06 Juin

« Ò Solex Mio », quand le soleil a rendez-vous avec un vélo

Tous les grands ténors se sont essayés à « O sole mio » célèbre chanson napolitaine qui a fait le tour du monde. Mais personne n’avait encore tenté une version en occitan. C’est fait avec Christian Almerge qui se contentera lui de faire le tour « del monde de Carcassona » en Solex. « O solex mio », une parodie un tantinet burlesque à la sauce Test.

Christian Almerge en plein tournage

Christian Almerge en plein tournage

Les noms de Giovanni Capurro et Eduardo Di Capua ne vous disent sans doute rien. Pas plus que ceux de Maurice Goudard et Marcel Mennesson… Et Christian Almerge, lo coneissètz ? Oui bien sûr « I love Cagaròl » à faire brunir Joan Jett, « Massey-Fergusson » sans les cuissardes de BB, ou encore très récemment « Macarel » façon circus pour la manif occitane d’octobre dernier à Montpellier. Oui c’est lui ! Et les autres?

Les 2 premiers sont Napolitains et ont écrit et composé « O sole mio », chanté par les plus grands ténors : Dalida, Rachid Taha, Jeanne Added… Les 2 suivants sont Français et ont créé l’entreprise Solex et le célèbre VéloSolex. Notre prof de Sciences Eco et Sociales (oui c’est toujours Christian Almerge) les a réunis pour recycler une idée vieille de 20 ans apparue au moment du premier album du groupe TEST en 1993. La chanson est présente sur le dernier album qui vient de sortir : « De Shubert à Philae », tout un voyage.

 

 

Pour le tournage du clip, ils ne sont pas allés très loin : à Roquetaillade dans l’Aude, Solex oblige. Et notre prof n’a pas fait dans l’économie : images à tout va, figurants, clins d’œil musicaux à Los Machucambos et Queen… Talhat dins lo Ròc !

Image du clip

Image du clip

On y retrouve « Papy Solex », alias Jacky Vanderslande, grand spécialiste du Solex d’origine belge et quelques habitants pour les chœurs. « O solex mio », l’idée a dormi plus de 20 ans (d’où les toiles d’araignée dans le clip!) jusqu’à ce que Christian Almerge tombe sur un article de presse mentionnant une concentration de Solex à Roquetaillade pour les 70 ans de l’invention. Les images et le montage sont signés Jean-Paul Laffite, grand passionné lui aussi du vélomoteur.

La chanson rayonne désormais un peu partout grâce Papy Solex qui l’a envoyé dans différents pays du monde entier. Christian Almerge sera mercredi prochain 15 juin en concert au restaurant associatif LA TOPINA a l’Ostal d’Occitània de Tolosa a comptar de 6 oras e miècha.

Lo Benaset

27 Mai

PARIS FÊTE l’OCCITAN : Concert en hommage au poète occitan JASMIN

PARIS – Jeudi 2 juin 2016 à 19 h30
Le 16ème arrondissement rend hommage au poète occitan : JASMIN

Précurseur du Félibrige, l’agenais Jacques Boé dit « Jasmin » (6 mars 1798 – 5 octobre 1864),   poète s’exprimant en langue occitane eut un succès populaire dans tout le sud de la France, puis auprès des élites parisiennes qui succombèrent aux charmes de sa poésie. Il se rendit à Paris en juin 1842, invité par son ami Sylvain Dumon, ministre, originaire d’Agen, et fut reçu par le Roi Louis-Philippe à Neuilly.

Depuis 174 ans, pour la 1ère fois, suite à la venue de Jasmin à Paris en 1842. La Mairie du 16ème  propose le spectacle : « Que chantait-on au temps de Jasmin ? ».
Un hommage sous forme de concert le 2 juin, dans le cadre du festival Le Printemps dans le 16ème qui aura lieu cette année du 31 mai au 21 juin.

Le concert est composé des chansons en occitan de Jasmin, ainsi que d’autres chansons françaises de son époque. Elles sont interprétées par le chanteur lyrique Christian Moulié, accompagné des musiciens classiques d’Opérial : Jean-Michel Martinez au piano et Didier Fornt-Torres à l’accordéon.

Au programme pour la partie en occitan tirée de l’œuvre de Jasmin : Me cal mouri (1822) – Sereno al co de glas en Occitan (1844) – Lou Poutou (1830).

Pour en savoir + sur Christian Moulié : http://pari47.fr/christian-moulie

Me cal mouri par Christian Moulié

Pour en savoir plus sur JASMIN, nous vous proposons de relire l’article suivant publié sur notre blog en 2014 Jansemin torna florir 

Vous pouvez retrouver un dossier très complet concernant Jasmin à Paris et le spectacle : « Que chantait-on au temps de Jasmin ? » en cliquant  ici

Mairie du 16ème arrondissement
71, Avenue Henri Martin 75116
Jeudi 2 juin 2016 19 h30
Réservation obligatoire au 01 40 72 16 35
Que chantait-on au temps de Jasmin ?

par Vicenta Sánchez

Jasmin par france3midipyrenees

07 Mai

Palancas musicalas entre Cèl e Tèrras

Aquesta setmana, avèta benlèu ausit aquel mescladís de musicas tradicionalas de China e d’Occitània ambe de salsa jazz. Se sona « Entre Cèl e Tèrras », un projèct palancas menat per un crane compausitor de jazz presentat diluns a Tolosa e en concèrt a Pavia dins Gèrs pel festenal Tard’Envie. Aquí lo reportatge que lor avèm consacrat pel jornalet de la 3. Podètz tanben legir la presentacion de la creacion sul blòg.

 

Jean-Christophe Cholet es sortit de Cantal mas demòra a Montargis, una vila qu’a fòrça ligams ambe lo provincia del Hunan que se tròba al centre de China. Cal dire que Deng Xiaoping i demorèt quauques temps. A donc imaginat « Entre Cèl e Tèrra » per far lo reclam de las musicas tradicionalas de las minoritats Tujia e Miao ambe de borrèias d’Auvèrnha e tanben las compausicions de Guilhèm Lopez. Tot aquò amb una seccion ritmica jazz : Gildas Boclé a la contrabassa, son filh a la batariá e el al piano.

Un pauc de timidat a la debuta, lo temps de se conéisser, de s’escotar, entre monde pas acostumat d’improvisar tals coma los de China e una musica jazz que vira a l’entorn d’aquò. Aprèp un viatge en China e la venguda dels Chineses en Occitània, los artistas s’endevenon plan.

En vistalha a Tolosa, lo parat d’ausir d’enstruments tradicionals, classics o naturals…

Lo Ehru, una mena de violon ambe sonque doas còrdas, jogat per Xia Xunmin un musicaire classic

Lo cant de las montanhas de Dòna Wu Labao acompanhat per Zhang Kaisheng, dit « A-jun » que jòga de la fuèlha. Per la pichòta istòria, aquesta fuèlha ven del ficus de l’òrt de Guilhèm !

Zhang Kaisheng que jòga tanben de l’òrgue a boca, un pauc l’aujòl de l’acordeon en China sul plan de la sonoritat…

Per ara, los artistas chineses s’en van deman. En setembre, Jean-Christophe Cholet e Guilhèm Lopez anaràn un còp de mai en China per d’autres rescontres e maites concèrts Entre Cèl e Tèrras.

Lo Benaset

 

30 Avr

Entre Ciel et Terres, création occitano-chinoise

C’est une belle rencontre entre musiques traditionnelles de Chine et celles d’Occitanie. On les doit à Jean-Christophe Cholet un pianiste et compositeur de la région Centre Val de Loire qui s’est fait une spécialité des musiques improvisées. Côté occitan, on y retrouve Guillaume Lopez. En avril 2015 les 2 musiciens se sont rendus en Chine pour des collectages, puis pour travailler et jouer cette création. Depuis dimanche dernier, les artistes chinois sont désormais en France pour une série de concerts. Ils seront lundi à Toulouse et vendredi au festival Trad’Envie de Pavie dans le Gers.

Photo : Gildas Boclé

Photo : Gildas Boclé

Le projet

Depuis 1991, il existe une coopération entre la province du Hunan (région centrale en Chine) et la région Centre – Val de Loire d’où est originaire le compositeur Jean-Christophe Cholet. Plusieurs échanges ont lieu notamment avec sa ville natale (Montargis) et en juillet 2014, des musiciens du Xiangxi et une délégation de la ville de Jishou se rendent à Montargis. Jean-Christophe Cholet imagine alors la forme que pourrait prendre un projet d’échange culturel entre la Région Centre Val de Loire et la province du Hunan.

En avril 2015 les 2 musiciens de France se rendent en Chine pour rencontrer leurs homologues et faire du collectage. De mai à juillet, ils commencent à écrire et rentrent en résidence en septembre à l’université de Jishou où ils feront un premier concert. Les musiciens français resteront 15 jours en Chine pour y réaliser plusieurs concerts.


 La création « Entre Ciel et Terres » réalisation Gildas Boclé

La création

Guillaume Lopez et Jean-Christophe Cholet se sont déjà rencontrés pour le projet « Camins mesclats ». On retrouve dans cette création 8 musiciens à parité entre les 2 pays, avec aussi bien des instruments classiques que traditionnels avec une coloration jazz vues les influences musicales de certains musiciens. Jean-Christophe Cholet a joué avec les plus grands jazzmans (Kenny Barron, Lee Konitz, Charlie Mariano, Michel Portal, Louis Sclavis, Paolo Fresu…). Il travaille pour les festivals Jazz in Marciac et Trad’Envie de Pavie (32). Côté occitan, on ne présente plus Guilhèm Lopez à l’éclectisme toujours affûté, musicien pluridisciplinaire et multi-styles. On connaît évidemment beaucoup moins  la musique traditionnelle et classique chinoise. On trouve en Chine une cinquantaine de minorités ethniques dont les Miao et Tujia 2 ethnies présentes dans le Hunan. Avec leurs caractéristiques spécifiques : dialectes, cultures, instruments de musiques, danses, répertoires. Le chant est assuré par madame Wu Labao, monsieur Zhang Kaisheng, dit « A-jun » y joue de la feuille, flûte, orgue à bouche. On retrouve également monsieur Tian Longxin pour le chant Tujia, et la Dudugui (clarinette traditionnelle).

Côté rythmique, hormis les percussions chinoises, la contrebasse est assurée par un grand nom du jazz (Gildas Boclé) et la batterie par un jazzman prometteur de 21 ans : Quentin Cholet. Ça pulse donc et les cultures se marient parfaitement. Des morceaux traditionnels comme « Dis me tu Catinel » prennent des résonances particulières… Les chants se partagent aussi , la fusion prend presque naturellement.

Photo : Gildas Boclé

Photo : Gildas Boclé

Lundi, les musiciens viendront présenter ce projet au Centre Occitan des Musiques et Danses Traditionnelles de Toulouse à partir de 18H. Mercredi ils donneront un concert au musée de Céret et vendredi 6 mai au festival Trad’Envie. Les artistes chinois repartiront le dimanche 8 mai. De mancar pas pour tous les mélomanes et les adeptes des vrais fusions : celles qui s’écoutent et se partagent.

Lo Benaset

20 Avr

Lo son d’aquela votz

« Aquela votz » es la de Leon Cordas. Una votz poderosa, emplenada de calhasses e de terrador, pas al dela coneguda, se calèt en 1987. L’òbra d’aquesta poèta-pagés es crana, facha d’escrituras e d’engajaments. Pr’aquò, se tròba pas grand causa de tot aquel trabalh. Per aquò far, lo Collectiu Còp-Sec permet duèi de se tornar sasir de son recuèlh « Òbra poètica » (CIDO 1997) amb un disc que recampa d’artistas de la generacion nòva que reviscòlan d’un biais plan original los textes de l’òme del Menerbés.

Lo Barrut en plen enregistrament. Vidèo : Collectiu Còp-Sec

Lo son d’aquela votz

Si nous ne comprîmes pas tout de prime abord aux textes de Léon Cordes, personnage secret et flamboyant, nous fûmes touchés par ce que nous y trouvâmes : une parole théâtrale qui nous raconte mille histoires, avec des mots qui nous parlent, de ces mots du quotidien entrelacés entre eux par un musicien enchanteur, un sorcier primitif qui savait manier les super-pouvoirs de la parole et du spectacle. Nous vint alors l’idée, nous étions à l’apéro avec de nombreux copains, de nous emparer de son oeuvre poétique, ainsi nous la chantâmes avec bonheur.
Es plan vertat que tot aquò sentit lo gaug, lo plaser de beure los mots e de los daissar rajar dins la garganta; un afar collectiu mai que personal. Per partajar aquesta embriaguesa, òm retròba La Mal Coiffée (qu’aviá ja cantat Leon Còrdas dins son darrèr disc), Du Bartàs, Lo Barrut, Grail’òli, Hum, Urban Balèti, Mauresca e d’autres benlèu pas tant coneguts tals coma Marianne Evezard e Touristar. Un ambient sovent de coires, de ritmes, de voses polidas e afustadas, una punta de jazz, solide que tot aquò permet de descobrir la riquesa e l’imaginari de Leon Còrdas. Una bofada de frescum modèrna e originala, una cuvada rica e plan equilibrada, que demòra mai que dins lo papach. E un sentit de libertat al cap del camin.
Leon Còrdas de pertot
Aprèp mai d’un an de madurason dins las cavas e en estudiò, los artistas son a presentar lo lor trabalh. Se faguèt a la fin de mars sala Victoire 2 al ras de Montpelhièr. Se farà encara divendres 22 d’abrial al CIRDOC de Besièrs. Un aperitiu bolegadís e d’escambis ambe lo public. De d’aprèp, los artistas seràn un pauc de pertot ambe lor projèct o per cantar Leon Còrdas. Lo Total Festum permetrà tanben de far virar los mots de Leon Còrdas, quitament pas plan luènh de sas tèrras.
Lo Benaset

07 Mar

Luc Aussibal : le roc des Causses

Le nouvel album du rouergat Luc Aussibal vient de sortir. Un disque résolument rock, puissant, qui change du précédent plus intimiste. Après « Dedins », Luc Aussibal sort donc defòra, s’affirme et envoie le bois. Avec un nouveau groupe « Luc Aussibal e Mai », le chanteur des Causses sort au grand air et pousse le son. Porté par les textes ciselés, imagés de Jaume Privat. Du rock du Causse comtal à faire blanchir la « perfide Albion » quand survient l’alba.

Luc Aussibal e mai ©Julien Bresson

Luc Aussibal e mai
©Julien Bresson

Nous en étions restés à un album 2003 très intimiste, travaillé, susurré : « Dedins ». « Là, c’est defòra » prévient l’artiste multi-facettes. Il a travaillé ses palettes, densifiées les couleurs. Et les musiciens ne sont pas des peintres ! Thierry « Higgins » Fabre à la basse, Benoît Daynac aux guitares et Julien Bresson à la batterie, un souffle rock et des arrangements très highway américaines. Ce nouveau son est signé Julien Bresson qui produit le disque. Il a été enregistré en 2015 chez lui, dans la vallée du Viaur pas très loin du Lévézou. Et Luc Aussibal est plutôt content du résultat : « je voulais retrouver un peu la puissance de choses que j’écoutais dans mon enfance, dépouillées des éléments trads qui pouvaient figurer dans mes disques précédents ».

Luc Aussibal e mai

Résultat, 10 chansons beaucoup plus directes, aux arrangements très efficaces. Et ça commence fort avec « Ca Rai » aux guitares éraillées, aux voix puissantes et à la batterie qui fouette. Les morceaux sont plus courts, la production plus variée et musclée. « Dans les groupes actuels qui m’ont le plus marqué il y a les canadiens d’Arcade Fire. Là, c’est un album de groupe plus que celui d’un artiste comme Dedins qui était plus intimiste, introspectif ». Ce qui n’empêche pas quelques douceurs comme « Lutz e Lutz » qui fait penser à « Mecruda la luna » ou même « Amazona », même s’il y a des moments plus nerveux et la voix plus étouffée.


Musicalement, ça joue, rythmique bien en place, le chant porté par le souffle des mots de Jaumes Privat. Luc Aussibal signe les musiques et même un texte bilingue « Mai encara » qui respire bien le causse façon seventies. Avec aussi quelques reprises comme le traditionnel « La Maire e la Filha » transfiguré et « Nuèch Rodanesa » aux accents plus rock et affirmés que sur la précédente version de « Dedins ».

Un album atypique dans le paysage occitan qui délivre beaucoup de puissance et qui en laisse deviner encore plus sur scène. Luc viendra inaugurer « La prima occitana » avec un concert le 12 mars à Estaing (12). L’album est disponible sur les plateformes de téléchargements. 

Lo Benaset

 

04 Mar

Alidé Sans/Paulin Courtial : un parelh de tria a Tolosa

La cantaira musicaira es d’aise dins totes los estilis. Aquò se veis sus scena e se sentís sus son primièr disc « Eth paradís ei en tu ». Dempuèi la davalada, es partida encara a la descobèrta d’una autra dralha ambe lo musicaire Paulin Courtial. La resulta es fòrca estrambordanta. De verificar dijòus a Tolosa.

Alidé

En genièr passat, lo siti VilaWeb publiquèt un article ambe doas vidèos enregistradas a l’espai VilaWeb. De tira , se sentís que los dos musicaires son complicis e que Paulin mena Alidé a explorar d’autras dralhas e sons. Professor de guitarra, Paulin es tanben un « Filh de » coma Alidé : son paire es Joan-Loís Courtial e sa maire la Roselina. A sovent tocat o cantat amb elses, quitament per la lor creacion « Sul camin ». S’es ganhada la medalha d’aur del conservatòri regional de Tolosa. Dempuèi la davalada passada, engruna sas nòtas per far flòri amb Alidé.  

 

« En blanc e nere », la guitarra es per començar classica. Lo temps per la votz d’Alidé de prene plaça. Las nòtas cristalinas venon esclairar puèi portar la votz.Tot aquò respira la complicitat, per s’acabar sus un costat un pauc flamenco e permetre a Alidé de s’envolar… E la guitara de Paulin de far la bassa.

Puèi « Tèrra ». Un son plan trabalhat e que mena quicòm dins un sentit de viatge sus de còrdas fretadas. Tot en sensibilitat e respiracions. Permet de far gisclar encara mai prigondament los mots d’Alidé. Los dos an pas besonh de se cercar : se tròban de longa. Dona una autra dimension, d’autras colors a las cançons. E cal ben plan dire que sembla mai correspondre a l’univers de la cantaira. Ne son pas qu’a la debuta de lor trabalh e aquò promet.

 

Aprèp èsser venguts pel baptisme de l’Estancabra, seràn tornamai a Tolosa, dijòus 10 de mars, 18o30 al Metronum, organizat per Convergéncia Occitana . Emocions e musicalitats garantidas.

Lo Benaset

Espigoule-Massilia, même combat !

Le réalisateur Christian Philibert (les films d’Espigoule) a suivi pendant un an le Massilia lors de la tournée des 30 ans. L’auteur du mythique « Les 4 saisons d’Espigoule » joue souvent entre les lignes du documentaire et de la fiction. Là, il ne devrait pas rendre une partition que musicale. Mais pour se faire entendre, il a dû faire appel au financement participatif. Les chourmos sont dans la place.

 

Massilia : une découverte et des évidences

L’histoire commence au début des années 90. Christian Philibert rencontre Gari Greu du Massilia. Entre l’ancien électricien et le chanteur, le courant passe très vite. Des projets de clips arrivent…Qui ne se feront pas. Le temps passe et « Les 4 saisons d’Espigoule » arrivent. La comédie fait un tabac et parle beaucoup aux musiciens. Les liens se resserrent. En 2013 sort « Afrik’aïoli ». « Ils nous ont offert une chanson pour le film et j’ai découvert à l’occasion les chourmos qui nous ont bien soutenus ». Le réalisateur varois prend surtout conscience des points de convergence avec le Massilia. « Je me suis rendu compte que Massilia et Espigoule même combat. On s’adresse au monde entier, nous ne sommes pas que des gens du sud. Les chourmos, les concerts, mes films, tout ça c’est générateur de lien social. » Sans parler de l’anti-centralisme.


Faire monter l’aïoli

Alors, Christian Philibert va voir Manue, la femme de Tatou. Le groupe va faire une tournée pour les 30 ans et il décide de s’y greffer. « C’était le seul moment où nous pouvions les avoir ensembles. » Quelques questionnements et un peu de méfiance au départ, la confiance s’est vite installée. « On filme et très rapidement s’impose le portrait d’un groupe bien vivant. C’est quand même le groupe qui a eu le plus de dates en 2015. «  Une centaine d’heures de rushs, la tournée bien sûr, mais aussi la sardinade du 1er mai, l’hommage à Lux B à Notre Dame de la Garde, les artistes en solo…« Je veux en faire un objet ludique festif. Le documentaire n’est pas une vision objective du réel. C’est inhérent à mon cinéma, des objets filmiques cultes qui font qu’une seule vision ne suffit pas. Les gens ont envie de revoir les films ensembles. Pour Massilia, c’est le même objectif. »

Le livre de Camille Martel sur les 30 ans est sorti au moment où Christian Philibert commençait à filmer : « ça m’a aidé, mais je reprend l’histoire où lui l’arrête. » Pas vraiment un film musical, plutôt un documentaire, mais pas de subventions pour autant. Pas de CNC, pas de télévision intéressée pour le moment, les producteurs disent le projet infinançable.  Dur dur d’exister loin de Paris. « Il n’y a pas de fatalité à devoir aller à Paris. J’entre en rébellion contre ça. Au moment d’Afrik’aïoli », on s’était posée la question : sortie régionale ou nationale ? On a regretté de ne pas l’avoir sorti nous même. On va le faire pour Massilia. Ils vont dans le même sens que moi. C’est un peu grâce à eux que je ne suis pas allé à Paris. »


Les chourmos dans la place

Une fois tourné, faute de financement, le film est tanqué au montage. Seule solution : le financement participatif. « On s’y est lancé par défaut. Mais tu retrouves le réseau. Ceux de Massilia sont très costauds, quant à Espigoule, c’est pas mal. J’en avais rêvé de tout ce lien social. Mais le crowfunding ne couvre pas toute la fabrication du film, sans parler des salaires…L’objectif est volontairement bas. » Objectif de 20 000 euros largement atteint mais pas encore suffisant. Le film est au montage depuis début février et il faudra bien trois mois pour le terminer… Et atteindre les 40 000 euros pour le finaliser, le promouvoir, le distribuer. Et pour ça, Christian reprend une idée : « les Cinés Sound Systems ont été inventés par la chourmo et ça marche très bien. » En attendant le film, le réalisateur et les membres sillonnent la Provence. 2 H de tchatche pour raconter Massilia, sensibiliser au financement participatif et mettre un peu de oai. C’était le cas à Berre, Toulon, hier soir au Cinéma Le Cigalon de Cucuron (84); aujourd’hui vendredi 4 mars ils iront à Puget-sur-Argens (83). Un avant-goût du film en attendant les avants-premières prévues en juin dont du théâtre Silvain de Marseille déjà calée. Début Juillet le Commanda Fada débarquera dans les cinémas. Collèga, se te bolègas ton nom serà al generic !

Gaspard de Besse et complexe du santon

Christian-PhilibertIl y aura bien sûr de l’occitan dans le film, ne serait-ce que dans les chansons de Massilia. Le réalisateur avoue être imprégné de cette culture. « La langue s’est perdue dans ma famille. J’ai fait un film sur le complexe du santon avec Philippe Martel pour expliquer comment les gens du sud ont été perçus. J’ai toujours eu des liens. Les occitanistes me titillent pour apprendre la langue. » Le réalisateur de « Travail d’arabe » n’a pas vraiment le temps. Et s’il l’avait, il le consacrerait à sa passion : l’histoire. « J’ai des projets historiques que je n’arrive pas à financer. Notamment un sur Gaspard de Besse, le Robin des Bois provençal. Avec mon assistant, on est des spécialistes. «  Depuis 3 ans, il travaille sur les sarrasins, il a fait un documentaire sur le débarquement en Provence, voudrait en réaliser un autre sur l’insurrection provençale de 1851… Et pourquoi pas en lenga nòstra. « Quand la question se posera, j’aurai tendance à aller chercher l’occitan ». Une chose est sûre : sa rencontre avec Massilia aura permis au cinéaste de se réaliser :

 » Maintenant je sais quelle est ma voie. On n’a pas d’argent mais on est libres ».

Lo Benaset

Massilia autour de Christian Philibert. Photo : facebook du film.

Massilia autour de Christian Philibert. Photo : facebook du film.

http://www.kisskissbankbank.com/massilia-sound-system-le-film/

https://www.facebook.com/MassiliaSoundSystemLeFilm/

http://www.espigoule.brokatof.com/

01 Mar

Lo Cocut, le chant traditionnel occitan qui tolère 40% de fausses notes !

Ce n’est pas encore tout à fait le printemps mais Lo Cocut est déjà de sortie. Un còr occitan del Clapàs. Notre confrère Jean-Michel Escaffre et consœur Sylvie Bonnet sont allés les faire chanter. On y retrouve quelques figures illustres comme les 2 Philippe : Hammel et Martel. Bonne humeur garantie, sans prise au sérieux, mais ça détonne.

Les polyphonies occitanes accessibles à tous, c’est le crédo d’un groupe d’amis qui a créé en 1992 le chœur « lou cocut ». Pas besoin de parler occitan ou de savoir lire le solfège : le chant est libre, et l’humour fleuri! On y accepte 40 % de fausses notes.
Hérault : avec humour, Lo Cocut chante en occitan

© @F3Languedoc La chorale de Lo Cocut en concert à Jacou

© @F3Languedoc La chorale de Lo Cocut en concert à Jacou

Avec leurs bérets, on les croirait descendus du Larzac. En fait, ils viennent de partout et de tous les horizons. Leur mission : donner des frissons en version occitane. Depuis 24 ans, ils donnent de la voix dans la plus grande tolérance. Ici, on accepte 40% de fausses notes.

« C’est une opération de recyclage, explique Etienne Hamel, autoproclamé « As de chœur », on prend des gens qui n’ont jamais été dans des chorales, des gens qui ont été virés des chorales et des gens qui se sont enfuis des chorales et on les fait chanter… C’est un peu physique. »

Nom d’oiseau

Ils s’appellent Lo Cocut…un air d’adultère? Que nenni…en occitan, Lo Cocut est un nom d’oiseau.

« L’idée est de faire partager cette langue que tout le monde pense totalement morte avec des gens qui n’en ont peut-être jamais entendu parler mais qui en la chantant, se rendent compte qu’elle représente un certain nombre de richesses qui valent la peine d’être connues, qui valent la peine d’être chantées », explique Philippe Martel, un des choristes.

Chansons traditionnelles

Lo Cocut live, c’est un best of de la culture occitane. Les 22 choristes connaissent plus de 200 chansons traditionnelles parfois très locales. Comme la Festa dé l’Issanka, hommage à une fête sétoise.

En concert, Lo Cocut n’hésite pas à se frotter au quartet jazz art déco. Prochain rendez-vous sur scène, le 17 mars à Codognan dans le Gard. A bon entendeur…coucou !

16 Fév

ORS d’Artús

Samedi 13 février, dans la salle la « Route du Son » de Billère, Artús présentait pour la première fois sa toute nouvelle création autour de l’ours pyrénéen : « un concept artistique global qui a pour but d’interroger le spectateur sur la place centrale qu’occupe encore aujourd’hui cet animal emblématique sur le plan écologique, symbolique et même politique », communique le groupe.

Pour préparer au mieux sa nouvelle création, Artús nourrit sa réflexion depuis près d’un an par des recherches documentaires mais aussi auprès d’ethnologues ou encore de conteurs. Les membres du groupe sont aussi allés directement sur le terrain, en montagne, en compagnie du spécialiste Jean Soust.

Pour créer, les membres d’Artús ont décidé de faire comme l’ours et d’hiberner tous ensemble pour composer et enregistrer au mois de mars un cinquième album pour une sortie prévue début juin. Un album que le groupe annonce « enrichi de poésies, de contes, de chansons, de mythes et légendes sur l’ours en Béarn ».