11 Jan

Jacques Bonpunt

Je vous l’avoue, il m’arrive de regretter le Paris de ma jeunesse.

Du temps où l’incivilité n’avait pas encore envahi les rues, où la peur «de l’autre» ne se lisait pas dans les regards, où les discussions se faisaient bruyantes au bistrot au lieu d’être confessées à «twitter», ce monstre tentaculaire censé vous offrir des milliers d’amis, alors que si on arrive à s’en faire cinq dans une vie c’est déjà beaucoup.

Aujourd’hui dans le métro on ne voit plus que des nuques penchées sur l’écran d’un «smartphone», courbées un peu comme à la messe, mais sans Bon Dieu, ni encens, ni musique.

Au bout de dix ans d’Amérique, j’avais quitté les New-Yorkais à cause de leur obsession de la réussite sociale, aussi quelle ne fut ma surprise en revenant à Paris de ressentir une atmosphère étrange, comme une envie digne de «Pacman» de surpasser l’autre, force m’était de constater que la plupart des gens étaient gagnés par cette même maladie.

C’est pourquoi je vous présente Jacques Bonpunt, un des derniers Parisiens à me rappeler ce temps où l’hôtel du Nord n’était pas un musée.

Jacques Bonpunt. Copyright : Jean-Marie Périer

Jacques Bonpunt. Copyright : Jean-Marie Périer

Il tient une petite échoppe au 42 rue de Grenelle, rue que l’on devrait d’urgence rebaptiser «la rue de la pompe» attendu qu’on n’y trouve plus que des magasins de chaussures de luxe.

L’homme est une des dernières figures du quartier, son atelier semble figé dans les années 50, au temps où il gagnait sa vie en lavant les verres pour trente centimes de l’heure au club Saint Germain, le centre du monde du jazz de l’époque.

Après avoir suivi des études d’arithmétique dans le but de devenir serrurier, il va diriger une grande usine et c’est par choix qu’il abandonnera une situation enviable pour reprendre ce petit magasin appartenant à son père.

Il jure que jamais il ne se retirera : «La retraite, ce n’est pas fait pour ceux qui ont un métier, c’est à dire une passion, c’est fait pour ceux qui ont un emploi.»

Un membre de sa famille, Bertrand Bonpunt, vivait à Rodez. Il était percepteur et peintre par passion. Sa situation particulière lui permettant d’entrer partout, il en avait profité pour peindre tous les châteaux de l’Aveyron. C’est pourquoi je trouve que les Bonpunt sont un joli lien entre Paris et l’Aveyron, ma région d’adoption.

Un percepteur poète…

Vous voyez, tous les espoirs sont permis.

Jean-Marie Périer

30 Déc

A propos de Luc Ferry, des animaux et de Brigitte Bardot

La première fois que j’ai rencontré Luc Ferry c’était il y a longtemps chez Carla Bruni et je me souviens de l’avoir un peu bêtement agressé sur l’inutilité des philosophes, ce qui était d’autant plus idiot que je n’avais aucune idée sur la question, mon but était juste de l’attaquer pour le plaisir de la conversation. Je n’en tire aucune fierté, d’autant plus que j’étais passablement enivré comme ça m’arrive hélas après seulement deux verres de vin de bonne facture.

Vous n’imaginez pas le nombre incroyable de gens que je me suis définitivement mis à dos à cause de ce travers, des gens qui auraient pu changer diamétralement le cours de ma vie professionnelle m’ont détesté dans l’instant (à juste titre) à cause de ce désir aussi orgueilleux que stupide de vouloir choquer pour faire l’intéressant, à seule fin de me faire des petites peurs inutiles. Comme Luc Ferry est un homme intelligent il ne m’en a pas tenu rigueur et je lui en sais gré.

Et voilà qu’il y a quelques instants en conduisant ma splendide Torpedo, je l’entends à la radio s’insurger contre cette théorie des plus stupides selon laquelle, dans la loi française actuelle, on considère les animaux comme des meubles (vous avez bien lu, un chien, un chat, un meuble, même combat !!!). Luc Ferry déclara son mépris pour une telle aberration. J’en lâchai presque mon volant tant l’envie de l’applaudir m’assaillait. Mais pourquoi cet homme qui a toute mon estime se crut-il alors obligé de rajouter :

« On n’est pas obligé d’adhérer aux thèses de Brigitte Bardot pour défendre les animaux ! ». Mon sang n’a fait qu’un tour (voir photo ci-dessous).

 JMP

Ce sujet était venu sur la table à cause d’une pétition à laquelle il avait apposé sa signature pour lutter contre cette loi ignoble. Bien. Mais je ne vois pas le rapport existant entre la signature d’une pétition et Brigitte Bardot. Si accoler son nom à une cause peut être considéré comme éventuellement louable, ce n’est rien à côté du dévouement que représente l’action de Bardot, laquelle aura passé la deuxième partie de sa vie à se battre pour la défense des animaux.

Il n’y a rien de glorieux à faire partie d’une liste d’autographes plus ou moins célèbres, j’ai fait cette erreur une fois dans ma vie et je n’en tire aucune gloriole. Pire j’en ai même un peu honte, car prêter son nom le temps d’une signature tient plus de l’aumône au sortir de la messe que de l’engagement sérieux. Cet acte par trop judéo-chrétien permet surtout d’avoir bonne conscience avant de retourner à ses petites préoccupations personnelles.

Se désolidariser de Brigitte Bardot à cause de quelques phrases regrettables me semble inconséquent. Ce qu’elle dit m’importe moins que ce qu’elle fait. La ténacité de sa compassion pour la cause animale me semble beaucoup plus importante et respectable que ses déclarations que je préfère oublier ne serait-ce qu’en raison de la tendresse que je lui porterai toujours.

Jean-Marie Périer

23 Déc

Gong Li

Gong Li

 

Est-ce l’effet « NOEL » ? Cette nuit j’ai rêvé de Gong Li.

Il y a quelques années j’ai eu le privilège de la photographier.

Le moment était toujours étrange puisqu’elle ne parlait ni le français ni l’anglais et que mes connaissances en chinois ont toujours été, comme chacun sait, assez restreintes. Elle arrivait dans mon studio, toujours entourée d’une cour d’au moins sept ou huit personnes arborant ce sourire accroché qu’ont parfois les asiatiques lorsqu’ils désirent vous tenir gentiment à distance. Elle seule ne souriait jamais avant la fin de la séance, symbolisant par là son obsession du travail bien fait, obsession qu’elle partage avec plus d’un milliard trois cent millions de ses compatriotes, ce qui, vous l’admettrez à de quoi influencer n’importe qui.

Reconnue comme une des plus belles femmes du monde, Mademoiselle Gong Li est d’abord avant tout l’ultime princesse de son pays. On n’imagine pas le pouvoir de cette jeune femme devenue en quelques années la plus grande star de cinéma de son époque.

Aussi je puis vous dire que moi qui ai fréquenté un nombre impressionnant de gens exceptionnels, lorsque Gong Li daignait m’accorder le regard que vous pouvez admirer sur cette photo, eh bien je ne faisais pas le fier, car du haut de son mètre quatre-vingt dix, je vous assure que la dame en impose. Mais parce qu’en cet instant elle était le modèle et que j’étais le photographe, elle se pliait à mes exigences en acceptant d’oublier l’habitude de donner des ordres que sa beauté et sa fonction lui confèrent depuis toujours.

Pour nous aider à communiquer, il y avait une traductrice aussi terrorisée qu’inutile que nous n’écoutions ni l’un ni l’autre. Alors nous parlions par signes, je levais les bras, elle faisait de même, je tournais la tête, elle suivait le mouvement. Mon seul contact avec elle aura donc été cette espèce de danse sans musique qui nous unissait pendant une ou deux heures, une sorte de slow muet sans que nos corps se touchent.

A la fin de la séance, elle m’accordait un sourire et me tendait sa main, ce qui dans son langage pourrait correspondre à l’explosion de joie du stade de France à une victoire du PSG. Ensuite Mademoiselle Gong Li me faisait savoir par son aéropage qu’elle avait été heureuse de me revoir, puis elle quittait la pièce comme sur coussin d’air.

La qualité de ses silences valait bien toutes les phrases. J’ai dû travailler avec elle cinq ou six fois en dix ans. Elle n’a jamais prononcé mon nom.

Jean-Marie Périer

Cet article est paru précédemment dans « Le Villefranchois », le journal des Aveyronnais.

17 Déc

Vive Calvi !

Il est de bon ton dans les milieux autorisés de dire qu’on ne regarde jamais la télévision. Je constate donc avec plaisir que je ne dois pas en faire partie. J’aime tout « dans le poste », à part le sport parce que rien que le voir me fatigue en me culpabilisant et surtout la télé-réalité puisqu’à mon sens ce n’est ni de la télé ni la réalité.

Quiconque possède un zappeur peut constater la variété incroyable des possibilités qu’offrent les « bouquets » (mot très bien choisi, vingt roses valent effectivement plus que cinq). Ayant beaucoup voyagé, je peux vous assurer que la télévision française est vraiment ce qui se fait de mieux. Ma préférence allant aux débats politiques dont certains vous dirons que ce n’est rien d’autre que de la radio filmée. C’est faux ! L’image change tout, les silences à la radio sont aussitôt une erreur technique, alors que devant les caméras le spectacle continue et une hésitation en dit parfois plus long qu’un interminable discours.

En soi la chose politique m’est assez étrangère mais je suis fasciné par sa comédie. Et dans cet exercice je fais partie de ces nombreux téléspectateurs qui affectionnent Yves Calvi.

Copyright Jean-Marie Périer

Copyright Jean-Marie Périer

Il pose souvent la question juste parce qu’elle ressemble à celle qu’on aimerait poser. Il n’a pas ce travers absolument insupportable de beaucoup de ses confrères qui consiste à systématiquement interrompre ses invités au milieu d’une phrase. Il ne s’adonne pas à des mimiques de désapprobation à coups de regard vers le plafond pour déstabiliser l’autre, bref il n’invite pas des gens à seule fin de se mettre en valeur. Et s’il lui arrive d’être espiègle ce n’est jamais malveillant ou vulgaire. J’avoue que, quelqu’en soit la raison, j’enrage quand son émission est déprogrammée le lundi soir sur France 2.

Bref, pour moi Yves Calvi est à la politique ce que Pivot était à la littérature.

Bon. Si ça ce n’est pas du compliment, qu’on me les coupe.

Jean Marie Périer

16 Déc

Que les Boutins aillent « boutiner » ailleurs !

J’entends à nouveau depuis deux jours parler d’euthanasie. Pourquoi en France sommes-nous si souvent en retard sur d’autres pays européens ?

Je ne veux pas vous infliger une fois encore mon parti pris sur ce sujet. Je vous laisse pour cela lire ou relire le billet que j’ai publié sur ce blog il y a quelques temps et je préfère laisser la parole à ceux qui, concernés, en savent plus que moi.

Mais attendu qu’à bientôt soixante-quatorze ans je vais, par la force des choses, cesser d’être un amateur pour devoir me rapprocher des spécialistes, j’aimerai entendre des médecins, des malades ou des familles, mais surtout pas des politiques ou des religieux.

Par pitié, que les Boutins aillent «boutiner» ailleurs.

Jean-Marie Périer

09 Déc

Belle semaine

Olivier Marchal © Jean-Marie Périer

Olivier Marchal© Jean-Marie Périer

Une émission de télévision traitant de l’automobile (Turbo) ayant souhaité m’interviewer avec Olivier Marchal. Plus emballé à l’idée de le rencontrer que de parler voitures, j’acceptai aussitôt. Acteur, scénariste ou réalisateur, ce type a tous les dons, il me fait presque regretter de ne pas avoir commencé ma vie dans la police. Derrière une apparence timide un peu bourrue, comme mon ami Dutronc c’est un vrai gentil. Mais un premier contact en présence d’une caméra freinant la simplicité des rapports, j’espère vivement le revoir un jour devant un pot au feu, attendu qu’en France toute chose sérieuse commence par un déjeuner.

Le plus étonnant fut que le réalisateur nous donna rendez-vous dans une galerie de Saint-Germain des Prés où étaient exposées les photos d’un photographe que je ne connaissais pas. Vous allez entendre parler de lui en 2014, il s’appelle Roger Kasparian et son histoire est incroyable. Fils d’un opérateur qui faisait des portraits pour le studio Harcourt, il travaillait seul en free-lance, vendant ses images à différents journaux. Ca ne lui était sûrement pas facile parce qu’il ne bénéficiait pas comme moi d’une situation aussi exceptionnelle que non méritée grâce à « Salut les copains ». Daniel Filipacchi, voulant que je symbolise le journal, parlait sans cesse de moi dans son émission et me mettait ainsi en lumière pendant que Kasparian, lui travaillait dans l’ombre. Or son travail est formidable, car pendant que je rêvais des images destinées à être épinglées sur les murs des chambres des adolescents, lui faisait des photos de reportage qui montraient la réalité des années 60. Au début des années 70, reprenant le magasin de photos de son père, il abandonna le monde du show-business pour immortaliser des naissances et des mariages.

Et c’est un ami rencontré par hasard dans une brocante qui va lui proposer de ressortir ses photos oubliées depuis quarante ans dans des cartons. Je l’ai rencontré, il est très sympathique et merveilleux de simplicité. Selon lui il m’avait rencontré une fois dans les bureaux du journal pour vendre ses photos. Je lui en avais fait acheter une me dit-il, mais je ne m’en souviens pas. En voyant ses images je me rends compte que j’aurais dû l’engager à l’époque, mais j’avais déjà cinq photographes en staff. Avec moi ça faisait six pour un mensuel, c’était déjà beaucoup. Je suis donc passé à côté de lui, tandis qu’il devait se débrouiller tout seul parce qu’il n’avait pas les avantages dont je bénéficiais. Bon que voulez-vous c’est comme ça, je ne vais quand même pas m’excuser d’avoir eu de la chance… En attendant qu’il se rassure, les choses vont s’arranger pour lui, Philippe Manoeuvre prépare un livre sur son travail, il va avoir beaucoup de succès et je m’en réjouis parce qu’il a du talent. D’ailleurs je lui ai acheté une photo de Françoise Hardy, c’est vous dire, parce que franchement je n’en manque pas, mais la sienne est plus vraie, moins posée, elle ressemble merveilleusement à la jeune femme que j’ai connu. Bravo Roger !

Jean Marie Périer

01 Déc

Daniel Auteuil et mon père

d. Auteuil 1

Cette photo date d’au moins quinze ans. Bien sûr j’aurais pu demander à Daniel Auteuil d’en faire une nouvelle puisque j’ai eu la chance de le voir cette semaine au théâtre de Paris en compagnie de Richard Berry dans la pièce «Nos femmes», leur incroyable succès du moment. Mais j’ai pour habitude de ne déranger les gens que lorsque c’est indispensable et comme j’ai sous la main ce portrait de lui que j’aime bien…

Je n’avais pas mis les pieds au théâtre depuis des années, il faut dire que ma désaffection pour ce genre de spectacle date d’il y a très longtemps. Attendu que c’était la passion de mon père, François Périer, je n’ai rien dit pendant cinquante ans. J’ai passé mon enfance dans les théâtres pour voir ce père extraordinaire mais si souvent absent. Les jours où il ne tournait pas un film, il ne fallait pas faire de bruit jusqu’à midi et les semaines précédant les «générales» de ses pièces la nervosité engendrée par son trac imprégnait les murs de la maison.

En pénétrant dans la salle où le public l’attendait, il y avait cette odeur lourde qui me rebutait, je trouvais que ça sentait  « le vieux », je ne comprenais pas pourquoi autant de gens toussaient et puis d’une certaine façon, ils me prenaient mon père.

Alors ma préférence allait aux coulisses, avec les actrices qui me chuchotaient des gentillesses comme dans une église, on m’emmenait jusqu’à sa loge dont les murs étaient recouverts de photos de nous ses enfants, puis une avec sa femme et une avec Louis Jouvet, son maître. Parfois dans le haut-parleur des couloirs j’entendais le son de sa voix monter de la scène où il jouait, mais lorsque son personnage se mettait en colère c’était mon père que j’entendais et ça me faisait un peu peur. Alors je descendais près du rideau ouvert et caché du public je le regardais évoluer à l’aise sur la scène en attendant qu’il me repère. Et là, généralement il me souriait et se dirigeait vers moi en faisant semblant de sortir, puis sans que le public ne le voit, il me caressait la joue en murmurant «Ca va mon grand ?». Alors j’étais content, il pouvait retourner distraire les spectateurs, maintenant c’était moi qui le leur prêtait.

L’autre soir dans les coulisses je suis allé féliciter Richard et Daniel pour leur formidable performance. Ce dernier m’a parlé avec émotion de la pièce qu’il avait joué jadis aux côté de mon père (« Coup de Chapeau », à la Michodière il y a trente ans), ça m’a vraiment touché, car ce soir-là en regardant Daniel Auteuil évoluer sur la scène, c’est mon père que je revoyais.

Jean-Marie Périer

25 Nov

Mort douce

© Jean-Marie Périer

© Jean-Marie Périer

Cette photo faite dans mon jardin aveyronnais il y a deux jours m’a fait penser à ce que je viens de lire dans «Aujourd’hui en France». Le titre : «Bernard et Georgette voulaient une mort douce»

On voit ce couple en photo lorsqu’ils étaient jeunes et beaux. Ils ont réussi le miracle de vivre ensemble toute une vie et désirent ne pas être séparés par la mort. Quand je pense qu’ils ont dû se cacher dans un hôtel luxueux de la Capitale et utiliser un sac en plastique sur leur tête pour avoir le droit de partir en se tenant la main, j’ai honte.

Comment en 2013 peut-on encore en France interdire l’euthanasie ? Comment ose-t-on encore accepter les dogmes des religions dont je ne nie pas les bienfaits ou l’utilité mais dont on sait depuis des lustres qu’elles sont responsables de la plupart des ennuis de la planète, à commencer par les guerres.

J’ai trois enfants, ils sont le centre de ma vie et je suis très fier d’eux. Mais je ne suis pas pour autant fier de moi de les avoir mis sur terre, je ne leur ai même pas demandé leur avis et ils n’auraient pas le droit de choisir l’heure de leur mort ?

Moi qui ai eu toutes les chances et une vie des plus enviables, lorsque je vois le monde, ses horreurs, ses injustices, d’accord il y a la musique, la littérature, les vins du Languedoc et la terrine de foie de volaille, mais si on m’avait posé la question je ne suis pas certain que je n’aurais pas préféré rester au chaud dans le ventre ma petite mère ou même une idée dans ses rêves de jeune fille.

Par pitié, que les extrémistes de tous bords se prennent par la main pour nous foutre la paix. Je prie Georgette et Bernard de m’excuser au nom de l’inhumaine humanité et je leur souhaite le plus beau des voyages possible.

Jean-Marie Périer

17 Nov

Françoise Hardy et Jacques Dutronc

Vous avez peut-être vu sur France 2 mercredi 13 novembre l’émission de Laurent Delahousse «Un jour un destin» consacrée à Françoise Hardy et Jacques Dutronc. L’émission était très bien faite mais je n’ai pu m’empêcher d’avoir un soupçon de gêne en pensant à mes deux amis. Comme ce doit être étrange de voir sa vie racontée, disséquée et en fin de compte résumée par «les autres».

Faisant partie de ces derniers, je n’étais pas très fier. De quel droit osai-je claironner tout haut ce qu’ils auront passé leur vie à garder dans le non-dit, quitte à distiller des messages discrets dans des chansons ? C’est le lot des gens célèbres parait-il, alors vive l’anonymat !

Copyright Jean-Marie Périer

Copyright Jean-Marie Périer

Mais là où ils sont tous les deux très étonnants, c’est qu’aux SMS de félicitation que je leur envoyai après le générique de fin, ils ne répondirent que le lendemain matin.

Le SMS de Françoise : «J’étais très fatiguée hier et ai éteint à 22h 15. Je regarderai après-demain, car ce soir je veux absolument voir sur Arte les 3 derniers épisodes de la série de Jane Campion Top of the Lake».

Le SMS de Jacques : «Je le regarderai peut-être dans trois semaines !»

Je crois les connaitre suffisamment pour savoir que c’est vrai. Avouez qu’il est assez singulier de ne pas regarder tout de suite deux heures de télévision qui racontent votre vie.

Ils sont la famille que je me suis choisie

Voilà une des raisons principales pour lesquelles ils sont la famille que je me suis choisie. Ils touchent beaucoup de monde mais ne ressemblent à personne.

Jean-Marie Périer

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