04 Mar

[Exclusif] Philippe Saurel : « Je ne vais pas laisser déposséder Montpellier sans lutter »

Bataille au sommet. La présidente de Région, Carole Delga, et le maire de Montpellier, Philippe Saurel, se disputent la présidence de « Montpellier-Events ». « Montpellier Events », c’est la société d’économie mixte qui gère des équipements bien connus des montpelliérains mais aussi de tout ceux qui ont mis, un jour ou l’autre, les pieds dans ville : Parc des Expos, le Zenith, l’Arena, le Corum. 

Corum de Montpellier

Corum de Montpellier

Le maire de Montpellier et président de « Montpellier-Méditéranée-Métropole » souhaite récupérer une présidence actuellement entre les mains du Conseil Régional. Dans une interview exclusive, Philippe Saurel explique sa position.

Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de Montpellier-Méditéranée-Métropole

Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de Montpellier-Méditéranée-Métropole

Le Blog Politique. Vous bénéficiez d’un accord avec la Région : à vous la présidence du CHU et au conseil régional la présidence de « Montpellier Events ». Pourquoi remettre en cause cette répartition des rôles ? 

Philippe Saurel. C’est un accord que j’avais avec Damien Alary (NDLR ancien président de la Région Languedoc-Roussillon) quand j’ai été élu à la mairie de Montpellier. Un accord oral que nous avons respecté. J’ai toujours eu de bonnes relations avec Damien. Mais je ne me suis jamais engagé auprès de Carole Delga. Je n’ai jamais rien promis à aucun moment. L’ accord avec Damien Alary correspondait à une autre époque, avant la fusion et au temps de la petite région. L’accord valait jusqu’aux régionales. De plus, le PS a essayé de me prendre ma présidence du CHU. Christian Assaf (NDLR président du groupe socialiste à la région et député de l’Hérault) a poussé un de ses amis au poste de directeur adjoint sans respecter une « short list » des candidats qui a été validé par le ministère de la Santé et la ministre, Marisol Touraine. Marisol Touraine qui d’ailleurs m’a donné raison. Par un jeu de démissions en cascade on a essayé de verrouiller le conseil d’administration du CHU et de me récupérer ma présidence.

Le Blog Politique. Lundi 7 mars, le conseil d’administration de « Montpellier Events » doit se réunir. Dans ce conseil d’administration siège des représentants de la région, des représentants de la mairie, de la métropole et de deux banques. Etes-vous prêt à passer par un vote pour trancher le conflit et récupérer la présidence ?

Philippe Saurel. Les 20 vice-présidents de la Métropole m’ont demandé de présenter une candidature. Ce sera la mienne ou une autre. Mais je ne peux pas laisser filer des équipements qui sont sur le territoire de la métropole sans lutter. On a déjà enlever à Montpellier son statut de capitale régionale. Je ne vais pas laisser déposséder Montpellier de ses outils d’attractivité. Les gens auraient le droit de me le reprocher si je ne faisais rien.

Le Blog Politique. Vous avez essayé de trouver un terrain d’entente avec la présidente de Région, Carole Delga ?

Philippe Saurel. La réunion d’une commission mixte paritaire n’est pas à la hauteur des enjeux. Encore une fois, j’ai un mandat de l’exécutif métropolitain et je suis le maire de Montpellier, la gestion des équipements de la métropole est un enjeu stratégique pour Montpellier et sa Métropole. Je suis prêt à passer par un vote. Je suis également opposé à une troisième formule qui consisterait à confier la gestion à une société d’événementiels.

Le Blog Politique. Le conseil d’administration de ‘Montpellier Events » comporte 18 membres. La Région et le conseil départemental peuvent compter sur 7 voix et vous sur 8 voix sur 18. Tout va se jouer autour des représentants de la CCI, de la Caisse d’Epargne et de la Caisse des Dépôts. Vous êtes confiant dans l’issu du vote ?

Philippe Saurel. Oui. La Métropole et la mairie constituent le groupe majoritaire.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

03 Mar

Le MJS 31 rejoint la manifestation contre la réforme « Valls-El Khomri »

C’était prévisible. Mais, désormais, c’est voté à l’unanimité. Les Jeunes Socialistes de Haute-Garonne vont manifester dans les rues de Toulouse mercredi prochain, le 9 mars.

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Hier au soir, mercredi 2 mars, le MJS31 a décidé de rejoindre le cortège des opposants à la réforme du code du travail. En raison des vacances scolaires, l’assemblée était plus clairsemée que d’habitude. Mais lors d’une réunion au siège du PS haut-garonnais, une position nette s’est dégagée. Les banderoles du MJS flotteront, la semaine prochaine, aux côtés de celles de la CGT. Départ de la place Jeanne d’Arc à 11 heures 30.

La dernière fois que les jeunes socialistes sont descendus dans la rue c’était pour défendre le gouvernement de François Hollande et le « mariage pour tous ». En mars 2016, c’est plutôt un air de divorce qui flotte. Les jeunes du PS vont défiler contre une réforme défendue par Manuel Valls.

Ce drôle de scénario (des socialistes face à un pouvoir socialiste) suscite l’ironie d’un ancien du MJS :  » A leur âge, je faisais la même chose mais c’était contre le CPE et Balladur ». 

Evidemment, le succès de la mobilisation dépendra du nombre de baskets sur le pavé toulousain. Pour préparer la manifestation du 9 mars et assurer son succès, des tracts vont être distribués à la sortie des lycées et des universités.

L’animateur fédéral du MJS 3, Daniel Molina, craint une faiblesse du côté du front lycéen : « Si les profs ne font pas grève, cela va limiter la mobilisation dans les lycées ».

Lycée Rive-Gauche Toulouse

Lycée Rive-Gauche Toulouse

Avec ou sans mobilisation des lycées, le but est le même. Comme le précise Daniel Molina, il s’agit d’obtenir « le retrait du projet. Dire que l’on n’a pas besoin d’une loi sur le travail serait une erreur. Mais il faut une loi vraiment protectrice et qui permet notamment le retour à l’emploi ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

02 Mar

Mobilisation anti-réforme « Valls-El Khomri » : l’UNEF veut un retrait définitif de la loi

La contestation s’organise. En fin d’après-midi, mardi 1er mars, les syndicats étudiants et les mouvements de jeunesse de gauche se sont réunis dans les locaux de l’IEP Toulouse, rue des Puits-Cruisés. L’UNEF, le MJS, les Jeunesses Communistes et Sud Etudiant se sont retrouvés pour une première « inter-organisation » contre la réforme Valls-El Khomri.

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Ce soir, mercredi 2 mars, le Mouvement des Jeunes Socialistes doit décider, en assemblée générale, s’il va battre le pavé. Mais, pour ses autres camarades de lutte, aucun doute. Les consignes nationales vont être suivies. La manifestation du 8 mars se prépare. Départ de la place Jeanne d’Arc à 11 heures pour défiler aux côtés de la CGT et des autres organisations de salariés.

Pour le moment, pas question de bloquer les établissements. Opérations de tractage. Assemblées générales dans les trois universités toulousaines : Le Mirail, Paul Sabatier et l’Arsenal. Les « étudiants-salariés » (une part importante de la population estudiantine) ne sont pas oubliés. Des actions ciblées seront  menées. Notamment dans des « Mac-Do » qui emploient des bataillons d’étudiants.

Le secrétaire général de l’UNEF-Toulouse (étudiant à Sciences Po) est confiant sur la capacité de mobilisation des syndicats étudiants : « Tout le monde a entendu parlé de la réforme et les retours que nous avons sont positifs. Personne n’est indifférent et tout le monde est consterné par la réforme ». Adrien Leniard n’est pas simplement optimiste. Il est ambitieux et table sur un mouvement de fond et profond. «  Le but est de mobiliser tout au long de la discussion de la loi. La manifestation du 9 mars n’est que la première mobilisation. Il y a également une autre grande date le 22 mars et une grosse mobilisation le 31 mars ».

Une contestation dure et qui dure mais pour quoi faire ? Obtenir un assouplissement de la loi « Valls-El Khomri » ? Adrien Leniard et ses camarades de l’UNEF ne sont pas dans cette optique. Le secrétaire général du syndicat étudiant est catégorique :  » Nous nous mobilisons pour obtenir un retrait définitif du projet de loi. Pas de négociation. Un retrait définitif, c’est notre objectif« .

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

Réforme du travail et députés PS : Manuel Valls tente de déminer et organise un séminaire

Tous les mardis, à 11 heures, le groupe PS de l’Assemblée se réunit salle Victor Hugo. Mais la réunion du 1er mars était très particulière. Le sulfureux projet de loi sur la refonte du code du travail était à l’ordre du jour. Manuel Valls était présent. Le premier ministre a annoncé la constitution d’un séminaire de travail.

Manuel Valls, premier ministre

Manuel Valls, premier ministre

Un vent de fronde agite les rangs des parlementaires socialistes. Des députés de la majorité ont publiquement exprimé leur hostilité à une réforme qu’ils jugent contraire aux valeurs de la gauche. L’épée de Damoclès, brandie par l’exécutif, du 49-3 (un passage en force et une adoption sans vote ni débat) grippe (sérieusement) les relations entre Manuel Valls et sa majorité parlementaire.

Dans ce contexte, le premier ministre donne des gages. Après un changement de calendrier (le projet de loi devait être présenté en conseil des ministres le 9 mars), Manuel Valls joue la carte de la concertation.

Comme le précise le député de la Haute-Garonne, Gérard Bapt : « Il s’agit de faire évoluer le texte en tenant compte des oppositions mais sans remettre en cause la nécessité d’une réforme ».

Gérard Bapt, député de la Haute-Garonne. Photo @MaxPPP

Gérard Bapt, député PS de la Haute-Garonne. Photo @MaxPPP

Concrètement aucune date n’a été définie pour l’organisation du séminaire. On ignore également le format : quelle durée ? Pour Monique Iborra (députée et membre de la commission des affaires sociales), « le séminaire va forcément se dérouler dans les quinze prochains jours, avant le conseil des ministres présentant le texte. On ne devrait pas tarder à en savoir davantage ».

Le gouvernement va-t-il participer au séminaire ? Manuel Valls ou El Khomri ? Le premier ministre et la ministre du travail ? « Manuels Valls a évoqué la possibilité de sa présence mais c’est informel » précise Gérard Bapt.

Cette participation pourrait d’ailleurs aider à calmer les esprits. Monique Iborra estime que Manuel Valls « semble ouvert et prêt à la discussion ». Cela n’empêche pas un député d’être sceptique : « cela risque de tourner à la foire d’empoigne ».

Monique Iborra, députée PS de Haute-Garonne

Monique Iborra, députée PS de Haute-Garonne

En réalité, l’avenir du projet de loi va se jouer au delà des murs du Palais-Bourbon. Dans la rue ou autour d’une table avec la CFDT. La mobilisation syndicale du 9 mars (grèves et manifestation) mais aussi les négociations avec un syndicat qui a toujours soutenu le gouvernement vont décider du sort de la réforme « Valls-El-Khomri ».

Le séminaire (ouvert aux membres de la commission des affaires sociales mais aussi à la commission des affaires économiques) va également être influencé par un paramètre supra-parlementaire et très politique : les législatives de 2017.

Les députés socialistes vont tenir la comptabilité des cortèges syndicats et des pétitions dans leurs circonscriptions. Cela risque de virer à l’équilibrisme. Comme le précise Monique Iborra : « Pour beaucoup de parlementaires, il faut concilier le soutien à un gouvernement qui remet en cause l’ADN de la gauche et la préparation des élections législatives dans des circonscription qui sont parfois très à gauche ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

01 Mar

Mobilisation contre la réforme Valls-El Khomri : le MJS 31 prêt à descendre dans la rue

L’inquiétude monte. Les universités et les lycées menacent d’entrer dans la lutte. C’est la hantise de tous les gouvernements : des jeunes dans la rue. Peu importe la cause. En l’occurrence une contestation contre la réforme du Code du Travail. Les effets peuvent être redoutables et sont (toujours) redoutés : dérapage, enlisement du conflit…

Le «Mouvement des Jeunes Socialistes » n’est pas un mouvement comme les autres. Politisé par nature, pépinière de futurs élus et sous influence des ainés, le MJS ne représente pas, à lui seul, la jeunesse de France. Mais il est une courant de transmission avec les syndicats étudiants et notamment l’UNEF. Le MJS pourrait souffler sur les braises et propager l’incendie que le gouvernement redoute.

Le MJS (dont le centre de gravité est à la gauche du PS) est-il prêt à en découdre avec Manuel Valls ? Va-t-il descendre dans la rue ? Réponse avec l’animateur fédéral du PS31, Daniel Molina. Un animateur proche de la présidente de la commission des affaires sociales, Catherine Lemorton. Interview.

Daniel Molina, animateur fédéral du MJS31

Daniel Molina, animateur fédéral du MJS31

Le Blog Politique. Le MJS a pris ouvertement position contre la réforme de Manuel Valls. Pourquoi cette opposition ? 

Daniel Molina. Depuis 2012 (NDLR élection de François Hollande), et particulièrement en Haute-Garonne, nous avons fait preuve de responsabilité et nous avons soutenu le gouvernement. Mais là, comme le dit Martine (NDLR Aubry), trop c’est trop. Après la loi sur la déchéance de nationalité, on nous assomme avec une loi sur le travail.

Le Blog Politique. Tout le projet de loi est mauvais ou trouvez –vous qu’il comporte, malgré tout, des points positifs ?

Daniel Molina. Il existe des points positifs mais ils n’ont rien de nouveau et d’innovant : la sécurité sociale professionnel, le parcours professionnel individualisé. Mais ce sont surtout des aspects négatifs qui retiennent notre attention. Le plafonnement des indemnités prud’homales. L’assouplissement des licenciements économiques.

Le Blog Politique. En vous opposant à votre propre gouvernement, vous n’avez pas l’impression de faire le jeu de la vraie opposition c’est-à-dire de la droite ?

Daniel Molina. Nous ne sommes pas l’opposition. L’opposition, c’est la droite et l’extrême-droite. Nous demandons juste que le projet de loi fasse l’objet d’un débat parlementaire et d’une concertation avec les partenaires sociaux. Ce qui d’ailleurs était prévu à la base. Nous ne sommes pas des frondeurs (NDLR membres du PS qui s’opposent à la ligne Valls). Nous voulons seulement que nos valeurs soient respectées.

Le Blog Politique. Des manifestations et des grèves sont prévues le 9 mars. Le MJS31 va-t-il descendre dans la rue ?

Daniel Molina. Nous avons une assemblée générale demain (NDLR mercredi 2 mars) et on verra ce que veulent faire les militants. Mais nationalement, c’est ce qui est prévu et c’est possible que ce soit pareil à Toulouse. La dernière fois que nous sommes descendus dans la rue, c’était pour le mariage pour tous et pour soutenir le gouvernement. Si nous le faisons ce sera vraiment en dernier recours et parce que nous aurons le sentiment que la loi n’a pas été corrigée. Mais nous ne prenons cela (NDLR le fait de manifester) à la légère.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)