C’est le vétérinaire Pierre Desnoyers – ancien élève du Lycée Gay-Lussac – qui, dans
sa thèse de 1967, révéla que l’intendant Anne-Jacques-Robert Turgot était à l’origine de la
seconde Ecole vétérinaire de Limoges, dont l’existence fut malheureusement fort brève.
Dès son arrivée en Limousin, Turgot fut sensible au développement de l’art vétérinaire, nécessaire
dans cette région d’élevage. Dès 1763, il ne ménage pas ses efforts en faveur de l’ouverture
d’une Ecole vétérinaire à Limoges et surtout d’un financement royal qu’il espérait mais qu’il
n’obtint pas. L’établissement ouvrit pourtant en février 1766. Turgot avait informé la
population de cette création et proposé aux paroisses les plus riches de prendre sous tutelle
certains élèves afin de s’assurer le concours des futurs diplômés. Pour être admis, ceux-ci
devaient savoir lire et écrire et avoir entre quinze et vingt-cinq ans. Le professeur responsable
était Le Blois, assisté par Barjolin. L’effectif constant ne fut que de trois élèves. L’Ecole avait
pour but d’enseigner mais aussi de traiter les animaux malades. « Toutes les parties de la
médecine des animaux » étaient étudiées.
Le 5 novembre 1768, toutefois, l’Ecole ferma, faute de reconnaissance officielle, de
moyens et faute de candidats – peu de jeunes gens étant attirés par la médecine vétérinaire, la
majorité préférant étudier la chirurgie, plus lucrative. Cependant, écrit Pierre Desnoyers,
l’existence de l’Ecole fit connaître cette nouvelle profession. En 1786, il y avait trois
vétérinaires à Limoges : Persche, Sazerat et Mirat. En 1836, l’Administration préfectorale de
la Haute-Vienne émit des souhaits en faveur de la création d’une nouvelle Ecole vétérinaire à
Limoges mais, après étude, le projet fut abandonné.