17 Sep

[Echo de campagne] Sondages : le PS se fâche et sort la « matraque »

En période électorale, la guerre des sondages est une figure classique. Et même un exercice obligé. Les adversaires se lancent des chiffres au visage. Des études circulent sous le manteau et alimentent des rumeurs plus ou moins fondées. Les Régionales 2015 n’échappent pas à la règle. Mais, depuis aujourd’hui, un cap est franchi. La question des sondages tourne au coup de matraque. Le Parti Socialiste a saisi le « gendarme » des études d’opinions. Un journal satirique montpelliérain se retrouve devant la Commission des sondages.

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L’Agglorieuse existe depuis 2002 en version papier sous forme d’un hebdomadaire. Mais aussi sur le web. Le 8 septembre, un article, mis en ligne sur le site, donne les chiffres d’un « sondage » qui aurait été acheté par le PS mais qui n’aurait pas été publié.

Cette publication rend publique une affaire qui n’a jamais été « souterraine ».

Pendant des jours, Twitter s’agite autour du « sondage caché du PS ». Le maire de Montpellier et tête de liste « Citoyens du Midi » demande même (sur son compte) au parti socialiste de sortir les chiffres. Sur de nombreux portables, des SMS font circuler des scores.

L’Agglorieuse met sous les yeux de ses lecteurs des chiffres que beaucoup de journalistes et de politiques ont dans leur poche. Ou plutôt sur leur Smartphone. Vrais ou faux. C’est une autre chose. Personne n’a produit un sondage en bonne et due forme avec fiche technique, nom du commanditaire et la date.

Le journaliste à l’origine de l’article n’imaginait pas que le parti socialiste puisse déposer une saisine devant la Commission des sondages. Benjamin Teoule se dit « très surpris de cette action ». Pour lui :

« le conditionnel a été utilisé tout au long de l’article et il a été écrit dans le cadre d’un journal satirique afin d’illustrer la folie des sondages qui saisit cette élection régionale ».

La Commission des sondages (art 9 et 12 de ses statuts) ne va pas mettre L’Agglorieuse sur la paille. En cas de sanction, elle ne va pas taper sur le portefeuille d’un média qui n’a pas la chance d’être adossé à la puissance financière d’un groupe de presse. Pas de risque mortel.

La Commission peut « simplement » saisir la Garde des Sceaux (rarissime) ou imposer des mises au point sous forme de publication.

Néanmoins, la matraque (symbolique) brandit par le PS révèle une évidence tous les jours plus évidente : la campagne va être âpre.

Cette attitude « musclée » (un appel téléphonique, une explication entre quatre yeux ou un droit de réponse aurait pu suffire) montre également que L’Agglorieuse sert d’exemple.

Tous les autres médias ont intérêt à retenir la leçon : les régionales, c’est du sérieux. On ne rigole pas avec les sondages.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Régionales Haute-Garonne : la collaboratrice de la députée Iborra investie tête de liste avec Philippe Saurel

Mardi l’Aude et aujourd’hui, jeudi, la Haute-Garonne. Philippe Saurel poursuit sa tournée et désigne une femme comme tête de liste départementale. Cette « féminisation » n’est pas une première. La semaine dernière, Marie-Odile Delcamp a rejoint la liste des « Citoyens du Midi ». Mais, l’important est ailleurs. Mathilde Tolsan présente un profil atypique et unique. Un profil qui va faire jaser dans les chaumières socialistes. C’est la collaboratrice de la députée Iborra.

Philippe Saurel, maire de Montpellier, tête de liste régionale "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier, tête de liste régionale « Citoyens du Midi » 

Philippe Saurel a investi des maires, deux élus régionaux, un viticulteur. Mathilde Tolsan n’appartient à aucune de ces catégories. C’est une collaboratrice parlementaire. Elle est l’assistante de la députée de la Haute-Garonne, Monique Iborra. Une députée socialiste qui soutient (ouvertement) le maire de Montpellier et qui défie (frontalement) la candidate du PS, Carole Delga.

D’autres noms ont circulé. Notamment un responsable d’Airbus. Mais Philippe Saurel a un bon « feeling » avec une jeune femme qui accompagne Monique Iborra depuis son premier mandat parlementaire.

Militante socialiste, Mathide Tolsan est « encartée » depuis 2006. Elle est entrée au PS par le courant « Désirs d’Avenir » de Ségolène Royal. Avant de travailler dans la politique, la militante a eu une vie professionnelle.

Mathilde Tolzan, tête de liste départementale pour les "Citoyens du Midi"

Mathilde Tolsan, tête de liste départementale pour les « Citoyens du Midi »

Après une formation en management de l’industrie tertiaire (tourisme, hôtellerie), la jeune femme devient responsable commerciale dans le Grand Sud. Licenciée économique en 2006, elle fait des remplacements au « Grand Toulouse », l’ancêtre institutionnel de l’actuelle « Toulouse-Métropole ». Lors de réunions au PS, elle croise Monique Iborra (alors 1er vice-président de la Région) qui vient d’être élue députée. Mathilde Tolsan intègre un staff qu’elle ne quittera plus.

Mathilde Tolsan se définit « comme une vraie citoyenne qui n’a jamais eu de mandat ». Sans expérience électorale, la nouvelle tête de liste « saurélienne » met toutefois en avant le fait qu’elle connaît et travaille dans la politique.

Sa rencontre avec Philippe Saurel a débuté par la lecture de son livre-manifeste, « Réparer la République ». Mathilde Tolsan est « convaincue que la seule alternative aux pratiques politiques, c’est Philippe Saurel ».

Comme ses homologues dans les autres départements, Mathide Tolsan va devoir s’atteler à la confection de sa liste départementale. La tache est rude.

Il faut trouver 37 noms supplémentaires.

La Haute-Garonne est le département qui comprend le plus grand nombre de candidats (l’Hérault est en 2eme position avec 32 candidats) et il pèse un quart de l’électorat en Midi-Pyrénées. C’est un territoire hautement stratégique.

Mathilde Tolsan est confiante. « Des candidatures sont arrivées et elles sont intéressantes ».

Laurent Dubois

16 Sep

Le gouvernement officialise l’abandon de la présidence déléguée

La députée de Haute-Garonne, Laurence Arribagé vient d’interroger, dans le cadre des questions au gouvernement, le premier ministre sur la création d’une présidence déléguée dans les exécutifs régionaux. Ce projet polémique a « pollué » l’été du parti socialiste. Plusieurs députés de la majorité ont ouvertement avoué leur refus de voter un éventuel texte.

Séance du 02/12/2009 : Hémicycle vide

Visiblement, la fronde parlementaire a été entendue par le gouvernement.

Manuel Valls a laissé répondre son secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen. Ce dernier n’a absolument pas évoqué un moindre projet ou proposition de loi. Il s’est contenté d’une intervention qu’un député PS qualifie « de mal-à-l’aise et brouillonne ». Fait révélateur la réponse du secrétaire d’Etat a été salué par de timides applaudissements issus des rangs socialistes.

La réponse de Jean-Marie Le Guen n’est pas surprenante. Comme le soulignait « Régionales 2015 » dans un précédent article, il n’existe aucune trace d’un projet ou d’une proposition de loi sur les « tablettes » de l’Assemblée. Même chose du côté du Sénat. 

Cette « non-annonce » équivaut à un abandon en rase campagne. Mais, pour autant, le dossier n’est pas clos. L’épisode se termine avant même de commencer à Paris. Mais le feuilleton continue à Toulouse et Montpellier.

Damien Alary a toujours affirmé qu’il ne se contenterait pas d’un poste de vice-président. Son éventuelle résistance peut bousculer un accord PS-PRG dans lequel Sylvia Pinel, ministre radicale, obtient une 1er vice-présidence. Au delà de la question « Alary », c’est le problème de la « représentation » du Languedoc-Roussillon qui est en jeu. Les députés du Languedoc n’ont pas applaudi la réponse gouvernementale. Cette retenue traduit (peut être) une colère retenue.Une retenue et une colère qui ne durera pas forcément.

Laurent Dubois

 

Carole Delga : « moi je tape aux portes, le terrain c’est ma conception de la politique »

Carole Delga commence à décliner ses propositions. Mais, depuis des mois, la campagne de la tête de liste PS-PRG passe par le terrain et une multitude de déplacements. Visite d’entreprises, rencontre avec des commerçants et des habitants. Le style Delga c’est une proximité revendiquée. Ses adversaires et dans son propre camp, on s’interroge. Est-ce la bonne méthode ? Les Régionales se déroulent sur un territoire de 72 000 km2. Elles concernent 6 millions d’habitants et vont mobiliser 4 millions d’électeurs. Une telle élection peut-elle passer par les poignées de mains et les marchés ? Réponse (offensive) de Carole Delga.

Carole Delga, ancienne ministre et tête de liste PS-PRG pour les Régionales

Carole Delga, ancienne ministre et tête de liste PS-PRG pour les Régionales

Régionales 2015 – Vous multipliez les visites de terrain. Pourquoi ?

Carole Delga. Tout simplement parce que c’est sur le terrain que les gens expriment leurs attentes, donnent leurs idées et de façon très franche. Je fais campagne comme j’entrevois ma présidence : de la simplicité dans le contact, le travail en commun, le bon sens et l’intérêt général comme boussole. Le terrain, c’est le meilleur point de vue sur notre région. Bien meilleur qu’un plateau télé ou un studio de radio parisienne. Là, on ne peut pas se cacher derrière une petite phrase sur Twitter ou un pseudo sondage. Il faut convaincre, décider. Le terrain, c’est ma conception de la politique et je n’en changerai pas.

Régionales 2015 – Votre omniprésence sur le terrain ressemble à une super élection cantonale. Une campagne de proximité est-elle à la hauteur d’une super élection régionale sur une grande région ? Vous ne vous trompez pas de scrutin ?

Carole Delga. Que reproche-t-on aux politiques ? D’être loin des préoccupations des gens, de ne jamais se confronter à eux, à leurs problèmes. Je vois bien le style de campagne que certains adorent : pas de terrain mais des petites phrases. Pas de programme mais des polémiques à longueur de journée. Seulement de la dérision, aucune vision. Franchement, c’est ça le renouvellement de la politique ? J’ai 44 ans, et je ne manipule pas les citoyens avec une stratégie de communication populiste. Moi, je tape aux portes, je vais vers les gens, je discute avec eux. Ils attendent de la Région des projets concrets. On doit attendre la même chose de son premier responsable. Je n’entends pas être présidente avec une vision parisienne ou perchée dans les airs.

Régionales 2015 -Que retenez-vous de vos visites d’entreprises et de vos rencontres ?

Elles me confirment que nous avons d’extraordinaires atouts dans cette région. Et un potentiel de citoyens, chefs d’entreprises, leaders d’opinion qui veulent s’engager à son service. Ils sont fiers d’être du Sud. Ils ont envie que notre région rayonne. Je suis la seule dans cette campagne à affirmer que la création de cette grande région est une opportunité. Mais peut-être est-ce parce que je suis la seule à m’intéresser vraiment à ceux qui habitent et font vivre cette région ? Je le répète : ensemble dans cette grande Région, nous serons plus forts. Plus forts du point de vue économique avec les secteurs d’excellence que sont l’agroalimentaire, le tourisme, l’aérospatial et la santé. Plus forts pour protéger et faire vivre nos traditions, nos savoir-faire. Plus forts du point de vue culturel grâce à la diversité de nos héritages méridionaux. Plus forts pour inventer de nouvelles modalités de transport. Plus forts pour inscrire le sud de la France dans une dynamique méditerranéenne au sud de l’Europe.

Alors que les autres passent leur temps à dire non, toujours non. Non à la fusion, non à l’Europe, non à untel ou untel, non au rassemblement. Je me demande si « non », ce n’est pas leur programme entier ! Franchement, qui peut croire que nous allons nous développer en nous chamaillant entre territoires ? Qui peut croire que nous allons aller mieux en érigeant des murs barbelés à nos frontières ? En opposant Toulouse et Montpellier ou le rural et l’urbain ?

Régionales 2015- Vendredi dernier, Manuel Valls est venu dans votre commune à Martres. Vos adversaires prétendent qu’il vient vous soutenir parce que votre campagne s’enlise ?

Carole Delga. Mes adversaires… A part la polémique, que proposent-ils ? Rien, pas le moindre commencement d’idées ou de programme ! Juste taper sur Delga, matin, midi et soir. Visiblement, cela les inquiète d’avoir en face d’eux une femme de 44 ans à l’aise dans ses baskets.

Les gens que je rencontre ne me parlent pas des pirouettes des uns et des autres. Ils parlent de l’emploi, de la situation financière des exploitations agricoles à la fin du mois, ils évoquent l’avenir de leurs enfants, cherchent comment préserver notre mode de vie. A mes adversaires, je laisse les polémiques stériles, les coups bas. Notre région n’a pas de temps à perdre avec ces cancans politiciens. Et moi non plus !

Propos recueillis par Laurent Dubois

Jean-Michel Baylet « victime » de Daech

Le ministre de La Défense, Jean-Yves Le Drian vient d’annoncer que l’aviation française va bombarder, dans les prochaines semaines, les positions de Daech en Syrie. Cette déclaration confirme que l’un des piliers du gouvernement de Manuel Valls n’est pas prêt à quitter son poste. Un poste que Jean-Michel Baylet convoite.

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La campagne aérienne qui se prépare fait une « victime » collatérale : Jean-Michel Baylet.

En effet, selon une source autorisée , Jean-Yves Le Drian restera au gouvernement jusqu’en décembre. Une autre source, proche du gouvernement, rajoute « au moins jusqu’en décembre ». Cette précision laisse sous entendre que Jean-Yves Le Drian (tenté un temps par un retour sur ses terres bretonnes à l’occasion des Régionales) restera à La Défense jusqu’à la fin du mandat de François Hollande.

Jean-Michel Baylet  est prêt, selon Le Lab d’Europe 1, » à entrer en guerre s’il n’a pas le poste de le Défense ». En attendant, c’est Jean-Yves Le Drian qui fait la guerre et qui garde la Défense.

Laurent Dubois

 

15 Sep

Aude : un vrai citoyen sur la liste « Citoyens du Midi » de Philippe Saurel

La liste « Citoyens du Midi » a enfin un citoyen sur ses listes. Aujourd’hui, à Carcassonne, Philippe Saurel présente son leader départemental et ce n’est pas un élu. Serge Loubet a été le maire de sa commune, Aragon. Mais le viticulteur et ancienne figure de l’ASC XIII n’a pas de mandat.

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale « Citoyens du Midi »

A la différence du Tarn, du Gard, des Pyrénées Orientales, de l’Aveyron et du Lot, l’Aude correspond aux « canons » du renouvellement citoyen vanté et voulu par Philippe Saurel. Les adversaires du maire de Montpellier critiquent des listes départementales composées de cumulards ou de « recyclés » du PS.

S’agissant de Serge Loubet, c’est un « saurélien » qui passe ses journées dans les vignes ou à s’occuper l’association (Association Tutélaire Départementale des Inadaptés) dont il est le directeur.

Pour Philippe Saurel, l’Aude n’était pas un terrain facile. Il avait en face de lui une véritable forteresse socialiste qui ne cachait pas ses intentions de « bloquer » les investitures du maire de Montpellier.

Le PS et le président du département, André Viola tiennent fermement le territoire. La fédération socialiste est très structurée et puissante. Le PS national en sait quelque chose. Suite à un accord avec le parti de Jean-Michel Baylet, la tête de liste PS-PRG devait être le maire radical de Gruissan, Didier Codorniou. Face à la résistance et au refus (lié à un vieux contentieux remontant aux régionales de 2010) des socialistes audois, l’ancien international de rugby s’est fait plaquer au sol. Il va devoir reculer en seconde position.

Dans cet environnement, la marge de manœuvre de Philippe Saurel était étroite.

Si, parmi tous les départements de la Grande Région, les « Citoyens du Midi » ne devaient pas avoir un élu comme leader départemental, c’est bien dans l’Aude. Seuls l’Ariège et le Gers peuvent « revendiquer » une telle maitrise des réseaux de maires et d’élus locaux par le PS.

Serge Loubet doit maintenant compléter la liste audoise. Il va devoir trouver 11 co-listiers.

Laurent Dubois

 

 

 

 

 

 

 

 

PRG Haute-Garonne : Bernard Keller et Philippe Guerin absents de la liste pour les Régionales

Bernard Keller

Bernard Keller

Lundi soir, la Fédération départementale du PRG de Haute-Garonne a désigné, par un vote de l’Assemblee Générale, ses candidats hommes et femmes pour les Régionales.

Ce scrutin doit être validé vendredi par les instances nationales. Celles-ci peuvent modifier le classement et même « repêcher » des candidats malheureux. Cette dernière option est toutefois exceptionnelle.

Le résultat présente une vraie surprise. Philippe Guérin (ancien maire de Cugnaux et conseiller regional sortant) et Bernard Keller (maire de Blagnac et vice-président de Toulouse Métropole) n’ont pas été sélectionnés.

Le coup le plus rude est pour Bernard Keller. Le maire de Blagnac a démissionné du conseil départemental pour pouvoir se présenter aux Regionales. Des Regionales qu’il vise depuis longtemps et qui lui tiennent à cœur.

Nul doute que ses relations conflictuelles avec Jean-Michel Baylet ont pesé (lourdement) sur le choix du PRG 31. Le patron des radicaux de Gauche ne veut pas de Bernard Keller sur ses listes. D’après une source, il aurait même dit, lors d’un séminaire qui s’est déroulé cet été sur les bords du lac de Saint-Féréol : « Même s’il change de sexe, Keller ne sera pas sur la liste ». Cette phrase est peut être apocryphe. Mais le conflit qui oppose le maire radical de Blagnac et Jean-Michel Baylet est bien réel.

Bernard Keller loupe de peu sa qualification. Il est arrivé en 4ème position. Mais le résultat est là.

Voici les noms des candidats retenus :

  • Christophe Delahaye (conseiller régional sortant)
  • Pierre-Nicolas Bapt (secrétaire général du PRG 31)
  • Patrick Doucède (ancien conseiller général)
  • Martine Cordon de Quidt (animatrice Cercle PRG Toulouse)
  • Monique Fallières (élue La Salvetat Saint Gilles)
  • Karine Lacroix (élue municipale Aucamville)

Laurent Dubois

Edito : La bataille de la ruralité

François Hollande lors du "comité interministériel aux ruralités" à Vesoul lundi. En campagne et en campagne ? AFP PHOTO / SEBASTIEN BOZON

François Hollande lors du « comité interministériel aux ruralités » à Vesoul lundi. En campagne et en campagne ? AFP PHOTO / SEBASTIEN BOZON

 

« Nous sommes tous des ruraux » semblent lancer, à l’unisson, les candidats. Alors évidemment certains vous diront « Oui mais nous, nous l’étions avant eux ». Quoi qu’il en soit, en attendant la désertification médicale se poursuit, les Points Postes continuent de fleurir là où les agences ont disparu, les administrations, perceptions et autres gendarmeries battent en retraite. Sans compter sur la baisse des dotations d’état aux collectivités qui ne frappent pas exactement au même niveau le petit maire de village et le président de Métropole.

Mais  entendez-vous dans nos campagnes  scander nos candidats qui disent avoir LA solution. Même le Front National s’y met, lui dont les représentants n’avaient semblent-ils aucun élément de langage en la matière lors des dernières Départementales (je vous invite à revoir nos débats d’alors).  « Le développement des circuits courts. Il doit y avoir une vraie politique régionale en la matière. Il faut rapprocher la production des lieux de consommation. Il faut des aides massives pour favoriser le concept. C’est bon pour l’environnement, pour les revenus des agriculteurs et cela favorise le fameux « patriotisme économique » explique Louis Aliot à Laurent Dubois (voir interview ci-dessous).

La ruralité n’est pas un simple alinéa des politiques publiques

Carole Delga et Martin Malvy, eux, se sont offert un dimanche en Lozère. Pas moins de 11 présidents de départements et des élus socialistes les ont rejoints pour s‘entendre dire par la tête de liste PS-PRG : « La ruralité n’est pas un simple alinéa des politiques publiques. Nous devons convenir ensemble d’une gouvernance originale entre la Région et les départements. » Et l’actuel président socialiste de Midi-Pyrénées d’aller encore plus loin : « Les métropoles ont davantage besoin de la ruralité que la ruralité des métropoles pourvu que l’on en soit toujours solidaire, que l’on y maintienne ou que l’on y développe les activités et les Services auxquels elle a droit.  »

Et le gouvernement de battre la campagne à son tour ce lundi. Un comité interministériel s’est tenu à Vesoul en présence de François Hollande. Un gouvernement qui devrait monter en puissance en termes de représentations dans le cadre des régionales. En atteste Manuel Valls venu inaugurer…le Grand Presbytère restauré en salle d’exposition sur les terres de Carole Delga vendredi dernier dans le Comminges.

Nul doute que ceux dont les programmes sont encore en cour d’élaboration, notamment via des plateformes participatives, comme celui de l’Alternative d’EELV et du Front de Gauche, se positionneront aussi sur cette thématique de la ruralité. Ainsi ceux à qui la notoriété manque sur le territoire engrangent les kilomètres de routes Départementales à l’image de Philippe Saurel (DVG), Dominique Reynié (LR/UDI) ou encore Damien Lempereur (DLF).

Au delà du duel Toulouse/Montpellier

Montrer que les Régionales ce ne sont pas simplement l’affrontement de deux métropoles, Toulouse et Montpellier, pour savoir qui aura la plus grosse part du gâteau. Voilà l’objectif que se sont fixés la plupart des Etats-Majors. Sous peine que de nombreuses voix leur manquent.

La campagne se gagnerait-elle d’abord à la campagne ? La question mérite d’être posée tant l’électeur rural même si souvent isolé ne boude pas l’isoloir. Seulement cette fois-ci, il va falloir certainement redoubler d’attention à son égard. Des promesses, les villageois de notre région en ont entendues beaucoup ces derniers scrutins. Souvent beaucoup de crédits ont été dépensés pour à l’arrivée peu de service ou de dynamisme retrouvés. La ruralité en politique : une sempiternelle terre de labourage électoral.

Patrick Noviello

14 Sep

Guilhem Seyries (Parti de Gauche) :  » les reniements du gouvernement font monter le FN »

L’avenir du Front de Gauche après une « Fête de l’Huma » agitée. L’analyse du Parti de Gauche face au risque du Front National. Faut-il rejoindre le PS au 2nd tour ? L’avenir de du « Projet En Commun » entre le Front de Gauche et Europe-Ecologie. Le chef de file du Parti de Gauche en Midi-Pyrénées, Guilhem Seyriès, répond aux questions qui agitent le début de la semaine et qui conditionnent les  prochains mois.

Guilhem Sereins conseiller régional et chef de file du Parti de Gauche

Guilhem Sereins conseiller régional et chef de file du Parti de Gauche

Régionales 2015 – Dimanche, lors de la « Fête de l’Huma », le patron du PC, Pierre Laurent, a contesté Jean-Luc Mélenchon. La presse parle d’un risque de dislocation du Front de Gauche. Vous craignez un schisme ?

Guilhem Seyriès. Le Front de Gauche est une construction qui a apporté un nouveau souffle. Avec 12% lors de la présidentielle de 2012 cette stratégie a été confortée. Mais c’est un outil nécessaire mais pas suffisant. Selon les régions toutes les forces ne sont pas homogènes et tout cela va entrer en cohérence.

Régionales 2015 – Les turbulences nationales peuvent-elles secouer l’expérience régionale du « Projet En Commun » ? 

Guilhem Seyriès. Une cohérence se met en place. Europe Ecologie a évolué. Au départ, ils étaient très solitaires et ils ont modifié leur ligne. Ils sont disponibles pour un large rassemblement. Tout le monde pense que l’union est nécessaire.

Régionales 2015 – Le PS appelle à une union de toute la gauche au 1er tour pour faire face au FN. Votre réaction.

Guilhem Seyriès. Les déclarations de Cambadélis (NDLR 1er secrétaire du PS) sont celles d’un capitaine qui sait que son bateau prend l’eau. C’est de la tactique. Cette tactique le déshonore. Le seul argument pour faire l’union de la gauche est de brandir l’épouvantail du FN. Le PS ferait mieux de se poser les vraies questions. Ce qui fait progresser le FN ce n’est pas l’union ou pas l’union. Ce sont les reniements du gouvernement.

Régionales 2015- Le PC et EELV sont prêts à rallier le PS au 2nd Tour. Ou du moins ils n’excluent pas un ralliement. Quelle est votre position ?

Guilhem Seyriès. Nous verrons le soir du 2nd tour et chacun devra prendre ses responsabilités. Si nous arrivons en tête Carole Delga devra prendre ses responsabilités. Une chose est certaine. Nous voulons une politique régionale indépendante de la politique gouvernementale. Le contre-exemple c’est le Conseil Régional qui soutient la privatisation de Blagnac.  

Régionales 2015-Vous avez présenté le projet. Il vous reste à adopter un programme et à monter des listes. Où en êtes-vous ?

Guilhem Seyriès. Notre responsabilité est de créer un rassemblement qui propose une alternative citoyenne et qui ne soit pas une union politicienne. Nous devons dégager un chemin pour régler l’urgence sociale, l’urgence écologique et rétablir la souveraineté populaire sur les décisions politiques. Tout cela demande du temps et il faut trouver un équilibre entre toutes les composantes du « Projet En Commun »

Régionales 2015-La question de la tête de liste régionale est tranchée ? Ce sera Gérard Onesta ? Marie-Pierre Vieu ? Vous ?  

Guilhem Seyriès. Non elle n’est pas tranchée. Personne ne veut faire s’effondrer l’édifice sur cette question. Mais, pour autant, plusieurs candidatures peuvent être légitimes et aucune ne relève de l’évidence. Nous ne sommes pas dans les guerres de personnes. Ce qui compte c’est le respect du collectif ;

Régionales 2015-Philippe Saurel revendique, comme vous, une démarche citoyenne. Qu’en pensez-vous ?

Guilhem Seyriès. Je ne le connais pas personnellement. Mais je regarde ce qu’il fait dans sa mairie et nous n’avons pas la même conception des relations sociales. En démocratie nous avons besoin d’oxygène et de rompre avec les vieilles pratiques. Je ne sais pas s’il ira jusqu’au bout. Mais ce que je vois c’est que sa liste c’est la liste des cumulards du Midi (NDRL : la liste de Philippe Saurel s’appelle « Les Citoyens du Midi »). Il parle de renouvellement des pratiques et de citoyenneté et il présente uniquement des maires, des conseillers départementaux ou des candidats qui ont été battus aux investitures au PS. C’est pas mieux du côté de Carole Delga qui cumule aussi et qui ne voit pas de problème à être à la fois présidente de région et députée. Les gens n’en peuvent plus de ses pratiques. Les citoyens ne veulent plus de cela.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

 

Une ancienne responsable de l’UMP sur la liste Haute-Garonnaise de Louis Aliot

Louis Aliot parle d’une amie. Mais la présence, à ses côtés, de Chantal Dounot-Sobraques est un signal qui n’a rien de subliminal. Le Front National s’apprête à désigner une ancienne secrétaire départementale de l’UMP sur sa liste haute-garonnaise.

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Des tacles sur Dominique Reynié, des coups de griffe contre Carole Delga et une ode à la ruralité, la conférence de presse de rentrée de Louis Aliot est à la fois programmatique et très politique. En revanche, le leader regional du FN refuse d’officialiser la présence de Chantal Dounot-Sobraques sur sa liste Haute-Garonnaise.

Il renvoie au 21 septembre à la réunion de la commission d’investiture.

Malgré cela, la présence ostenstatoire de l’ancienne conseillère régionale et conseillère municipale au Capitole est transparente. Chantal Dounot-Sobraques a quitté l’UMP depuis deux ans et demi.

Ce sera sa première candidature sous les couleurs du Front National. Louis Aliot précise qu’il pourrait être tête de liste en Haute-Garonne. C’est assez improbable et cela ressemble à une esquive pour maintenir le suspens. En effet, Louis Aliot est très implanté à Perpignan (il siège au conseil municipal). Sa terre d’élection est au sens propre comme figuré les Pyrénées Orientales. Des terres sur lesquelles il est assuré de faire un bon score. Lors des dernières départementales, les PO ont voté à plus de 30% pour le FN. Une tête de liste dans ce fief frontiste est une garantie de succès.

Chantal Dounot-Sobraques peut donc, malgré les propos de Louis Aliot, devenir la future tête de liste en Haute-Garonne. En revanche, aucun doute, sur sa participation au scrutin.

Chantal Dounot-Sobraques permet d’afficher une « prise » et de faire les poches de Dominique Reynié. Louis Aliot veut accrocher les 30 points au 1er tour. Pour ce faire, il doit siphonner des voix au candidat de la droite et du centre.

L’affichage de Chantal Dounot-Sobraques est symbolique. Chantal Douno-Sobraqués est le prédécesseur de Laurence Arribagé.  Elle a été secrétaire départementale et la véritable patronne de la droite toulousaine au temps de Christine de Veyrac. D’ailleurs, selon nos informations, Jean-Luc Moudenc aurait été le premier à la féliciter lors de sa désignation par le patron de l’UMP de l’époque, Xavier Bertrand.

Sans parler de son élection sur la liste municipale de Dominique Baudis et de son passage dans les rangs de l’opposition municipale.

L’annonce de ce ralliement suscite de vives réactions au sein de la fédération haute-garonnaise des Républicains. Des réactions très critiques rappelant que Chantal Dounot-Sobraques a tenu des propos homophobes lors d’une déclaration polémique en plein conseil municipal. Ou de simples précisions sur son  » Baudissisme » de façade en soulignant que sa présence sur les listes de Dominique Baudis était simplement liée à  » un quota RPR ».

A noter que Chantal Dounot-Sobraques n’était pas la seule « représentante » de la droite et du centre toulousains lors de la conférence de presse de Louis Aliot. Maïté Carsalade (ex-centriste) était également présente. Ancienne adjointe au maire sous le mandat de Philippe Douste-Blazy, elle est qualifiée par un ancien camarade de route de « centriste virulente ». Mais ce ralliement surprend davantage que celui de Chantal Dounot-Sobraqués. Un ancien élu du Capitole parle carrément de « prise de guerre ».

Laurent Dubois

Addendum : Chantal Dounot-Sobraqués souhaite apporter les précisions suivantes :

– comme je l’ai dit lors de la conférence de presse , je n’ai pas la carte du FN et apporte mon appui à Louis Aliot en toute indépendance .

– Je n’ai pas été une baudisienne de façade , mais au contraire une  » baudisisienne  » très convaincue .
Dominique Baudis a été un très grand maire que j’ai servi avec beaucoup de plaisir . Certes nous avions parfois des analyses politiques très différentes ( notamment sur l’Europe ) , mais jamais sur la gestion de notre ville .
Ce qui m’a valu de travailler 3 mandats avec lui ! Et lors de l’affaire Allègre je l’ai toujours soutenu ( ce qui n’a pas été le cas de tous mes collègues …) absolument convaincue de son innocence .

Merci de bien vouloir tenir compte de ces deux éléments .

Cordialement .

C.Dounot