28 Sep

EXCLUSIF : Municipales Albi. Démenti de Philippe Bonnecarrère sur son adhésion à l’UDI

Philippe Bonnecarrère. maire d'Albi. Futur candidat aux élections communautaires. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées

Philippe Bonnecarrère. maire d’Albi. Futur candidat aux élections communautaires. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées

La campagne, morne plaine ? A Albi, c’est plutôt ravins et précipices  Le PS est au bord du gouffre. Le premier fédéral, Samuel Cèbe, et un « catcheur »de dernière minute, le député Jacques Valax, dansent sur le vide. Ils sont sur la corde raide d’un conflit qui risque de sonner l’électorat de gauche et l’image du parti.

En face, dans l’équipe adverse, c’est aussi crevasses et dos d’ânes. Dernier épisode en date : l’adhésion de Philippe Bonnecarrère à l’UDI. L’annonce a été faite dans les colonnes de la Dépêche du Midi. Cette annonce se résume à une déclaration de Jean-Michel Bouat, délégué départemental de l’UDI 81. Publiée hier, elle n’a pas suscité de démenti de la mairie.

Samedi est une nouvelle journée. L’information circule mieux les jours de marché. Les entrefilets se consomment plus facilement entre deux paniers de fruits et légumes. Philippe Bonnecarrère vient de nous faire parvenir le texte suivant :

 » Nul ne m’a demandé d’adhérer à l’UDI et je n’ai aucun projet de le faire. Celles et ceux qui ont pleine qualité à assurer le rassemblement le plus large à Albi ont heureusement la même liberté« 

Philippe Folliot, le président de l’UDI 81, va devoir attendre. Il va pouvoir, comme prévu, arpenter le pavé albigeois aux côtés de Philippe Bonnecarrère en mars prochain. Le député « boorloiste » peut toujours serrer des mains et distribuer des tracts pendant les municipales. En revanche, pour le chèque d’adhésion, ce n’est pas le bon timing.

Toutes les aiguilles sont braquées sur deux horloges. Celle de la mairie et celle de la Communauté d’Agglomération. Comme le dit Philippe Bonnecarrère, l’heure est au R-A-S-S-E-M-B-L-E-M-E-N-T.

Pour des régionales, une étiquette est un passeport indispensable. En revanche, s’agissant des municipales albigeoises, être inclus dans un parti c’est exclure une partie de l’électorat.

Philippe Bonnecarrère a les yeux tournés vers  2015. Il se voit à la place de Martin Malvy. Il se projette  dans le fauteuil d’un président de Région.

Mais, en attendant, une carte UDI ne colle pas avec sa géographie locale. L’UDI passe des accords avec l’UMP. C’est le cas dans des communes autour du Toulouse. On parle même, courant octobre, d’une alliance sur la Ville Rose.

Bientôt, Jean-Louis Borloo et Jean-François Copé vont se retrouver sur les mêmes estrades. A Albi, dans une ville ancrée à gauche, l’affiche n’est pas bonne.

Philippe Bonnecarrère le sait parfaitement. Un ancrage, un marquage trop ouvertement à droite limite ses chances. D’ailleurs, c’est pour cela qu’il a déchiré sa carte de l’UMP. Il a besoin d’un espace au delà de sa famille naturelle.

En pleine négociation avec des partenaires potentiels, un dossard UDI est un épouvantail pour des partenaires potentiels. Notamment le PRG.

Alors pourquoi cette fausse-vraie adhésion à l’UDI ?

Une erreur de communication ? Si c’est le cas, le responsable de l’UDI 81 peut changer de numéro de téléphone. Ses oreilles vont siffler.

Un ballon d’essai ? Pourquoi pas.

Un faux pas ? Sans aucun doute.

                                                                                                                                                                                                 Laurent Dubois

27 Sep

Les « pousse-au-crime »

C’est peu de dire que le gouvernement Ayrault et le Président Hollande n’ont actuellement pas la côte dans l’opinion. Mais cette semaine, une limite a sans doute été franchie après les propos du sénateur UMP Eric Doligé. Des joutes verbales nauséabondes qui nous ramènent un siècle en arrière.

Voici les propos, qu’Eric Doligé a tenus sur le site Le Lab Europe 1 « Moi je dois vous dire que j’ai un instinct meurtrier en ce moment. Je suis comme la plupart des citoyens, moi je ne supporte plus Hollande et sa bande ! ». Et le sénateur de surenchérir : « Moi, j’ai une liste de gens que je peux vous donner sur qui il faut tirer, hein. Il y en a une quarantaine, c’est tous ceux du gouvernement. »

Croyez-vous qu’à ce moment-là, ses collègues de l’UMP qui l’accompagnent s’en offusquent ou en restent interdits ? Point du tout puisque que Jean-Claude Gaudin, le sénateur-maire de Marseille, rajoute même en riant : « Je peux donner les kalachnikov ». C’est vrai que quand on voit l’usage qui est fait des armes dans sa ville, il est bienvenu pour le premier magistrat de la cité de faire de l’humour autour des noms de fusil automatique…

Quelles sanctions ?

La première réflexion que m’inspire ce débordement verbal est la même que celle de mon confrère Hubert Huertas. A travers un édito brillant, ce dernier nous demande d’imaginer quelles auraient été les réactions et les sanctions si de tels propos avaient été tenus par un lycéen, un étranger ou encore un chanteur de rap. Exemple fictif de ce que cela pourrait donner dans la bouche d’un lycéen, toujours sous la plume du spécialiste politique de France Culture.

« Moi je vous dis que j’ai un instinct meurtrier en ce moment. Je suis comme la plupart des élèves, moi je ne supporte plus le proviseur et sa bande de profs. On a assez de profs sur qui tirer pour nous laisser libre de dire ce qu’on a envie de dire ». Quelles sanctions seront décidées par les instances de l’UMP à l’encontre d’Eric Doligé ? J’attends de voir…

Le souvenir de Jaurès

La deuxième réflexion que m’inspirent les paroles acides de Monsieur Doligé me ramène un siècle en arrière, en 1914, quand à l’aube de la première guerre mondiale, les adversaires politiques au pacifisme de Jean Jaurès appelaient également à un instinct criminel. Dans son ouvrage « 1914 » (XO Editions), l’historien Max Gallo nous en retrace bien le contexte. « Charles Péguy, devenu un patriote exalté met sa passion et son talent au service de sa nouvelle cause : « En ces temps de guerre, dit-il, il n’y a qu’une politique et c’est la politique de la Convention nationale. Mais il ne faut pas se dissimuler que la politique de la Convention nationale, c’est Jaurès dans une charrette et un roulement de tambour pour couvrir cette grande voix.» Voilà Jaurès promis à la guillotine. »

Aujourd’hui, les fusils automatiques ont remplacé la guillotine, Hollande n’est évidemment pas Jaurès, la guerre ne menace pas notre pays, mais il me semblait que les débordements verbaux du siècle dernier avaient servis de leçon. Apparemment non.

Patrick Noviello

 

25 Sep

Dossier Municipales Albi : Olivier Brault, amputation et chirurgie fine

Olivier Brault, ancien adjoint mairie Albi, candidat aux muncipales. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées

Olivier Brault, ancien adjoint mairie Albi, candidat aux municipales. Photo :LDubois/France3MidiPyrénées

Bistouri et calculatrice. Olivier Brault est chirurgien de métier. Entre deux passages au bloc, il a veillé sur la santé financière d’Albi. Urologue connu et reconnu, Olivier Brault a été, pendant des années, l’adjoint aux sports puis aux finances de Philippe Bonnecarrère. Depuis 2008, le maire sortant programme sa sortie.

Olivier Brault a longtemps fait figure d’héritier naturel. En 2011, c’est l’AVC : l’Accident Vraiment Contrariant. Une embolie électorale aux cantonales et c’est la thrombose. Un caillot bloque l’horizon d’Olivier Brault. Face à une défaite sur le canton d’Albi-Centre, Philippe Bonnecarrère pratique l’amputation à vif. L’héritier finit au panier. Il reste dans l’équipe municipale. Olivier Brault continue à préparer les budgets. Mais, selon ses mots, cela constitue « une blessure profonde ».

Après une phase de « reconstruction », Olivier Brault applique une thérapie de choc. « Celui qui était programmé pour prendre la suite » aurait pu panser ses plaies dans sa clinique. Il aurait pu se réfugier dans sa blouse blanche et laisser derrière lui l’hôtel de Ville.

Il préfère soigner son éviction par une candidature. Olivier Brault met en avant le service des albigeois. Il semble sincère. Il est motivé par l’action municipale. L’ancien  adjoint a des idées sur la circulation. Il a des propositions « pour rendre Albi aux albigeois » : sécurité, déplacements doux avec des navettes électriques…

Néanmoins, malgré un joli discours et une vraie maîtrise de la communication, on sent bien que le passé n’est pas complètement passé. Olivier Brault affirme « ne pas avoir d’esprit revanchard ». Mais des traces subsistent. Humain. Très humain.

Olivier Brault rejette l’idée d’une candidature « contre Philippe Bonnecarrère ». En revanche, la candidate officielle du maire, Stéphanie Guiraud-Chaumeil, est clairement sa cible. A son sujet, le chirurgien ne manie pas le scalpel. Il emploie la tronçonneuse. Olivier Brault la décrit comme « une personne sans expérience » et la surnomme « papa m’a dit ».

Pour lui, la candidature de Stéphanie Guiraud-Chaumeil est une vraie-fausse candidature : « Philippe Bonnecarrère va continuer à tirer les ficelles ». Après une cure de vitamine C, le PS pourrait difficilement taper plus fort.

L’électorat du Centre et de la droite déteste les querelles de famille. Trop de vaisselle cassée peut coûter cher. Olivier Brault est enfermé dans un champ opératoire très étroit.

Impossible d’échapper à ses gènes politiques. Olivier Brault est lié au bilan de Philippe Bonnecarrère. Il le sait parfaitement. Il en est même « très fier ». Impossible d’exercer un droit d’inventaire. Olivier Brault doit assumer.

Dans le même temps, Olivier Brault doit exister. Sa candidature peut uniquement prendre corps contre le casting du maire et le choix de Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Mais, attention, trop de véhémence se retournera fatalement contre son auteur.

Bref, pour Olivier Brault, le programme est d’une redoutable simplicité : la chirurgie fine.

                                                                                                                                                                                                         Laurent Dubois

Municipales Cahors : Maître Guy Debuisson «candidat de la société civile»

« Je n’ai aucune carte politique et je n’en prendrai aucune ». L’avocat est ferme et définitif. Guy Debuisson se dit toutefois assuré du soutien de l’UMP et de l’UDI du Lot. Surprenant se diront certains pour cet ancien vice-président du Conseil régional sous l’étiquette radicaux de Gauche (1998-2004). « Beaucoup de Radicaux ne voteront pas pour l’actuel maire socialiste (N.D.R : Jean-Marc Vayssouze faure ) » explique le nouveau candidat.

Guy Debuisson (Crédit : MaxPPP)

Guy Debuisson (Crédit : MaxPPP)

Une candidature surprenante d’autant plus que l’UDI et l’UMP semblaient respectivement déjà avoir leurs candidats en les personnes d’Ellen Dausse et Roland Hureaux. « Il a fait 6,8% aux dernières Municipales, moi j’y vais pour gagner » riposte Guy Debuisson. « De toute façon si un candidat est investi par le national, les instances locales ne le soutiendront pas ». « Une union jamais réalisée jusque là » voilà ce qui selon Maitre Debuisson légitime ce que d’autres qualifieront de « parachutage ».

Pourquoi pas Toulouse ?

Quand je lui demande s’il n’aurait pas préféré Toulouse, celui qui est aussi président du Comité Régional Olympique Sportif répond sans détour. « Cela m’aurait plu évidemment mais il faut être réaliste. Comment trouver une place entre Cohen et Moudenc. Même si ce sont deux personnes que je respecte, pour moi le vrai combat des chefs c’était Baudis-Malvy, au lieu de cela on est allé chercher l’un à Ramonville et l’autre a fini par se faire battre ». Et l’avocat de poursuivre en expliquant que ce ne sont pas les personnes qui vont être choisies dans la métropole mais les étiquettes : « les néo-toulousains ne connaissent ni Moudenc ni Cohen ».

Pourquoi donc ce choix de Cahors pour le célèbre avocat pénaliste toulousain ? « J’y ai beaucoup d’amis, j’y ai également organisé beaucoup de compétitions sportives, il y a plusieurs mois qu’on m’a sollicité. Et puis c’est une ville en panne sèche. Elle mérite beaucoup mieux en termes de créations d’emplois comme en termes de sport » avance celui qui est aussi grand maître de la Grande Loge Française.

Programme et liste

Son programme ? L’homme est trop malin pour en donner les grandes lignes : « mes adversaires en feraient un copier-coller ». Sa liste ? « On commence à beaucoup m’appeler mais je préfère laisser venir, il faut trouver les bons spécialistes, en urbanisme notamment. » Celui qui s’annonce comme « le candidat de la société civile » compte bien garder l’ensemble de ses activités tout en menant campagne. Une campagne qu’il débutera dès ce vendredi en rendant visite aux commerçants du centre-ville.

Patrick Noviello

23 Sep

Exclusif Municipales Albi : Jacques Valax, une candidature surprise et explosive

Une surprise. Pas vraiment surprenante. Le nom de Jacques Valax circule depuis des semaines. Mais l’avancement du calendrier rendait cette hypothèse de plus en plus improbable. D’après nos informations, le député tarnais prend le départ dans la dernière ligne droite. La date limite des dépôts était aujourd’hui. Il a déposé son dossier ce matin. Le premier fédéral, Samuel Cèbe, déclare « cette candidature est irrecevable eu égard nos règles internes et aux dispositions relatives à la limitation du cumul des mandats ».

Les albigeois vont connaître une guerre des Roses.

Samuel Cèbe est catégorique. D’après lui, une candidature Valax est impossible. La Fédération du PS 81 a voté une résolution interdisant le cumul entre les mandats parlementaires et exécutifs.

Mais, comme le précise un responsable du PS : « on ne peut empêcher un député de se présenter. C’est uniquement une fois élu qu’il devra choisir ».

Jacques Valax a longtemps fréquenté les Palais de Justice. Avocat de formation et de profession, il connaît les procédures. Y compris celle de la commission des conflits. Il a même une certaines expérience en la matière.

Tombeur de l’ancien ministre, Paul Quilès, auquel il a arraché sa circonscription, Jacques Valax est un « praticien » des arcanes disciplinaires du PS.

Le parlementaire est connu pour son amour du rugby. Les coups de crampons et les plaquages au sol ne l’effraient pas. Les déclarations martiales du premier fédéral tarnais ne vont pas l’intimider. Encore moins le pousser aux vestiaires.

D’après ses amis, c’est même le premier fédéral qui le pousse dans la mêlée.

Proche de Jean-Christophe Cambadélis, Samuel Cèbe veut rénover le PS départemental. Il veut sortir certains sortants. 3 mandats consécutifs et c’est fini. C’est le leitmotiv ratifié par les militants et porté par le premier fédéral.

Le président du Conseil Général, Thierry Carcenac, après 22 ans dans son fauteuil, est visé. Mais aussi d’autres conseillers généraux dont…Jacques Valax.

Le député est hostile au cumul des mandats. Il a même défendu un amendement sur le sujet. Mais il siège encore au Conseil Général. Il a promis de raccrocher son mandat aux prochaines cantonales. Toutefois, il est agacé et choqué par la méthode expéditive de ses camarades du parti.

Le Clochemerle albigeois a des relents de « tragédie » grecque.

La cathédrale Sainte-Cécile n’est pas le Parthénon.

Mais c’est une querelle des Anciens et des Modernes qui se joue à l’ombre de la cité épiscopale.

D’ailleurs, un de ses acteurs, Samuel Cèbe a un bon profil pour finir entre les mâchoires d’un kronos. Membre du cabinet de Thierry Carcenac, il risque de finir professionnellement broyé par les puissances qu’il défie.

Laurent Dubois

18 Sep

Dossier Municipales Albi : Stéphanie Guiraud-Chaumeil, la candidate de la mairie

Stéphanie Guiraud-Chaumeil, adjointe à la mairie et future candidate aux municipales. Photo : LDubois/France3MidiPyrénées

Stéphanie Guiraud-Chaumeil est candidate à la mairie. C’est même la candidate de la mairie. Ou plutôt du maire sortant, Philippe Bonnecarrère. La jeune adjointe réserve « sa déclaration officielle de candidature » pour un autre moment. Mais, depuis 2011 et une annonce surprise, elle a le relai entre les mains.

En 2008, Philippe Bonnecarrère prévient les albigeois. Son troisième mandat est le dernier. Ce retrait programmé aurait du bénéficier à Olivier Brault. Adjoint aux sports puis aux finances, il a accompagné Philippe Bonnecarrère pendant dix huit ans. En 2011, c’est la sortie de route. Des cantonales décevantes transforment le challenger en outsider. Le dauphin finit échouer sur la plage. Stéphanie Guiraud-Chaumeil doit sa mise à flot à cet accident de navigation.

Elle aborde les municipales sans boussole idéologique. « Pur produit de la société civile, (Stéphanie Guiraud-Chaumeil) est vraiment sans étiquette et sans passé politique ». Pour elle, « c’est un atout. Cela permet de se déconnecter des querelles partisanes et de parler à des gens très différents ». Cette ouverture est une affaire de tempérament. Mais c’est aussi une question stratégique.

Stéphanie Guiraud-Chaumeil applique la recette Bonnecarrère. Albi vote à gauche : cantonales, législatives, présidentielles. Dans ce contexte, la dépolitisation est une figure imposée. Stéphanie Guiraud-Chaumeil rencontre l’UMP, Europe-Écologie et le  PRG. Elle travaille à des affiches électorales multicolores. Dans le passé, Philippe Bonnecarrère a gommé ses attaches à droite. Il a quitté l’UMP. Dans les deux cas, il s’agit de dessiner un portrait : un maire d’Albi au service des Albigeois.

C’est la marque du « Bonnecarrérisme« . Stéphanie Guiraud-Chaumeil assume. Elle s’inscrit parfaitement dans cette filiation. C’est valable sur le terrain électoral, en campagne. C’est également sa ligne pour l’Hôtel de Ville, en cas de victoire.

Stéphanie Guiraud-Chaumeil parle d’un « changement dans la continuité ». Elle est « très fière du bilan ». Elle promet simplement « de proposer quelque chose d’innovant, plus en phase avec l’époque mais sans révolution non plus ».

Les amis et les adversaires de Philippe Bonneccarrère pointent du doigt une gestion personnelle. Philippe Bonnecarrère décide en consultant…Philippe Bonnecarrère. Dans les services municipaux, le personnel dénonce un manque d’écoute et d’attention.

En parlant d’innovation et d’une nouvelle époque, Stéphanie Guiraud-Chaumeil fait-elle écho à ses mauvais échos ? Impossible de ne pas se poser la question. Impossible d’y répondre vraiment. Pourtant, les électeurs vont s’interroger et ils voudront une réponse. C’est tout le problème de Stéphanie Guiraud-Chaumeil.

Elle doit marquer sa différence sans soulever de différends avec Philippe Bonnecarrère. Une fidélité sans relief et c’est la mauvaise image d’une pâle imitation. Une autonomie trop criante : attention au procès en ingratitude. Sans parler d’une épée de Damoclès. Philippe Bonnecarrère peut toujours reprendre les clés.

Albi va héberger, jusqu’au mois de mars, un joli spectacle d’équilibriste.

Stéphanie Guiraud-Chaumeil a des idées sur l’attractivité des Cordeliers. Elle a des pistes pour faire fructifier le label UNESCO. Sur l’insécurité, elle s’écarte de la position de Philippe Bonnecarrère. Elle n’exclut pas totalement un armement de la police municipale.

Bref, la candidate aux municipales n’est pas simplement la candidate du maire.

Elle a des idées. Elle peut se prévaloir d’une certaine expérience.

Mais Stéphanie Guiraud-Chaumeil va devoir défier les lois de la botanique politique. Elle va devoir éclore dans l’ombre de Philippe Bonnecarrère.

Allier ombre et lumière. Concilier éclosion et culture sous serre.

Facile au parc Rochegude. Beaucoup moins évident dans les isoloirs.

Laurent Dubois

12 Sep

Municipales à Toulouse : Serge Laroze mènera le Front National

« Toulouse est pour nous une ville-test, même si nous n’y réalisons pas nos meilleurs scores ». En début d’entretien, Serge Laroze s’affiche modeste. Le militant frontiste est trop aguerri pour faire des pronostics. 27 campagnes au compteur et 32 ans de F.N, ingénieur de l’aéronautique (une carte de visite « porteuse » selon lui), il a déjà réuni les 69 noms nécessaires à la constitution de sa liste.

Serge Laroze aux côtés de Marine Le Pen

Et ce n’est pas la première fois qu’il est à la manœuvre, en 1995, il avait aussi réuni les candidats frontistes au Capitole et avait, par le biais d’une élection au premier tour de Dominique Baudis, placé deux des siens au conseil municipal. Il était ensuite reparti au front 6 ans plus tard, sans qualification au second tour.

« Basculement de l’opinion »

Seulement les temps changent, « un basculement de l’opinion est en train de s’opérer vers nous » explique Serge Laroze. Et le tête de liste de se gausser des propos de François Fillon, appelant à se reporter vers le candidat le moins « sectaire » en cas d’absence de l’UMP aux seconds tours en France. « Nous, nous ne sommes pas sectaires ! ». Quid de ses adversaires PS et UMP ? « J’ai lu que Monsieur Cohen était inquiet vis à vis de nous, j’en suis désolé. Quant à Monsieur Moudenc, c’est quelqu’un de courtois, il dit bonjour, me serre la main quand on se croise ».
L’objectif non officiel pour le Front National toulousain est désormais de dépasser les 10% et pas question de se désister si qualification pour la dernière ligne droite. « Personne ne nous fait de cadeaux, nous n’en ferons donc pas. » Quant au programme, « il sera basé à 50% sur des thèmes nationaux, comme l’immigration ou la sécurité, et à 50% sur des thèmes locaux ».

Fiscalité et sécurité

Quatre axes majeurs se dessinent toutefois sur Toulouse. La priorité sera la baisse de la fiscalité municipale. Dans la droite ligne de ce premier point, Serge Laroze s’engage à ne pas augmenter la dette publique. « Certains travaux attendront s’il le faut, et je jetterai un coup d’œil dans le subventionnement des associations ». La sécurité figure évidemment au programme avec « l’ambition de donner plus de pouvoir et de moyens, en formation notamment, aux policiers municipaux ». Enfin, dernier axe : « donner la priorité aux français pour les aides sociales ». Sur ce point quand on oppose la loi au candidat FN, ce dernier répond : « A-t-on le droit de le faire ? On verra bien ».
Le Front National est donc bien en ordre de bataille à Toulouse et son secrétaire départemental ne cache pas non plus ses ambitions dans des villes proches comme Pinsaguel ou encore Martre-Tolosane. L’objectif affiché de Marine Le Pen sur ces Municipales est clair : emporter le maximum de sièges de conseillers municipaux, voire plus si c’est possible.

Patrick Noviello

Etat-Région : gagnant-gagnant ?

Deux heures d’entretien avec le premier ministre pour négocier le montant des futurs contrats de plan Etat-Région (2014-2020), c’est le temps qu’ont eu les présidents régionaux pour négocier.

Sur la traditionnelle trame « toujours plus de responsabilité et de moins en moins de ressources », Martin Malvy a donc trouver quelques arguments supplémentaire, même s’il «comprends le besoin actuel de réduire les dépenses ».


Interview de Martin Malvy par france3midipyrenees

Premier élément de satisfaction pour les élus régionaux, l’annonce prochaine d’un grand plan de rénovation du réseau ferré existant par RFF (sous-entendu les lignes empruntées par les TER financés par Régions). Autre inquiétude soulevée par Martin Malvy : la crainte d’une réduction des Fonds Européens de l’ordre de plusieurs centaines de millions d’euros. Là où il redoutait une chute de 37% de ces fonds, ce ne sera finalement que 10% qui disparaîtront sur l’autel de la restriction budgétaire. « L’Etat a compensé » explique Martin Malvy.
Et l’agriculture ?
De son côté Jean-Marc Ayrault a défini les grandes priorités de ces futurs contrats de plan : innovation, filières d’avenir et l’usine du futur, couverture du territoire en haut-débit et développement des usages du numérique, transition écologique et énergétique et mobilités multimodales. « Ces orientations doivent toutes contribuer à l’emploi » affirme déterminé le premier ministre.
Grande oubliée de ces priorités selon l’opposition régionale : l’agriculture. Elle représentait 160 millions d’euros dans la précédente enveloppe. « Les élus du Groupe Osons Midi-Pyrénées font part de leur vive inquiétude face aux orientations données  par le gouvernement ». Si plus d’un milliard d’euros a été versé par l’Etat à Midi-Pyrénées sur le précédent contrat, aucune indication n’a été donnée par le premier ministre aux présidents de région pour le prochain.
Pas avant 2015
De nouvelles négociations vont maintenant avoir lieu entre chaque région et l’Etat. Puis viendra le temps du débat dans l’hémicycle régional pour déterminer les projets à mener. La région devra aussi discuter avec les autres collectivités territoriales, départements en premier, au vu du scrutin municipal qui approche. En raison de ce dernier, le futur contrat de plan ne devrait pas être acté avant juin ou septembre 2014 pour une probable application en 2015.

Etat-Région : gagnant-gagnant ?

Deux heures d’entretien avec le premier ministre pour négocier le montant des futurs contrats de plan Etat-Région (2014-2020), c’est le temps qu’ont eu les présidents régionaux pour négocier.

Sur la traditionnelle trame « toujours plus de responsabilité et de moins en moins de ressources », Martin Malvy a donc trouver quelques arguments supplémentaire, même s’il «comprends le besoin actuel de réduire les dépenses ».


Interview de Martin Malvy par france3midipyrenees

Premier élément de satisfaction pour les élus régionaux, l’annonce prochaine d’un grand plan de rénovation du réseau ferré existant par RFF (sous-entendu les lignes empruntées par les TER financés par Régions). Autre inquiétude soulevée par Martin Malvy : la crainte d’une réduction des Fonds Européens de l’ordre de plusieurs centaines de millions d’euros. Là où il redoutait une chute de 37% de ces fonds, ce ne sera finalement que 10% qui disparaîtront sur l’autel de la restriction budgétaire. « L’Etat a compensé » explique Martin Malvy.
Et l’agriculture ?
De son côté Jean-Marc Ayrault a défini les grandes priorités de ces futurs contrats de plan : innovation, filières d’avenir et l’usine du futur, couverture du territoire en haut-débit et développement des usages du numérique, transition écologique et énergétique et mobilités multimodales. « Ces orientations doivent toutes contribuer à l’emploi » affirme déterminé le premier ministre.
Grande oubliée de ces priorités selon l’opposition régionale : l’agriculture. Elle représentait 160 millions d’euros dans la précédente enveloppe. « Les élus du Groupe Osons Midi-Pyrénées font part de leur vive inquiétude face aux orientations données  par le gouvernement ». Si plus d’un milliard d’euros a été versé par l’Etat à Midi-Pyrénées sur le précédent contrat, aucune indication n’a été donnée par le premier ministre aux présidents de région pour le prochain.
Pas avant 2015
De nouvelles négociations vont maintenant avoir lieu entre chaque région et l’Etat. Puis viendra le temps du débat dans l’hémicycle régional pour déterminer les projets à mener. La région devra aussi discuter avec les autres collectivités territoriales, départements en premier, au vu du scrutin municipal qui approche. En raison de ce dernier, le futur contrat de plan ne devrait pas être acté avant juin ou septembre 2014 pour une probable application en 2015.

Cumulards ou pas ?

Jean-Michel Baylet ©JACQUES DEMARTHON / AFP

« Oui mon maire est aussi député, mais ça sert quand on veut faire remonter un dossier de la ville à Paris »… L’argument massue moult fois répété peut faire mouche. Mais d’autres répondront : « être à Paris ou sur ses terres d’élections, c’est ingérable, il faut choisir ». Le tout pendant que les Sénateurs tonneront, révoltés : « Nous représentons les collectivités territoriales de la République, alors quoi de plus normal que nous y soyons aussi élus… »

Ah le serpent de mer du cumul des mandats… Cette semaine, c’est l’Express qui fourre son nez dedans. Et là, que peut-on y découvrir, nous Midi-Pyrénéens ? Que sept de nos élus figurent les 141 plus gros cumulards de France. Parmi les « mieux » classés : Jean-Michel Baylet 3ème, Martin Malvy 15ème et Pierre Cohen 28ème.
Que peut-on en conclure ? Pas grand-chose à vrai dire. D’autant que certains, comme Martin Malvy, contestent ce classement. « Comment confondre mandats indemnisés et fonctions non rémunérées, le mélange est étrange » s’interroge le président de région. Et l’ancien ministre de conclure : « Plus sérieux serait de rechercher les cumuls de mandats et celui d’activités professionnelles- ce qui ne me paraît pas moins chronophage bien évidemment- mais qui est à l’évidence infiniment plus intéressé ».
Justement, ce sera tout l’objet de la loi en cours d’examen. Si elle est adoptée, tout parlementaire français ou européen ne pourra plus diriger une collectivité locale. Et pour en revenir aux propos de Martin Malvy, le rapporteur du texte affirme dans les pages de l’Express : « L’objection est légitime. C’est pourquoi, à terme, le cumul entre un mandat de parlementaire et une activité professionnelle sera aussi interdit ». Je trouve Christophe Borgel bien optimiste, mais je ne demande qu’à voir ça. Et l’Express de nuancer également le propos en expliquant que bon nombre de parlementaires de la majorité n’y seraient pas forcément favorables « en particulier les Radicaux de Gauche dont les voix seront précieuses pour l’adoption du texte et dont le président, Jean-Michel Baylet, tient par-dessus tout à rester patron du groupe de presse La Dépêche… »
Quoi qu’il en soit si la loi sur le non-cumul est adoptée, elle prendra effet en fonction des scrutins à venir : en juin 2017 pour les députés, en septembre de la même année pour les Sénateurs et en juin 2019 pour les députés européens. D’ici là, on n’aura le temps d’en reparler… et de cumuler.
Patrick Noviello