros. Mais ce n’est pas tout. La prolongation de la délégation doit rapporter à l’entreprise privée plus de 10 millions de chiffre d’affaires supplémentaires. La conclusion de la Chambre Régionale des Comptes est sans appel :

Il en résulte un nouvel équilibre économique du contrat plus favorable au délégataire…le résultat net cumulé passant de 7 210 000 euros à 14 075 000 euros, soit un surplus de 6 865 000 euros de résultat net.

Les magistrats financiers estiment que, dans ce contexte, l’exonération (qualifiée d’illégale) concédée par la mairie de Montauban n’est pas justifiée. En clair, la mairie de Montauban est trop généreuse. Mais évidemment cette générosité est financée par l’argent public et au profit d’une entreprise privée. La municipalité est tellement bienveillante envers son délégataire qu’elle accepte de verser, sans raison, des compensations.

Une générosité sans justification.

Selon les chiffres de la Chambre Régionale des Comptes, la gestion privée des parkings montalbanais est un bon « business ».

Entre 2010 et 2013, le chiffre d’affaires réalisé s’est élevé à 6 671 000 euros, soit 989 000 euros de plus que prévu.

Néanmoins, avant 2010, sans être mauvais, le chiffre d’affaire est inférieur aux prévisions du délégataire. Cette situation est liée à une augmentation des charges d’exploitation. La maire de Montauban n’est pas restée insensible à la (relative) déception de son délégataire. En 2010, la délégation est renégociée et des compensations sont attribuées. La Chambre Régionale des Comptes rappelle :

La situation (ndlr l’augmentation des charges d’exploitation) relève de la responsabilité du délégataire, qui ne peut s’en prévaloir pour demander de nouvelles compensations.

Visiblement soucieuse des intérêts de son délégataire, la mairie a également voté une augmentation des tarifs de stationnement. Ce point est mis en avant par la Chambre Régionale des Comptes :

Certains parcs (parc Roosevelt, Grifoul et Consul Dupuy) ont vu leurs tarifs fortement augmenté entre 2010 et 2015. Le niveau  de ces augmentations ne parait pas justifié au regard de la rentabilité déjà forte des parcs.

Au vu de la surprenante générosité de la maire de Montauban, la Chambre Régionale des Comptes recommande un « véritable contrôle de la délégation » des parkings. Cette recommandation signifie que, pour les magistrats financiers, la collectivité ne contrôle pas vraiment une délégation qui pèse pourtant des millions d’euros. C’est un verdict sévère. Mais la Chambre Régionale des Comptes ne se prononce pas sur un point essentiel : pourquoi ?

Pourquoi la mairie de Montauban est aussi généreuse ? Manque de rigueur ?

Les magistrats financiers sont des magistrats financiers. Ils dissèquent les comptes et les chiffres. Les mobiles et les motifs d’une gestion « douteuse » relèvent d’un autre registre. Selon nos informations, le SRPJ de Toulouse a ouvert une enquête préliminaire sur plusieurs délégations de service public signées par la mairie de Montauban. Dans ce cadre, différentes auditions ont été menées ces derniers mois.

Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes et la gestion des parkings pourrait d’alimenter les tuyaux des enquêteurs.

Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, la maire de Montauban n’a pas souhaité s’exprimer.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Électeurs d’Occitanie, vous aimez l’actualité politique !

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

Les échéances électorales à venir vous intéressent-elles ? C’est l’objet d’une enquête CEVIPOF/IPSOS Sopra Stéria réalisée pour France Télévisions auprès de 1500 personnes dans notre région. Précisons que toutes les personnes interrogées sont inscrites sur les listes électorales. La dernière vague réalisée du 10 au 15 janvier révèle qu’ici plus qu’ailleurs,  vous êtes friands d’actualité politique. Détail de cette enquête.

En Occitanie, presque un sondé sur deux (46,6%) dit avoir « recherché des informations sur l’actualité politique ». Seule l’Ile de France fait mieux avec 49,5%. Plus d’un sondé sur quatre (26%) dit « avoir déjà suivi une campagne électorale sur Twitter ». Certes ce chiffre est beaucoup plus bas quand il s’agit de « visiter le site d’un candidat ou d’un parti » : 16,8%.

Intéressés mais pas militants »

Cette série de réponses permet de voir que l’intérêt pour la politique et les élections n’est sans doute pas aussi faible que cela. En revanche quand il s’agit de s’investir ou de choisir… Là, le constat est sans appel : moins d’un sondé sur dix s’est déjà « inscrit comme soutien, ami ou follower d’un parti ou d’un candidat sur leur site internet ou sur les réseaux sociaux ».

Moins d’un sondé sur cinq a retweeté ou commenté des événements liés à une campagne électorale. A peine plus d’un sur dix a partagé le même type d’information. On consulte donc, on s’intéresse mais avant tout pour soi-même. Un constat réalisé sur des habitudes de pratique numérique, sans doute pas si éloignées que ça de l’attitude en société.

Enfin, une personne interrogée sur trois reconnaît « recevoir des informations politiques sur les réseaux sociaux », preuve que les campagnes s’inscrivent plus que jamais sur le web.

Patrick Noviello

27 Jan

Pas de fiston ou de conjoint au Parlement Européen : l’idée vient de Gérard Onesta

Bruxelles est le punching-ball préféré des français. Mais, grâce à François Fillon, l’Europe est devenue en 72 heures un modèle à suivre. Un leitmotiv revient en boucle. Au Parlement Européen Madame Fillon n’aurait pas pu travailler pour son député de mari. Jamais la justice ne se serait penchée sur les 500 000 euros versés par l’Assemblée Nationale à la femme de l’ancien premier ministre. Et pour cause. Le règlement intérieur du Parlement Européen interdit que les couples à la ville deviennent de (juteux) tandems professionnels. Un élu d’Occitanie, ancien vice-président du Parlement Européen, est le père (législatif) de ce principe. Explications.

Gérard Onesta et Daniel Cohen-Bendit au Parlement Européen Photo APF/GerardCerles

Gérard Onesta et Daniel Cohen-Bendit au Parlement Européen
Photo APF/GerardCerles

Le Parlement Européen n’est pas toujours exemplaire. L’absentéisme est fort et il existe des affaires (touchant le Front National) sur l’utilisation des assistants parlementaires. Mais le Parlement Européen bénéficie d’une formidable coup de pub de la part de François Fillon. C’est purement involontaire et ce regain de respectabilité ne provient pas vraiment d’un européen convaincu. L’ancien premier ministre est même franchement euro-sceptique. Mais peu importe. L’emploi, par le député de Paris de sa femme et ses enfants, place subitement le Parlement Européen sur un Piédestal.

C’est un piédestal assez aride. Il prend la forme d’une disposition du règlement intérieur :

Les députés ne peuvent demander l’engagement ni de leurs conjoints ou partenaires stables non matrimoniaux ni de leurs parents, enfants, frères ou sœurs.

Cette barrière juridique est issue d’une bataille menée par l’actuel président du bureau de l’assemblée régionale d’Occitanie. Avant d’entrer dans l’arène toulousiano-montpelliéraine, Gérard Onesta a été vice-président du Parlement Européen. Pendant dix ans, de 1999 à 2009, Gérard Onesta a siégé à Bruxelles et il a été en charge des affaires constitutionnelles :

En 1999, lorsque je suis arrivé au Parlement Européen. On m’a confié le dossier des assistants parlementaires. Il n’existait aucun statut. Des contrats oraux avaient valeur de légalité.

C’est une série de dysfonctionnements graves (argent directement versé aux députés, « racket » par les partis nationaux) qui va faire bouger les lignes. Lors d’une réunion, Gérard Onesta met en garde ses collègues contre de véritables bombes à retardement. Faute d’une réforme, des scandales à répétition peuvent, selon le député écologiste, ruiner la réputation du Parlement de Bruxelles et alimenter un sentiment anti-européen. Comme le précise, Gérard Onesta :

On a fini par me donner le feu vert et le feu vert a duré 7 ans. Parmi les grandes batailles, il y avait que des enfants de députés européens ne travaillent pas avec papa et maman. Mais je ne pensais pas que le sujet s’inviterait dans la campagne présidentielle française.

L’éruption du Parlement Européen en pleine campagne élyséenne ne se limite pas à une question de règlement intérieur. Gérard Onesta rappelle un détail qui n’en est pas un. Dans le groupe de travail animé par l’élu d’Occitanie se trouvait un certain… Benoît Hamon.

Visiblement, l’épisode a laissé des traces chez l’ancien député européen et actuel candidat à la présidentielle. Lors du dernier débat de la primaire, Benoît Hamon a plaidé pour la transposition, en France, du règlement du Parlement Européen.

Laurent Dubois (@laurentdub)