17 Juin

Occitanie devenue incontournable pour LRMP

On peut la tourner dans tous les sens, la victoire du terme Occitanie est nette et sans bavure. Avec 45% des suffrages, elle ne souffre aucune contestation. Si c’était pour ne pas en tenir compte, il ne fallait pas faire une consultation. On peut aussi la relativiser par rapport au nombre de participants, mais c’est le cas pour toute élection, et tous les sondages allaient aussi dans la même direction. Occitanie est devenue incontournable. C’est ce que semble avoir compris les dirigeants de la Région. Alors que ce nom divise au sein de sa propre majorité, Carole Delga semble avoir tranché.

La position est la suivante : les élus régionaux doivent tenir compte -et c’est indispensable- du vote des citoyens qui met en numéro 1 Occitanie.


Occitanie : réaction de Carole Delga présidente PS de la région

« Il faut voter pour un nom fédérateur »  –  S. Ratinaud/F.Jobard

Lors de sa conférence de presse, la présidente a mis l’accent sur un nom qui doit fédérer et non diviser. Susceptible de diviser : un certain milieu économique et touristique (mais pas dans son entier) et les Catalans un peu déçus aux entournures avec Occitanie-Pays Catalan qui arrive seulement 4ème. La semaine prochaine sera donc consacrée au dialogue avec les élus, les acteurs économiques et touristiques pour trouver un compromis et expliquer le choix. Mais comme l’a écrit ce matin Laurent Dubois sur le blog Politique : « Occitanie c’est validé, Carole Delga s’occupe des Catalans ».  Et elle aura avec elle son meilleur ambassadeur : Gérard Onesta qui les as toujours suivis, lui qui a proposé le nom Occitanie-Pays Catalan


Occitanie : réaction de Gérard Onesta EELV

« Occitanie oui mais il faut trouver une place pour les catalans »  –  S.Ratinaud/F.Jobard

Les Catalans ne font pas du nom de la région une priorité mais seraient sensibles à ce que la région les soutienne pour que leur département des Pyrénées-Orientales s’appelle « Pays Catalan ». D’autre part la région proposerait de nommer l’Euro-Région « Occitanie-Catalogne » avec le siège à Perpignan; plus d’autres mesures en termes de signalétique. Discussions il y aura donc et pas exclusivement avec les Catalans, mais visiblement pas de changement. La présidente aurait tranché : pas question de remettre le choix des électeurs pour cette première consultation et alors que d’autres se profilent.

On ne prendra pas un nom arrivé 3 ou 4ème… Ni autre chose que les 5 noms soumis à la consultation.

Toujours Carole Delga hier lors de la conférence. On se destine donc -sauf retournement d’ici le 24 juin- vers Occitanie avec une dénomination en sous-titre, comme cela s’est fait pour les nouvelles régions « Hauts de France » et « Grand-Est ». Pourquoi pas « Languedoc-Pyrénées » en sous-titre. Pourquoi pas avec « Méditerranée » en plus, pour fédérer.

Une réunion des présidents de groupes pourrait entériner la chose lundi matin. Avec un certain courage et pas toujours suivie par sa garde rapprochée, Carole Delga peut désormais rentrer dans l’histoire en devenant la première présidente d’Occitanie.

Lo Benaset

Carole Delga à hôtel de Région de Montpellier pour le résultat de la consultation citoyenne sur le nom de la nouvelle région le 16 juin 2016 © France 3 LR

© France 3 LR Carole Delga à hôtel de Région de Montpellier pour le résultat de la consultation citoyenne sur le nom de la nouvelle région le 16 juin 2016

16 Juin

« Occitanie », un premier choix citoyen

Les habitants de Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon ont donc choisi : leur préférence va vers Occitanie. En tous cas pour les 204 000 personnes qui se sont exprimées lors de la consultation. Ce choix ne fait que confirmer ce que disaient les différents sondages avant la consultation (toute presse confondue), mais aussi depuis le 9 mai. Toutes les précautions techniques et juridiques qui l’ont accompagnée et bornée en font un résultat sans équivoque, légitime et incontestable. Plus de 100 000 personnes ont donc plébiscité la dénomination « Occitanie » seule ou avec « Pays Catalan ». Il sera désormais très difficile aux 158 élus régionaux de ne pas suivre cette indication nette et massive. Même si il reste encore 2 étapes pour que ce choix citoyen soit entériné ou enterré.

Plus de 100 000 personnes se retrouvent derrière la dénomination « Occitanie »

Il sera désormais extrêmement difficile de parler de « lobby occitan » lorsque plus de 100 000 personnes sont concernées… Avec un choix clair et sans ambiguïté, la population à plébiscité « Occitanie » à 45%. Viennent ensuite « Languedoc-Pyrénées » a seulement 17,9% et les 3 autres dénominations entre 10 et 12%. Autant dire que si l’on associe « Occitanie », « Occitanie-Pays Catalan » et même « Languedoc », plus de 100 000 votants ont été sensibles à l’Occitanie et se retrouvent dans ce qu’elle représente. Même dans les rêves les plus fous de tout bon occitaniste patenté, jamais on aurait imaginé une chose pareille. C’est une adhésion large, qui va bien au-delà de tous ceux qui se battent au quotidien pour cette langue et cette culture.

Le Collectif « Je choisis Occitanie » communique

Conférence de presse de Carole Delga

Occitanie gagne tous les duels…

Ce n’était pas prévu, mais finalement c’est la présidente qui a annoncé les résultats à la presse en fin d’après-midi. Où l’on apprend que 13 000 votes n’ont pas été validés car insuffisamment renseignés. « C’est un succès pour nous d’avoir prouvé la qualité et le sérieux de cette consultation. Les résultats montrent de façon très nette qu’Occitanie arrive en tête. Occitanie gagne tous les duels…Nous avons aussi la notion de Pyrénées qui apparaît en seconde et troisième position… ».

 

Et maintenant…?

Le vote Occitanie est très significatif, avec une vraie distance avec les autres

« Ce que je veux, c’est un nom qui fédère. Nous allons travailler avec les élus, les décideurs et les habitants… Je veux que les Catalans se sentent pleinement considérés… Nous allons travailler pour que ce nom puisse avoir un maximum de votes des élus. » Donc ce ne sera pas forcément « Occitanie » tel quel mais… « On ne va pas prendre un nom qui est arrivé 3ème ou 4ème… Le vote « Occitanie » est très significatif avec une vraie distance avec les autres ».

Donc pour résumer rien n’est fait, mais on ne voit pas comment Occitanie que sera pas présent d’une manière ou d’une autre dans la dénomination finale. Dans le discours de la présidente, il y a eu à plusieurs reprise une référence très claire aux Catalans. Reste à savoir comment ils pourraient s’y retrouver. En tous cas, la présidente exclut de revenir à « Occitanie-Pays Catalan » qui est arrivé en 4ème position.

C’est anecdotique mais lors de cette même conférence de presse, nous n’avons pas échappé à une question d’un(e) journaliste bien éclairée demandant si le fait qu’Occitanie soit ringard (sic)n’allait pas poser problème…! Comme quoi tout n’est pas gagné !

Le 24 juin, c’est une résolution unique qui sera soumise au vote des 158 conseillers régionaux. Comme c’est une résolution globale, la question du nom pourrait amener la majorité à se déchirer et la résolution a être finalement rejetée. C’est donc peu probable que nous assistions à un passage en force. La piste de travail semble être la suivante : arriver à trouver un nom qui fasse un relatif consensus avant la plénière du 24 juin. Mais il semble presque acquis qu’il y aura « Occitanie » avec un sous-titre.

Lo Benaset

 

 

15 Juin

Après la pression, la région LRMP se déleste enfin

En fin d’après midi, la Région est enfin sortie de son mutisme. Avec un communiqué officiel qui annonce le nombre de votes validés et un tableau complet du classement pour demain jeudi. Il aura fallu beaucoup de pression médiatique et politique, l’intervention du membre du Comité du Nom Jean-François Laffont pour que le train de la consultation se remette sur les rails.

203 993 votes validés et résultats publics jeudis

Selon le communiqué de la région, les nombres de votes électroniques et papiers sont désormais connus:

  1. – un huissier de justice a constaté le vendredi 10 juin à minuit 164 826 participants au vote internet
  2. – un huissier de justice a constaté ce mercredi 15 juin 39 167 participants pour les votes papiers reçus par courrier

Soit 203 993 votes validés. La méthode dite de Condorcet permettra d’établir le classement des diverses propositions de noms, mais également combien de fois chacune d’entre elle est arrivée en quelle position. Ces résultats seront transmis à la présidente de Région Carole Delga et à Gérard Onesta (président du bureau de l’Assemblée) avant une réunion de l’exécutif consacrée à cette consultation ce jeudi. 

La raison finira-t-elle par l’emporter?

Face à la pression populaire, médiatique mais aussi politique venant de sa propre majorité (voir le communiqué d’EELV hier), la Région a donc décidé de modifier ses plans : finis les résultats communiqués seulement vendredi 24 juin lors de la plénière, finie une terminologie qui parlait de « plusieurs consultations » (CESER, élus, consultation populaire…) et finie l’exclusivité des résultats pour tous les élus jusqu’à la plénière du 24. Dans son communiqué, la Région précise : « C’est à la suite de cette réunion de l’exécutif que l’ensemble des résultats de la consultation seront rendus publics, ce jeudi, comme la Région s’y était engagée ».

Tout est loin d’être fini. La confiance n’est pas complètement rétablie mais au moins, la Région est sortie de son mutisme et la démocratie pourrait être de nouveau d’actualité.

Lo Benaset

 

 

Equipes d’Occitanie de Football : cœur cherche artères

Vendredi soir, les 2 équipes qui défendront les couleurs de l’Occitanie pour l’Europeada partiront pour le Sud Tyrol (Italie). Une compétition européenne organisée par le FUEN qui représente plusieurs minorités européennes. Mais, on est bien loin de l’esprit UEFA : les joueuses et joueurs occitans devront mettre la main à la poche pour s’y rendre et l’Association Occitane de Football a dû demander un financement participatif qui joue les prolongations mais n’a pas encore atteint son but. A quelques heures du départ… Il manque aussi encore des joueuses pour être sûr d’avoir une équipe complète et éviter les pénalités en cas d’annulation. Bref, si vous aimez le foot ou l’Occitanie, les 2, ou encore les initiatives intéressantes, la Seleccion Occitana de Fotbòl attend un geste. 

Personne ne sèche le "Se Canta !"

Personne ne sèche le « Se Canta ! »

Ce vendredi 5 mini-bus partiront de Montblanc

Montblanc, pas très loin de Béziers, c’est le pays de Didier Amiel, l’entraîneur de l’équipe masculine. Dans la soirée de vendredi, 5 mini-bus prendront les routes sinueuses héraultaises vers le Sud-Tyrol. L’Association Occitane de Football a loué ces véhicules qui seront conduits à tour de rôle par les joueurs et dirigeants. C’est le prix à payer pour participer à cette compétition…

Alors évidemment, toutes les aides sont les bienvenues. Mais sur Fosburit, l’objectif des 3 000 n’est pas atteint; il manque encore un peu plus de 300 , malgré la prolongation d’une semaine… Si le seuil n’est pas franchi, adieu les 3 000 €. Avec ou sans cette aide, les joueurs et joueuses partiront. Ne serait-ce que pour éviter les pénalités des organisateurs en cas d’annulation. Il ne manquerait plus que ça! Alors même que l’association galère pour trouver des moyens… Ils sont toujours dans l’attente d’une aide financière évoquée par la région mais pas encore arrivée… Chaque joueur et joueuse mettra 250 € de sa poche pour aller participer à cette compétition européenne. Pour le reste, il faut aller sur Fosburit pour faire un don et enlever ainsi quelques épines aux pieds des footballeurs.

http://www.fosburit.com/projets/projet/soutenez-lequipe-doccitanie-de-football-a-leuropeada-2016/

 

Pas facile non plus pour l’équipe féminine

C’est la nouveauté de cette Europeada 2016, l’Occitanie se déclinera au féminin, emmenée par Sylvain Blaise, l’entraîneur national de l’équipe de France Universitaire féminine. Seulement voilà, pas évident de monter une équipe comme ça, de bloquer des joueuses sur une semaine pour porter les couleurs de l’Occitanie. Pour l’instant, la Seleccion Occitana est presque au complet. Il manque encore la réponse de 3 ou 4 filles. La joueuse de l’Olympique Lyonnais et de l’équipe de France Louisa Nécib a même relayé l’info. Plusieurs joueuses de l’ASPTT Montpellier, de Rodez, d’Albi ont déjà dit oui. Sylvain Blaise a réussi à convaincre Laura Asencio, la joueuse du TFC. Il y a désormais 15 filles au moins qui partiront vendredi. Et beaucoup d’espoirs sont placés dans cette équipe féminine, avec plusieurs joueuses niveau L1, L2 et un coach expérimenté qui les connaît bien.

Vendredi soir, c’est donc une vingtaine de joueurs masculins et un peu moins de joueuses qui monteront dans les mini-bus pour une nuit de route. Il y aura aussi 2 coachs, 1 cuisinier, 1 kiné et peut-être un préparateur physique. Malgré les galères, ces sportifs (ves) auront à cœur de porter au plus haut les valeurs occitanes pour écrire une belle histoire, du 18 au 26 juin, pour l’Europeada.

Lo Benaset

 

14 Juin

Nom de la région : l’impatience monte

Pour une consultation qui se voulait exemplaire -et elle le fut- les résultats se font attendre. Le vote électronique est clos depuis vendredi minuit et toujours pas la moindre indication sur l’issue de la consultation. La Région LRMP a été prompte et tenace à communiquer durant toute l’opération, y compris les dernières heures pour inciter les gens à voter. Mais depuis vendredi c’est le mutisme total. Même Gérard Onesta (l’initiateur de ce processus) a été informé de rien. Aujourd’hui, certains commencent à trouver le temps long et n’hésitent pas à faire part de leurs suspicions. Dans les hautes sphères régionales, on ne veut pas de la dénomination « Occitanie ». C’est désormais sur la place publique, énoncé çà et là par certains élus PS.

Le Partit Occitan (POC) demande la publication des résultats d’ici jeudi

« une première grande consultation populaire pour désigner le nom de notre future région… inédite, innovante et transparente pour permettre à un maximum de nos concitoyens de choisir le nom de notre future région ».

Les mots sont de Carole Delga et le Partit Occitan aimeraient qu’ils soient suivis d’effets. Car depuis la fin du scrutin, la transparence n’est pas de mise, c’est même l’opacité la plus noire.  Il y a d’abord eu l’affaire de la validation des résultats où rien n’était prévu, pas d’huissiers, pas de membres du Comité du Nom censé être la vigie de l’opération… La région a un peu rectifié le tir depuis. Il y a désormais la communication des résultats qui devrait attendre le 24 juin et le vote en plénière des conseillers régionaux… Une consultation qui finalement ne serait là que pour nourrir « la réflexion et le vote des élu-e-s régionaux réunis en Assemblée plénière » selon le communiqué, au même titre que l’avis du bureau du CESER… C’est un peu fort quand on a affirmé auparavant que cette « première grande consultation populaire » était faite « pour désigner le nom de notre future région ».

Demain, un huissier sera là pour constater les votes papiers et donc valider le résultat global. Le Partit Occitan demande alors qu’il soit tout simplement rendu public : « Quand on prétend vouloir faire de la politique autrement, avec des consultations populaires, il n’est pas normal que ces résultats ne soient pas publiés dès qu’ils sont connus », clame Guilhèm Latrubesse ancien élu régional du POC. Jeudi, l’exécutif régional (les 15 vice-présidents-es) et le Bureau de l’Assemblée régionale présidé par Gérard Onesta seront réunis pas Carole Delga. On peut imaginer que les élus soient informés à cette occasion. L’élu EELV a d’ores et déjà affirmé que si c’était le cas, il demanderait que les résultats soient communiqués aussi aux citoyens. Nouveau Monde en Commun (dont fait partie le POC avec 1 élu) compte 26 élus et sans eux, le Parti Socialiste n’est pas majoritaire. « Si nous avons pas communication de ces chiffres, nous verrons comment agir, notamment le 24 juin… Nous demanderons aussi qu’une commission paritaire soit constituée pour se saisir de cette affaire comme cela se pratiquait lors de la précédente mandature. Avec des élus de la majorité, de l’opposition, des membres du Comité du Nom… » Guilhèm Latrubesse et le POC vont donc tout faire pour que l’exemplarité de la consultation ne s’arrête pas avant les résultats.

 

Le POC ne sera pas le seul à se mobiliser

Même si certains s’acharnent à voir des lobbies occitans partout, le vote dépasse complètement le cadre occitaniste. Et si jamais un vent de colère souffle pour demander que le choix des citoyens soit respecté, il ne se fera pas seulement avec des bandières sang et or. Mais il est vrai que plusieurs initiatives occitanes se sont fait connaître.

  • Le mouvement régionaliste Païs Nòstre prévoit de se réunir demain à Narbonne et envisage d’aller manifester le 24 juin…Ou avant…
  • Le collectif « Je choisis Occitanie » lui aussi appelle à la mobilisation. Fort de son succès (6620 j’aime sur Facebook à l’heure actuelle), il déclare être en train de « s’organiser pour prévoir diverses actions et revendications au cas où la présidence de la région persisterait à vouloir taire les résultats… »
  • Jean-François Laffont, le président de Convergéncia Occitana et membre du Comité du Nom n’exclut pas de réunir les différentes associations membres
  • Pour d’autres raisons (absence de référence à la Catalogne), les Catalans manifesteront samedi à Perpignan…

Ce soir c’est le groupe EELV des 2 anciennes régions qui sort du bois. « Un incompréhensible et dangereux silence » c’est le titre du communiqué. Il demande lui aussi que le classement soit rendu public au plus vite. Pour les citoyens qui ont voté et pour les élus qui en ont besoin : « car on ne peut accepter que la délibération soit soumise au vote de l’Assemblée régionale en masquant jusqu’à la dernière minute le choix des citoyen/nes. Cela constituerait, en effet, une atteinte grave au droit fondamental de chaque élu “dans le cadre de sa fonction, d’être informé des affaires de la Région qui font l’objet d’une délibération » (article L.4132-17 du Code Général des Collectivités Publiques).

Ce black-out total sur les résultats du vote ne peut qu’alimenter les attentes et les suspicions sur le fait que certains dirigeants de la majorité veulent imposer LEUR choix, à savoir « Languedoc-Pyrénées ». Certains élus PS l’ont clamé un peu trop fort pour que le camouflet reste discret.

L'assemblée régionale Photo : Sirine Tijani

L’assemblée régionale
Photo : Sirine Tijani

Une résolution unique le 24 juin

En application de la loi du 16 janvier 2015, le conseil régional devra adopter, avant le 1er juillet 2016, une résolution unique comportant :

  • l’avis au gouvernement relatif à la fixation du nom définitif de la région ;
  • l’avis au gouvernement relatif à la fixation du chef-lieu définitif de la région ;
  • l’emplacement de l’hôtel de la région ;
  • les règles de détermination des lieux de réunion du conseil régional et de ses commissions ;
  • les règles de détermination des lieux de réunion du conseil économique, social et environnemental régional et de ses sections ;
  • le programme de gestion des implantations immobilières du conseil régional.

Cette résolution sera présentée le 24 juin lors de la plénière à Montpellier, éventuellement amendée. C’est bien un texte unique qui sera voté par les 158 conseillers régionaux. Donc soit la résolution est adopté en entier (le nom, le chef-lieu, l’emplacement de l’hôtel de région, etc…) soit, si un point bloque, elle peut-être rejetée et risque de provoquer une crise politique. Et il n’y aura pas beaucoup de temps pour l’éteindre car la résolution doit être adoptée avant le 1er juillet. Et il y a un délai pour convoquer une assemblée plénière. Notre région sera t-elle la seule à ne pas être en mesure de proposer un nom dans les délais?

Nous n’en sommes pas là. Mais alors qu’une nouvelle consultation est en cours jusqu’au 9 juillet, avec des réunions publiques, pour les Etats Généraux du Rail, les signaux seraient au rouge.

Lo Benaset

13 Juin

Euro 2016 à Toulouse : moins d’occitan que prévu

L’Euro 2016 de football : grande fête populaire avec 4 matchs au Stadium de Toulouse et l’occasion de mettre en avant l’occitan… La Joventut Mondina et Toulouse Métropole s’étaient entendues pour y faire un peu de place lors de cet événement. C’était en tous cas l’intention. Aujourd’hui, le premier match a eu lieu et malgré les efforts et le travail de l’association Joventut Mondina, les supporters auront bien du mal à trouver de l’occitan dans leur guide.

Tout à l’heure, il fallait être très attentif lors de la rencontre Espagne-République Tchèque pour repérer un peu d’occitan dans le guide des supporters… En parcourant les pages, il y avait pourtant cette indication.

 

Juste de quoi se rendre à la Maison de l’Occitanie pour y voir une exposition sur les jeux traditionnels faite par le CIRDOC et quelques information sur l’équipe occitane de football qui fera elle aussi son Euro mais dans le Sud Tyrol. C’est toujours mieux que rien mais bien en deçà de ce qui était prévu.

La Joventut Mondina avait pourtant travaillé sur plusieurs traductions -notamment en occitan russe et portugais- qui n’ont pas été finalement retenues. Seul un petit livret d’accueil à destination des plus jeunes est parait-il téléchargeable sur le site de Toulouse Métropole avec une version occitane… Mais pour être franc, nous ne l’avons pas trouvé !

Reportage Février 2016 sur ce projet présenté à l’Ostal d’Occitània : Sirine Tijani, Jack Levé et Christian Pelhate. Montage d’Ana Luisa Ruppert


L’occitan à l’Euro 2016
L’association toulousaine regrette que l’occitan n’ait pas été davantage mis en avant et que Toulouse Métropole n’ait pas tenu ses engagements. La Mairie évoque quant à elle un retard pris dans la réalisation de ces guides.

A Toulouse, pas plus que dans les 3 autres villes occitanes qui accueillent cet EURO (Bordeaux, Nice, Marseille), l’occitan n’aura trouvé une vraie visibilité.

Lo Benaset

11 Juin

Lo candidat breton Christian Troadec en Occitània  

Cette semaine, le candidat à la présidentielle Christian Troadec a effectué sa première tournée en Occitanie. De Périgueux à Cahors en passant par Toulouse, Auch, Tarbes, Pau ou encore Bayonne, le candidat a sillonné le pays à la rencontre des élus, de la presse, des sympathisants et des électeurs.

Objectif premier : récolter les 500 parrainages d’élus nécessaires pour pouvoir se présenter aux élections présidentielles de 2017.

De nombreux combats

Christian Troadec n’est pas un inconnu de la scène politique et médiatique. Journaliste de formation, il s’engage en politique et devient maire de Carhaix en Bretagne en 2001 (divers gauche), réélu en 2008 et 2014. Il est conseiller régional de Bretagne de 2004 à 2010. En 2011, il est élu au Conseil Général du Finistère puis au Conseil Départemental en 2015.

Au-delà de son engagement politique, Christian Troadec est aussi connu pour avoir participé à la création du festival des Vieilles Charrues en 1992, pour avoir milité contre la fermeture des services de maternité et de chirurgie de l’hôpital de Carhaix en 2008 ou encore pour avoir été le porte-parole des Bonnets Rouges en 2013.

Récemment, il a pris position contre l’organisation des Jeux Olympiques à Paris en 2024 (lire ici la lettre ouverte qu’il a remise à la maire de Paris Anne Hidalgo ou pour le retrait de la loi El Khomri.

Breton dans l’âme, Christian Troadec favorise l’enseignement de la langue bretonne dans sa ville qui accueille le seul lycée en immersion Diwan, une ville où 35% des enfants sont scolarisés en breton. Il a également mis en place un livret de famille bilingue qui a fait polémique. C’est donc tout naturellement qu’il se présente comme le candidat « régionaliste » de cette élection présidentielle, soutenu notamment par « Régions et Peuples Solidaires » , la fédération des partis régionalistes et autonomistes qui compte notamment le Partit Occitan. Son directeur de campagne n’est autre que le militant occitaniste membre du Poc David Grosclaude.

Une équipe de l’Edicion Occitana l’a suivi pendant sa tournée en Occitanie.


Christian Troadec en Occitània

Reportage de Sirine Tijani, Frédéric Desse et Michel Blasco. Montage de Karin Glock. Sous-titrage de Marie-Pierre Fournier

10 Juin

Consultation sur le nom de la région : démocratie confisquée ?

« Et il faudra veiller que cette démocratie ne soit pas confisquée. »

C’était la conclusion de l’article « Je choisis Occitanie » sur le blog occitan en date du 8 juin. Il semblerait que tout ceci se confirme. La Région avait pourtant fait mieux et plus démocratique que les autres. Une consultation large, innovante, citoyenne, contrôlée, techniquement inattaquable, devant aboutir sur un résultat fiable. Pas un simple sondage où l’on clique plusieurs fois, juridiquement pas un vote, mais une vraie consultation citoyenne validée. Seulement voilà, la fiabilité et la démocratie semblent s’arrêter là : sur la consultation mais pas forcement sur le résultat !

En hauts-lieux la Région ne veut pas du nom « Occitanie »

Très clairement, le choix est déjà fait à la tête de la Région : c’est « Languedoc-Pyrénées ». Certains ne s’en cachent pas dans les couloirs du Conseil Régional, encore très récemment. Alors quand des fuites laissent entendre (Info ou Intox?) qu’ Occitanie est en tête, les choses se crispent un peu. Sur le blog politique de France 3, Laurent Blondiau -le Directeur de Cabinet de Carole Delga- croit bon de se justifier. Il précise qu’il n’a « évidemment pas accès aux résultats mais je connais les chiffres de la participation… » La transparence n’est décidément pas de mise. Il aura fallu les révélations de France 3 et l’intervention d’un membre du Comité du Nom pour que la Région dise enfin qu’il y aura un huissier ce soir à Toulouse vers minuit pour la clôture des votes électroniques et un autre mercredi 15 juin pour le vote papier. De manière étrange, rien ne semblait prévu. Pas de quoi être rassuré sur la suite du processus.

Un vote sérieux et encadré de plus de 200 000 citoyens finalement occulté ?

La consultation est large (sans doute plus de 200 000 participants), exemplaire, elle a un coût non négligeable, et elle ne serait pas plus décisive que l’avis du CESER ou la consultation menée auprès des maires et des lycéens ? Alors pourquoi se donner autant de mal si c’est pour traiter cette consultation comme un simple sondage ? C’est en tous cas la réponse que fait Laurent Blondiau au blog politique : « la consultation est là pour éclairer l’exécutif. Elle vient compléter les autres consultations. Celle du CESER (ndlr Conseil Economique, Social et Environnemental), des maires. L’ordre d’arrivée de la consultation populaire ne sera pas forcément celui des élus régionaux ». Ah, bon, il y aurait eu d’autres consultations ? Lesquelles? Pour le CESER, c’était un avis formulé par le bureau; concernant les maires et autres propositions institutionnelles ou consulaires, la région a reçu environ 200 réponses, avant que le Comité du Nom ne se prononce… On ne peut pas mettre sur un même plan d’égalité la consultation et le reste. Selon Gérard Onesta, président du Bureau de l’Assemblée, cette improbable synthèse « n’a jamais été présentée et encore moins décidée ainsi (il suffit de réécouter les débats de Plénière et de relire les textes qui lui ont été soumis)… » 

On a quand même l’impression que tout est bon pour écarter tout nom choisi par la population qui ne serait pas celui des dirigeants de l’assemblée régionale. Surtout si c’est « Occitanie » !

24 juin : résultat de la consultation et vote des 158 conseillers régionaux

Les votes seront clos ce soir à minuit pour la partie électronique et le cachet de la poste fera foi pour les votes papiers qui continueront d’arriver en début de semaine prochaine. Il y aurait plus de 158 000 votes électroniques et environ 43 000 votes papiers. Mais il semblerait que les résultats ne seront pas rendus public avant le vote en assemblée plénière. Toujours la transparence. Les élus en auront la primeur et donc l’exclusivité. Toujours la transparence.

Une consultation, aussi sérieuse soit-elle, n’a pas force de vote. Mais elle engage, inversement de l’écart qu’il y aurait entre le premier nom et les suivants : plus l’écart est faible, plus grande est la liberté des conseillers régionaux. Si un nom se détache très clairement, la marge de manœuvre sera très étroite. Les 158 conseillers régionaux prendraient-ils alors le risque de confisquer la démocratie et jeter ainsi un peu plus de discrédit sur la politique et les politiques. Ils feraient ainsi le jeu d’un populisme très ambiant et nauséabond qui veut que les élites dirigeantes se sont détournées du peuple. Un très mauvais signal pour un début de mandature…

Lo Benaset

 

09 Juin

Un membre du Comité du nom écrit à la présidente Carole Delga sur la consultation en cours

Voici ce qu’écrit hier Jean-François Laffont, président de Convergéncia Occitana et membre du Comité du Nom à la présidente de la Région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon. Il s’interroge sur ce qui va se passer vendredi à minuit, une fois la consultation numérique close. Autant le processus a été borné et contrôlé tout au long de la consultation, autant sa validité finale ne semble pas assurée. A lire également sur le blog politique de France 3 Midi-Pyrénées.

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Communiqué à Mme Delga et aux Membres du Comité du Nom de la Région

Madame la Présidente,Mesdames et Messieurs les membres du Comité du Nom,

Chers amis ! Nous arrivons au terme du voyage et je tenais à féliciter la Région pour ce processus exemplaire, qui suite à notre travail de réflexion, a vu près de 200 000 de nos compatriotes s’exprimer démocratiquement pour choisir le nom de leur région !

Vendredi soir, le scrutin sera clos et le moment sera solennel !

Je ne sais pas à quel moment ni sous quelle forme notre Conseil Régional va communiquer les résultats du vote mais je voulais par ce message attirer votre attention ainsi que celle de Mme la Présidente sur le souhait que nous avons tous exprimé afin que cette consultation soit la plus transparente et irréprochable possible. Déjà le processus de vote a été parfaitement étudié et « borné » pour éviter toute triche. Nous comptons aussi sur le civisme de nos concitoyens qui se sont engagés par leur vote à respecter une charte éthique. Le seul point qui n’a pas été évoqué est justement celui du « dépouillement » des résultats, puisque rien ne nous a été précisé à ce sujet. C’est pourquoi je pense qu’il serait judicieux que l’Institution communique à ce sujet afin que tout risque de suspicion « postérieure » au vote soit écarté, et nous indique :

  • de quelle manière sera effectué le dépouillement
  • savoir si les résultats seront connus instantanément (il faudra tenir compte, je pense, de l’arrivée tardive des bulletins papier)…
  • savoir quelle personne sera détentrice des résultats
  • est ce que l’intervention par exemple d’un huissier de justice a été prévue ?
  • les médias seront t ils conviés ? Etc…

En qualité de membres du Comité du Nom, il me semble que nous pouvons et que nous devons avoir des précisions sur tous ces points, car il faut à tout prix éviter les contestations ultérieures qui viendraient ruiner tous les efforts de transparence et les garanties démocratiques qui ont été apportées au processus jusque là. Ce questionnement vise donc à identifier une éventualité et à fermer la porte à toute vaine polémique à l’issue du scrutin… Je vous remercie de votre attention.

Jean François LAFFONT              Membre du Comité du Nom              

08 Juin

« Je choisis Occitanie »

Pour le nom de la région LRMP, OCCITANIE c’est le choix de l’explorateur Jean-Louis Etienne, du cinéaste André Téchiné, du chef cuisinier Sébastien Bras, de l’entraîneur Claude Onesta… Entr’autres. Mais c’est aussi et surtout un choix populaire, citoyen, exprimé dans les différents sondages, ou au cours de discussions privées de Monsieur ou Madame Tout le Monde. Un choix du cœur qui n’a pas été conduit dans toutes les artères des occitanistes, divisés sur la question. Pour illustrer cet engouement, un collectif s’est créé sur Facebook au début de la consultation. « Je choisis Occitanie » a connu un sucés sans précédent, bien au-delà du cercle occitaniste.

 

« Je choisis Occitanie »

Début mai, à quelques jours du début de la consultation, plusieurs personnes décident de créer un collectif sur Facebook : on y retrouve Jean-François Laffont et Bertran de La Farge de Convergéncia Occitana , Fabien Ginoux et Guillaume Gau-Corbière de la Joventut Mondina. L’idée : partager leur conviction que le bon choix, c’est Occitanie. Très rapidement, le réseau prend. La première publication est partagée 5000 fois. 

Guillaume Gau-Corbière du collectif "Je choisis Occitanie"

Guillaume Gau-Corbière du collectif « Je choisis Occitanie »

« Nous avons été très surpris par l’engouement et la réactivité. Il y a eu beaucoup de commentaires, on a fait des affiches qui circulent partout ». Plutôt content  Guillaume Gau-Corbière qui partage les publications et anime le site avec Fabien Ginoux. Le site se veut aussi pédagogique, en renvoyant sur le site de la région pour voter. Cet étudiant en master de Sciences Politiques à Paris, Tarnais d’origine confesse que ce succès n’est pas dû aux occitanistes : « On ne touche pas les convaincus ». Plus de 370 000 vues en tout. 6244 personnes ont liké en 3 semaines d’existence, un vrai phénomène. Des likes qui viennent essentiellement de Toulouse et l’ex-Midi-Pyrénées, un peu de Carcassonne et de Narbonne. L’ex Languedoc-Roussillon un peu en sommeil au départ est en train de se rattraper. 

Ce succès rappelle celui de la pétition lancée par l’Ariégeois Romain Quilès pour dire « OUI à l’Occitanie ». Pas occitaniste lui non plus mais qui fait signer presque 15 000 personnes. Beaucoup plus que celles lancées par des occitanistes. Le premier colloque organisé par Convergéncia et País Nòstre en avril 2015 avait lui aussi vu plus de non occitanistes dans la salle que de grandes figures du monde occitan.

« Occitanie » sans le majorité des occitanistes ?

Comme nous l’évoquions, les Occitans se sont divisés sur ce choix d’Occitanie pour le nom de la région et ils ne se sont pas emparés du débat. Peu de pédagogie sur ce qu’est l’Occitanie, son histoire, son présent, très de peu de manifestations mises en place pour débattre. Les Occitans ont été comme sonnés, noyés par cette vague populaire qui a porté son nom au firmament des sondages. On ne peut pas vraiment dire qu’ils se soient organisés pour exercer une quelconque pression. Ou alors, ce fut une action discrète, très discrète ! L’Institut d’Etudes Occitanes s’est divisé sur la question, la confédération Convergéncia occitana n’a pas su ou pu rallier toutes ses associations derrière le nom « Occitanie ». Faute d’unanimité et d’action collective il faut s’en remettre à des initiatives personnelles.

13254538_10208520018930935_5996699993175368952_nLe travail fait par l’historien Georges Labouysse sur ce sujet est très intéressant, notamment sur les appellations successives (Occitania dès le XIIIème siècle) de l’espace occitan. Plus personnel et tout aussi éclairant, voici la réflexion et l’argumentaire de Patric Sauzet, professeur à l’université Jean Jaurès de Toulouse et vice président du Congrès Permanent de la Lenga Occitana, l’académie occitane. Il explique pourquoi il a finalement opté personnellement pour Occitanie.

Alors que rien ne devait filtrer des tendances sur la consultation en cours, certaines fuites (info ou intox?) laissent entendre que l’Occitanie serait en tête. Occitans ou pas, il faut continuer à voter  pour que cette consultation pèse et soit décisive. Pour reprendre une formule célèbre, « La démocratie s’use si on ne s’en sert pas! » Jusqu’à vendredi minuit (par internet) et vendredi soir par vote papier (le cachet de la poste faisant foi) tout est encore possible. Une chose est sûre : si l’Occitanie emporte les suffrages, ce ne sera pas la victoire des Occitans mais un choix clairement exprimé par les simples citoyens de Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon. Et il faudra veiller que cette démocratie ne soit pas confisquée.

Lo Benaset

Pour VOTER :

https://lenomdemaregion.fr/