11 Sep

Philippe Saurel : « je ne fais pas de la politique avec des sondages »

Troisième sondage en moins de trois mois. Les chiffres ne sont pas bons pour Philippe Saurel. Le maire de Montpellier (tête de liste régionale pour les « Citoyens du Midi ») tombe à 8 % d’intentions de vote dans une étude réalisée par OpinionWay début septembre. C’est 1 à 3 points de moins que dans les précédents sondages. Quelle est la réaction de Philippe Saurel à cette mauvaise nouvelle ? Ce n’est que le début du commencement de la campagne. Mais en cas de mauvais sondages à répétition, Philippe Saurel pourrait-il renoncer ? Réponses.

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale « Citoyens du Midi »

Régionales 2015 – Votre réaction au sondage rendu public hier ?

Philippe Saurel. C’est un sondage fourni par les Verts. C’est une opération commandée et réussie pour « Europe Ecologie ». De toute manière, Gérard Onesta se couchera au 2nd tour avec le PS cela fera certainement plaisir aux électeurs du Front de Gauche (NDLR : un des composantes d’un « Projet en Commun » composé d’écologistes, de communistes et d’occitans).

Régionales 2015 – Vous êtes en pleine campagne de recrutement de vos têtes de listes départementales. Vous en avez désigné 5 et vous devez en trouver 8 de plus, sans parler de la centaine de candidats pour boucler votre liste. Ce mauvais sondage peut-il handicaper ces recrutements ?

Philippe Saurel. Ceux qui s’engagent avec moi sont des hommes et des femmes libres. Plus on leur tape dessus plus ils luttent. C’est l’effet inverse. Le sondage ne nous démobilise pas. Il décuple nos forces. Après le sondage, j’ai reçu 10 nouvelles demandes.

Régionales 2015 – Une succession de mauvais sondage peut vous faire renoncer ?

Philippe Saurel. Non. Parce que nous portons un nouveau modèle politique. C’est une nouvelle manière de faire de la politique que j’ai confirmée sur deux grands rendez-vous électoraux : la 8eme ville de France aux municipales et dans 4 cantons sur 5 aux départementales. Je ne fais pas de la politique avec des sondages. Mais au contact des gens.

Propos recueillis par Laurent Dubois

10 Sep

Régionales : la gauche creuse l’écart selon un nouveau sondage

A 3 mois du scrutin des régionales, France 3 s’est procuré les résultats d’un sondage* Opinion Way, commandé par EELV, qui confirme que la gauche (unie au second tour) l’emporterait en décembre prochain en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Revue de détails.

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Ce sondage, comme les deux précédents, confirme plusieurs tendances : le FN est en tête au premier tour, la droite traditionnelle est à un niveau assez faible et l’alliance PS-PRG peine à dépasser les 20 %. Ce qui est nouveau dans cette mesure de l’opinion, c’est le score important de la probable union écologistes-Front de Gauche, quand le maire de Montpellier Philippe Saurel se tasse malgré une présence médiatique très active et l’écart qui se creuse au second tour en faveur de la gauche.

Dans le détail, au premier tour selon Opinion Way :

  • Louis Aliot (FN) : 27 % des intentions de vote
  • Dominique Reynié (LR-UDI) : 24 %
  • Carole Delga (PS-PRG) : 22 %
  • Gérard Onesta (EELV-FDG) : 16 %
  • Philippe Saurel (Citoyens du midi) : 8 %
  • Damien Lempereur (DLF) : 3 %

Au second tour : 

Opinion Way a testé deux scénarios de triangulaires, avec pour la première fois, l’éventualité d’une tête de liste de toute la gauche… de couleur verte.

Scénario 1 :

  • Carole Delga (PS-PRG-EELV-FDG) : 42 %
  • Dominique Reynié (LR-UDI) : 30 %
  • Louis Aliot (FN) : 28 %

Scénario 2 :

  • Gérard Onesta (PS-PRG-EELV-FDG) : 41 %
  • Dominique Reynié (LR-UDI) : 31 %
  • Louis Aliot (FN) : 28 %

L’analyse de Laurent Dubois, politologue :

« Alors que la campagne commence vraiment, c’est un sondage important après un été mouvementé avec la polémique de la présidence déléguée et l’entrée dans la mêlée de Philippe Saurel.

Ce que l’on retient c’est la constance après trois sondages, qui devient donc une tendance, du leadership du FN toujours en tête au premier tour, même s’il est battu à chaque fois au second tour.

Autre constance, dans chaque sondage, c’est la victoire finale de la gauche unie au second tour, que la tête de liste s’appelle Delga ou Onesta.

Toujours constant, le score relativement faible de Carole Delga au premier tour, très loin du score de Martin Malvy et de Georges Frêche en 2010, qui dépassaient les 40 % au premier tour dans leur région respective.

C’est aussi le premier sondage depuis l’accord électoral PS-PRG or les lignes n’ont pas bougé depuis un sondage IFOP pour Midi-Libre le 3 juillet, antérieur à cet accord, et qui créditait déjà Carole Delga de 22 %.

En revanche, par rapport aux précédents sondages, la gauche est en progression au second tour. Carole Delga passe de 39 % (IFOP du 3 juillet) et 36 % (Polling Vox du 31 juillet) à 42 % avec une avance confortable sur la droite. Dans l’alliance Vert-Rouge (EELV, PCF, PG), il existe de vraies interrogations et de fortes tensions sur un ralliement au second tour à la liste PS-PRG, or Opinion Way montre que le report de voix de l’électorat rouge-vert est excellent (87 % vers Carole Delga). Un chiffre qui va peser dans la balance : car l’alliance Rouge-Vert n’est pas encore scellé et doit être réglé mi-septembre. 

L’autre nouveauté c’est que pour la première fois on teste ensemble EELV et le Front de Gauche. Le score de 16 % de cette dernière livraison est en fait une vraie-fausse surprise : c’est exactement le total des scores qu’ils faisaient séparément dans le sondage IFOP (9 et 7 %).

Le maire de Montpellier Philippe Saurel recule : crédité de 11 % par le sondage Polling Vox pour Valeur Actuelles le 31 juillet dernier, il retombe à 8 % alors qu’il en pleine campagne de recrutement de ses têtes de listes départementales et qu’il est très présent dans les médias.

S’il reste des interrogations sur le positionnement de Philippe Saurel, en revanche son électorat semble avoir majoritairement choisi… la gauche : selon Opinion Way, le report des voix de ses électeurs au second tour se fait à hauteur de 61 % vers Carole Delga ».

Fabrice Valéry et Laurent Dubois

NB : France 3 s’est procuré ce sondage commandé par un parti politique, avec la garantie de consulter la fiche technique de l’institut de sondage dans son intégralité. Il est évident que si nous nous procurons les sondages commandés par d’autres formations politiques nous les porterons à la connaissance de notre lectorat en suivant la même méthodologie.

* Étude réalisée auprès d’un échantillon de 1090 personnes inscrites sur les listes électorales issues d’un échantillon de 1204 personnes représentatif de la population des régions Languedoc Roussillon / Midi Pyrénées âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, après stratification par catégorie d’agglomération et département de résidence. Les interviews ont été réalisées du 3 au 8 septembre 2015.

Edito : Demandez le programme !

Conseil Régional de Midi-Pyrénées Archives MaxPPP

Conseil Régional de Midi-Pyrénées Archives MaxPPP

Hormis une incursion sur le thème de la sécurité faite par Dominique Reynié (Liste L-R) la semaine dernière et encore hier soir sur notre plateau, peu de propositions liées aux programmes filtrent des états-majors. « Les listes fin septembre, les programmes pas avant fin octobre » est souvent la réponse qui nous est faite.

Il parait en tout cas que ça cogite pour certains comme « l’Alternative en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées » (Front de gauche, EELV). Mais là encore, on est loin d’un programme précis : « Une équipe représentative régionale, composée de représentants des mouvements citoyens et de membres des organisations politiques, va donc se mettre en place dans les prochains jours pour travailler à la mise en œuvre de la campagne, à la poursuite de l’élaboration du programme, à la construction de listes de candidats et au choix d’une tête de liste et d’un collectif pluraliste de porte-paroles. »

La démocratie participative, thème cher à l’Alternative et prétexte invoqué par d’autres comme Philippe Saurel (Divers Gauche) ou encore Carole Delga (PS-PRG) à cette élaboration tardive des programmes. Chacune des équipes a mis en place des portails dits d’appel aux citoyens pour que tout potentiel électeur puisse y déposer ses idées ou ses doléances. Rien de mieux pour choisir les thèmes concernant que d’aller à la source ? On verra bien une fois le dépouillement fait de ces contributions numériques.

Sans compter sur le thème de société du moment : celui de l’accueil des migrants. Il n’est évidemment pas dans les compétences directes des régions même si Martin Malvy a annoncé en début de semaine que Midi-Pyrénées prendrait sa part dans l’aide aux réfugiés. Un accueil  qui anime les discussions et les débats de société et là encore diversement perçu par l’opinion. Selon plusieurs sondages, les français seraient très partagés sur la question, particulièrement en zone rurale. Un paramètre que les candidats vont devoir prendre en compte. Le Front National, lui, n’a pas attendu pour s’en emparer.

Cette absence de fond directement en lien avec nos régions ne risque-t-elle pas de réduire encore un peu plus voire d’anéantir tout intérêt des électeurs pour le scrutin de décembre prochain ? D’autant plus que la confusion s’installe dans les calendriers médiatiques nationaux. Ce qui fait vivre les pages politiques actuellement relève surtout de la Présidentielle de 2017 : Hollande va-t-il repartir, comment va se terminer la primaire à droite … Sur ce dernier thème, « Le Monde » de ce jour publie même une carte nationale des futures implantations des bureaux de vote pour ce scrutin qui désignera le candidat de la droite et du centre à la future Présidentielle…

Lycées, enseignement supérieur, Trains Express Régionaux, agriculture, tourisme… Quand ces thèmes régionaux primordiaux commenceront-ils à être abordés par les candidats ? Rapidement espérons-le. Sachant qu’en plus d’enregistrer les projets de chacune des listes, les citoyens devront aussi assimiler les nouveaux contours de leur région et un mode de scrutin de liste qui n’est pas des plus simples. Le tout à quelques jours des fêtes de fin d’années. Bref « autant croire au père Noël » peuvent se dire les plus désabusés de la chose politique !

 

Patrick Noviello

09 Sep

[Echo de campagne] Stupeur et tremblements autour d’une annulation des Régionales

Ce n’est pas encore la panique. Mais l’angoisse monte. Le 4eme tour des régionales risque d’être explosif. Le 4eme tour ? Les recours contentieux et le risque d’annulation du scrutin. Dans l’entourage des candidats, on tremble et on est stupéfait par la légèreté (irresponsable) de certains compétiteurs.

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A droite comme à gauche, certains s’interrogent et commencent sérieusement à s’alarmer du manque de sérieux de certains candidats. Le Code électoral peut devenir une grenade dégoupillée. Il est déconseillé de jongler avec la tenue des comptes de campagne ou l’utilisation des moyens des collectivités.

Du côté de Dominique Reynié, un sympathisant trouve hallucinant que le mandataire financier soit un ami du fils. Le fils du candidat de la droite et du centre. La valeur des comptes bancaires n’est pas indexée sur le nombre des années. Un jeune mandataire peut être un Mozart des factures. Mais, du côté de la commission des comptes de campagnes, le moindre couac est prohibé.

La commission exige un justificatif pour des dépenses de quelques euros. La campagne des régionales va coûter des centaines de milliers d’euros (même si Dominique Reynié part sur un budget de 70 000 euros). Cette montagne d’argent va se traduire par un monticule de factures. Gare aux pertes ou aux oublis.

Des candidats recrutent des salariés qui sont uniquement payés pour collecter les factures. C’est dire l’ampleur et la sensibilité de la tâche. Ainsi Europe Ecologie a une préposée aux justificatifs. Sans parler d’une mandataire qui sera doublée par un comptable national.

On est loin d’un job d’étudiant.

En toute hypothèse un expert comptable doit valider les comptes de campagnes. Par définition, il a fini d’user ses pantalons sur les bancs de la faculté et c’est un professionnel. Les comptes de Dominique Reynié passeront obligatoirement par cette « case ». Mais le comptable peut refuser de valider et il est toujours mieux de ficeler les choses en amont.

Autre risque « insensé » dans l’univers (juridique) impitoyable des campagnes électorales : l’utilisation des moyens publics.

Une voiture ministérielle ou appartenant à une mairie. Un agent territorial qui bosse pour un candidat sur son temps de travail. Un collaborateur de cabinet qui sert de directeur de campagne Tout cela peut couter cher. Très cher.

Sur le moment, c’est facile.

Inutile de sortir le portefeuille, le contribuable paye à la place des candidats. Seul problème. Il faut être très discret.

«Pas vu, pas pris ». Mais si on est pris, la foudre tombe. La foudre des tribunaux. Mais la colère populaire est plus redoutable encore. L’époque d’une certaine tolérance est révolue. Les électeurs ne supportent pas que l’on roule carrosse à leurs frais.

Visiblement, le message est passé. Depuis quelques temps, le quotidien de Jean-Michel Baylet précise que la ministre-candidate Pinel est en « visite privée » lorsqu’elle serre des mains sur les marchés de la Grande Région.

Difficile de vérifier la carte grise de sa voiture et l’identité du chauffeur. Mais cela démontre une prise de conscience. Il était temps. Sylvia Pinel sillonne la Grande Région, quasiment toutes les semaines, depuis des mois.

Autre cas sensible, celui de Philippe Saurel.

Le maire de Montpellier doit (totalement) dissocier son action locale de sa campagne régionale. Tout l’été, Philippe Saurel a parcouru Midi-Pyrénées. Il la fait avec sa voiture familiale. Mais il va devoir être d’une vigilance totale. Y compris dans les manifestations locales. Le maire ne doit pas faire la promotion du candidat. C’est schizophrène. Mais imparable.

La campagne débute à peine. Mais le scrutin s’annonce serré. Cela rend le Code Electoral encore plus pesant. La jurisprudence est constante. Les malversations sont, en quelque sorte, « couvertes » si les écarts de voix sont importants. Aucune annulation à craindre.

Mais, vu les premiers sondages, la victoire va se jouer dans un mouchoir de poche.

Ce serait « ballot » de perdre la Région pour des factures égarées ou d’un chauffeur qui se « trompe » d’employeur.

A bon entendeur…

Laurent Dubois

Philippe Martin « donner corps à l’accord PS-PRG »

Le bonheur (électoral) est dans le Gers. Dimanche dernier, les grands électeurs du département ont élu un sénateur (radical) de gauche, Raymond Vall. L’annulation de l’élection d’Aymeri de Montesquiou (suite au rejet de ses comptes de campagne) a permis une alliance PS-PRG gagnante. C’est un micro-scrutin (780 électeurs étaient convoqués) et, par nature, les sénatoriales reposent sur des alchimies qui ne tiennent pas comptent des étiquettes partisanes. D’ailleurs, le même jour, à une centaine de kilomètre d’Auch, le parti socialiste a subi un revers dans une législative partielle aveyronnaise. Néanmoins, dans le contexte actuel et après 15 partielles malheureuses depuis 2012, le Gers offre une bouffée d’oxygène à la gauche avant le grand rendez-vous des Régionales. Cet oxygène et cet espoir portent un nom : Philippe Martin. L’ancien ministre et actuel président du département est à l’origine d’un alliance PS-PRG. Il revient sur les leçons d’une sénatoriale dont il a été la cheville ouvrière et la clé de voute.

Philippe Martin, ancien ministre et président du département du Gers

Philippe Martin, ancien ministre et président du département du Gers

Régionales 2015 – Quel bilan politique faite-vous de l’élection de Raymond Vall ?

Philippe Martin. Elle intervient dans un contexte où la gauche engrange relativment peu de succès électoraux. L’élection de dimanche ne nous était pas arithmétiquement favorable. Elle a été très serrée et le 1er tour a été compliqué. Le total droite et le total gauche n’ étaient pas en notre faveur. Encore une fois, l’arithmétique n’était pas pour nous.

Régionales 2015 – Et qu’est ce qui a permis de dépasser cette arithmétique défavorable ?

Philippe Martin. C’est un accord politique avec le PRG et le déjeuner de Fleurance. Nous nous sommes retrouver avec Jean-Michel Baylet, Sylvia Pinel (NDLR ministre radicale du Logement et candidate aux régionales) et Didier Codorniou (NDLR maire de Gruissan et candidat aux régionales). Ce rapprochement a été décisif.

Régionales 2015 – Vous n’hésitez pas à dire que la formule « gersoise » montre la voie pour les régionales. En quoi ?

Philippe Martin. L’élection de Raymond Vall donne corps à l’accord électoral signé au niveau régional entre le PS et le PRG. C’est la politique de la preuve. Il ne suffit pas de dire « unis nous sommes plus fort ». Il faut le faire et  nous l’avons fait dans le Gers. Dans sa conférence de presse, François Hollande, a dit : « la dispersion, c’est la disparition ». Dans le Gers nous avons joué l’union et nous le faisons depuis les départementales. Nous avons gardé deux cantons grâce aux radicaux.

Régionales 2015 – Après la victoire du candidat PS-PRG vous avez eu François Hollande et Manuel Valls au téléphone. Que vous ont-ils dit ? 

Philippe Martin. Cela fait du bien et merci pour nous.

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

La maire de Gourdon (Lot) tête de liste départementale pour Philippe Saurel

Troisième désignation en Midi-Pyrénées. Cinquième sur l’ensemble de la Grande Région si on ajoute le Gard et les Pyrénées Orientales. Mais première femme tête de liste départementale pour Philippe Saurel. La maire de Gourdon, Marie-Odile Delcamp ne permet pas seulement au maire de Montpellier de faire un pas vers la parité. Une parité qui, de toute manière, est inscrite dans la loi et devra être respectée par tous les candidats.

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, maire de Montpellier et tête de liste régionale « Citoyens du Midi »

L’investiture de la conseillère régionale (sortante) va également permettre à Philippe Saurel de pratiquer son sport favori : le braconnage sur les terres socialistes. Et un braconnage sur les terres historiques de Martin Malvy. Le président (sortant) de Midi-Pyrénées a construit sa (longue) carrière dans le département. Après son départ de l’Hôtel de Région, Martin Malvy continuera d’ailleurs à présider la communauté de communes du Grand Figeac.

L’investiture de Marie Odile Delcamp prend forcément une dimension symbolique. C’est une élue qui a été élue sur les listes de Martin Malvy lors des précédentes régionales. Mais c’est également une socialiste qui a claqué la porte de son parti.

Marie Odile Delcamp, maire de Gourdon et conseillère régionale sortante

Marie Odile Delcamp, maire de Gourdon et conseillère régionale sortante

Comme Pierre Verdier dans le Tarn, Marie Odile Delcamp est une ex-PS. Elle a démissionné du parti socialiste en juillet dernier. L’élue lotoise « ne se reconnaissait plus, après 20 ans de militantisme, dans l’analyse politique et la méthode « de son parti.

Cette démission avait suscité de vives réactions. Le premier fédéral, Laurent Fabre, a déclaré « en avoir assez de ces élus qui ne font que par intérêt personnel et qui ne pensent qu’à leur place sur les listes ». Pour le responsable du PS 46 aucun doute. La démission de Marie-Odile Delcamp est uniquement liée à sa relégation en 4ème position (place quasiment inéligible) sur les listes socialistes pour les prochaines régionales.

Face à cette polémique interne qui a débordé dans la presse, Martin Malvy a décroché son téléphone.

Le président de la Région (sortant) ne s’est pas investi dans la composition de la liste lotoise.

Mais, d’après nos informations, il a contacté Marie-Odile Delcamp. Cette intervention n’a pas fait fléchir la maire de Gourdon.

Le ralliement de Marie Odile Delcamp à Philippe Saurel va rouvrir des plaies qui sont loin d’être cicatrisées. Cela ne va pas déplaire à un Philippe Saurel qui adore jouer avec les nerfs des socialistes. Mais, une fois l’agitation passée et le coup de pub réalisé, la nouvelle recrue de Philippe Saurel va devoir se concentrer sur le « dur » : recruter ses co-listiers.

Dans le Lot, les listes départementales doivent comporter 7 noms. Pour les « Citoyens du Midi » de Philippe Saurel et sa représentante départementale, il reste 6 candidats à trouver.

Laurent Dubois

08 Sep

[Echo de campagne] Zone Blanche entre Nicolas Sarkozy et Dominique Reynié

Demain, mercredi 9 septembre, la droite régionale aurait du être dans les airs. Les élus « Républicains » de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon devaient prendre l’avion. Direction Paris et le bureau de Nicolas Sarkozy. Une réunion était prévue. Elle a été annulée et reportée à la semaine prochaine. Même heure (9 heures 30). Même endroit : le XVe arrondissement et le siège parisien du parti sarkozyste.

Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy

Les aiguilleurs du ciel ne sont pas en cause.

C’est un problème de téléphonie mobile.

Le portable de Dominique Reynié est victime d’une zone blanche particulièrement redoutable. Certains SMS disparaissent de manière sélective. Des destinataires n’ont jamais reçu une invitation pour rencontrer le président de leur parti.

C’est d’autant plus regrettable que ces mêmes « oubliés » étaient demandeurs. Ils désiraient une rencontre au sommet.

Le problème « technique » est remonté aux oreilles des conseillers de Nicolas Sarkozy. L’ancien chef de l’Etat, malgré son flegme légendaire, a piqué une colère.

Pour éviter tout problème (intempestif), la ligne de Dominique Reynié a été doublée par des coups de fils émanant de la rue de Vaugirard.

Les parasitages et les SMS « fantômes » sont désormais sous contrôle.

La droite régionale respire. Dans 8 jours, tout le monde va pouvoir se retrouver autour de Nicolas Sarkozy. Dans un climat (enfin) apaisé les participants vont pouvoir évoquer la composition des listes départementales. Dominique Reynié est même assuré d’avoir une fonction vocale : le rappel.

Le rappel que ses listes départementales sont entre les mains des instances nationales.

Laurent Dubois

 

 

Projet En commun (EELV, FG, Ensemble!, Parti Occitan) : « une nécessité politique » pour Marie-Pierre Vieu

Fin des contributions. Soirée de restitution. Les différentes composantes du « Projet en Commun » se sont réunies mardi à 20 heures. A Toulouse et en duplex de Montpellier, écologistes, communistes, membres du Parti de Gauche, Occitanistes et adhérents du collectif « Ensemble ! » ont clôturé une première étape. Ce n’est pas encore le moment pour le programme. Ce n’est pas le temps des listes. Mais cette rencontre parachève un processus lancé en juin dernier. La « plateforme collaborative » a permis d’effectuer des fiches thématiques qui préfigurent un éventuel arc-en-ciel électoral mêlant Verts-Rouges-Occitanistes. Une des figures de ce collectif, Marie-Pierre Vieu (conseillère régionale sortante et présidente du Front de Gauche au Conseil Régional), fait le bilan et évoque les prochaines échéances.

Marie-Pierre Vieu conseillère régionale et présidente du Front de Gauche à la Région

Marie-Pierre Vieu conseillère régionale et présidente du Front de Gauche à la Région

Régionales 2015 – Que représente pour vous cette soirée de restitution ? 

Marie-Pierre Vieu. C’est une étape importante. Mais si cela ne règle pas l’ensemble du processus. Une étape importante est encore devant nous et ce n’est pas la plus facile. Il va falloir se rassembler autour d’un programme et équilibrer les forces.

Régionales 2015 – Mettre autour d’une table écolos, communistes, le Parti de Gauche ce n’est pas simple. Il y a de fortes différences et même de vraies divergences entre vous. Vous arrivez à dépasser ces clivages ?

Marie-Pierre Vieu. Oui. Parce que précisément nous parlons des idées et du fonds. Et puis il y a le contexte. On nous oppose souvent le TGV. Europe Ecologie est contre et nous sommes pour. Mais, dans le contexte actuel, le TGV n’est pas une priorité. Et d’ailleurs je rappelle que le groupe du Front de Gauche à la Région s’est abstenu lors du vote sur le développement de la ligne grande vitesse. Nous arrivons à nous retrouver. L’urgence climatique et sociale est partagée par tous. Et puis il y a une nécessité politique. Un plan B serait terrible. Nous devons arriver à un rassemblement.

Régionales 2015 – Vous êtes donc optimiste ?

Marie-Pierre Vieu. Je suis politiquement optimiste. Nous sommes les seuls à pouvoir battre Philippe Saurel (NDRL maire de Montpellier et tête de liste « Citoyens du Midi ») et sa démagogie. Un rassemblement est le seul moyen pour lutter contre le Front National en proposant un vrai programme de gauche.

Régionales 2015 – Pour vous le PS, c’est un adversaire ou un simple concurrent ?

Marie-Pierre Vieu. Cela m’intéresse peu. Il y a une crise politique doublée d’une crise de succession au PS. Avec un problème de légitimité suite au départ de Martin Malvy. Après l’important n’est pas là. C’est de donner à la gauche l’envie de voter.

Régionales 2015 – Vos prochaine échéances ?

Marie-Pierre Vieu. Il faut transformer les fiches de programmes issues des contributions (NDRL 400 contributions et des thèmes comme une Charte Ethique ou la défense des services publics) en programme opérationnel. Il faudra que chaque famille s’y retrouve.

 

Propos recueillis par Laurent Dubois

 

 

 

 

Salah Amokrane : ses impressions sur le Projet En Commun de Gérard Onesta et Marie-Pierre Vieu

Mardi 8 septembre. 20 heures 30. 6 rue du Lieutenant colonel Pélissier à Toulouse. Une chaise au fond de la salle. Salah Amokrane ne tient pas le micro. Il n’est pas sur le devant de la scène. Mais il est venu assister à la restitution du Projet En Commun. Un Projet élaboré par un collectif allant d’Europe-Ecologie en passant par le Front de Gauche et les Occitanistes. L’ex-motivé-e-s qui, en 2001, entre au Capitole avec 12% des voix travaille désormais dans les quartiers. L’aventure avec Zebda et l’époque des Municipales appartient au passé. Mais Salah Amkrone n’a pas quitté le terrain militant. Membre du Forum Social des Quartiers Populaires et responsable de Tactikollectif, il est un associatif toujours sur la brèche.  Salah Amokrane est venu en curieux. Salah Amokrane a accepté de s’exprimer sur sa perception des régionales et sur la création de la Grande Région.

Salah Amokrane, ex Motivé-e-s

Salah Amokrane, ex Motivé-e-s

Régionales 2015 – Que faites-vous au milieu d’Europe-Ecologie, du PC et d’un mouvement qui sera candidat aux régionales de décembre prochain ?

Salah Amokrane. Je suis venu par curiosité. J’ai reçu un mail et je suis venu voir. Dans le paysage des régionales, cela m’a semblé être dynamique. Et puis vu le panel (NRDL PC, PG, Europe-Ecologie, Occitanistes), ils ont du faire des efforts pour se retrouver ici ce soir.

Régionales 2015 – Et votre impression générale ?

Salah Amokrane. Je me contente d’écouter et j’ai l’impression que l’on zappe un peu les problèmes urbains. Entre la métropole Toulousaine et Montpellier, c’est là que se trouvent les enjeux. Je trouve que ces thèmes sont un peu survolés.

Régionales 2015 – Vous êtes un acteur de terrain. Par l’intermédiaire de votre association, vous menez des actions dans les quartiers. Vous entendez parler des régionales ou du moins de la création de la Grande Région ?

Salah Amokrane. Non. Il y a une vraie une vraie méconnaissance de ce que fait la région. En plus avec la grande région…

Régionales 2015 – A titre personnel qu’est ce qui vous interpelle dans la fusion en cours entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ?

Salah Amokrane. Je ne veux pas être désagréable avec les languedociens. Mais la question de la xénophobie et du racisme est très fort (NDLR le Front National réalise des scores élevés en Languedoc). Et puis le contexte. Il y a 15 jours une mosquée a brulé à Auch.

Régionales 2015 – En tant que citoyen quel regard portez-vous sur l’affiche électorale qui se dessine pour ces régionales ?

Salah Amokrane. Je ne vois pas encore ce que cela peut donner (NDLR pour le Projet En Commun). Je débarque. Mais cela a le mérite de la nouveauté. Il y a une tentative de quelque chose. Après je ne connais pas Carole Delga (NDLR  tête de liste PS-PRG). On retombe sur l’offre PS-PRG, cela ne donne pas envie. Et si on ajoute la dessus Saurel (NDRL maire de Montpellier et candidat pour la liste Citoyens du Midi), alors cela peut être catastrophique pour la gauche.

Propos recueillis par Laurent Dubois

[Echo de campagne] Le petit coup de pouce de Manuel Valls à Carole Delga… à Martres-Tolosane

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Un Premier ministre, une ministre de l’Education nationale, des parlementaires, un préfet, un président sortant de la région, un président du conseil départemental… Il fallait bien tout cet aréopage pour inaugurer vendredi 11 septembre à midi, une salle d’exposition consacrée… « à l’artisanat d’art et à l’art contemporain » (selon l’office de tourisme) et savoureusement baptisée « Le Grand Presbytère ». 

Un peu auparavant, dans la matinée, les deux membres du gouvernement auront visité un collège à Verfeil. L’après-midi, Manuel Valls se rendra une entreprise en Ariège et Najat Vallaud-Berkacem inaugurera le rectorat d’Académie à Toulouse. Mais où pourraient-ils bien se retrouver lors de la pause-déjeuner sinon à l’inauguration d’une salle d’exposition rurale ?

Mais dans quelle commune, au fait ? Mais à Martres-Tolosane bien-sûr, charmante bourgade de 2000 âmes et quelques au sud de la Haute-Garonne, dans le Comminges, et dont l’ancienne maire et actuelle première adjointe est… Carole Delga, ex-secrétaire d’Etat et tête de liste PS aux élections régionales. Sans doute un hasard.

On doute que Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem, attendus tous deux à cet événement majeur, aient eu juste une folle envie de revoir leur ex-collègue du gouvernement. On se permet aussi de douter de l’intérêt de cette inauguration pour la bonne marche de la France. Ce déplacement tout ce qu’il y a de plus officiel en province ressemble à s’y méprendre à un petit coup de pouce à la campagne de la candidate aux régionales. Vous ne trouvez pas ?

Espérons que Manuel Valls ne se mélangera pas trop les pinceaux quand il devra passer de la casquette de Premier ministre à celle de premier militant socialiste et premier supporter de la candidate PS aux Régionales.

Il n’est certes pas le premier Premier (sic) ministre à sauter sur un pseudo-événement pour venir soutenir un-e candidat-e ami-e à des élections. Reste que ce type de « soutien » fleure bon la IVème République. Et demeure, surtout, d’une portée infime sur le corps électoral.

F. Valéry

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