13 Juin

Loi Travail : l’explication de texte de la CGT 31

Avant la manifestation nationale de Paris demain, et celles annoncées en région, la CGT reprécise ses revendications. Photo Reuters

Avant la manifestation nationale de Paris demain, et celles annoncées en région, la CGT reprécise ses revendications. Photo Reuters

 

Des mobilisations qui se répètent mais souvent symbolisées par des cortèges en centre-ville dont on ne retient que les débordements. Face à ce constat, la CGT Haute-Garonne a décidé de passer en mode « explication de texte » et nous a fait parvenir, comme à d’autres confrères, son analyse du projet de loi et un argumentaire légitimant son retrait.

 

Non, les gens et surtout les jeunes ne sont pas « trop bêtes pour comprendre » ! Voilà en substance ce que veut prioritairement dire la Confédération Générale du Travail 31. En ce jour d’examen du projet de loi au Sénat, le syndicat veut croire que cette navette parlementaire « fait éclater la vérité ». « Le projet de loi El-Khomri n’est pas un projet de gauche qui s’opposerait au projet de droite au Sénat, les deux ne font qu’un ! »

 

Refus net de l’article 2

 

Dans son long communiqué à la fois explicatif et revendicatif, la tension monte encore d’un cran avec le syndicat dit « réformiste » CFDT, notamment sur l’inversion de la hiérarchisation des normes (vote en entreprise prioritaire sur l’accord de branche). « Si on l’accepte, il faut l’assumer et non pas mentir aux salariés ! ». Ainsi donc la CGT dirait la vérité et les autres non. Difficile d’envisager une reprise du dialogue sur cette base abrupte. Encore plus difficile d’entrevoir une discussion autour de l’article 2.

 

Donner la priorité à l’entreprise plutôt qu’à la branche reste  totalement inenvisageable pour le syndicat. « C’est nier le pouvoir exorbitant des employeurs qui peuvent sanctionner, déplacer, licencier un salarié, lui imposer des conditions de travail nocives et même casser l’outil de travail comme AZF, Molex, Freescale, SANOFI et bien d’autres exemples en Haute-Garonne, en ont fait la preuve ! »

 

Et les indemnités prudhommales qui ne sont finalement plus plafonnées, n’est-ce pas une source de satisfaction ? « Un barème indicatif est instauré, ce qui peut revenir quasiment au même vu la pression qui sera mise sur les juges » rétorque la CGT 31. Quant à la médecine du travail ? « Elle est quasiment rayée de la carte dans ses prérogatives protectrices ».

 

Syndicalisme de proposition

 

« La CGT, c’est bien connu, ne signe jamais aucun accord » a-t-on l’habitude de plaisanter (ou pas) du côté de la CFDT. Faux s’insurge le syndicat pour qui, avec cette loi, « le syndicalisme de proposition est attaqué, seuls des syndicats « maison » prêts à accompagner le MEDEF et l’Europe auraient leur place ».

 

Enfin la CGT se dit également soutenue par « de nombreux syndicats de toute l’Europe, pour certains déjà victimes de la nocivité des mesures contenues dans le projet de loi ». Des organisations qui devraient tenir meeting le 20 juin prochain à Toulouse. Le débat continue. En attendant que les discussions reprennent ?

 

Patrick Noviello

10 Juin

Election-UDI31 : Pierre Médevielle : « Jean-Jacques Bolzan doit apprendre l’humilité et le respect de l’adversaire »

 L’UDI 31 au bord de l’explosion. Jean-Jacques Bolzan refuse de reconnaître la victoire du sénateur Pierre Médevielle. Un recours est déposé et les deux parties sont irréconciliables. Jean-Jacques Bolzan veut une nouvelle élection ce que refuse catégoriquement le vainqueur du scrutin. Cette gérilla interne vire au schisme.

Dans les prochains jours, la famille centriste pourrait éclater en Haute-Garonne. Pierre Médevielle se fait menaçant. Il est prêt à travailler avec Jean-Jacques Bolzan et ses amis. Mais si les tensions persistent, le maire adjoint de Toulouse et ses soutiens « peuvent aller voir ailleurs ». Interview.

Pierre Medevielle

Pierre Medevielle, sénateur de la Haute-Garonne et président de l’UDI31

Le Blog Politique. Jean-Jacques Bolzan a déposé un recours contre votre élection et exige un nouveau scrutin. Comment réagissez-vous ?

Pierre Médevielle. Je suis étonné sans être étonné et je suis désolé par le ton détestable qui règne depuis le début de la campagne. Les acolytes de Jean-Jacques Bolzan ont dérapé sur le net à grand coup de calomnies. Sans offenser Jean-Jacques Bolzan, je crois qu’il lui reste deux choses à apprendre. L’humilité et le respect de l’adversaire. Si Jean-Jacques Bolzan n’avait pas clamé partout qu’il allait gagner sa défaite aurait été moins amère.

Le Blog Politique. Le recours déposé a-t-il une chance d’aboutir selon vous ? 

Pierre Médevielle. Je comprends la déception de Jean-Jacques Bolzan. Mais l’élection s’est déroulée  normalement. Il y avait un huissier et des représentants de Jean-Jacques Bolzan. Les listes électorales ont été validées par le conseil national. Mon seul soucis c’est de travailler et de préparer l’avenir. Ceux qui veulent travailler avec moi peuvent le faire et les autres peuvent aller voir ailleurs.

Le Blog Politique. Pourquoi vous êtes vous lancer dans cette élection départementale et pourquoi vouloir, à tout prix, conserver votre titre de président de l’UDI31 ?

Pierre Médevielle. Le but ce n’est pas d’enrichir ma collection de casquettes. Je suis maire et sénateur, je ne tiens pas à collectionner un titre de plus. Je souhaite réunir les différentes chapelles de notre famille politique. On ne peut pas continuer comme cela. Depuis le départ de Jean-Louis Borloo, il n’y a plus de couvercle sur la marmite et on risque vraiment de disparaître.Je me suis présenter avec l’accord de Jean-Christophe Lagarde (ndlr président national de l’UDI) et d’Alain Chatillon (ndlr sénateur de la Haute-Garonne). Il n’est pas normal que dans un département comme la Haute-Garonne notre mouvement compte moins de 300 adhérents. Je me suis fixer comme objectif d’atteindre les 1000. Pour les législatives, je compte également présenter des candidats. L’UDI n’a pas réussi à présenter un candidat pour les primaires. Nous allons être privés de cette exposition qui va durer 5 à 6 mois. Il ne faut pas louper le tremplin des législatives

Le Blog Politique. LR vient d’investir ses candidats en Haute-Garonne. Visiblement une seule circonscription n’est pas attribuée et pourrait donc éventuellement revenir à l’UDI. C’est votre seul espoir : un accord avec le parti de Nicolas Sarkozy pour décrocher une seule candidature ?

Pierre Médevielle. La liste présenté cette semaine par LR correspond uniquement à des pré-investitures. Les véritables investitures se dérouleront uniquement en novembre prochain. Les instances nationales des Républicains me l’ont confirmé. Je vais sélectionner 10 candidats UDI dans les 10 circonscriptions de la Haute-Garonne. En cas d’accord national avec LR nous en discuterons avec les Républicains.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

Vote des citoyens sur le nom de la région : et après ?

La consultation sur le nom de la région se termine ce vendredi 10 juin à minuit. Dans une lettre rendue publique par France 3 Midi-Pyrénées, un membre du comité du nom, Jean-François Laffont, s’interrogeait sur le dépouillement du vote. L’Hôtel de Région répond et apporte des précisions.

Hôtel de Région - Toulouse

Hôtel de Région – Toulouse

Un huissier pour le vote électronique

Deux huissiers doivent certifier les résultats de la consultation. Un premier interviendra au moment de la clôture de l’opération, vendredi 10 juin à minuit. Cette première étape concerne le volet internet de la consultation. En présence du gestionnaire du site, l’officier ministériel dressera un constat suite à une capture d’écran. Cela permettra d’authentifier le nombre de personnes ayant participer à la consultation. Le dernier comptage recense plus de 150 000 clics. Le chiffre pourrait évoluer dans la dernière ligne droite.

Le directeur de cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau, indique qu’il n’a « évidemment pas accès aux résultats mais je connais les chiffres de la participation et depuis quelques jours nous assistons à une augmentation significative. On pourrait bien finir au dessus des 200 000 participants, en incluant le vote papier« .

Un autre pour le vote papier

S’agissant justement du vote papier (45 000 bulletins au dernier pointage) un second huissier va intervenir. Il dressera un constat mercredi 15 juin. Quatre jours  après la clôture de l’opération. Comme le précise Laurent Blondiau, « la consultation se termine vendredi à minuit et le cachet de la poste fait foi. Des personnes peuvent mettre au courrier un bulletin vendredi dans la journée et nous le recevrons seulement lundi ou mardi« .

Des photocopies de bulletins de vote acceptées

Une question s’est posée s’agissant du recensement des votes papiers. Les photocopies sont-elles acceptées ? Un couple ou une famille peut souhaiter participer et ne disposer que d’un seul coupon découpé dans la presse. Si on refuse des photocopies cela revient à offrir les frais postaux (un affranchissement T exonère d’un timbre) mais à rendre les bulletins de vote payants. En effet, il faut acheter autant de journaux que de coupons nécessaires.

Un (très) mauvais esprit pourrait penser que c’est une subvention déguisée au profit de la presse régionale. Une presse dont la majorité des titres est détenue par un allié politique de Carole Delga : Jean-Michel Baylet.

Laurent Blondiau est très clair : « à partir du moment ou un 06 est mentionné et que l’on peut vérifier que chaque numéro de téléphone correspond bien à une seule et unique personne, alors bien-sûr on acceptera les photocopies« .

La chasse aux doublons

Après la certification des votes internet (vendredi 10 juin) et des bulletins papiers (mercredi 15 juin), une troisième (et dernière) phase sera nécessaire. La vérification des éventuels doublons : une même personne qui participe à la fois à la consultation électronique et qui envoie un bulletin papier. Evidemment, ce double vote ne sera comptabilisé qu’une fois.

C’est uniquement au terme de cette ultime étape que le nombre exact de participants pourra être officialisée.

Le fait de certifié le nombre (exact) de votants est important. Mais l’essentiel est d’assurer la sincérité du vote et éviter un « détournement » de la consultation. Sur ce point Laurent Blondiau précise : « le vote internet est sécurisé. Il existe des dizaines de verrous informatiques et s’agissant des bulletins papiers des agents assermentés rentrent directement les résultats dans le serveur ».

Pas de date pour connaître le résultat

Quand les habitants de la région pourront-ils connaître le résultat ? Pas encore de date. « Les élus seront informés en premier » précise Laurent Blondiau. Un projet de délibération pourrait être présenté en commission des finances (compétente pour les affaires générales) le 20 juin. Quatre jours après, le 24 juin, les conseillers régionaux devront voter.

Les élus auront le dernier mot

En effet, ce sont eux qui trancheront. Laurent Blondiau rappelle : « la consultation est là pour éclairer l’exécutif. Elle vient compléter les autres consultations. Celle du CESER (ndlr Conseil Economique, Social et Environnemental), des maires. L’ordre d’arrivée de la consultation populaire ne sera pas forcément celui des élus régionaux« .

Le président du Bureau de l’assemblée régionale, Gérard Onesta confirme : « Juridiquement l’assemblée plénière du 24 juin sera souveraine pour arrêter le choix final sur la base de la consultation citoyenne. Voilà pourquoi, il a été acté que pour éclairer pleinement son choix, l’assemblée disposerait non seulement du classement issu des urnes citoyennes mais également d’un tableau indiquant, pour chaque proposition de nom, combien de fois celle-ci est arrivée dans quelle position. Plus les résultats seront serrés, plus l’Assemblée disposera d’une marge d’appréciation politique ». 

Que ce soit pour le directeur de cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau, ou pour le président du bureau de l’assemblée, Gérard Onesta, il faut donc distinguer deux choses. La consultation populaire qui se termine et le vote final qui est entre les mains des conseillers régionaux.

Mais comment va pouvoir se former le vote décisif ?

Sur quelles bases ? Pour un proche de Carole Delga ce ne sera pas un vote politique, un vote déterminé par des étiquettes partisanes : « un élu de droite ou de gauche peut préférer le nom Languedoc, Occitanie ou tout autre nom pour des raisons qui n’ont rien de politiques mais qui relèvent de la préférence personnelle, de son histoire ou de sa culture« .

Le vote peut-il ressortir d’une synthèse entre les différentes consultations ?

Gérard Onesta répond négativement : « L’assemblée plénière ne doit pas faire une improbable synthèse entre les multiples consultations préalables et la votation citoyenne finale qui a réuni dans une démarche exemplaire plus de 200 000 personnes. Ce serait une grave manipulation insultante vis à vis de tous les citoyens et de toutes les citoyennes qui se sont engagées dans cette expérience innovante de démocratie participative« .

Pour Gérard Onesta la consultation populaire qui vient de s’achever est plus qu’une simple consultation. Elle conditionne et indique le sens du vote prévu le 24 juin.

En tout cas un point est évident. Si le vote des élus s’éloigne du verdict de la consultation populaire, un (re)sentiment général risque de naitre : tout ça pour ça !

Laurent Dubois (@laurentdub)

09 Juin

Nom de la Région : la question (cruciale) du dépouillement toujours pas réglée

Vendredi 10 juin à minuit, c’est fini. La consultation sur le nom de la région va se terminer dans deux jours. Près de 180 000 personnes ont voté en cliquant sur le site ouvert par le conseil régional ou en renvoyant (par la Poste) un bulletin de vote.

Toute cette opération a un seul but : les habitants doivent choisir le nom de leur nouvelle région. Mais encore faut-il que les habitants de la région choisissent véritablement le nom de la région. Le dépouillement doit être irréprochable et déboucher sur un verdict incontestable. Problème. Quarante huit heures avant la fin du scrutin, cette question essentielle n’est pas réglée. Un membre du comité du nom, l’avocat Jean-François Laffont, soulève le problème et interpelle Carole Delga.

(Crédit : MaxPPP)

(Crédit : MaxPPP)

Consulter les citoyens d’une région, c’est bien. C’est franchement mieux qu’un cénacle de notables ou un bureau parisien. Mais, pour que la formule soit véritablement bonne, il faut une vraie consultation. Une vraie consultation c’est-à-dire (comme pour tous les scrutins) un dépouillement honnête et transparent.

Dans un courrier que s’est procuré France 3 Midi-Pyrénées, Jean-François Laffont salue le fait que « le processus de vote a été parfaitement étudié et « borné » pour éviter toute triche« . Mais, une fois ce bon point attribué, le membre du comité du nom écrit : « le seul point qui n’a pas été évoqué est celui du dépouillement des résultats, rien ne nous a été précisé sur le sujet« .

Un sujet évidemment capital. 180 000 personnes ont pu participer à la votation. Mais l’essentiel est que chaque voix compte vraiment et pèse dans la décision finale. Autrement, il s’agit d’une mauvaise farce. Jean-François Laffont a conscience de cet enjeu de base. Mais l’avocat insiste surtout sur une autre évidence : le dépouillement conditionne la valeur de la consultation.

Est-ce que l’intervention d’un huissier a été prévue ? Les médias sont-ils conviés ? Il faut éviter à tout prix les contestations ultérieures !

Jean-François Laffont est parfaitement dans son rôle. Le comité du nom (nommé par Carole Delga et présidé par Martin Malvy) n’est pas dissous et parmi ses attributions il est prévu que le comité soit une instance de contrôle et de conseil. L’avocat toulousain réagit en juriste en pointant des questions pratiques mais, surtout, il se préoccupe des éventuels « contentieux ».

« Savoir quelle personne sera détentrice des résultats, est-ce que l’intervention d’un huissier a été prévue ? Les médias sont-ils conviés ? Il faut éviter à tout prix les contestations ultérieures et fermer la porte à toute vaine polémique à l’issue du scrutin » écrit Jean-François Laffont

Cette mise en garde (en forme de demande de précisions) est partagée dans les couloirs de l’Hotel de Région. Un collaborateur de Carole Delga déclare : « Ça ne m’étonne pas (ndlr le courrier de Jean-François Laffont), il y a de nombreuses demandes sur le sujet car c’est une question cruciale : comment garantir que les résultats sortis de l’urne à minuit sont certifiés pour ne pas être contestés par la suite. La moindre polémique de cet ordre serait désastreuse pour le scrutin mais aussi pour la gouvernance citoyenne dont Carole Delga veut faire sa marque de fabrique« .

Il existe (visiblement) un consensus autour de l’importance cruciale du dépouillement de la consultation. La question est posée ouvertement et par plusieurs canaux (Jean-François Laffont, élus d’opposition, collaborateurs de la présidente de Région).

Il reste moins de 48 heures pour y répondre. C’est  plus qu’urgent. C’est vital.

Laurent Dubois (@laurentdub)

08 Juin

Bruno Le Maire : « Je ne sais pas si Nicolas Sarkozy a de l’avance mais je n’ai pas de retard »

C’est le troisième homme de la primaire. Dans les sondages, Bruno Le Maire est dans le « tiercé » de tête, derrière Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Secrétaire d’Etat a 39 ans, ministre à 40 ans, Bruno Le Maire passe un cap et se lance dans la course à la présidentielle.

En moins de 10 ans, l’énarque-agrégé de lettres est passé des couloirs de la diplomatie aux coulisses de Matignon et du statut de conseiller du Prince à l’arène politique. Le député de l’Eure est jeudi 9 juin à Toulouse. Ce sera son 376 déplacements. Bruno Le Maire s’exprime sur la primaire, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, son réformisme et les blocages qui grippent le pays. Interview.

Bruno Le Maire, député de l'Eure et candidat à la primaire de la droite et du centre Photo MaxPPP

Bruno Le Maire, député de l’Eure et candidat à la primaire de la droite et du centre Photo MaxPPP

Le Blog Politique -Vous venez de remporter le prix de l’humour politique pour votre phrase « mon intelligence est un obstacle ». Jacques Chirac qualifiait d’Alain Juppé de « meilleur d’entre nous ». Comme le maire de Bordeaux, vous êtes passé par les grandes écoles de la République. Il y a du Juppé en Bruno Le Maire ?

Bruno Le Maire. Chaque responsable politique a sa propre histoire, son propre parcours. Ce n’est pas parce que nous avons fait les mêmes écoles que nous portons les mêmes idées. J’ai démissionné de la fonction publique, je ne cumule pas les mandats et je n’ai jamais gouverné aux destinées de ce pays. C’est ma différence.

Le Blog Politique-Dans les sondages, vous êtes le troisième homme de la primaire. C’est une bonne surprise ou un résultat que vous analysez froidement et qui vous donne envie d’aller plus haut ?

Bruno Le Maire. L’objectif n’est pas d’être le troisième homme mais de gagner la primaire. Pour cela, le seul sondage qui compte, c’est celui des 20 et 27 novembre prochains. Ce que je ressens sur le terrain, c’est que les Français veulent que les choses changent et qu’ils sont prêts à faire le choix du renouveau. Prêt à renouveler la classe politique, prêt à refonder le dialogue social.

Les français veulent que les choses changent

Le Blog Politique- L’organisation de la primaire va, en partie, conditionner les résultats. Quels sont les points qui vous semblent décisifs : choix implantation des bureaux de vote, organisation des débats dans les fédérations départementales… ?

Bruno Le Maire. Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Ce qui est décisif c’est d’effacer le souvenir honteux de l’élection interne de 2012 en s’assurant que l’élection de notre candidat soit incontestable et incontestée. Cela nécessite une organisation transparente et équitable pour tous les candidats. J’ai toute confiance en Thierry Solère, qui coordonne cette primaire et notamment l’implantation des 10 000 bureaux de vote, pour réussir ce défi.

Effacer le souvenir honteux de l’élection interne de 2012

Le Blog Politique-Vous êtes confiant dans la qualité et la sincérité de la compétition ? La lutte ne va pas trop laisser de traces ?

Bruno Le Maire. Ce n’est pas une question de confiance mais de nécessité : nous n’avons pas le choix. Après le désastre du quinquennat Hollande et le pitoyable spectacle de l’UMP en 2012, notre famille politique a le devoir de rester unie. Je compte sur le sens des responsabilités de chacun.

Le Blog Politique-Nicolas Sarkozy a-t-il une longueur d’avance sur ses concurrents parce qu’il est le président de LR ?

Bruno Le Maire. J’ai effectué 375 déplacements depuis janvier 2013 pour aller à la rencontre des Français et échanger avec eux. J’ai tissé depuis quatre ans un tissu solide d’élus locaux et nationaux qui me soutiennent avec loyauté. Avec mon équipe nous pouvons compter sur des milliers de bénévoles, de jeunes et de donateurs qui partout en France croient au renouveau politique que je porte. Je ne sais pas si Nicolas Sarkozy a une longueur d’avance, mais je n’ai pas pris de retard.

Le Blog Politique-La primaire se marque à droite pour séduire militants et sympathisants. Cette « droitisation » est-elle un handicap car il faudra ensuite parler à l’ensemble des français ?

Bruno Le Maire. Je m’emploie depuis plusieurs années à défendre avec constance des idées et des valeurs qui sont les miennes et auxquelles je suis profondément attaché. Il n’a jamais été question de déroger à celles-ci. Je veux être élu sur un programme et ne ferai pas de compromis par opportunisme.

Le Blog Politique-François Hollande et Manuel Valls battent des records d’impopularité. C’est gagné pour la droite en 2017 ?

Bruno Le Maire. Rien n’est jamais gagné. La droite ne doit pas l’emporter par dépit ou par revanche mais parce que le projet qu’elle porte insuffle le renouveau capable de redresser la France et de redonner confiance à tous nos compatriotes. Il est de notre devoir de faire preuve d’audace et de renouveler nos pratiques politiques comme je le demande depuis maintenant plusieurs années : fin définitive du cumul des mandats, limitation à 3 mandats parlementaires successifs, réduction du nombre de parlementaires et d’élus régionaux, et démission de la fonction publique pour les hauts fonctionnaires élus. Je me bats contre les pratiques dépassées, les postures partisanes et les discours incantatoires qui ne trompent plus personne. En 2017, les Français doivent avoir le choix d’une nouvelle offre qu’ils attendent depuis si longtemps.

La droite ne doit pas l’emporter par dépit ou par revanche

Le Blog Politique-Vous avez annoncé que vous ne serez pas le premier ministre du prochain président de la République. Pourquoi ? Matignon est un « cadeau empoisonné » ?

Bruno Le Maire. Je n’ai qu’un seul objectif : gagner la primaire pour devenir le prochain Président de la République Française et réformer le pays. C’est le seul message qui vaille et notre électorat n’en peut plus des manœuvres d’appareil et des parcours sinueux. Il faut offrir un choix clair aux Français pas un plan de carrière.

Le Blog Politique-Dans la galerie des présidents de la Ve République, du Général jusqu’à François Hollande lequel est, selon vous, le meilleur et le pire ?

Bruno Le Maire. Nous devons nous tourner vers l’avenir pour écrire une nouvelle page de l’Histoire de France. Néanmoins je garde une admiration toute particulière pour le Général de Gaulle, et je pense que François Hollande a abaissé la France comme jamais sous la Ve République.

Une admiration particulière pour le Général de Gaulle

Le Blog Politique-Vous venez dans le Sud-Ouest au milieu des grèves de trains et des blocages anti-El Khomri. C’est le côté « gaulois » d’un peuple qui résiste toujours et encore aux réformes ?

Bruno Le Maire. Ce n’est pas la France qui résiste. C’est une minorité qui se dit représentative mais qui en réalité ne représente qu’elle-même et qu’une idéologie totalement obsolète. L’idée selon laquelle le pays serait difficilement réformable ne me semble pas juste. La réalité est que nous nous y prenons mal depuis plusieurs décennies, en refusant d’être clairs sur nos projets et en faisant une fois au pouvoir l’inverse de ce qui a été annoncé en campagne. Or, le rôle du chef de l’État est de respecter la majorité et d’appliquer son contrat de mandat conclu avec le peuple français. La France n’est pas plus difficilement réformable que d’autres pays en Europe. Dans tous les pays européens, quand on porte des changements profonds, comme en Allemagne ou en Italie, cela crée des résistances et des réactions. C’est bien normal, nous sommes en démocratie. Ce qui pose problème en France c’est que nous cédons aux minorités contre la majorité depuis trente ans. Il est temps que la majorité soit respectée.

En France nous cédons aux minorités contre la majorité depuis trente ans

Le Blog Politique-Vous faites une visite à Toulouse. Quels sont vos soutiens en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon ?

Bruno Le Maire. J’ai l’honneur d’être soutenu par des élus qui font un travail remarquable et sans qui rien ne serait possible. La liste complète des parrainages que j’ai recueillis est disponible sur mon site Internet.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

Présidence UDI31 – Jean-Jacques Bolzan « je veux une nouvelle élection »

La menace planait. Elle est devenue réalité. Jean-Jacques Bolzan a déposé, ce mercredi 8 juin, un recours devant les instances nationales de son parti. Un recours qui vise l’élection du sénateur Médevielle à la présidence départementale de l’UDI31. Le scrutin s’est déroulé dans une ambiance délétère. A peine les résultats proclamés, Jean-Jacques Bolzan a refusé de prendre acte du vote.

Le maire adjoint de Toulouse porte le conflit devant la Commission Nationale d’Arbitrage et de Transparence (CNAT) de l’UDI. Jean-Jacques Bolzan précise ses griefs et annonce clairement son objectif : « pas d’arrangement sur un coin de table mais une nouvelle élection ».  Interview.

Jean-Jacques Bolzan, maire adjoint UDI de Toulouse et conseiller régional

Jean-Jacques Bolzan, maire adjoint UDI de Toulouse et conseiller régional

Le Blog Politique. Pourquoi avez-vous déposé un recours devant les instances nationales de l’UDI ?

Jean-Jacques Bolzan. L’organisation du scrutin était floue. Il y avait des bulletins et des enveloppes pour les trois scrutins qui se déroulaient : l’élection de la présidence, de la liste départementale et de la liste nationale. On ne s’y retrouvait pas. Moi même j’ai eu du mal à voter. Résultat certains de mes bulletins ont été invalidés uniquement parce que certains de mes électeurs se sont trompés d’enveloppe. Et puis il y a eu une vague d’adhérents qu’il a fallu guider pour qu’ils trouvent le lieu du vote 22 allée de Barcelone, qui ne me connaissaient pas, qui ne connaissaient pas Pierre Médevielle (ndlr : le sénateur de Haute-Garonne et vainqueur du scrutin) et que personne n’a jamais vu. Une vague d’adhérents menée par le président d’une de nos composantes. Il y a deux ans, lors d’un vote au sein d’Alliance Centriste, on a vu débarquer un bus entier d’adhérents sortis de nulle part. C’est le même genre de manoeuvre que s’est reproduite. Je ne peux pas approuver ce genre de méthode.

Le Blog Politique. Que pointez-vous dans votre recours ?

Jean-Jacques Bolzan. Il y a une liste de personnes qui auraient pu voter et qui n’étaient pas sur le fichier. Je me demande pourquoi ? Je demande à la CNAT de se pencher sur cette question et de m’apporter une réponse. Attention, je ne stigmatise absolument personne. C’est juste une question pratique mais je demande si des personnes peuvent voter sur la base de titres de séjours. Je demande également une vérification des paiements des cotisations : sont-elles à jour et comment ont elles été réglés ? cartes bleues ? en liquide ?

Le Blog Politique. Vos adversaires parlent de propos racistes tenus contre des adhérents d’origine africaine. Que répondez-vous à cette accusation ? 

Jean-Jacques Bolzan. Je démens catégoriquement. Pas du tout. Je suis attaché aux valeurs humanistes et de tolérance de l’UDI. J’aimerai d’ailleurs que tout le monde les respecte et que cessent des pressions inadmissibles. Je n’ai pas tenu de propos racistes. Je suis formel et choqué que l’on colporte de tels ragots indignes.

Le Blog Politique. Vous avez conscience que votre querelle publique avec Pierre Médevielle peut nuire à l’image de votre mouvement ?

Jean-Jacques Bolzan. J’ai proposé à Pierre Médevielle de travailler ensemble. Quand je vois les résultats et que nous sommes « fifty-fifty »  je me dis que l’on aurait pu s’épargner tout cela. Il y a moins de 15 voix d’écart entre nous deux. On aurait pu s’entendre. Mais c’est allé trop loin. Ce sont des méthodes d’un autre temps et il y a des limites à ne pas franchir. Ils attaquent et dénigrent Les Républicains et le Capitole (ndlr : Jean-Luc Moudenc)

Le Blog Politique. Vos adversaires vous accusent  d’être piloté par Jean-Luc Moudenc. Que répondez-vous ?

Jean-Jacques Bolzan. Jean-Luc Moudenc n’a rien à voir dans cette affaire. J’ai pris ma décision moi-même à la différence de Pierre Médevielle qui a été influencé par Alain Châtillon (ndlr sénateur de la Haute-Garonne). J’ai pris la décision tout seul d’être candidat à la présidence de l’UDI quand j’ai vu les manigances au sein de l’UDI 31. J’ai souhaité porter un projet fédérateur afin de retrouver les fondamentaux de la proximité en remettant le parti au travail. C’est tout.

Le Blog Politique. Vous pointez l’influence d’Alain Châtillon. Pourquoi, selon vous, le sénateur de Revel s’implique autant dans les affaires de l’UDI 31 ?

Jean-Jacques Bolzan. Sincèrement, je n’en ai aucune idée. Vous avez qu’à lui poser la question.

Le Blog Politique. Maire adjoint de Toulouse en charge du commerce, conseiller régional, président régional du Parti Radical. Cela fait beaucoup. Pourquoi vouloir rajouter la présidence de l’UDI 31 ?

Jean-Jacques Bolzan. Ce n’est pas cumuler pour cumuler. Je suis attaché à l’UDI et c’est pour dynamiser et transformer en machine de guerre l’UDI. J’ai un vrai projet pour les cadres et les militants.

Le Blog Politique. Vous avez eu Pierre Médevielle au téléphone depuis le « clash » de l’élection ? Vous êtes prêt à lui tendre la main ?

Jean-Jacques Bolzan. Non je n’ai pas de nouvelle. Encore une fois j’étais prêt à travailler avec lui. Mais maintenant je veux que l’élection soit refaite. Avec tout ce qui s’est passé, il n’y aura pas d’arrangement au coin d’une table.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

07 Juin

Législatives 2017 : les Républicains ont investi leurs candidats en Haute-Garonne

La Commission Nationale des Investitures (CNI) des Les Républicains vient ce mardi soir d’attribuer les investitures en Haute-Garonne pour les législatives 2017. LR ne compte pour l’instant qu’une seule députée en Haute-Garonne, Laurence Arribagé, qui est aussi la présidente des Républicains 31.

La liste comporte de nombreux élus locaux (5 sur 9) dont 3 du Capitole (Laurence Arribagé, François Chollet, Bertrand Serp). Elle est également composée de nouvelles personnalités (Nicole Doro, Françoise Borret). A noter le respect d’une parité. La moitié des circonscriptions est réservée à des femmes.

Les désignations seront officialisées en décembre prochain. Suite à un accord entre tous les candidats à la primaire, un compromis a été trouvé. Nicolas Sarkozy souhaitait que les investitures soient attribuées avant l’été. C’est fait avec la décision de la CNI. Mais Alain Juppé voulait que les candidatures interviennent après les primaires. C’est ce qui va se produire avec une officialisation programmée en décembre 2016.

En cas de victoire du maire de Bordeaux à la primaire, cette dernière étape pourrait être chose qu’une simple formalité. C’est encore plus clair du côté du troisième homme de la primaire, Bruno Le Maire. L’entourage de l’ancien ministre déclare : « le gagnant de la primaire fera ce qu’il veut des investitures« .

François Fillon est sur la même ligne. L’ancien premier ministre précise  » Cela n’engage que ceux qui sont désignés. Le vainqueur de la primaire aura son mot à dire ».

Précision absolument pas inutile. Dans le casting de la Haute-Garonne on trouve des copeistes (Laurence Arribagé), des juppéistes (François Chollet), des Le Mairiens (Damien Laborde, Arnaud Laffont), des sarkozystes (Xavier Spanghero). Manque juste à l’appel des fillonistes. Mais ils n’ont pas présenté de candidats.

UMP righ-wing opposition party member of parliament, Laurence Arribage (L) and current UMP President, and former French President Nicolas Sarkozy attend a commemoration ceremony for the victims of French jihadist gunman Mohamed Merah, in Toulouse on March 19, 2015. Merah shot dead three soldiers in southern France in 2012 before killing three students and a teacher at a Jewish school more than a week later. AFP PHOTO / REMY GABALDA / AFP PHOTO / REMY GABALDA

Laurence Arribagé avec Nicolas Sarkozy, président des Républicains (Photo : AFP)

Les investitures accordées par Paris sont donc les suivantes :

  • 1ère circonscription : François CHOLLET (Adjoint à la mairie de Toulouse, Vice-président Toulouse Métropole) 
  • 2ème circonscription : Christine GENNARO-SAINT (conseillère municipale de L’Union)
  • 3ème circonscription : Laurence ARRIBAGÉ (députée sortante-maire adjointe)
  • 4ème circonscription : Bertrand SERP (vice-président Toulouse Métropole)
  • 5ème circonscription : Xavier SPANGHERO (chef d’entreprise, délégué de circonscription)
  • 6ème circonscription : Damien LABORDE (chef d’entreprise, conseiller communautaire)
  • 7ème circonscription : Françoise BORRET (dirigeant d’entreprise)
  • 8ème circonscription : Nicole DORO (cadre territorial)
  • 9ème circonscription : réservée à l’UDI (femme)
  • 10ème circonscription : Arnaud LAFON (maire de Castanet-Tolosan)

Laurent Dubois (@laurentdub)

Législatives 2017- Les Investitures Les Républicains dans l’Hérault

La Commission Nationale d’Investiture de Les Républicains vient d’attribuer les investitures dans les 9 circonscriptions de l’Hérault :

1ère circonscription : Christine Darrigade.

2eme circonscription : Nancy Canaud (conseillère municipale Montpellier)

3eme circonscription : Catherine Darde (1er vice-présidente de Métropole Montpellier Méditerranée)

4eme circonscription : Laurence Cristol (conseillère départementale)

5eme circonscription : Catherine Rouille (chef d’entreprise)

6eme circonscription : Elie Aboud (député sortant)

7eme circonscription : Gilles d’Ettore (maire d’Agde)

8eme circonscription : Arnaud Julien (secrétaire départemental LR)

9eme circonscription : Stephan Rossignol (conseiller régional et maire de la Grande Motte)

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

06 Juin

Contestation de l’élection du sénateur Médevielle à la présidence de l’UDI 31

Le sénateur de la Haute-Garone et maire de Boulogne-sur-Gesse, Pierre Médevielle vient d’être élu, ce lundi 6 juin, président de l’UDI31. Son adversaire, le maire adjoint de Toulouse et conseiller régional, Jean-Jacques Bolzan a été battu. Selon nos informations, le résultat du scrutin est contesté et un recours se dessine.

Pierre Medevielle

Pierre Medevielle

215 votants ont participé au scrutin sur les 373 adhérents inscrits dans les fichiers. La majorité était à 110 voix. Selon les sources, la victoire du sénateur de la Haute-Garonne est acquise entre 7 et 15 voix d’écart entre les deux concurrents.

Pierre Médevielle bénéficiait du soutien de son collègue au Sénat, Alain Châtillon.

Jean-Jacques Bolzan conteste le vote et refuse de prendre acte du scrutin.

Le score est très serré. Un recours se dessine. Une dizaine de voix d’étudiants (disposant de titres de séjours) est au centre des réclamations.

Une fois les résultats proclamés, le vainqueur a donné des gages de consensus. Dans un rapide discours, Pierre Médevielle a annoncé qu’il est prêt à travailler avec tous les radicaux. Visiblement, cet appel se heurte à une résistance du vaincu. Une résistance qui pourrait bien prendre une tournure contentieuse (avec une saisine des instances arbitrales de l’UDI ou des tribunaux) dans les prochains jours.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Conseil Régional – Joseph Francis (UDI) : « On patauge et on gère sans vision »

Personnalité économique et figure (nationale) de l’UDI. Joseph Francis revendique son statut de chef d’entreprise et il est un proche du président des centristes, Jean-Christophe Lagarde. Synthèse de ce parcours professionnel et de son profil personnel, le conseiller régional de l’Hérault a rédigé le programme économique de l’UDI. Un programme qui sera présenté aux instances nationales du parti  le 26 juin prochain.

Joseph Francis a été un adversaire résolu de Dominique Reynié pendant la campagne des régionales. Après l’élection de décembre dernier, le nouvel élu  a refusé de siéger dans le groupe du politologue parisien. Le conseiller régional revient sur le départ forcé de Dominique Reynié. Au lendemain de l’élection de son successeur, Joseph Francis évoque le nouveau chapitre qui s’ouvre pour la droite et le centre en Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées. Il livre également ses impressions sur le début de la présidence de Carole Delga. Interview.

Joseph Francis, conseiller régional , membre de l'UDI

Joseph Francis, conseiller régional , membre de l’UDI Photo : France3Languedoc

Le Blog Politique : Comment jugez-vous le début du mandat du nouveau conseil régional ? De votre point de vue, les premiers pas de la fusion vont-ils dans le bon sens ?

Joseph Francis. Lors de la précédente assemblée plénière, Carole Delga a eu la gentillesse de me donner la parole alors que je suis non-inscrit. J’ai eu l’occasion de dire que la région ne manque pas d’intelligence analytique. Mais il manque une intelligence intuitive. Il n’y a pas d’objectif et de vision. Nous allons dépenser tout au long de ce mandat des milliards d’euros et il manque une vision. Sur nos compétence obligatoire, toute ce qu’il faut faire c’est trouver un bon architecte pour construire un lycée ou décider le bon endroit pour construire. Mais c’est le développement économique et la formation professionnelle qui sont nos compétences majeures et là rien de nouveau. Juste un peu de saupoudrage. On ne s’interroge pas sur l’efficacité de nos financements. On ne sait pas si une formation est plus performante qu’une autre. L’efficacité d’un CFA (ndlr Centre des Formations des Apprentis) c’est savoir si un apprenti a trouvé du travail. Cette question n’est pas posée. Si dans cinq ans, à la fin du mandat régional, le chômage diminue se sera en raison de la croissance économique et s’il augmente rien ne sera fait pour l’arrêter. La région est une institution inodore, incolore et sans saveur.

Le Blog Politique : Des fonctionnaires régionaux, surtout à Toulouse, inquiets et épuisés par des déplacements perpétuels, des doublons entre Toulouse et Montpellier. La fusion des deux ex-régions suscite un vrai malaise. Vous partagez ce sentiment ou c’est juste une impression ?

Joseph Francis. Rien n’est prêt. il n’y a strictement rien de prêt. On patauge et on gère le quotidien sans aucune vision. D’ailleurs ce n’est pas un fusion mais une fusion-absorption. C’est Midi-Pyrénées qui absorbe le Languedoc-Roussillon. Dans ma vie professionnelle, j’ai connu des fusions-absorptions. Il y avait toujours des projets derrière. Une fusion-absorption ça se prépare. Au conseil régional, c’est de l’immaturité. Tout est improvisé.

Le Blog Politique : Vous êtes non-inscrit car vous avez refusé de siéger aux côtés de Dominique Reynié. Qu’elle est votre réaction face à son départ forcé ? Un soulagement ? Une satisfaction ?

Joseph Francis. Le départ de Dominique Reynié est un non événement. Son arrivée comme son départ sont des épiphénomènes. J’ai observé que la tête de liste aux régionale (ndlr Dominique Reynié) prenait de décisions infondées et souvent seul. Une tête de liste qui a bafoué les accords électoraux avec l’UDI. Je ne pouvais pas accepter de siéger à ses côtes. Cela m’a donné la liberté de rester fidèle aux valeurs de l’UDI.

Le Blog Politique. Vous avez demandé une intégration dans l’ancien groupe de Dominique Reynié. Vous êtes confiant ? 

Joseph Francis. J’ai lu dans la presse que Christophe Rivenq (ndlr nouveau président du groupe UDI-LR) estime que j’ai 90% de chance d’être intégré. Au moment de l’élection de Dominique Reynié, il était normal que l’on fasse un groupe UDI indépendant mais mes collègues UDI ne l’ont pas souhaité. Il serait normal que je retrouve le groupe LR-UDI.

Le Blog Politique. Dimanche 4 juin, le successeur de Dominique Reynié a été élu. Il s’agit de Christophe Rivenq. L’élection s’est réduite à une candidature unique suite à des pressions extérieures au groupe et à l’abandon d’Elisabeth Pouchelon. C’est un nouveau dérapage ? 

Joseph Francis. Je suis quelqu’un de pragmatique. Je ne peux pas dire grand chose. Je n’étais pas présent et je suis donc incapable de juger. J’ai l’impression que l’élection s’est déroulée de manière normale et naturelle. J’attends de connaître Christophe Rivenq et de travailler dans son groupe pour avoir une idée.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)