16 Avr

Lo plaser d’un jornalista occitan

Si j’ai choisi ce métier de journaliste, c’est justement pour ça : apprendre, rencontrer, découvrir et partager.

Des rencontres de prime abord professionnelles souvent préméditées, calées, rapides, intéressantes mais frustrantes…Mais parfois quelques « splendides hasards ». Des moments suspendus, hors du temps, qui ne sont plus d’ordre professionnel mais qui touchent l’humain. Olivier Courthiade est de cette veine-là.

Olivier, c’était un élément parmi d’autres dans mon petit dossier de personnages, occitan ou pas, en prévision de tournages, au cas où. Quelques noms enfouis, presqu’en sommeil, au fond de ma mémoire. Il est ressurgi de manière inattendue.

Les_Deux_Pianos_515fdcc71a4a9Au cours d’un tournage à la faculté du Mirail, une étudiante -Alice Traisnel- me parle de ses collectages en Ariège, d’un spécialiste de la traction animale. Un type super :Olivier Courthiade… Courthiade? Ce nom me dit quelque chose…Ah tiens oui, j’ai un dossier. Ah oui, pas mal ! Et donc il parle occitan…Vite fait, quelques mots tapés sur Google. Ben dis-donc, pas méconnu le garçon, et pas du tout oublié des écrans non plus. Mais bon, je l’appelle. « E se vòs venir n’as pas qu’a vengue ! ». Une entrée en matière succincte mais efficace!

J’ai toujours pour habitude d’aller préparer mes reportages sur le terrain, discuter de vive voix, sentir des choses tout seul, sans caméra. Et là, voilà t-il pas que le jour du repérage, j’apprends -toujours grâce à Alice- qu’Olivier a décidé de ferrer des bœufs… J’ai beau être fils de paysans, je pense de suite à une blague. Ferrer des bœufs en 2014 ? Allez, à d’autres ! L’hameçon est trop gros pour que j’y ferre! Mais bon, vérification de l’information. Un vieux principe. Je rappelle l’intéressé, qui rigole : « Òc ben, nos arriba sovent açi ! ». Bon, va pour les bœufs. Mais alors, il ne faut pas que je parte seul. Je ne verrai pas ça tous les jours, ni le téléspectateur. Il me faut absolument trouver un cameraman… Miracle, il y en a qui est dispo, car son rédacteur est malade. Et nous voilà partis. Arrivés sur le pouce à la ferme de Méras à Nescus (Ariège), les civilités commencent par un repas. Pas trop le temps de discuter. La table est pleine avec ceux qu’Olivier a rencontrés, aidés, remis sur pieds et qui donc se sont posés un moment dans cette ferme vieille de plusieurs siècles. Alice m’avait dit que j’avais de la chance « L’Olivièr es un mèstre de la padena ». Me damne, efectivament. Aquò nòl de pertot ! Mais pas le temps de s’endormir sur le rostit. Le propriétaire des bœufs est là avec son camion. Olivier qui les a en pension per los dondar va les chercher et les embarque.

Grande première pour moi mais aussi pour le maréchal ferrant ! Je pense qu’il s’en souviendra lui aussi. Il a travaillé à Saumur. Pauròt ! Heureusement que le métier à bœufs est solide. Mais bon, Olivièr ten la cordèla e aquò’s pas lo moment de l’embestiar ! Mes questions attendront et mon repérage aussi. En tot cas lo « feeling » es bon. Rendez-vous dans trois jours avec l’équipe de France 3.

Et ce premier jour où nous allons de découvertes en découvertes. Un peu déconcertés et avides de voir le reste. La matière est partout. Et Olivier ne demande qu’à la transmettre. Amb son biais, sa sensibilitat, de retenguda tanben… Petit à petit, tout se dessine. Les séquences, les idées. Et puis tous ces gafets qui sont avec lui, des accidentés du cœur, de la tête qui ont enfin trouvé de la compréhension et un refuge. D’habitude pour les portraits, je n’aime pas trop faire parler les proches, les amis, la famille. Ca manque souvent de recul et d’originalité. Là je tente une première interview. Les réponses succinctes précises et sans concession d’Elvire m’incitent à m’aventurer pour une deuxième. Même miracle avec Antoine : « C’est pas facile de trouver une place dans le monde. A Méras tu sais que tu as une place. On peut être méchant, un peu con même. Olivier comprend et nous aide quoi qu’il arrive… ». Tout est dit.

Le soir, aprèp s’èsser congostat de la bòlas de picolats de l’Olivièr, on tcharre, évidemment… De la vie, de ces rencontres, de musique bien sûr, des gafets qui viennent et repartent de la ferme de Méras, du parcours d’Olivier qui aurait voulu être danseur… De cette vie pas toujours choisie mais extraordinaire qu’il a menée. « Tèn, se vòs, ai escrit tot aquò dins un roman : les deux pianos… Legiràs. » E un risolet al coet de las pòtas : « me diràs d’aprèp tu qu’un es lo personatge qu’es per ieu lo pus important, lo pus car… ».

Et moi qui suit un grand mélomane mais piètre lecteur me voilà le lendemain les yeux en berne, estabosit e plan content de tot çò que m’èri engolat duscas a punta d’alba

Oui ce type est extraordinaire de bienveillance, de bonté, de savoir-faire et de sensibilité. A lo biais coma se dis,tant de chose à transmettre, tant de domaines où il excelle. Et de reparler la langue d’òc à ré-ouvert des fenêtres sensibles

 

Benoît Roux

 

11 Avr

De musica

Oxford Trobadors

Ils chantent avec sérieux, conviction, et un brin de perfidie les troubadours et des œuvres contemporaines. Les Oxford Trobadors voient le jour en 1998. Avec des influences classique, rock, jazz, folk, ils revisitent avec des arrangements originaux les chants occitans du Moyen-Age, des chansons modernes.

« Lo boièr » The Oxford Trobadors at the Holywell Music Room

Tout est parti de la Dordogne et d’un concert en 1978 de « Peiraguda » à Sarlat. « C’était pure magie d’entendre ce groupe très vivant et talentueux… » selon Denis Noble, fondateur du groupe. « J’ai acheté l’enregistrement vinyle de leurs chansons. Puis à la maison, j’ai commencé à apprendre les chansons, à les interpréter. C’était aussi un moyen efficace pour apprendre moi-même la langue. » Car évidemment, ces anglais chantent en VO, et potentially en italien, espagnol, portugais, du Peire Vidal, Marcabru, Bernat de Ventadorn, Jaufre Rudel. Sans oublier « Peiraguda » évidemment et « Nadau ».  Dimanche, ils seront at home (Oxford) pour un concert.

« Los de qui cau » The Oxford Trobadors at the Holywell Music Room

 Dédé cap aus sorelhs

Il a un nom de prêt à porter mais ses chroniques ne sont jamais cousues de fil blanc. Un tantinet décousues même…

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« Erudit Doudam » André Manoukian France Inter

Dédé (indispensable pour la couture !) alias André Manoukian a d’abord été le pygmalion de Liane Foly, puis la référence philosophique et littéraire de « La Nouvelle Star ». Désormais il apporte son élégance haute couture à France Inter, notamment pour des chroniques musicales « Erudit Doudam » le matin à 7H24. Et Jeudi c’était « Vox Bigerri » et leur dernier disque « Cap aus sorelhs ». Un rayon de soleil qui se lève sur la radio publique pour un groupe occitan, à une heure de grande écoute… On était donc tout ouïe.

Mais on a connu le Dédé plus en forme : borderline, avec des citations improbables et arrangées, des glissements érotiques… Jeudi, c’était un bel éloge du disque où seul à transpiré « Une vierge chantée ici et incarnée comme par les peintres du quattrocento qui prenaient pour modèle des paysannes lombardes terriblement belles et sexuelles… ! ». Pas de quoi choquer un troubadours à Oxford. Il a quand même réussi à faire trébucher le toujours impeccable et mesuré Pat Co qui s’est hasardé à prononcer le titre : « Vous avez un super accent occitan gascon Patrick ! ». Erudit on vous dit.

 

Il n’était pas mardi dernier dans la « Grande Battle » de France 2 mais bel et bien sur France 3. Notre confrère Stéphane « André » Ratinaud « Manoukian » aux références lui aussi littéraires et au verbe facile est allé rencontrer « Joanda » dans sa ville à Béziers. Un peu de musique et un retour aux racines pour changer de l’actualité politique. Et cette interrogation : « Est-il facile d’être un troubadour ? ». Sans doute plus à Oxford qu’à Béziers !

A quelques portées de voix, à Puisserguier, le très boulegant et politique « Goulamas’K » sort demain son album live « Ràbia e poësia ». Demain c’est la fèsta à Puisserguier.

Benoît Roux

09 Avr

Un pauc de politica

Politica nacionala

Manuel Valls a fait hier son discours de politique générale. Le Premier ministre a annoncé la réduction de moitié des régions dès 2017 et la suppression plus tard des conseils départementaux. Rien en revanche sur un dossier repris et porté par son prédécesseur Jean-Marc Ayrault : celui de la ratification de la charte européenne des langues régionales. Le président de la commission des lois (Jean-Jacques Urvoas) qui a défendu ce dossier à l’Assemblée Nationale n’en sait guère plus. Selon son collaborateur Alain Tanguy, le gouvernement devrait bien reprendre à son compte la proposition de loi votée le 28 janvier dernier. Le texte repris à l’identique deviendrait donc un projet de loi examiné en premier au Sénat. Mais pas de calendrier précis pour l’instant. On sait aussi que le Sénat a perdu un ardent défenseur des langues régionales en la personne de son président Jean-Pierre Bel. Un sénat qui risque aussi de perdre sa majorité de gauche. « Pas grave, selon Alain Tanguy car le dernier mot revient à l’Assemblée Nationale. Mais abandonner ce dossier serait une faute politique ».

Soit, mais on attend confirmation. Pas plus de nouvelles côté Ministère de la culture où Aurélie Filippetti a été reconduite. Ce qui l’attend : une loi cadre et des propositions concrètes pour les langues régionales, ainsi que l’Office Public pour la Langue Occitane.

 

Eleccions europencas

Le 25 mai, nous voterons pour les européennes. 8 circonscriptions (avec l’Outre-Mer), 1 seul scrutin avec liste bloquée et représentation proportionnelle pour élire 74 députés.

François Alfonsi, député européen sortant élu avec le groupe EELV a décidé de présenter sa propre liste pour la circonscription Sud-Est. Pour le Sud-Ouest où il s’agira d’élire 10 eurodéputés, un collectif « Occitans, Basques et Catalans pour une Europe des peuples »  vient de se monter. Ils appellent tous les indépendantistes à les rejoindre, en dehors de tous les partis français déjà constitués. D’ici fin avril, ils comptent bien déposer une liste avec 20 noms. On y retrouve Jean-Pierre Hilaire (Aquitaine), Stéphanie Girard (Corse et Languedoc-Roussillon), Michel Gravier et Martine Gros (Languedoc-Roussillon), Jérôme Piques (Midi-Pyrénées). Un Catalan se serait aussi porté candidat. Mais pas de Basque car une telle liste existe déjà là-bas. La tête de liste pourrait être une femme. Selon Michel Gravier, « la liste est ouverte et nous soutenons celle de François Alfonsi pour le Sud-Est ».

sondage-60-des-catalans-en-faveur-de-l-independance_402702_516x343Referendum en Catalonha

Notre Premier Ministre –pr’aquò sortit de Catalonha- s’était dit inquiet par le référendum catalan d’autodétermination.

Le 26 mars, le Tribunal Constitutionnel espagnol (l’équivalent du Conseil Constitutionnel en France) a déclaré illégal ce projet déjà rejeté par le gouvernement madrilène.

Hier, le Parlement régional catalan avait fait la demande que lui soit transférée la compétence pour organiser cette consultation. Demande refusée après sept heures de débat par les députés espagnols : 299 voix contre, 47 pour et 1 abstention.

Le chef du gouvernement catalan, le nationaliste Artur Mas, est déterminé malgré tout à organiser ce référendum le 9 novembre 2014 avec un double questionnement : « Voulez-vous que la Catalogne soit un État », et si oui : « Voulez-vous que cet État soit indépendant ? »

Benoît Roux

05 Avr

« Manaset » veut illuminer en occitan le quotidien des internautes

Non, on ne connaîtra toujours pas son identité, et encore moins celle de son équipe de journalistes. Mais le rédacteur en chef de Manaset, le nouveau site de désinformation satirique tout en occitan, a accepté de répondre à nos questions. Le jour de son lancement, le site a comptabilisé 198 pages vues, 300 le lendemain et près de 1650 pour la seule journée d’hier. A ce rythme, Manaset pourrait bien supplanter le gorafi.fr d’ici quelques jours.

 

Voici l’interview en occitan du rédacteur en chef de Manaset.

Cal a agut l’idèia de lançar aqueste siti de desinformacion e mai que mai perdequé ?
« A la debuta del projècte, i a tres personas que, a l’entorn d’un bon repais, se son interrogadas sus la premsa en occitan. Los mèdias de desinformacion occitana son pas fòrça nombroses. I a My Actualitat  que m’espanta sus Good Morning Occitània, Dètz TV que nos fa seguir la Polícia occitana de proximitat, lo facebook de Fred Mistral… Mas mancava un vertadièr portal web, un jornal numeric de vertadièra falsa informacion en occitan que balhe una actualitat quotidiana. Los franceses an lo Gorafi, mas nosautres aviam pas res. « I a pas de rason », nos sèm dits. Es atal qu’es nascuda l’idèa de Manaset. La còla se metèt al trabalh, recrutèt e, una setmana mai tard, Manaset es arribada sus la tela

Cossi setz organizats?
« La còla es pel moment compausada del cap redactor, d’un informatician e de cinc jornalistas. Aquestes vivon dins mantuns parçans d’Occitania, çò que permet de cobrir l’actualitat a caud ont que se debanen los eveniments, que la desinformacion demanda de reactivitat. Los jornalistas investigacionan, escrivon e mandan los articles al cap-redactor. Aqueste destria los articles, decidís del moment ont seràn publicats e los met en linha« .

Qu’una es la tòca principala del siti? 
« La tòca primièra es de far rire, solide, d’illuminar de conariá lo quotidian dels internautas. « Auei fau mas que contar de las conariàs en occitan! qu’es pas ma fauta, vene de descubrir Manaset », diguèt un de nòstres abonats twitter. Res nos podiá pas faire mai plaser.
Mas se, al passatge, podèm far soscar, es interessant tanben. En metent en lum per l’umor d’unas manias del mitan occitanista, qual sap se farem pas avançar la causa ? »

Cossi venon las idièas pels articles ?
« Sabi pas, totas solas benlèu ! Coma totes los jornalistas, gaitam a l’entorn de nosautres e, quand vesèm quicòm que s’amerita d’èstre repetit al monde, escrivèm dessús. »

Qu’una es la frequéncia de publicacion prevista? 
« L’idea es de metre a jorn lo site d’un biais quotidian. Mas, en foncion de l’emplec del temps dels jornalistas, que son totes de pigistas pagats a l’occitana, serà benlèu pas possible. Ensajarem de tombar pas en dejós de tres articles per setmana. Mas pel moment, dins la frenesiá del lançament, d’articles son ajustats mantun còp dins la jornada ».

Que son las tematicas pertocadas?
« Las que tòcan los occitans, primièr : la lenga, la cultura, l’ensenhament, la politica… Mas nos volèm tanben dobrir al monde, e contam de faits divèrses, avèm una rubrica « monde » e una rubrica « sciéncia » per exemple. Volèm parlar de tot, e per totes. »

Que son los primers ressons?
« Avèm sonque las chifras dels malhums socials. En mens d’una setmana, Manaset a quasi 250 amics sus facebook e un trentenat d’abonats twitter. »

Perdequé autant d’anonimat?
« Lo mestièr de jornalista de desinformacion es dangeirós. Sabètz, i a de monde qu’an vertadièrament pas d’umor. E un tipe incapable d’autoderision, confrontat a las trufandariás, es capable del pièger. Alara, per preservar la securitat de sos emplegats, Manaset a decidit de desvelar pas lors noms ».

 

Clément Alet

 

 

 

04 Avr

France 3 Auvèrnha parla de la lenga

Au moment où l’on parle de ratification de la Charte Européenne pour les langues régionales, où la Ministre de la Culture planche sur un plan gouvernemental en leur faveur, France 3 Auvergne consacre une émission spéciale à l’attachement des Auvergnats pour leur langue.

occitan

Yannick Kusy et ses invités sur le plateau de l’émission

En 1999, la première Calandreta auvergnate a ouvert ses portes à Aurillac. Deux autres sont en passe d’éclore en Haute Loire et à Clermont-Ferrand en 2015.

En 2006, une enquête d’opinion réalisée par l’Ifop a montré l’attachement des auvergnats à leur langue régionale.

61% d’entre eux disent la comprendre plus ou moins bien.

42% des sondés déclarent même savoir la parler.

 

03 Avr

Manaset.fr : le nouveau site d’info Occitan

Après legorafi.fr et sud-ou-est.fr, sites parodiques web en français, les Occitans ont désormais leur équivalent en langue d’oc : Manaset.fr est né le 1er avril 2014, et ce n’est pas un poisson.

Impossible de connaître l’identité réelle des journalistes de ce site. La rédaction garde l’anonymat et se présente ainsi : « Manaset est le seul journal numérique occitan de véritable fausse information. Tous les articles sont faux (jusqu’à preuve du contraire) et rédigés de façon humoristique. Avec le professionnalisme qui les caractérisent, ses journalistes ne recoupent jamais leurs sources et ne vérifient pas du tout leurs informations« .

C’est ainsi que l’on apprend qu’hier, 2 avril 2014, la folle journée de Manuel Valls (nouveau premier ministre d’origine catalane)  s’est terminée avec le concert improvisé de Lluis Llhac (un autre catalan) place de la Concorde à Paris. On y apprend aussi qu’un nouveau groupe politique vient de voir le jour, il s’appelle « Demolir », et à la différence de « Bastir », il a pour objectif d’assurer l’absence d’occitan dans la vie publique, pour les prochaines élections municipale de 2020.

Tout ça est plutôt bien fait, et surtout totalement crédible.

De legir, sul pic…

Clément Alet

02 Avr

Manuel Valls, un catalan à Matignon ?

Un politic

Sa référence est Georges Clémenceau, lui aussi locataire de la place Beauvau en 1906.

-Son père politique s’appelle Michel Rocard. Il est son attaché parlementaire et le suit à Matignon en 88. Dans de nombreuses interviews accordées depuis la nomination de Valls, Michel Rocard ne renie pas cette filiation, bien au contraire.

-Son deuxième père, un autre premier ministre, Lionel Jospin. De 97 à 2002 il est son chargé de la communication et de la presse.

– en 2007 Nicolas Sarkozy aurait bien voulu débaucher ce « Sarkozy de gauche ».

Un catalan 

-Manuel Carlo Valls Galfetti est né à Barcelone en 1962. Fils de Xavier Valls, un pur catalan, peintre de métier, et sa mère, une suisse italienne, Luisa Galfetti.

-Il parle indifféremment français, espagnol, catalan et italien.

 « Il parle mieux catalan que moi » Pierre Aylagas, député-maire d’Argelès-sur-Mer

-Il arrive en France sous Franco et devient français un an après l’accession au pouvoir de François Mitterrand.

-C’est un ami de l’ancien président de la Generalitat Jordi Pujol.

-La musique de l’hymne officiel du Barça a été écrite par Manuel Valls…un cousin germain de son père.

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 Dins la prèmsa

 «El español Manuel Valls» titre à la une du quotidien conservateur AB. «El català Manuel Valls», lui répond le quotidien El Punt Avui  « Un premier ministre français et qui parle catalan«  se réjouit La Vanguardia. « Le petit Manuel de Barcelone devient premier ministre » se félicite le site d’information Ara.cat.

Côté politique, La Vanguardia rappelle que Valls est aussi un ami du ministre de l’intérieur espagnol, Jorge Fernández Díaz. Ils partagent une lutte contre le terrorisme de part et d’autre des Pyrénées.

Lengas regionalas 

Août 2012 visite à Perpignan : lors d’une conférence de presse, un journaliste de Radio Arrels lui pose une question en catalan. Hésitation du Ministre de l’intérieur : « Vous me posez un problème. Est-ce qu’un ministre français doit parler catalan ? « .
Visite à Quimper janvier 2014 : « Nous n’avons pas à avoir peur des langues régionales »« La ratification de la charte est un engagement du Président François Hollande, qui s’est appuyé sur les travaux de Bernard Poignant quand Lionel Jospin était Premier ministre, ceux de Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale, et de ses amis. Il faut trouver une majorité. » Lors de la même visite : « je ne suis pas d’accord avec le processus en cours en Catalogne ». Il est contre aussi l’officialisation de la langue Corse.

Au gouvernement, on notera qu’Aurélie Filippetti garde son ministère de la culture. Elle a sur son bureau le dossier de l’Office Public pour la Langue Occitane. Elle est chargé de réfléchir à une loi cadre pour les langues régionales. Côté Education Nationale, c’est Benoît Hamon (un breton) qui succède à Vincent Peillon. Il ne s’est pas exprimé publiquement sur les langues régionales.

Benoît Roux

 

01 Avr

CÒP D’ALA épisode 17 : Sant Felitz de Lauragués – d’Amic Bedel et Pierre Brun

« Còp d’ala », pourrait se traduire en français par « À tire d’aile ».  Nous vous invitons à partir à la découverte de l’Occitanie, mais vue du ciel. Nous vous proposons de monter sur le dos de notre oiseau pour plonger dans l’histoire des territoires, des villes et des villages de l’Occitanie. Le dix-septième épisode de la série nous mène dans le pays de Cocagne, au dessus de Saint-Félix-de-Lauragais (31).

 

@Vicenta

31 Mar

Municipales et occitan : de que ne cal pensar?

Au lendemain du second tour des élections municipales, il ne sera pas utile de rajouter une ligne sur ce qui a été dit et rabâché (déroute de la gauche, victoire des abstentionnistes, le FN qui fait des vagues…) mais plutôt de voir ce qu’il est utile de retenir pour l’occitan.

Bastir!

2014-02-01 - Candidats Bastir!

Plus de 100 candidats et une cinquantaine d’élus

Et dans ces élections, la nouveauté, c’était le mouvement Bastir, seule étiquette occitane identifiable en l’absence de Libertat, Pais Nòstre, PNO, etc… Du côté mathématique, le calcul est assez simple : 37 élus au premier tour, presque 20 au second, Bastir revendique 54 élus dans les municipalités. C’est beaucoup au regard des dernières élections (une quinzaine d’élus occitanistes en 2008); c’est peu par rapport à d’autres forces régionalistes. En se positionnant différemment, hors des partis et en convoitant candidats et électeurs pas spécialement politisés, Bastir a réussi dans les petites communes avec des candidats de proximité. C’est beaucoup plus compliqué dans les grandes villes. Mis a part Auch où 4 conseillers ont été élus dès le premier tour et Muret avec 1 élu, les alliances avec les forces de gauche ont joué des tours. C’est perdu à Toulouse, Carcassonne, Pau, où les candidats PS ont été battus. A Nîmes, Aurillac, Rodez, Aurillac, Gaillac, Béziers, Castres, Bergerac pas délus non plus faute d’avoir choisi le bon candidat. Quelques exceptions à Montauban où Gaël Tabarly est élu sur la liste d’opposition PS, à Narbonne où Jean-Marie Orrit est passé sur une liste DVD. A noter aussi le cas spécifique de Thérèse de Boissezon élue à Lescar (64) sur la liste du maire sortant(PS). Mais dans cette localité béarnaise, Christian Laine (PS) et Philippe Coy (UD) ont fait exactement le même nombre de voix…

Le bilan est mitigé, notamment à cause des mauvais résultats de la gauche, mais aussi par manque de visibilité. Bastir n’a pas présenté de candidat dont la notoriété dépasserait le cadre occitaniste. Hormis David Grosclaude battu à Artix et Anne-Marie Hautant sous le feu des projecteurs à cause d’Orange. Peu de presse, des logos peu présents sur les affiches…Ce mouvement compte désormais poursuivre son ancrage local et travailler avec les conseillers municipaux de bonne volonté, élus ou pas sous la bannière Bastir. Des rapprochements devraient avoir lieu à Toulouse où Jean-Michel Lattes sera chargé de l’occitan et à Pau où François Bayrou a rencontré les associations occitanes avant son élection. Le 17 mai prochain une nouvelle association des maires et élus occitans sera lancée officiellement.

Besièrs dins lo fosc…

Tout un symbole évidemment, Béziers ville jadis du massacre et aujourd’hui du CIRDOC, du centre Aprene, de la Fèsta d’òc et…de Robert Ménard. Celui qui se dit biterrois est né en 1953 à Oran. Il part d’Algérie en 1962. Dans les années 70, il s’intéresse à la politique. Des débuts très à gauche en tant qu’anarchiste, trotskiste, encarté au PS…Aujourd’hui, il n’a pas sa carte au FN mais n’oublie pas de remercier ce parti lors de son élection. Et Béziers alors? Il y a passé une partie de sa jeunesse, a travaillé dans les radios libres avant de rejoindre Radio France Hérault à Montpellier. C’est là qu’il créera RSF en 1985.

Au même titre qu’Elie Aboud et Jean-Michel Du Plaa, les occitanistes l’ont sollicité pour qu’il fasse part de ses propositions pour l’occitan. Impossible aujourd’hui d’en retrouver la moindre trace dans cette campagne. On peut simplement lire sur son ancien site : « Oui, nous aimons le Béziers du bâtisseur Pierre-Paul Riquet, le Béziers du républicain Casimir Péret, le Béziers du résistant Jean Moulin, le Béziers de l’iconoclaste Yves Rouquette… ».

D’interrogacions ?

Dans des campagnes municipales où l’occitan a souvent fait l’objet d’un consensus mou faute d’audace, il faudra surveiller de près Besièrs, son CIRDOC, son centre Aprene, sa Fèsta d’Òc, son Camèl du Fuòc et son maire. Quid de Carcassona -autre ville symbole- avec le retour de l’ancien maire Gérard Larrat et un déficit en terme de présence culturelle occitane? Quid de Rodés où Christian Teyssèdre a été réélu et où les relations avec Patric Roux et l’Estivada se sont tendues?  A Pau, ville de l’Ostau, et du Carnaval Biarnés, d’Hestiv’òc et … des béarnistes de l’IBG, François Bayrou va t-il sortir de l’ombre et clarifier son positionnement sur l’occitan ? Il a déclaré vouloir vouloir s’occuper directement de ce dossier…

Lo trabalh fa pas que començar!

Benoît Roux

29 Mar

Mauresca sort son ragga-rocky-riot

Sur la dralha contestataire des « Pussy Riots » (féministes russes) et musicale du « Riot grrrl » (mouvement à la croisée du punk-rock et du rock alternatif aux idées féministes) les gars de Mauresca ont dégainé leur Riòta.

De brun sus la pocheta

« C’est la sombre couleur, l’embuche et l’écueil, c’est la brune terreur, la nation en deuil… » La Riòta

Si des résultats électoraux très récents ont pu donner raison à Mauresca, l’album Riòta a de quoi regonfler la chorma de ceux qui ont mal à la tête depuis dimanche. Le groupe avait pris soin de faire tourner ce morceau juste avant.

Mauresca, 5 albums au compteur avec des titres laconiques et très évocateurs : Francament (2001), Contèsta (2005) Bartàs (2008), Cooperativa (2010) et donc Riòta (2014). Pochette brune face à la vague sombre. Jeudi à Toulouse, la Riòta (émeute, soulèvement) a déjà sonné sur scène. Benezet artille : « On ne sait pas si c’est vrai mais ça nous plaît de dire que l’anglais Riot vient de l’occitan Riòta! »

 Formula novèla

Une guitare et une batterie pour étoffer le rythme, faire monter le riddim, rajouter du jeu, voilà longtemps que les 5 membres fondateurs issus de la fac Paul Valéry y songeaient. Chab, Drac, Benezet, Inti et Massimo ont fait un essai en 2013 à l’Estivada de Rodez et pour la Fèsta d’òc de Béziers. Essai transformé lors d’une résidence dans l’Aveyron pour composer le nouvel album. Massimo s’est davantage impliqué dans les créations. Il a posé ses guitares : rock, saturée, avec de gros riffs, parfois punk. Sur scène, c’est Sylvain Briat venu tout droit de The Plans qui le remplace. Côté batterie, Julien Carbonne, n’est pas vraiment dépaysé. Il vient d’un autre groupe languedocien qui s’est fait un nom sur la scène Ska-punk-raggamauffin : Stevo’s teen.

 

A l’arrivée, ça sonne british : The Clash, Dub Pistols et Ninja Tune, du nom de ce label anglais de musique électronique où se retrouvent beaucoup de DJ. Et Drac -celui de Mauresca- est très à l’aise pour envoyer ses scratches.</p#>

 Riòta, Casper e los autres sus l’empont

Sur scène, les changements sont audibles. Plus de jeux dans les rythmes, un son plus posé et plus lourd, plus d’énergie… C’est visible sur les nouveaux morceaux : des riffs rock pour « Riòta », guitares saturés sur « Mauvaises idées » du punk façon The Clash pour « Miègjornau ». Ceux plus anciens comme « Indians de las Americas » semblaient faits pour ça. « Sus la Montanha » prend de la hauteur, va plus loin sus las auturas. Le groupe n’a rien perdu de son « Boulégant », de son énergie communicative. Les voix ont évolué aussi. Et pas seulement sous l’influence de Casper, ce fantôme de micro revenu des années 50. « C’est un très vieux micro -qu’on appelle Casper- que nous branchons sur une machine pour faire des effets. C’est un gros délire. On en met partout ! », confesse Drac. Sur scène, Chab s’en amuse beaucoup. Notamment sur « Mauvaises idées ». Pour chasser le fantôme en chemise brune ?

« C’est de la faute aux autres, ainsi naissent les despotes, penses-y quand tu votes, pense au bruit des bottes. » La Riòta

Benaset de la 3