17 Nov

A la conquête des skieurs chinois

Pour huit jeunes moniteurs de ski des Alpes, c’est l’Aventure avec un grand A.

Le mardi 18 novembre, Rémy et Romain (Valmorel), Alexandre et Floran (Chamonix), Jean-Paul (Avoriaz), Swan (Val Thorens) et Mathieu et Jérôme (La Plagne) s’envolent pour la Chine avec le projet d’enseigner à la clientèle chinoise de Yabuli. Leur séjour dure trois mois.

Premier challenge : apprendre le mandarin en deux étapes. Apprentissage intensif de cette langue chinoise le premier mois, puis application avec les élèves. Et si jamais les leçons ne suffisent pas, il leur faudra utiliser la langue de Shakespeare.

Deuxième challenge : oublier les pistes noires. Bien qu’il y en ait cinq à Yabuli, les huit monos savent que la clientèle chinoise est essentiellement débutante, à l’image d’une discipline encore récente en Chine. Il n’y a d’ailleurs que cinq stations dans l’empire du Milieu. Yabuli en est la douanière et la plus grosse.

yabuli

A l’origine du projet, il y a un partenariat de plusieurs années entre l’ESF (Ecole du Ski Français) et le Club Méditerranée de  Yabuli. Chaque année, une dizaine de jeunes moniteurs sont sélectionnés pour enseigner le ski à la clientèle de ce centre de vacances. Sur place, les moniteurs sont encadrés par leur responsable technique Grégory Abad.

Située dans la province de Heilongjiang, à l’extrême nord de la Chine, la station a notamment accueilli les Jeux Asiatiques d’hiver en 1996. L’équipe olympique de Chine s’y entraîne ainsi que les soldats de l’Armée populaire de libération.

piste chine

Le domaine de ski comprend 30 km répartis en 18 pistes, situées entre 400 et 1 400 mètres d’altitude. On peut également y pratiquer le patinage ou faire une promenade en traîneau. Les températures sont sibériennes, les moins 30 degrés sont habituels.

A 20 ans, Rémy Chevalier, jeune moniteur de Valmorel s’attend à vivre une formidable aventure culturelle et professionnelle. Nous l’avons rencontré à son domicile à Doucy en Tarentaise en train de boucler sa valise.

Bien qu’il y ait possibilité de louer du matériel à Yabuli, Rémi préfère emmener le sien car il sait que les Chinois sont friands de tout équipement venant de France. Très motivé, il se réjouit de ce voyage en espérant qu’il lui sera possible par la suite de travailler avec la clientèle chinoise… dans les Alpes.

Thorens Glières, village de trailers

Tous derrière Sébastien Chaigneau !

trail

Est-ce l’impulsion de ce grand champion de l’ultra trail? En tout cas, les habitants de son village sont devenu fous de course à pied. Depuis 3 ans le dimanche matin à Thorens Glières (petite commune haut-savoyarde de 2500 habitants), c’est sacré : c’est le jour de l’entrainement de la Team Triandine.

vidéo

Thorens Glières organise chaque automne le Trail des Glières. En France, il y aurait  900 000 pratiquants réguliers ou occasionnels de trail, un véritable engouement !

 

 

13 Nov

La voiture est-elle le seul moyen de déplacement en montagne ?

Des parkings de 1000 places dans les stations de sports d’hiver, des files de voitures au départ des randonnées à pied ou à ski… la voiture est-elle le seul moyen de déplacement en montagne?

montagne

Non, affirment ceux, de plus en plus nombreux qui prônent une mobilité douce en montagne. Les débats et les films sur cette thématique se multiplient. Depuis 10 ans, c’est le combat de l’association Mountain Wilderness avec son opération « Changer d’approche ». Où en est-on aujourd’hui?

Cette question, nous l’avons posée à Frédi Meignan, le président de MW, mais aussi à un jeune alpiniste, Yoann Joly.

Ne pas prendre sa voiture, est-ce accepter de prendre plus de temps?

 

C’est quoi, un bon film de montagne ?

Lors de la 16e édition des Rencontres de cinéma de montagne de Grenoble, le virage amorcé les dernières années se confirme : les belles images ne suffisent pas, il faut de l’émotion, du sens et une belle histoire.

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Ce mercredi 12 novembre, la salle du Summum ne semblait pas aussi bondée que la veille, première journée de ces Rencontres. Pourtant, la programmation de cette journée confirmait les tendances naissantes des dernières éditions.

des images à couper le souffle : CHASING SUMMITS (trois parapentistes survolent les plus hauts sommets du Pakistan à plus de 6000 mètres d’altitude) et ALONE ON THE RIVER (cinq kayakistes se jettent dans l’incroyable descente d’une rivière tumultueuse de l’Himalaya).

Il est vrai que le matériel de plus en plus léger et de plus en plus performant permet des images de haute qualité, même dans des situations de tournage difficiles. A souligner également l’ingéniosité des cadreurs (qu’ils soient professionnels ou amateurs) qui ont apporté un souffle nouveau sur la prise de vue en multipliant les axes de cadrage parfois avec les moyens du bord (caméra fixée sur un bâton par exemple). Bienvenue également au drone qui révolutionne les images aériennes et évite le coût et les nuisances des prises de vue à partir d’un hélicoptère. Attention néanmoins à ne pas abuser des effets de mode comme le time lapse ( effet d’ultra accéléré réalisé image par image ) ou la caméra fixée sur la tête des protagonistes.

–  du sens : GIRLS TO THE TOP (deux jeunes française décident de partir en Inde, en Chine et au Népal pour faire de la montagne avec les rares sportives locales).

Finie l’époque des films de vacances ou des compte-rendus de sorties en montagne, aussi extraordinaires soit-elles. Aujourd’hui les réalisateurs cherchent à raconter une histoire et à en dégager un sens. Dans le film GIRLS TO THE TOP, Alice et Clémentine allient le plaisir de la montagne à une enquête sur les droits des femmes dans les pays qu’elles visitent.

la rencontre avec la population locale :  GIRLS TO THE TOP mais aussi CHASING SUMMITS au Pakistan.

Là aussi, une page est tournée. On ne traverse plus un pays en n’y voyant qu’un terrain de jeu, on s’intéresse désormais aux personnes qui y vivent. Et c’est parfois la découverte émerveillée que le plus riche n’est pas celui qu’on croit et que nous avons beaucoup à apprendre en termes de sens de l’accueil, de bonheur de vivre et de générosité.

de l’humour : DU RIFFIFI DANS LE DISTRIBIL (un film sympathique, sans prétention et sans moyen, de trois jeunes disjonctés partis chasser la baleine dans un Vercors habité par des flamands roses).

Le ton lourd, sentencieux et glorieux des anciens films de montagne ne fait plus recette. Désormais l’ambiance doit être légère, rigolarde, même dans les moments les plus engagés. Attention tout de même à ne pas systématiser la dérision et le ton désinvolte.

l’aventure à sa porte : PRE-ROUGE (l’exploration mythique de la grotte de Pré-Rouge située dans le massif des Bauges par des spéléos locaux).

Les notions de voyage au bout de sa porte et de mobilité douce sont des valeurs largement portées par le milieu montagnard. Et les films de montagne le reflètent. Dans le film de spéléo Pré-Rouge, c’est un massif proche de Grenoble qui accueille cette exploration aussi belle qu’engagée.

Bref, à l’issue cette deuxième journée de grand écran ouvert sur la montagne, beaucoup de films ont colporté une ou plusieurs de ses tendances. Mais il manque encore le grand beau film qui secouera et émerveillera le spectateur. Peut-être ce soir? ou demain?

 

 

Nicolas Hairon, réalisateur de films de montagne

Au printemps dernier, Nicolas a quitté son boulot d’ingénieur pour devenir réalisateur à plein temps et créer sa propre entreprise Altitude Montagne.

Il faut dire que ça marche bien pour ce jeune Grenoblois de 25 ans. Depuis plusieurs années, ses documentaires sont sélectionnés dans les diverses manifestations de films de montagne. En novembre par exemple, lors des 16e édition des Rencontres de cinéma de montagne de Grenoble, deux de ses derniers films sont projetés devant une salle bondée (3500 spectateurs chaque soir).

Photo Nicolas Hairon

Comme beaucoup, Nicolas a été subjugué par toutes les images projetées dans la salle du Summum. Deux envies sont nées : faire plus de montagne et réaliser ses propres films.,

Nous l’avons rencontré sur les hauteurs de Saint-Hilaire du Touvet où le réalisateur et son coéquipier pilote de drône Nicolas Grunbaum tournaient une séquence de leur nouveau film.

A plusieurs reprises, Nicolas a été soutenu par le FODACIM (Fonds d’aide au cinéma de montagne).

07 Nov

Trièvoscope : Paysage, vous avez dit paysage?

Au pied des montagnes, les paysages bougent car notre société a muté : exode rural, tracé d’autoroutes, privatisation des terrains, développement des activités de loisirs…

mont aiguille

Depuis 2013 la communauté de communes du Trièves s’est lancée dans une réflexion sur les paysages. Grâce à la superposition de cartes postales anciennes et de clichés d’aujourd’hui, les mutations sont rendues évidentes. L’exposition Trièvoscope permet à chacun de s’en rendre compte et d’animer une réflexion sur l’avenir.

L’exposition est visible durant le mois de novembre 2014 à Monestier-de-Clermont.

 

Les éléphants d’Hannibal sont-ils passés par le col Clapier ?

A Bramans, dans le massif du Mont Cenis, on est convaincu qu’une armée de 40 000 hommes et 37 éléphants sont bien passés par ce col. La commune vient d’ailleurs d’installer une sculpture d’éléphant de 4 mètres de haut à l’entrée du village.

éléphant

Et pour mettre en valeur cette page d’histoire remontant aux guerres puniques, un sentier thématique vient d’être aménagé entre la France et l’Italie. Sept parcours de différentes difficultés sont proposés aux randonneurs.

Les plus jeunes, s’amuseront à revivre l’aventure du Carthaginois et de ses mastodontes une tablette numérique à la main. Les plus aguerris poursuivront l’aventure vers le col Clapier et pourront passer la nuit dans le tout nouveau bivouac installé sur la frontière à 2500 m d’altitude. C’est gratuit et l’ambiance sous les étoiles ou dans le brouillard (comme nous l’avons vécu pendant notre reportage) est garantie.

bivouac hannibal

Le projet nommé « Sur les traces d’Hannibal » de la Savoie au Piémont» est porté par la commune de Bramans à l’échelle du territoire français. Côté italien, la commune de Giaglione est partenaire de cette opération.

Mais pourquoi Jacques Balmat est-il mort dans le massif du Haut Giffre?

Tout le monde le sait: en 1786 Jacques Balmat et le Dr Paccard ont été les premiers hommes à poser leurs godillots sur le sommet du Mont Blanc. Mais pourquoi le célèbre guide chamoniard a-t-il disparu en 1834 sur un glacier du Haut-Giffre, loin de sa vallée natale?

balmat

180 ans après sa mort, un livre signé Jean-Pierre Spilmont (éditions Guérin) revient sur la vie légendaire du cristallier. De son côté la mairie de Sixt Fer à Cheval a décidé elle-aussi de célébrer cette date anniversaire en baptisant Jacques Balmat le jeune gypaète né cette année sur une falaise dominant le village.

Le corps du vieux guide n’a jamais été retrouvé. A-t-il vraiment disparu glacier de Prazon ou du Ruan? Cherchait-il de l’or ou des cristaux? Chassait-il le chamois? Nous avons essayé d’en savoir plus en retournant sur le terrain avec Estelle Rezette, guide du patrimoine.

 

 

Pascal Sombardier, le défricheur d’itinéraires

Les chemins du vertige, les sentiers du ciel, les arches inconnues…ça vous dit quelque chose?

Dans le monde de la montagne, ces termes évoquent pour beaucoup de passionnés l’éditeur grenoblois Pascal Sombardier. Avec ses livres et ses topos, il fait découvrir des itinéraires insolites qui effacent les frontières entre la rando, l’escalade, l’alpinisme ou la spéléo.

sombardier

Nous avons accompagné Pascal sur les Crêtes de Morettet en bordure ouest du Vercors. Truffé de grottes, d’arches et d’escalades faciles, c’est un itinéraire ludique comme il les aime… et comme je les aime.

Diverticimes, les photographes amoureux de la lune

Monsieur X, ça vous dit quelque chose?

monsieur X

Monsieur X, c’est ce petit personnage, souvent équipé d’un parapluie, qui se niche dans presque toutes les photos de Diverticimes. Depuis plusieurs années, ce collectif de photographes amateurs s’est spécialisé dans les images de montagne, de préférence les soirs de pleine lune.

J’avais découvert leur livre Grenoblicime en décembre dernier et avais adoré la poésie de tous ses clichés nimbés d’une lumière extraordinaire. Je voulais en savoir plus sur ces photographes grenoblois. Le calage du reportage a été long et difficile. Mais enfin nous avons pu bivouaquer avec eux sur la rive du lac Guichard un soir de (presque) pleine lune.

Ce fut une nuit magique.