09 Avr

Eleccions despartamentalas e occitan : lo punt

Pendant plusieurs mois, nous avons sollicité les assemblées départementales pour connaître les moyens mis à disposition pour l’occitan : le budget, mais aussi un élu, un chargé de mission, des politiques spécifiques… Certains départements ne nous ont pas répondu, d’autres l’ont fait de manière partielle. Voici l’état des lieux que vont trouver les élus des élections des 22 et 29 mars. Le classement est fait en fonction du budget par habitant (estimation INSEE 2014). Les chiffres ne font pas tout mais ils donnent un éclairage. Un clic sur le nom du département vous renvoie sur l’article initial s’il existe.

 

1/ Aveyron500 000 euros

Population (estimation INSEE 2014) : 275 063   Budget /habitant : 1 euro 81 centimes

2/ Pyrénées-Atlantiques950 000 euros 1 chargée de mission, 1 élu

Population (estimation INSEE 2014) : 666 699   Budget /habitant : 1 euro 42 centimes

3/ Tarn250 000 euros 1 chargé de mission, 1 élu

Population : 381 872   Budget /habitant : 65 centimes d’euros

4/ Hautes-Pyrénées122 000 euros 1 chargé de mission

Population :   227 926  Budget /habitant : 54 centimes d’euros

5/ Tarn et Garonne 96 500 euros 

Population :   251 573  Budget /habitant : 38 centimes d’euros

6/ Gers58 500 euros 1 chargée de mission

Population : 190 943  Budget /habitant : 30 centimes d’euros

7/ Bouches-du-Rhône494 000 euros 1 élu 1 chargé de mission

Population :   1 996 351  Budget /habitant : 25 centimes d’euros

8/ Lot38 500 euros

Population : 174 810   Budget /habitant : 22 centimes d’euros

9/ Ariège 30 000 euros

Population :   152 944  Budget /habitant : 20 centimes d’euros

10/ Hérault 150 000 euros

Population :   1 107 730  Budget /habitant : 13,5 centimes d’euros

11/

– Cantal 17 000 euros

Population :   146 504  Budget /habitant : 12 centimes d’euros

– Haute-Garonne 152 122 euros

Population : 1 312 022  Budget /habitant : 12 centimes d’euros

13/ Aude 40 000 euros 1 chargé de mission

Population : 367 158  Budget /habitant : 10 centimes d’euros

14/ Gard 57 200 euros

Population : 740 660   Budget /habitant : 8 centimes d’euros

15/ Gironde : 101 800 euros

Population :   1 515 229  Budget /habitant : 7 centimes d’euros

16/ Lozère 4 100 euros  pas d’action spécifique, pas de budget

Population : 76 543  Budget /habitant : 5 centimes d’euros

Puy-de–Dôme : pas d’aide

Haute-Vienne : pas d’aide

123_1c42bNous allons suivre les nouvelles assemblées pour voir si elles comptent modifier ces données. Le président du Conseil Départemental de l’Aude, André  VIOLA a annoncé lors d’une conférence de presse qu’il proposerait à un élu, une vice présidence en charge de l’occitan et un budget dédié dès 2015 de 1 € par an et par habitant. Christian Astruc (Tarn et Garonne) et Jean-Luc Gleyze (Gironde) sont connus pour un certain engagement dans ce domaine.

Benoît Roux avec l’aide de Vicenta Sanchez

 

 

06 Avr

Un mariage à l’occitane

Samedi, Convergéncia Occitane et País Nòstre ont publié les bans de la fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Ces 2 structures occitanes ont organisé un colloque auquel politiques et citoyens ont semblé dire OUI… En ces temps de fiançailles, les mariés vont changer de nom, se trouver des symboles qui les représentent, élaborer des politiques communes… En attendant les élections régionales (décembre) puis la décision du Conseil d’Etat (début 2016), tous les acteurs ont désormais 9 mois pour que le mariage soit consommé et que le fruit de cet union soit beau, rempli de sens et viable.

3Una capitada

Samedi matin, la salle Osète de Toulouse est bien remplie. Sans doute près de 300 personnes venues écouter les conférenciers et côtoyer les politiques. Des citoyens lambda, pas seulement les habitués des manifestations occitanes, sans doute captivés par l’introduction brillante d’Alem Surre-Garcia qui a posé les bases historiques géographiques et culturelles de cette union…Titillés sans nul doute par ce qu’ils pourraient voir ou entendre des politiques présents. Et non des moindres : une ministre (Carole Delga), un président de région (Martin Malvy), les maires des grandes villes concernés (Toulouse, Narbonne, Carcassonne, Blagnac, Lavaur…). Côté intervenants, Le Pr Roland Bugat, cancérologue à l’Oncopole de Toulouse, plaide pour un travail existant, mais qu’il faut encore approfondir, entre Toulouse et Montpellier dans le domaine de la recherche médicale. Alain Garcia, ancien directeur technique d’Airbus, explore quelques pistes dans le domaine aéronautique (Toulouse bien sûr) et les nanomatériaux (Montpellier). Les Occitans ne sont pas en reste : Pierre Escudé (ESPE Bordeaux) brosse un tableau complet et actualisé sur l’enseignement et Patrick Sauzet (Université Jean-Jaurès Toulouse) fait part de ses réflexions sur le nom de la future région. Comme un avant goût du débat prévu l’après-midi.

1Dès 14 H, la salle Osète est à nouveau pleine. Mais pas avec les mêmes personnes. Des Catalans sont venus défendre leur intégrité, d’autres politiques sont là comme Gérard Onesta (vice-président Région Midi-Pyrénées) ou Marcel Mateu (chargé de l’occitan et du catalan Région Languedoc-Roussillon), des absents excusés (le maire de Montpellier, souffrant) ou qui ne sont pas revenus (Martin Malvy, Carole Delga). Convalescent lui aussi, Claude Marti avait aiguisé sa plume pour introduire le débat. C’est Jean-François Laffont qui va lire son texte : « Nous voilà forts de 5,6 millions d’habitants et grands de 72 700 km2 : nous sommes le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Parfait, mais Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, c’est trop long, faut se donner un autre nom. Attention, c’est très important le nom que l’on porte, car c’est lui qui t’annonce et déjà te décrit… »

La salle est déjà chaude. Oui cette journée est una capitada, une réussite.

De simbèus

Claude Marti n’a pas été le seul symbole de cette journée très riche. Hasard ou pas, tout le monde a pris le chemin du 6 rue du Lieutenant Colonel-Pélissier où se trouvent les actes d’état civil de la mairie de Toulouse. Ministre, maires, président de région et citoyens sont rentrés par la porte 1 : celle des mariages.

La convivéncia est aussi de mise. Cet art de vivre, cette valeur occitane d’accueil et de tolérance (à laquelle Alem-Surre Garcia vient de consacrer un ouvrage) a habité les lieux toute la journée, parfois même les politiques de bords différents. « Je crois plus aux hommes, à la nature, qu’aux institutions », a déclaré Martin Malvy. Tout en regrettant « de ne pas pouvoir relever cet ultime défi ». Il se veut tout de même prévenant sur le nom :  « PACA, faut éviter ça ». La Secrétaire d’Etat chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Economie sociale et solidaire Carole Delga s’est bien gardée d’aller sur ce terrain là. En tous cas, elle n’a pas voulu se prononcer sur le nom de la future région et n’a pas soutenu celui choisi par compagnon de campagne Damien Alary : « Sud de France ».

 

« Sud de France », c’est une marque et le sigle est cocasse : SDF. De quoi réjouir Alem Surre Garcia -chantre de la convivéncia- qui voit déjà la nouvelle région centre d’accueil de tous les sdf du monde, mais qui agace Gérard Onesta : « J’ai aucune envie de vivre dans une région qui ne sait pas où elle habite… Je crains les noms qui seraient « sud de » quelque chose, « nord de »…Ce qui veut dire qu’on ne se sent pas suffisamment fort pour exister nous même ». Et de conclure : « La carte des nouvelles régions est déjà crétine, on va éviter les noms crétins ! » Très affûté et très en verve, le vice-président actuel de la région et futur candidat est ressorti large vainqueur à l’applaudimètre.

 

La valsa dels noms

Gérard Onesta en propose 2 : LANGUEDOC ou OCCITANIE. Bernard Keller (maire de Blagnac) rappelle que celui de Midi-Pyrénées a longtemps été contesté et ignoré, qu’il a fallu trouver un logo à la hâte à partir d’une photo de la croix occitane de Dieuzaide. Gérard Larrat (maire de Carcassonne) propose comme Claude Marti de garder LANGUEDOC ROUSSILLON. Père Manzanares du collectif catalan « Sem » rappelle à juste titre que quand l’USAP est en finale ce sont « Les Catalans » et quand c’est le Stade Toulousain, on ne parle jamais des « Occitans ». « Nous serons toujours Catalans. Battez-vous pour rester Occitans ! » Jean-Luc Moudenc propose lui LANGUEDOC PYRÉNÉES ou MIDI OCCITAN. Et s’il fallait un esprit de consensus et de synthèse, pourquoi pas SUD OCCITANIE ou OCCITANIE SUD comme semble le suggérer dès samedi matin Patrick Sauzet. C’était d’ailleurs marqué de chaque côté de la salle Osète sur des kakemonos publicitaires d’un journal gratuit !

Prémonition ?

Prémonition ?

E ara ?

Plusieurs noms se dégagent (Languedoc, Occitanie), le drapeau avec la croix du Languedoc et les 4 bandes catalanes semble faire l’unanimité, le Se Canta a des allures d’hymne, reste plus qu’à trouver une journée nationale comme genre Diada de Catalonha. Et plutôt qu’une défaite, commémorons une victoire comme le suggère Jean-François Laffont avec le 25 juin, jour où Simon de Monfort reçut la fameuse pierre. Il parle même d’une grande fête pour le 800ème anniversaire, le 25 juin 2018.

En attendant, Carole Delga a parlé d’une consultation citoyenne et l’idée d’un référendum sur le nom pourrait faire on chemin. Les élections régionales interviendront en décembre, après la manifestation occitane du 24 octobre. La nouvelle assemblée régionale choisira le nom qui sera ensuite soumis au Conseil d’Etat.

Lors de la présentation de la réforme territoriale, le Ministre de l’Intérieur avait prévenu : « Je ne veux pas de régions identitaires ». Alors ?

« Quand l’Etat donne un nom à un enfant, il se substitue à la famille, la dépossède » prévient Bernard Carayon, maire de Lavaur et futur candidat de la droite. La gestation de cette nouvelle région va donc continuer et les Occitans ne manqueront pas de demander quelques échographies. L’obstétricien Jean-Louis Blenet a déjà enfilé la blouse mais ne mettra pas les gants : « Se i a un nom de farlabica, se dins lo nom retengut i a pas ni Lengadòc, ni Occitània, i aurà protèsta e resisténcia… ».

Benoît Roux

 

 

03 Avr

Fusion des régions : les Occitans veulent donner du sens.

« Dans une société qui ne questionne plus le sens, là nous l’interrogerons ». Les mots sont signés Alem Surre-Garcia.

Samedi matin il ouvrira le colloque sur la fusion avec un exposé « Entre Garonne et Rhône », pour tracer des perspectives pour cette nouvelle région qui va regrouper Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Cet événement auquel ont répondu présent les ténors locaux de la politique aura un avant goût d’élection régionale. Pour les Occitans, il s’agira de marquer leur territoire et l’Histoire.

 

La réforme territoriale est partie dans tous les sens -accouchant de 13 régions qui n’en ont pas toujours- la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) n’est toujours votée, mais les Occitans veulent se saisir de cette opportunité inattendue pour faire de la nouvelle grande région une réussite. Samedi, à Toulouse, Convergéncia Occitana et País Nòstre invitent tous les citoyens à venir débattre et s’interroger sur 4 points :

– le nom de la future région

– le drapeau, le logo

– les compétences des politiques linguistiques et culturelles

– les politiques de cohésion territoriale

Pour en discuter, des experts comme Roland Bugat, directeur de l’Ecole des Savoirs et des Métiers en Cancérologie de Toulouse, Alain Garcia ancien directeur technique d’Airbus, ou les universitaires occitans Pierre Escudé et Patrick Sauzet. Le matin, il s’agira donc de planter le décor, éclairer, donner des perspectives… Et l’après-midi, place aux politiques pour débattre et répondre aux questions. Seront présents : le président actuel Martin Malvy, la ministre et candidate aux élections régionales Carole Delga, Marcel Mateu représentant le président Damien Alary, les maires de Toulouse et Montpellier (Jean-Luc Moudenc, Philippe Saurel), ceux de Carcassonne (Gérard Larrat), Narbonne (Didier Mouly), Lavaur (Bernard Carayon)… Sans oublier le toujours très pertinent Gérard Onesta. « Nous avons 9 mois pour préparer ces élections (prévues pour décembre). Mettons en gestation cette région pour accoucher d’un bel enfant. C’est une occasion assez unique de rentrer dans l’Histoire ». Jean-François Laffont le président de Convergéncia Occitana a raison d’être enthousiaste. Mais les 9 mois ne seront pas de trop.

LE NOM

Ce qu’ Yves Rouquette avait qualifié de « Toulousie » dans l’une de ses dernières chroniques dans La Dépêche, Damien Alary le président actuel du Languedoc-Roussillon voudrait la dénommer « Sud De France ». Georges Frêche n’est donc pas mort et SDF, ça aurait de l’allure non?! Quand le même Frêche parlait de Septimanie, le président Marc Censi parlait lui d' »Occitanie centrale ». Une idée qui a fait son chemin puisque La Dépêche et Midi-Libre (que l’on ne peut pas vraiment soupçonner d’être occitanistes ! ) ont réalisé un sondage : le premier choix c’est OCCITANIE !

Si l’on se réfère à l’Histoire, à ces provinces faites par les Rois de France, on pense aussi, évidemment, à LANGUEDOC. C’est d’ailleurs le choix qui semblait émerger lors du premier colloque sur la question tenu à Narbonne en septembre 2014. Et pourquoi pas y adjoindre « Pyrénées »… De toute façon, c’est le Conseil d’Etat qui tranchera, après avis de la nouvelle région. Autant donc prendre les devants. Il ne manquerait plus qu’un grand spécialiste communicant ne s’en empare ! Et que ne resurgisse le « Midi », terme de l’oubli et de l’ignorance tellement galvaudé.

Conférence de presse sur le colloque Photo : Ostal d'Occitània

Conférence de presse sur le colloquePhoto : Ostal d’Occitània

LOGO/DRAPEAU

C’est pas gagné non plus. Judicieusement, les organisateurs ont pris soin de mettre sur l’affiche la croix languedocienne des comtes de Toulouse avec en arrière plan la bandière catalane. Pere Manzanares du collectif Sem sera d’ailleurs présent au colloque. Avant que Georges Frêche ne le change, c’était aussi le blason régional du Languedoc-Roussillon. Il parait même qu’il figurait sur le logo de FR3 Sud dans les années 80… Les jeux sont ouverts.

Quant aux 2 autres points (politiques linguistiques et culturelles et politique de cohésion territoriale), le champs n’est pas encore totalement défini. Mais on peut dire que si les 2 villes Toulouse et Montpellier s’entendent plutôt bien (notamment les 2 maires actuels), il n’en va pas de même des 2 régions. Malgré l’Eurorégion (une de ses représentante sera là), malgré des échanges réguliers, la puissante et plus riche Midi-Pyrénées souhaitait la fusion, là où le Languedoc-Roussillon plus fragile a du mal à s’y résigner…

Le débat mené par le journaliste Jean-Pierre Laval et l’avocat Jean-François Laffont s’annonce donc concernant et passionnant. Bien loin de tout ressac identitaire. Le poète et écrivain Claude Marty portera sa plume et sa verve à 14H pour bien réveiller les consciences. Le défi est grand. Mais on n’est pas appelé tous les jours au chevet de l’Histoire. On peut compter sur paratge, convivéncia, et palancas pour éclairer le débat et mettre du sens.

RDV samedi 4 avril dès 9H salle Antoine Osète, 6 rue du Lieutenant Colonel Pélissier à Toulouse, Métro Jaurès.

Benoît Roux

02 Avr

Christian Astruc, un Occitan à la tête du département du Tarn-et-Garonne

Astruc en occitan veut dire chanceux. Est-ce donc par chance ou par stratégie qu’il a été élu ce matin président de l’assemblée départementale du Tarn et Garonne ?

En tous cas il met fin à l’aire Baylet, et c’est déjà une surprise.

Le maire de Dunes, défenseur de la langue d’oc, est président d’un groupe occitan regroupant tous les élus occitanophones ou intéressés par l’occitan. Il avait lancé, en tant que maire, les fêtes occitanes de Dunes. Cet ancien allié de Jean-Michel Baylet aura du travail en la matière. Le département figure dans la liste de ceux qui font le moins pour l’occitan.

– 40 000 euros vont être consacrés à l’édition d’un ouvrage de synthèse sur l’opération Al Canton menée par Christian-Pierre Bedel.

– 56 500 euros pour l’enseignement de l’occitan à l’école.

Il n’y avait pas de chargé de mission dans ce département.

Christian Astruc, candidat soutenu par la droite, a été élu président du département au premier tour avec 18 voix, face à Marie-Claude Nègre (PRG), qui n’a recueilli que 12 voix (alors que la gauche dispose de 14 élus). Conseiller général du canton d’Auvillar depuis 20 ans et maire de Dunes depuis 1989, Christian Astruc est agriculteur, âgé de 66 ans.

l a été élu dimanche au second tour des départementales au siège de Conseiller départemental du canton Garonne-Lomagne-Brulhois remportant la triangulaire face aux candidats PRG et FN. Il était étiqueté Divers Gauche mais indique que la nouvelle majorité ne sera « ni rose, ni bleue ».

Benoît Roux