08 Mai

Exclusif : Bertrand Auban, le PS « risque de perdre ses électeurs »

Le sénateur socialiste Bertrand Auban. Locaux de la Fédération du PS 31. Toulouse

6 mai 2012-6 mai 2013. François Hollande vient de passer un an à l’Élysée. La fédération du PS 31 fête cet anniversaire à sa manière. Elle organise une conférence de presse dans ses locaux toulousains. Le maire de la ville Rose, Pierre Cohen, le président du Conseil Général, Pierre Izard, plusieurs député(e)s du département (Christophe Borgel, Martine Martinel, Carole  Delga, Catherine Lemorton,  Émilienne Poumerol) et un ministre, Kader Arif, sont présents. Parmi cet aréopage, un sénateur : Bertrand Auban. Le parlementaire du Comminges est un « historique ». Avec Jean-Jacques Mirassou, un autre sénateur haut-garonnais, et Kader Arif, il accompagne, depuis des années, l’actuel locataire de l’Élysée. L’ancienneté des racines « hollandaises » de Bertrand Auban confère un poids particulier à ses propos. Bertrand Auban parle doublement de l’intérieur : membre de la majorité et pilier du camp présidentiel. Les bougies de l’an I sentent le souffre. Explosion du chômage, flambée d’impopularité, scandale Cahuzac. Les douze premiers mois de François Hollande n’ont rien d’un long fleuve tranquille. C’est même plutôt le Cap Horn au moment des tempêtes automnales.  Bertrand Auban reconnait les écueils. Il invoque juste « des éléments non maitrisables qui rendent la période plus difficile que prévue ». Parmi ces impondérables, le sénateur cite notamment l’Europe. En revanche, Bertrand Auban admet un tangage. Il dresse même un constat sans concession. Dans les difficultés rencontrées,  « il faut ajouter un peu de cacophonie, un zeste d’erreur avec notamment une réforme de la Décentralisation qui n’en est pas une ». Dans ce contexte, Bertrand Auban est inquiet. Il prédit une sanction électorale. Il « craint le risque de perdre les électeurs (de gauche) qui ne se déplaceront pas ». Pour lui, les européennes sont les plus redoutables. Le PS va être « largement sanctionné ». Du côté des municipales, « sans être forcement catastrophique, ce ne sera pas très bon non plus ». Les Régionales, quant elles, s’annoncent « compliquées ».

LD

07 Mai

Petites phrases de la semaine

François Hollande ©SEBASTIEN BOZON / AFP

1 an de François Hollande

« Quand la situation de la France est détériorée au point où 10 ans de Droite l’ont conduit, on ne redresse hélas pas la situation en quelques mois »
Martin Malvy, président PS de la région, Communiqué

« Ce constat est accablant. La France s’enfonce. Il est primordial que les citoyens adressent un message clair à François HOLLANDE et à ses soutiens locaux indéfectibles : pour cela, aux prochaines municipales, à Toulouse et ailleurs. »
Jean-Luc Moudenc, député UMP de la Haute-Garonne, Communiqué

 » Le seul bénéficiaire de la critique permanente du Gouvernement sera une droite décomplexée qui a d’ores et déjà montré qu’elle était prête, ici et là, à l’alliance avec l’extrême-droite. »
Jean-Michel Baylet, sénateur du Tarn et Garonne, président du PRG., Message aux militants du PRG

Sondage CSA pour BFM TV sur résultats Présidentielle si elle avait lieu aujourd’hui
« La progression de Marine Le Pen dans l’opinion m’inquiète »
Philippe Lasterle, UDI

Faut-il plusieurs tendances politiques pour gouverner face à la crise ? dans la Voix est libre, samedi 11 mai à 11h30

Parlement Européen, Strasbourg ©Gerald Cercles - AFP

Alors que le mois de l’Europe est lancé, « La Voix est Libre » s’intéresse à un concept commun à notre continent et déjà expérimenté dans certains pays : l’union nationale.

En France des sondages verraient bien le centriste François Bayrou à Matignon, en Italie c’est une équipe de coalition qui a désormais pris les rennes du pays et en Espagne, la gauche socialiste propose un pacte au Parti Populaire de Droite au pouvoir.

A l’heure où des tensions se font à nouveau jour entre exécutifs français et allemands, nous ferons aussi le point sur le poids de ce pays dans la gouvernance de l’U.E.

Enfin, nous nous projetterons sur les futures élections européennes : verront-elles les extrêmes gagner du terrain ?
Avec nous pour débattre de ces questions, notamment Rocco Fémiadirecteur de la revue franco-italienne « Radici » et Santiago Mendietadirecteur et fondateur de la revue « Gibraltar », Patrick Schulze-Heil, journaliste d’ARTE TV, en duplex de Strasbourg et puis comme chaque semaine pour nous éclairer sur la politique nationale et régionale, Laurent Dubois.

« Europe : Austérité et Unions Nationales » c’est samedi à 11h30 dans « La Voix est Libre » sur France 3 Midi-Pyrénées.

02 Mai

Municipales à Toulouse : Eric Mouton, l’avocat du Centre

Eric Mouton, membre d'Alliance Centriste et soutien de Christine de Veyrac

Robe noire et sabre au clair. Éric Mouton connaît les prétoires. Il découvre, au pas de charge, l’univers d’une municipale à Toulouse. Le jeune avocat participe « pour la première fois à une campagne de cette envergure ». Il le fait aux côtés de Christine de Veyrac.  Éric Mouton a rencontré la députée européenne, en 2010, « lors d’un passage à l’UMP ». Il la suivit à l’UDI. Ce ralliement est une affaire de personne. « Il n’a pas trouvé à l’UMP ce qu’il était venu chercher ». Après cette expérience décevante, il aurait pu se concentrer sur son cabinet et se consacrer à sa famille. Mais il a « trouvé (en Christine de Veyrac) quelqu’un d’humain et d’accessible ». Cette rencontre lui a fait franchir le pas. Désormais, il est un des principaux lieutenants d’une candidate au Capitole. Il aborde le combat avec philosophie. Les rapports de force ne l’effraient pas. Il trouve normal les querelles de personnes. L’image d’un Centre mou, adepte des positions flasques,  ce n’est pas pour lui. En même temps, il sait que les adversaires du moment sont parfois les partenaires de demain. Éric Mouton se projette dans l’avenir. En ce printemps 2013, il a la tête et les jambes dans la course aux municipales. Il veut aider à « faire vivre une force  du Centre qui n’existe pas à Toulouse ». Mais « cette force à vocation à vivre au delà des échéances électorales ».

LD

24 Avr

Exclusif : Thierry Carcenac prêt à quitter la présidence du Conseil Général du Tarn

Thierry Carcenac, président PS du conseil général du Tarn sur le plateau de "La Voix Est Libre"

Fin de l’enregistrement. « La Voix Est Libre » est en « boîte ». Au démaquillage, la conversation roule sur les prochains rendez-vous électoraux. Un des invités, Thierry Carcenac, évoque les sénatoriales. Le président du Conseil Général du Tarn est clair : « si Jean-Marc Pastor (l’actuel sénateur) ne repart pas, je me présente ». 34 ans de présence dans l’hémicycle, 22 années de présidence, Thierry Carcenac est prêt à tourner la page départementale. Entre le Conseil Général et un siège de sénateur, il choisira, sans hésitation, le Sénat. Cette translation suppose que la place soit libre. La route du Palais du Luxembourg passe par une étape : le retrait, la retraite de Jean-Marc Pastor. Ce dernier n’a pas encore pris sa décision. Pour le sénateur  sortant, ce n’est pas le moment de penser à sa sortie.  » Certains veulent toujours devancer l’histoire et les événements. Les municipales sont la base des sénatoriales. C’est seulement après cette échéance qu’il faudra éventuellement réfléchir ». En toute hypothèse, Jean-Marc Pastor bénéficie du soutien d’un parlementaire tarnais : Jacques Valax. Le député est  » un peu surpris et meurtri » par la déclaration de Thierry Carcenac. Pour lui, la question ne se pose pas. « Jean-Marc Pastor n’a pas de raison de s’arrêter ». De son côté, « Thierry Carcenac doit impérativement rester à la tête du conseil général. Il n’a pas préparer sa succession et son départ fragiliserait l’assemblée départementale ».

LD

Petites phrases de la semaine

Jean Glavany - ©KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Attentats de Tripoli
« Le but était de tuer »
Jean Glavany, député socialiste des Hautes Pyrénées présent dans la capitale libyenne au moment des faits avec une délégation de parlementaires.
Aujourd’hui en France, 24 avril

Rapport Bianco sur le réseau ferroviaire
« Midi-Pyrénées ne veut pas d’un TGV au rabais »
Martin Malvy, président socialiste de la Région, au sujet de la proposition préconisant l’utilisation des voies actuelles pour aménager des lignes grandes vitesse.
Communiqué, 22 avril

Vidéosurveillance dans les villes
« Une caméra peut remplacer 8 à 10 fonctionnaires. »
Christian Estrosi, maire UMP de Nice en visite à Toulouse, à la presse le 18 avril.

23 Avr

Quelle transparence en politique ? en débat dans la Voix est libre, samedi 27 avril à 11h30

Jérôme Cahuzac et François Hollande ©Ana Arevalo / AFP

Après l’affaire Cahuzac et la révélation du patrimoine des ministres, l’opération transparence voulue par François Hollande se poursuit.

« Comment moraliser la vie politique » c’est la question que nous nous poserons vendredi prochain dans « La Voix est Libre ».

Que pense aujourd’hui le citoyen de la classe politique ? Quels moyens mettre en œuvre pour clarifier l’action publique et éviter les conflits d’intérêts ou les fraudes ?

Avec nous pour en débattre,

  • Carole Delgas, Maire de Martres-Tolosane, Députée du Comminges-Savès, Haute-Garonne, Vice Présidente du Conseil Régional Midi-Pyrénées  PS
  • Vincent Terrail-Noves, Conseiller municipal de Balma, Conseiller Régional de Midi-Pyrénées, UMP
  • Marie-Pierre Vieu, Présidente du groupe Front de Gauche Région Midi-Pyrénées, Conseillère municipale de Tarbes, Membre du Conseil Nationale du PC

18 Avr

La déontologie « coup de poing ».

Jérôme Cahuzac ©MaxPPP

Quand nous avions organisé le 17 novembre dernier une émission sur le thème de la moralisation de la vie politique, le sujet n’avait pas forcément bouleversé les foules. Pourquoi ? Peur de la langue de bois ? Fatalisme des citoyens ? Allez savoir…
Aujourd’hui ce sujet est plus que brûlant, revenu sur le devant de l’actualité avec le patrimoine des membres du gouvernement qui vient d’être rendu public et évidemment l’affaire Cahuzac. A l’époque où nous avions réalisé l’émission, l’accroche actualité était la remise du rapport de la commission Jospin sur la déontologie en politique. Cette commission avait été lancée à l’aube de la présidence Hollande et les socialistes pouvaient alors se targuer d’avoir une longueur d’avance.
Seulement, depuis novembre et la remise de ce rapport : rien ! Aucune véritable application des préconisations évoquées par les membres de la commission. Mais les scandales et l’actualité, eux, n’attendent pas. Nous pouvons, comme seul lot de consolation, nous enorgueillir ici à « La Voix est Libre » d’avoir essayé d’ouvrir le débat avant d’être rattrapé par les évènements ou de courir après.
Parmi nos invités de l’émission du 17 novembre : une juriste toulousaine de l’UT1, Wanda Mastor, membre de la commission Jospin. Déjà alors, elle regrettait que le rapport ne soit pas allé plus loin, déjà, elle était impatiente de voir ce qui allait en découler, quelles mesures politiques allaient en ressortir.
Aujourd’hui, on peut lire sa déception dans les colonnes de Médiapart, le site web d’investigation par qui l’affaire Cahuzac a été révélée. « On reste sans voix, explique Wanda Mastor à Joseph Confavreux. Nous sommes extraordinairement surpris qu’on réclame aujourd’hui une moralisation de la vie politique, parce que l’actualité y préside, alors que nous avons travaillé précisément pendant des mois, sur les moyens de rendre la République plus exemplaire et de redonner confiance aux citoyens. »
Et la professeur de Droit Public de poursuivre : « N’importe quel juriste sait qu’il ne faut pas réagir à chaud, comme lorsqu’on annonce une loi sur la récidive après un crime pédophile ». Réagir à chaud, c’est pourtant bien notre métier à Laurent et moi-même. Qu’il est souvent difficile de prendre du recul, d’expliquer. Au même titre qu’il est plus simples pour les « politiques » de prendre une mesure symbolique ou « coup de poing », il est aussi plus facile pour nous, commentateurs, plutôt que de s’efforcer de vulgariser une série d’articles de loi dont on ne sait pas vraiment comment ils seront appliqués.

Aujourd’hui, nous connaissons le patrimoine des ministres qui nous gouvernent. La belle affaire ! Et alors ? Est-ce cela la déontologie « coup de poing » ? Voilà que l’on se demande maintenant si on peut être riche et de gauche ou riche et honnête, et le Canard Enchaîné ironise même en se demandant si on peut être « pauvre et de droite ».
Toujours dans son excellent article publié par Médiapart, Joseph de Confavreux conclue en citant un autre membre de la commission Jospin, le professeur de droit constitutionnel Dominique Rousseau. « Le problème est moins celui de l’élite, que le mode de production de ces élites. Dans tous les pays, il y a des élites, mais en France, leur formation est concentrée entre les mains de Sciences-Po et de l’ENA, ce qui fait qu’on retrouve les mêmes personnes à la tête des entreprises, des médias, des cabinets d’avocats ou des cabinets ministériels ».
La question est peut-être là : pourquoi n’y-a-t-il pas de leaders d’opinion d’origines plus modestes dans les organes décisionnaires de notre démocratie ?
« Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage » disait Boileau. C’est ce que nous ferons dès la semaine prochaine avec une nouvelle émission qui se demandera « comment moraliser la vie politique ». Sans doute aura-t-elle un autre écho que la précédente. Et tant mieux.

Patrick Noviello

Les petites phrases de la semaine. Moraliser la vie politique

Jean-Pierre Bel MaxPPP

« Il ne faut pas en arriver à l’Inquisition ou à l’opération « mains propres » ».
Jean-Pierre Bel, président socialiste du Sénat
(Le Monde du 13 avril)

« 60 Milliards d’euros de fraude fiscale dans le pays, ça vaut le coup pour les récupérer de réembaucher les 25 000 emplois de fonctionnaires supprimés aux impôts durant ces dix dernières années.  »
Pierre Lacaze, secrétaire départemental du PC en Haute-Garonne (Communiqué)

« Il ne s’agit pas de faire un « concours Lépine » de la moralisation où chacun y va de sa proposition. Pour ma part je plaide depuis longtemps pour commencer par une mesure indispensable: la diminution du nombre des élus et la limitation du cumul et de la durée des mandats: un moyen simple, qui limitera immédiatement les possibilités de fraudes et facilitera les contrôles.  »
Elisabeth Pouchelon, conseillère régionale UMP (sur son blog)

EXCLUSIF : municipales Toulouse, tentative de « putsch » au Centre

A. Trillou. JM Belin et JC Pellegrino. Alliance Centriste 31

Municipales à Toulouse. Manœuvres souterraines au Centre. Samedi 20 avril, Alliance Centriste réunit, à Saint Martin du Touch, son conseil départemental. Le mouvement de Jean Arthuis doit élargir son bureau. Ce scrutin tourne à l’O.P.A hostile. Jean-Marie Belin, président de l’Alliance Centriste 31, dénonce une « tentative de putsch ». Une centaine de militants sont appelés aux urnes. Parmi ces votants, de nouveaux arrivants qui débarquent opportunément. Jean-Marie Belin, »voit arriver des gens qui n’ont aucune histoire centriste sur Toulouse et (qu’il) ne connai(t) absolument pas. Une quinzaine de nouveaux votants viennent de rentrer et sont originaires de l’UMP. Une autre quinzaine sont des étudiants proches d’un lieutenant de Christine de Veyrac« . Jean-Marie Belin estime que ce « tripatouillage » vise un but évident : « remettre les clés à quelqu’un ». D’après le responsable centriste, « Christine de Veyrac envoie ses hommes de confiance, ses gros bras pour mettre la main sur Alliance Centriste ». La députée européenne est isolée. Une des principales figures de l’UDI, Jean-Jacques Bolzan, a rejoint Jean-Luc Moudenc. Un poids lourd régional, le sénateur Alain Châtillon, a publiquement manifesté sa préférence pour l’ancien maire de Toulouse. Christine de Veyrac doit montrer qu’elle n’est pas seule au milieu du désert. L’étiquette Alliance Centriste peut constituer un petit oasis. Quelques gouttes dans un océan de solitude. Christine de Veyrac bénéfice du soutien, sans faille, du député tarnais, Philippe Folliot et du Modem toulousain. Mais la candidate aux municipales doit impérativement briser son encerclement. L’élection d’un proche dans un satellite centriste peut participer de ce mouvement. Seul problème. La méthode coince vraiment. Une méthode digne, selon Jean-Marie Belin, « du RPR de la fin des années 70 ». Corps électoral taillé sur mesure, adhésions « téléguidées »,  « vrais-faux » militants…Le délégué départemental de l’Alliance Centriste 31, Jean-Claude Pellegrino, cite les exemples « de personnes qui découvrent être adhérentes de l’Alliance Centriste ou d’adhésions groupées ». Les péripéties électorales de l’Alliance Centriste ont un mérite pédagogique. Ceux qui en doutaient encore sont désormais informés : la petite cuisine n’est pas réservée aux grands partis.

LD

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