02 Oct

L’économie : un vaste chantier pour les candidats

©PHOTOPQR/LA DEPECHE DU MIDI/THIERRY BORDAS/TOULOUSE LE 16/09/2008 - ILLUSTRATION CHANTIER OUVRIERS BTP BATIMENT ET TRAVAUX PUBLICS (MaxPPP TagID: maxstockworld175303.jpg) [Photo via MaxPPP]

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Jeudi matin, les deux présidents régionaux du MEDEF donnaient une conférence de presse à Toulouse pour annoncer leurs objectifs économiques en vue de la fusion des régions.

Trois secteurs en ligne de mire pour profiter de ce nouveau marché : la santé, le développement durable et les travaux publics.

Dans ce dernier domaine, la Fédération Régionale des TP tiendra son AG mardi prochain à Toulouse. Une de ses tables-rondes devrait voir s’affronter pour la première fois Carole Delga et Dominique Reynié. Thème sur lequel devront plancher la candidate PS-PRG et le candidat LR-UDI-Société Civile : « quels engagements et quelles actions pour relancer l’activité des Travaux Publics ».

Relancer les Travaux Publics

On sait que ces derniers temps, face à la baisse des dotations d’état, le secteur a pris un sacré coup dans l’aile et que les marchés publics se font plus rares ou prennent du retard. Seule lueur d’espoir le week-end dernier : le feu vert du gouvernement pour le lancement des travaux de la LGV Bordeaux-Toulouse.

Et le président de la CCI de Toulouse d’aller plus loin. Pour Alain Di Crescenzo « la LGV doit aussi connecter Toulouse à Montpellier et Barcelone ». Les CCI, elles aussi, se préparent déjà à la fusion. Un club d’entreprise Pyrénées-méditerranée a été officialisé lors du forum économique de Toulouse.

Première région de France en Recherche et Développement

Enfin, les 21 plateformes Initiative du Languedoc-Roussillon et de Midi Pyrénées, viennent de se réunir à Carcassonne afin de préparer leur nouvelle « grande coordination » dans le cadre de la réforme territoriale en vigueur au 1er janvier 2016. Le réseau Initiative se revendique comme étant « le 1er réseau associatif de financement des créateurs, repreneurs, développeurs d’entreprise ».

Selon le MEDEF, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées réunies représenteront 7,21% du PIB national. La future grande région sera la première en termes de Recherche et développement et la deuxième en création de start-up. Voilà de quoi donner du pain sur la planche à des élus et candidats qui prônaient plus de compétences liées à l’emploi et l’économie pour les futurs conseils régionaux.

Patrick Noviello

01 Oct

LGV : risque de déraillement entre le PC et les Verts

Attention déraillement programmé. Le leitmotiv chemine. La LGV est censée faire sortir des rails le « Projet En Commun » Un « Projet En Commun » qui amarre les wagons « Ecolos » et du PC. Les Verts sont rouges de colère. A l’image de José Bové, ils entrent en résistance contre la validation, par le gouvernement, de la ligne à grande-vitesse « Toulouse-Bordeaux ». En revanche, les communistes sont historiquement proches des cheminots et ils sont présumés pro-TGV.

cdgqpqswiaazsjh_2 Les communistes sont en train de voter pour valider la démarche « rouge-verte » du « Projet En Commun ». Les résultats tomberont demain vers midi. La fédération de la Haute-Garonne actionne le sifflet et serre les freins. Dans le Tarn, ce n’est pas simple. Mais le vrai danger viendrait d’un choc frontal autour du TGV.

Guillaume Cros dément tout risque de collision :

« On attendait une explosion autour du nucléaire, ça n’a pas explosé. On attendait une explosion autour du TGV et ça n’a pas explosé non plus ».

Pour le conseiller régional EELV, les communistes sont sur la même ligne que leurs camarades écolos. La meilleure preuve est, selon lui, la signature d’une tribune commune dans les colonnes de Mediapart. Une tribune mêlant encre écologiste et plumes communistes.

Cette démarche commune est symbolique. Elle a été conçue pour afficher une unité. Mais, sur le fond, elle montre un accord entre communistes et écolos. Mais pas simplement. D’après nos informations, la « CGT Cheminot » a été associée (de très près) à la rédaction du texte.

Au PS, certains estiment que le PC va au « clash » avec une « CGT Cheminot » pro-TGV.

Marie-Pierre Vieu est catégorique :

« Je suis fille de cheminot et fille de CGTiste cheminot. Des historiques de la CGT applaudissent des deux mains. Beaucoup de syndicalistes sont contents de notre accord (avec Europe-Ecologie et les autres composantes du Projet En Commun). Ce n’est pas un accord contre nature ».

Visiblement, les espoirs de certains socialistes vont être déçus. Il va falloir attendre le 2nd tour pour (éventuellement) raccrocher la locomotive du « Projet En Commun ». Pas d’erreur d’aiguillage (fatale) autour de la LGV. C’est dommage pour Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire veut faire rentrer à quai toute la gauche. Il utilise même un énorme drapeau rouge : un référendum courant octobre.

Il va devoir entendre la deuxième semaine de décembre.

Laurent Dubois

 

 

 

 

L’ex-élue centriste Maithé Carsalade tête de liste FN en Haute-Garonne

Louis Aliot, Maïté Carsalade et Chantal Dounot-Sobraques (Photo : MaxPPP)

Louis Aliot, Maithé Carsalade et Chantal Dounot-Sobraques (Photo : MaxPPP)

Elle s’était déjà affichée aux côtés de Louis Aliot, tête de liste régionale du Front National, lors d’une conférence de presse à Toulouse le 14 septembre mais cette fois elle a franchi le cap : Maithé Carsalade, 72 ans, ancienne adjointe centriste à la mairie de Toulouse, sera la tête de liste du Front National en Haute-Garonne pour les prochaines élections régionales de 6 et 13 décembre.

Maithé Carsalade a été élue conseillère municipale dès 1983 sur la liste de Dominique Baudis à la mairie de Toulouse, puis avec Philippe Douste-Blazy. Entre 2004 et 2008, elle était adjointe de Jean-Luc Moudenc chargée des affaires scolaires. Militante UDF, candidate aux législatives en 2007 puis en 2012, elle avait rejoint le Nouveau Centre d’Hervé Morin, avant la fondation de l’UDI.

Sur facebook, elle avait expliqué le 15 septembre dernier les raisons de son ralliement à Marine Le Pen, faisant notamment référence au « grand remplacement », cette théorie d’extrème-droite selon laquelle les immigrés viendraient peu à peu à « remplacer » la population française :

Pourquoi j’ai rejoint Marine Le Pen ? Parce que le Front National est le seul parti qui prenne en compte les préoccupations des Français, qui défende la France que j’aime, une France Libre, une France Souveraine, une France Protectrice.
J’ai beaucoup donné de moi-même à mes compatriotes pendant plus de 25 ans en tant que Maire Adjoint et Maire de quartier à Toulouse, sans jamais demandé leur appartenance politique aux personnes que j’ai aidées. Aujourd’hui, je ne peux que constater le recul de notre pays dans bien des domaines, éducation, santé, emploi, agriculture, immigration. Je n’accepte pas le « grand remplacement » programmé. Je veux que mes petits enfants ne subissent aucune pression morale ou intellectuelle pour obtenir une place en crèche, un emploi.Je n’ai pas accepté qu’on refuse d’inscrire dans la constitution européenne que l’Europe a des racines judeo-chrétienne, je n’ai pas accepté qu’une partie de la droite me demande de voter socialiste aux dernières élections…C’est sans doute mon dernier combat, mais je le mène avec toute ma foi, toute ma sincérité. Merci d’avoir lu mon message. »

Une sacrée « prise de guerre » pour Louis Aliot. En confiant la tête de liste à cette ancienne UDF, le député européen frontiste dépose une énorme pierre dans le jardin du candidat des Républicains Dominique Reynié et du maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc. Il montre ainsi qu’il existe une certaine porosité entre la droite traditionnelle (et même le centre) et le FN : des élues ou ex-élues n’hésitent plus à rejoindre le FN et même à prendre les rênes de listes départementales. De quoi décontenancé l’électorat traditionnelle de la droite !

 

D’autant que dans la foulée, une autre ex-élue de droite franchit aussi le Rubicon : Chantal Dounot-Sobraques, ancienne adjointe au maire et ancienne secrétaire départementale de l’UMP de Haute-Garonne, présentée comme une « amie » par Louis Aliot, sera en troisième position sur cette liste départementale, juste derrière le secrétaire départemental du FN Julien Léonardelli.

Dominique Baudis doit se retourner dans sa tombe » (Laurence Arribagé)

Sollicité par nos soins, Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse, a indiqué qu’il ne souhaitait pas réagir à ces informations. 

Réaction en revanche de Laurence Arribagé, députée et présidente par intérim des Républicains de Haute-Garonne : « Dominique Baudis doit se retourner dans sa tombe, lui qui avait toujours inscrit son action publique dans les valeurs humanistes ».

Fabrice Valéry et Laurent Dubois

Démographie : Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, « la plus attractive des nouvelles régions » selon l’INSEE

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Alors que la future grande région s’esquisse, l’Insee vient de rendre une étude sans appel. Notre territoire qui perdait il y a 50 ans plus d’habitants qu’elle n’en gagnait a su renverser la vapeur. Principaux acteurs de ce regain : les 18-39 ans. Alors qu’ils quittaient massivement la région, ils sont désormais nombreux à s’y installer si l’on en croit l’auteur de cette enquête, Benoît Mirouse.

Comme on pouvait le présumer, ce sont surtout la Haute-Garonne et l’Hérault qui les attirent et avec ses départements les deux grandes métropoles Toulouse et Montpellier. La croissance des agglomérations est désormais portée par les banlieues des grands pôles urbains (+2,6% par an). Les couronnes périurbaines constituent aussi des zones de forte croissance démographique (+1,9% par an). Deux explications à cela : de nombreux habitants s’y installent et les naissances y sont supérieures aux décès.

L’étalement urbain se poursuit

La métropole toulousaine rayonne jusqu’à Montauban, Albi, Pamiers, Auch, Saint-Gaudens ou encore Carcassonne). Le long de la côte méditerranéenne, le développement passe désormais par l’intérieur des terres. Du côté de ceux qui continuent à perdre des habitants : les Pyrénées, les Causses et le haut-Languedoc, tous mal desservis par les grands axes de circulation.

A noter toutefois que plus de la moitié de ce gain d’habitant est assuré par les communes rurales. Même celles qui sont hors influence des grandes agglomérations mais bien desservies par les grands axes de circulation bénéficient de nouveaux arrivants. Une notion d’équipement en moyen de transport à prendre en compte pour les candidats. L’exode des campagnes semble donc stabilisé.

Inversion de flux avec IDF et PACA

Si dans les années 60, noter région perdait des habitants au profit de l’Ile de France, PACA ou même Rhône-Alpes, cette tendance s’est totalement inversée. Désormais nous attirons aussi bien les étudiants que les jeunes adultes en recherche d’emploi. Mais il ne faut pas oublier les plus de 40 ans notamment les salariés en fin de carrière ou en début de retraite. Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon constituent donc depuis 1999 les deux régions les plus attractives de France.

L’Hérault et la Haute-Garonne restent les seuls départements à afficher un excédent de migratoire de jeunes de 18 à 24 ans. Les universités de Toulouse et Montpellier n’y sont évidemment pas étrangères. Mais cette tendance se confirme également pour la tranche d’âge supérieure : autrement dit les jeunes restent dans la région après leurs études, pas forcément dans ses métropoles, mais aussi dans les départements voisins. Exceptions dans ce champ radieux de statistiques : la Lozère et l’Aveyron qui perdent toujours des habitants mais moins qu’il y a cinquante ans.

Patrick Noviello