22 Sep

[Echo de campagne] Dominique Reynié : où sont les femmes ?

Dominique Reynié revendique le titre de « champion de la parité ». Pour lui, l’alternance « un homme, une femme » ne doit pas simplement rythmer (comme la loi l’exige) la composition des listes départementales. Le candidat de la Droite et du Centre veut que la parité s’applique à la désignation des têtes de listes dans les 13 départements de la Grande Région.

Dominique Reynié, tête de liste régionale pour la Droite et la Centre

Dominique Reynié, tête de liste régionale pour la Droite et le Centre

Le sujet était au menu de la réunion, mercredi dernier, avec Nicolas Sarkozy.

Ce n’était pas le seul. Les problèmes d’organisation (récurrents) de la campagne et le souhait de Dominique Reynié d’assumer la tête de liste départementale dans l’Hérault (Nicolas Sarkozy a tranché et c’est finalement l’Aveyron) ont été évoqués.

Néanmoins, la question de la parité des têtes de listes départementales a, une nouvelle fois, été mise sur la table. Le calendrier avance et les investitures doivent être promulguées par les instances nationales des Républicains mercredi 7 octobre.

Pour autant, le dossier est bloqué.

Cet été, lors d’une réunion à Albi, les élus Républicains de Midi-Pyrénées ont émis des réserves. Ils ne sont pas forcément hostiles au principe. Mais il est tout simplement impossible à appliquer. Les choses n’ont pas évolué depuis. Lors de la réunion du 16 septembre, sous le regard de Nicolas Sarkozy, c’est toujours le même constat. Des départements ne peuvent pas recruter une tête de liste féminine. C’est le cas dans l’Aude, le Lot, l’Aveyron, le Gard, le Tarn. Dans la Haute-Garonne, c’est tranché. La tête de liste est destinée à Vincent Terail-Novès, le maire de Balma.

En plus, parfois, les difficultés pratiquo-pratiques sont renforcées par des rivalités politiques.

Ainsi, dans le Gard, Dominique Reynié est confronté à l’hostilité farouche des élus départementaux. Comme le dit une source bien informée :

Si Dominique Reynié veut imposer une femme, il va finir pendu par les pieds ».

Dominique Reynié ne se décourage pas pour autant. Il a même acquiesse à une suggestion : s’appliquer à lui même la parité dans l’Aveyron en laissant la place à une femme. Mais le casse-tête reste entier. Encore faut-il trouver une femme !

Dans un département, en revanche, le problème semble résolu. Dans les Hautes-Pyrénées, Gérard Trémèges est prêt à « reculer » en seconde position. Visiblement, une candidate a été trouvée.

Mais, au final, Dominique Reynié va devoir reculer et composer. Malgré son acharnement, ses têtes de listes départementales ne seront pas paritaires.

Un responsable de la Droite et du Centre résume la morale de l’histoire :

Avant d’affirmer un principe, il vaut mieux être certain d’avoir les moyens de l’appliquer ! »

Laurent Dubois

21 Sep

[Echo de campagne] Carole Delga part à la Défense

Depuis juillet dernier, Carole Delga est redevenue députée de la République. Suite à sa démission du gouvernement et à son départ de Bercy, l’ancienne secrétaire d’Etat de Manuel Valls retrouve Paris et le Palais-Bourbon. Ce retour programmé n’est pas un simple retour. Carole Delga quitte son ancienne commission (les Finances) et intègre celle de la Défense.

Carole Delga, députée de la Haute-Garonne et tête de liste régionale PS-PRG

Carole Delga, députée de la Haute-Garonne et tête de liste régionale PS-PRG

Elue sur la VIIIe circonscription de Haute-Garonne en juin 2012, Carole Delga a laissé son siège à son suppléant le temps de son passage au gouvernement. Entre le 3 juin 2014 et le 17 juin 2015, Joel Aviragnet a représenté le Comminges à l’Assemblée Nationale. Le maire d’Encausse-les-Thermes siégeait à la commission des affaires sociales. Il a laissé le souvenir d’un parlementaire très présent et actif.

Carole Delga ne met pas ses pas dans ceux de son suppléant.

Au début de son mandat parlementaire, l’ancienne ministre était membre de la commission des Finances. Mais, à son retour, elle ne va pas la retrouver ni reprendre la place laissée vacante (aux Affaires Sociales) par Joel Aviragnet. Carole Delga intègre la commission de la Défense et des forces armées. 

Ce n’est pas le seul changement.

Avant de quitter les bancs de l’Assemblée, Carole Delga était devant, en bas de l’Hémicycle, pas loin du banc des ministres. Désormais elle occupe la place 509. Une place moins exposée. Plus discrète.

Derrière ces questions pratico-pratiques se trouvent des considérations éminemment politiques. Une nouvelle commission ou une place dans l’Hémicycle peuvent paraître accessoire et même dérisoire. Mais, en réalité, c’est hautement stratégique.

Carole Delga est la tête de liste régionale du PS et du PRG sur un territoire de 72 000m2 et de 6 millions d’habitants. Une présence trop lourde au Parlement l’éloignerait d’une campagne très prenante et lourde à gérer. La commission de la Défense siège, comme toutes les commissions, toutes les semaines. Généralement, elles se réunissent le mardi ou le mercredi. Aux Affaires Sociales, c’est le mercredi à 9 h 30.

Ainsi le mercredi 30 septembre à 16 heures 30, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian va venir présenter aux député(e)s de la commission de Carole Delga le projet de loi de Finances. 

Le fait d’appartenir à la Commission de la Défense n’est pas synonyme de « Parlement buissonnier ».

Mais la charge de travail est moins lourde que dans l’ancienne commission de Carole Delga : les Finances. En effet, entre octobre et décembre, la préparation de loi de Finances rive à leurs sièges les députés de la commission des Finances. Octobre-décembre : c’est en pleine campagne des régionales.

Quand on est député(e) et tête de liste régionale, il est impossible de cumuler.

Carole Delga est libérée d’un fardeau qui aurait été plus léger mais tout aussi contraignant aux Affaires Sociales. Dans l’ancienne commission de son suppléant, des textes importants sont prévus pour les 3 prochains mois. Le gros chantier de la Réforme du Code du Travail est au programme.

A la différence de Sylvia Pinel (ministre toujours en exercice et très impliquée dans le scrutin des Régionales), Carole Delga a fait le choix de la clarté en dissociant fonction ministérielle et campagne électorale. En revanche, l’exercice de son mandat parlementaire est acrobatique et impose des concessions à son slogan « 100% dans les Régionales ».

Et ce n’est pas fini. En cas de victoire en décembre prochain, Carole Delga a annoncé qu’elle siégerait au Palais Bourbon jusqu’à la fin de la législature, en juin 2017. Députée-candidate n’est pas un métier de tout repos. Députée-Présidente de Région, cela relève carrément de l’épreuve olympique.

Laurent Dubois

 

 

[Echo de campagne] Dominique Reynié « épinglé » sur Facebook au sujet d’AZF

Depuis que la démocratie existe, le nerf de la « guerre » (électorale) c’est l’argent. Sans budget pas de candidature possible. Mais, en 2015, la « fibre » de la bataille est sur Facebook et Twitter. Un tweet ou un post et ça vibre fort. Pour le meilleur (un débat et des idées) ou le pire (des attaques primaires et « hystériques »). 

Le parti socialiste vient d’en faire l’expérience avec une de ses candidates qui demande l’interdiction du Front National. Mais la droite et le centre ne sont pas en reste. Une publication de Dominique Reynié sur son mur Facebook fait réagir et soulève une polémique.

Cette fois-ci, ce n’est pas l’avenir de Marine Le Pen qui est sur la sellette. Mais le passé de la ville Rose et la commémoration de l’explosion d’AZF.

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FN ou Dominique Reynié, « bavardage » d’une candidate ou déclaration d’une tête de liste régionale, on retrouve le même schéma. Désormais les tribunes ne sont plus seulement dans les salles communales ou sur les plateaux de télévision. Elles sont, tous les jours, sur tous les Smartphones et  toutes les tablettes. Cette hyper-communication suppose de ne pas oublier une évidence : l’écrit laisse une trace (c’est vieux comme l’imprimerie). Mais, dans les campagnes 2.0,  un petit mot sur un mur peut devenir « viral » et se propager. Et finir sur le Blog politique d’une télévision régionale.

Laurent Dubois

 

[Echo de campagne] Une colistière de Carole Delga demande l’interdiction du Front National

L’Union de la Gauche est le leitmotiv du PS. Jean-Christophe Cambadèlis a annoncé ce week-end un « référendum » sur le sujet. Depuis des semaines, François Hollande, Manuel, Martin Malvy et Carole Delga scandent le même slogan.

Du côté du PS 31, on regarde de l’autre côté de l’échiquier politique. Une colistière de Carole Delga , secrétaire fédérale aux élections, délaisse l’unité de la gauche et se penche sur l’exclusion du FN. Aude Lumeau-Preceptis demande, sur sa page Facebook, une interdiction du Front National.

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Dans trois mois, les urnes auront retrouvé le chemin des remises et les élections seront derrière nous. Heureusement, au train ou vont les choses, il ne va pas rester beaucoup de choix pour les électeurs. Entre une Gauche réduite à sa plus « simple » expression (unie sous une seule bannière) et l’interdiction d’un parti certes extrême (et extrémiste) mais légal, le PS se livre à une vraie « purge » électorale.

D’après nos informations, la fédération du PS 31 prend ses distances avec la position de sa secrétaire aux élections. Cela étant, cette note dissonante intervient après un week-end agité. Le PRG a un vrai talent pour éprouver la patience de ses alliés. Mais visiblement certains membres du PS savent également jouer avec les nerfs de leurs camarades.

 

Laurent Dubois

 

20 Sep

[Echo de campagne] Philippe Saurel résiste à la pression « amicale » de Manuel Valls

Le Sud est, décidément, le Centre des Régionales. Une nouvelle fois, Paris s’invite dans le scrutin. En juin dernier, le premier ministre avait personnellement « présidé », sous les Ors de Matignon, une réunion afin de dissuader le trublion Saurel, Aujourd’hui, dimanche 20 septembre, Manuel Valls intervient, de nouveau, dans l’élection et demande au maire de Montpellier de retirer sa candidature.

Manuel Valls, premier ministre

Manuel Valls, premier ministre

La réponse ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué de presse, Philippe Saurel déclare :

« Les élections régionales ne sont pas un énième congrès du PS, où aux cris d’unité, unité, unité, les militants se rangent derrière la patron. L’enjeu des Régionales est tout autre. Il s’agit de mettre en place une nouvelle façon de faire de la politique »

Cette déclaration ressemble fortement à une fin de non recevoir.

D’après l’entourage du maire de Montpellier, le communique de presse est volontairement sybillin. Le ping-pong médiatique ne fait que commencer

Une interview dans Midi Libre (sorte de droit de réponse) devrait intervenir. En substance, Philippe Saurel devrait rappeler qu’on lui demande de rejoindre la famille socialiste uniquement quand cela arrange le gouvernement. Des décisions gouvernementales impactant Montpellier ont été prise sans que le maire de la ville ne soit consulter.

Dans son discours Manuel Valls met dans la balance son amitié avec Philippe Saurel.

Pour ce dernier, c’est très clair, l’amitié et la politique ne se confondent pas.

Philippe Saurel rappelle qu’il a été le mandataire de Manuel Valls lors des primaires (socialistes) de 2011. Il a été son répresentant dans l’Hérault et le score de l’actuel premier ministre dans ce département a, d’ailleurs, été – dixit Philippe Saurel « très bon ». C’est une façon détournée mais explicite de rappeler que Philippe Saurel a été un soutien précieux. Manuel Valls ne cache pas ses ambitions présidentielles pour l’après 2017. C’est également un moyen de souligner que, dans l’avenir, Manuel Valls pourrait avoir encore besoin du maire de la 8eme ville de France.

Néanmoins, malgré tout, le maire de Montpellier insiste sur un point. Contrairement à ce que pense Manuel Valls, sa candidature aux régionales n’est pas du tout une affaire d’amitié.

En tout cas, la pression (plus vraiment amicale) du premier ministre ne va pas resserer les liens avec entre deux amis de (presque) 10 ans.

Laurent Dubois

 

[L’interview du Dimanche] José Bové : « je suis prêt à pousser la liste dans l’Aveyron »

Après une semaine à Bruxelles, comme tous les week-end, José Bové passe son dimanche à Montredon-du-Larzac. Avant de rejoindre ses terres aveyronaises, le député européen a accepté de répondre à une série de questions. Verts en fission et l’éclatement en « particules » d’Europe-Ecologie. Les Régionales et l’expérience « midi-pyrénéo-languedocienne » d’un arc-en-ciel allant des écolos au Front de Gauche. José Bové revient sur l’actualité de sa « famille » politique et  livre son regard sur le prochain rendez-vous électoral. L’ancien porte-parole de la Confédération paysanne s’exprime également sur la création d’une Nouvelle Région allant du Gers jusqu’à la Lozère. 

José Bové, député européen du Grand Sud Ouest

José Bové, député européen du Grand Sud Ouest

Régionale 2015 -Europe-Ecologie subit une série de démissions. Le président du groupe au Sénat, Jean-Vincent Placé et son homologue à l’Assemblée, François de Rugy ont démissionné. D’autres, moins connu, ont également déchiré leurs cartes. Simple péripétie ou vraie déchirure ?

José Bové. Je parle de l’extérieur. Je n’ai jamais été adhérent. J’ai fait le lien avec Danny (NDRL Daniel Cohen-Bendit) à Toulouse en 2008. Je suis à la fois dedans et dehors sans être dans le parti. Europe-Ecologie se termine dans une logique partisane. Deux tendances existent. Une plutôt opportuniste. Composée de gens qui ont soif d’exister. Et une autre tendance  avec Cécile Dufflot. Ces deux écueils se heurtent l’un à l’autre. Le mouvement n’a plus de boussole. Et cela à deux à trois mois de la COP21 (NDRL conférence internationale sur le climat qui doit se réunir à Paris). Le discours n’est plus audible. C’est invraisemblable.

Régionales 2015- Comment abordez-vous l’échéance des régionales ? Pour vous, c’est un rendez-vous important ?

José Bové. Il y a 2 élections importantes par rapport aux idées que nous véhiculons. Les européennes et les régionales. Les européennes permettent de définir un projet et de se battre au niveau ou les décisions se prennent. Les régions ont également un poids important et un poids encore plus important avec leur refonte.

Régionales 2015-La fusion de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon : une bonne ou une mauvaise idée ? 

José Bové. Il existe une cohérence territoriale. J’habite à la limite des deux. J’ai toujours vécu entre Toulouse et Montpellier. C’est cohérent et surtout on peut réaliser beaucoup de choses. Beaucoup de choses passent directement par la Région s’agissant de l’Europe. Notamment tout ce qui concerne le développement durable.

Régionales 2015-Votre prédécesseur au Parlement Européen, Gérard Onesta travaille à un « Projet en Commun » avec les communistes, le Parti de Gauche. Que pensez-vous de cette initiative ?

José Bové. Une dynamique peut se faire. Il se passe quelque chose. Je le ressens et c’est lié à la personnalité de Gérard Onesta. Le sondage publié cette semaine (IFOP pour la Gazette de Montpellier) montre clairement que le choix de se réunir peut mener à quelque chose. Le plus important c’est le projet et non pas un cartel d’organisation. Il faut dépasser le cadre d’un cartel. C’était un risque. J’ai le sentiment que c’est réussi.

Régionales 2015-Dans votre entourage, on vous a suggéré de vous lancer dans l’aventure des régionales. Pourquoi avez-vous rejeté cette suggestion ?

José Bové. Pour moi les choses sont simples et claires. Je suis pour le mandat unique et je me suis engagé au niveau européen. Mais je suis prêt à pousser la liste et évidemment à être derrière Gérard Onesta. Je serai en dernière place dans l’Aveyron.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

 

 

19 Sep

[Echo de campagne] Jean-Christophe Cambadélis offre un fou rire aux Verts

Jean-Christophe Cambadélis propose un « référendum » et des urnes sur les marchés pour consulter le peuple de gauche sur une union avant le 1er tour des Régionales. Sa proposition a débarqué, sous forme de tweet, en pleine Assemblée Générale d’Europe-Ecologie. Les Verts se réunissaient, dans l’Aude, à Villesèquelande, pour valider le « Projet En Commun » élaboré avec le PC, le Front de Gauche, Ensemble! et les Occitanistes. La réaction a été unanime et spontanée : un éclat de rire général.

Jean-Christophe Cambadélis, 1er secrétaire du PS

Jean-Christophe Cambadélis, 1er secrétaire du PS

Jean-Christophe Cambadélis a offert un moment de franche rigolade à ses « camarades » écolos. Gérard Onesta se tient encore les côtes. En plein vote sur le « Projet En Commun » (un vote qui valide à 89,55% la plateforme programmatique avec les autres composantes de la gauche), la proposition du 1er secrétaire du PS n’a absolument pas perturbé le deroulement de travaux. Aucune discussion et aucun début de commencement d’une réflexion sur le « référendum sauce Camba ».  Juste un éclat de rires. Une fois la « récréation » terminée et la parenthèse refermée, les Verts se sont remis au travail.

C’est seulement une fois l’Assemblée Générale levée que Gérard Onesta se pronnonce (sérieusement) sur la proposition de Jean-Christophe Cambadèlis :

« Cambadélis avec sa petite urne sur les marchés, c’est drôle. Mais on atteint le niveau le plus pathétique de la politique. Ces gens sont totalement déconnectés. Le PS est un canard sans tête. Proposer cela 15 jours avant le dépôt des listes et alors que les bulletins auront été imprimés. Nous n’avons pas à discuter de cette proposition. Si on avait besoin d’un marqueur sur le niveau de panique du PS, nous l’avons ».

Même ligne du coté du chef de file régional du Parti de Gauche, Gulihem Serieys :

 » Pas besoin de référendum, l’alliance qui va rassembler le peuple de gauche et écologistes dans cette Région, c’est le projet en commun, seule liste de rassemblement citoyen et politique en capacité d’entrainer une dynamique de victoire. Que le PS organise plutôt un référendum sur la question de la privatisation de l’aéroport de Blagnac »

L’autre pilier du « Projet en Commun, le PC rejette catégoriquement la proposition de Jean-Christophe Cambadélis. Marie-Pierre Vieu (conseillère régionale sortante et présidente du groupe Front de Gauche à la Région) conteste la légitimité politique du 1er secrétaire du PS :

« Camba n’est plus le garant de l’union de la gauche mais de son atomisation. Il n’est pas légitime pour parler au nom du peuple de gauche. Le référendum aura lieu au 1er tour des régionales ».

Laurent Dubois

18 Sep

[Echo de campagne] Jean-Michel Baylet impose un contretemps au PS

Ce soir, vendredi 18 septembre, à partir de 17 h 30, le Comité Directeur du PRG devait désigner ses candidats pour les Régionales. Les instances nationales du parti de Jean-Michel Baylet ont décidé de reporter, pour l’ensemble des régions, les investitures.

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D’après nos informations, aucune date n’a été fixée. Un nouveau comité directeur pourrait se réunir la semaine prochaine. Mais les délais peuvent être plus longs.

Ce report n’était pas prévu. Les socialistes (qui doivent accueillir les radicaux sur leurs listes) comptaient sur des désignations pour dimanche. Date de la réunion du Congrès PRG à Montpellier. Selon plusieurs sources, cette décision inattendue s’explique par des difficultés qui ne sont toujours pas aplanies.

Jean-Michel Baylet met la pression sur ses alliés socialistes.

Il suspend le processus le temps d’obtenir gain de cause.

D’après une source proche du PRG, le cas de Didier Cordoniou (maire PRG de Gruissan) est un des points de blocage. Jean-Michel Baylet (au moment de la signature de l’accord avec le PS) exigeait plusieurs têtes de listes dans différents départements. Dans le pays de Didier Cordoniou, l’Aude, la puissante fédération du PS s’est opposée à l’attribution de la tête de liste départementale à l’ancien rugbyman professionnel. Pendant un temps, une porte de sortie sous la forme d’une place de numéro 2 a semblé ouverte. Elle ne convient (peut-être) plus à Jean-Michel Baylet.

Autre point chaud, le comité directeur devait se pencher sur le sort du maire de Blagnac, Bernard Keller. Ce dernier a été « trappé » par un vote du PRG 31. Jean-Michel Baylet peut parfaitement « casser » la décision de ses instances départementales.Comme le précise un fin connaisseur du PRG,  » le comité directeur, c’est Baylet et Baylet c’est le comité directeur ».

Mais une vieille inimitié envers l’élu haut-garonnais le retient de lever le pouce. En même temps, Bernard Keller a un poids politique et une notoriété qui peuvent justifier une amnistie. D’après nos informations, des socialistes ont défendu cet argument auprès de Jean-Michel Baylet.

Le cas de Bernard Keller n’explique pas, à lui seul, un report des investitures. Le sort de Didier Cordoniou n’est (probablemen)t pas l’unique abcès de fixation qui motive un nouveau calendrier. Mais un point est avéré. Jean-Michel Baylet impose un contretemps à son allié socialiste. Et, à 3 mois du scrutin, le temps est un paramètre précieux.

Laurent Dubois

 

[Echo de campagne] Démissions sur la liste Haute-Garonnaise de Carole Delga

Les radicaux arrivent. Des socialistes partent. Dimanche, les candidats PRG vont intégrer la liste de Carole Delga. Mais, en attendant, deux femmes encartées au PS quittent le navire. Une conseillère régionale sortante, proche de Kader Arif et une ancienne adjointe de Pierre Cohen démissionnent.

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Sylvie Bories et Régine Lange (respectivement en 7eme et 25eme position sur la liste Haute-Garonnaise) viennent de démissionner.

Sylvie Bories est une conseillère régionale sortante. C’est également l’assistante parlementaire de la députée, Martine Martinel. Proche de Kader Arif, elle invoque des raisons familiales et l’envie de retrouver une vie « normale ».

De son côté, Régine Lange se contente d’évoquer des « raisons personnelles ». Ancienne adjointe de Pierre Cohen, l’élue toulousaine a été en charge du développement durable. Régine Lange s’est investie dans la campagne. Elle a rédigé des notes sur l’industrie et le développement durable. Elle a même formulé des propositions. Notamment en suggérant un déplacement à Lyon pour salon pouvant servir de vitrine à Carole Delga.

Régine Lange refuse de commenter sa décision et s’enferme dans une obligation de réserve. Mais, selon nos informations, le départ de Régine Lange ne traduit  pas un dépit. Lié à sa place inéligible. Sa démission exprimerait une déception. Celle de ne pas se sentir utile.

D’après une source socialiste, Régine Lange va continuer son travail de militante. Membre du « La Fabrique », elle n’envisage (absolument) pas de quitter le PS et encore moins de rejoindre Philippe Saurel.

Laurent Dubois

 

[Fact-checking] A qui profiterait un retrait de Philippe Saurel ?

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste des "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste des « Citoyens du Midi »

Philippe Saurel est sur une pente descente. Dans le dernier sondage IFOP pour « La Gazette de Montpellier », la tête de liste des « Citoyens du Midi » tombe à 7% d’intentions de vote. Dans les états-majors politiques on s’interroge. Et si Philippe Saurel jetait l’éponge ? A qui profiterait ce retrait en rase campagne ? Sa disparition de la scène régionale rebattrait les cartes. Que deviendrait son capital électoral ? Réponses en chiffres. Des chiffres issus du sondage IFOP réalisé en ligne du 10 au 14 septembre 2015. 

Où iraient les voix de Saurel ?

La structure du vote Saurel est donc la suivante :

Un vote de Gauche

      Les 7  % de Philippe Saurel sont majoritairement composés par un électorat issu des rangs du Front de Gauche, du PS, du PRG et d’Europe Ecologie. Le discours anti-parti et establishment du leader des « Citoyens du Midi » ne mord pas sur le Front National (qui occupe ce créneau) ou sur un Dominique Reynié qui se présente comme une alternative à la « vieille » politique.

Un vote anti-socialiste

     Philippe Saurel offre une alternative aux déçus du socialisme. Son ADN électoral est celui de la gauche de la gauche. Son principal concurrent n’est pas Carole Delga. Mais le « Projet Commun » de Gérard Onesta, Marie-Pierre Vieu et Guilhem Seyriès. Paradoxalement, la socialiste a un interêt au maintien de Philippe Saurel. Dans le sondage IFOP, Carole Delga est à portée d’arquebuse des « Rouges-Verts ». Un abandon de Philippe Saurel renforcerait un « Projet Commun » qui obtient déjà 16% d’intentions de vote au 1er tour

Un capital « récupérable » par le « Projet Commun »

Le coeur de l’électorat de Philippe Saurel est à gauche. Plus précisemment à gauche de la gauche. Le sondage de l’IFOP montre que le vote Saurel est un vote qui pourrait se reporter sur l’offre incarnée par la liste « Onesta-Vieu-Seyriès ». Ce report ne peut pas se jouer à la virgule près. L’IFOP ne mesure pas la part d’adhésion à la personnalité de Philippe Saurel, son équation personnelle. Mais il y aurait forcément des électeurs « orphelins » qui préféraient l’absentention à un report vers le « Projet Commun ». Néanmoins, un point ressort des chiffres de l’IFOP : le « malheur » de Philippe Saurel ferait le bonheur du « Projet Commun ».

Laurent Dubois