20 Oct

Primaire Ecolo-Guillaume Cros : « Cécile Duflot a trop joué le second tour à la Jospin »

Le PS et la droite ne sont pas les seuls à organiser des primaires. Les écologistes votent également pour désigner leur candidat à la présidentielle de 2017. Les résultats du 1er tour conduisent à l’élimination surprise de Cécile Duflot. L’échec est brutal pour l’ancienne ministre du logement : 24% des votes. Un de ses soutiens en Occitanie revient sur cette défaite brutale. Guillaume Cros est un vice-président (EELV) du Conseil Régional. Interview.

Guillaume Cros. Conseiller régional EELV. Photo : L.Dubois

Guillaume Cros. Conseiller régional EELV. Photo : L.Dubois

Le Blog Politique. Cécile Dufflot est éliminée dès le 1er tour de la primaire organisée par Europe-Ecologie. Comment expliquez-vous cet échec ?

Guillaume Cros. Cécile Dufflot avait envie depuis longtemps de cette primaire et elle s’est longuement préparée. Si on essaie de voir ce qui n’a pas marché, c’est peut-être que Cécile Dufflot a trop joué le second tour, à la Jospin. Des personnalités ont apporté son soutien à Cécile Dufflot, notamment des économistes. Cela montrait qu’elle gagnait en crédibilité. Si on rentre dans les détails, je pense que l’on a peut être mal évaluer le côté anti-Dufflot. Son passage au gouvernement. C’est vrai que l’on peut mettre davantage en avant son bilan. Il y avait des choses positives. Je sentais une mobilisation. C’est vraiment dommage car on n’a besoin qu’un écolo soit présent dans la présidentielle et Cécile Dufflot avait une vraie notoriété. Et elle a gagné en notoriété.

Le Blog Politique. Il reste deux candidats en piste pour le second tour : Yannick Jadot et Michelle Ravasi. L’un des deux candidats décrochera l’investiture pour la présidentielle. Vous êtes confiant ?

Guillaume Cros. Cela va être très difficile. La présidentielle va être sanglante. Je soutiendrai le ou la candidate qui va gagner la primaire. Mais ce sera d’autant plus compliqué avec un ou une candidate qui sort comme ça.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

Migrants en Hautes-Pyrénées : La Préfecture et le Procureur recadrent le FN

En début de semaine, le FN 65 envoyait aux médias un communiqué que nous avions choisi de ne pas relayer. Son titre : « Mépris du peuple : les autorités camouflent les 250 clandestins installés à Lourdes ». Fait rare, aujourd’hui c’est la Préfecture et le Procureur de Tarbes qui y répondent dans un communiqué commun en parlant de « campagne de désinformation ». Les représentants locaux de l’Etat et de la Justice se réservent également le droit de donner des « suites judiciaires » à cette affaire. Explications.

Polémique autour des demandeurs d'asile accueillis à Lourdes. Photo MaxPPP

Polémique autour des demandeurs d’asile accueillis à Lourdes. Photo MaxPPP

Dans un communiqué daté du 17 octobre et signé de son secrétaire départemental Olivier Monteil, le Front National des Hautes-Pyrénées entendait dénoncer je cite « un black-out total » sur l’information de la population de Lourdes concernant le logement de « 250 migrants réfugiés douteux mais authentiques clandestins ». Réponse de la Préfecture, il ne s’agit pas de clandestins mais de « demandeurs d’asile autorisés au séjour ». Préfecture qui précise également qu’il n’est pas question ici de 250 mais de 108 personnes.

Des suites judiciaires possibles

Mais ce qui a sans doute du irriter au plus haut point la Préfète Béatrice Lagarde c’est que soient citées par le Front National les adresses des lieux d’hébergement de ces réfugiés. Ainsi selon elle et le procureur Eric Serfass, « il a été porté atteinte grave à la vie privée des personnes concernées ». « Ils sera donné toutes suites judiciaires et, le cas échéant, disciplinaires, à ces faits intolérables » précisent-ils.

Autre polémique qu’avait souhaité mettre en exergue le FN 65 « une note d’information destinée aux agents de police » où « il est demandé aux policiers, en cas d’intervention sur un site d’hébergement de « migrants » à Lourdes, de se contenter de rédiger une simple « main courante d’évènement ». Autrement dit pour Olivier Monteil « même en cas de « délit grave que le demandeur d’asile soit auteur ou victime » l’administration n’enjoint aux policiers que d’appeler la directrice du CADA (Centre d’Accueil de demandeurs d’Asile) ».

Interprétation malveillante

« Interprétation malveillante » selon les autorités. « Cette note vise tout au contraire à sensibiliser les policiers aux interventions sur les lieux d’hébergement de ces personnes et, au surplus, pour les faits graves, à informer le responsable de la structure ». « Les services de l’Etat travaillent dans le respect du droit et des procédures pénales » rétorquent la Préfète et le Procureur. « Le détournement à des fins polémiques de leur action est profondément regrettable. Et en particulier, il nuit à l’image des policiers qui effectuent leur tâche dans des conditions difficiles et dont l’implication et la probité ne sauraient être remises en cause » concluent les deux représentants de l’Etat et de la Justice.

Patrick Noviello

Quand les militants PS du Tarn sont invités à faire des lois

Patrice Bédier et Najat Vallaud-Belkacem au Sénat. Photo MaxPPP

Patrice Bédier, candidat aux législatives dans le Tarn et ex-conseiller parlementaire de Najat Vallaud-Belkacem. Photo MaxPPP

Un profil pas banal et une méthode originale. L’ancien conseiller parlementaire de Najat Vallaud-Belkacem est candidat pour les prochaines législatives. Dans le département du Tarn, la candidature de Patrice Bédier dénote. Sur les terres de Jaurès, un jeune trentenaire ayant passé 4 ans dans les allées ministérielles, ce n’est pas fréquent. Mais, surtout, Patrice Bédier propose à ses camarades socialistes une recette atypique. Avant de se présenter devant les électeurs, Patrice Bédier doit obtenir l’investiture interne du PS81. Pour décrocher le sésame, début décembre, Patrice Bédier offre un exercice de démocratie directe : la rédaction avec les militants de 5 propositions de loi que le député « virtuel » s’engage à déposer sur le bureau de l’Assemblée Nationale.

Mais, ce n’est pas tout, Patrice Bédier a défini 5 thèmes (transparence de la vie publique, souffrance au travail, économie des territoires, éducation, agriculture). Le candidat à l’investiture s’engage (s’il est élu au Palais Bourdon) à déposer une proposition de loi pendant les 5 ans du mandat législatif sur chacun de ces chantiers.

La 1ère circonscription du Tarn est (décidément) un vrai laboratoire politique. Le député sortant, le centriste Philippe Folliot, a inventé « un Café au Café« . Le parlementaire tarnais a inscrit dans ses engagements de campagne une pratique pleine de caféine : accueillir autour d’un café et dans un café de sa circonscription les électeurs. Le dernier café s’est, d’ailleurs, déroulé dans un centre commercial à Castres. Son (éventuel) adversaire socialiste, se contente de la formule « open bar ». Une formule version « cuvée » législative que Patrice Bédier connait bien.

Le jeune conseiller municipal d’Albi a conseillé la ministre de l’Education Nationale. Mais, pendant 2 ans, il a également été le chef de cabinet du ministre chargé des relations avec le Parlement.

Laurent Dubois (@laurentdub)

19 Oct

La montalbanaise Olympe de Gouges première femme « statufiée » à l’Assemblée Nationale

Le buste d'Olympe de Gouges dans la salle des Quatre-Colonnes de l'Assemblée Nationale (Photo AFP)

Le buste d’Olympe de Gouges dans la salle des Quatre-Colonnes de l’Assemblée Nationale (Photo AFP)

Elle trônera en vis-à-vis de la sculpture de Jean Jaurès. Tout un symbole… Féministe née à Montauban en 1748 et recalée il y a deux ans pour une entrée au Panthéon, Olympe de Gouges sera donc le premier personnage historique féminin à faire son entrée dans la salle des Quatre-Colonnes. « Un clin d’œil à l’histoire en cette année du 225ème anniversaire de la déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne » souligne la députée socialiste du Tarn et Garonne Valérie Rabault.

Entre ici Olympe de Gouges

Clin d’œil toujours… « Entre ici Olympe de Gouges » a lancé la socialiste Catherine Coutelle. La présidente de la délégation de l’Assemblée aux droits des femmes faisait ainsi référence à la formule d’André Malraux pour l’entrée de Jean Moulin au Panthéon.

La révolutionnaire Olympe de Gouge incarna aussi à son époque une forme certaine de résistance. D’origine modeste, autodidacte, veuve à 18 ans ayant refusé de se marier pour garder sa liberté, elle fut une femme de lettre et un personnage politique engagé. Ses combats : l’instauration du divorce, de droits pour les ouvriers au chômage ou encore l’abolition de l’esclavage. Certains de ses écrits figurent d’ailleurs dans le fond de la bibliothèque de l’Assemblée Nationale.

La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune 

Sur le piédestal de son buste : la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne où elle explique que « l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements ».

Parmi ses déclarations restées dans l’Histoire : « la femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune ». Une phrase plus que jamais marquante quand on sait qu’elle est morte guillotinée en 1793 pour avoir défié Robespierre et dénoncé l’arrestation des députés girondins.

Patrick Noviello (avec AFP)

18 Oct

Edito : l’urbanisme à Toulouse, façon « densité modérée »

Construire entre 6500 et 7500 logements par an dans la Métropole, dont la moitié sur Toulouse… Le chiffre est vertigineux. Et pourtant si l’on veut répondre à l’arrivée des néo-toulousains ce défi doit être relevé. Voici ce qu’a annoncé la municipalité lundi 17 octobre. Alors comment faire plus dense mais modérément ?

Photo MaxPPP

Photo MaxPPP

En se baladant aujourd’hui dans les faubourgs de la ville, chacun peut se rendre compte que dès qu’un pavillon n’est pas racheté par un particulier, c’est un immeuble qui pousse à la place. Chacun s’interrogera aussi (mais pas longtemps) quand il aura constaté qu’il y a plus de voitures dans son quartier le soir et les week-ends que dans la journée. Et ce même heureux propriétaire d’une maison de se demander si son environnement immédiat ne va pas ressembler, un jour, à un arrondissement parisien.

Tout l’enjeu urbanistique est là : caser tout le monde mais dans un environnement qui reste agréable. Difficile de convaincre un riverain habitué à un cadre pavillonnaire de se retrouver entouré de R+2 au mieux. La mairie continue donc de mettre en avant une politique de protection du patrimoine ainsi que la création d’espaces boisés, histoire de montrer qu’elle ne fait pas qu’accorder des permis de construire aux promoteurs.

Seulement il ne suffit pas d’ériger des logements, même avec bon sens, pour y loger les nouveaux-arrivants. Il faut les transports, la voierie, les écoles, les crèches, les commerces qui vont avec… Certes, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Toulouse a une superficie supérieure à celle de Paris intra-muros (118 km² contre 105). Donc nous avions une certaine marge liée à l’étalement urbain. Mais à un moment donné, il faut interconnecter le tout, autrement dit rendre la circulation praticable.

Déjà que le périphérique devient de plus en plus lent au quotidien, et pas seulement aux heures de pointe, s’il faut rajouter du temps de trajet pour s’extraire de son domicile avant d’atteindre la ceinture bitumée, la tension risque de s’accroitre. Voilà déjà plusieurs années que les Transports sont devenus un élément programmatique central des élections municipales. Ils devraient le rester dans les années qui viennent.

Patrick Noviello

17 Oct

NKM : « L’identité, les Gaulois et le reste, un peu ça va ! »

En visite dans les Hautes-Pyrénées pour la campagne de la primaire de la droite, Nathalie Kosciusko-Morizet a indiqué vouloir faire entrer dans le débat de la primaires des sujets « qui sont dans la vie des Français » et pas seulement les questions d’identité ou d’immigration.

Nathalie Kosciusko-Morizet (Photo : MaxPPP)

Nathalie Kosciusko-Morizet (Photo : MaxPPP)

« L’identité, les Gaulois et le reste un peu ça va mais ça n’épuise pas tout le débat d’une campagne présidentielle ! » s’est exclamée NKM ce lundi, invitée du 12/13 de France 3 Midi-Pyrénées à l’occasion de son déplacement dans les Hautes-Pyrénées, référence à son adversaire Nicolas Sarkozy, pour qui les Français puisent leurs racines chez les Gaulois.


« L’identité, les Gaulois et le reste, ça va ! »

« Je me bats, explique la seule femme candidate à la primaire de la droite, pour faire entrer dans le débat de la primaire d’autres sujets que ceux traditionnels de la droite, comme l’identité ou l’immigration. Je veux que l’on parle aussi éducation, entreprise, emploi, transformation numérique, car ce sont des sujets qui intéressent les Français.

L’intégralité de l’interview de NKM :


NKM invitée du 12-13

Face aux poids-lourds de la primaire, la candidate iconoclaste, qui stagne à 3 % dans les sondages, veut faire entendre sa petite musique notamment sur l’économie ou encore la dépénalisation de la consommation de cannabis.

FV (@fabvalery)

Retraites modestes : le coup de pouce des amendements Rabault

Demain débute à l’Assemblée Nationale, l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale. La rapporteure générale du Budget, députée socialiste de Tarn et Garonne a réuni une soixantaine de députés autour de deux amendements. L’objectif : donner un coup de pouce d’environ cinquante euros par mois aux retraités modestes en annulant ou en faisant baisser leur CSG.

La députée PS du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, rapporteure du budget (Crédit : MaxPPP)

La députée PS du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, rapporteure du budget (Crédit : MaxPPP)

L’exemple posé sur l’amendement est clair. Un retraité célibataire de plus de 65 ans dont le revenu mensuel serait inférieur à 1255 euros économiserait 41 euros par mois s’il ne payait pas de CSG. Plus largement, la proposition pourrait concerner 480 000 ménages de retraités.

Version large et version limitée

430 000 ménages de retraités supplémentaires pourraient également bénéficier d’un gain annuel moyen de 41 euros par mois mais cette fois-ci avec un allègement du taux de CSG. Et ceci dans la version « large » de l’amendement signée par 64 députés (dont une dizaine d’Occitanie). Ils sont treize de moins à avoir opté pour la version « limitée » qui ne comprends pas l’option baisse du taux de CSG.

Cette version est un amendement dit « de repli ». Pour éventuellement finir de convaincre le gouvernement ? Il faut dire que le manque à gagner pour la Sécurité Sociale serait de 470 millions d’euros dans la version large et 260 millions dans la version limitée. Mais Valérie Rabault a évidemment son idée pour la financer : « Ce n’est pas un chèque sans provision que nous proposons. Les crédits ont été débloqués en commission.»

Un rééquilibrage fiscal entre les ménages et les entreprises

Il faut, selon elle, modifier le régime social applicable aux attributions d’actions gratuites (AGA), un système mis en place il y a un an par Emmanuel Macron. «  Il faut voir à qui profitent ces actions gratuites. Si c’est à des PME ok, si c’est pour amener plus rémunérations à un cadre du CAC 40, non » argumente Valérie Rabault. 250 à 300 millions d’euros pourraient ainsi être récupérés et donc financer l’allègement ou la suppression de CSG pour les retraités les plus modestes.

« Ce que nous proposons est une forme de rééquilibrage fiscal entre les ménages et les entreprises. Rappelons que les retraités ont subi ces dernières années deux mesures fiscales : la suppression de la demi-part « vieux parents » par Nicolas Sarkozy en 2008 et la fiscalisation de la majoration de pension pour charges de familles en 2013. Le tout sans que les revenus perçus par les retraités n’évoluent forcément» conclut la rapporteure générale du budget.

Le oui, mais du gouvernement

Ce matin, le gouvernement, à travers son secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, s’est dit « ouvert » à une baisse de la CSG pour les retraités modestes. Et la garantie qu’il demande semble compatible avec les amendements portés par Valérie Rabault : trouver des compensations à hauteur de 300 millions d’euros. Ces amendements devraient être débattus à l’Assemblée Nationale en fin de semaine. Mais le gouvernement devrait donner une première piste quant à sa position définitive en commission des finances mercredi ou jeudi.

Patrick Noviello

 

 

Toulouse : comment Futurapolis a offert une carte blanche à Emmanuel Macron

« Voitures sans pilote, drones du troisième type, robots médecins, ceci n’est pas de la science-fiction » affirme l’événement Futurapolis sur son site internet. Mais la vedette de cette édition 2016 (4 et 5 novembre à Toulouse) sera sans aucun doute Emmanuel Macron qui y bénéficiera d’une carte blanche et ça ce n’est pas non plus de la science-fiction !

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

Emmanuel Macron. Photo MaxPPP

Il ne vient pas pour piloter un drone ou faire découvrir une innovation extravagante dont il serait l’auteur. Non, à Toulouse, pour Futurapolis (événement sur l’innovation piloté par Le Point avec Toulouse Métropole et depuis cette année Montpellier Métropole), l’ancien ministre de l’économie Emmanuel Macron a une « carte blanche » pour s’exprimer sur le sujet qu’il souhaite.

Une carte blanche « orientée »

« C’est en fait une carte blanche orientée, explique Sophie Iborra, la coordinatrice de Futurapolis. Il parlera des nouveaux enjeux, de la nouvelle économie. On reste dans le thème général de Futurapolis mais sans thème précis comme pour les autres conférences. Mais vu le contexte politique actuel et son statut d’éventuel futur candidat à la présidentielle, ce ne serait pas étonnant que la discussion glisse sur d’autres sujets« .

Emmanuel Macron aura donc 40 minutes pendant lesquelles il pourra faire du Emmanuel Macron. Et puisque l’on parle de contexte, il n’y a pas que le national. Localement, la venue de Macron coïncide avec un jeu de chaises musicale chez les soutiens financiers de Futurapolis.

Accrochez-vous, il faut suivre !

Un étonnant jeu de chaises musicales

Cette année, Futurapolis n’est plus soutenu par la Région Occitanie. Il semble que le Conseil régional ait décidé de cesser sa subvention jugeant l’événement un peu trop au service de Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse et président de la Métropole. La région est donc remplacée cette année par la Métropole de Montpellier, qui soutient donc un événement qui se déroule exclusivement… à Toulouse. Le président de Montpellier Métropole est Philippe Saurel, l’ancien socialiste, ex-candidat aux régionales face à Carole Delga, qui s’entend très bien avec Jean-Luc Moudenc et n’est pas insensible à l’éventuelle candidature d’Emmanuel Macron. Ajoutez que la coordinatrice de Futurapolis, Sophie Iborra, est la fille de la députée de Haute-Garonne Monique Iborra, proche d’Emmanuel Macron et ancien soutien de Philippe Saurel aux régionales.

Digérez bien toutes ces infos. Il n’est donc pas interdit (ni imbécile) de penser que la sortie de la Région, l’entrée de Montpellier et la venue d’Emmanuel Macron sont liées !

Une visite prévue avant sa démission

Mais c’est apparemment avoir l’esprit mal tourné. Que nenni, tout cela n’a rien de commun, nous explique-t-on. « Emmanuel Macron devait venir l’an passé, explique Sophie Iborra, mais ses obligations au gouvernement ne lui en ont pas laissé le temps. Cette année, sa venue était calée bien avant sa démission du ministère de l’économie (NDLR : en août dernier) et avant donc qu’il devienne un possible candidat à la présidentielle. Quant à l’arrivée de Montpellier Métropole, c’était pour nous, après la sortie de la Région, une évidence d’associer les deux métropoles à l’événement« .

N’empêche, la présence du candidat putatif le 4 novembre risque d’éclipser les robots médecins et autres drones du troisième type… et ça ce n’est pas de la politique fiction. 

Fabrice Valéry (@fabvalery)

Tempête au Conseil Régional autour d’un marché avec une agence de communication

L’affaire agite les couloirs de l’Hôtel de Région et même la majorité régionale. Le Conseil Régional a sélectionné une entreprise de communication pour un marché public. Rien d’extra-ordinaire. Mais l’identité de l’heureux bénéficiaire soulève une tempête. La société de communication en question est l’ancien employeur de l’actuel directeur de cabinet de Carole Delga.

Dans une autre vie, Laurent Blondiau a mis son carnet d’adresse et son expérience auprès de Georges Frêche, au service de la société Wonderful. Avant de diriger le cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau a été le directeur en charge des relations institutionnelles de l’agence de com’ de Montpellier. Une agence qui va donc travailler pour le Conseil Régional. Ce recrutement déchaîne des commentaires violents. Laurent Blondiau est sur la sellette. « Il se croit tout permis et il est sans limite » déclare furieux un élu régional. « Ce sont des méthodes de frêchiste » lance un autre. Un responsable régional a encore en mémoire un autre marché qui a déchainé, récemment, la presse nationale : « Ce n’est pas possible. On sort juste du marché avec La Dépêche et on remet une couche avec une boulette« .

Quels sont les contours de ce dossier brûlant ? Vrai conflit d’intérêt ou simple maladresse ?

Décryptage

Hôtel de Région Occitanie à Toulouse. Photo MaxPPP

Hôtel de Région Occitanie à Toulouse. Photo MaxPPP

La Commission d’Appel d’Offre (CAO) vient d’envoyer les lettres aux concurrents sélectionnés. Le Conseil Régional d’Occitanie a ouvert un marché pour sa communication. Il s’agit d’un marché « d’assistance d’agence ». Ce genre de marché est fréquent dans les collectivités locales. Il s’agit d’utiliser des prestataires extérieurs pour créer un nouveau support de communication ou simplement fournir une prestation. Le marché du Conseil Régional d’Occitanie comporte 4 lots et chaque lot est « multi-attributaire ». En clair, chaque lot est attribué à plusieurs fournisseurs. Ce premier point est important. Il signifie que l’ancien employeur de Laurent Blondiau n’est pas le seul bénéficiaire du marché. Wonderful a été retenu sur le lot numéro 2 : « création ». La société montpelliéraine (qui a ouvert récemment une agence sur Toulouse) va partager le lot avec 3 autres agences.

Il s’agit d’un marché d’un an et renouvelable 3 fois. Le montant n’est pas vraiment connu. Il s’agit d’un marché « sans maximum, ni minimum« . Autrement dit, la rémunération peut évoluer en cours d’exécution. Néanmoins, comme le précise le directeur de la communication de la Région, Thierry Charmasson : « Attention cela ne veut pas dire « open bar », évidemment. Nos budgets sont limités ». La direction de la communication est rattachée au cabinet de la présidente de Région et donc à Laurent Blondiau. L’ancien salarié va rémunérer son ancien employeur. Mais sur des lignes comptables fléchées et sans pouvoir dépasser le budget. C’est bien le minimum.

Evidemment, la vraie question, au delà du financement, est de savoir s’il est judicieux de faire travailler Wonderful ?

Pour Thierry Charmasson, la réponse est évidente : « Il n’y avait strictement aucune raison de l’écarter. Il nous fallait retenir plusieurs agences et Wonderful fait partie d’une des plus grosses agences de la Région. Dans la dizaine d’agences retenues, on ne pouvait pas passer à côté« .

Sur le fond, le directeur de la communication de la Région a raison. Wonderful est connue et reconnue dans le milieu des agences de communication. Elle a bonne réputation et c’est un acteur majeur du marché de la communication en Occitanie. Il serait injuste de disqualifier (par principe) une entreprise parce qu’elle a des liens avec un responsable du Conseil Régional. Ce serait même contraire aux intérêts de l’institution régionale : pourquoi se priver d’une professionnel compétent ? De plus, d’un point de vue juridique, il n’existe pas de barrière. Un ancien responsable administratif doit respecter un délai de latence avant de rejoindre une entreprise privée qui était dans son giron. Mais, s’agissant de Laurent Blondiau, ce schéma ne s’applique pas. Le directeur de cabinet ne quitte pas le « public » pour « pantoufler » dans le privé. C’est l’inverse. Laurent Blondiau arrive d’une boite de com’ et il débarque dans la sphère du conseil régional.

Comme le précise un avocat spécialisé : « dès lors que Laurent Blondiau n’a pas d’intérêt dans cette boîte au moment de la passation du marché, il n’existe pas d’interdiction« . Contacté par France 3 Midi-Pyrénées, Laurent Blondiau n’a pas souhaité s’exprimer. Mais, selon nos informations, le directeur de cabinet de Carole Delga était un « simple » salarié de Wonderful. Il ne disposait pas d’un statut d’associé et de parts dans l’entreprise.

Malgré tout, l’affaire Wonderful pose problème. Il suffit d’entendre les réactions au sein des services et du côté des conseillers régionaux pour percevoir la maladresse du recrutement de Wonderful. En politique, on peut avoir raison sur le fond et commettre un vrai « faux-pas » sur la forme.

Au niveau de l’institution régionale, c’est également (terriblement) maladroit. La fusion des deux anciennes régions (Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées) est loin de se dérouler sans effusion.

Délocalisations sur Montpellier. Mobilité perçue comme une mobilité forcée. Valse des postes et mutations express. Sentiment de maltraitance chez les agents et dans les services. Dans ce contexte, l’attribution d’un marché à Wonderful est une bonne affaire pour l’agence de communication montpelliéraine. Mais ce n’est pas un bon point pour celui qui chapeaute l’administration régionale : Laurent Blondiau.

Laurent Dubois (@laurentdub)

14 Oct

Jean Glavany dénonce les « élucubrations » de Gérard Trémège

Mis en cause dans le livre « Mon chemin » publié par le maire LR de Tarbes cette semaine, pour avoir été selon lui à l’origine de ses ennuis judiciaires, le député PS Jean Glanany a choisi de ne pas répondre… tout en répondant tout de même un peu !

Jean Glavany (Photo : AFP)

Jean Glavany (Photo : AFP)

Pas content Jean Glavany. Pas content du tout d’avoir été mis en cause le maire LR de Tarbes, qui, dans le livre d’entretien « Mon chemin » qu’il publie cette semaine, lui fait porter toute la responsabilité de ses ennuis judiciaires, comme nous l’avons expliqué ici dans un précédent article.

« Pourquoi je ne répondrai pas au Maire de Tarbes » explique dans un communiqué le député PS des Hautes-Pyrénées, tout en prenant le temps de répondre un peu en dénonçant les « élucubrations, inventions, contre-vérités ».

Le Maire de Tarbes vient de publier un livre et c’est bien son droit. Pendant plusieurs pages, il se livre à une attaque en règle contre moi qui, selon ses dires, serais à l’origine de tous ses maux judiciaires en ayant manipulé la justice depuis des années à des fins politiciennes. C’est me prêter beaucoup de pouvoirs. Face à toutes ces élucubrations, inventions, contre-vérités, j’ai décidé de ne pas répondre au maire de Tarbes » (Jean Glavany)

Jean Glavany évoque son « respect profond pour la justice de la République, pour son indépendance et les principes qui la régissent, à commencer par la présomption d’innocence et le secret de l’instruction. Durant toute ma vie politique, j’ai toujours respecté cette indépendance et ces principes, toujours. Et je n’ai pas l’intention d’y déroger aujourd’hui » avant de décliner toute envie de polémiquer : « une fois de plus, le maire de Tarbes veut m’entraîner dans la polémique, les attaques personnelles et la calomnie. Il veut me pousser à la faute. Je ne tomberai pas dans ce piège. C’est une question de respect pour les citoyens des Hautes-Pyrénées qui attendent mieux de leurs élus ».

Fabrice Valéry (@fabvalery)

On en parle cette semaine dans « Politic Café » :