04 Déc

Qui a volé mon patois ? Un ancien instituteur enquête dans l’Aveyron.

Vous croyiez tout savoir de la guerre menée contre le patois et les langues régionales ? Lo « senhal » n’aurait plus de secrets ? Détrompez-vous ! Cet ancien instituteur Aveyronnais a fouillé, enquêté et trouvé des choses relativement méconnues sur le rôle des institutions scolaires, des enseignants, de l’Église, des politiques, de la presse, dans cette répression à l’égard des de ceux qui se hasardaient à parler cette langue. « Qui a volé mon patois ? » porte sur le département de l’Aveyron où la langue a sans doute mieux résisté et survécu que dans d’autres départements.

Fòto : Lo Benaset

Fòto : Lo Benaset

Michel Lafont a l’enthousiasme facile et l’enquête sérieuse. L’Aveyron, il connaît. Il y a exercé sa profession d’enseignant de 1969 à 1984 sur les communes de Flavin et Le Monastère, La Primaube... Sitôt à la retraite en 2000, il a eu envie de pousser plus loin ses connaissances et sa curiosité sur l’occitan, mais aussi sur sa propre institution scolaire. Il s’inscrit donc à la Fac de Montpellier et en 2009, soutient une thèse de Doctorat en études régionales sur l’occitan et l’école en Aveyron de 1920 à 1970. Les Presses Universitaires de la Méditerranée ont décidé d’en faire un livre très documenté et qui va plus loin. 

Michel Lafont voulait faire la clarté sur l’interdit de l’occitan à l’école, mais dans ses recherches, il trouve des choses sur l’Eglise, la presse, les syndicats… La Révolution met en place les instituteurs. Comme il le dit dans le reportage, dès 1837 et la création des Ecoles Normales, les règlements stipulent que les élèves ne doivent pas parler le patois. En même temps qu’ils ne doivent pas aller aux commodités ensemble… Et nous voilà embarqués dans une épopée très prenante, bien écrite et très documentée où l’on croise des personnages illustres comme la mère d’Alain Peyrefitte ou le grand oncle du général De gaulle. Mais des témoignages sur le fameux « Senhal » sur un DVD qui accompagne le livre. Dont le dernier, sur la commune de Jean Boudou, encore en 1962.

Il y a dans un premier temps ceux qui perpétuent l’interdit puis ceux qui se battent. Dans la lignée du félibrige de Mistral, la création en 1921 du Grelh Roergàs d’Henry Mouly et Eugène Séguret, le lycée Foch de Rodez où les premiers cours d’occitan sont apparus, presque clandestinement dans les années 1920-30. Puis cette période très intéressante pour l’occitan malgré un contexte politique néfaste avec la seconde guerre mondiale. Avec comme point d’orgue la création en juin 1942 d’un Certificat d’Etudes en occitan. Oui, vous avez bien lu : un certificat d’études qui disparaîtra en 1946! Autant de découvertes méconnues de bon nombre d’occitanistes. 

plantu

On ne va pas dévoiler tout le livre mais en le parcourant, on voit mieux se dessiner les prémices de ce qui viendra plus tard en Aveyron : les occitanistes très présents à l’école normale dans les années 70 et la première classe bilingue en 1989 à Saint-Affrique. De plus, le livre est agrémenté dessins et caricatures réalisés par des dessinateurs prestigieux comme Cabu, Plantu, Man, Margerin…

A découvrir absolument et pourquoi pas offrir à l’occasion des fêtes. En espérant que ce travail donne envie à d’autres d’en faire autant dans leur département.

Lo Benaset

couvpatois

03 Déc

Langues régionales et région Languedoc-Roussillon

Qu’un es lo bilan de las equipas sortentas per lor accion respècte a las lengas regionalas ? Aprèp Aquitània, Alsàcia, Bretanha, Miègjorn-Pirenèus, aquí  la responsa plan fornida de Lengadòc-Rosselhon. Amb un budgèt d’un briat d’1€ per abitant.

© Conseil régional du Languedoc-Roussillon Montpellier - les élus et le nouvel exécutif du conseil régional du Languedoc-Roussillon - 29 septembre 2014.

© Conseil régional du Languedoc-Roussillon Montpellier – les élus et le nouvel exécutif du conseil régional du Languedoc-Roussillon – 29 septembre 2014.

1/ Quels sont les montants précis ou estimatifs du budget global et quelques postes significatifs pour les langues régionales?

Pour l’année 2015, la Région consacre un budget de 2,81 M€ au développement et à la promotion des langues et cultures régionales. Elle entend ainsi reconnaître et soutenir les forces vives du catalan et de l’occitan, parties prenantes du riche patrimoine régional, des terroirs et des territoires, de la culture, de la langue, de la littérature et de l’art sous ses multiples formes.

La Région vise plusieurs objectifs, autour de plusieurs postes significatifs :

  • Pour le secteur des cultures :
    – favoriser la création dans les domaines du théâtre, de la musique, de la danse, de la littérature, de l’édition : 12 créations en Langues Régionales sont soutenues cette année.
    – soutenir des lieux de diffusion,
    – soutenir les fêtes traditionnelles emblématiques,
    – sensibiliser le grand public.
  • Pour le secteur de la transmission des langues :
    – faciliter et accompagner l’enseignement en milieu scolaire, le rendre attractif et vivant avec notamment la création du PEC-LR (Projets Éducatifs Culturels en Langues Régionales) et l’édition de matériel pédagogique
    – faire découvrir les langues et cultures régionales aux plus jeunes dans le cadre des temps péri-scolaires
    – développer les cours pour adultes.
  • Pour le développement des langues régionales dans la société :
    – promouvoir les langues régionales dans le quotidien des habitants, en dotant les bibliothèques et médiathèques de la Région des ouvrages en Langues Régionales (coffrets mémoires, livres pédagogique, imagier…)
    – soutenir les médias d’expression occitane et catalane,
    – favoriser le développement des langues régionales dans et par le numérique

Tout en respectant les fondements du patrimoine des langues régionales, la Région souhaite inscrire sa politique dans la modernité de son époque, par le biais d’une prise en compte de la modernité dans le soutien à la création. L’acte de création, comme de médiation en sont les vecteurs principaux et inscrit la politique régionale dans une dynamique de valorisation positive des langues régionales.

2/ Ces langues régionales sont-elles langues officielles dans la Région ? A défaut, sont-elles quand même utilisées en terme de communication, signalétique ?

Elles ne sont pas langues officielles. Une signalétique bilingue a été mise en place sur les lignes du Train à 1€.

3/ Il y-a-t-il dans votre département un(e) élu(e) ou chargé(e) de mission pour les langues régionales ou une personne qui s’en occupe particulièrement ?

A la Région Languedoc-Roussillon, un poste de conseiller régional délégué aux cultures occitane et catalane existe, auprès de la Vice-Présidente déléguée à la culture et au patrimoine, de même qu’une mission dédiée rattachée à la Direction de la culture et du patrimoine.

– en matière d’éducation : financements, conventions avec Rectorat, bourses pour des étudiants en langue régionale… Actuellement il n’y a pas de convention avec le Rectorat.

La Région a mis en place des dispositifs qui s’adressent directement aux enseignant tels que les PEC-LR. Ces Projets Educatifs Culturels en Langue Régionales permettent aux élèves de rencontrer des artistes contemporains et de travailler avec eux. La Région mène cette opération avec succès depuis 2 ans et la renouvelle cette année. Une augmentation de 30 % en 3 ans  du nombre d’élèves de primaire qui s’initient aux la langues Régionales a été constatée.

La Région Languedoc-Roussillon a également pris en charge une partie des frais d’inscription au DCL occitan. Un budget de 795 408 € a été consacré à la transmission des langues régionales.

– signalétique bilingue : où et comment ?

Une signalétique bilingue occitan/français ou catalan/français a été mise en place dans les gares situées sur les lignes du Train à 1€.

– en matière de culture : soutien a des festivals, des artistes, des actions…

En juin 2015, la Région Languedoc-Roussillon a fêté les 10 ans de Total Festum, manifestation qui ne cesse de grandir, s’affirme comme un festival régional incontournable et est une image forte à la fois de la politique régionale menée pour la valorisation des langues et cultures régionales mais également de la politique de décentralisation de la culture. Créé en 2006 à l’initiative de la Région Languedoc-Roussillon, Total Festum est organisé en partenariat avec les acteurs culturels et associatifs régionaux, pour faire vivre et fêter l’occitanité et la catalanité. La Région lance chaque année un appel à projets pour soutenir les manifestations développées autour des feux de la Saint-Jean et de la sensibilisation du public aux cultures occitane et catalane. Ainsi, tous les ans au mois de juin, le grand public a accès gratuitement à des productions culturelles, festives et participatives, représentatives de la diversité et de la richesse des langues et cultures régionales. Musique, danse, gastronomie, conférences, balades et spectacles de rue offriront à chacun toutes les saveurs des cultures régionales, autour des feux de la Saint-Jean. En 2015, 53 partenaires (associations et/ou collectivités) ont été retenus pour organiser Total Festum dans 80 communes différentes. La Région soutient les projets engagés à hauteur de 250 000 €.

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La Région soutient d’autres événements participant au développement et à la promotion de l’occitanité et de la catalanité, à l’image du festival de musiques et danses traditionnelles « Trad’hivernales »,  ou bien « Bolegan a l’ostal », « Mai que Mai », »Nadalets, rencontre de choeurs occitans »

– médias occitans : quelles sont les aides attribuées ?

102 000 € attribués aux médias

5/ Des initiatives ponctuelles et originales ?

La création d’une aide pour de la sensibilisation aux cultures régionales dans le cadre des activités péri-scolaire.

6/ Autres points que vous souhaiteriez aborder ?

– La Région Languedoc-Roussillon met l’accent sur le soutien à la création en langues régionales. Cette année le budget de soutien à la création s’élève à 87 000 €.

– La valorisation du patrimoine culturel immatériel est soutenue à hauteur de 66 000 €

– Le CIRDOC, un partenaire fort de la Région : Présent sur près de la moitié des manifestations, le CIRDÒC (Centre interrégional de développement de l’occitan) est l’institution publique chargée de la sauvegarde, de l’étude et de la transmission du patrimoine culturel occitan. Il est devenu un établissement national de référence en tant que pôle associé de la Bibliothèque Nationale de France et la participation aux grands chantiers d’inventaire et valorisation du patrimoine culturel. Il conserve et met en valeur auprès de tous les publics une collection de plus de 150 000 oeuvres et documents du XIIIe siècle à nos jours, témoignage de 1 000 ans de création, d’histoire et de science en occitan comme de la richesse de la création occitane actuelle. Le CIRDÒC mène également une importante politique d’innovation et de développement de l’occitan dans les environnements numériques autour du projet Occitanica (www.occitanica.eu), auquel participent plus de soixante-dix collectivités, établissements et associations partenaires.
Depuis 2013, le CIRDÒC travaille avec le Centre français du Patrimoine Culturel Immatériel pour l’inventaire et la reconnaissance des cultures vivantes du Languedoc-Roussillon, avec en particulier un important chantier d’inventaire autour des animaux totémiques dans le cadre des objectifs de l’inventaire national du PCI et de la convention Unesco.
En 2015, la Région a versé sa cotisation annuelle d’un montant de 500 000 €.

Benoît Roux et Vicenta Sanchez

02 Déc

Régionales en Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon : les listes ont répondu.

Dins los différents mèdias esriches (La Setmana, Lo jornalet, Aquò d’Aquí…) a las ràdios (Occitània, Lenga d’òc, País...), mas tanben sul servici public de França 3 (jornal occitan e blòg), les candidats per las regionalas an parlat de lor programa per l’occitan e pel catalan. Aièr encara Convergéncia Occitana organizet una presa de paraules de 4 listas, alèra que lor aviá ja madat un questionari. Valent a dire que los Occitans que votaràn saupràn per qual e per que. Retorn sus l’acamp de dimars en quauquas frasas dins un ambient un pauc electric entre los representants dels caps de listas.

De gauche à droite : Guy David/Philippe Rodriguez-Jauze/Jean-François Laffont/Pierre Verdier/Patric Roux Fòto : Lo Benaet

De gauche à droite : Guy David/Philippe Rodriguez-Jauze/Jean-François Laffont/Pierre Verdier/Patric Roux
Fòto : Lo Benaet

E Convergéncia Occitana, per la votz de son president, se malfisa : « aguèrem de promessas que son pas estadas tengudas! ». Coma per exemple lo bugèt que deviá èsser d’1€ per abitant. E de citar « lo conservatòri occitan que pausa problèma », l’OLO que deu pas èsser un portanel unenc »; los 10 licèus que seràn bastits sul mandat seguent se n’i a pas un per l’occitan alèra…! ». E Joan Francés-Laffont d’annonciar : « Volèm un budgèt de 3€ per abitant, un vici-president encargat de l’occitan e dos encargats de missions, 1 a Tolosa e l’autre a Montpelhièr ». E lo president de mencionar que la subvencion regionala per Convergéncia es sonque de 10 000€…Quand òm sap qu’es de 60 000 pel conservatòri occitan… Los candidats an prometut de far quicòm. L’ostal d’Occitània que vòl èsser reconegut coma « centre cultural de proximitat ». « Fasèm presque un eveniment cultural cada jorn! « 

Per respondre, Philippe Rodriguez-Jauze candidat en Garona-Nauta per Dominique Reynié, Guy David (candidat el tanben en Garona Nauta) per Carole Delga, Patric Roux (cap de lista dins Aude) per Gérard Onesta e Pierre Verdier (cap de lista dins Tarn) per Philippe Saurel.

Philippe Rodriguez Jauze – Les Républicains

« Il n’y aura pas d’ambiguïté sur le drapeau. Y seront représentés l’occitan et le catalan. »

Pel nom de la region « Il faudra que le mot Occitanie soit le mot majeur ».

Lo budgèt : « 4,1M d’euros pour les 2 régions ».

Per la lenga : « La langue d’oc sera co-officielle dans la nouvelle région ». « Tous les films en français des éditions régionales seront sous-titrés en occitan ». E pus estonant : « la mise en place d’une grande académie pour les arts et la culture occitane ». Sens mai de precisions.

Guy David – PS/PRG/MRC

L’ancian encargat de l’occitan al Conselh General de Garona-Nauta a volgut metre las causas al clar. Lo budget seriá estat augmentat de 20,7% dempuèi 2010. E per deman : « 1€ par habitant ». « Le premier élu chargé de l’occitan, c’était Rémi Pech en 2004. » Pel programa, pas grand causa de novèl « 1 Amassada et 1 élu pour l’occitan et une pour le catalan », « une semaine de sensibilisation dans les lycées », « Carole Delga s’engage pour 2 lycées calandretas : 1 à Toulouse, l’autre à Montpellier ». La candidata vol sosténer los mèdias (public e privat) e l’espectacle viu. E tornamai d’afirmar que « l’Estivada sera toujours un festival interrégional occitan à Rodez ».

Patric Roux – Monde Nouveau EELV Partit Occitan Pari Communiste Front de Gauche

« On a répondu OUI à tout : le budget à 3€ par habitants, la vice présidence pour l’occitan… »

Sul nom de la region « On a dit OUI à l’Occitanie mais ça ne peut pas être le seul nom de la région. Il faut le compléter…Il y aura un référendum d’initiative citoyenne sur cette question que l’on fera légitimer au conseil d’état. En cas de refus, nous ferons blocage. »

E lo director ancian de l’Estivada de parlar de l’OPLO « qu’il faudra faire alimenter par l’état et qui ne sera pas un guichet unique », lo CIRDOC « un formidable lieu » e « une Amassada interrégionale pour élaborer une véritable politique linguistique, « 2 lycées pour calandreta avec internat et renforcer les moyens pour le public ».

Pierre Verdier – Citoyens du Midi

Lo cònse de Rabastens e cap de lista dins Tarn èra pas lo pus conegut. Dins la sala, Patricia Rosenthal del moviment calandreta. « Elle aurait pu parler à ma place, mais nous avons convenu que ce soit moi ». Pierre Verdier que se justifica : « J’ai appris le patois comme on disait avec mes grands-parents et mon père est un ancien directeur de Radio Albigés ». E la volontat coma Philippe Saurel de voler far de politica autrament : « dans la diversité et la transparence, pour ne pas faire des promesses qui ne seraient pas tenues ». Pas tròp de detalhs dins las mesuras, la volontat de trabalhar ambe las comunas « car elles sont au plus près des citoyens ». E donc la volontar de mentir pas : « Ce sera non pour le nom de la région car nous voulons qu’y figure MIDI et non aussi pour un budget de 3€ par habitants. Il y aura une augmentation significative mais pas à ce niveau. »

Salle Ossète (Toulouse) Fòto : Lo Benaset

Salle Ossète (Toulouse)
Fòto : Lo Benaset

Ara brave monde, sabètz presque tot ! Se ne sabètz pas pron, podètz anar fintar los articles suls candidats que venèm de completar en fonccion de l’acamp d’aièr.

DOMINIQUE REYNIE

CAROLE DELGA

GERARD ONESTA

PHILIPPE SAUREL

Solide que l’entre dos torns serà caud e que serà aquí que las fondacions de la politica regionalas futura per l’occita se clarificarà.

Aqueste ser, França 3 organiza tanben un debat ambe los 5 candidats màgers a 22H50.

Lo Benaset


					

01 Déc

Régionales et occitan : Carole Delga

Pour les élections régionales, elle se pose sur les traces de Martin Malvy. Mais Carole Delga -l’une des rares femmes du PS tête de liste (2 sur 13 régions)- compte bien imprimer sa marque. « L’accent du gouvernement » comme l’aurait dénommée François Hollande a des convictions. Féministe et attachée à ses racines « provinciales ». « Mon ADN ce sont les territoires et le vivre ensemble ».

Carole Delga à la prise de parole de la manifestation occitane

Carole Delga à la prise de parole de la manifestation occitane

La « Midi Libre » adepte du « Pòrta te li »

« La Midi Libre », c’est le titre du portrait que lui avait brossé Laure Bretton pour Libération. Dans son bureau à Bercy, un ballon de rugby et des affiches de son «pays», nous dit le journal. Elle ne se serait jamais faite à la vie parisienne de secrétaire d’Etat. Le retour sur ses terres, après une démission l’été dernier, aurait été salutaire. Carole Delga est fille unique du Comminges, élevée par une grand-mère qui lui parlait souvent occitan. Une aïeule adepte du « Do It Yoursel » local : « lo pòrta te li ». Autrement dit, « prends toi en charge ». Titulaire d’un master 2 en Droit des Collectivités locales, le développement local l’intéresse. Elle se lance en politique, devient maire de Martres-Tolosane en 2008, élue à la région en 2010, députée deux ans plus tard. Sur son site de campagne, elle met son édito en français, traduit en occitan. On l’a dit proche du député Breton Paul Molac avec qui elle travaille sur certains dossiers. Elle a fait plusieurs manifestations occitanes. Les langues régionales ne sont donc pas une terre inconnue. 

Des mesures

Samedi dernier, un rendez-vous était organisé à la fédération PS de Haute-Garonne. La candidate n’était pas là, mais Guy David, Pierre Nicolas Bapt (PRG) et Chloé Couffin (professeur d’occitan en Aveyron) ont pu répondre aux questions d’associations et structures occitanes. Une plateforme a été distribuée pour l’occasion.

 

Le premier élu à la Région chargé de l’occitan, c’était Rémi Pech en 2004. En cas d’élection, elle promet un élu délégué à la culture occitane, un autre à la culture catalane et des agents dans les différents services pour les aider. Elle veut s’appuyer sur L’AMASSADA, conseil de développement de la culture occitane qui est déjà en place; en créer une pour le catalan. Elle soutiendra l’OPLO. Le budget serait aux alentours de 4 millions d’euros pour les 2 ex-régions, avec la promesse d’atteindre 1 € par habitants. Soit 6M. Promesse déjà formulée par Martin Malvy mais non tenue; le Budget étant actuellement de 0,54 € par habitants. Voilà pour le cadre. 

Côté enseignement, « il faut être plus offensif auprès de l’Education Nationale. Peser sur les conventions Rectorat/Région notamment pour le Languedoc-Roussillon moins favorable qu’en Midi-Pyrénées, soutenir l’ouverture de classes bilingues. Nous devons travailler avec les départements pour assurer une continuité au collège… » Le collège calandreta de Toulouse serait soutenu par ce biais là. Il est également prévu la création de lycées occitans à Toulouse et à Montpellier pour compléter ce dispositif. Des actions de sensibilisation dans les lycées et CFA seront aussi menées comme c’est déjà le cas. Les bourses d’études ENSENHAR prévues pour aider les étudiants se préparant aux concours d’enseignement de et en occitan seront poursuivies. 

Pour la culture, les 2 gros dossiers sont l’Estivada de Rodez et le Total Festum de l’ex région Languedoc-Roussillon. Carole Delga se serait entretenue avec Christian Teyssèdre le maire de Rodez. La ville va reprendre en régie directe le festival. Pour la candidate, « Il y a très clairement la volonté que l’Estivada reste interrégional et occitan à Rodez en 2016. Quant à Total Festum, il sera étendu à l’ensemble de la région. » Elle veut aussi soutenir le spectacle vivant, se dit favorable aux annonces en occitan dans les transports, souhaite traduire en occitan et catalan des lieux touristiques. Enfin, selon la plate forme distribuée samedi, « Il conviendra de donner à la langue et à la culture occitanes sa vraie place à travers des émissions spécifiques à la télévision, à la radio du service public, et aux radios associatives (radio Occitania, radio Lengadoc, radio Païs…). »

Guy David Carole Delga à la manifestation de Montpellier. Photo : Facebook de Guy David

Guy David Carole Delga Damien Alary à la manifestation de Montpellier. Photo : Facebook de Guy David

Equipe et nom de région

Sur ses listes, des occitanistes déjà identifiés comme Guy David (qui était en charge de l’occitan au Conseil général de la Haute-Garonne) ou encore Chloé Couffin professeur d’occitan dans l’Aveyron. Nathalie Mader, Pierre-Nicolas Bapt seraient également favorables et sensibles à l’occitan. En cas d’élection, elle veut tout d’abord une consultation citoyenne sur le nom de la région et ne s’est pas hasardée à donner sa préférence en public. Selon Libération, « Occitanie a ses faveurs mais pour Septimanie, du nom d’un ancien royaume wisigoth local au VIe siècle, ce sera niet. » Son colistier Damien Alary penchait plutôt en début de campagne pour « Sud de France ». La candidate pour « Notre Sud » affiche aussi un logo avec une croix occitane revisitée et les 4 bandes rouges du drapeau catalan.

Rien de très innovant donc, ni en rupture avec son prédécesseur sur la question des langues régionales. Son élection serait l’occasion de marquer son territoire par une politique plus volontariste en la matière. Dans l’entre 2 tours, certains futurs alliés pourraient bien le lui rappeler. 

Lo Benaset

 

 

 

30 Nov

L’occitan à l’Elysée et dans la campagne

Mardi, Jean-François Laffont président de Convergéncia Occitana organise la désormais habituelle rencontre entre les candidats aux élections et les Occitans. Histoire de faire le point et interroger les politiques sur leur programme pour la langue et la culture occitanes. Mais après avoir demandé un asile symbolique à l’UNESCO en mai 2013, Jean-François Laffont a été reçu à l’Elysée.

Salle Ossète (Toulouse) lors du colloque occitan sur la fusion des régions.

Salle Ossète (Toulouse) lors du colloque occitan sur la fusion des régions.

4 têtes de listes très au fait de la question occitane

C’est un rituel bien rodé pour chaque élections Convergéncia Occitana prépare un questionnaire et demande aux politiques d’y répondre. Demain à 16H, salle Ossète à Toulouse, les candidats auront 15 minutes pour faire part de leurs propositions pour les élections régionales et répondre aux questions de la salle. Le candidat sans étiquette Philippe Saurel devrait être lui-même présent; les 3 autres listes conviées seront représentées par un candidat et non la tête de liste : Patric Roux pour Gérard Onesta, Guy David pour Carole Delga et Philippe Rodriguez-Jauze pour Dominique Reynié. Les autres listes n’ont pas été sollicitées. Dans une campagne un peu spéciale vu les événements de Paris, l’occitan a réussi à se faire une place dans les débats de la future région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon. Les 4 têtes de listes ont déjà pu faire part de leur programme dans le journal occitan de France3, sur le blog occitan, mais aussi lors de la manifestation du 24 octobre à Montpellier. Il n’y a donc pas grand chose de neuf à attendre pour demain. La surprise pourrait venir d’ailleurs.

Jean-François Laffont à l’Elysée

L’initiative vient de Jean-Marie Cambacérès ancien conseiller régional du Languedoc-Roussillon et ancien député du Gard. Ce languedocien préside actuellement Démocratie 2012, une association très proche du président François Hollande et qui oeuvre entr’autres pour sa réélection. Il connaît Jean-François Laffont et le rencontre il y a quelques jours au moment où l’on s’apprête à enterrer la Charte Européenne des langues minoritaires au sénat. Le président de Convergéncia Occitana lui fait part de ses inquiétudes et de celles des défenseurs des langues régionales. Quelques jours plus tard, Cambacérès le rappelle et le convoque à l’Elysée. Mercredi dernier, il est reçu à l’Elysée avec Bernard POIGNANT, ancien maire de Quimper et rapporteur sur les langues régionales, Florence GINISTY, correspondante de l’association pour Toulouse et la Haute-Garonne et de Jean LEVAIN, membre du Bureau National Démocratie 2012 et défenseur du breton.

Jean-François Laffont à l'Elysée Photo : Démocratie 2012

Jean-François Laffont à l’Elysée
Photo : Démocratie 2012

Un centre national des langues régionales à Paris?

Les invités du jour tentent d’alerter sur la situation des langues régionales en France et demandent à ce que, faute de ratification de la Charte européenne des langues minoritaires, faute de loi (le calendrier législatif est quasiment plein jusqu’à la fin de cette mandature), des arrêtés ou des circulaires soient pris en faveur de ces langues. Histoire que François Hollande -à défaut de tenir sa promesse 56- fasse quelque chose pour protéger des langues sans statut. La rencontre avait évidemment été préparée en amont en petits comités avec des Occitans et des Bretons. La situation de l’enseignement inquiète (Réforme des collèges, nombre de postes au CAPES…) Les intervenants demandent aussi qu’un interlocuteur soit identifié au ministère de la Culture pour les langues régionales comme il existe pour les langues anciennes.

Plus surprenant, un Centre National des Langues Régionales serait en projet dans le 15ème arrondissement de Paris dans les locaux de l’ancienne école Diwan désormais fermée. Ce centre pourrait être un centre de formation pour les maîtres, un lieux ou pourraient aussi se retrouver les Offices Publics qui existent pour les langues régionales. Affaire à suivre. mais d’autres rencontres sont d’ores et déjà prévues.

Lo Benaset

Réunion sur les élections régionales mardi 1er décembre salle Osète à Toulouse à partir de 16H

 

Langue régionale et Région Midi-Pyrénées

Voici la réponse de Midi-Pyrénées. Une population aux alentours de 3 millions. Soit 0,54€ par habitants pour l’occitan.

© Eric Cabanis / AFP Le Conseil Régional de Midi-Pyrénées à Toulouse.

© Eric Cabanis / AFP Le Conseil Régional de Midi-Pyrénées à Toulouse.

1/ Quel est le budget global et quelques postes significatifs pour l’occitan ou autre(s) langue(s) régionale(s) ?

En 2015, la Région Midi-Pyrénées a consacré une enveloppe spécifique de 1,629 M€ pour l’occitan.

Les trois postes principaux sont : la transmission, l’usage et la promotion de cette langue et de cette culture. L’aide de la Région se traduit par un soutien direct à des actions et à des opérateurs régionaux mais aussi par l’intermédiaire d’outils structurants comme l’Office Public de la Langue Langue Occitane (OPLO) créé récemment avec la Région Aquitaine et l’État.

 

2/ Cette langue (occitan ou autre(s) langues) est-elle langue officielle dans la Région ? A défaut, est-elle quand même utilisée en termes de communication, signalétique?

La compétence de la reconnaissance officielle d’une langue revient, en France, exclusivement à l’État. Il convient de rappeler que la Constitution de la Vème République (art. 75-1) établit que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ».

La Région pour sa part met en œuvre ou soutient, au travers de son Schéma Régional de Développement de l’Occitan, des opérations visant à une meilleure reconnaissance et un meilleur usage de l’occitan dans la sphère publique et privée (soutien aux actions socioculturelles visant à développer l’usage de l’occitan au plus près des territoires, soutien aux grands festivals, à la création, à l’édition, aux productions audiovisuelles etc.). Elle valorise aussi la présence de l’occitan dans ses outils de communication (réalisation d’une carte administrative de la région en occitan, logos, publications, tweet en occitan etc.).

Par ailleurs, elle reconnaît au Congrès Permanent de la Langue Occitane le caractère académique pour la normalisation de l’occitan.

Guilhèm Latrubesse à son bureau du Conseil Régional

Guilhèm Latrubesse à son bureau du Conseil Régional

3/ Y a-t-il dans votre département un(e) élu(e) ou chargé(e) de mission pour la (les) langue(s) régionale(s) ou une personne qui s’en occupe particulièrement ?
Le Conseiller régional Guilhèm LATRUBESSE est délégué sur ces questions. De même, une mission dédiée est rattachée à la Direction de la culture, de l’audiovisuel et du patrimoine.

Par ailleurs, la Région s’est engagée dans une démarche partenariale associant les autres collectivités territoriales et les associations afin de co-construire les politiques de valorisation de l’occitan, en s’appuyant sur l’Amassada, le Conseil de Développement de l’Occitan en Midi-Pyrénées.

4/ Des actions spécifiques ?
– en matière d’éducation : dans le cadre de la délégation établie par l’article L.312-10 du code de l’éducation, la Région, le Rectorat et la Direction Régionale de l’Alimentation et de la Forêt, au travers d’une convention de partenariat ont mis en œuvre différentes actions visant à augmenter la transmission de l’occitan de la maternelle à l’université. En particulier, le nombre d’élèves scolarisés dans les filières bilingues à l’école progresse régulièrement pour concerner aujourd’hui 1 élève sur 65.
Pour confirmer cette évolution, la Région a mis en place le dispositif des bourses Ensenhar qui s’adressent aux étudiants désirant devenir professeurs des écoles bilingues. Elle procède par ailleurs, en lien depuis cette année avec la Région Aquitaine, à des opérations de sensibilisation auprès des lycéens et des apprentis.

– en matière de culture : soutien à des festivals, des compagnies, à l’édition en occitan

Estivada Photo : Patrice Thebault – CRT Midi-Pyrénées

Estivada Photo : Patrice Thebault – CRT Midi-Pyrénées

– Quels sont les médias occitans que vous aidez ?
« ÒC Tele », une web-tv occitane a été créée fin 2013. Elle soutient également différentes radios associatives occitanophones ainsi que le doublage de productions audiovisuelles, l’édition pédagogique ou para-scolaire.

Benoît Roux et Vicenta Sanchez

28 Nov

Régionales et Occitan : Philippe Saurel

« Parler d’occitan en Occitanie c’est un grand privilège », c’est ainsi que Philippe Saurel a débuté son intervention pour présenter son programme en faveur de la langue d’oc lors de la manifestation du 24 octobre. Les mots ne sont pas vains. Et celui qui se plaisait à discuter avec Max Rouquette dans son bureau rue de l’ancien courrier à Montpellier ne se fait pas prier. L’occitan fait partie de ce patrimoine qu’il dit avoir en héritage et qu’il veut défendre.

Photo : Khanthaly Phoutthasang

Photo : Khanthaly Phoutthasang

L’homme

« L’occitan, c’est une question d’ancrage familial. Mon arrière grand-mère était des Cévennes. C’est elle qui m’a initiée à la langue. Je suis né à Montpellier mais j’ai aussi des origines gardoises. » L’homme est féru et pétri d’histoire ; mais de celle que l’on rencontre dans les documents. C’est là-aussi qu’il est entré en contact avec ces langues romanes, tantôt latin, tantôt français ou occitan. Un homme d’histoire donc et d’action; un travailleur infatigable qui continue d’ailleurs d’exercer sa profession de dentiste. « Je me suis toujours demandé d’où venait cette légende de la petite souris qui passe lorsqu’un enfant perd sa dent. Et comment on dit la petite souris en occitan ? …Oui une mirgueta…Mais aussi una ratona. Et c’est exactement le nom que l’on emploie pour dire une dent en occitan ! » Pas peu fier de lui le fils d’instituteur !

Philippe Saurel à la manifestation de Montpellier

Philippe Saurel à la manifestation de Montpellier

Il a donc côtoyé un autre personnage du milieu médical : Max Rouquette dont il se dit proche. « Tu sais à Paris ils ne nous aiment pas trop me disait Max Rouquette. Ce sera très difficile de faire reconnaître l’occitan comme langue patrimoniale et de signer la charte. » Un mépris qui l’aura marqué et qui le rousigue. Lui qui a vécu comme une humiliation suprême de voir écrit dans la marge d’une de ses copies de lycée « PROVINCIALISME » en rouge pour avoir écrit ce verbe occitan rousiguer. « J’ai toujours essayé de conserver cette phrase et de l’utiliser comme moteur pour afficher une différence légitime. » Indépendant, délivré de tout parti, il mène campagne avec des dons privés et un crédit personnel.

Ses propositions

Cet ancien chargé de la culture occitane lorsque Georges Frêche trônait à sa place veut s’appuyer sur son action à la ville et l’étendre à l’échelle régionale. « C’est un programme réaliste et qui s’appuie sur des choses réalisés à la ville et métropole. Maintenance de la langue, l’occitan dans le tramway et sur des plaques de rues, une aide pour les télés, radios, festivals…Il faut aussi instaurer un rapport de force au niveau de l’état pour l’enseignement ». D’abord pour l’enseignement où 2 classes bilingues viennent d’éclore à Montpellier. « L’occitan a aussi été introduit dans le temps périscolaire. Mais je veux aussi parler de l’enseignement privé des calandretas. Il leur faut un vrai statut et aligner le financement de Midi-Pyrénées moins favorable sur celui de Languedoc-Roussillon qui les aide davantage. » Ce maire atypique, fier de ne dépendre d’aucun parti et habité par l’esprit coopératif veut donc mettre en place un pacte communal pour l’occitan. Il s’entend d’ailleurs très bien avec son homologue toulousain Jean-Luc Moudenc. Toulouse et Montpellier ont reçu le label « French Tech » pour leurs activités dans le numérique. Philippe Saurel compte d’ailleurs y créer une branche occitane. « L’oc Tech », encore une originalité.


Au niveau culturel, « Nous sommes la 2ème métropole qui investit le plus en France après Paris, comme pour le sport. Il faut garder les festivals qui fonctionnent comme le Total Festum mais en créant aussi une grande scène comme au début sur la place de la Comédie à Montpellier ». Et une aussi à Toulouse ?

Côté sport, autre atout de Montpellier, le maire a crée une délégation pour la Métropole aux sports traditionnels avec bovina, tambornet et ajustas. Autant d’exemples qu’il a mis en place avec Guy Barral sur le principe de la coopérative à la Métropole où chaque élu vaut une voix, qu’il soit de Montpellier ou de Saussan.

Patricia Rosenthal

Patricia Rosenthal

Une équipe

Plusieurs personnes proches de l’occitan ou du catalan figurent sur ses listes. Patricia Rosenthal (du mouvement calandreta), Jean-Marie Orrit (élu à Narbonne) ou encore Michel Adroher qui a sorti un livre sur les troubadours rousillonnais. Païs Nòstre est aussi venu voir le candidat et le soutient. Sarah Ulme figure sur les listes mais il n’y a pas d’accord particulier. Il y aura bien 1 élu en charge de l’occitan et 1 élu pour le catalan en cas d’élection. Mais pas forcément ceux que l’on croit : « Il ne faut pas croire que seuls les autochtones sont capables de porter le message. Ca c’est une erreur que j’ai appris à mes dépens. On se méprend sur des comportements humains. Souvent les politiques veulent mettre un instit à l’enseignement, un médecin à la santé. J’ai un peu un avis inverse. Il n’y a pas meilleur défenseur que quelqu’un qui est passionné et nouvellement converti ». 

Michel Adroher

Michel Adroher

Nom de la Région

Pour lui, cette grande région sera la fédération de 13 départements et de 2 métropoles qui peuvent prendre des compétences départementales. Voilà l’esprit. Et pour le nom : « Si j’ai proposé Midi, ce n’est pas parce que je n’aime pas l’occitan. Mais parce que je fais attention aux langues minoritaires et le catalan est minoritaire dans la région. Midi me parait pour moi le meilleur nom possible pour la région. » Côté bandière, « Il doit faire figure la croix des comtes de Toulouse et ceux de Barcelone. Il faudra travailler dessus. » 

En 2014, il avait créé la surprise en prenant la mairie de Montpellier. Pour les régionales, l’exploit ne sera pas réitéré. Mais élu ou pas, l’homme réserve certainement encore d’autres surprises.

Lo Benaset

26 Nov

Langues régionales et Région Bretagne

Voici la réponse très intéressante et très riche de la Région Bretagne. Le Budget est de 7,3 M€ pour une population de 3 237 097 habitants. Soit 2,25 €/hab. On voit tout le chemin qu’il reste à faire dans les régions occitanes. 

Conseil régional de Bretagne 283 Av. Général George S. Patton, 35000 Rennes

Conseil régional de Bretagne 283 Av. Général George S. Patton, 35000 Rennes

1/ Quels sont les montants précis ou estimatifs du budget consacré au breton ?

En 2015, au titre du programme « Développer les langues de Bretagne », la Région a engagé 7,3 M€ qui se décomposent ainsi :

  • enseignement 2,21 M€
  • formation 1,2 M€
  • petite enfance 126 300 €
  • sensibilisation
  • connaissance et diffusion : 1,2 M€
  • présence territoriale (dont loisirs jeunesse) : 465 500 €
  • médias (diffusion TV & radio et production audiovisuelle) : 1,6 M€
  • édition : 320 000 €
  • pratiques culturelles 222 500 €.

2/ Cette langue est-elle langue officielle dans la Région ? A défaut, est elle quand même utilisée en terme de communication, signalétique…

La langue bretonne a été reconnue officiellement par la Région en 2004, reconnaissance renouvelée en 2012. Cependant, ceci n’engage ni les autres collectivités territoriales, ni l’Etat. L’officialisation par la Région a valeur d’exemple (développement du bilinguisme dans la communication et la signalétique) mais également des impacts favorables sur les politiques de la Région, qui prennent progressivement en compte la langue dans leurs actions. VOIR

 

3/ Il y-a-t-il dans votre département un(e) élu(e) ou chargé(e) de mission pour le breton ?

Lena LOUARN, 3ème Vice-présidente, en charge des langues de Bretagne qui s’appuie sur le service des Langues de Bretagne (3 personnes) rattaché à la Direction de la Formation initiale, de l’enseignement supérieur, de la recherche et des sports.

4/ Des actions spécifiques ?

– en matière d’éducation :

Financement de Diwan Breizh (convention spécifique 2015-2020 avec l’Etat votée le 15/10/15), aides Skoazell pour les étudiants en master MEEF, aides Desk pour la préformation à la langue, formation des demandeurs d’emploi au breton, DCL… VOIR 

– en matière de transport :

 Pelliculage bilingue des TER.

signalétique bilingue :

Progressivement, dans tous les bâtiments des services (ainsi le siège de la Région est intégralement bilingue, plusieurs milliers de m² de bureaux) bilinguisme à parité. Toute la signalétique extérieure des lycées publics est bilingue, celle des voies navigables est également prévue.

en matière de culture :

 Edition, pratiques culturelles : VOIR  

 © Pascal Pérennec

© Pascal Pérennec

– médias bretons :

– soutien aux 4 radios associatives en breton ou bilingues ainsi qu’à leur fédération ; soutien à deux radios associatives diffusant des émissions en breton ou gallo ; soutien aux télévisions : France 3 Bretagne, Brezhoweb (Internet) : 882 000 €.

– soutien à la production audiovisuelle : 696 719 €

– par ailleurs, soutien aux TV locales et à la coproduction d’émissions supplémentaires en breton via un COM (contrat d’objectifs et de moyens)  qui vient d’être renouvelé et étoffé.

5/ Des initiatives ponctuelles et originales ?

Volonté d’amélioration en continu des dispositifs. Exemple : l’aide à la traduction littéraire en breton

6/ Autres points que vous souhaiteriez aborder ?

Les aides au disque, à la musique et aux festivals en langue bretonne relèvent des dispositifs de la politique culturelle. La politique linguistique de la Région a été actualisée en 2012.

Benoît Roux et Vicenta Sanchez

Photo Patton

 

L’occitan al collègi : lo punt sus los recors.

Lo collectiu Peiregòrd Occitan deviá organizar un « Tusta l’urna » aqueste dissabte 28 de novembre per interpelar los candidats a las regionalas. Mas, coma per totas las manifestacions dempuèi los atemptats, la prefectura ven de defendre la crida.

Un afar juridic

Manifestacion Peiregus 6 de junh. Fòto Cécile Hautefeuille

Manifestacion Peiregus 6 de junh. Fòto Cécile Hautefeuille

A l’origina, la reforma dels collègis e lo sòrt de las lengas regionalas. L’occitan coma las lengas regionalas e autras lengas ancianas (latin, grèc…) fan partida dels EPI (Ensenhaments Patrics Interdisciplinaris) e donc la continuitat de las lengas es pas asserugada mas va dependre de la volontat o pas dels caps d’establiments e dels rectors. Son mai d’un a reagir dins lo mitan de l’ensenhament.

Costat occitan, la FELCO e lo CREO solide e tanben un collectiu que se monta en Peiregòrd que se sona « los mespresats » en referencia a l’accion menada per Dàvid Grosclaude. E li van pas doçament : demandan ni mai ni mens que l’annulacion de la reforma al Conselh d’Estat. Lo 29 de junh passat, un recors es despausat a Peiregús, que dís qu’aquesta reforma es contraria a las convencions signadas ambe los Rectorats per la Region Miègjorn-Pirenèus, los Departaments de Tarn, Tarn-e-Garona, Nauts-Pirenèus, Gers, Avairon de  la Region Aquitània e los Departaments dels Pirenèus-Atlantics, de Gironda, de Dordonha e d’Òlt-e-Garona dins lo quadre de l’article L.312-10 del còdi de l’educacion.

Una lucha d’un costat e d’autres faguèt un pauc avançar las causas. Un second decrèt sortiguèt en urgéncia lo 21 de julhet que fa tornar l’occitan en classa de 6ena sens mai de precisions alèra que i èra pas mai. Fa un mes, lo collectiu aguèt tanben una responsa del Ministèri de l’educacion. Per circulari, consacra lo retorn de l’occitan coma iniciacion. De dabans, èra doas oras per setmana, aquí l’Estat precisa pas.

Fòto : Cécile Hautefeuille

Fòto : Cécile Hautefeuille

Las convencions Estat/Regions

Las que se signèron a Tolosa o a Bordèu son prolongadas duscas a decembre de 2016. Vòl dire qu’aquí, l’occitan serà un pauc aparat. Lo rector de l’Acadèmia de Bordèu Olivier Dugrip diguèt « qu’il ressort des échanges avec le ministère que les modalités actuelles d’organisation et de financement des enseignements de et en langues régionales ne sont pas modifiées par l’entrée en vigueur de la réforme du collège à la rentrée 2016 ». Mas de d’aprèp ? Lo Conselh d’Estat va dever trencar pron viste.

La seguida ?

Los Basques an demandat ambe l’Ofici per la lenga basca una lèi per las lengas regionalas al ministèri. La batèsta se farà sul terren juridic. La tota novèla (junh de 2015) conselhèra regionala de Lemosin Estela Parot-Urroz va depausar ela tanben dimarç 1er de decembre un recors al tribunal administratiu de Lemòtges contra lo rectorat de Lemòtges. Un recampament de sosten es previst coma l’autre còp en Peiregòrd a 10 oras dabans lo burèu de pòsta de Lemòtges, plaça de Stalingrad. Aviá escrit al rector e aquí la responsa puslèu estonanta del rector.

« Malgré la demande que je lui avais adressée formellement, en tant que conseillère régionale du Limousin en date du 10 juillet 2015, en lui rappelant les obligations règlementaires en la matière (cf PJ1a et b), le Rectorat de Limoges en date du 13 novembre 2015 (cf PJ2) m’a fait part de sa décision de ne pas réunir le Conseil Académique de la langue occitane. 
Cela constitue de façon manifeste une violation du droit de la République française
(dispositions de l’article D.312-33 du Code de l’Education et suivants, de l’arrêté du 19 avril 2002 fixant la liste des académies dans lesquelles est créé un Conseil académique des langues régionales et aussi de la convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles du 20 octobre 2005, ratifiée par la France et ayant par conséquent une valeur constitutionnelle.) ». La FELCO a reagit de tira e interpelat lo ministèri.

Dins son comunicat per dire que lo « Tusta l’urna » de dissabte es reportat, lo collectiu de Peiregòrd precisa que serà ben aquí per interpelar los politics regionals aprèp lo second torn. Lo còp passat, lo president de la Region Aquitanha Alain Rousset aviá convidat Occitans e Basques a venir discutir. Per ara, son totjorn a l’espèra.

Lo Benaset

25 Nov

Langues régionales et Région Alsace

Nous poursuivons notre série sur ce que font les collectivités territoriales régionales pour les langues régionales. Avec un exemple extérieur à l’Occitanie : l’Alsace.  

1/ Quel est le budget global et quelques postes significatifs attribués à la langue alsacienne ?

POLITIQUE REGIONALE EN FAVEUR DU BILINGUISME : 2,5 M

-volet éducatif : 1 680 000 € dont 1 000 000 € pour l’enseignement paritaire et extensif

-volet culturel : 909 630 € dont 614 630 € pour l’Office pour la Langue et la Culture d’Alsace (OLCA)

2/ Cette langue est-elle langue officielle dans la Région ? A défaut, est elle quand même utilisée en terme de communication, signalétique…

Notre langue régionale est l’Allemand et les différents dialectes alsaciens. Elle est utilisée dans la signalétique, ainsi que dans le domaine de la communication.

3/ Y-a-t-il dans votre département un(e) élu(e) ou chargé(e) de mission pour la (les) langue(s) régionale(s) ou une personne qui s’en occupe particulièrement ?

La REGION ALSACE a un vice- président en charge du bilinguisme. Il  est aussi membre de la commission Culture, identité et bilinguisme.

Il y a également deux chargés de mission « langue et culture régionale »  au sein de la direction de la culture, du tourisme et des sports.

De plus, le département du Haut-Rhin a deux chargés de mission et le département du Bas-Rhin a un chargé de mission dédiés à cette thématique.

 

4/ Des actions spécifiques ?

– en matière d’éducation : financements, conventions avec Rectorat, bourses pour des étudiants en langue régionale…

Une convention cadre qui porte sur la période allant de 2015 à 2030 et qui fixe les objectifs issus des Assises du bilinguisme dans le domaine de l’éducation, mais aussi de la culture et de la vie sociétale

Une convention opérationnelle 2015-2018 dans le domaine de l’éducation fait état des moyens mis à la disposition pour atteindre ces objectifs mesurables et contrôlables. Cette convention pourra être reconduite par périodes successives et être adaptée si nécessaire.

Une convention opérationnelle 2015/2018 dans le domaine de la culture et de la vie sociétale signée avec l’Office pour la langue et la culture d’Alsace (OLCA).

– en matière de transport : langue régionale dans les annonces de tram, métro, gare…

 Les annonces dans les gares importantes sont en allemand.

– signalétique bilingue : où et comment ?

Soutien régional à la mise en place de plaques de rue dans les communes (600 communes sur les 900 en Alsace), les entrées de ville, les noms des places, des sentiers …

– en matière de culture : soutien a des festivals, des artistes, des actions…

Soutien à la création artistique en langue régionale : bourse à l’écriture dédiée aux compagnies professionnelles, résidences d’écriture.

Soutien à la diffusion des spectacles en langue régionale, création d’un label « culture régionale » destiné au lieu de diffusion.

Appel  à projet en faveur de la création artistique en langue régionale destiné aux amateurs.

– médias en langue régionale ?

Soutien à la télévision régionale Alsace 20

 

5/ Autres points que vous souhaiteriez aborder ?

Création d’un Conseil Culturel alsacien en 2015. Il a vocation à associer au développement de la langue et de la culture régionales des membres représentant de la société civile, en complémentarité avec les outils institutionnels existants. Le conseil culturel est une instance bénévole et consultative qui a vocation à être consulté sur toutes les questions traitant des réalités culturelles et linguistique de l’Alsace ;   il est chargé de rendre de rendre des avis, remettre des contributions et réaliser des études.

Benoît Roux et Vicenta Sanchez

 

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