17 Mar

Commémoration des attentats de Mohamed Merah : un élu du PG dénonce la participation du CRIF

Un hommage polémique. Le 21 mars prochain, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc organise une cérémonie en souvenir des victimes de Mohamed Merah. L’événement doit se dérouler entre les murs de la Halle aux Grains et il prendra la forme d’une soirée-débat. Le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) est associé à la commémoration.

Un élu du Parti de Gauche, Jean-Christophe Sellin, a écrit à Jean-Luc Moudenc pour annoncer qu’il boycottera la cérémonie. Le conseiller régional met en cause le partenariat de la mairie de Toulouse avec le CRIF et, plus généralement, la politique « pro-sioniste » de Jean-Luc Moudenc.

Jean-Christophe Sellin, conseiller régional du Parti de Gauche.

Jean-Christophe Sellin, conseiller régional du Parti de Gauche.

 » Le CRIF est systématiquement aligné sur l’ambassade d’Israel. Il représente 3 à 4% de la communauté juive. Je ne vois pas pourquoi le CRIF est associé à la cérémonie organisée par la mairie de Toulouse. Je trouve cela complètement déplacé et c’est contraire aux intérêts des juifs. Pourquoi associer leur image à une organisation (ndlr : le CRIF) qui défend un Etat, Israël, qui bombarde des civils et pratique le terrorisme d’Etat. C’est ce genre de chose qui alime l’antisémitisme ».

Jean-Christophe Sellin reprend le discours traditionnel de la gauche à la gauche : la dénonciation du sionisme et une défense de la cause palestinienne. Ces enjeux paraissent très loin des attentats de mars 2012 et des sept assassinats commis par Mohamed Merah : 3 militaires, 4 civils dont 3 enfants de l’école Ozar Hatorah. Mais, pour Jean-Christophe Sellin, c’est Jean-Luc Moudenc qui internationalise la cérémonie de la Halle aux Grains.

Dans la lettre ouverte que s’est procurée France 3 Midi-Pyrénées, l’élu du Parti de Gauche écrit : « La politique israëlienne représente pour beaucoup d’aspects, un terrorisme d’Etat, avec occupation, colonisation, violations du droit international…bombardement de civils à Gaza. Après ces bombardements vous n’avez pas juger bon de réviser le jumelage Toulouse-Tel Aviv. Par contre vous avez vitrifié l’accord de coopération avec Ramallah, capitale de l’autorité palestinienne. Monsieur Plus, vous présentez un voeu en conseil municipal ce 18 mars pour condamner la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanction vis-à-vis de la politique israélienne….Votre politique s’enfonce dans le déséquilibre. Vous avez pris la responsabilité d’internationaliser de manière unilatérale les enjeux de cette commémoration (ndlr des attentats de mars 2012) et de créer un dispositif qui mélange tout ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Deux sections PS de Toulouse réclament le retrait de la loi El Khomri

Photo d'illustration (Crédit : MaxPPP)

Photo d’illustration (Crédit : MaxPPP)

Le ton monte parmi les militants socialistes de Toulouse. Après l’adoption le 3 mars dernier par le Conseil fédéral du PS de Haute-Garonne d’une motion réclamant que le loi Travail soit « totalement repensée », deux sections socialistes de Toulouse sont allées plus loin cette semaine en adoptant un texte réclamant le retrait pur et simple du projet de loi travail mais aussi de la loi sur la déchéance de nationalité.

L’AG des deux sections a adopté le texte à l’unanimité moins une voix. Les militants qui portent cette contestation ont fait savoir que c’est le député et dirigeant national du PS Christophe Borgel, qui n’a « pas pris part au vote ». Mais en fait, il n’était pas présent à la réunion mardi soir !

Christophe Borgel. Député de la Haute-Garonne et secrétaire national aux élections au PS

Christophe Borgel. Député de la Haute-Garonne et secrétaire national aux élections au PS

Ces sections, se sont les 11 et 12, qui couvrent les secteurs des quartiers populaires de l’ouest de Toulouse (Mirail, Bagatelle, Reynerie, Papus, etc) mais aussi quelques quartiers résidentiels comme Saint-Simon ou Lardenne. Selon une source au PS Toulousain, ce texte « n’avait pas vocation à être communiqué à l’extérieur » et aurait été « adopté par une partie des militants, une vingtaine était présente sur une centaine d’encartés ».

Cette motion appelle notamment à « l’unité du parti socialiste aux côtés de tous les exclus, de la jeunesse et des salariés mobilisés », une façon de dire que ces militants socialistes sont, sur ces sujets, du côté de ceux qui manifestent et pas du gouvernement.

Jusqu’alors, il n’y avait à Toulouse que le mouvement des jeunes socialistes (MJS) qui avait appelé à manifester contre le texte. Là, pour la première fois, des militants du PS s’engagent carrément contre le texte et pas uniquement pour sa réécriture.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

14 Mar

Parti socialiste : Pierre Cohen démissionne de la présidence de la FNESR

INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES – L’ancien maire de Toulouse présidait la Fédération Nationale des Elus Socialistes et Républicains depuis 2012. Face à François Rebsamen, poussé par l’Elysée, qui souhaite prendre sa place, cet Aubryiste a préféré démissionner dans une lettre adressée à Jean-Christophe Cambadélis, que nous nous sommes procurée.

Jean-Christophe Cambadélis et Pierre Cohen (Photo : MaxPPP)

Jean-Christophe Cambadélis et Pierre Cohen (Photo : MaxPPP)

La bataille entre les Aubryistes et les Hollandais pour la présidence de la FNESR n’aura pas lieu. Prévue ce lundi soir 14 mars lors du Bureau national, le bras de fer entre Pierre Cohen, actuel président et ancien maire de Toulouse, et François Rebsamen, ex-ministre du Travail et maire de Dijon, tourne court : dans une lettre qu’il a adressée au patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, Pierre Cohen annonce sa démission « avec tristesse » et démonte point par point les arguments du camp opposé.

L’intérêt de Rebsamen pour la FNESR

Tout à commencé à l’automne, quand François Rebsamen se cherchait un point de chute national, après sa démission du gouvernement pour reprendre la mairie de Dijon. Son dévolu est tombé sur la FNESR.

François Rebsamen (Photo : MaxPPP)

François Rebsamen (Photo : MaxPPP)

Cette instance du Parti Socialiste, qui fait partie de la « Maison des élus », est un outil de formation et un fournisseur de fiches explicatives sur les textes en préparation pour tous les élus locaux ou du PS. « Des fiches utiles, explique Pierre Cohen dans son courrier, et appréciées par l’immense majorité de nos élus qui, isolés dans leurs collectivités, dépourvus des cabinets et des équipes de collaborateurs qui sont l’apanage des grandes collectivités, ou qui, devenus minoritaires ont perdu ces moyens, n’ont parfois comme ressources pour se tenir informés des détails d’un projet, QUE ces notes produites par la Maison des élus ».

Les attaques du 7 mars

Lundi 7 mars, la présidence de la FNESR devait être évoquée au Bureau National du PS à Paris. Mais finalement, Jean-Christophe Cambadélis l’a retiré de l’ordre du jour. Pourtant, les « Hollandais » ont ce soir-là nourri le feu contre la présidence de Pierre Cohen, en son absence, retenu à Toulouse par un petit ennui de santé.

D’après mes informations, écrit Pierre Cohen à Jean-Christophe Cambadélis, des attaques à mon encontre et plus gravement contre la FNESR ont été portées, en mon absence, et après que tu aies indiqué que le point n’était plus à l’ordre du jour ».

Une à une, dans sa lettre de démission, Pierre Cohen démonte les attaques contre sa gestion de cette structure : non, la FNESR n’est pas « puissante » (elle compte 4 salariés dont un directeur), non la FNESR n’est pas responsable de la « cacophonie » qui règne depuis plusieurs années au PS mais a au contraire travaillé pour trouver des « compromis« , oui les instances n’ont pas été renouvelées mais c’est par la faute de certaines motions (dont la A, majoritaire) qui n’ont pas fourni les noms de leurs délégués ! Et ainsi de suite.

Des arguments toulousains

Il lui est également « reproché » de plus être maire de Toulouse (« Je peux comprendre cette remarque, sauf que voilà près de deux ans que les élections municipales ont eu lieu, et malgré ma défaite électorale à Toulouse j’ai été confirmé deux fois par toi-même [NDLR : Cambadélis]) et enfin, « un argument qui m’afflige dans notre parti » écrit-il dans sa lettre, « que Jean-Luc Moudenc étant devenu Président de France urbaine, on ne pouvait pas avoir comme représentant des socialistes un élu qui se trouvait dans son opposition« . En novembre dernier, le maire LR de Toulouse a pris la présidence de France Urbaine, la nouvelle association des métropoles et communauté d’agglomérations de France.

Un proche de Martine Aubry écarté

Pierre Cohen, qui avait été confirmé dans ses fonctions de président par Jean-Christophe Cambadélis notamment après le congrès du PS en 2015, a donc focalisé les attaques venues du camp des « Hollandais ». Lui qui est proche de Martine Aubry souhaitait garder la présidence de la FNSER, même si Martine Aubry et ses amis ont décidé de ne plus participer aux instances exécutives du PS.

C’est, pour lui, un nouvel épisode du feuilleton qui marque clairement l’opposition entre les supporters de François Hollande et les amis de Martine Aubry au sein de la motion majoritaire :

Personne n’est dupe d’une volonté d’une partie du courant A de marginaliser les amis de Martine Aubry » (extrait lettre de démission de Pierre Cohen).

Au bureau national de ce lundi 14 mars au soir, François Rebsamen prendra donc la présidence de la FNSER. Pierre Cohen, qui est toujours président du groupe socialiste d’opposition à la mairie de Toulouse, devrait rester membre de droit du bureau national du PS, au moins jusqu’au prochain congrès.

Fabrice Valéry (@fabvalery)

10 Mar

Voici le calendrier (et le mécanisme) pour le choix du nom de la région

Nous avions souligné, il y a quelques semaines, que la procédure pour le choix du nom de la nouvelle région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées était bien partie pour être « une usine à gaz ». Le terme n’avait vraiment pas fait plaisir du côté de l’hôtel de région et le cabinet de la présidente Carole Delga ne s’était pas privé de nous le faire savoir.

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Quelques semaines plus tard, alors que la nouvelle région Nord-Pas de Calais Picardie aura « plié » dès le 14 mars le processus de choix de son nom, la Conseil Régional Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées n’en finit pas de mettre en place une procédure complexe, longue, et à la fin coûteuse, que nous vous détaillons ici.

Martin Malvy président du comité des « sages »

L’ordre du jour est arrivé, par mail, mardi 8 mars au soir. Vendredi 11 mars, lors de la 1ère commission permanente du nouveau mandat,  les conseillers régionaux vont plancher  sur «le lancement du processus de détermination du nom de la Région». A cette occasion, la composition d’un comité de 30 personnalités doit être révélée. Selon nos informations, c’est Martin Malvy qui doit présider cette instance chargée de recevoir et de formuler les propositions.

Près de 4 mois pour accoucher d’un nom

La commission permanente du 11 mars n’est que le début d’une procédure qui va s’étaler jusqu’à fin juin. France 3 Midi-Pyrénées révèle en exclusivité ses différentes étapes et son contenu. Qui va pouvoir voter ? Comment va se dérouler le scrutin ? Réponses.

  • 11 au 31 mars 2016. Le Comité des personnalités (composé d’universitaires, de sportifs et d’associatifs) a trois semaines pour faire remonter les propositions. Communes, fédérations sportives, etc vont pouvoir s’exprimer. Les citoyens pourront également alimenter la boite à idées. Le comité peut également faire fonctionner ses propres neurones et faire des suggestions.
  • 31 mars au 5 avril 2016. Le Comité a 5 jours pour établir une liste de 10 à 12 noms.
  • 14 avril 2016. Le conseil régional réunit en Assemblée Plénière à Montpellier se prononce sur 3 points
    • La liste définitive de noms qui sera soumise à la consultation.
    • La procédure de consultation : internet mais aussi le bon vieux coupons à découper dans la presse régionale et à renvoyer à la région par la Poste.
    • La composition du corps « électoral ». Quatre catégorie de « votants » sont prévus : les électeurs inscrits sur les listes électorales, les jeunes de plus de 15 ans, la « diaspora » régionale (Aveyronnais de Paris, Gardois de Bretagne, etc) et les « visiteurs installés » comme des cadres d’Airbus ou travailleurs issus de pays membres de l’Union Européenne ou d’autres pays.
  • 15 avril – début mai 2016. Débat dans les lycées et campagne de presse (dont le coût n’est pas encore estimé).
  • Début mai-6 juin 2016. Ouverture du vote. Consultation sur internet et coupons dans la presse.
  • 15 juin 2016. Clôture du vote et dépouillement. A l’Hôtel de Région, on espère 200 à 300 000 votants. Le Comité sert d’autorité de contrôle et d’arbitrage.
  • 20 juin 2016. Annonce des résultats de la consultation.
  • 24 juin 2016. Vote par l’Assemblée Plénière du Conseil Régional.

Avec un tel dispositif et un tel délai, on espère au moins que les habitants de la région vont se mobiliser pour ce « formidable » projet. Il ne manquerait plus qu’avec une « usine à gaz » pareille le taux de participation reste faible. « Tout ça pour ça », pour paraphraser Claude Lelouch.

Laurent Dubois (@laurentdub) et Fabrice Valéry (@fabvalery)

 

PME et loi Travail : « On ne sait plus quoi penser de tout ça ! »

Pour ceux qui suivent régulièrement nos émissions, ils connaissent le franc-parler de Gérard Ramond. Nous n’avons pas résisté à l’idée d’aller lui demander ce qu’il pensait de la loi Travail mais aussi du plan Marshall de Carole Delga en direction des entreprises du TP et du BTP. Résultat : 100% sans langue de bois.

Gérard Ramond sur le plateau du journal régional ce midi. photo PN France 3 Midi-Pyrénées

Gérard Ramond sur le plateau du journal régional ce midi. (Photo PN France 3 Midi-Pyrénées)

Le patron des patrons de PME de Midi-Pyrénées n’a jamais caché ses divergences avec le Medef sur un refrain qui lui est désormais bien connu : côté aides de l’Etat, les gros ont tout et nous rien. Pas étonnant donc que son avis sur la loi El Khomri soit tranché : « si on la détricote, il ne restera rien pour nous ».

Si on détricote la loi El Khomri, il ne restera rien pour nous

Et Gérard Ramond de dérouler son argumentaire : « 97,4% des entreprises du privé ont moins de 20 salariés. Elles n’ont donc pas de syndicats. Ces sociétés ne pourront donc pas négocier et seront renvoyées vers des accords de branche. On en revient donc à la logique des grands patrons ». « Depuis le temps que nous demandons un statut propre aux PME… De toute façon, ils se sont donnés encore un temps de réflexion. Si ça se trouve tout ça va encore changer. On ne sait plus sur quel pied danser. Il faut avoir le courage de réformer mais en France, on ne l’a pas. »

Sur ce projet de loi, le Tarn et Garonnais,  finalement très réticent à céder sur quoi que ce soit ,se fixe même une « ligne rouge ». « Pour nous c’est la réforme du licenciement économique. Jusqu’à présent, on était systématiquement condamné. Il faut que ça change. De toute façon aujourd’hui, il vaut mieux avoir recours à la rupture conventionnelle pour ne pas se faire laminer ».

La compétitivité avant le code du travail

Quant à durcir les conditions du CDD… « Le CDD c’est important pour tester un salarié. Si le patron est assuré des compétences de son employé et de son carnet de commande, il est évident qu’il va l’embaucher. Au sujet du carnet de commande d’ailleurs, tout le problème est là. Aujourd’hui on nous parle de code du travail. Mais pour embaucher, les patrons ont avant tout besoin de commandes. Et pour cela il faut que l’Etat entame une réelle politique économique pour rendre compétitives nos entreprises par rapport aux autres pays ».

En attendant cette politique nationale souhaitée par Gérard Ramond, des initiatives se mettent en place au niveau des collectivités territoriales, à l’instar du plan Marshall TP et BTP de Carole Delga. Il n’est pas très populaire aux yeux de notre patron de PME : « 800 Millions d’euros ? Mais où va-t-elle les trouver et quand ? De toute façon, une fois encore, ce plan ne bénéficiera qu’aux gros ! »

Propos recueillis par Patrick Noviello

09 Mar

PS 31 : des opposants aux anti-loi El Khomri

Les banderoles viennent juste d’être repliées. Syndicats, salariés et étudiants ont défilé aujourd’hui, mercredi 9 mars, dans les rues de Toulouse, Montpellier, Rodez et Nîmes. Cette première journée de mobilisation contre la réforme du Travail n’est pas la dernière. La pluie ne sera plus forcément au rendez-vous mais de nouvelles manifestations sont prévues.

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En attendant, c’est un retour (relatif) au calme. Dans les prochains jours, la rue ne tiendra plus le haut du pavé. En revanche, dans les couloirs et les coulisses du PS 31, le front de la contestation s’agite et s’anime. Après le vote d’une motion contre la réforme du travail, un courant interne au PS prend la parole et s’oppose aux opposants du projet de loi El Khomri.

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Le mandataire fédéral de la motion D « La Fabrique socialiste« , Patrick Prodhon, a envoyé un mail à ses camarades. Le titre se suffit à lui-même : Explications sur le vote de La Fabrique sur la motion fédérale sur la motion fédérale sur la loi El KhomriUne explication de texte qui se résume à une phrase :  » ceux qui ont été légitimistes et rangés comme un seul homme derrière le gouvernement et qui aujourd’hui tournent casaque pour se révéler plus frondeurs que les frondeurs ».

Ambiance.

Lors du vote du 3 mars dernier, « La Fabrique socialiste » n’a pas voté contre la majorité de la Fédération haute-garonnaise. Le désaccord s’est réduit à une abstention. Mais, désormais, la divergence éclate. Patrick Prodhon est catégorique :  » On n’est pas là pour mettre les bâtons dans les roues du gouvernement. Ce n’est pas le rôle du PS ».

Le représentant haut-garonnais de « La Fabrique socialiste » ne défend pas pour autant la réforme El Khomri. Patrick Prodhon précise : « ce n’est pas le moment de taper sur le gouvernement alors que l’on ne connait pas encore le texte qui va arriver à l’Assemblée. Si cela ne convient pas, il sera toujours temps de se mobiliser. Au moment du vote de la loi Macron, il n’y a pas vraiment eu de dialogue parlementaire. La ministre du travail, Myriam El Khomri rencontre les députés et le gouvernement ouvre des négociations ».

« La Fabrique Socialiste » n’est pas le seul courant à défendre le gouvernement Valls. La députée Monique Iborra est également sur cette ligne. C’est plus compliqué pour Carole Delga. La présidente de région est une « vallsienne » au milieu d’un conseil fédéral majoritairement « aubryiste ». Mais une partie de sa majorité régionale a défilé aujourd’hui dans les rues de Toulouse.

Gérard Gnesta, président du Bureau de l'Assemblée Régionale. Photo : Stéphane Renaux

Gérard Onesta, président du Bureau de l’Assemblée Régionale. @Stéphane Renaux

L’écologiste Gérard Onesta (président du bureau de l’Assemblée Régionale) était entre la place Jeanne d’Arc et le Palais de Justice. La présidente de Région peut difficilement se positionner personnellement et trop ouvertement. Aussi elle délègue une de ses proches, la maire de Colomiers, Karine Traval-Michelet.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Marc Ivaldi Professeur TSE – Réforme du Travail : « Ne pas mélanger flexibilité et précarité »

Sous les pavés, un texte ! Demain, mercredi 9 mars, des cortèges font défiler dans les rues de Toulouse et Montpellier contre le projet de loi « Valls-El-Khomri ». Syndicats de salariés et d’étudiants se mobilisent pour bloquer une reforme du code du travail. Retrait pur et simple ou abandon de certaines dispositions, les manifestants veulent faire reculer le gouvernement.

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Dans toute cette agitation (où les esprits s’échauffent et la mauvaise foi touche partisans et opposants), un économiste livre son analyse. La science économique n’est pas une science exacte et il existe chez les économistes des postulats idéologiques.

Marc Ivaldi ne cache pas ses accointances pour la droite. Le professeur de la Toulouse School of Economics (TSE) a même été candidat sur la liste « LR » de Dominique Reynié lors des régionales de 2015. Mais le point de vue de l’économiste permet de prendre un peu de recul. Pour Marc Ivaldi, pas de doute, la loi El Khomri va dans le (bon) sens de la flexibilité mais n’offre pas assez de sécurité. Le professeur à la TSE plaide pour une pénalisation du recours au CDD. Interview.

Marc Ivaldi. Professeur à la Toulouse School of Economics

Marc Ivaldi. Professeur à la Toulouse School of Economics

Le Blog Politique. Selon vous, la réforme El Khomri va-t-elle dans le bon sens ? Est-il nécessaire de réformer le code du travail ?

Marc Ivaldi. Oui. On va dans le bon sens même si ce n’est pas parfait. On connaît la situation. Dans notre région, le chômage est à 13% et nous sommes à 25% sur la classe des jeunes. Le chômage touche les moins qualifiés et les quartiers difficiles. Ce n’est pas acceptable. On peut même se demander si un tel chômage de masse n’est pas un choix de société. Ce que l’on a essayé, c’est beaucoup de politique d’emploi et on a beaucoup misé sur le CDD. D’un côté, nous avons un CDD ultra flexible et de l’autre un CDI ultra rigide.

Le Blog Politique. Les adversaires de la réforme disent : on veut faciliter le licenciement pour permettre les embauches, cela n’a pas de sens. Etes-vous d’accord avec ce point de vue ?

Marc Ivaldi. Ce n’est pas comme cela qu’il faut raisonner. Le vrai sujet ce sont ce que les économistes appellent les coûts de demain. Et dans les coûts de demain, on trouve le coût du licenciement. Une entreprise licencie et le lendemain une commande arrive. Le chef d’entreprise va devoir chercher un nouveau salarié. Cela va créer des coûts surtout dans les petites entreprises. Dans les grandes, il existe un marché intérieur de l’emploi. On peut faire bouger des gens. Dans les petites entreprises, cela peut avoir un coût important et même faire perdre des ventes.

Le Blog Politique. Autrement dit, vous estimez qu’il faut flexibiliser les licenciements. C’est bien cela ?

Marc Ivaldi. Ce qu’il faut faire c’est de la flexibilité mais plus de flexibilité doit être accompagné de plus de sécurité. Cela doit être du « donnant-donnant ». De ce point de vue, le projet de loi est imparfait. 

Le Blog Politique. Comment faire pour arriver à cet équilibre « flexibilité-sécurité » ?

Marc Ivaldi. Avec le système actuel, les entreprises jouent beaucoup avec les CDD. Un CDD ne permet pas d’emprunter ou de se loger. On ne peut rien faire. Si on faisait payer très cher le comportement des entreprises, ce serait une vraie protection. La réforme El Khomri ne le prévoit pas. Il ne faut pas confondre flexibilité et précarité. Une pénalisation des entreprises pour limiter le recours abusif au CDD permettrait d’éviter la précarité. Ce durcissement du CDD permettrait également d’éviter de penser que tout le monde doit être en CDI.

 

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)

 

 

08 Mar

Femmes et politique : pas tous les jours la fête…

Je devance les commentaires : « Tiens un édito sur la femme le 8 mars ? » Effectivement, tout cela fait un peu « téléphoné », je vous l’accorde, mais il est aussi bon de profiter des occasions comme on dit. Même si une journée internationale pour les droits des femmes ne masquera jamais les 364 autres jours de combat, notamment en politique.

Ce matin dans « Libération », les chercheurs du Laboratoire de l’Egalité font une proposition. Ils suggèrent à François Hollande qui va réunir le Congrès pour une réforme de la constitution d’ajouter un ordre du jour. Objectif : modifier l’article premier. Ce dernier dit ceci : « la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales ». Le Laboratoire de l’Egalité propose de remplacer le mot « favorise » par « garantit ».

Où en est la parité ?

Venons-en maintenant à un autre mot-clé, celui de « Parité ». Premier test grandeur nature de ce principe, c’était en mars 2015 avec les élections départementales. Un an après, qu’en reste-t-il ? Pas grand-chose. On avait effleuré la possibilité d’une présidente de département dans le Lot mais les guerres intestines à gauche en ont décidé autrement. J’entendais récemment l’histoire d’une candidate qui avait été démarchée pour constituer un de ces fameux « binômes » d’alors, et qui, une fois la bataille perdue, a été totalement oubliée par le parti politique qui était venu la chercher pour constituer ses troupes mixtes.

carole Delga, une femme à la tête de la Région. Le changement c'est maintenant ? Photo MaxPPP

Carole Delga, une femme à la tête de la Région. Le changement c’est maintenant ? Photo MaxPPP

Ne nous défilons pas. Nos téléspectateurs sont aussi en mesure de nous demander des comptes. Pourquoi si peu de femmes, élues, ou actrices de la société civile, sur notre plateau de « La Voix est Libre » par exemple ? Première explication : la plupart des postes clés ou de représentation dans divers domaines sont encore tenus par des hommes. Ensuite, souvent, les femmes aux manettes, sont beaucoup moins portées sur la représentation médiatique et préfèrent concentrer leurs efforts sur leur cœur d’activité. Bref passer à la télé ne les intéresse pas forcément. Enfin, même quand on les appelle directement, elles nous renvoient souvent sur leurs supérieurs hiérarchiques ou un de leur bras-droit, tous des hommes…

Plus d’invitées ?

Et que faire quand une présidente départementale de parti décline systématiquement nos invitations télévisuelles ? Elle apprécierait peu l’exercice, parait-il. C’est son choix et je le respecte mais à l’arrivée, c’est quasiment toujours un homme qui la remplace… Pour ma part, soyons clair : je refuse de nous imposer des quotas. Je trouve cela à la fois injuste et malhonnête. Mais je continuerai à me battre pour mieux équilibrer nos tours de table.

Nadia Bakiri, élue régionale PS, ce mardi lors des rencontres "Elles sont le Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées". Elle préside la commission égalité Femme-Homme. Photo J.L Pigneux

Nadia Bakiri, élue régionale PS, ce mardi lors des rencontres « Elles sont le Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées ». Elle préside la commission égalité Femme-Homme.
Photo J.L Pigneux

« Mais une femme a été élue à la tête de notre région » allez-vous me rétorquer. Effectivement oui ! Une femme et d’une génération nouvelle en plus. Carole Delga a annoncé qu’elle allait gouverner autrement. Nous suivrons cela. Elle a eu à mettre en place, elle aussi, une assemblée paritaire. Résultat : sur 15 vice-présidence, 7 sont assurées par des femmes et sur 20 commissions, 11 sont présidées par des femmes.

Ce mardi donc tous sur le pont, la Région notamment qui « met à l’honneur les femmes qui font le Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées » : les « performeuses », les « combattantes » et les « créatives ». A ce sujet et si le débat vous intéresse, nous le poursuivrons samedi dans « La Voix est Libre ». La présidente socialiste de la commission égalité Femme-Homme, Nadia Bakiri devait être avec nous mais a finalement décliné notre invitation. Dommage…

Patrick Noviello

07 Mar

Législatives 2017 : les candidats et les prétendants en Haute-Garonne

Les législatives 2017, c’est loin. Et pourtant c’est maintenant. Le mois de mars 2016 est complètement absorbé par la réforme du Travail. Les tractations entre Matignon et les syndicats, les manifestations du 9 mars accaparent les projecteurs. A juste titre. Nous vivons un épisode décisif qui va déterminer la fin du quinquennat  de François Hollande et qui va conditionner lourdement la présidentielle de 2017.

Manuel Valls, premier ministre, Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, Myriam El Khomri

Manuel Valls, premier ministre, Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, Myriam El Khomri, ministre du Travail.

Mais, en toile de fond, des préparatifs et des positionnement tactiques renvoient à un « calendrier caché ». Celui des prochaines législatives.

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Ce dessous des cartes est surtout vrai au PS. Des députés socialistes se « gauchissent » et s’opposent au gouvernement de Manuel Valls  pour épouser la couleur dominante d’une fédération départementale. Une fédération (c’est le cas dans le Nord mais aussi dans l’Aude ou en Haute-Garonne) dont le coeur et les cartes penchent à gauche. C’est le bon vieux principe « s’opposer pour exister et sauver son mandat ».

Quel pourrait-être le casting des législatives de 2017 ? Exemple dans le plus grand département de la nouvelle Grande Région : la Haute-Garonne. Le listing n’a rien d’exhaustif et surtout de définitif. Le parti socialiste ne délivrera pas ses investitures avant décembre 2016. Mais la liste des « candidats » est composée à partir des noms qui circulent au sein des instances du PS et des Républicains. Elle est également basée sur la déclaration des sortants ou des candidats à l’investiture.

Circonscriptions de Haute-Garonne

Circonscriptions de Haute-Garonne

1ere circonscription : un duel Lemorton-Chollet.

La députée PS sortante (Catherine Lemorton) doit se représenter et brigue un 3ème mandat. « Les Républicains » partent sur la candidature de François Chollet. Cette investiture est programmée par Jean-Luc Moudenc. Son 5eme vice-président à Toulouse-Métropole et adjoint au Capitole pouvait se présenter aux  régionales de 2015. Mais, suite à un répartition des rôles avec un autre adjoint du maire de Toulouse (Sacha Briand), c’est François Chollet qui doit porter les couleurs de la droite aux prochaines législatives.

2eme circonscription : une proche de Laurence Arribagé.

Une ancienne camarade de faculté de Laurence Arribagé (députée de la 3eme circonscription) pourrait porter les couleurs des Républicains. Il s’agit de Christine Gennaro-Saint. La conseillère municipale d’opposition de l’Union pourrait se retrouver en face de Gérard Bapt. Ancien maire PS de Saint-Jean, député depuis 1978, Gérard Bapt ne s’est pas formellement prononcé sur une nouvelle candidature. Mais, selon nos informations, le parlementaire socialiste est bien parti pour repartir.

3eme circonscription : continuité sans rupture.

L’ancienne circonscription de Jean-Luc Moudenc a été taillée sur mesure par la droite pour la droite. Redessinée en 2010 par un orfèvre des cartes électorales, le ministre Alain Marleix, la 3eme ne doit pas changer d’affiche électorale à droite. C’est la sortante qui doit être candidate à sa succession. Elue à l’occasion d’une élection partielle en 2014 (suite à la démission de Jean-Luc Moudenc), Laurence Arribagé ne retrouvera pas forcément son adversaire de l’époque, Laurent Méric. Selon nos informations, le PS n’a pas encore de nom en tête.

4eme circonscription : Martine Martinel face à Bertrand Serp.

Une certitude au PS et pas beaucoup d’inconnu du côté de LR. La députée PS sortante (Martine Martinel) doit briguer un troisième mandat. Plusieurs adversaires sont possibles : Bertrand Serp (conseiller municipal à la mairie de Toulouse), Christophe Alvès (adjoint de Jean-Luc Moudenc au Capitole), Pierre Esplugas (adjoint de Jean-Luc Moudenc au Capitole), Franck Biasotto (adjoint au maire de Jean-Luc moudenc au Capitole) et Jean-Marie Belin (président du comité de soutien de François Fillon). Selon nos informations, le favori de Jean-Luc Moudenc est Bertrand Serp.

5eme circonscription.

Le maire de Castelginest, Grégoire Carneiro, n’affrontera pas la députée sortante, Françoise Imbert. La socialiste est décidée à ne pas « rempiler ». En revanche, le candidat LR va rencontrer sur la route de l’investiture un UDI, Jean-Marc Dumoulin. A gauche, pour remplacer Françoise Imbert, on évoque un possible parachutage de la PRG Sylvia Pinel. Ce transfuge de l’ex-ministre tarn-et-garonnaise a de quoi surprendre. Mais, selon une source interne au PRG, l‘hypothèse d’un glissement du « 82 vers le 31 » n’est pas nouvelle. Elle aurait été évoquée par Jean-Michel Baylet au moment des sénatoriales.

6eme circonscription : Monique Iborra et un(e) Pibracais(e).

La députée socialiste sortante, Monique Iborra, est candidate à un 3eme mandat. En face, deux personnalité issues de la même commune et du même conseil municipal : Bruno Costes et Anne Boriello. La maire et son adjoint sont en concurrence. A gauche, la candidature à l’investiture de Monique Iborra va faire grincer des dents. Notamment de la nouvelle présidente de Région, Carole Delga. Les relations entre les deux élues sont plus que tendues. Pour barrer la route à Monique Iborra, Carole Delga pourrait « sponsoriser » la candidature de son ancienne directrice de campagne (et maire de Colomiers), Karine Traval-Michelet.  A droite, la rivalité entre Bruno Costes et Anne Boriello ne manquent pas non plus de piment.

8eme circonscription : la future ex-circonscription de Carole Delga.

C’est écrit dans un texte de loi. Pour des raisons d’interdiction de cumul des mandats, le PS va devoir trouver un(e) remplaçant(e) à Carole Delga. A droite, c’est une cadre des Républicains qui doit se retrouver sur la ligne de départ, Nicole Doro.

9eme circonscription : Christophe Borgel de nouveau candidat.

Le député sortant est le numéro 3 du PS et le patron des « élections » à Solférino. Aucun suspens. Christophe Borgel est candidat à un deuxième mandat. En face, à droite, pas de nom qui circule. Une double certitude : la circonscription est réservée pour une femme et la candidate de la droite en 2012, Elisabeth Pouchelon ne sera pas en piste.

10eme circonscription : Kader Arif et Dominique Faure.

L’ancien ministre de François Hollande est, selon nos informations, prêt à reprendre le chemin des législatives. Kader Arif sera candidat aux investitures. Comme le dit un de ses proches, « c’est sur, il repartira ». A droite, la circonscription est réservée à l’UDI. C’est Dominique Faure (maire de Saint Orens de Gameville et vice-présidente à Toulouse Métropole) qui doit être sur les affiches électorales.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Christophe Borgel – Réforme du Travail :  » le gouvernement n’est pas dans une position bloquée »

Un pied en région et un autre au « national ». Christophe Borgel est député de la Haute-Garonne et numéro 3 du PS. La semaine dernière, c’est le parlementaire haut-garonnais qui est interpellé par l’abandon du prolongement de la ligne B du métro vers Labège. Cette semaine, c’est l’actualité nationale qui domine l’agenda politique de Christophe Borgel. Un séminaire doit se tenir à l’Assemblée Nationale le 8 mars. La veille des manifestations et des appels à la grève contre la réforme du code du travail, le gouvernement va essayer de ressouder une majorité socialiste déchirée par le projet Valls-El Khomri. Interview.

Christophe Borgel, député de Haute-Garonne et numéro 3 du PS

Christophe Borgel, député de Haute-Garonne et numéro 3 du PS

Le Blog Politique. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a confirmé l’abandon du fameux « PLB », le Projet de Prolongement de la Ligne B du métro vers Labèges. Vous demandez à Jean-Luc Moudenc de revenir sur sa décision. Pourquoi ?

Christophe Borgel. Le projet de prolongement est une nécessité économique. C’est un sujet qui touche au développement économique d’une zone qui englobe Labège mais aussi Ramonville et le parc technologique du Canal. Ce sont 20 000 salariés, 1 000 entreprises et des milliers d’étudiants. Un abandon va compromettre des projets d’installations de « start –up », des projets de développement concernant notamment le numérique. Mais l’enjeu n’est pas seulement économique. Un prolongement de la ligne B va améliorer les conditions de vie et de circulation des gens. D’ailleurs ce ne sont pas seulement les nombreux salariés et étudiants qui vivent et travaillent sur la zone de Labège qui sont concernés. Tous les jours ce sont 20 000 véhicules et 25 kilomètres de bouchon sur le tronçon du Palays (NDLR secteur limitrophe à l’embranchement autoroutier qui mène à Labège). Le prolongement du métro permet de décongestionner la circulation automobile et de limiter la pollution.

Le Blog Politique. Jean-Luc Moudenc propose une solution alternative : la création d’une 3eme ligne de métro avec une station « Labège Innopole ». Selon vous, cette solution n’est donc pas la bonne ?

Christophe Borgel. Le prolongement de la ligne B a fait l’objet d’une enquête publique. Le chantier est prêt à être lancé et des financements sont là. Pour la 3eme ligne de métro on nous parle de 2024. Ce n’est pas faire injure au prometteur du projet de dire que ce calendrier ne sera pas respecté. C’est le cas dans tous les dossiers du même genre. Il est impossible de garantir le calendrier. Le projet PLB est finalisé. S’agissant de la 3eme ligne de métro, on réfléchi encore au tracé. Sur le fond, la création d’une seule station à Labège n’est pas du tout à la hauteur des enjeux économiques et de gestion du trafic automobile.

Le Blog Politique. L’adjoint aux Finances de Jean-Luc Moudenc, Sacha Briand rappelle que l’abandon du PLB a été décidé par l’ancien maire de Toulouse, le socialiste Pierre Cohen en 2008.

Christophe Borgel. Je ne rentre pas là dedans. 2008, c’était il y a 8 ans. On peut toujours faire l’exégèse des problèmes. Mais aujourd’hui ce n’est vraiment pas le sujet. Comme toujours Sacha Briand est sur une ligne dure et essaie de nous emmener sur le terrain d’une polémique politicienne. Ce n’est pas à la mesure des attentes et des besoins de la population.

Le Blog Politique. On change de sujet. La semaine va être cruciale à l’Assemblée Nationale. Le groupe parlementaire PS est divisé et on peut se demander s’il existe une majorité pour voter le projet défendu par Manuel Valls. Quelle est votre position ? Vous soutenez le gouvernement ?

Christophe Borgel. Je me félicite du report de 15 jours de la présentation du projet de loi en conseil des ministres. Les députés ont obtenu la création d’un séminaire. Un séminaire qui va se dérouler en deux temps : le 8 mars et le 14 mars. Cela va permettre d’échanger. Le gouvernement est dans une position de dialogue. Il n’est pas dans le « ça passe ou ça casse ». Le gouvernement n’est pas dans une position bloquée.

Le Blog Politique. Sur le fond, vous êtes favorable à une refonte du code du travail ?

Christophe Borgel. Le débat se focalise sur les prud’hommes et les ruptures de contrat. Je suis dans une démarche pragmatique. Il faut tenir compte des réalités, de l’évolution du marché du travail et de l’économie. Les carrières professionnelles ont évolué. Les salariés vivent des évolutions professionnelles voulues ou subies parce que des boîtes ferment. Il faut remplacer des protections devenues obsolètes par de nouvelles protections. Il faut entrer dans le débat avec pragmatisme. Quand j’entends que l’on revient que l’on revient au XIXe siècle. Je sais que nous sommes dans un pays qui aime les mots qui claquent et les grandes phrases. Mais au XIXe siècle le grand débat c’était le travail des enfants.

Le Blog Politique. Selon vous, le projet qui a fuité dans la presse contient des positifs ? Et lesquels ?

Christophe Borgel. Un renforcement de la lutte contre les travailleurs détachés et un important chapitre sur la santé au travail mais aussi le compte personnel d’activité. De même on renforce le dialogue social au niveau des entreprises. Cela ne me choque pas du tout. Au contraire. On ne doit pas avoir peut du dialogue au sein des entreprises.

Le Blog Politique. Cette semaine étudiants, syndicats et salariés vont manifester. Redoutez-vous que la rue impose sa loi et que les manifestations conduisent à un enterrement du projet ?

Christophe Borgel. Les manifestations sont une forme d’expression. Je pense que l’on ne peut pas se permettre de rien faire. Une réforme est nécessaire. Le but est de s’adapter au nouveau monde du travail en donnant plus de sécurité et de liberté aux entreprises et aux salariés. L’immobilisme n’est pas une solution.

Le Blog Politique. Face à la contestation, Manuel Valls dispose d’une arme absolue : l’article 49.3. Cette disposition constitutionnelle permet de passer en force. Selon vous, l’utilisation de cette arme « nucléaire » est-elle une solution ?

Christophe Borgel. Le 49-3 fait partie de la Constitution. Sa première utilisation remonte au vote de la loi Macron et on ne peut pas dire que le Parlement n’a pas pu débattre. Prononcer le mot 49-3 n’a rien d’abominable. Actuellement nous sommes dans une phase de dialogue et de discussion. C’est une phase normale. Même si cela passe par une tension au sens physique du terme entre l’exécutif et le Parlement.

Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)