21 Déc

Ma vie de femme de garde-chasse, un témoignage émouvant

Les éditions LA BOUINOTTE publient un témoignage étonnant, un court opuscule intitulé : « Ma vie de femme de garde-chasse »

Issu d’une rencontre entre l’anthropologue Geneviève Bédoucha et l’autrice, Bernadette Aucuy, son récit ressemble à une idée saisie au vol, et Geneviève Bédoucha avoue sa surprise le jour où Bernadette Aucuy lui donna à lire son cahier… Nous sommes ici devant un témoignage, dont la vigueur sans détour nous touche : la vie dans une maison au milieu des bois, loin du village, où la maladie d’un enfant est un problème complexe, quitter la maison, marcher plusieurs kilomètres pour trouver un téléphone et revenir, l’angoisse au ventre, la pudeur aussi…

Si l’autrice professe une tendresse pour les chevreuils qui sont comme des voisins quand ils viennent brouter l’herbe dans la prairie attenante, les élevages de faisans dont s’occupe son mari, elle raconte son peu de goût pour les chasses, et surtout son quotidien, l’eau à puiser au puits, l’effort à fournir pour remonter un litre d’eau, et ce qu’il fallait pour une lessive… Comment leur premier propriétaire, monsieur le Comte, leur amena l’eau courante.

Et aussi les différents propriétaires qu’elle a subis…

Le style de l’autrice n’a visiblement pas été retouché, et c’est une qualité, car une langue « gourmée » aurait affadi le propos, nous lisons ce que B. Aucuy a écrit, avec sa ponctuation, sa syntaxe… un style directement inspiré d’une parole retranscrite : la franchise sans détour du propos donne de la profondeur à son expression, nous lisons aussi ce qu’elle ne dit pas et on s’émerveille de la fraîcheur du ton, racontant sans détour sa solitude, l’ennui, et sa timidité.

Un témoignage précieux sur les grands domaines solognots et sur une époque où une épouse sans métier ne recevait guère de considération. Très touchant, et à recommander avec chaleur pour une soirée d’hiver !

Bernard Henninger

10 Déc

Histoire des deux premiers « Fusillés pour l’exemple » de 1917

Les éditions Corsaire poursuivent leur travail d’investigation historique avec le récit détaillé et documenté des deux premiers « fusillés pour l’exemple » des mutineries de 1917, Émile Buat et René-Louis Brunet, reconstitué par l’historien Georges Joumas :

En 1914, quand l’Allemagne déclare la guerre, des générations de français espèrent ce conflit depuis 44 années. Du moins les plus nationalistes : pour eux, la guerre sera une une promenade festive…

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b69325713

L’historien Georges Joumas, historien, nous conduit dans les pas de deux appelés que rien ne distinguait a priori. Quelques broutilles de jeunesse, des condamnations sans gravité. Pourtant, au jour dit, elles joueront leur rôle, puisqu’il y aura une justice et un procès où toutes les apparences seront respectées.

Émile Buat, Marnais, et René-Louis Brunet, Loirétain, se retrouvent chacun dans des BCP : Bataillons de chasseurs à pied. Bataille de la Marne, bataille des Ardennes, bataille de la Somme, siège de Verdun… À chacune, les Chasseurs à Pied évoluent en position de corps francs, en avant des régiments d’infanterie, très exposés. Sur des unités comptant près de 1500 hommes, il y a autant de pertes en un an.

Émile Buat, voit des centaines de compatriotes mourir dans des conditions atroces. S’il survit à la plupart des combats, il ne se distingue ni plus ni moins qu’autrui. Parcours similaire, pour René-Louis Brunet, de la Ferté Saint-Aubin, qui se signale par un exploit : l’arrestation de 80 prisonniers qui lui vaut la « Croix de guerre avec l’étoile de Vermeil ».

En 1917, tous deux – sans se connaître – sont au Chemin des Dames  : offensive menée par le général Nivelle. Les pertes sont considérables : environ 200 000 hommes côté Français, plus côté Allemand (300 000 ?). Des unités refusent de monter au front. Alors qu’on les emmène loin du front, leur passage, chantant l’Internationale, déclenche l’effervescence dans le groupe de Chasseurs : tract, réunion, où Émile Buat et René-Louis Brunet prennent parole (les témoignages concordent).

En réponse, ils s’exposent à une haine radicale des officiers dont l’un proclame : « Nous sommes tous décidés à brûler la cervelle au premier qui bronchera… ». Autant souligner, perspective historique pas inutile, que pour ces 200 000 morts, le général Nivelle sera muté à Alger… À l’opposé, ces soldats refusant la logique sacrificielle vont être l’objet de la vindicte du Commandement. Quel est leur crime ? Une prise de parole. Pour les nationalistes, la colère des soldats aurait été une bénédiction : rien de plus facile que de retourner une émotion soudaine et irréfléchie.

À l’inverse, la prise de parole suppose un recul, une pensée objective, dédouanée de la colère. La prise de parole, comme à la guerre, c’est la prise d’une position. Donc, au sein d’une armée déconfite, c’est un crime.

Fondé sur une enquête soigneusement documentée, le récit de Georges Joumas se lit en même temps avec passion. Il y a du tragique et la minutie de l’historien éclaire crûment l’injustice d’un Haut Commandement obsédé par des motifs nationalistes. Toutefois, contrairement aux cours martiales qui ont présidé jusqu’ici, Émile Buat et René-Louis bénéficient d’un procès et sont condamnés en bonne et due forme. Le livre démonte ce processus avec doigté.

En post-face, si Antoine Prost émet des doutes sur la possibilité d’une réhabilitation historique, on peut regretter son peu d’empathie pour la prise de parole, symbole de liberté.

Si le nom de René-Louis Brunet ne figure sur aucun monument aux morts, le maire d’Arzillières, prit sur lui d’inscrire sur le monument des « Morts pour la France » le nom d’Émile Buat… Prenez le temps des courtes journées hivernales pour découvrir ces actes qui forment le socle des injustices de notre Histoire de France, et qui nous donnent aussi de quoi réfléchir sur les mœurs modernes…

Bernard Henninger

 

06 Déc

Romans pour adolescents : « Rester vivant », une devise pour une collection !

Les éditions Le Muscadier publient dans leur collection « Rester vivant » des romans à destination du public adolescent, avec une histoire ancrée dans le quotidien, pour des adolescents, dans le but assumé de leur proposer questions et réflexions sur le quotidien et la société.

Curieusement, les deux livres que j’ai reçus, sont truffés également de références classiques. « Je voulais juste être libre » de Claire GRATIAS, évoque la disparition de Manon L., une adolescente étouffée par une mère dont l’éducation vise à l’isoler du monde, en lui imposant un cadre de vie sans issue et sans amis… Mais quand on est jeune, on vit surtout avec ses amis et notre âme est celle d’une chèvre, désirant l’amour.
Manon L. est en quelque sorte l’incarnation moderne de sa jumelle célèbre, Manon Lescaut, étouffée elle aussi par l’aristocratie du XVIIIme siècle qui cloîtrait les jeunes filles avant de leur imposer — à la sortie du couvent —, un mari. Comme deux particules intriquées, les itinéraires de Manon L. et Manon Lescaut se répondent en ce sens que l’amour est un torrent inévitable, et qu’il projette ces jeunes dont un monde auquel leur éducation n’a ni voulu ni su les préparer.

La référence Shakespearienne de « Juliette et Roméo » est un faux ami. L’auteur, Yves-Marie Clément, bâtit son récit autour d’une passion amoureuse de deux êtres séparés par une barrière infranchissable, celle du bagne de Cayenne, en 1916. Comment Juliette, la fille de l’administrateur, tombe amoureuse du beau Roméo ? Pourquoi ce prisonnier, au tempérament impétueux, multiplie-t-il les incidents qui le conduisent vers une descente aux enfers ? De la punition aux privations, jusquà la mise au cachot…
On est loin de l’idée de justice et de peine graduée. Comment la France put-elle laisser se développer des prisons où ne règnaient qu’arbitraire et violence, tout en prétendant défendre les Droits de l’homme ?

Le livre ouvre avec une citation d’Albert LONDRES, dont le livre Au Bagne, fit scandale en 1924 :

« Le bagne n’est pas une machine à châtiment bien définie, réglée, invariable. C’est une usine à malheur qui travaille sans plan ni matrice. On y chercherait vainement le gabarit qui sert à façonner le forçat. Elle les broie, c’est tout, et les morceaux vont où ils peuvent. »

Et bien que les dénonciations d’Albert Londres aient conduit à la fermeture de Cayenne, il n’est pas interdit de songer à l’état de délabrement de notre système pénitentiaire et de se demander si le système pénitentionnaire s’est réformé et jusqu’où.

Donc profitez de vos loisirs pour découvrir les nombreuses nouveautés de cette maison d’édition Le Muscadier et de son intérêt pour les adolescents

Bernard Henninger

Référence : Actualitté : les éditions Muscadier pour une édition jeunesse engagée.

Livre d’Histoire : « Alfred Dreyfus, citoyen »

Le temps est un animal véloce… et il arrive que des ouvrages qu’on a bien voulu me confier ne reçoivent nul regard, nulle considération, faute de temps, faute parfois d’avoir pris ce temps. En cette fin d’année, où les urgences sorties de leur contexte prennent un ton pastel… je souhaite en présenter ici quelques uns.

Commençons avec ce livre d’Histoire, qui, constatant la désaffection, voire le dédain que lui manifestèrent les « importants » de l’époque :

Clémenceau : « inférieur à l’affaire Dreyfus, de je ne sais combien d’abimes.  »

Léon Blum : « peut-être même, s’il n’avait été Dreyfus, antidreyfusard. »

Depuis quelques années, les historiens se penchent sur le destin de celui qui fut la tâche aveugle de la plus grande affaire judiciaire française, mettant à jour une fracture politique qui ne s’est jamais réparée, d’un antisémtisme français dont nous savons qu’il ne cesse de renaître, jusqu’à bafouer la mémoire d’une victime…

Que sais-je… Monsieur Alfred Dreyfus

Spécialiste de la IIIe république, Georges Joumas avait déjà porté son regard sur cet officier singulier et exemplaire (Alfred Dreyfus officier en 14-18. Souvenirs, lettres et carnets de guerre).

Ici, enrichissant son approche, avec la découverte de sa correspondance avec la marquise Arconati-Vicsonti (correspondance par ailleurs éditée chez Grasset), Joumas met à jour ce que l’affaire a dissimulé de son étonnante personnalité, car, pour surmonter les épreuves qui ont été les siennes, il ne fait guère de doute pour qui a connu la difficulté, que cela n’aurait pas été possible sans une force morale somme toute peu commune.

Fin connaisseur du politique, observateur lucide de son époque, concerné, Alfred Dreyfus dut sa vie durant affronter le mépris et la haine de ceux qui ne voulaient pas admettre la vérité et le fait : la justice avait pleinement innocenté et réhabilité Dreyfus. Bien souvent, la condamnation fautive, même absoute, ne lève pas la suspicion et la haine de ceux qui n’admettent jamais que la justice soit le miroir de la société…

Il était bien conscient que cette affaire, qui avait incendié sa vie, dépassait sa simple personne. Fort des découvertes récentes, l’historien Georges Joumas brosse un portrait précis et documenté, tentant d’évoquer la réalité d’un homme.

Si les Fêtes de fin d’année était l’occasion de mieux se renseigner sur cette Histoire qui est la nôtre, et si elle pouvait nous aider à mieux comprendre les injustices d’aujourd’hui…

Bernard Henninger

 

24 Nov

Roman : « Ada Lovelace ou la beauté des nombres » par Catherine Dufour

Évoquer le destin d’Ada Lovelace est un exercice funambulesque, où l’autrice pilote son récit entre une réalité crue, parfois violente et un climat où le fantastique devient une réalité tangible.

Avec cette biographie atypique, l’autrice, Catherine Dufour tente de comprendre le fonctionnement de la noblesse anglaise à l’aube du XIXme siècle, entre fantastique, comportements violents, destructeurs, oisifs, et d’étonnantes percées : une éducation où les mathématiques sont enseignées avec rigueur et précision, de manière à faire apprécier la beauté des nombres…

À examiner le milieu dont est issue Ada Lovelace, le lecteur pourrait douter de la capacité d’un tel milieu à produire du génie. Or, cette jeune femme a inventé ce qui est devenu le premier programme informatique, et, en particulier, la toute première « boucle logique » en se basant seulement sur sa capacité à penser la machine de Babbage, qui n’exista jamais qu’à l’état de projet sur le papier.

… La question est de parvenir à la rédaction de cette « note G » qui fait d’Ada Lovelace l’inventrice de l’informatique avec Charles Babbage, et la créatrice du tout premier programme informatique. Toute la difficulté consiste à établir un tableau, à la manière d’un tableau de Turner, aussi précis que celui-ci et capable de décrire l’impalpable, les nuées belles et chargées de tempêtes : ce qu’était la noblesse anglaise au début du dix-neuvième siècle. Un noble est doté d’une fortune, que nous peinons à nous représenter, mais, l’oisiveté étant son expression la plus notable, elle ouvre la porte aux comportements les plus extrêmes et, parfois les plus violents.

Ada est la fille d’Anna Milbanke, qui avait reçu une solide éducation et qui garda pour les mathématiques une inclination sa vie durant, et de Lord Byron, qui au moment de sa naissance, et parce que cela mettait sa femme au supplice, s’ingénia pendant son accouchement à tirer au pistolet sur le mobilier. Toutefois, de son père, contraint à l’exil du fait de son homosexualité, elle ne garda que le nom et la réputation sulfureuse.

Comment, dans un milieu aussi hostile, où les femmes n’ont pour d’autre fonction que d’être des mères, ou de briller en société par leurs toilettes et leur beauté, une jeune femme s’est-elle prise de passion pour les mathématiques ?

Comment a-t-elle fréquenté un inventeur illuminé, Charles Babbage, projetant de construire une machine qui ne vit jamais le jour ? Comment ces deux personnalités si instables et fragiles en vinrent à s’associer un temps fort bref, où Ada, dans un éclair de génie qui nous sidère encore, décrivit très précisément les possibilités immenses de cette machine imaginaire ?

Un génie comme Babbage passe surtout pour un excentrique, un fou, qui prétend bâtir une machine inspirée d’un métier à tisser ( !) avec laquelle il prétend rien moins que faire des calculs ! Transposez cette situation dans une Party, une après-midi, avec du thé, des gâteaux, une foule où les épigrammes fusent et où les affaires de cœur, les mariages arrangés et les aventures sexuelles sont les seules préoccupations et vous comprenez l’impossibilité qui en résulte.

 

Comment Ada a pu se former, résister à la pression de son milieu, jusqu’à trouver un « accomplissement » singulier dans l’exercice des mathématiques, tout en étant une épouse, une mère et en fréquentant ces inévitables salons ?

J’ai lu cette biographie avec curiosité et un mélange de passion, car l’autrice avec un art qui n’appartient qu’à elle évoque avec une précision d’entomologiste ces aristocrates anglais, violents, dépravés et dresse un portrait sensible d’une société dont on se demande comment elle a pu produire de telles lumières.

Je vous recommande cet OVNI littéraire, une biographie écrite dans un style capable de rendre palpable la crudité des mœurs aristocratiques, leur folie, et qui se lit comme on lit un roman fantastique de Mary Shelley, sauf que son Frankenstein n’est pas une machine à qui l’inventeur donne la vie par hasard, mais une femme intelligente et fragile qui donne à un Machin fait de rouages, de chiffres et de courroies vie, beauté et sensibilité.

Bernard Henninger

23 Nov

Livres en Loire inaugure le premier salon littéraire de Tours

Ce samedi 23 novembre, se tient à l’Opéra de Tours le premier salon littéraire de Tours avec de nombreux auteurs invités, un prix littéraire et des animations toute la journée.

Depuis la fin du Chapiteau des Livres, il manquait à la région Tourangelle une manifestation littéraire d’ampleur. Cette lacune est désormais comblée avec l’inauguration ce week-end du  premier salon du livre de Tours, sous l’égide de l’association Livres en Loire, présidée par Monique Lefaucheur.

Crée en février 2018, l’association Livres en Loire s’est déjà signalée au public à travers plusieurs événements, parmi lesquels :

— L’organisation d’une dictée en janvier 2019 sous le parrainage de Daniel Picouly, manifestation grand public, qui reprend et élargit l’idée initiale de Bernard Pivot et le goût très particulier que nous français avons gardé des dictées de notre enfance. Haïes, détestées, puis nostalgiques : l’enseignement de la langue et sa complexité jamais démentie ne sauraient se passer de cet exercice aride, peu littéraire, certes, mais représentatif de l’importance de la langue de l’éducation (que certains trouvent excessive, quand la langue prend le pas sur la raison et les sciences)

— La participation à une manifestation en direction de la jeunesse, cet été , Partir en livres.

— et ce week-end, avec la première édition du salon du livre de Tours, à l’Opéra de Tours : signalons l’organisation d’un prix littéraire « Honoré de Balzac », attribué à Yoan Smadja, pour son ouvrage « J’ai cru qu’ils enlevaient toute trace de toi », 29 auteurs invités parmi lesquels je relève la présence de Katherine Panocol, Dominique Barbéris et de Jérôme Attal.

Souhaitons que cette nouvelle manifestation, comme cela fut le cas auparavant, prenne de l’ampleur, s’élargisse et puisse s’ouvrir à des littératures plus populaires ou régionales… J’aimais bien le Chapiteau des Livres, mais la page étant désormais tournée, je forme le vœu que celle qui s’ouvre soit la première d’un grand cahier…

Bernard Henninger

10 Nov

CARNETS DE SEL : nouvel acteur de l’édition à Chécy dans le Loiret

Saluons l’avènement d’un nouvel acteur littéraire en région Centre-Val-de-Loire, les éditions CARNETS DE SEL. Fondées début 2018, les éditeurs désirent se positionner sur une vision littéraire, et une approche « culturelle et émancipatrice ».

Les lignes de la politique éditoriale de cette jeune structure se définissent par un thème fort de littérature générale, l’édition d’essais et de documents, ainsi que des publications pour la Jeunesse.

La première production est un roman : « La lampe au chapeau » où Sandrine Leturcq, petite fille de mineure, évoque l’après-guerre, l’opposition entre Jean, de retour de Stalag, en 1945, qui ne songe qu’à reprendre sa vie là où elle s’est arrêtée huit ans plus tôt, il désire profondément redevenir mineur, et plonger dans l’univers de la mine, « la fosse ». À l’époque de la reconstruction, les mines étaient un des fers de lance de l’industrie renaissante. Jean rêve d’un métier à partir duquel bâtir une vie et une famille… À l’opposé, son neveu Alexandre, de retour de la guerre d’Algérie, révolté et plus instruit, développe une vison plus idéaliste…

Un premier roman, intéressant pour les questions philosophiques qu’il pose…

Les deux ouvrages suivants sont en période de pré-financement, la jeune maison d’édition s’appuie sur les techniques de financements participatifs, et l’espoir qu’elles changent les modes de production…

« La Danse du souffle » parution prévue pour 2020, développe la fascinante pratique du Qi Gong.

. « L’arbre aux mille senteurs » : Thelma est une petite fille qui s’est prise de passion pour les odeurs et qui entreprend de les conserver, à sa manière…

Longue vie à cette maison d’édition et à ses trois associés,

Bernard Henninger

03 Nov

Nantes : le palmarès des Utopiales 2019, festival international de science-fiction

Le festival international de science-fiction Utopiales se déroule à Nantes du 31 octobre au 4 novembre 2019.

Je mets ici le lien vers le palmarès des Utopiales 2019, tenu dans l’excellent blog d’Eric GUILLAUD consacré à la BD : PALMARÈS COMPLET DES UTOPIALES 2019… tout en sifflotant car, le grand prix, dit PRIX UTOPIALES est revenu à HELLSTRID, le magnifique récit de Christian LÉOURIER dont les plus attentifs des lecteurs de ce blog se souviennent que nous avions déja dit un peu du bien qu’il était possible d’en penser. Que cela soit un motif de plus pour vous pencher sur ce récit magnifique ou d’y songer pour un joli cadeau de Noël…

Bernard Henninger

01 Nov

La Messagère de l’espoir : la seconde guerre mondiale vue de la Creuse

La Messagère de l’espoir, le nouveau roman de Jeanine Berducat est dédié à ses grands-parents. Évocation sensible du climat qui régnait en France, en 1944, entre Libération tant espérée et massacres perpétrés par les miliciens et les nazis…

La Messagère de l’espoir est la dernière parution de Jeanine Berducat : il s’agit d’une évocation historique de la fin de la seconde guerre mondiale, vue depuis la vallée de la Creuse, depuis le village de Cuzion… et du barrage d’Eguzon, nœud stratégique, car il alimentait en électricité le Nord de la France et il était gardé par une garnison d’occupants allemands.

Si on se souvient que c’est dans ce climat incertain, violent, où se multipliaient traîtrises, dénonciations et actes de courage, de résistance à l’occupation allemande (effective depuis 1942) qu’ont été forgées les fondamentaux du monde moderne, les échos de ce temps passé nous parlent encore…

Le roman commence en juin 1944, à Cuzion, en plein conseil municipal : paradoxe, la dernière figure de l’état est (le parallèle avec l’actualité récente est frappant) le conseil municipal, ersatz de démocratie ! Quand rien ne va plus, le maire et le conseil municipal semblent être les dernières instances capables d’incarner la démocratie, une démocratie concrète, fort peu idéale, mais reconnue… Le Dr Jansen lance un appel pour deux petites filles envoyées par la Croix Rouge pour lesquelles il cherche un foyer d’accueil. Le silence qui suit sa demande est éloquent.

Ici comme partout règne un climat de guerre civile : absence d’autorité, une résistance qui s’organise autour de petits maquis, et à Cuzion, les Français se partagent entre résignés, passifs, et les rares actifs, comme Marie qui accepte de servir de messagère entre la résistance et le maquis, où elle tombe amoureuse de Boris, un Russe au parcours héroïque…

Le Dr Jansen poursuit sa quête dans la village, au marché, au café de Cuzion… Alors que tous les villageois se défilent, c’est un immigré, Igor, un Russe chassé par la révolution de 1917, qui accepte d’accueillir les deux petites, avec son épouse…

La chronique se déroule, alternant les points de vue, résistants, conseillers municipaux, jeunes femmes qui font le lien entre le monde caché du maquis et la vie au grand jour, bardée d’interdits, marquée par la répression avec la milice qui fait régner la terreur.

Le silence est la règle, car, hormis le mouchard que tous connaissent, nul ne sait ce que fait son voisin…

Nous retrouvons la thématique chère au cœur de l’écrivain sur l’opposition entre vie moderne et une campagne qui a déjà commencé sa désertification, mais replacée dans le contexte de la guerre. Le style est attachant et les relations humaines décrites avec cœur, les pages défilent sous nos doigts sans peine…

Bernard Henninger

14 Oct

Orléans : 2e édition du festival littéraire « Livre O cœur » les 19 et 20 octobre

LIVRES O CŒUR, festival littéraire en plein cœur d’Orléans connaîtra les samedi 19 & 20 octobre 2019, sa seconde édition. 

Pour qui a participé à la création d’un festival littéraire, il s’agit d’une expérience unique, enrichissante, complexe et l’occasion de toucher la littérature, sans élitisme, avec un souci sincère de bonhomie, qui est écrite aujourd’hui, ici et maintenant. Les ingrédients sont connus : un acteur institutionnel, des partenaires, un lieu central, LA VERRIÈRE DU JARDIN DES PLANTES, et des acteurs, en faisant en sorte que ces métiers si individualistes, acceptent de cohabiter :

  • littérature générale,
  • littératures populaires
  • polar,
  • fantastique
  • jeunesse
  • science-fiction
  • fantaisy
  • poésie
  • historique
  • essais…

Que chacun y trouve sa place et s’y sente « comme chez lui » ! La volonté des créateurs de la manifestation a été d’accueillir tous les métiers concourant au livre : éditeurs, illustrateurs, relieurs, typographe, et bien sûr les auteurs.

INVITÉS : cette année, LIVRE O CŒUR accueillera

Marie-Aude MURAIL

et SAPHO 

Christian LÉOURIER, récent prix Elbakin.net 2019 sera présent dimanche 20 octobre.

Plus de 70 auteurs, 2 libraires, 8 éditeurs, 3 artisans, des animations et des expositions.

LETTRE O CŒUR

Thème : LA LETTRE. Ce thème sera décliné au long des débats, au travers de plusieurs expositions et, nouveauté de l’année dans une anthologie LETTRES O CŒUR où chaque  participant raconte sa propre histoire de « LA » lettre, mais est-ce bien toujours la même ?

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PRIX RÉSISTANCES

Autre nouveauté de l’année, la création d’un prix littéraire, RÉSISTANCES, dédié aux écrits témoignant d’un engagement dans la modernité et d’un regard critique. Cette année, ah ! Je n’ai pas le droit de le révéler ! Quel livre obtiendra le prix RÉSISTANCES 2019 ? Mystère, du moins jusqu’à samedi. Voici sa définition officielle : « Ce prix récompense un ouvrage, essai ou témoignage, en phase avec les grands enjeux sociétaux de notre temps. »

Comme l’an passé, des jeux, des dialogues, le prix de la couverture, et des animations pour tous les âges contribuent à faire du festival un événement festif, ouvert, joyeux et une invitation à lire… Alors, profitez de cette occasion unique de participer cette année à Orléans à un festival littéraire…

Bernard Henninger

Crédits photos :
Marie-Aude MURAIL : © Pierre ROBERT à partir d'une photographie de Marie-Aude MURAIL prise par Claudie ROCARD-LAPERROUSAZ [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/)]
SAPHO : © Mattkinska [CC BY-SA 3.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)]
Christian LÉOURIER : © Bernard Henninger