18 Déc

Une victime colatérale des Régionales : la présidence de Laurence Arribagé contestée

Les Régionales viennent juste de se terminer. Un autre scrutin commence. Les 30 et 31 janvier prochain, les 3200 militants de la fédération haute-garonnaise des Républicains doivent voter. La députée et actuelle présidente par interim, Laurence Arribagé est candidate. Mais, fortement contestée, elle est confrontée à plusieurs candidatures concurrentes. Les noms de Vincent Terail-Novès, Elisabeth Pouchelon et Xavier Spanghero circulent. Ce scrutin interne est fortement impacté par les mauvais résultats des Régionales. Mais c’est surtout une critique ouverte de la gestion de la Fédération qui va peser. 

Laurence-arribagé

Deux défaites électorales en moins de 10 mois. La fédération des Républicains 31 traverse une série noire. Les départementales ont été mauvaises. Les Régionales sont carrément catastrophiques. Depuis le soir du second tour, militants et cadres font le bilan. Ils scrutent à la loupe bureaux de vote et circonscriptions. Le verdict est sans appel. La droite haute-garonnaise est au bord du naufrage. Face à ce sombre tableau, beaucoup de militants et de cadres pointent une absence d’auto-critique.

Laurence Arribagé soutient Dominique Reynié. Elle trouve le personnage intéressant. Seul problème, le politologue aveyronnais vient d’offrir son pire score électoral à la droite régionale. Les militants attendent une analyse froide et sans a priori. Lors des départementales, la droite a été éliminée au 1er tour dans plusieurs cantons ruraux : Auterive, Saint-Gaudens, Grenade…Le choc à peine passé, un nouvelle déroute vient remettre du sel sur les plaies. A Toulouse, 251 des 256 bureaux de la ville Rose ont voté pour la socialiste Carole Delga. L’électorat de droite a boudé les urnes dans les bastions de la Côté Pavée ou de l’avenue de Lardenne.

Pour de nombreux militants, la coupe est pleine.

La gifle des Régionales appelle et nécessite une vraie remise en cause. A la place, la présidente de la Fédération s’est contentée d’une interview jugée « plate et lénifiante » (dixit un cadre Républicain). La proximité de l’élection pour la présidence de la Fédération transforme la grogne en fronde.

Une source affirme que Vincent Terail-Novés est très sollicité pour redresser la situation. D’après l’entourage du maire de Balma, aucune décision n’est prise. Mais un duel « Arribagé-Novès » pourrait bien se dessiner. Une source précise :  « de nombreux militants et cadres poussent Vincent en raison des problèmes de fonctionnement de la fédération. Une fédération qui est actuellement gérée dans l’unique intérêt de sa présidente par interim ».

Vincent Terail-Novès, maire de Balma et conseiller régional

Vincent Terail-Novès, maire de Balma et conseiller régional

La récente démission d’Elisabeth Pouchelon de ses responsabilités fédérales confirme et conforte ce climat de défiance. Dans un mail envoyé le 17 décembre, la conseillère régionale lance une phrase lourde de sens : son fonctionnement (NDLR : de la fédération) a profondément changé depuis le départ de Jean-Luc Moudenc. En creux, c’est la présidence de Laurence Arribagé qui est pointée. L’hypothèse d’une candidature d’Elisabeth Pouchelon (face à Laurence Arribagé) circule de plus en plus. Mais, indépendamment de l’échéance électorale de janvier, la décision de la conseillère régionale révèle la crise que traverse la Fédération LR 31.

Elisabeth Pouchelon, conseillère régionale

Elisabeth Pouchelon, conseillère régionale

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Avec une retenue conforme à son tempérament, Elisabeth Pouchelon confirme un fait : l’échec des Régionales est un « simple » accélérateur de particules. Le malaise qui taraude la Fédération haute-garonnaise des Républicains est antérieur aux (mauvais) résultats de Dominique Reynié.

Clanisme, influence de son homme de confiance et collaborateur parlementaire, Yoann Rault-Wita. Les griefs sont extérieurs au scrutin des Régionales. Mais, en revanche, l’échec des 6 et 13 décembre alourdit encore davantage l’ardoise.

Dans quelques heures, Laurence Arribagé doit s’envoler pour le Mexique. La présidente par interim va passer Noël au soleil. Cette semaine de repos et de répit ne sera pas de trop. A son retour, elle va retrouver une situation politique pour le moins compliquée.

De retour sur le territoire national, elle risque de trouver sur son chemin des militants remontés et surtout des concurrents motivés.

Laurent Dubois

Martin Malvy : le dernier discours

 Elus, directeurs d’institutions publiques, acteurs du monde de l’entreprise, du milieu associatif et sportif, représentants des cultes. Martin Malvy les avaient tous conviés hier soir à l’Hôtel de Région, officiellement à « l’occasion de la clôture de la mandature 2010-2015 ». Plutôt une manière de leur dire « au revoir et merci ».

Martin Malvy, hier soir à l'Hôtel de Région de Toulouse

Martin Malvy, hier soir à l’Hôtel de Région de Toulouse

Les discours d’adieu ne sont souvent pas les plus brillants. Martin Malvy le reconnaît lui-même à l’issue de son énoncé. Mais ces discours-là sont sans doute les plus difficiles à prononcer et les plus émouvants aussi. Tout à coup, alors qu’il a bien entamé sa « conclusion », le président de région sortant marque une pause. Le rhume qui voile sa voix depuis quelques jours n’est pas le seul responsable, une larme parcourt son visage. Les secondes qui s’écoulent sont lourdes. L’assistance, saisie, lance une salve d’applaudissements.

Etre utile

Martin Malvy reprend ses esprits : « si ce que j’ai cherché à faire avec ceux qui furent mes compagnons de route a pu être utile, alors je m’absenterai satisfait ». Et le président sortant de ne pas demander de la reconnaissance mais « un peu d’estime » qui « au terme d’un parcours vaut toutes les récompenses ». Ce sera le seul moment de ce long discours où le socialiste lotois fendra l’armure parce que pour le reste, l’animal politique est toujours là.

Dès le début de l’allocution, Martin Malvy rappelle le moment historique que sont en train de traverser nos régions : « ce que nous sommes en train de vivre ne se reproduira pas de sitôt ». Et de dénoncer le pessimisme ambiant, le « c’était mieux avant » qui « veut que toute réforme soit vouée à l’échec ». Il croit en cette nouvelle carte de France et le répète à l’envie.

Carole Delga au premier rang

Celui qui présidera encore jusqu’au 4 janvier martèle aussi les faits marquants de son bilan (le plan rail, la création du Sisqa…) Il parle d’une région visionnaire qui a su coller aux priorités nouvelles comme l’environnement. Il revient sur les 200 agents territoriaux à la création de Midi-Pyrénées aux 3400 actuels, preuve concrète selon lui d’une réelle décentralisation et non d’une gabegie. Il rappelle également à une Carole Delga, toute ouïe au premier rang, la salve de projets en cours qu’il faudra mener à bien. Même message de vigilance adressé au Préfet concernant les Contrats de Plan Etat Régions attendus pour continuer à financer la rénovation des universités.

Et puis sur le terrain plus politique encore il cherche Gérard Onesta dans la salle tout en insistant sur le devoir de travailler ensemble, notamment pour une majorité : « On ne décide jamais seul ». Martin Malvy sait pertinemment que le leader de « Nouveau Monde » (EELV et FG) sort à peine d’un nouveau round de négociation avec Carole Delga. Dans l’assistance aussi, d’autres partenaires, ceux du PRG emmenés par Jean-Michel Baylet, Sylvia Pinel ou encore Didier Codorniou.

Catastrophes et beaux gestes

Egalement dans le public des directeurs d’établissements de santé qui entendent Martin Malvy se remémorer les catastrophes auxquelles il a assisté sous ses différents mandats : AZF, l’affaire Mérah… Mais ces drames humains comme la fermeture de l’usine Molex à Villemur-sur-Tarn et bien d’autres entreprises. Mais il y eut aussi « des beaux gestes » tempère-t-il. Face à tout cela, mais pas seulement, « ce qu’on a pu faire un jour et qu’on a alors cru majeur sera oublié. Ainsi va la chose publique » nuance celui qui s’apprête à laisser la place.

Martin Malvy dit partir « sans nostalgie » et assure qu’il continuera à suivre la vie politique locale restant évasif et malicieux sur le rôle qu’il pourrait y jouer ou pas. Dans une période trouble pour le pays, il en appellera à ne pas oublier la jeunesse  et cette phrase qu’il a faite graver sous un buste de Jaurès à l’entrée de l’hôtel de région : « Il n’y a qu’une race, l’humanité ».

Martin Malvy ne s’en va pas encore tout à fait, il sera le premier président de la nouvelle grande région qui naitra officiellement le premier janvier. Son successeur sera élu quatre jours plus tard.

Patrick Noviello

L’accord de « 3ème tour » a été trouvé entre Carole Delga et Gérard Onesta

Les deux représentants des principales composantes de la majorité de gauche au nouveau Conseil régional de Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées ont trouvé un accord de gouvernance, selon nos informations. Carole Delga sera bien la candidate de la gauche le 4 janvier pour l’élection à la présidence.

Carole Delga et Gérard Onesta (photo : AFP)

Carole Delga et Gérard Onesta (photo : AFP)

Après un premier rendez-vous un peu tendu mercredi après-midi, d’une durée de 4 heures, au cours duquel chacun a rappelé ses positions notamment Gérard Onesta (EELV) qui souhaitait obtenir la présidence de l’assemblée laissant à Carole Delga l’exécutif, les deux parties se sont retrouvées jeudi 17 décembre, « dans un esprit plus constructif » selon une source.

Désormais, « les eaux sont calmes » affirme cette source. Carole Delga sera bien le 4 janvier prochain la candidate de la gauche pour la présidence du Conseil régional. Gérard Onesta devrait obtenir « d’autres responsabilités » dans le cadre de cet accord sur des « pratiques démocratiques partagées et renouvelées ».

Chacun va désormais réunir ses colistiers pendant le week-end, l’accord devant être formellement entériné lundi 21 décembre.

F. Valéry et P. Lagorce

Dominique Reynié doit sa défaite à « une poignée de malveillants et de malfaisants »

Quatre jours après les résultats des élections régionales où il a réalisé en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon le plus mauvais score des listes de droite en France, Dominique Reynié revient sur les raisons de sa défaite qu’il impute à une partie de son propre camp.

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Dans un post facebook publié dans la nuit de jeudi à vendredi, l’ex-candidat accepte cependant d’endosser une part de la responsabilité, reconnaissant ne pas avoir toujours pris les bonnes décisions. Mais il est surtout sévère vis à vis des « malveillants et des malfaisants » qui continuent à « crachoter leur fiel », référence au recours contre son élection déposé par le député LR de l’Hérault, Jean-Pierre Grand.

A l’évidence, j’ai moi-même, personnellement, pris des décisions qui n’étaient pas les meilleures, voire pas les bonnes. Cela est le propre de toutes les entreprises et sans doute de toutes les campagnes électorales. Mais en vérité, s’il faut expliquer la défaite, c’est à une poignée de malveillants et de malfaisants que nous la devons. On les voit aujourd’hui continuer à crachoter leur fiel ».

La tête de liste LR voit dans cette campagne perdue (aussi dans son propre camp) une allégorie du Bien et du Mal dans les démarches entreprises par « les malveillants et les malfaisants » :

Inévitablement, nous les trouvons sur notre route, comme le viticulteur la flavescence dorée. Ce qui peut être décourageant est qu’ils sont capables d’une telle influence sans effort – c’est la puissance du Mal, telle est sa nature. Le Mal est sans effort tandis que le Bien ne peut procéder que d’une redoutable discipline -, alors que nous, nous avions puisé ensemble une énergie phénoménale »

Fabrice Valéry

PS : voici l’intégralité du texte publié par Dominique Reynié sur facebook.

 

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17 Déc

L’élection de Dominique Reynié visée par des recours devant le Conseil d’Etat

La menace planait. Elle se concrétise. D’après nos informations, deux recours viennent d’être déposés devant le Conseil d’Etat contre Dominique Reynié. Ils émanent du sénateur de l’Hérault, Jean-Pierre Grand, et du Front National. Le juge administratif est saisi de la question de son éligibilité. En octobre dernier, le politologue  aveyronnais s’est englué dans une longue et lourde polémique sur son inscription sur les listes électorales et sa domiciliation chez sa mère.

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Dominique Reynié a toujours considéré que l’affaire de son inéligibilité est une pure calomnie. Totalement infondée et fomentée par ses adversaires. Le Conseil d’Etat ne va pas se contenter de cette version des faits. Le Palais-Royal va devoir examiner des pièces qui sont déjà largement sur la place publique : un bail de location, des factures de téléphones et d’eau, une domiciliation bancaire…. Ce faisceau d’éléments doit permettre de vérifier si Dominique Reynié est bien, comme il le prétend, domicilié (au sens juridique du terme) sur la commune d’Ornet-le-Chateau.

La saisine n’a pas d’effet suspensif. Le juge électoral a trois mois pour se prononcer et ,en attendant sa décision, Dominique Reynié va pouvoir siéger au Conseil Régional.

Mais le nouvel élu régional est sur la sellette. L’enregistrement de sa candidature par la préfecture ne vaut pas blanc-seing. En novembre dernier, le préfet de Région, Pascal Mailhos, s’est contenté de constater un fait : Dominique Reynié est inscrit sur les listes électorales. Or c’est cette inscription qui pose question et qui est contestée par les requérants. De plus, d’après nos informations, le préfet de Région n’a pas appuyé sa décision sur une analyse juridique. Le Conseil d’Etat va donc ouvrir le dossier Reynié pour la première fois.

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Une éventuelle déclaration d’inéligibilité ne débouchera pas sur une nouvelle élection régionale. Le juge applique toujours un critère. Celui de l’écart des voix. Dominique Reynié a terminé 24 points derrière le vainqueur du scrutin : Carole Delga. Il a fini en troisième position lors des deux tours de l’élection. Dans ce contexte, une annulation des Régionales est plus qu’improbable. Les 183 collègues de Dominique Reynié (157 candidats et 26 suppléants) peuvent se rassurer.

Si la foudre doit tomber, elle ne frappera que le conseiller régional élu dans l’Aveyron.

Mais, en toute hypothèse, l’épisode judiciaire qui s’ouvre alimente un film noir. Après des scores extrêmement mauvais, une contestation interne qui monte, Dominique Reynié reprend (en pleine tête) le boomerang de son inéligibilité.

Il lui reste toutefois un espoir. Le Conseil d’Etat peut toujours lui donner raison. Ce serait une véritable revanche.

Réponse dans les prochains mois.

Laurent Dubois

 

 

 

15 Déc

Le CESER Midi-Pyrénées demande un plan d’urgence en faveur de l’apprentissage et de l’alternance.

Suite aux déclarations de Manuel Valls sur l’emploi, le Conseil Economique Social et Environnemental Régional et son Président Jean-Louis Chauzy dressent un constat sans concession : « Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées arrive avec le Nord-Pas de Calais-Picardie en tête des régions françaises pour le taux de chômage : 12,5% ».

 

Jean-Louis Chauzy, président du Conseil Economique et Social régional. AFP PHOTO / JACQUES DEMARTHON

Jean-Louis Chauzy, président du Conseil Economique et Social régional. AFP PHOTO / JACQUES DEMARTHON

552 000 demandeurs d’emplois et des taux de chômage supérieurs à 18% en Ariège et sur le littoral, pour le Ceser la situation est grave. Son plan : optimiser l’apprentissage et l’alternance, deux compétences majeures des régions.

 

L’institution précise que sa proposition remonte à un an déjà et qu’elle avait été décidée entre la Région et l’Etat. Seulement pour l’appliquer correctement, il faudra s’appuyer sur les partenaires économiques, sociaux et associatifs.

11000 jeunes décrochent chaque année

Jean-Louis Chauzy rappelle aussi l’urgence à agir « au moment où plus de 11 000 jeunes par an décrochent du système éducatif avant de décrocher de la société ». Le Conseil qui se revendique « deuxième assemblée régionale » se voit en rassembleur pour mener cette opération d’urgence.

 

Pour parvenir à stopper l’hémorragie, il prône une concertation par filière pour identifier les objectifs de formation et les besoins des entreprises. Le plan devra être décliné à l’échelon des bassins d’emplois. « Ce serait l’occasion de revoir les cartes des formations pour des raisons d’efficacité et de coûts ».

 

Avec cette initiative le Ceser semble vouloir se rappeler au bon souvenir de la nouvelle assemblée élue. Il n’hésite pas pour cela à dresser un bilan du scrutin en forme d’avertissement.

Que le discours politique ne soit plus une langue morte !

« La cartographie des élections des 6 et 13 décembre illustre le cocktail explosif : chômage de masse, précarité, abstentions massives et rejet d’un système qui exclue des milliers d’hommes et de femmes. Défendre la démocratie et la République, c’est aussi et d’abord offrir une perspective à des hommes et des femmes qui n’en ont pas afin que le discours politique ne soit plus une langue morte ! »

 

Le ton est donné.

 

Patrick Noviello

 

 

Martin Malvy, 1er président de la grande région… pendant 3 jours !

L’élection du président (ou de la présidente) de la future grande région aura lieu à Toulouse lundi 4 janvier prochain à partir de 9h30, lors de la première réunion de la nouvelle assemblée.

Quant aux mandats des actuels présidents des deux régions Martin Malvy (PS) et Damien Alary (PS), ils s’achèvent le 31 décembre à minuit.

Alors que va-t-il se passer pendant ces 3 jours ?

Martin Malvy (photo : MaxPPP)

Martin Malvy (photo : MaxPPP)

Pas d’inquiétude pour les institutions, la continuité du service public et autres considérations. Le législateur a tout prévu ! Il n’y aura donc pas de vacance du pouvoir : la loi prévoit que dans cette transition entre les anciens conseils régionaux et les nouveaux ce soit le président de la région siège provisoire du pouvoir régional qui assure « l’intérim ».

En d’autres termes, Toulouse ayant été désignée capitale provisoire de la grande région c’est Martin Malvy qui sera le président de la future région pendant ces 3 jours entre deux mandatures.

C’est anecdotique, mais au long CV du président sortant de Midi-Pyrénées, il faudra donc ajouter « président de la région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées du 1er au 4 janvier 2016 ».

Martin Malvy devant le buste de Jaurès inauguré ce 15 décembre

Martin Malvy devant le buste de Jaurès inauguré ce 15 décembre

En attendant, Martin Malvy a inauguré ce 15 décembre un buste et une phrase de Jean Jaurès (« Il n’y a qu’une seule race : l’humanité ») sur l’esplanade de l’hôtel de région à Toulouse.

Deux jours après les élections, un des derniers gestes symboliques de celui qui est encore président de la (petite) région pour une quinzaine de jours.

Fabrice Valéry (avec Pascale Lagorce)

Présidence scindée en deux : Carole Delga dit non à Gérard Onesta

(LtoR) Top candidates for the regional elections in Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon Gerard Onesta(EELV-FG) and Carole Delga (PS-PR) give a press conference one day after the vote's first round, on December 7, 2015 in Toulouse. / AFP / ERIC CABANIS

(Photo : Eric Cabanis / AFP)

Carole Delga, en direct sur le plateau du 19/20 de France 3 Midi-Pyrénées lundi soir, a fermé la porte à la proposition ferme de son « partenaire » électoral Gérard Onesta (EELV-Nouveau Monde) qui exigeait que la présidence de la nouvelle région soit dissociée, comme nous le révélions ici-même dès dimanche soir : à elle l’exécutif, à lui le délibératif, c’est à dire la présidence de l’exécutif pour Carole Delga, la présidence de l’Assemblée régionale pour Gérard Onesta.

Pas question à dit Carole Delga sur France 3. Elle oppose aux exigences de l’élu écologiste un dispositif « qui n’est pas dans la loi, pas prévu dans la Constitution », sauf pour l’assemblée territoriale de Corse.


Carole Delga dit non à Gérard Onesta

Reste maintenant à savoir ce que Gérard Onesta et les élus de Nouveau Monde en Commun vont faire après cette fin de non-recevoir. Dimanche soir, le leader écologiste s’était montré menaçant : si Carole Delga veut rénover les pratiques politiques, qu’elle commence par dissocier l’exécutif de la nouvelle région, sinon… Sinon, en substance, les élus EELV, Front de Gauche et autres partenaires à la gauche du PS menacent de claquer la porte de la nouvelle majorité et laisser le PS (minoritaire) gouverner seul !

D’ici le 4 janvier, date de l’élection de la présidente par l’Assemblée, il risque donc de se passer encore pas mal de choses chez les vainqueurs de l’élection de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.

Fabrice Valéry

14 Déc

L’après Reynié, c’est parti !

Le scénario était prévisible. Mais il se réalise moins de 24 heures après la fin du second tour. L’échec de Dominique Reynié vire au droit d’inventaire. Son mauvais score au 1er tour le condamnait à la défaite. Mais l’ampleur et la profondeur du revers débouche sur une critique quasi immédiate de la tête de liste régionale des Républicains.

Sur l’antenne de France 3 Midi-Pyrénées, le soir des résultats, Brigitte Barèges et Vincent Terrail-Novès ont déploré une campagne pas assez à droite pour faire face au Front National. L’allusion est transparente. Mais les apparences sont sauves. La critique ne ciblait pas ouvertement le candidat Reynié.

En revanche, du côté de Bernard Carayon, l’attaque est frontale. C’est le premier acte d’un troisième tour qui se prépare et s’annonce sanglant : la présidence du groupe de la droite à la Région.

Dominique Reynié. Tête de liste LR-UDI-Modem

Dominique Reynié. Tête de liste LR-UDI-Modem

Dans un communiqué de presse, Bernard Carayon analyse les causes de la défaite électorale de son camp. Mais, surtout, il pointe du doigt une erreur de casting :

« La défaite de Dominique Reynié est humiliante : son résultat est pire encore que celui de Brigitte Barèges en 2010. C’est aussi le plus mauvais de France. Son score, par exemple, à Toulouse (22%), notre capitale régionale, loin de refléter la popularité de Jean-Luc Moudenc, traduit bien l’échec personnel de notre candidat. C’est aussi l’échec d’un représentant de la « société civile » à laquelle certains prêtaient la vertu de la nouveauté et la capacité à mobiliser les abstentionnistes, visiblement ignorées des électeurs ».

Les mots sont clairs et tranchants. En coulisses, dans les rangs Républicains et Centristes, les propos tenus ne sont pas plus cléments. Mais, à la différence de ses camarades, Bernard Carayon le dit publiquement. Le timing et la forme choisie (un communiqué de presse) ne sont évidemment pas neutres. Le maire de Lavaur prend date. Il se positionne dans la perspective de l’élection du futur président de groupe à la Région. Dominique Reynié a annoncé son ambition. Il brigue la présidence de groupe. Mais, sur sa route, il va trouver Bernard Carayon.

Bernard Carayon

Bernard Carayon

Dans l’entre-deux tours, des tractations téléphoniques et des contacts sont allés dans ce sens.Du côté de Bernard Carayon et de ses soutiens, on a commencé à compter les divisions et à comptabiliser les voix. Cette préparation du terrain n’a pas attendu le résultat des urnes pour être lancée. Il faut dire que les résultats étaient prévisibles.

Mais le match « Reynié-Carayon » peut également être réglé par une scission. Il ne sera pas forcément nécessaire de lancer une campagne interne et de dépouiller des bulletins. D’un fauteuil pour deux, on peut parfaitement passer à deux présidences pour deux…groupes. En Midi-Pyrénées, cette formule a déjà existé dans le passé. Elle pourrait bien retrouver une actualité… cuisante.

Laurent Dubois

13 Déc

Gérard Onesta futur président de l’Assemblée Régionale ?

Gérard Onesta et Carole Delga photo @FabriceValery/France3

Gérard Onesta et Carole Delga photo @FabriceValery/France3

Les urnes sont encore chaudes et le champagne va couler à flot dans le camp de Carole Delga. Au milieu de la fête, moins de 3 heures après les résultats, Gérard Onesta casse l’ambiance.

Sur le plateau de France 3 Midi-Pyrénées, le leader de Nouveau Monde a lancé un appel qui résonne comme une véritable menace : « nous allons voir si on peut constituer une majorité ».

Visiblement, Gérard Onesta a fait ses comptes. Ses voix ont permis la victoire de la socialiste. Mais ce sont ses sièges qui permettront de gouverner la nouvelle région. D’après les calculs de son entourage Carole Delga ne peut compter que sur une cinquantaine de sièges, dans la nouvelle assemblée la majorité se situera à 80 sièges.

L’allié électoral se transforme en partenaire incontournable. Gérard Onesta parle d’une « victoire par défaut » et de la nécessité d’inventer une nouvelle gouvernance.

Cela ressemble à un programme de gouvernement. Mais aucun détail sur son contenu. Une répartition de l’exécutif n’a pas été abordée lors des négocations d’entre-deux tours. D’après nos informations, seule la question de la présidence a été mise sur la table.

Les propos de Gérard Onesta restent au niveau d’une position de principe. Mais, le message est clair. Le leader de « Nouveau Monde » ne veut pas se contenter de faire élire Carole Delga. Gérard Onesta ne vise pas une vice-présidence pour lui ou ses colistiers.

Ses exigences vont plus loin. D’après nos informations, il pourrait proposer un partage du pouvoir pour le moins original. Un partage dont il a esquissé le schéma au moment de la fusion des régions : un découplage entre la présidence de l’Assemblée et l’exécutif. Une présidence que Gérard Onesta pourrait occuper au nom de Nouveau monde.

Laurent Dubois