17 Juin

Nom Région LRMP : Occitanie c’est validé, Carole Delga s’occupe des Catalans

 44,9 % des avis et 91 598 voix sur les 203 993 suffrages exprimés.  Occitanie arrive en tête de la consultation populaire sur le nom de la région. Les résultats ont été rendus public jeudi 16 juin.

L’opposition régionale attend toujours les chiffres. Mais elle  a pu les découvrir dans la presse. L’étape citoyenne est terminée. Prochaine phase le 24 juin avec le vote des conseillers régionaux. En attendant, la présidente de région entame une série de dialogues. Rencontres avec des acteurs économiques et culturels. Réunion avec les Catalanistes. Le milieu économique a exprimé ses réserves sur le nom Occitanie. Les Catalanistes peuvent se sentir floués et oubliés. Le but est de déminer le terrain et de dégager un consensus.

Carole Delga, présidente de la Région LRMP Photo @MaxPPP

Carole Delga, présidente de la Région LRMP Photo @MaxPPP

5 noms en compétition et 2 items qui se dégagent : Occitanie et Pyrénées. Comme le précise le directeur de cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau  » la présidente prend acte des résultats et note que Pyrénées revient dans plusieurs choix« . Pendant un temps, un doute a plané. La consultation est-elle une simple consultation ou un vote ? Ces dernières semaines, l’hôtel de Région a insisté sur le caractère consultatif de la consultation. Les citoyens s’expriment. Mais ce sont les conseillers régionaux qui votent. Il peut exister une différence et même une divergence entre le « verdict » populaire et la décision de l’assemblée régionale.

L’ampleur du « vote » en faveur d’Occitanie change la donne. Selon nos informations, des membres de la majorité ont exprimé des réserves, parfois une franche hostilité contre le choix Occitanie. Mais Carole Delga a rapidement admis un fait. Impossible de « trapper » un nom qui s’est (largement) imposé face aux autres noms en compétition.

Désormais la question n’est plus de savoir si Occitanie va être validé mais comment.

Cela passe par une diplomatie active afin de ‘traiter » les éventuelles poches de résistances.

Laurent Blondiau insiste sur un point :  » la présidente ne veut pas que le choix du nom soit source de désunion mais au contraire d’union. Le mot Occitanie pose question par rapport à des territoires et par rapport au milieu économique. Il ne s’agit absolument pas de faire du marchandage. Mais éviter que le choix du nom fasse l’objet de pétitions, de manifestations ou d’un mécontentement« .

Le directeur de cabinet de la présidente de région a clairement identifié les abcès de fixation. Le milieu économique et des Catalanistes dont le fief se situe dans les Pyrénées-Orientales.

Le refus du nom Occitanie par le président du CESER.

Le monde de l’entreprise et des affaires a exprimé publiquement son désaccord au travers d’un communiqué de presse du président du Conseil Economique Social et Environnemental (CESER). Jean-Louis Chauzy est clair :  » ce serait une erreur de suivre le résultat de cette consultation. Si le 24 juin, la Région choisit le nom « Occitanie », nous demanderons au préfet de suivre l’avis du Ceser (Languedoc-Pyrénées, NDLR), car ce nom répondait à tous les critères importants : géographique, historique, culturel, sentiment d’appartenance, lisibilité ».

Du côté des Catalanistes, la contestation reste virtuelle. Une manifestation est prévue. Elle a été annoncée avant la publication des résultats et elle est organisée par la Convergence Démocratique de Catalogne de Jordi Vera. Mais elle n’inquiète pas l’entourage de Carole Delga car le mouvement est considéré comme marginal. En revanche, les catalans ont démontré leur capacité de mobilisation sous la présidence de Georges Frêche. L’ancien président du Languedoc voulait appeler sa région « Septimanie« . Ce projet a mis dans la rue des milliers de manifestants.

Le directeur de cabinet de Carole Delga est bien placé pour se rappeler de l’épisode. Laurent Blondiau était à l’époque aux côtés de Georges Frêche. Les catalans peuvent avoir des réactions explosives. Il est plus prudent d’anticiper et de dialoguer. A priori, pas de véritable danger. Quelques mesures (judicieusement appliquées) peuvent lever l’hypothèque catalane.

Des mesures pour les Catalanistes

Les Catalanistes sont hostiles à un « sous titre » Occitanie-Pyrénées. « Pas besoin d’une référence aux Pyrénées pour situer le Canigou » déclare une source. En revanche, plusieurs mesures peuvent désamorcer une fronde des Catalans. Localisation à Perpignan d’une Euro-Région rebaptisée « Occitanie-Catalogne ». Soutien de la Région pour changer le nom du département des Pyrénées-Orientales. Présence dans le nouveau logo de la Région (à côté de la croix du Languedoc) des couleurs catalanes. Drapeau catalan sur les bâtiments officiels de la Région. Présence sur des panneaux au bord des routes sous l’intitulé « Bienvenue dans la Région Occitanie« .

Avant le 24 juin, que ce soit du côté des Catalanistes ou des chefs d’entreprises, le tour de table sera terminé.

Il restera à soumettre au vote des conseillers régionaux une délibération comportant un ou plusieurs noms. Mais une délibération dans laquelle figurera forcément Occitanie.

La réunion de la conférence des présidents, lundi 20 juin, permettra d’en savoir davantage.

A suivre

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

16 Juin

Nom de Région LRMP : Occitanie arrive (largement) en tête de la consultation avec 44,90 % des choix

maxnewsworldtwo985279

Un point presse va officialiser le résultat à 17 heures, à l’Hôtel de Région de Montpellier.

Mais, selon nos informations, c’est le nom Occitanie qui arrive largement en tête de la consultation populaire sur le nom de la région.

Le nom Occitanie recueille 44,9% des suffrages. Cela représente quasiment 91 598 voix.  

Les votants ont placé en seconde position, Languedoc-Pyrénées avec 17,9 % des suffrages. 

Les 3 autres noms en piste se situent entre 10 et 15%. Pyrénées-Méditerranée : 15,31. Occitanie-Pays Catalan : 12,15 et Languedoc 10,01.

Parmi les 5 appellations en compétition, c’est donc un item à forte connotation historique et culturelle qui  a la préférence des 203 993 habitants de la région ayant participé à la consultation.

La préférence exprimée par les « votants » ne signifie pas qu’Occitanie sera le prochain nom de la région.

Les élus régionaux vont se prononcer le 24 juin prochain et leur vote peut parfaitement s’éloigner du résultat de la consultation populaire.

De plus, même si l’assemblée régionale « valide » Occitanie, il reste une autre étape : le passage devant le Conseil d’Etat et un décret du gouvernement.

Laurent Dubois (@laurentdub) et Benoît Roux (@Benoit1Roux)

Primaire à Droite en Haute-Garonne : les bureaux de vote, c’est parti

Polémique sur le vote des français de l’étranger. Polémique sur l’utilisation des moyens du parti par Nicolas Sarkozy. Polémique sur le nombre de bureaux de vote. L’organisation de la primaire à droite est loin d’être un fleuve tranquille. Mais, en Haute-Garonne, le chantier arrive à son terme sans trop de vague. La localisation des bureaux de vote a été enregistrée ce mercredi 15 juin et transférée à la Haute Autorité de la Primaire. En dehors d’un changement de pilote en cours de vol (le maire adjoint de Toulouse, Sacha Briand a été remplacé par Aurélien Andreu), la trajectoire (placée sous l’autorité de la députée Laurence Arribagé) a permis un atterrissage en douceur. Pas de contestation ou de mise en cause par les représentants des différents candidats à la primaire.

Laurence Arribagé, députée de la Haute-Garonne

Laurence Arribagé, députée de la Haute-Garonne

158 bureaux de vote. Plusieurs bureaux se trouvent parfois dans un même lieu. C’est le cas notamment des 4 bureaux de vote de la salle Ossète à Toulouse, rue du lieutenant colonel Pélissier.

La date butoir pour enregistrer les bureaux était le mercredi 15 juin. Il s’agit d’un enregistrement informatique (sur un site extranet) qui rend quasiment définitif le processus. Les données sont transférées à la Haute Autorité en charge de l’organisation de la primaire. Mais il ne s’agit pas d’un contrôle. Tout au plus d’une vérification. Une vérification formelle portant (notamment) sur un principe de base arrêté en juillet 2015 : 9 bureaux de vote au minimum par circonscription.

La Haute-Garonne respecte parfaitement ce critère. Le nombre de bureaux par circonscription oscille entre 11 et 19. 19 bureaux de vote sur les 3eme (Toulouse-Verfeil), 5eme (Fronton), 6eme (Tournefeuille) et 7eme circonscriptions (Auterive). 11 bureaux de vote dans la 9eme circonscription (Portet-sur-Garonne). 13  bureaux de vote dans la 8eme circonscription (Bagnères de Luchon) et 16 bureaux dans la 10eme circonscription (Castanet-Tolosan).

La liste sera rendue publique au plus tard le 30 septembre 2016. Des ajustements peuvent être nécessaires. Entre le moment de la saisie informatique et la publication des lieux de vote. Certains endroits disponibles au 15 juin 2015 peuvent devenir indisponibles (pour des raisons pratiques) et exiger un « déménagement ». Des ajustements paraissent inévitables. Mais, globalement, la carte décidée au niveau départemental sera la bonne.

Ce résultat est le fruit de 12 réunions. Une réunion préambule, 10 réunions dans les 10 circonscriptions du département et une dernière réunion de clôture. Les représentants des candidats à la primaire ont pu assister et participer à ces rencontres. Le bilan est positif. Selon un des participants, « Laurence Arribagé (ndrl président de la commission départementale d’organisation de la primaire) a vraiment jouer le jeu. On va voir pour la suite. Mais rien à redire ». 

Le seul accroc se résume au départ (tonitruant) de Sacha Briand du pilotage de l’opération. Suite à un clash, le maire adjoint de Toulouse a claqué la porte. Il a été remplacé par Aurélien Andreu, maire adjoint de Cugnaux et membre du cabinet du maire de Toulouse. C’est ce dernier qui a préparé les éléments enregistrés depuis le 15 juin au soir sur le réseau extranet de LR.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

15 Juin

Bac Philo – Les copies de Jean-Luc Moudenc et Philippe Martin

Travailler moins est-ce vivre mieux ? Le désir est-il par nature illimité ? Descartes, Arendt et Marleau-Ponty. Comme tous les ans à la même époque, les candidats au bac ont phosphoré sur la philo. France 3 Midi-Pyrénées a proposé au maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, et à l’ancien ministre-président du Gers, Philippe Martin de plancher. Les deux élus ont accepté de reprendre, le temps d’une copie, le chemin du bac philo.

Le sujet est taillée sur mesure. Mais il a vraiment été posée au bac philo 2016. La politique est-elle l’affaire de tous ?

Pour la notation, c’est à l’appréciation des lecteurs du Blog Politique.

En revanche, s’agissant de l’application et de la bonne volonté, c’est 20/20.

Philippe Martin, député du Gers, Photo MaxPPP

Philippe Martin, député du Gers, Photo MaxPPP

La question peut sembler binaire. La réponse ne l’est pas.
La politique est-elle l’affaire de tous ? Oui, mais pas tout le temps. Oui, mais pas encore.
S’agissant de l’organisation collective de la société, la « politeia » incline à considérer que l’assentiment explicite de ses membres doit être recherché par tous moyens. Que l’action publique menée n’en sera que plus robuste politiquement si elle est le fruit d’une délibération large, qui la rende légitimement opposable à ceux qui en contesteraient ultérieurement le bien fondé.
Encore faut-il que la chose publique à mettre mise en oeuvre – décision, loi – soit intelligiblement, préalablement et honnêtement présentée à ce « tous » qui fait Nation.
Oui donc, mais pas tout le temps si, comme Socrate, on ne croit pas à « l’universelle compétence des citoyens », où si l’on juge que celle-ci que doit être précédée d’une indispensable éducation philosophique et politique.
Oui, mais pas encore.
« L’affaire de tous » pose implicitement la question de la représentation politique et de sa légitimité dans la durée.
Dans le système démocratique que nous connaissons en Europe, « l’affaire de tous » est d’abord « l’affaire de ceux qui veulent », de ceux qui s’engagent, et l’on peut se désoler qu’en réalité elle devienne sous nos yeux « l’affaire de moins en moins ».
La politique ne peut pas être l’affaire de tous par intermittence, ni laisser le pouvoir politique démocratiquement élu exercer celui-ci, même au nom du peuple, à l’abri des regards et du contrôle de ce « tous », indéfinissable et curieux. C’est toute là question de l’aspiration nouvelle des citoyens pour une « démocratie continue » qui ne se résume pas son un aspect participatif, lui aussi discriminant, mais qui envisage aussi que des jurys tirés au sort puissent, autant et aussi bien que les 925 élu(e)s du peuple, faire en sorte que la politique devienne vraiment l’affaire de tous.
Philippe MARTIN

©PHOTOPQR/LA DEPECHE DU MIDI / XAVIER DE FENOYL / TOULOUSE / LE 29/08/15 LE MAIRE JEAN LUC MOUDENC, MAIRE DE TOULOUSE A L'OCCASION DE LA FIN DE L'EDITION ETE 2015 DE TOULOUSE PLAGE. (MaxPPP TagID: maxnewsworldthree820853.jpg) [Photo via MaxPPP]

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse. Photo @MaxPPP

Malheureusement, la vie politique nationale provoque un sentiment d’éloignement chez les citoyens.
En revanche, la vie locale génère davantage de proximité. Le projet choisi par les citoyens lors du vote devient la priorité pour l’élu : l’affaire est à faire !
Après une campagne électorale qui a souvent cristallisé des clivages, l’élu, manches retroussées, doit rassembler, chercher sans cesse le consensus autour de son action. Il doit agir pour tous et non pour défendre tel ou tel intérêt particulier. Rassembler, c’est nécessaire pour impulser une dynamique, créer une émulation collective, favoriser les liens sociaux.
Élus et citoyens : ce couple doit être l’un à l’écoute de l’autre : c’est toujours ensemble que les choses avancent, et pas les uns contre les autres.

J’exhorte tous les jeunes, qu’ils passent le bac ou non ces jours-ci, à s’engager dans la vie publique, pour que les décisions ne se prennent pas sans eux, pour que le quotidien ne soit pas changé sans qu’ils se soient exprimés, sans qu’ils aient enrichi le débat public. Parce que, comme l’écrivait si justement l’académicien Charles de Montalembert : « Vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s’occupe de vous tout de même. ».

Jean-Luc Moudenc

Copies relevées par Laurent Dubois (@laurentdub)

Législatives 2017 – L’UDI investit ses candidats dans l’Hérault

Photo @MaxPPP

Photo @MaxPPP

L’UDI a attribué, ce mercredi 15 juin, ses investitures dans  l’Hérault. Sur les 9 circonscriptions du département, 8 ont été attribuées et 1 mise de côté. Ces investitures font suite à celles délivrées par le parti de Nicolas Sarkozy. Elles peuvent se révéler provisoires. En effet, en cas d’accord avec Les Républicains, les cartes peuvent être rebattues.

Rien n’est fait. Mais il existe une volonté d’aboutir du côté de l’UDI. Pour le parti centriste, une sorte de « primaire » au 1er tour n’est pas souhaitable.

En attendant l’ouverture des négociations et un éventuel accord, la liste des investitures est la suivante :

1ère circonscription : Joseph FRANCIS

2ème circonscription : Gérard FRANCALANCI.

3ème circonscription : gelée pour le moment.

4ème circonscription: Jean François ELIAOU.

5eme circonscription : Philippe HUPPÉ.

6eme circonscrption : Valérie BRIOT.

7eme circonscription : Gérard REY

8eme circonscription : Christine CAPORICCIO

9eme circonscription : Cécile PICQ.

 

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

Patrimoine et Grande Région : les lieux du pouvoir

Dans son numéro de printemps, le magazine « Midi-Pyrénées Patrimoine » nous emmène à la découverte des Palais et autres sièges des institutions dirigeantes de notre grande région, à travers les siècles. Visites guidées du Palais d’Alphonse II d’Aragon à Millau, à la Préfecture de Toulouse en passant par la mairie de Montpellier et nos deux hôtels de Région. On y apprend une chose essentielle : « Le siège social du pouvoir est tout sauf neutre : architecture et implantation sont politiques »

Le numéro de printemps de "Midi-Pyrénées Patrimoine"Un pouvoir royal si l’on débute, comme ce dossier, par ordre chronologique avec notamment les rois d’Aragon. Nous est ainsi conté l’histoire du très avant-gardiste palais des rois de Majorque à Perpignan. Une « somptuosité inversement proportionnelle à la puissance et à la solidité de leur Etat » raconte Henri Pradalier, spécialiste de l’histoire de l’Art médiéval à l’université Toulouse Jean Jaurès. Alphonse II d’Aragon, lui, ne venait que très rarement à Millau mais il voulait en imposer au comte de Toulouse Raymond V, son rival. Pour cela, il fit donc ériger dans la capitale du sud-Aveyron un beffroi Monumental que l’on peut encore contempler de nos jours.

Les ors de la République

Puis les forteresses moyenâgeuses ont laissé la place à des châteaux plus raffinés qui sont devenus les « ors de la République ». Mais pourquoi, aujourd’hui encore, nombre des bâtiments représentant l’Etat sont des anciens Palais ? Bruno Tollon, professeur émérite d’histoire de l’art moderne à l’université de Toulouse nous explique que dans cette même ville la préfecture s’est installée dans le Palais des Archevêques après la Révolution et que « dans une étonnante continuité, murs et décors servent à l’exercice du pouvoir ».

 

Et puis quand une nouvelle institution naît, avant même qu’elle ne devienne un véritable lieu de pouvoir, il faut construire son siège. « Midi-Pyrénées Patrimoine » consacre aussi quelques pages à nos deux (anciens ou toujours actuels ?) Hôtels de région, trente ans pour celui de Toulouse, un peu moins pour son homologue montpelliérain. Signe des temps, le premier est d’influence américaine même s’il conserve encore un mur d’enceinte et des douves.

 

Une nouvelle page d’histoire

 

Fin de la ballade au cœur de ces lieux de pouvoir avec l’Hôtel de ville de Montpellier inauguré en 2011. Ses architectes Jean Nouvel et François Fontès l’ont voulu entre terre et mer, très méditerranéen. Que vont devenir maintenant tous ces bâtiments à l’aune de notre grande région ? Une nouvelle page d’histoire se tourne pour eux et les hommes et femmes de pouvoir qui les occupent.

Patrick Noviello

 

 

14 Juin

Nom de la Région : EELV dénonce un blocage des résultats

La tension montre d’un cran. Mardi 15 juin au matin, le Partit Occitan a demandé la communication des résultats de la consultation populaire sur le nom de la région. Quelques heures après, c’est au tour d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) de solliciter « la publication sans délai des résultats ». 

Le parti écologiste parle d’un silence « incompréhensible qui met en danger toute la méthode de travail de la majorité régionale envers les citoyen/nes ». 

MANIFESTATION DU 1ER MAI

Le calendrier officiel de l’Hôtel de Région prévoit que la phase de dépouillement sera (définitivement) close à partir du mercredi 15 juin. Le vote électronique est terminé depuis le vendredi 10 juin à minuit. Mais il reste à collecter les derniers bulletins papiers. Dans un communiqué de presse envoyé le 10 juin, l’Hôtel de Région a annoncé que les résultats seront communiqués uniquement le 24 juin.

Europe-Ecologie Les Verts conteste ce calendrier et s’étonne. Dans un texte signé par les deux secrétaires régionaux d’EELV à Toulouse et à Montpellier, le parti écologiste écrit : « Europe Ecologie les Verts s’étonne que la publication des résultats soit annoncée comme bloquée alors que des chiffres non vérifiables ont été diffusés dans les médias« .

Pour les écologistes, l’argument selon lequel il faut attendre la fin du dépouillement des bulletins papiers n’est pas recevable : « le décompte des voix est, à cette heure-ci, achevé à 99,99% puisqu’il ne reste qu’à enregistrer les quelques bulletins papiers postés tardivement. En démocratie quand on consulte le Peuple, le secret de son verdict est intenable car ce secret ne fait qu’alimenter dangereusement les thèses populistes ».

EELV pointe surtout un point juridique qui relève de la menace « nucléaire ».

Pour les non-initiés, une référence à l’article L 4132-17 du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) est totalement obscure. C’est du pur jargon. Mais, en réalité, il s’agit d’une bombe à retardement directement posée sous le bureau de Carole Delga. Une bombe juridique qui pourrait « vitrifier » le vote du nom de la région.

En effet, les écologistes pourraient se contenter de mettre dans la balance leur poids politique. 13 élus dans l’hémicycle régional.

Mais EELV va plus loin.

Le parti écologiste met en garde contre une éventuelle annulation de la délibération sur le nom de la Région. Une délibération qui porte d’ailleurs également sur d’autres points comme la localisation de l’Hôtel de Région et la localisation des assemblées plénières.

L’allusion absolument pas subliminale au CGCT est transparente et elle est limpide. Elle ne renvoie pas à un raisonnement juridique pour juriste chevronné mais à un principe de base, applicable à toutes les collectivités locales.

Pour être (juridiquement) valable, une délibération doit respecter un certain formalisme. Notamment la communication d’éléments d’information aux élus. Si les conseillers régionaux ne disposent pas de ces éléments avant la tenue de l’assemblée plénière, le couperet de la justice administrative peut tomber.

Le message des écologistes est clair. Il est même clairement menaçant.

Si le résultat de la consultation populaire n’est pas rendue publique avant le 24 juin, la délibération peut être attaquée en justice.

En langage policé, cela s’appelle la « diplomatie » de la canonnière.

Du côté de l’Hôtel de Région, c’est surtout la canonnière qui risque de ressortir.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Edito : Le retour des (faux) loups solitaires

Forces de l'ordre et enquêteurs, la nuit dernière, sur les lieux de l'assassinat du policier et de sa compagne à Magnanville dans les Yvelines. Photo MAXPPP

Forces de l’ordre et enquêteurs, la nuit dernière, sur les lieux de l’assassinat du policier et de sa compagne à Magnanville dans les Yvelines.
Photo MAXPPP

 

Ce matin, chaque policier de France a dû se lever avec une certaine amertume, une profonde tristesse et forcément beaucoup d’inquiétude. Mais ici plus qu’ailleurs, dans la ville et la région où a sévi Mohamed Mérah, cet assaut aussi lâche que sordide marque les esprits. Qui a oublié l’école Ozar Hatorah et ses enfants à terre, la caserne de Montauban et ses trois soldats tombés en uniforme sans oublier Imad Ibn Ziaten abattu froidement ?

 

En plein Euro de football, alors que les forces de l’ordre sécurisent des périmètres bien précis de notre territoire ressurgit le spectre du (faux) loup solitaire. Personne n’oublie non plus ces scènes de guerre en terrasse des cafés parisiens et les otages du Bataclan fuyant, blessés, ou miraculeusement indemnes la salle de spectacle. Mais aujourd’hui, à nouveau, les islamistes radicaux ont choisi un mode d’opération moins structuré : celui qui fait appel à l’individu, isolé mais décidé, seul mais relié à un réseau.

 

Comme Mohamed Mérah qui a froidement abattu des enfants ou tiré sur des hommes désarmés, ceux trop injustement qualifiés de « loups solitaires » n’ont aucune limite. Le forcené de 25 ans qui a frappé dans les Yvelines s’est rendu au domicile même du policier et de sa compagne, et a agi en présence d’un enfant de trois ans. « Comment va-t-on faire pour lutter contre des terroristes qui n’ont pas les mêmes valeurs que nous ? » s’interrogeait un sociologue invité dans « La Voix est Libre » après les attentats parisiens.

 

Nommé « Djihadisme individuel », le mode opératoire pose évidemment de nombreuses questions. A la fois sur les limites d’intervention du Renseignement français, mais aussi plus profondément sur le parcours de ces radicalisés issus de notre pays. Quelle riposte organiser face à cette manipulation mentale de jeunes esprits fanatisés ? Quatre ans après les atrocités commises par Mérah à Toulouse et Montauban, il semble que nos pouvoirs publics cherchent encore la parade.

 

Pendant ce temps, les forces de l’ordre, elles, restent en première ligne. C’est leur mission, leur devoir, un des piliers de notre société. En ce jour de deuil républicain, nous pensons évidemment à elles et réagissons à chaud. Mais au même titre que les Etats-Unis s’interrogent en pleine campagne présidentielle, après le drame d’Orlando, nous attendons de nos élus qu’ils élaborent une véritable réflexion sociétale pour affronter ce phénomène de radicalisation poussant certains à devenir des loups faussement solitaires car sortis, en réalité, d’une invisible meute.

 

Patrick Noviello

Bernard Carayon propose d’enfermer les islamistes fichés

A 700 kilomètres du double assassinat de Magnanville, un maire du Tarn réagit. Lundi 13 juin, un couple de policiers a été tué, à leur domicile, par un islamiste. L’ancien député et maire LR de Lavaur, Bernard Carayon, demande le placement en rétention administrative des personnes fichées S et des personnes condamnées pour des actes terroristes mais ayant purgé leur peine.

Bernard Carayon

Bernard Carayon

« Je demande le placement en rétention administrative des islamistes en liberté après avoir été condamnés à ce titre et de tous ceux qui sont considérés comme dangereux au titre du fichier S« . Bernard Carayon veut frapper fort. Le maire de Lavaur propose de durcir le dispositif de la rétention administrative. Facile à dire. Inapplicable dans les faits.

A l’heure actuelle, la rétention administrative concerne essentiellement les étrangers en situation irrégulière. Elle consiste à maintenir dans un lieu un individu dans l’attente d’un éloignement du territoire national. Il ne s’agit pas (au sens juridique du terme) d’un emprisonnement. Mais cela y ressemble beaucoup. Les gardiens sont des policiers de la police de l’air et des frontières (PAF) et non des agents de l’administration pénitentiaire. Mais ils restent des gardiens. Les centres de rétention administratifs ne sont pas des maisons d’arrêt. Mais ils sont fermés et privent leurs « pensionnaires » de leur liberté de mouvement.

Bernard Carayon propose de soumettre à ce régime des islamistes ayant été condamnés à ce titre. Problème, une fois une peine purgée (qu’elle soit liée à un acte terrorisme, un délit routier ou un vol à mains armées), la peine est purgée. Notre législation pénale ne prévoit pas un passage d’une maison d’arrêt à un centre de rétention. Une seule exception : en matière de délinquance sexuelle. Et encore sous certaines conditions et évidemment sous le contrôle d’un juge.

Seule une réforme législative pourrait permettre d’étendre ce dispositif. En attendant, Bernard Carayon peut toujours le demander. Mais c’est sans aucune conséquence pratique.

Seconde proposition de Bernard Carayon : placer en rétention administrative les personnes fichées S. Au fil des attentats et de l’actualité, l’opinion publique a appris à connaître le (désormais) célèbre fichier S. Il recense les personnes qui peuvent porter atteinte à la Sureté de l’Etat. A ce titre, il concerne aussi bien des hooligans que des militants d’extrême gauche ou des djihadistes.

Ce fichier est composé de plusieurs niveaux de S1 à S16. Sans d’ailleurs que le chiffre corresponde à une élévation du niveau de dangerosité. Ainsi, par exemple, Mohamed Merah était classé S5 car ce classement correspond au passage d’une frontière. En France, en 2012, on comptait 5 000 fiches S. Ce chiffre a forcément évolué.

Bernard Carayon parle d’une centaine dans son département du Tarn. Un département qui a connu plusieurs arrestations dans le cadre de coups de filets anti-terroristes et dans lequel le sujet de l’islamisme est sensible. Impossible de vérifier la réalité des chiffres annoncés par le maire de Lavaur. Une source parle d’une trentaine de fiches S au maximum. Du côté de la Préfecture, on rappelle que les chiffres sont confidentiels et connus uniquement de quelques hauts fonctionnaires. En dehors de quelques hauts fonctionnaires, les policiers du commissariat d’Albi ignorent eux-mêmes le nombre exact de « fiches S ». La préfecture dément auprès de France 3 le nombre d’une centaine de personnes fichées dans le Tarn, cité par Bernard Carayon.

Peu importe le nombre, la proposition de mettre en centre de rétention les personnes fichées est irréalisable. Un fichage n’est pas une condamnation. C’est une simple mesure de surveillance et de suivie. En revanche, la liberté d’aller et de venir est une liberté constitutionnelle. Le fait d’être fiché par le ministère de l’intérieur ne peut pas justifier une atteinte à cette liberté fondamentale. Un juge ne pourrait que censurer une telle mesure.

De plus, les services de renseignement pourraient faire les frais d’un enfermement des fiches S. Une personne fichée peut constituer un filon à exploiter et permettre de remonter une filière. Certains opposent défense des libertés et efficacité des services de sécurité. Mais, s’agissant des fiches S, la liberté de mouvement est l’alliée de la DGSI.

Dans son communiqué de presse, Bernard Carayon parle d’horreur et de colère. Plus que l’émotion, le sang froid et le recul sont souvent utiles.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

Nom de la Région : le mouvement occitan veut connaître le résultat de la consultation

La suspicion monte et la polémique enfle. Depuis le vendredi 10 juin, la consultation sur le (nouveau) nom de la (nouvelle) Grande Région est close. Mais, depuis cette date, aucune communication de l’hôtel de Région.

Quelques heures avant la fin du vote, un communiqué de presse a simplement indiqué que les résultats seront communiqués aux élus régionaux le 24 juin. Le Partit Occitan demande la publication de la consultation citoyenne et exprime publiquement son incompréhension face au mutisme de l’Hôtel de Région. Un autre mouvement occitaniste, Païs Nostre, appelle à descendre dans la rue.

maxnewsworldtwo985279

Le Partit Occitan interpelle Carole Delga : « Quatre jours après la clôture du scrutin, le résultat n’a pas été encore publié. C’est incompréhensible pour un vote électronique dont le résultat est connu depuis vendredi 10 juin à minuit ! Des derniers bulletins papiers peuvent arriver jusqu’au 15 juin, mais un résultat partiel devrait être communiqué comme cela se fait habituellement pour les votes dans une démocratie« .

Le message est clair. Le Partit Occitan veut connaître le verdit des urnes ou plutôt le verdict des clics et des envois postaux. Cette demande est loin d’être neutre. Ce n’est pas une simple interpellation publique. Le Partit Occitan appartient à la majorité régionale de Carole Delga. C’est une composante du groupe Nouveau Monde en Commun de Gérard Onesta.

Le 24 juin prochain, lors d’une Assemblée Plénière, les conseillers régionaux vont devoir voter. Un vote qui d’ailleurs peut (parfaitement) ignorer le résultat de la consultation populaire. Le Partit Occitan va participer au scrutin. Cette participation est plus que modeste. Elle se réduit à un seul représentant (inclu dans la délégation écologiste) sur les 158 conseillers régionaux. Ce n’est pas une voix « occitane » qui peut faire bouger les lignes. Mais la prise de position (pour ne pas dire d’opposition) publique du Partit Occitan est symbolique.

Derrière les interrogations et la demande du Partit Occitan se trouve plus que des interrogations et une demande. Il existe un véritable climat de suspicion. Le black-out de l’Hôtel de Région entretient des soupçons sur une manipulation : la volonté d’écarter le nom Occitanie.

Ces soupçons et cette suspicion est alimentée par des rumeurs ou des faits. La semaine dernière, lors d’une réunion de l’Association des Régions de France, un collaborateur de Carole Delga a « claironné » que le choix de la présidente de région est fait et qu’il s’agit de Languedoc-Pyrénées. Dans le Comminges (terre d’élection de la députée-maire Delga), des élus locaux rapportent et colportent le même son de cloche.

Tout cela reste du second degré. Mais le bruit de fond autour de Languedoc-Pyrénées et d’une préférence prêtée à Carole Delga est remontée aux oreilles des occitanistes.

Encore une fois, il s’agit uniquement de rumeurs ou de faits épars. Mais cela suffit pour motiver une déclaration du Partit Occitan. Selon nos informations, d’autres mouvements occitans vont embrayer et rejoindre la danse dans les prochaines heures. Cette agrégation de doléances autour d’une publication des résultats de la consultation populaire peut faire masse et contraindre l’Hôtel de Région a revoir son calendrier.

En attendant, toute cette agitation ternit l’image d’une consultation que Carole Delga veut « inédite, innovante et transparente« .

Seule consolation, l’autre mouvement régionaliste de la Grande Région, les catalans, ne bouge pas…encore.

Selon nos informations, il pourrait toutefois organiser une manifestation publique samedi 18 juin. Mais, du côté des Catalans, ce n’est pas la communication de la consultation populaire qui mobilise. C’est le résultat lui même et la référence au pays Catalan. Pas question qu’il passe à la trappe.

Laurent Dubois (@laurentdub)