01 Nov

Daffy

Permettez-moi de vous présenter Daffy, une des personnes les plus importantes de ma vie. Moi qui eut le privilège de croiser un nombre enviable de femmes plus éblouissantes les unes que les autres, me voilà complètement accaparé par une petite femelle des plus attachante. C’est la première fois que je vis en compagnie d’une chienne et je vous l’avoue, je suis au comble de l’étonnement.

Copyright Jean-Marie Périer

Copyright Jean-Marie Périer

D’abord personne ne m’a jamais aimé comme ça, elle n’a d’yeux que pour ma pomme, nul autre n’existe. En plus, elle, il ne lui viendrait pas à l’idée de toucher au zappeur pour changer de chaîne, de même que jamais elle ne se permettrait de me demander « Où tu vas ? », « d’où viens-tu ? » ou pire « à quoi tu penses ? », Et puis soyons clair, arrivé à mon âge, le libertinage appartient au passé. D’abord les chances, je les ai déjà eues, les fiançailles à Venise, les mariages au Mexique… Je les ai faites les pirouettes pour me rendre aimable, et je les ai déjà dits les mots de la séduction, les « jamais », les « toujours », et j’y croyais en plus… Je ne vais quand même pas ressortir des déclarations déjà usées, ce serait vulgaire. Bon d’accord, un jour peut-être une porte s’ouvrira et je serai ébloui encore une fois par une apparition, mais laissez-moi vous dire, il faut que ça soit un camion la mignonne, car sur ce plan j’ai été très gâté. Les femmes de ma vie ayant eu le tact de rester mes meilleures amies, elles sont comme des tiroirs à souvenirs. J’ouvre un tiroir et hop, ça remonte.

Mae West disait : « Vieillir est une affaire d’athlète ! », elle avait raison, être vieux c’est très désagréable et à l’approche du dernier péage il faut de la tenue. Pour ma part, vivant des jours paisible dans notre belle région, je chéris désormais le luxe de la solitude avec ma petite chienne. D’ailleurs, je ne vois pas qui pourrait se glisser sous mes draps, attendu qu’elle exige de dormir contre ma joue, tout contre, une vraie ligne Magino. Tiens la voilà justement, j’arrête car elle n’aime pas beaucoup de que je parle d’elle. Chacun ses coquetteries…