29 Jan

Les fractures françaises et l’impossible analyse

Notre pays est-il en train de se refermer sur lui-même ? C’est ce que tend à prouver le baromètre Ipsos-Steria « fractures françaises » réalisé pour Le Monde, France Inter, la Fondation Jean Jaurès et le Cévipof. 79% des français interrogés y pensent qu’ « on n’est jamais assez prudent quand on a affaire aux autres ». Que vaut une société qui n’a plus confiance en elle-même ou en autrui ? A quelles extrémités peut-elle se livrer ?

Au regard de la morosité qui s’installe dans l’opinion publique, cette étude fait planer quelque chose d’inquiétant chez les analystes sociétaux que nous sommes. Rajoutons à cela que 66% des interrogés sont d’accord avec l’idée qu’il y a trop d’étrangers en France et que près de 50% des français seraient pour le rétablissement de la peine de mort, on sent évidemment comme une radicalisation de l’opinion.

Quelles préoccupations ?

Défiance également à l’égard de la classe politique, phénomène que nous connaissons bien. Nous, journalistes politiques, ne sommes pas forcément là pour combattre ce phénomène mais pour essayer de rendre le débat démocratique accessible voire intéressant. Pourtant, toujours selon cette étude, pour 74% des sondés,  les journalistes ne parlent pas des vrais problèmes des français.

Je me permets donc une légère riposte. Que penser de cette réponse en rapport avec les premiers mots de cette chronique (Notre pays est-il en train de se refermer sur lui-même ?) ? Est-ce nous qui ne captons pas les préoccupations majeures des français ou celles-ci sont-elles si individuelles qu’impossibles à exposer dans leur ensemble ?

Dans un autre registre, la divergence de point de vue n’est-elle pas aussi trop opposée désormais. Prenons l’exemple, certes souvent ressassé mais toujours marquant, du clivage entre les catégories populaires et plus aisées, toujours selon ce baromètre. Comment expertiser un thème comme la mondialisation quand pour 68% des cadres elle est une opportunité et quand pour 74% des ouvriers, elle représente une menace ?

Municipales au révélateur

Autant vous dire que le prochain scrutin va se dérouler dans un véritable chaudron idéologique, pas forcément très fin en termes d’ingrédients contenus, mais très brûlant. Le maire est sensé incarné l’élu le plus proche et populaire pour les citoyens. Ça tombe bien quand toutes les autres institutions sont au plus bas (72% des français n’ont pas confiance dans l’Assemblée Nationale, 73% dans le Sénat). Paradoxalement 84% des personnes interrogées s’accordent à dire qu’on a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre. Ils sont aussi nombreux à penser que les hommes et femmes politiques agissent principalement pour leurs intérêts personnels.

Ces Municipales ne constituent-elles pas pour la classe politique l’occasion de prouver le contraire ? Les candidats ont l’occasion d’exposer des projets collectifs et concernant pour le grand public, le tout à l’échelle d’une commune. Profitons-en parce que dès ce scrutin passé, les élections Européennes, elles, vont plutôt nous ramener à des considérations de partis voire de blocs de partis. Une guerre d’étiquettes qui ne risque pas d’améliorer l’image de l’élu dans l’opinion publique.

Patrick Noviello

28 Jan

L’air de la campagne (Episode 5)

Copé est dans le pré

Faut-il nationaliser le débat des Municipales ? La question reste posée dans les Etats-Majors. Quoi qu’il en soit, après Marine Le Pen pour soutenir les troupes frontistes il y a 10 jours, c’est ce mercredi le patron de l’UMP qui vient soutenir ses forces vives dans le Gers. Jean-François Copé va déjeuner avec les candidats du canton de L’Isle-Jourdain, puis débattra avec des agriculteurs et rencontrera des acteurs du monde économique à Auch. Auch où sa journée se clôturera par une réunion publique, salle du Mouzon. Alors Gers : terre de reconquête pour l’UMP ? Pas gagné d’avance…

 

Candidats accessibles

Après l’appel de la FCPE 31 aux candidats, c’est au tour de la FNATH de les interpeller. L’association des accidentés de la vie demande de véritables avancées en faveur de l’accessibilité aux personnes handicapées de la Cité, de l’emploi ou de l’école.

La FNATH propose à chaque candidat de s’engager en vidéo, vidéo qui pourrait être relayée sur leur site. Et parce qu’il est difficile de toucher les 36000 communes de France, l’association met à disposition sur son site une série de trente questions pour que chaque citoyen qui souhaite interpeler des candidats sur le handicap puisse avoir  une boite à outil prête à l’emploi.

 

Fractures à la française

A noter que si on en croit les instituts de sondage, les Municipales qui arrivent vont avoir lieu dans un climat général morose et méfiant. Un baromètre Ipsos-Stéria pour évaluer les fractures idéologiques au sein de notre population avait dès janvier 2013 donné des résultats édifiants. La vague 2 de cette étude pour Le Monde, France Inter, la Fondation Jean Jaurès et le Cévipof ne fait qu’enfoncer le clou. Pour 88% des personnes interrogées, les hommes et les femmes politiques ne s’occupent pas de ce que pensent les gens. Ambiance, ambiance… En revanche, 84% des sondés s’accorde à dire qu’on a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre. Pour 66% des français, il y a trop d’étrangers en France. Quant au rétablissement de la peine de mort, testé pour la première fois dans cette vague, près d’un français sur deux (45%) s’y montre favorable. Le tout sur fond d’un clivage grandissant entre catégories populaires et plus aisées.

 

Et de 9 candidats pour Toulouse

Ce sont pour l’heure pas moins de 9 listes qui seraient déclarées sur Toulouse. Parmi ceux dont nous ne vous avions pas encore parlé, deux nouveaux arrivants dans le scrutin.

Une ancienne adjointe de Pierre Cohen a choisi l’autonomie : Elisabeth Bellaubre. Avec sa liste soutenu par « le rassemblement citoyen » de Corinne Lepage, elle a inauguré son local de campagne le 25 janvier dernier. Elle plaide pour une écologie politique créatrice d’emploi. Son objectif : atteindre au minimum les 5%.

Autre nouvelle liste en lice : « Toulouse en Marche » emmenée par Ahmed Chouki, natif et habitant du Mirail. Cet ingénieur de 30 ans se défend de vouloir refaire le coup des Motivé-e-s. « Toulouse en Marche » se veut un regroupement de militants associatifs et syndicaux, avec également dans la boucle des membres du Nouveau Parti Anticapitaliste.

 

Tarn : UMP ou DVD ?

L’UMP 81 a décidé d’apporter son soutien à Olivier Brault candidat (DVD)  à la mairie d’Albi.

Bernard Carayon (président de l’UMP Tarn) souhaite une « compétition loyale et courtoise avec Stéphanie Guiraud-Chaumeil, candidate (DVD) de la majorité sortante ».
Il voudrait que « le candidat ou la candidate, parvenu(e) en tête au premier tour,  bénéficie du soutien total du ou de la candidate arrivé(e) en seconde position, pour le second tour. »

Sur Castres, le parti apporte son « soutien total » à Pascal Bugis maire sortant (DVD).

 

Albi : Et de 6 pour le prochain débat

Notez-le bien sur vos agendas. Ils seront six candidats en plateau pour venir débattre sur les Municipales à Albi, le 8 février prochain. Nous y retrouverons évidemment la candidate désignée par le Divers Droite sortant Philippe Bonnecarrère pour lui succéder : Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Face à elle Jacques Valax, l’invité surprise de l’investiture socialiste, désormais bien lancé. Seront également au pupitre : le communiste Rolland Foissac, le Vert Pascal Pragnere, le candidat soutenu par l’UMP 81 Olivier Brault (ancien adjoint de Bonnecarrère) et le candidat du FN Frédéric Cabrolier (ancien tête de liste aux Régionales).

Une belle diversité de candidatures donc et de chaudes discussions en perspective à partir de 10h55 le 8 février sur notre antenne.

 

17 Jan

Régions : à géographie variable

Mais que va-t-il advenir de notre région ? Les rumeurs les plus folles se sont mises à circuler après l’allocution du Président de la République. François Hollande a proposé de « doter les régions d’un pouvoir réglementaire mais d’en réduire le nombre ». Dans la foulée, sur les réseaux sociaux, les caractères s’enflammaient : en Aquitaine, on se voit fusionner avec Midi-Pyrénées, mais en Languedoc-Roussillon aussi, le département des Pyrénées orientales pourraient être annexé, on parle aussi de l’Aude ou encore de la Lozère etc… Au journal de 20h de France2, on nous ressortait l’étude qui ramènerait la France à quinze entités (la notre ne bougerait pas selon cette hypothèse).

Compétences nouvelles ?

Alors qu’en pense celui qui dirige Midi-Pyrénées, Martin Malvy ? «François Hollande n’est pas le premier à parler du périmètre des Régions. Il est par contre le premier à évoquer le sujet en l’assortissant d’une volonté de renforcement de leurs missions et responsabilités. Et en cela le président de la République est novateur car le problème du périmètre n’a de signification que si on l’assortit de compétences nouvelles indispensables à une clarification et à l’efficacité des politiques publiques. ». Ok  pour la réduction donc, mais à condition d’avoir d’avantage la main.

Des compétences, les régions en ont déjà beaucoup, mais là où le bât blesse ce sont les finances. Communes, départements et régions sont au régime sec depuis le 1er janvier, avec une diminution annoncée de 1,5 milliard d’euros cette année de leurs dotations, et ce ne sera pas mieux l’année prochaine. Des dépenses publiques que François Hollande souhaite justement voire maîtriser par cette diminution de nombre de région. Là au-delà des guerres de clocher, ce sont de nombreux avis d’experts qui s’élèvent pour dire que les économies seront anecdotiques.

Où faire des économies ?

Seulement, quid des anciennes villes capitales en cas de fusion des régions ? Que faire des agents territoriaux administratifs s’il n’y a plus qu’un hôtel de région au lieu de deux ? Ne devra-t-il pas être maintenu des antennes de proximité pour certains services ? L’étude qui parle d’un France à 15 entités territoriales n’a par exemple jamais garanti la moindre économie en termes de dépenses.

Et les Verts de, si ce n’est de complexifier, d’ étoffer le débat. Gérard Onesta propose par exemple la création d’une seconde assemblée régionale qui serait le fruit de la disparition des départements. « Une assemblée qui représente les citoyens, et une deuxième qui représente les territoires » explique le vice-président EELV de la région. Là pour le coup, des économies seraient faites, le nombre d’élus départementaux étant diminué des deux tiers.

Supprimer les départements c’est aussi l’idée de Jean-François Copé. Mais côté UMP Midi-Pyrénées, pour Elisabeth Pouchelon, « la réforme ne doit pas être une question de taille de territoire ou de découpage mais d’efficacité, de simplification et d’économie ». On en revient toujours là : l’argent le nerf de la guerre avec un millefeuille administratif à dégraisser. Reste à savoir quelle couche peut ou doit être supprimée…

 

Patrick Noviello

16 Jan

L’air de la campagne (épisode 4)

Maire et passe…

Gérard Miquel pourrait passer la main comme président du conseil général du Lot s’il est élu maire de Saint-Cirq Lapopie. C’est ce qu’il a signifié lors de sa cérémonie des vœux mardi soir. « je veux mettre mes compétences, mon expérience et mon réseau au service de cette commune que j’aime beaucoup a déclaré l’élu socialiste sur notre antenne. Mais même premier magistrat de Saint-Cirq Lapopie, Gérard Miquel resterait sénateur et conseiller général. Cumulard un jour, cumulard toujours…

 

Sale campagne

L’UMP 31 indignée après que des affiches de son candidat sur la commune de Blagnac aient été recouvertes d’inscriptions antisémites. « S.S » et « Soral a raison » (du nom de l’essayiste qualifié d’extrême droite), voilà ce qui a été gribouillé sur les affiches de David Gerson. « A Blagnac ou ailleurs, nous appelons à vivre dans une démocratie apaisée dans laquelle tout acte d’intolérance et d’exclusion n’a aucune place » a déclaré Laurence Arribagé, la secrétaire départementale de l’UMP31.

 

Marine Le Pen en soutien

La présidente du FN vient soutenir samedi ses candidats aux Municipales en Haute-Garonne. Pour l’heure, le Front National dit être présent sur Saint-Gaudens, Muret, Saint-Alban, Toulouse et Tournefeuille

La leader du Fn n’a pas prévu d’autres visites dans la région d’ici le 23 mars. C’est pour cela que les candidats du parti hors de la Haute-Garonne sont également conviés à cette rencontre avec la presse.  Parmi eux Thierry Viallon en lice sur Montauban ou encore Claude Heintz sur Lourdes.

 

Candidats au tableau noir

« Mieux vivre à l’école », c’est sur ce thème que la FCPE 31 a interpellé ce mercredi les candidats. La fédération des parents d’élèves se base sur un questionnaire réalisé fin 2013 et auquel plus de 100 écoles auraient répondu. Selon la FCPE, alors que l’Education est le premier budget des communes, il est primordial que l’Ecole soit un des thèmes centraux de la prochaine campagne pour les élections municipales. Locaux adaptés, capacité d’accueil des écoles, restauration scolaire, gratuité des fournitures et des sorties scolaires, périscolaire, autant de thèmes sur lesquels la FCPE 31 attend que les candidats s’engagent.

 

« Le plus beau mandat du monde »

Ainsi s’achève un remarquable papier de l’Agence France Presse qui démontre « qu’être maire est un sacerdoce bien plus qu’une sinécure ».  « Ce n’est pas toujours une partie de plaisir » y confirme le maire DVD de laguiole (12). « C’est l’inconvénient du statut, on ne peut pas se consacrer uniquement à nos mandats parce qu’on est en CDD et qu’il faut assurer la suite » poursuit Vincent Alazard. On retrouve également dans ce récit de l’AFP, le témoignage du courageux maire Saint-Béat (qui ne se représentera pas) qui explique son inquiétude et ses insomnies les 15 jours précédents les inondations terribles qu’a connu son village en juin dernier. Une série de reportages sur lui et son village face aux Municipales est d’ailleurs à venir sur notre antenne.

09 Jan

L’air de la campagne (épisode 3)

Artillerie lourde sur Toulouse

Jean-Luc Moudenc a décidé de cogner fort pour sa rentrée 2014. Il a d’abord critiqué la venue du Président de la République à Toulouse : « Le soldat Cohen appellerait-il au secours le commandant Hollande, témoignant ainsi de son inquiétude quant au résultat du scrutin ? » Quant à sa première conférence de rentrée, sur la sécurité, Jean-Luc Moudenc n’y est pas allé de main morte. « Pour ceux qui pensaient le centre trop laxiste » comme l’a malicieusement souligné Jean-Jacques Bolzan, colistierUDI, le doute s’estompe. Ce ne sont pas moins de 150 policiers municipaux supplémentaires que déploiera Jean-Luc Moudenc s’il est élu. « 3 minutes » ce sera le temps d’arrivée garanti de la brigade d’intervention rapide après un appel à l’office de la tranquillité. Quant au nombre de caméras de vidéosurveillance, il sera multiplié par 10 pour atteindre les 200 exemplaires.

Vœu exaucé

Jean-Christophe Sellin a commencé l’année avec un de ses vœux exaucé : la gratuité des transports. Le leader du Parti de Gauche toulousain, et tête de liste « A Toulouse, Place au Peuple » a bien ri de la panne des boîtiers valideurs des bus Tisseo les trois premiers jours de l’année. Il a même rebaptisé la société de transports publics : « Gratisséo ». « Les valideurs ont rejoint notre liste » s’est-il exclamé. Ils sont depuis, hélas pour lui, rentrés dans le rang et fonctionnent à nouveau.

Garrigues inaugure avec Cohen

Roland Garrigues a inauguré son local de campagne ce mercredi à Montauban en compagnie d’un soutien de poids : Pierre Cohen. Rare de voir se déplacer un maire pour soutenir un candidat dans une autre commune, même s’ils sont de la même famille politique. Egalement à leurs côtés, Valérie Rabaud : la députée, tombeuse de Brigitte Barèges sur la circonscription. « Elle aurait pu même du mener, comme beaucoup l’y invitaient, la liste pour les Municipales. Elle s’y refuse car elle milite pour le non-cumul des mandats » confie Roland Garrigues dans son livre « Lettre à Montauban ». Premier grand rendez-vous de la campagne de l’ancien maire socialiste de Montauban, il s’agit évidemment du débat que nous organisons ce samedi, à partir de 10h55, en direct sur notre antenne et sur notre site internet.

Pamiers : Michel Teychénné y va…

« Il avait savamment entretenu la rumeur depuis ces dernières semaines » est-il écrit sur son blog ! A défaut d’avoir obtenu l’investiture du PS à Pamiers, il partira quand même, et ce face au candidat officiel le député socialiste Alain Fauré. « Un boulevard pour André Trigano » disent déjà nombre d’observateurs. En attendant, Michel Teychénné y croit. Il sera accompagné sur sa liste d’élus ou d’anciens élus tendance Front de Gauche, Europe Ecologie Les Verts ou encore PS. « Nous ne sommes pas là pour annoncer un coup de tonnerre dans le ciel de la politique appaméenne, a expliqué Michel Teychenné. Nous avons décidé de prolonger le travail engagé depuis des années au sein du groupe de gauche au conseil municipal. » Objectif pour lui : passer en tête au premier tour et rassembler ensuite. Un défi de taille…

Les occitanistes dans la course

Il y aura des candidatures occitanistes aux élections municipales en pays toulousain sous l’appellation « Bastir Municipalas 2014 ». Bastir se veut un rassemblement de citoyens engagés dans la vie sociale de leur commune. « Nous nous engageons dans ces élections municipales en tant que mouvement social, pas comme un parti politique » explique la formation dans un communiqué. Dans son programme : relocalisation des emplois, sobriété en matière de consommation énergétique ou encore services publics de proximité. « L’occitanisme est légitime à être partie-prenante de la vie de la cité » affirme le mouvement. Concrètement des accords avec d’autres listes sont finalisés à Saint-Lys et La Salvetat Saint-Gilles. Des discussions sont actuellement en cours à Muret, Colomiers et Toulouse. D’autres villes devraient se rajouter d’ici mi-janvier.

08 Jan

Exclusif Municipales Albi. Scrutin interne du PRG : Valax ou Guiraud-Chaumeil ?

Dans quelques heures, le PRG albigeois va voter. Ce soir, les militants doivent se prononcer sur deux points. Un éventuel accord avec le candidat socialiste, Jacques Valax. Et, second temps, la désignation des 6 candidats qui pourraient rejoindre la liste PS. Bruno Crusel, animateur du Cercle, vice président de la Fédération du Tarn explique les enjeux et le déroulement de ce scrutin interne.

Combien de militants vont voter ?

Au total nous avons 51 adhérents. Mais ne pourront voter que les 21 militants à jour de leurs cotisations depuis au moins 3 mois et inscrits sur les listes électorales albigeoises.

Quel est l’objet de ce vote ?

Nous sommes un parti démocratique. Comme nous l’ont demandé nos instances nationales, nous devons nous prononcé pour savoir si le PRG albigeois doit conclure un accord avec le PS.

C’est un vrai vote ? Les résultats ne sont pas connus avant le scrutin ?

Non. Absolument pas. Il y a un vrai débat et une partie des militants albigeois soutien une alliance avec Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Le PRG n’est pas un parti de « république bananière ». Il y aura deux votes à bulletins secrets. En accord avec Vincent Garel (président du PRG 81) nous sommes les garants du bon déroulement de ce moment de démocratie interne.

A titre personnel, vous avez une préférence ? Vous allez voter Valax ?

Non. A titre personnel, en tant que militant et non au titre des mes responsabilités locales et nationales au sein du PRG, je soutiens la démarche de rassemblement et de renouvellement proposée par Stéphanie Guiraud Chaumeil.

Un pronostic ? D’après vous, votre parti va rejoindre Jacques Valax ?

Le PRG a comme allié naturel le PS. Jacques Valax est le favori. Mais je le répète, à titre personnel et uniquement personnel, je ne réduis pas la politique à un score. Pour moi, la politique ne se réduit pas à des accords. C’est une question de valeurs. Et, pour moi, Stéphanie Guiraud-Chaumeil est une vraie Radicale. Sa démarche humaniste correspond à ce qui m’a fait adhérer au PRG.

Demain, il y aura des vainqueurs et des vaincus, une majorité et une minorité, c’est l’explosion du PRG Albigeois ?

Non. C’est au contraire la preuve que le PRG à toute sa place dans le paysage albigeois et que les débats internes qui n’avaient pas lieux avant le renforce. Je continuerai à travailler pour renforcer le PRG à Albi. Personne ne devra rendre sa carte. Pas d’exclusion. Le PRG albigeois se forge une vraie culture démocratique. Et dans une démocratie, majorité et minorité peuvent non seulement cohabiter mais aussi travailler ensemble. Mon seul souci c’est l’unité du Cercle Albigeois et le développement du PRG. Vous savez une élection ce n’est pas une guerre civile. C’est normal, naturel et même sain.

Propos recueillis par Laurent Dubois

06 Jan

Municipales 2014 : coup de guillotine au PRG toulousain

Pierre Cohen et Alexandre Marciel ©MaxPPP

Pierre Cohen et Alexandre Marciel©MaxPPP

Certains résultats tombent comme une guillotine. Ils font voler des têtes. Le PRG toulousain vient de voter. Il a désigné ses candidats pour les prochaines municipales. En vertu d’un accord électoral, les heureux élus vont rejoindre la liste de Pierre Cohen. Un nom finit au fond du panier. Celui d’Alexandre Marciel.

Le jeune élu est actuellement adjoint au Capitole. Il est connu et reconnu pour son appétit envers les nouvelles technologies. Trottoirs qui produisent de l’électricité. Lampadaire solaire. Alexandre Marciel est une sorte de « Géo Trouvetou » de la Ville Rose. Sa réputation a franchi les frontières toulousaines. La presse nationale a ouvert plusieurs fois ses colonnes à cet élu à l’allure juvénile et au profil atypique.

Ancien collaborateur de l’ex-député de Cahors, Bernard Charles, biographe de Maurice Faure, Alexandre Marciel connaît les arcanes de la vie politique. Mais il tombe victime d’un vote interne. Son statut de sortant ne l’a pas protégé des manœuvres de couloirs. Une relation parfois difficile avec Jean-Michel Baylet,un manque de maîtrise de l’appareil et un conflit ouvert avec son concurrent direct, Pierre-Nicolas Bapt lui barrent la route d’un éventuel second mandat.

Pierre Cohen aurait pu protéger « son » adjoint à la Voirie. Un mot, l’expression d’une préférence, la reconnaissance d’un bon bilan, aurait pu jouer en faveur d’Alexandre Marciel. Mais le maire PS de Toulouse a refusé de s’immiscer dans les affaires du PRG. Cette neutralité est une marque de respect envers le partenaire radical. Jean-Michel Baylet ne cesse de répéter un leitmotiv : ce n’est pas au PS de choisir SES candidats. Beau principe. Pas toujours respecté dans les faits.

Mais, en même temps, la neutralité de Pierre Cohen était une sorte d’autorisation implicite : Alexandre Marciel est un candidat comme les autres. Il peut trébucher et ne pas retrouver le chemin du Capitole.

Désormais, Il lui reste un seul espoir. Mince. Un recours peut revenir sur le verdict des urnes.

Possible sur le papier. Cette planche de salut est fragile dans les faits.

Alexandre Marciel recueille 12 voix sur 26. Moins de la moitié des suffrages.

Difficile de corriger une telle correction.

Laurent Dubois

Pour info, voici les résultats des élections internes au PRG de Toulouse : 

26 inscrits, 26 votants. Il y avait 6 candidats pour 4 places, avec possibilité de choisir un ou deux noms pour désigner 2 hommes et 2 femmes.

Ont obtenu, chez les hommes :

  1. Pierre-Nicolas Bapt : 21 voix
  2. Bruno Amiel (sortant) : 13 voix
  3. Alexandre Marciel (sortant) : 12 voix

Chez les femmes :

  1. Cécile Ramos (sortante) : 19 voix
  2. Maryse Jardin-Ladam (sortante) : 15 voix
  3. Martine Courdon-Dequidt : 11 voix

 

22 Déc

Exclu Municipales Albi : le PRG rejoint Stéphanie Guiraud-Chaumeil

Pas de cadeau la veille de Noël. Demain, lundi 23 décembre, le PRG albigeois organise une conférence de presse. La responsable du projet municipal, Marie-Claude Bascoul, va réagir au soutien affiché par un membre de son parti au candidat socialiste. Elle va également annoncer le soutien d’une partie du PRG local à Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Dans un entretien exclusif elle livre les grandes lignes d’un point presse qui va secouer le réveillon de la gauche albigeoise.

Une conférence de presse la veille de Noël. Pourquoi ?

Ce n’est pas un choix. Il n’y avait pas d’autres solutions. Michel Albarède (conseiller général PRG et soutien du candidat socialiste) a fait une déclaration à la Dépêche du Midi dans laquelle il déclare qu’un accord avec le PS est fait et qu’ils sera sur la liste de Jacques Valax. C’est totalement inacceptable. Cette déclaration est contraire à une décision nationale prise le mercredi 18 décembre. Le responsable national des élections au PRG, Guillaume Lacroix nous a demandé de négocier avec le PS sans fermer la porte du côté de Stéphanie Guiraud Chaumeil. Michel Albarède était présent à cette réunion et il viole nos consignes nationales. Par ses prises de positions personnelles, il se met de lui même hors du PRG. Impossible de garder le silence. Impossible de ne pas dénoncer ce coup de force.

Quelle légitimité avez vous pour parler au nom du PRG ?

Ancienne vice-présidente à la Région, je suis en charge au PRG du projet municipal. Je rappelle d’ailleurs que, depuis mon adhésion, le nombre de militants à augmenter et que nous avons réussi à créer une dynamique. Mais surtout je me contente de porter la parole de mon parti et de veiller à l’application des consignes nationales du PRG.

Vous prenez le risque d’une division interne et même d’un schisme. Vous assumez ?

Dans toute cette affaire, une seule personne porte la responsabilité d’un risque de division. C’est Michel Albarède.

Vous ne vous contentez pas de dénoncer le comportement de Michel Albarède, vous allez annoncer votre soutien à Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Pourquoi ?

C’est la conséquence logique de la violation des consignes nationales par Michel Albarède. Désormais impossible de négocier avec le PS. C’est aussi le fruit d’une réflexion collective. Stéphanie Guiraud-Chaumeil n’est pas un choix par défaut.

Vous soutenez Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Vous allez rejoindre une équipe sortante qui a été combattue par l’opposition PRG-PS. Cela ne vous gêne pas ?

Stéphanie Guiraud-Chaumeil est « sans étiquette ». Les mauvais langues vont nous accuser de pactiser avec la droite. C’est totalement faux. Je le répète Stéphanie Guiraud-Chaumeil est « sans étiquette ». Vous doutez peut être des mes engagements à gauche. J’ai été 30 ans au PS et maintenant au PRG. Je n’ai pas de leçon à recevoir. Et puis l’hypothèse d’une présence sur la liste de Stéphanie Guiraud-Chaumeil a été validée par le national. Jean-Michel Baylet est un homme de gauche, aux valeurs irréprochables. Tout le monde le sait. Jamais il n’aurait envisagé cette option si Stéphanie Guiraud-Chaumeil était UMP.

C’est la course à la « gamelle », la bourse aux places ?

Non. Encore une fois. Sans l’action de Michel Albarède l’hypothèse d’un accord avec Stéphanie Guiraud-Chaumeil serait peut être restée virtuelle. Mais il faut être honnête. Du côté du PS, il y a un problème. Jacques Valax n’a pas de programme. Avant nous le PC et Europe-Écologie ont fait le même constat. Ils sont partis de leurs côtés. Stéphanie Guiraud-Chaumeil incarne une nouvelle manière de faire de la politique. Elle incarne une nouvelle gouvernance. C’est une femme jeune et dynamique. Elle ne cumule pas les mandats et ne court pas après les mandats. Et, en ce qui me concerne, je ne serai pas sur sa liste. Je ne suis pas candidate aux municipales. Alors les accusations d’opportunisme…

Vous allez rencontrer Stéphanie Guiraud-Chaumeil ?

C’est prévu. Très prochainement et pour parler programme pas des places.

Propos recueillis par Laurent Dubois

19 Déc

Battre le fer : quand les syndicalistes entrent en politique

L’ancien chef de file de la lutte des hauts-fourneaux de Florange, Edouard Martin sera tête de liste pour le PS aux Européennes dans le Nord-Est. Un passage du syndicalisme à la politique qui n’est pas sans rappeler ceux de deux de nos figures locales : Denis Parise conseiller régional groupe socialiste (ancien de chez Molex) et José Bové député Européen EELV (ancien de la Confédération Paysanne).

José Bové n’est pas le moins du monde étonné par la candidature Martin : « On en avait discuté avec Edouard. Il était venu plusieurs fois à Strasbourg pendant le conflit Arcelor-Mittal. Il avait vraiment envie de faire bouger les lignes. Son choix est très lié à sa forme de syndicalisme, sur le terrain tout en posant la question plus générale de la reconstruction d’une nouvelle voie ». Et l’Aveyronnais de préciser qu’une des têtes de listes EELV pour les Européennes, Sandrine Bélier, lui avait même proposé d’être numéro 2 sur sa liste.

Ouvriers dans l’hémicycle

Songer à s’engager en politique en pleine lutte syndicale, c’est aussi ce qui est arrivé à Denis Parise : « Quand on a discuté avec les élus et les officiels, on s’est très vite aperçu qu’on avançait mieux en étant dedans. Et puis c’est bien qu’il y ait autre choses que des médecins dans les hémicycles ». Les ouvriers ou les hommes du peuple en politique, la chose n’est pas courante dans notre système parlementaire. Autant dire que le PS a réalisé une belle prise même si ce type de transfuge passe parfois mal.

Denis Parise : l'ancien syndicaliste de Molex est devenu conseiller régional.

Denis Parise : l’ancien syndicaliste de Molex est devenu conseiller régional.

« Ce cloisonnement entre syndicalistes et hommes politiques est très français. On peut faire les deux à condition d’assumer ces rôles l’un après l’autre. Si on regarde chez les anglo-saxons, c’est généralisé et ça ne pose pas de problème » analyse José Bové. « Il faut bien apprendre tous les rouages et savoir composer avec tout le monde » se souvient Denis Parise.

Le grand saut

Il faut toutefois reconnaître que face à Nadine Morano pour l’UMP et Florian Philippot pour le FN, le grand saut va être brutal pour l’ancien leader CFDT d’ArcelorMittal. « Il va falloir qu’il soit costaud. Un mandat européen c’est pas pareil qu’un mandat régional » avoue Denis Parise. « Quand tu te lances, tu sais que tu vas prendre des coups » surenchérit José Bové. « Et je suis bien placé pour le savoir… ». Quant à l’aspect technique, pour l’ancien leader de la contestation paysanne aucune panique à avoir : « Il faut être soi-même, avec son histoire légitime et ses valeurs. Porter un message est plus compliqué mais personne n’est omniscient ! »

José Bové ©CHARLY TRIBALLEAU / AFP

José Bové©CHARLY TRIBALLEAU / AFP

« Parfois c’est lassant, c’est un travail de longue haleine. Mais au final, la politique est le seul moyen d’agir. Moi, je repartirais bien pour continuer à travailler sur l’aide aux entreprises en difficulté et pour éviter les plans sociaux» avoue Denis Parise avant les Régionales de 2015. José Bové, lui, est tête de liste pour les prochaines Européennes dans le grand sud-ouest. Pas de déception donc de leur côté, aucun ne regrette son choix. C’est ce qu’on souhaite à Edouard Martin.

Patrick Noviello

17 Déc

L’air de la campagne (Episode 2)

Le Front se fissure
« Insultes, intimidations physiques, tracts déchirés ». Voilà ce que disent avoir vécu des militants du Parti de Gauche 31 dimanche 8 décembre sur le marché de Saouzelong à Toulouse. Qui incriminent-ils ?
« Des militants du Parti Communistes Français ». Le tout « devant des citoyens médusés » expliquent-ils dans un communiqué signé Jean-Christophe Sellin, Myriam Martin et Dominique Liot. De son côté le PC haut-garonnais par la voix de son chef défile Pierre Lacaze récuse ses allégations. « Organiser ce type de communication pour exister dans la campagne électorale est une basse manœuvre qui choque le PCF. » Et de conclure : « nous ne laisserons aucune diffamation sans réponse ». Le Front de Gauche toulousain survivra-t-il à la campagne des Municipales ?

Pas d’investiture, plus de carte
C’est officiel en Ariège. Michel Teychenné a annoncé mercredi qu’il allait quitter le PS. A l’origine de ce divorce : sa non-investiture pour les Municipales à Pamiers. Et Michel Teychenné de dénoncer « une fédération ariégeoise sclérosée » et « sectaire ». Et la fédération socialiste de l’Ariège de répliquer « La seule vérité, dure à admettre pour le candidat malheureux lors de l’investiture pour la Mairie de Pamiers, c’est que près de deux tiers des militants inscrits sur les listes électorales la ville ont voté pour Alain Fauré ». Michel Teychenné pourrait maintenant repartir sur une autre liste. Des discussions seraient en cours avec le Parti de Gauche. Seulement avec une liste officielle PS et une autre menée par les Verts, l’éclatement à gauche doit faire la joie de l’inoxydable André Trigano, maire sortant qui se représente.

Le regard des étudiants
La campagne vue par les étudiants de l’Ecole de Journalisme de Toulouse. Ce sera bientôt toutes les semaines en partenariat avec le Journal du Dimanche et ses différents supports. Reportages, enquêtes, interviews le tout en vidéos seront diffusés à partir du 26 janvier. Plusieurs villes de notre région seront scrutées en fonction des enjeux. Pour Jérôme Bellay, directeur du JDD : « Il s’agit de mettre ses étudiants en condition réelle et de bénéficier de leur connaissance du terrain ». Un regard neuf et frais de la part de nos futurs confrères. Ce sera forcément instructif.

Prochain débat : Montauban
Si « La Voix est Libre » marque une pause pour les fêtes, l’émission redémarrera en trombe le samedi 11 janvier. Au menu : le débat sur les Municipales en direct de 10h55 à midi.

Patrick Noviello

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