03 Déc

Dominique Reynié braconne sur les terres du FN

Depuis le 13 novembre, les sondages scrutent l’impact des attentats sur les Régionales. Dans le Tarn, inutile d’affuter des échantillons et de commander une étude. Un tract suffit à mesurer les effets. Dans le département de Jaurès, le spectre d’Al Qaïda plane sur les urnes. Plus surprenant, c’est le candidat de la droite et du centre qui est à la manoeuvre. 

Dominique Reynié. Tête de liste LR-UDI-Modem

Dominique Reynié. Tête de liste LR-UDI-Modem

Le tract porte les couleurs de la droite et comporte la photo de Dominique Reynié. Mais il pourrait arborer le logo du Front National. Mais pas forcément le portrait de Louis Aliot. En « Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon », le candidat du FN évite les écarts et la caricature. Ce n’est pas le cas du document de campagne qui circule dans la ville de Graulhet.

Dominique Reynié a un côté « caméléon ».

Sur une terre frontiste, à Perpignan, Dominique Reynié n’hésite pas à faire « couleur » locale. Plus précisément couleur « treillis de combat » en déclarant au sujet des migrants venus de Syrie : « Je demande…qu’ils soient pris en charge par nos militaires, ceux de la Légion Etrangère notamment et qu’ils retournent chez eux…libérer leur patrie parce que c’est un honneur de libérer son pays ».

En dehors de certaines « concessions » aux climats locaux, Dominique Reynié cultive l’image d’un modéré. Cette image ne cadre pas vraiment avec le tract graulhétois. Les fins connaisseurs peuvent toujours prétendre que Graulhet est un Perpignan sur Tarn. Un bastion historique du Front National. Mais, malgré cela, le ton et les mots sont particulièrement « épicés » :

« Parmi les multiples raisons de voter contre l’équipe PS rappelez-vous ceci : il y a cinq ans, la municipalité accueillait l’intellectuel islamiste Tarik Ramadan…petit fils du fondateur des Frères Musulmans, une secte terroriste proche d’Al Quaïda ».

Passons sur le contenu. Peu importe que l’intellectuel « proche » d’une « secte terroriste » soit effectivement douteux. C’est vrai. Mais impossible de nier une autre évidence. Tariq Ramadan a arpenté tous les plateaux de télévisions et studios de radio de la planète médiatique. Tariq Ramadan sent le souffre. Mais la mairie de Graulhet est loin d’être la seule à l’avoir invité.

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En revanche, l’utilisation électorale d’une (prétendue) collusion entre une mairie socialiste, un intellectuel et…Al Qaïda est particulièrement « corsée ». Dominique Reynié durcit son discours et muscle ses méthodes. Evidemment, au delà du contexte des attentats, les sondages ne sont pas étrangers à cette tactique. Au 1er comme au 2nd tour, Dominique Reynié est relégué derrière Louis Aliot.

Face à cette redoutable concurrence, le candidat de la droite et du centre ne court pas après le FN. Il lui vole ses habits.

L’auteur formel du tract est le colistier tarnais de Dominique Reynié : Bernard Carayon. Ce n’est pas Dominique Reynié qui a tenu la plume. Mais, d’après nos informations, le document a été validé par le staff de la tête de liste régionale.

A quelques kilomètres de Graulhet, dans l’agglomération albigeoise, il n’est pas du tout certain que le centriste Philippe Bonnecarrère (sénateur du Tarn) et Stéphanie Guiraud-Chaumeil (maire DVD d’Albi) apprécient cette tentative de hold-up électoral.

Dans le département voisin de la Haute-Garonne, un des sponsors de Dominique Reynié risque également de grincer des dents. Pas évident que le centriste Jean-Luc Moudenc apprécie le braconnage (sans complexe) de Dominique Reynié.

Laurent Dubois

 

Pourquoi Jean-Michel Baylet a-t-il été sifflé au meeting de Carole Delga à Toulouse ?

Lors du meeting de Carole Delga à Toulouse (Photo : P. Lagorce / France 3)

Lors du meeting de Carole Delga à Toulouse (Photo : P. Lagorce / France 3)

Un meeting ou une réunion publique, c’est confortable. Le public est acquis d’avance et la claque une évidence. Mercredi 2 décembre, la routine a été brisée par un mouvement spontané. Des militants socialistes ont sifflé un partenaire politique de marque : Jean-Michel Baylet.

Le meeting toulousain de la salle Jean Mermoz devait être un point d’orgue. Dernier grand rassemblement midi-pyrénéen avant le 1er tour du dimanche 6 décembre, il n’était pas un meeting comme les autres. Mais, sur le fond ou dans la forme, rien d’extra-ordinaire. Le but était de faire de belles images et d’afficher des bataillons de militants.

A la tribune, le casting était rodé. Martin Malvy, Jean-Michel Baylet, Sylvia Pinel, Carole Delga et Georges Méric (président du département de la Haute-Garonne) doivent se succéder au micro.

Mais, avant Martin Malvy et Carole Delga et après l’intervention de Georges Méric un incident vient perturber le déroulé de la soirée. Des sifflets fusent au milieu du discours de Jean-Michel Baylet.

Jean-Michel Baylet

Jean-Michel Baylet

Le président du PRG a martelé à plusieurs reprises (de manière insistante) les noms de Carole Delga et Sylvia Pinel. Et, à un moment, Jean-Michel Baylet inverse l’ordre. Le patron des Radicaux cite la PRG Sylvia avant la socialiste Carole. Une partie de la salle réagit immédiatement. Une bronca s’élève.

Pour certains des participants, cette version des faits n’explique pas tout.

D’après eux, ce n’est pas simplement la mention lourde de Sylvia Pinel  qui est en cause. Plusieurs militants évoquent un oubli coupable : l’absence du moindre mot sur Damien Alary. Jean-Michel Baylet a « trappé » le président socialiste du Languedoc. Tout pour Sylvia et rien pour Damien.

C’est un crime de lèse-languedocien. D’après un militant midi-pyrénéen, c’est du côté de ses camarades du Gard et de l’Hérault que les sifflets se sont massivement exprimés.

Dans l’entourage de Carole Delga, on minimise l’incident. La socialiste a clôturé le meeting. Elle était visiblement agacée. Un agacement qui a, d’ailleurs, nuit à la qualité de son discours. Une irritation liée au manque de diplomatie de Jean-Michel Baylet ? Une irritation liée aux sifflets et à un sentiment de fête gâchée ?

En tout cas, moins de 24 heures après l’incident, c’est profil bas. Du bout des lèvres, on évoque simplement « un discours un peu trop long » du président du PRG.

Cette réserve (version langue de bois) est compréhensible. Impossible d’avouer l’inavouable. Le fait d’associer en boucle « Sylvia à Carole » est transparent. Et forcément exaspérant pour certains socialistes. Jean-Michel Baylet donne l’impression qu’il prépare une mise sous tutelle ou du moins un partage du pouvoir. Et qu’il manigance peut-être un coup de Jarnac pour le 3ème tour, le 4 janvier prochain lors de l’élection de la future présidente de Région.

Cette crainte d’une trahison programmée hante de nombreuses fédérations PS. Sans parler des cicatrices toujours ouvertes s’agissant d’un accord chèrement payé et qui a coûté des places aux socialistes

Sans ces tensions et cette suspicion, Jean-Michel Baylet aurait reçu des roses à la tribune de la salle Jean Mermoz. A la place, il a récolté des épines.

Des épines qui ont fatalement égratignées son ego et qui risquent d’empoisonner une relation déjà compliquée.

Laurent Dubois

[Sondage] le dernier avant le 1er tour : ça bouge pour des candidats

A partir du vendredi 4 décembre à minuit, les enquêtes d’opinions sont interdites de publication. L’étude commanditée par « Europe-Ecologie » est donc la dernière avant le 1er tour.

Les Régionales 2015 ont été marquées par une véritable inflation de sondages. 14 depuis la fin juillet. Quasiment une enquête par semaine durant ces quatre derniers mois. Toutes les études d’opinion ne se valent pas. La taille de l’échantillon (800 personnes est un minimum), la date de réalisation (avant ou après les attentats de Paris, proximité du scrutin), la nature de l’étude (régionale ou à déclinaison nationale) et la méthode (internet ou téléphone) influencent des chiffres.

Au regard de ces paramètres, le sondage commandité par « Europe-Ecologie » (OpinionWay, méthode en ligne avec échantillon raisonné) mérite un coup d’œil en raison de la taille de l’échantillon (1029 personnes) mais aussi de sa « fraîcheur » : réalisation du 1er au 2 décembre.

Au delà de ces aspects techniques, le sondage contient trois grands enseignements.

La confirmation d’une tendance lourde :

FN en tête, Carole Delga et Dominique Reynié avec des scores faibles au 1er tour, victoire de la gauche au 2nd et le FN devant la droite gouvernementale sur le podium d’arrivée.

Des chiffres « inédits » au 1er tour :

Philippe Saurel atteint son « plancher » avec 5%. « Bien Commun » de Christophe Cavard et « Lutte Ouvrière » avec Sandra Torremocha n’ont pas pu être sondés en raison de leurs faiblesses.

Des chiffres de second tour « mauvais » pour Carole Delga

Le sondage d’Opinionway est commandité par Gérard Onesta. Aucun doute sur le sujet. L’enquête communiquée à la presse contient une hypothèse qui « signe » la commande. Une hypothèse virtuelle mais qui constitue un véritable message politique. Gérard Onesta a fait tester une triangulaire sans le PS mais avec…Gérard Onesta. Et c’est là que la politique-fiction (un désistement de Carole Delga est totalement improbable) prend une tournure « douloureuse ».

Le score de Gérard Onesta (37%) est quasiment identique à celui de Carole Delga (38%).

Autrement dit, le vote de 2nd tour est un vote d’étiquette. La candidate socialiste ne bénéficie pas d’une prime, liée à sa personnalité ou à la qualité de sa campagne.

Il n’y a pas d’effet « Delga » comme on a pu connaître un vote « Malvy » ou « Frêche ».

1er tour :

  • Front National -Louis Aliot : 32%
  • LR-UDI-Modem -Dominique Reynié : 22%
  • PS-PRG-MRC-Carole Delga : 20%
  • « Nouveau Monde-En Commun »-Gérard Onesta : 13%
  • « Citoyens du Midi »-Philippe Saurel : 5%
  • « Debout La France »-Damien Lempereur : 4%
  • « Nouvelle Donne »-Michel Fabre : 2%
  • « Union Populaire Républicaine »-Yvan Hirimiris : 1%
  • « Force France Sud »-Jean-Claude Martinez : 1%
  • « Bien Commun »-Christophe Cavard : –
  • « Lutte Ouvrière »-Sandra Torremocha : –

2nd tour :

Option 1 :

  • PS-PRG-MRC-Carole Delga : 38%
  • Front National-Louis Aliot : 33%
  • LR-UDI-Modem-Dominique Reynié : 29%

Option 2 :

  • « Nouveau Monde En Commun »-Gérard Gnesta : 37%
  • Front National-Louis Aliot : 33%
  • LR-UDI-Modem-Dominique Reynié : 30%

Laurent Dubois

Un sondage place Delga (PS) et Aliot (FN) presque au coude à coude

Sans titre

Tous les sondages, avant le premier tour des régionales qui ont lieu dimanche 6 décembre, auront dit la même chose : en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, Louis Aliot (FN) est annoncé largement en tête au premier tour, mais c’est la socialiste Carole Delga qui l’emporterait au second tour.

Le dernier sondage, livré ce jeudi 3 décembre par l’IFOP pour le compte du groupe La Dépêche du Midi ne dénote pas. Ce qui change en revanche, c’est l’écart entre les deux principaux candidats qui se resserre, au point de commencer à se dire que la victoire de la gauche est loin d’être acquise face à un Front National qui ne semble pas s’arrêter de progresser dans les intentions de vote. Dominique Reynié, le candidat des Républicains, est loin de pouvoir jouer la victoire finale, largement distancé par Louis Aliot et Carole Delga, ne dépassant pas la barre des 30 %.

Intentions de vote au second tour : 

  • Carole Delga (PS-PRG-MRC-GE) : 37 %
  • Louis Aliot (FN) : 34 %
  • Dominique Reynié (LR-UDI-MoDem) : 29 %

Au premier tour, l’IFOP confirme les tendances des sondages précédents. Le FN largement en tête, devant Dominique Reynié et Carole Delga qui atteindrait juste les 20 %. Ce sondage note un affaiblissement de la liste EELV-FDG de Gérard Onesta qui ne franchirait pas la barre des 10 %.

Intentions de vote au premier tour : 

  • Louis Aliot (FN) : 31 %
  • Dominique Reynié (LR-UDI-MoDem) : 23,5 %
  • Carole Delga (PS-PRG-MRC-GE) : 20 %
  • Gérard Onesta (EELV-FDG) : 9,5 %
  • Philippe Saurel (DVG) : 6 %
  • Damien Lempereur (DLF) : 3,5 %
  • Christophe Cavard (Bien Commun) : 2,5 %
  • Gilles Fabre (Nouvelle Donne) : 1,5 %
  • Sandra Torremocha (LO) : 1 %
  • Yvan Hiriminis (UPR) : 1 %
  • Jean-Claude Martinez (France Force Sud) : 0,5 %

Fabrice Valery

Voir ou revoir le débat entre les 5 principales têtes de liste aux régionales.

02 Déc

Un logo provisoire pour la future grande région

logo

Ce n’est pas encore le logo définitif, ce n’est même pas le futur nom, mais ce sont les prémices d’une nouvelle identité pour la future région Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées.

A quatre jours du premier tour des élections régionales, les Conseil régionaux des deux régions ont rendu public ce mercredi 2 décembre un logo provisoire pour accompagner le nom tout aussi provisoire de la nouvelle région, issue de la fusion au 1er janvier 2016 : Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, l’ordre alphabétique ayant primé.

Ce nom et ce logo ne serviront que quelques mois : avant le 1er juillet 2016, la future assemblée régionale aura dû choisir un nom définitif et le logo qui l’accompagne.

La future assemblée régionale délibérera avant le 1er juillet 2016 afin d’adopter une proposition de nom définitif de la nouvelle Région qui sera soumise à l’Etat pour être fixée par décret au plus tard le 1er octobre 2016.

Les régions précisent que « cette signature provisoire » a été « réalisée en interne afin de limiter les coûts de conception et de réalisation et conçue en concertation par les deux directions de la communication des deux Régions actuelles ».

La signalétique actuelle des bâtiments sera elle maintenue jusqu’à l’adoption du logo et du nom définitifs.

F. Valéry

01 Déc

Gérard Onesta « prisonnier » d’un accord national au 2nd tour ?

Le 1er tour n’a pas commencé. Mais le 2nd fait déjà couler beaucoup de salive. Dans les états majors politiques on en parle abondamment. Il faut dire que le sujet est sensible. Entre le dimanche 6 décembre et le mardi 8 décembre, des négocations doivent permettre la fusion entre les deux principales listes de gauche. Celle de Carole Delga (PS-PRG) et celle de Gérard Onesta (Nouveau Monde).

Gérard Onesta tête de liste régionale "Nouveau Monde" et Marie-Pierre Vieu présidente du Front de Gauche

Gérard Onesta tête de liste régionale « Nouveau Monde » et Marie-Pierre Vieu présidente du Front de Gauche

A moins d’une semaine de l’échéance, comment se prépare ce moment redoutable et redouté ? Dans l’entourage de la candidate socialiste, on est  confiant. On compte sur un score important du FN. Un score qui va museler les prétentions et pousser aux compromis. Mais on parle également d’un accord conclu au niveau national.

David Cormand, secrétaire national EELV en charge des élections

David Cormand, secrétaire national EELV en charge des élections

Gérard Onesta est-il « condamné » à signer en raison d’un accord national ? Réponse avec le patron des Elections d’Europe-Ecologie, David Cormand :

« Aucune discussion d’aucune sorte. Vous pouvez appelez Emmanuelle Cosse (NDLR : la patronne d’EELV), elle vous le confirmera. On reste sur une position de principe : résister le plus possible à la droite et au FN. Mais en dehors de cela, ce sont les chefs de file régionaux qui seront à la manoeuvre qu’ils soient derrière le PS ou comme nous l’espérons dans votre région devant le PS. C’est Gérard Onesta qui tiendra le stylo et il ne recevra aucune directive d’Emmanuelle Cosse ou de moi même ».

Laurent Dubois

 

 

 

La fille de Jean-Michel Baylet recrutée au Comité Régional du Tourisme

Dans les couloirs de l’Hôtel de Région, les cartons se préparent. Le mandat se termine le 13 décembre et les préparatifs s’accélèrent. Mais, dans un des satellites du Conseil Régional, une nouvelle recrue vient d’aménager. Le 1er décembre la fille de Jean-Michel Baylet a intégré le Comité Régional de Tourisme.  

Jean-Michel Baylet

Jean-Michel Baylet

Dans un courrier interne, le président du CRT, Philippe Guérin (ex-maire de Cugnaux) demande au personnel «de bien vouloir réserver le meilleur accueil à Victoria Baylet». La nouvelle chargée de mission n’a pas de raison d’être inquiète.

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Victoria Baylet arrive de la Fondation « La Dépêche ». Elle peut compter sur son expérience d’ancienne secrétaire générale adjointe. Mais, de surcroît, elle ne débarque pas vraiment en terre inconnue. Le CTR est un établissement public largement financé par le Conseil Régional (plus de 6 millions d’euros en 2014). Mais c’est surtout un établissement public qui est proche du parti présidé par…Jean-Michel Baylet.

Son président, Philippe Guérin est un conseiller régional PRG et Victoria Baylet aura peut-être comme voisin de bureau le secrétaire général de son père en Haute-Garonne, Pierre Nicolas Bapt.

Laurent Dubois